Birgit Holzer, Philip Turle, Paolo Levi et Richard Werly refont la France. Au sommaire :
- Salon de l'agriculture: les raisins de la colère
- Mourir pour le Donbass ?
- Va-t-il falloir se soigner tout seul ?
Regardez Ils refont la France du 01 mars 2024 avec Anaïs Bouton.
- Salon de l'agriculture: les raisins de la colère
- Mourir pour le Donbass ?
- Va-t-il falloir se soigner tout seul ?
Regardez Ils refont la France du 01 mars 2024 avec Anaïs Bouton.
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00:00 Vous êtes sur RTL.fr.
00:04 -Bonjour et bonsoir.
00:06 -Il refond la France sur RTL.
00:08 -En direct du Salon de l'agriculture.
00:10 -Anaïs Bouton.
00:11 -Mais oui, quelle joie d'être ici.
00:14 Bonsoir à tous.
00:15 Bienvenue dans "Il refond la France".
00:17 L'actualité française vue par les correspondants
00:20 de la presse étrangère.
00:22 On va se régaler, les amis.
00:23 C'est un peu notre Erasmus chez RTL avec ce soir...
00:27 -Bonsoir, je suis Birgit Holzer, journaliste allemande.
00:30 -Bonsoir, Paolo Levi, de la Stampe italienne.
00:33 -Bonsoir, Philippe Thoreau, éditeur étranger à France 24.
00:37 -Editeur étranger...
00:38 -Richard Verdi, du quotidien suisse Blic.
00:40 -Merci à tous les 4 d'être là pour "Refer la France".
00:44 On va évidemment parler du Salon de l'agriculture.
00:48 On vous a trouvé des produits.
00:50 C'est Xavier Cheffeneux qui vous a trouvé ça.
00:52 Vous allez vous régaler.
00:53 On va se régaler, vous allez voir.
00:54 Mais on va aussi parler de l'Ukraine, bien sûr.
00:57 Mais avant, on va parler de ça.
00:59 -Navalny ! Navalny ! Navalny ! Navalny ! Navalny !
01:07 -C'était aujourd'hui les funérailles de l'opposant russe Alexei Navalny.
01:12 Des milliers de personnes se sont rassemblées
01:15 pour rendre un dernier hommage à l'opposant de Vladimir Poutine.
01:17 Est-ce que c'est ça la définition du courage, Paolo Levi ?
01:21 -Bien, si.
01:23 C'est une grande démonstration de courage qu'ont eue aujourd'hui
01:28 beaucoup de Russes à se rendre aux obsèques
01:31 en risquant des conséquences graves.
01:35 -Il y a eu des arrestations, d'ailleurs.
01:37 -Et des arrestations.
01:38 Et donc, c'est encore une fois la preuve
01:40 qu'ici, on est face à un régime tortionnaire, sanguinaire.
01:45 Et il faut à tout prix le bloquer.
01:49 Il n'y a pas de plan B.
01:50 La Russie doit être...
01:52 Vladimir Poutine doit être vaincu.
01:55 Parce que sinon, ça risque ensuite de créer un précédent
01:59 très, très dangereux pour l'Europe et le monde entier.
02:02 -On va en parler tout à l'heure.
02:03 Un petit mot, une réaction sur ces scénarios ?
02:06 -Oui, évidemment, un signe de courage.
02:07 Un signe de courage qui n'était pas évident.
02:10 Parce que même des journalistes présents sur place
02:13 disaient ces derniers jours qu'ils pensaient
02:17 que peu de Russes feraient le déplacement.
02:19 Eh bien, ça n'a pas été le cas.
02:20 Beaucoup de Russes sont allés à ces obsèques.
02:23 Beaucoup de Russes ont scandé le nom de Navalny.
02:26 Et scander le nom de Navalny dans la Russie d'aujourd'hui,
02:28 c'est clairement insulter Vladimir Poutine.
02:31 Donc c'est ce qui a été fait, ce qui prouve qu'il ne tient pas le peuple,
02:36 mais par contre, il tient le pays.
02:37 Et je rappelle qu'il sera réélu, parce que ça ne fait aucun doute,
02:42 le 17 mars prochain, c'est-à-dire dans quelques jours.
02:44 -Oui, je voulais ajouter quelque chose.
02:46 -Oui, simplement, effectivement, je suis d'accord avec ce qui a été dit.
02:50 C'est un courage immense.
02:51 Ça montre aussi que ce mouvement essaie de continuer à exister,
02:55 mais on voit aussi que ça va être très très dur,
02:57 parce que beaucoup de Russes ont dit justement,
02:59 si lui ne survit pas, qui d'autre ?
03:03 C'était vraiment la figure qui a incarné l'espoir et qui n'est plus là.
03:08 -Moi, j'aimerais bien tirer mon chapeau à toutes ces personnes
03:12 qui étaient courageuses à sortir pour assister à l'enterrement de Alexei Navalny.
03:19 Pour deux raisons.
03:20 D'abord, il faut quand même sortir.
03:22 Il y avait beaucoup plus de monde que les gens pensaient allait venir.
03:25 J'ai regardé ce matin tout ça à la télévision.
03:28 On était tous, étonnés-toi, autant de Russes qui ont eu le courage de sortir.
03:33 Non pas seulement parce qu'ils risquaient, sur place, d'être arrêtés,
03:38 d'être bousculés par les forces de l'ordre,
03:40 mais évidemment, vous savez que tout le monde est filmé,
03:42 tout le monde est fliqué, et ce qui va se passer après,
03:46 c'est que tous les gens qui étaient sur place risquent d'avoir la visite à la police,
03:50 risquent d'avoir un problème avec la justice,
03:55 risquent des pénalités ou d'aller même en prison,
03:58 parce qu'ils étaient présents à l'enterrement d'Alexei Navalny.
04:01 Juste une dernière chose.
04:02 Je trouve aussi qu'Alexei Navalny est mort, malheureusement,
04:06 mais c'était peut-être pour lui son dernier coup de gueule vis-à-vis de Vladimir Poutine.
04:12 Et juste avant les élections, de voir autant de monde qui sont pour son enterrement,
04:16 ça en dit long sur le fait que les Russes ne sont pas tous sous le pouce de Vladimir Poutine,
04:24 c'est vraiment le contraire de ce qu'on a vu hier avec le discours de Vladimir Poutine,
04:27 et aujourd'hui autant de Russes qui osent braver Vladimir Poutine pour aller dans la rue.
