«Boléro» : Raphaël Personnaz et Anne Fontaine sont les invités de Culture médias

  • il y a 6 mois
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Transcript
00:00 Et nos deux indispensables qui nous ont rejoints, Joël pour la musique,
00:04 salut Jo et Sacha Nokovitch pour le sport.
00:08 Salut Thomas.
00:09 Bienvenue. Nous accueillons aujourd'hui une réalisatrice qui se renouvelle à chacun de ses films.
00:14 On l'a découverte grâce à Night Voyage à sec, mais je peux aussi vous citer Entre ses mains,
00:18 la film Monaco, Coco avant Chanel ou plus récemment Président.
00:22 Bonjour Anne Fontaine.
00:23 Bonjour.
00:24 Merci d'être avec nous. Vous êtes ce matin aux côtés d'un comédien qu'on a découvert en Duc d'Anjou
00:29 dans La princesse de Montpensier, mais je peux aussi vous citer La chance de ma vie,
00:33 La stratégie de la poussette ou l'affaire SK1. Bonjour Raphaël Personnage.
00:37 Bonjour.
00:38 Merci à tous les deux d'être là. Ce qu'on peut dire d'ailleurs, c'est que l'un comme l'autre,
00:41 visiblement vous veillez à ne pas trop vous enfermer dans un genre, dans un style.
00:46 C'est peut-être un point commun que vous avez tous les deux.
00:48 On est des aventuriers.
00:49 Oui c'est ça.
00:50 C'est ça qui est passionnant, c'est d'être assez éclectique pour finalement faire de la comédie,
00:58 de pouvoir passer de la comédie à quelque chose d'historique.
01:01 Et alors là encore, vous nous surprenez avec ce boléro.
01:05 Tous les sons, tous les bruits deviennent musique.
01:10 Je crois à quelque chose qui doit surgir, une idée.
01:17 Je pourrais vous embrasser, Missia, et je vous mentirais si je vous disais que j'en ai pas envie.
01:23 Mais ça, n'importe quel homme peut le faire.
01:28 Moi, j'ai préféré composer de la musique pour vous.
01:30 Il y a un autre homme dans ma vie, Maurice.
01:33 "Boléro", c'est un biopic sur Maurice Ravel à travers le processus de création de son fameux "Boléro".
01:40 Et alors c'est donc vous, Raphaël Persenas, qui a interprété ce Maurice Ravel,
01:44 dont on connaît très peu finalement l'histoire.
01:47 D'ailleurs, Anne Fontaine, c'est d'abord Ravel qui vous a inspiré ou son boléro ?
01:53 Le boléro, c'est cette musique incroyablement moderne
01:58 que j'écoutais quand j'étais petite parce que mon père le mettait
02:02 pour se donner de la vitalité.
02:05 Et ensuite, la danse, puisque j'étais danseuse.
02:09 Et ensuite, j'ai découvert vraiment la personnalité extrêmement mystérieuse de ce Maurice Ravel,
02:16 qui est un génie français incroyable.
02:18 Et son histoire qui est intéressante, on dit tout le temps "le boléro de Ravel".
02:21 Moi, je ne savais même pas que son prénom était Maurice, pour tout vous dire.
02:24 Raphaël Persenas, est-ce que vous connaissiez autre chose sur lui que son boléro ?
02:28 Non, non, pour être tout à fait sincère, non.
02:30 Et ça a été tout l'intérêt de la première lecture du scénario,
02:33 c'est de justement, sans être un spécialiste de la musique classique,
02:37 pouvoir rentrer en connexion directe avec ce personnage
02:41 qui est loin de la statue de commandeur dont on pourrait avoir peur,
02:46 c'est-à-dire qu'on aborde un tel rôle,
02:48 et se dire que cet homme a eu 100 ans d'avance, sans doute,
02:52 en allant chercher les sons dans la vie, dans la nature, dans les usines.
02:56 Donc, être confronté à un personnage extrêmement sensible, humain, mystérieux,
03:01 et se dire qu'il était en avance sur son temps,
03:05 et cet homme qui met aussi toujours sa musique en avant de lui,
03:09 avant même sa personnalité, quelqu'un qui se cache.
