• il y a 8 mois
La ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, a affirmé ce jeudi 7 mars dans Le Monde qu'il "appartiendra au chef d'établissement de voir à quels moments dans l'année il faut rassembler les élèves en classe entière". 

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Transcription
00:00 Mathieu Croissando, la ministre de l'éducation nationale, Madame Bédoué, assouplit donc la réforme des groupes de niveau au collège.
00:06 Mais c'est un recul.
00:07 5 mois. Annoncé le 5 octobre, précisé le 5 décembre, abandonné le 7 mars.
00:12 Il n'en a donc fallu que 5 mois pour cette proposition d'instaurer au collège des groupes de niveau, vous savez, pour l'enseignement des mathématiques et du français.
00:18 5 mois, petit temps, je suis parti trop vite j'ai envie de dire.
00:21 Bon, la réforme n'est pas tout à fait enterrée, il ne faut pas exagérer, mais elle est considérablement assouplie, ce qui est donc quand même un sacré recul.
00:27 Il faut dire que l'annonce avait mis les collèges en toupie.
00:30 Les enseignants voyaient dans cette initiative une horrible stigmatisation des élèves.
00:34 Ce qui se discute parce qu'être dans un groupe de niveau faible en mathématiques, ce n'est pas forcément plus lourd à apporter qu'être le dernier d'une classe en maths.
00:42 Et puis, ils voyaient surtout les établissements un casse-tête administratif, pédagogique, avec des problèmes d'emploi du temps, des problèmes de salles disponibles,
00:50 des problèmes de personnel aussi et donc la traditionnelle des complaintes, en gros, des moyens.
00:54 Pour y remédier, Gabriel Attal avait annoncé des postes, mais il en fallait au moins le double selon les enseignants.
00:59 Machine arrière donc de la part de la nouvelle ministre de l'Éducation nationale.
01:02 L'enseignement des maths et du français pourra se faire en groupe de niveau, mais ce sera plus systématique, des dérogations seront accordées aux établissements.
01:09 En fait, il reviendra aux chefs d'établissement de choisir à quel moment de l'année ce sera en classe entière et en groupe de niveau, a dit Nicole Bellouet dans Le Monde.
01:15 Mais comment le gouvernement justifie ce rétro-pédalage ?
01:17 Le mammouth a gagné, mais c'est impossible à dire.
01:19 Alors d'abord, sauver la face, il n'y a aucun enchangement.
01:22 La souplesse a toujours été possible, a confié hier Gabriel Attal à quelques journalistes.
01:26 Même langue de bois, avec une petite difficulté supplémentaire pour Nicole Bellouet,
01:29 comment on lâche du laisse face au syndicat sans trahir le Premier ministre ?
01:32 C'est quand même une réforme de Gabriel Attal.
01:34 Alors d'abord, on change de nom, on ne parle plus de groupe de niveau, mais de groupe de besoin et de compétences.
01:38 Et puis ensuite, on se met sous le parapluie du président de la République.
01:40 Le président, il était pour l'autonomie des établissements.
01:43 Du coup, on dit c'est aux chefs d'établissement de choisir.
01:45 - Bon, c'est la limite de la méthode Attal, vraiment d'un mot ?
01:47 - Oui, parce qu'on se demandait quelle était la méthode Attal.
01:50 On l'avait vu, c'était décider vite et sans tabou, y compris sur des sujets difficiles.
01:54 Trancher, ça c'est ce qu'on avait vu au ministère de l'Éducation nationale sur l'ABAIA par exemple.
01:58 On appelle ça la parole performative.
02:00 Jeudi, c'est fait.
02:01 Mais on en voit les premières limites avec cette affaire des groupes de niveau.
02:04 Mettre les pieds dans le plat, c'est bien, mais il faut s'assurer du service après-vente.
02:07 Or, une grande administration comme l'Éducation nationale,
02:09 ça ne se réforme pas à coups d'annonce, surtout quand elles sont iconoclastes.

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