04:31 – Ils sont peu à connaître la réalité, la vérité.
04:34 – C'est exact aussi, parce qu'évidemment sur les médias russes,
04:38 la télévision nationale russe, il n'y avait rien sur l'enterrement d'Alexei Navalny,
04:44 donc il fallait aller sur les réseaux sociaux qui sont très contrôlés également par les pouvoirs russes,
04:49 mais ça en dit long sur le fait que les messages passent,
04:51 qu'il y a un courant anti-Poutine qui est vivant,
04:55 et aujourd'hui on a vu quelque chose qu'on voit extrêmement rarement en Russie,
04:59 c'est-à-dire beaucoup de monde qui ose braver le froid,
05:03 ose braver le risque des sanctions pour aller dans la rue pour des "non, stop à Poutine"
05:10 et on regrette l'amour d'Alexei Navalny.
05:12 – Voilà, ça c'était l'image du jour que vous avez commentée,
05:17 quelques notes de Sting, "No chance",
05:21 et puis dans quelques instants, retour sur le plancher des vaches,
05:26 et bienvenue au Salon de l'agriculture.
05:29 – A tout de suite sur RTL.
05:30 [Musique]
05:38 – RTL.
05:39 – Remaking France.
05:40 – Avec Anaïs Bouton.
05:42 – Jusqu'à 20h.
05:44 – Il refond la France sur RTL.
05:46 – Anaïs Bouton.
05:47 – Et avec moi, Bérit Olzer, Philippe Teurl, Paolo Lévy et Richard Verly.
05:53 [Cris de la foule]
05:59 – On est en train de crever, tous les paysans de France sont en train de crever.
06:02 On demande à Macron de sortir du Salon, tout simplement.
06:05 – Non, non, mais on le fait là, on est au contact en basse.
06:08 – On est au contact en basse, ça c'est le président Macron hier,
06:13 ces images ont fait le tour de France,
06:15 peut-être d'ailleurs un peu plus que ça, samedi dernier,
06:18 des agriculteurs chargés par les CRS au milieu des vaches du Salon de l'agriculture,
06:22 venus pour l'inauguration, le président Macron a dû se limiter
06:25 à discuter dans un coin du Salon en bras de chemise,
06:28 il a évoqué la création d'un prix plancher pour mieux rémunérer les agriculteurs,
06:32 un recensement des exploitations qui nécessitent des aides de trésorerie d'urgence,
06:36 l'inscription dans la loi que l'agriculture et l'alimentation
06:39 étaient un intérêt général majeur pour la nation française,
06:42 au cas où on ne le saurait pas,
06:44 et le lendemain, c'est le Premier ministre, Gabriel Attal,
06:47 qui a fait un service à prévente pour conquérir le terrain,
06:49 défendre le marché unique européen et la politique agricole commune,
06:52 et ce matin, les agriculteurs ont bloqué un peu la place de l'étoile.
06:56 - Alors, qu'avez-vous pensé de cette semaine folle au Salon de l'agriculture, Richard Verli ?
07:00 - Je pense que le malaise agricole, il est maintenant clairement européen,
07:03 on le savait, mais on l'a encore plus vu cette semaine,
07:07 avec ses manifestations notamment en Belgique, à Bruxelles,
07:10 avec d'autres manifestations à l'Europe... - J'allais y venir, oui.
07:12 J'allais y venir, mais parlez-moi déjà de la France,
07:15 parce qu'on n'a jamais vu ça, un Salon.
07:17 Normalement, on avait l'habitude de voir le président Chirac embrasser des vaches,
07:20 les caliner, boire 257 litres de bière, on n'avait pas du tout...
07:25 Les temps ont changé, quoi.
07:27 - Alors, il y a deux choses qui ont changé.
07:28 D'abord, la démonétisation de la parole politique.
07:31 Ce n'est pas seulement envers les agriculteurs,
07:33 mais c'est très vrai dans le milieu agricole.
07:35 Les paysans ne croient plus à la parole politique.
07:38 - Il y a eu une étude du Credoc récemment qui dit qu'il y a presque 70%
07:44 des Français qui sont dans la défiance.
07:45 Donc, vous dites que ça touche... - Encore plus le milieu agricole,
07:48 qui se sent délaissé depuis des années, et qui se sent victime, je dirais,
07:53 de toutes, au pluriel, de toutes les technocraties.
07:55 Et puis, il y a une deuxième chose, c'est qu'Emmanuel Macron,
07:57 on l'a vu dans ce cas de figure, c'est toujours pareil avec Emmanuel Macron.
08:01 Il faut reconnaître qu'il a le courage d'aller au contact,
08:03 comme il le dit lui-même. - Ah oui, il le dit.
08:05 - Il y va, mais à chaque fois, ça devient une provocation,
08:09 ça devient presque difficilement gérable,
08:11 et on en finit par se demander à quoi ça sert.
08:13 À quoi ça sert de mettre en scène systématiquement
08:15 la confrontation entre le président et les Français.
08:18 Parce que, où qu'il aille, très souvent,
08:20 ça devient de la confrontation avec une partie de violence.
08:24 Donc ça, c'est très inquiétant, ça prouve qu'Emmanuel Macron,
08:28 aujourd'hui, le facteur rejet, est un facteur très important.
08:32 - Le mouvement, vous l'avez dit, Richard,
08:34 s'est amplifié dans l'ensemble de l'Europe, Berlin, Prague, Madrid,
08:37 Varsovie, et dans le collimateur des paysans,
08:39 la politique agricole commune, le pacte vert, le libre-échange,
08:42 on les a vus aussi cette semaine à Bruxelles,
08:45 tout un ensemble de dispositifs jugés contraignants,
08:48 auxquels s'ajoutent en plus, on va en reparler de ça aussi,
08:51 les importations de produits agricoles ukrainiens,
08:54 qui ont augmenté de 11% en un an.
08:56 Donc, Birgit Holzer, finalement, le monde paysan
09:00 est en ébullition absolument partout en Europe.
09:03 - Absolument. Ça a d'ailleurs commencé en Allemagne.
09:05 - Mais oui, ça a commencé en Allemagne.
09:06 - Effectivement, on a vu aussi aux Pays-Bas,
09:08 où il y a même un parti qui a beaucoup de succès,
09:10 justement, qui est là pour défendre les intérêts du monde agricole.