03:11 Et là où vous avez raison, quand vous dites "il était en avance sur son temps",
03:14 c'est vraiment inventer quelque chose avec ce boléro de Ravel,
03:17 ce boléro, c'est la musique répétitive, c'est-à-dire c'est 17 fois le même thème.
03:23 Le même thème, amplifié, comme une trance.
03:26 C'était le Daft Punk de l'époque, en fait.
03:28 Exactement, et même les Rolling Stones, par exemple, disent que ça a été inspirant
03:35 pour la création de leurs chansons.
03:38 En fait, tout le monde peut se l'approprier, dans tous les pays du monde,
03:41 en ce moment, pendant qu'on parle, il y a un boléro qui se joue tous les quarts d'heure,
03:45 dans un ascenseur, dans l'Afrique, sur une plage,
03:49 et c'est incroyablement démocratique,
03:52 puisque, au fond, même si on ne connaît pas la musique classique,
03:55 c'est d'un abord sensible, immédiat.
03:59 Et d'ailleurs, le générique début du film, c'est ça,
04:01 c'est des boléros qui sont joués dans le monde entier,
04:03 avec des versions très très différentes, des orchestres symphoniques, des jazzmen,
04:06 des mariachis, des musiciens en Afrique ou en Asie,
04:10 et pourtant, malgré ça, vous expliquez dans le film
04:13 que Ravel n'aimait pas trop son boléro.
04:15 Il a eu beaucoup de mal à le trouver, il est en panne sèche,
04:19 c'est une commande, et c'est ça qui est vraiment très intéressant,
04:22 c'est de voir le processus créatif de quelqu'un qui est en panne,
04:26 et qui, modestement, finalement, va trouver une arithmétique 17 fois
04:33 pour construire le morceau le plus incroyable de l'histoire.
04:37 Et il est émouvant aussi pour ça, parce qu'il a une fragilité,
04:41 une vulnérabilité, auxquelles on s'identifie assez facilement,
04:46 parce que qui n'est pas face à un acte créatif et qui doute pas ?
04:51 Il est quelqu'un du doute, et donc il est très attachant.
04:56 Et parce que vous l'avez dit, le boléro, c'était une commande
04:58 de la danseuse Ida Rubinstein, qui voulait un ballet à l'espagnol,
05:02 et qui lui donne sur scène d'ailleurs une dimension érotique
05:05 que Ravel ne percevait pas lui-même, il ne l'a pas écrit pour ça en tout cas.
05:09 Non, c'était quelque chose qui était assez absent de sa vie.
05:12 Il est un peu un sexué, oui, Maurice Ravel.
05:14 Après, il y a plusieurs interprétations de sa vie intime,
05:19 mais en effet, ce qui est très intéressant avec le boléro,
05:22 c'est qu'il a eu peu de temps pour le faire.
05:24 Il a eu trois mois, alors qu'il avait été capable, par exemple,
05:28 pour Colette, il avait composé la fantaisie lyrique, et il avait mis 11 ans.
05:32 Donc là, d'un coup, il est confronté à une durée très réduite,
05:36 et donc il y a quelque chose qui sort de lui, qui le dépasse,
05:39 et l'expression de sa sensualité se dégage un peu malgré lui.
05:43 Et c'est sans doute pour ça qu'il avait du mal à aimer ce boléro,
05:47 parce qu'à mon avis, c'est quand même la réflexion de qui il était réellement.
05:50 Ça, c'est ma petite interprétation.
05:52 On va continuer à parler de ce film boléro,
05:54 Dan Fontaine avec Raphaël Persenace, c'est en salle dès aujourd'hui.
05:58 Et puis dans un instant, on va retrouver Sacha Nokovitch
06:00 avec un premier indispensable.
06:02 On parle de quoi, Sacha, ce matin ?
06:03 Le nouveau documentaire d'Alex Honnold, star de l'escalade oscarisée.
06:07 Si vous avez le vertige, quittez le studio tout de suite.
06:09 Au revoir !

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