09:14 C'est comme si on se réveillait un peu aussi,
09:17 parce que ces problèmes, comme l'a dit Richard,
09:19 sont là depuis longtemps, cette méfiance est là depuis longtemps,
09:23 et là, c'est comme s'ils avaient trouvé une bouchée,
09:26 comme s'ils explosaient pour forcer les politiques
09:33 de faire quelque chose.
09:34 Mais ils sont face à ce problème.
09:36 Justement, vous avez énuméré tout ce qui a été proposé,
09:41 mais ça ne semble pas suffire, parce que le malaise est plus grand,
09:44 et la défiance est plus profonde. - Il vient de beaucoup plus loin, peut-être.
09:47 - Et elle est effectivement au niveau européen,
09:49 et je pense aussi que c'est au niveau européen
09:51 qu'il faudrait revoir la politique agricole commune,
09:58 sachant que la réformée est très très longue et très compliquée.
10:01 - Mais à la veille d'élections européennes absolument cruciales,
10:05 Paolo Lévy, les paysans, est-ce qu'ils peuvent prendre la tête,
10:08 finalement, d'une révolte anti-Bruxelles ?
10:10 Est-ce qu'il ne faut pas revoir la maison Bruxelles du sol au plafond ?
10:14 - Je pense que les agriculteurs et le monde rural
10:18 sont assez intelligents pour comprendre qu'il n'y a aucun besoin
10:21 de révolte avec Bruxelles, mais plutôt une alliance
10:24 encore plus forte avec Bruxelles, puisque les problèmes agricoles
10:31 aujourd'hui peuvent se résoudre de façon efficace,
10:33 si on veut les résoudre de façon efficace,
10:36 c'est à l'échelle pertinente qu'il faut le faire,
10:38 et cette échelle pertinente aujourd'hui est l'échelle à minima européenne.
10:42 Donc ces derniers jours, ces dernières semaines,
10:46 on a vu des revendications et un mouvement,
10:49 et moi je le salue de voir enfin un vrai espace politique européen
10:56 qui est en train d'émerger avec un vrai débat politique.
11:03 On peut le partager ou pas, mais en tout cas,
11:07 c'était vraiment quelque chose d'émouvant à mon sens,
11:11 de voir des agriculteurs protester en Allemagne, en France, en Italie,
11:15 en Belgique, au Pays-Bas.
11:16 - En Italie aussi ?
11:18 - Oui, bien sûr, on a eu les tracteurs sur l'autoroute,
11:19 ils ont tout bloqué, etc.
11:20 Après, il y a toujours une spécificité française,
11:23 dans le sens qu'à un certain moment, après la phase des protestations,
11:28 il y a eu des réponses quand même importantes de la part de Bruxelles,
11:32 d'Ursula von der Leyen, qui enfin s'est réveillée
11:35 après des années de silence sur ce thème-là, comme s'il n'existait pas.
11:38 Les tracteurs, en tout cas en Italie et dans d'autres pays européens,
11:42 ils sont rentrés dans leur gare.
11:44 La chose qui m'étonne toujours de la France, qui est toujours la même,
11:47 c'est-à-dire qu'on va vraiment jusqu'au boutisme fou,
11:51 c'est-à-dire que les agriculteurs français sont probablement
11:55 ceux qui ont obtenu le plus par leur gouvernement,
11:58 avec 400 millions d'euros de concessions, etc.
12:01 Et ils sont encore aujourd'hui, on les a vus encore aujourd'hui
12:05 à l'Arc de Triomphe, protester,
12:07 même si ce n'est pas la FN, cela...
12:09 - Justement, le président Macron, il a une explication
12:12 sur l'accueil qu'il a reçu, on l'écoute.
12:14 - Vous avez des gens qui sont là avec un projet politique,
12:16 c'est de servir le Rassemblement national.
12:18 L'agriculture française, elle mérite mieux que de la mauvaise politique.
12:21 Le Rassemblement national, c'est le parti du Frexit.
12:23 Je vais vous dire, s'il n'y a pas d'Europe, il n'y a pas d'agriculture.
12:27 C'est ça, la réalité. Moi, je ne suis pas un lapin de 6 semaines,
12:28 je sais où ils habitent.
12:30 - "Je ne suis pas un lapin de 6 semaines", dit le président.
12:32 Jordan Barnella, qui est lui aussi venu cette semaine,
12:35 n'a pas mâché ses mots en réponse.
12:37 - Les agriculteurs qui s'expriment depuis maintenant plusieurs semaines
12:40 dans les rues du pays ne sont pas des militants du RN,
12:43 n'en déplaise au chef de l'Etat.
12:44 Donc, je pense qu'il est atteint, non seulement d'une schizophrénie
12:46 qui est inquiétante, mais d'une forme de complotisme
12:49 et de dérive paranoïaque et très inquiétante
12:51 quand on est le président de la République française
12:54 et qu'on a entre ses mains l'arme nucléaire.
12:56 - Alors, ce que disait Paolo, c'est-à-dire...
12:58 Je ne comprends pas, en fait, en France, ça ne s'arrête pas.
13:01 Dans les autres pays d'Europe, les tracteurs sont rentrés.
13:05 Finalement, est-ce que ce n'est pas parce qu'il y a une bataille
13:08 qui se joue, une bataille politique intérieure française ?
13:12 - Je pense qu'il y a d'abord une bataille intérieure à la France
13:17 entre, évidemment, la peur de voir venir l'ensemble national au pouvoir en 2027
13:24 et la peur, en attendant de voir l'ensemble national être victorieux
13:29 après les élections européennes du mois de juin.
13:32 Donc, évidemment, il faut proposer quelque chose.
13:35 Quand on a vu la différence entre l'accueil qu'Emmanuel Macron a eu
13:40 au Salon de l'agriculture et l'accueil que Jordan Bordela a eu
13:43 au Salon de l'agriculture, on dirait que c'est quand même
13:46 deux mondes complètement à part.
13:48 Je pense que la mauvaise solution, et là je rejoins ce que disait Paolo,
13:52 c'est de ne pas faire moins d'Europe, mais plus d'Europe.
13:57 - Quand aurait Gans qui s'est passé en Grande-Bretagne pour parler de cela ?
14:00 Parce que maintenant, nous n'avons plus la PAC.
14:02 La PAC est supprimée depuis Brexit.
14:04 - Oui, c'est ça. Alors comment ça se passe ?
14:06 - Les agriculteurs qui ont voté...
14:07 - Attends, comment ça se passe ? Depuis que vous n'avez plus la PAC ?
14:10 Eh bien, on va le savoir juste après la pub.
14:12 A tout de suite sur RTL.
14:13 - RTL est au Salon international de l'agriculture,
14:21 sur le stand "Les fruits et légumes frais, c'est jamais trop"
14:24 dans le hall de 2.
14:25 Aujourd'hui, nous étions avec Guillaume Thomas,
14:27 producteur d'asperges dans le Val-de-Loire.
14:30 - Je suis producteur d'asperges blanches et vertes en Anjou,
14:32 sur le stand "Les fruits et légumes frais", avec le chef Erwann,
14:35 pour la préparation d'un wok asperges vertes, poulet et amandes grillées.
14:39 Et les gens sont toujours surpris quand je croque une asperge verte.
14:42 En effet, la verte ne s'épluche pas.
14:44 Quant à la blanche, il vaut mieux l'éplucher.
14:46 Dans les Landes, la saison des asperges commence.
14:48 Et pour les autres régions, nous serons surtout là pour PAC.
14:51 Profitez-en !
14:52 - À demain, pour suivre l'actualité du stand "Les fruits et légumes frais,
14:55 c'est jamais trop", au Salon de l'agriculture,
14:57 dans le hall de 2 jusqu'au 3 mars.
14:59 - Allons à la campagne et oublions Paris.
15:21 Bon, c'est pas exactement notre cas,
15:23 puisque nous sommes à la campagne dans Paris.
15:25 On est au Salon de l'agriculture avec Birgit Holzer,
15:29 avec Paolo Levy, avec Philippe Turl et avec Richard Verly.
15:32 Et figurez-vous que Philippe Turl était sur le point
15:36 de nous révéler ce qui se passe désormais en Angleterre,
15:40 en Grande-Bretagne, sans la PAC. Voilà.
15:42 - Voilà. Donc, comme vous savez, en 2016, il y a eu le référendum
15:46 "Oui ou non, on reste dans l'Union européenne".
15:47 Les Britanniques ont voté une petite majorité pour partir.
15:51 Donc, on est partis en 2020. Donc, depuis 2020, plus de PAC.
15:55 Et beaucoup d'agriculteurs en Grande-Bretagne
15:57 ont voté pour quitter l'Union européenne.
15:59 Et c'est devenu un grand drame, parce que l'argent
16:02 que l'Union européenne donnait à ces agriculteurs,
16:05 qui ont, par exemple, construit des granges,
16:07 qui ont fait des améliorations dans leurs exploitations,
16:11 maintenant, ils ne touchent plus cet argent.
16:13 Donc, on est à peu près 5 milliards de manque à gagner par an
16:17 pour les agriculteurs en Grande-Bretagne.
16:18 Donc, on est dans une situation...
16:20 - Vous compensez par ce que vous donnez à l'Europe ?
16:22 - Le gouvernement a dit "Ne vous inquiétez pas,
16:23 nous, on va compenser la différence, la manque à gagner".
16:26 Mais toujours aujourd'hui, il y a un article dans la presse cette semaine
16:28 en disant "Mais les agriculteurs sont toujours mal récompensés
16:32 pour la perte de la PAC".
16:34 Et ils commencent à râler en disant "Mais ça ne va pas,
16:37 il faut que vous nous donnez de l'argent,
16:38 parce qu'on ne peut plus joindre les deux bouts".
16:40 Et là, on voit, depuis une dizaine d'années,
16:42 une chute dans le nombre d'exploitations en Grande-Bretagne,
16:44 qui a baissé d'à peu près 30%.
16:46 Et là, les agriculteurs...
16:49 - C'est pareil partout en Europe.
16:51 - Mais ça n'a pas été aidé par le Brexit.
16:54 Et l'âge des agriculteurs avance, 59 ans,
16:57 c'est l'âge en moyenne des agriculteurs en Grande-Bretagne.
17:00 Donc, le gouvernement, qu'est-ce qu'il fait ?
17:01 Il propose aux agriculteurs de prendre la retraite.
17:03 "On va vous financer ça, pour que vous quittiez votre exploitation,
17:06 ça va être plus simple pour tout le monde".
17:08 Et la cérise sur le gâteau, et l'argent ne revient pas,
17:11 c'est que Jacob Rees-Mogg, qui était le ministre du Brexit,
17:15 à l'époque, il a dit "Vous allez voir,
17:18 les chaises agriculteurs en Grande-Bretagne,
17:20 ça va être mille fois mieux,
17:21 vous allez produire des choses qui vont être vendues,
17:24 on va acheter ça nous-mêmes".
17:26 Et les Britanniques peuvent aller travailler dans les champs
17:29 pour remplacer les Européens qui ne viendront plus.
17:31 Eh bien, ils ne viennent toujours pas, les Britanniques,
17:33 pour travailler dans les champs pour remplacer les Européens qui ne viennent plus.
17:36 Eh bien, qu'est-ce qu'ils viennent dire, il y a un mois ?
17:38 "Ah ben, on n'a pas besoin d'un agriculteur en Grande-Bretagne, d'agriculture,
17:41 on n'a que d'acheter des importations peu chères, d'ailleurs,
17:45 et les faire importer en Grande-Bretagne,
17:47 ça ferait mieux pour tout le monde".
17:49 - Ah ! - Donc, la situation est gravissime.
17:52 - Vous avez des gens... - C'est une grande folie, ce qu'ils ont fait.
17:55 Je comprends, j'ai empathie avec les agriculteurs en France,
17:58 je trouve que c'est une situation catastrophique.
17:59 Je suis émervé par les bêtes, parce que j'ai vu ici,
18:03 au Salon d'agriculture, c'est magnifique.
18:05 Je suis même ému par ce que je vois. - Moi aussi.
18:08 - Et donc, maintenant, ça aide à comprendre la détresse de ces agriculteurs.
18:11 - On a vraiment la chance de... - Et pardon, je reviens de Londres,
18:14 j'étais au marché pour faire les courses avec des amis,
18:17 il y avait un spectacle affligeant, on avait du mal à trouver des fruits et légumes,
18:20 tellement il y en avait... - C'est vrai.
18:22 - Vraiment, très mauvais... - Alors, les amis,
18:25 nos amis agriculteurs vous ont apporté des petites...
18:28 vous ont passé des petites spécialités
18:31 que vous ne connaissez peut-être pas, ou peut-être aussi...
18:34 Alors, il y a des andouillettes,
18:37 merci à la boucherie Charcuterie Traiteur Saveur d'Ardennes,
18:40 qui est dans le pavillon 3 du Salon de l'agriculture,
18:43 et vous n'allez retrouver que des plats ardennais.
18:46 Est-ce que vous avez déjà mangé de l'andouillette de Troie ?
18:49 - Est-ce que... Paolo ? - Non, moi je connais la andouillette...
18:52 - Ah, ah, ah, ah, ah... - Oui, oui, c'est ça, ah, ah, ah, ah...
18:55 - Et ça, vous aimez ça ? - J'adore.
18:58 - Ça vous aimait ? - J'adore.
18:59 On a de plus en plus de mal à la trouver dans les Troies.
19:02 Alors, le problème, c'est qu'on n'a pas pu les faire cuire,
19:04 donc Paolo, je vais vous les donner,
19:06 et vous allez les manger, vous allez les cuisiner.
19:08 - On va partager. - Bah...
19:10 - Vous nous invitez chez vous, alors, parce qu'on ne va pas... - Oui, volontiers.
19:12 - Allez, de l'andouillette à Montmartre. - Ensuite, "Andouillette à Montmartre",
19:16 c'est vraiment le titre d'un Frédéric Dar.
19:18 Ensuite, nous avons de la cancoyote.
19:22 Est-ce que vous savez ce que c'est que ça ?
19:24 - La ? - La cancoyote.
19:26 - Ah, vous connaissez pas ça ? - Non, j'ai jamais entendu parler de ça.
19:28 Ah, alors, attends, il y a une chanson de Hubert Félix Stéphane,
19:31 je parle à Orianne, il y a une chanson de Hubert Félix Stéphane
19:36 qui s'appelle "La can-can-cancoyote", est-ce que tu peux la trouver ?
19:40 - Comme ça, on va leur faire entendre. - Ça vient du Jura, non ? Si je ne me trompe pas.
19:43 - C'est ça, de la Franche-Comté. - Bourgogne-Franche-Comté.
19:46 C'est une spécialité fromagère incontournable de la région.
19:50 - Vous ne connaissez pas ça ? - Ah non, je ne connais pas non plus.
19:52 Alors, mais ça, c'est pas possible, ça, il faut que vous goûtiez.
19:54 - C'est très particulier, hein. - J'aimerais la cuire.
19:56 C'est très particulier.
19:58 Vous allez avoir un petit bout de pain et on va vous faire goûter ça.
20:01 Et si vous avez la chanson, c'est encore mieux.
20:03 - On a aussi... - C'est une chanson de Hubert Félix Stéphane.
20:07 - Qui est du Jura, d'ailleurs. - Oui, exactement.
20:09 On a aussi, mais ils sont un peu froids, là.
20:12 On a les amis...
20:14 Oh, voilà, c'est ça.
20:16 Au revoir avec le refrain.
20:23 Alors, il faut qu'elle nous trouve le refrain.
20:24 Là, des petits escargots, mais ils sont un peu frisquets.
20:27 - Philippe, vous voulez goûter ou pas ? - Oui, oui, parce que...
20:31 Je vais vous dire, avec mes collègues, on a bien fait de venir dans l'émission de cette semaine.
20:36 Donc, voilà, cancoyote particulier.
20:41 Très particulier, c'est un fromage.
20:42 - Toi, tu aimes ça, Paolo ? - Divin.
20:44 - C'est divin ? - On dirait le Stracchino.
20:46 On a quelque chose de... C'est le cousin du Stracchino.
20:49 - Les escargots sont vraiment bons. - C'est extraordinaire, la cancoyote.
20:52 Ça, c'est des escargots.
20:55 Merci.
21:03 Ça, c'est bon, hein ?
21:06 - Vraiment ? - Vous connaissiez pas ça, Paolo ?
21:09 - Donc, merci pour la cancoyote. - Est-ce qu'on peut trouver de la cancoyote...
21:12 - Mais partout. - ...dans les supermarchés à Paris ?
21:15 Un supermarché, je suis pas sûre.
21:16 - Promager, peut-être. - C'est le fromager.
21:19 On avait quoi, aussi ?
21:20 Alors, dans le genre fromage, on avait une autre spécialité française,
21:23 mais ça que vous connaissez, je pense.
21:25 On va sentir très bon en sortant de ce studio.
21:28 Là, évidemment, c'est un énorme classique.
21:31 Ça s'appelle du Roquefort, les amis.
21:33 Et ça, c'est la maison Karl, située au pavillon 7.1,
21:37 qui nous vient directement de Roquefort.
21:40 On n'a rien pour boire avec.
21:44 Mais le Roquefort, c'est aussi un truc tellement français.
21:47 - Vous aimez ça, le Roquefort, Birgit ? - Oui, beaucoup.
21:50 Vous êtes loi de nous faire une petite tartine.
21:51 Et les escargots, qui a goûté les escargots, là ?
21:54 Non, les escargots, on n'a pas... Merci.
21:57 - Très bon, aussi. - Et mention spéciale,
21:58 parce qu'il ne faut pas l'ignorer, le pain, il est...
22:01 Ah, le pain est dingue, aussi. Il est très bon, le pain, là.
22:04 - Exquis. Baguette de pain exquis. - Sophie, tu vois,
22:06 Sophie qui est la rédactrice en chef et qui nous aide à préparer l'émission.
22:10 Et alors, on a goûté les escargots.
22:11 Les escargots, c'est la première fois, je dois être terriblement naïf,
22:15 que je vois les escargots dans des coquilles.
22:17 Ils ont des coquilles, en fait, de pâtisserie.
22:19 - En pâte feuilletée. - Pâte feuilletée, c'est très bon.
22:21 C'est délicieux, ça. C'est délicieux.
22:23 Merci beaucoup à la maison des escargots d'Armaux.
22:27 Voilà.
22:28 Vous avez goûté le Concoyote.
22:30 Donc, là, on ne sait plus quoi faire, là.
22:34 Les amis, qu'est-ce que vous aimez, vous, comme spécialité française ?
22:38 - Ah non, tout. - Vous savez, chère Anaïs,
22:41 une des raisons pour lesquelles nous sommes venus en France,
22:44 c'est pour ça. Parce que ce genre de nourriture excellente,
22:49 en Angleterre, on a du mal à le trouver.
22:51 - Ah, bien, ça, c'est sûr. - Ce sera secret.
22:53 - Ça, vous ne savez pas. - Mais, par exemple,
22:54 ce qu'on mange autour de la table, ce soir,
22:56 ça redonne la foi dans la nourriture, la cuisine, la gastronomie française.
23:02 Parce que c'est vrai, en France, c'est ça.
23:04 Et quand on pense à la France de l'étranger, on pense à ça.
23:07 - Il y a Paolo Lévy qui est en train de manger la boîte du Concoyote.
23:12 - Il est en train de se préparer la planche, là.
23:13 Je sens qu'il va partir avec la planche.
23:15 - Bon, allez, une pause.
23:16 Et dans un instant, un sujet beaucoup plus...
23:18 - C'est un sujet religieux, pas un sacerne.
23:19 - ...victuel. Un sujet beaucoup plus lourd, douloureux.
23:23 On va se demander si on est prêt à mourir pour le Dombas.
23:26 A tout de suite sur RTL.
23:27 ...
23:37 - Jusqu'à 20h, il refond la France avec Anaïs Bouton.
23:41 ...
23:46 - Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle,
23:50 assumer et endosser des troupes de sol.
23:53 Mais en dynamique, rien ne doit être exclu.
23:57 Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre.
24:00 - Alors voilà, on parle avec Birgit Holzer, Philippe Teur, Paolo Lévy, Richard Verli,
24:05 de cette phrase du président Macron.
24:08 Une phrase un peu étrange.
24:11 Réponse immédiate d'Olaf Scholz, le chancelier allemand.
24:14 C'est pour vous, Brigitte, vous allez nous la traduire.
24:16 - Oui.
24:17 - Je veux juste faire un petit clip pour vous dire que je ne vais pas envoyer des soldats d'Allemagne en Ukraine.
24:27 Ils peuvent en être sûrs et vous pouvez en être sûrs.
24:33 La réponse directe.
24:35 - Alors, qu'est-ce qui se passe, Birgit, dans notre couple ?
24:38 - Le couple est au bord de l'explosion, je crois.
24:42 On le dit souvent sur ce couple franco-allemand.
24:45 Depuis de longues années, on dit que ça va mal, mais là, je pense que ça va mal, vraiment.
24:49 Parce qu'on a entendu non seulement cette phrase d'Emmanuel Macron,
24:52 qui a été l'objet de beaucoup de spéculations, ce qu'il a voulu dire,
24:57 mais aussi, il a dit que, comme vous le savez, il y a certains partenaires ici
25:02 qui, au début, voulaient juste envoyer des casques et des sacs de couchage.
25:06 Et c'est vrai, parce que l'Allemagne, effectivement, au début,
25:08 elle a juste simplement proposé 5 000 casques,
25:12 comme si l'Ukraine n'était pas dans une guerre sérieuse.
25:16 Mais l'Allemagne s'est rattrapée, d'une certaine façon.
25:19 Donc, aujourd'hui, elle livre en termes d'armement, d'aide militaire,
25:25 beaucoup plus que la France.
25:27 Et on a lu cette phrase d'Emmanuel Macron comme une pique contre l'Allemagne,
25:33 qui n'arrête pas de dire à la France qu'elle doit faire plus,
25:36 qu'elle doit s'engager plus.
25:39 Et du coup, on a encore moins compris comment le président français
25:43 peut parler de l'éventualité d'envoyer des soldats,
25:48 alors qu'il vient tout simplement débloquer plus d'argent,
25:52 et aussi être d'accord sur le fait qu'on achète de la munition, de l'ubi,
25:56 en dehors de l'Union européenne, ce qui a bloqué aussi pas mal ses achats.
26:00 - Richard, est-ce que vous avez compris
26:02 pourquoi le président Emmanuel Macron a décidé de hausser le ton face à la Russie ?
26:07 Est-ce que vous avez compris ce qui est joué cette semaine ?
26:10 - Je crois qu'on a tous compris le fond.
26:12 - Vous en revenez, vous, en plus d'Ukraine ?
26:13 - Absolument. Je suis revenu justement lundi,
26:16 au moment où Emmanuel Macron tenait sa conférence de presse
26:19 "J'atterrissais à Paris".
26:21 Je crois qu'on a tous compris, et là-dessus Emmanuel Macron n'a pas tort,
26:24 il dit "cette guerre peut maintenant nous mener dans des horizons
26:29 que nous ne voulions pas mais que nous serons obligés d'assumer".
26:31 C'est-à-dire au fond, c'est la fameuse expression
26:34 "nous soutiendrons l'Ukraine jusqu'au bout",
26:36 et bien le "jusqu'au bout", ça peut être un jour d'envoyer des hommes.
26:39 Là-dessus, franchement, sur le constat, il a raison.
26:42 Il pose une vraie bonne question.
26:46 La difficulté, c'est qu'il la pose à un moment où il sort d'une réunion collective
26:51 avec une dizaine ou une vingtaine de représentants de pays étrangers,
26:55 il s'exprime donc quelque part en leur nom, puisqu'il sort de la réunion,
26:59 et il met sur la table quelque chose qui n'a pas du tout été discuté dans ces termes-là.
27:05 Et en plus, la formule que vous avez évoquée n'est pas claire du tout.
27:09 Parce que qu'est-ce que veut dire le mot "dynamique" ?
27:11 En "dynamique", ça veut dire quoi ?
27:13 Donc je crois qu'une fois de plus avec Emmanuel Macron, il veut provoquer,
27:17 il assume la provocation, il n'a pas tort de provoquer sur ce sujet,
27:21 mais ça provoque immédiatement des dégâts,
27:23 et les dégâts finalement tuent l'ambition initiale.
27:27 Il y a une chose, il y a une question que je me pose,
27:29 et on est tous en âge d'avoir eu des grands-parents qui ont connu la guerre de 39-45,
27:36 peut-être pas vous Paolo, mais je ne sais pas.
27:37 Je me dis à quel moment on bascule, à quel moment on sait que l'histoire tourne mal ?
27:44 Vous voyez ? C'est ce que m'a posé cette question.
27:48 Philippe Turl.
27:49 - Alors, moi je suis assez vieux pour avoir des grands-parents
27:52 qui ont connu la première guerre mondiale.
27:54 Donc on en avait beaucoup parlé quand j'étais gamin,
27:57 et mes parents qui ont connu la deuxième guerre mondiale.
27:59 Donc j'ai grandi un peu dans cette ambiance.
28:01 Pour revenir sur Emmanuel Macron, pour moi,
28:04 je pense qu'Emmanuel Macron se voit un peu comme la défenseur de l'Europe,
28:11 pour la raison suivante, qu'il sait qu'au début il était trop mou avec Vladimir Poutine,
28:16 qu'il avait dit "il ne faut pas l'humilier, il faut essayer de négocier avec lui,
28:22 il est allé quand même à Moscou, ça n'a pas marché".
28:24 Donc maintenant on voit un revirement à 180° pour quelqu'un qui est beaucoup plus virulent,
28:29 beaucoup plus grand dedans, et il sait, comme nous tous d'ailleurs,
28:32 que la seule façon de faire marcher Vladimir Poutine,
28:36 c'est de lui flanquer un coup de pied dans la gueule, un coup de poing dans la gueule.
28:39 Et donc c'est la seule façon de faire réagir Vladimir Poutine.
28:42 - A condition de l'assommer quand même.
28:43 - Voilà, à condition de l'assommer.
28:45 Mais bon, là il n'a pas fait.
28:46 Mais ça veut dire que la France est le seul pays en Europe, dans l'Union européenne,
28:51 qui est quand même un pays nucléaire, qui est un des cinq membres permanents
28:56 du Conseil de sécurité des Nations Unies, comme la Russie.
29:00 Donc la France est un peu quelque part à pied égal avec la Russie.
29:04 Donc c'est quelqu'un qui doit dire quelque chose à Vladimir Poutine et à la Russie,
29:07 c'est Emmanuel Macron.
29:09 Parce que la Grande-Bretagne, qui est à pied égal aussi,
29:11 n'est plus dans l'Union européenne.
29:12 Donc Emmanuel Macron se voit un peu comme le défenseur de l'Union européenne,
29:15 et donc je pense que ça explique un peu cette phrase qu'il a dite cette semaine, lundi dernier.
29:22 Mais l'erreur, et là je rejoins ce que disait Richard,
29:26 c'est que c'était à la réponse à une question d'un journaliste.
29:31 Et donc ce n'était pas discuté auparavant avec les chefs d'État qui étaient à Paris.
29:34 Et là où il est autour, Emmanuel Macron, c'est de dire ce qu'il a dit,
29:38 sans que ce soit préalablement accepté ou en accord avec les chefs d'État qui étaient là.
29:43 - Oui, parce que là ça a déchaîné un tollé total dans toute l'Europe.
29:46 Vous savez, chaque semaine, Corée internationale nous propose des pépites de la presse étrangère.
29:50 Et alors là, Caroline Lawrence nous a fait une revue de presse sur les réactions.
29:54 Je vous encourage vivement à aller voir tout ça sur Corée internationale.
29:57 Un nouveau coup politique d'Emmanuel Macron qui ne passe pas du tout.
30:01 Mais alors pas du tout, vous comprenez ça Paolo Lévy ?
30:04 - Écoutez, il faut contextualiser.
30:07 C'est bien que Philippe ait...
30:08 Parce que c'est très important de voir le contexte où le président a dit cette phrase.
30:12 C'était en réponse à un journaliste.
30:16 Et jamais il n'a été question pendant cette réunion d'envoyer des troupes au sol en Ukraine.
30:22 Alors le raisonnement, à mon avis, qui a été fait par Emmanuel Macron,
30:27 c'est de se dire, face à cette question directe à laquelle je ne m'y attendais pas,
30:33 qu'est-ce que j'aurais pu répondre si je n'aurais pas répondu "aucune option n'est exclue" ?
30:39 J'aurais répondu exactement comme les Américains ont fait au début de la guerre,
30:44 avant la guerre en Ukraine, quand ils ont dit "de toute façon on ne va jamais intervenir militairement",
30:47 ce qui a ouvert une autoroute à Poutine, à l'agression de Poutine.
30:50 Donc je pense que le président de la République s'est retrouvé quelque part mis à l'angle
30:55 par une question qu'il ne pouvait pas soupçonner.
30:58 Et il a dit la seule chose qu'on pouvait dire en ce contexte très spécifique,
31:03 si on ne voulait pas se baisser les culottes face à Poutine.
31:06 - Vous n'êtes pas d'accord ?
31:08 - Non, parce qu'en fait le président slovak, je crois, a dit avant de venir à cette réunion,
31:13 il veut justement éviter ça. C'est un des rares pro-russes dans l'Union européenne.
31:17 Et lui avait dit que "non absolument, je dois éviter ça".
31:21 Je pense que s'il n'avait pas dit ça, peut-être que la journaliste n'aurait pas forcément posé la question.
31:25 Moi j'ai lu dans la presse allemande que la question a été évoquée,
31:29 mais c'est juste, voilà, je l'ai lu dans un journal.
31:33 Mais que justement Emmanuel Macron l'avait posé un peu seul,
31:37 et qu'il n'y avait, comme il l'avait dit d'ailleurs, aucun consensus.
31:40 Donc que les autres, justement que Olaf Scholz avait répondu tout de suite,
31:44 "ça sera sans moi".
31:46 En Allemagne on a très très peur d'être impliqué dans cette guerre.
31:50 Il y a beaucoup de débats autour du système d'armement,
31:54 et on n'est pas du tout sur cette manière de menacer un peu,
31:59 pour faire peur à Poutine, avec quelque chose qu'on ne va peut-être pas faire.
32:04 On veut la transparence, là où on parle en France de la...
32:08 - Paolo, vous fuminez à côté de Brigitte.
32:10 - Non, non, je suis d'accord totalement.
32:12 En Italie aussi cette phrase de Macron a suscité beaucoup d'incompréhension,
32:15 des mois, parce qu'en Europe on est beaucoup moins dans le rapport de force.
32:19 Il faut comprendre aussi la façon dialectique qu'on a en France,
32:23 c'est beaucoup dans le rapport de force.
32:25 Ceci dit, aujourd'hui un autre responsable du Pentagone a dit plus ou moins la même chose,
32:33 en disant "si l'Ukraine va perdre cette guerre,
32:36 il faudra que l'OTAN intervienne en Russie".
32:38 Donc je veux dire, Macron n'a pas dit non plus un truc complètement hors sol.
32:44 - Allez, une pause et dans un instant un sujet qui a déchaîné les passions des auditeurs de RTL.
32:49 A tout de suite, on en parle tout de suite.
32:51 - RTL, ils refont la France.
32:53 - En direct du Salon de l'agriculture.
32:55 - Jusqu'à 20h.
32:57 - Ils refont la France sur RTL.
32:59 - Anaïs Bouton.
33:01 - Et avec moi, viriteuseur, Philippe Teurl, Paolo Lévy, Richard Verlis,
33:05 et j'aime mieux vous dire qu'on se tape la cloche parce qu'il y a de très gentils agriculteurs
33:10 qui nous ont offert des tas de victuailles.
33:13 Et on goûte tout ça et on est émerveillé par ce que peut produire la France.
33:17 Allez, nouveau sujet.
33:19 - Ça me chatouille ou bien plutôt ça me gratouille.
33:23 - Attention, attention, ne confondons pas.
33:25 Est-ce que ça vous chatouille ou est-ce que ça vous gratouille ?
33:28 - Ah ça me chatouille.
33:30 - Ben ça me gratouille bien un peu aussi.
33:32 - Alors ça c'était Louis Jouvet, le faux docteur Knoch, qui est un film de légende en France.
33:38 Alors à l'époque c'était un faux docteur, là il n'y a plus de docteur du tout.
33:42 Cette semaine sur RTL, on a parlé, Philippe, du Royaume-Uni.
33:47 On a raconté l'histoire de cette femme qui ne trouvant pas un rendez-vous chez le dentiste.
33:51 Elle avait 63 ans, Caroline Percé.
33:53 Elle s'est arrachée 12 dents elle-même.
33:55 Une pratique de plus en plus fréquente, notamment dans les foyers les plus modestes.
33:59 C'est une histoire de "do it yourself".
34:02 Le problème c'est que quand on a raconté ça sur l'antenne de RTL,
34:06 des gens ont appelé l'antenne, ont appelé Eric Brunet et Lisa Marie Marques,
34:13 en leur disant "nous aussi, écoutez".
34:16 - On a des médicaments en réserve.
34:18 Après on regarde éventuellement sur internet.
34:21 On téléphone à des connaissances qui peuvent nous dire "tiens, il faut prendre ça, ce serait pas mal".
34:27 - J'ai pris mon courage à deux mains et puis je l'ai piqué 12 fois.
34:30 - J'étais sur mon chantier et j'avais tellement mal à ma dent que j'ai pris une pince
34:34 et j'étais dans mon fourgon, j'étais au rétroviseur,
34:37 j'ai pris la pince, j'ai bougé, bougé, bougé, tac, c'est arraché la dent.
34:41 - Philippe, qu'est-ce que ça vous inspire ?
34:43 - Vous savez quand j'étais petit, on avait une dent qui bougeait parce qu'on allait le perdre,
34:50 parce qu'on allait avoir des... c'était des dents de lait.
34:52 On mettait une ficelle autour et on attachait la ficelle à la peau,
34:56 si on fermait la peau, clac, et le dent s'en allait.
34:58 Mais ça c'est un peu folklorique.
35:01 Aujourd'hui, la situation est tellement gravissime en Grande-Bretagne
35:05 qu'on arrive difficilement à avoir une dentiste
35:09 et parfois il faut attendre 4 semaines voire plus pour y aller.
35:13 Donc quand on a mal aux dents, on n'a pas le choix,
35:15 il faut qu'on fasse interner quelqu'un ou soit on va aux urgences,
35:18 si les urgences sont disponibles et à proximité.
35:21 Et il y a deux causes pour cela.
35:24 La première cause c'est le Covid,
35:27 parce que le Covid a sérieusement réduit le nombre de dentistes disponibles.
35:33 Et la deuxième cause c'est le fait qu'il y a beaucoup plus de dentistes
35:38 qui ont passé du service de santé national au service de santé privé.
35:43 Et donc maintenant, quand on va au service de santé national,
35:47 on ne trouve plus personne.
35:48 Et ce n'est pas seulement les dentistes, c'est également les médecins.
35:51 Quand j'étais petit gamin, j'allais chez le médecin,
35:53 j'attendais dans la salle d'attente, on le voyait, généraliste.
35:56 Aujourd'hui, il faut attendre peut-être un mois
35:59 et après un mois on a peut-être un coup de fil.
36:02 Et on a le médecin au téléphone qui dit
36:04 "Donnez-moi une photo de ce que vous avez, je vous dirai si je peux vous recevoir ou pas".
36:09 Donc ça traîne, ça traîne et quand on a besoin d'une intervention
36:12 pour autre chose, il faut attendre plusieurs années.
36:14 Mais vous avez un système de santé qui est carrément en très très très mal emploi.
36:18 En France, c'est un peu mieux quand même,
36:21 mais 30% des Français vivent dans un désert médical.
36:25 C'est un peu partout pareil en Europe.
36:27 On va finir là-dessus, mais je voulais vous demander si chez vous c'était pareil.
36:30 En Allemagne, on a certains déserts médicaux.
36:33 Je crois que c'est un peu moins le cas qu'en France, effectivement.
36:36 Comme on le sait, on est plus décentralisé.
36:38 Oui, c'est ça, il y a toujours cette histoire de décentralisation.
36:40 Absolument. La situation est moins dramatique.
36:43 Paolo ?
36:44 Alors, en Italie, il n'y a pas de déserts médicaux
36:46 parce que c'est un pays avec beaucoup de villes du nord au sud,
36:49 mais il y a une grande disparité des services médicaux.
36:52 C'est-à-dire que, pour généraliser, le nord est très performant, le centre nord,
36:56 et le sud peut avoir des hôpitaux qui ont des problèmes.
37:00 En Suisse, tout va bien ?
37:01 Alors, en Suisse, tout va bien, mais attention parce qu'il faut savoir
37:04 que la santé en Suisse, c'est le fait d'assurance privée.
37:07 Tout le monde doit avoir son assurance privée
37:10 et que vous avez de plus en plus de gens qui ne peuvent pas assumer
37:14 les cotisations qui augmentent des assurances privées.
37:16 Donc, vous avez un vrai problème aussi.
37:18 Une partie de la population qui n'a plus les moyens de se soigner.
37:22 Bon. Allez, merci à la boucherie Saveur d'Ardenne,
37:26 merci à la Maison Karl, merci aux escargots d'Armo
37:29 de nous avoir régalés ce soir.
37:31 On se retrouve dans le studio, dans le grand studio de RTL,
37:34 vendredi prochain à la même heure.
37:36 Là, vous pouvez retrouver l'émission sur rtl.fr
37:38 et sur l'appli dans un instant.
37:39 RTL Foot, Éric Sylvestreau,
37:41 mais avant l'essentiel de l'actualité avec Julia Van Elst.
37:46 RTL
37:48 [Musique]