Jon Henley, Paolo Levi, Richard Werly et Juan José Dorado refont la France. Au programme :
- Emmanuel Macron en mode "Rocky"
- Marseille contre les narcos
- Qu'est ce qu'on attend pour être heureux ?
- Michelin : pluie d'étoiles !
- Semaine de la francophonie
Regardez Ils refont la France du 22 mars 2024 avec Anaïs Bouton.
- Emmanuel Macron en mode "Rocky"
- Marseille contre les narcos
- Qu'est ce qu'on attend pour être heureux ?
- Michelin : pluie d'étoiles !
- Semaine de la francophonie
Regardez Ils refont la France du 22 mars 2024 avec Anaïs Bouton.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Il refond la France sur RTL.
00:08 Avec Anaïs Bouton.
00:11 Bonsoir à toutes et à tous. Bienvenue dans Il refond la France.
00:15 C'est tous les vendredis soir, vous le savez, et c'est l'actualité française vue par les correspondants de la presse étrangère.
00:21 C'est un peu notre Erasmus à nous chez RTL. Avec ce soir...
00:25 Paolo Leivi, je suis journaliste de la presse italienne.
00:28 Buonasera a tutti. Parla italiano. Benissimo.
00:32 John Henley, The Guardian, a very good evening.
00:36 Richard Verli du quotidien suisse Blic, bonsoir.
00:40 Un cavalier qui surgit lors de la nuit.
00:44 Voilà votre petit pied.
00:46 Juan José Dorado, pérenniste espagnol, alias Antonio Banderas.
00:54 Puisque Antonio Banderas est le plus populaire des Soros.
00:58 Bonsoir et merci à tous les quatre d'être là pour refaire la France.
01:02 Au programme ce soir, Emmanuel Macron en mode Rocky, Marseille contre les narcos, qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?
01:09 Michelin, la pluie d'étoiles et puis la francophonie.
01:13 Jusqu'à 20h, Il refond la France sur RTL.
01:22 Alors non, vous n'êtes pas sur les grosses têtes bien sûr.
01:26 Mais cette semaine, c'était la publication d'une série de clichés d'Emmanuel Macron
01:29 en train de percuter un punching ball, l'œil noir et le muscle saillant.
01:34 Des photos qui ont été réalisées par Soisy de la Moissonnière, la photographe officielle du chef de l'État,
01:38 qui les a postées sur son compte Instagram.
01:41 A quoi ça sert Juan José Dorado ?
01:43 On se pose la question, surtout du côté espagnol.
01:47 Puisque nous n'avons pas du tout l'habitude.
01:49 On a vu parfois le président Sanchez faire un panier dans un terrain de basket,
01:56 voire Athnal à l'époque qui faisait son footing.
01:59 Mais on n'a pas du tout l'habitude de voir le président du gouvernement faisant de la boxe.
02:03 On n'a pas l'habitude de voir le président de la République, dans votre cas,
02:08 en train de prendre le soleil sur un jatte, torse nu.
02:12 Non, on n'a pas du tout l'habitude.
02:14 Et on se pose la question, à quoi ça sert ?
02:16 Parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, quand on essaye de défendre la vie privée des hommes politiques,
02:21 et notamment du chef de l'État, qu'il se montre au maillot de bain,
02:26 qu'il se montre en train de faire de la boxe,
02:28 d'autant plus dans ce contexte très particulier de ces derniers jours.
02:32 On se pose la question. On n'est pas du tout habitué du côté de l'Espagne.
02:36 Vous le savez, chaque semaine, Corrières Internationales,
02:38 qui sélectionne et qui traduit toutes les pépites de la presse internationale,
02:41 nous propose une ou des pépites de la presse étrangère.
02:45 La presse étrangère, c'est notre rubrique. Sacré français !
02:48 Voilà, et ce soir, gros intérêt des amis de la presse européenne pour ces clichés.
02:55 Le journal allemand, dont je ne dirai pas le nom car j'en suis incapable,
02:58 je vais essayer quand même, Tagger, Eisenger, personne parle allemand ?
03:01 - Taggers & Seigers, c'est un quotidien suisse allemand.
03:04 - Un suisse allemand, pardon, excusez-moi, Richard.
03:07 Se demande, essaierait-il de faire passer un message à quelqu'un ?
03:12 Je vous pose la question, John L.A.
03:15 - Écoutez, oui, de toute évidence, oui.
03:20 Je pense qu'il y a eu plusieurs messages.
03:24 Je pense que surtout, Emmanuel Macron, ça fait depuis quelques semaines maintenant
03:30 qu'il est devenu vraiment, il est en train de se transformer
03:34 dans le plus grand faucon de l'Europe par rapport à l'Ukraine
03:39 et à Vladimir Poutine, évidemment.
03:42 Je pense que beaucoup de gens ont vu dans le, comment on appelle ça, le sac...
03:47 - Le punching ball, c'est un terme anglais, je vous signale John.
03:50 - Il n'y a pas d'expression française pour ça ?
03:53 Dommage !
03:55 - Un sac de frappe, remarque-là.
03:57 - Et beaucoup de gens ont fait la comparaison, évidemment,
04:00 avec ces images de Vladimir Poutine en strongman, tource nu,
04:05 - Ah mais lui, il tue des ours.
04:07 - Il tue des rats, etc.
04:09 Mais je pense qu'il y a aussi un truc avec Macron,
04:11 je pense qu'Emmanuel Macron, quand même, il a un truc avec les photos.
04:15 Je ne sais pas si vous vous souvenez, en 2022, juste avant le premier tour,
04:23 on a vu des photos de lui un peu à la BHL, avec la chemise déboutonnée,
04:30 les poils, etc.
04:32 - Oui, c'est vrai.
04:34 - Donc je pense qu'il soigne son image.
04:38 - Il y a le scooter des mers aussi, l'été, c'est bientôt la saison du scooter des mers.
04:42 Pour vous, Richard Verli, et c'est le sens de votre papier dans Blic.fr,
04:46 le président est presque amoureux de lui-même et de ses provocations.
04:50 En plus, vous dites qu'il y a une concomitance parfaite
04:52 entre l'apparition de ces clichés et le sommet des 27.
04:55 - Oui, je crois qu'il y a chez Emmanuel Macron clairement
05:00 une sorte d'amour de lui-même.
05:02 Il aime se mettre en scène, il en joue.
05:05 Vous savez que c'est en faisant du théâtre, lorsqu'il était très jeune,
05:09 qu'il a été découvert par celle qui est aujourd'hui son épouse.
05:12 Il y a peut-être un lien, mais il est clairement à l'aise sur scène.
05:15 Je pense qu'il joue un rôle.
05:17 Le rôle, John l'a très bien dit, on l'a compris,
05:19 aujourd'hui c'est le rôle du chef de guerre.
05:21 Le chef de guerre prêt à tout, donc il monte sur le ring, il frappe, etc.
05:25 C'est aussi un moyen de rappeler sa jeunesse.
05:27 45 ans, c'est quand même très jeune pour un président de la République.
05:30 Et on ne peut pas oublier le rapprochement avec Vladimir Poutine,
05:34 qui lui de la même manière a fait ça souvent.
05:36 Il le fait moins maintenant parce qu'il est plus âgé.
05:38 Mais il se mettait en scène comme judoka, Vladimir Poutine,
05:41 avec je ne sais pas quoi, un ours en Sibérie,
05:43 ou des saumons qu'il était en train de pêcher.
05:45 Bref, là il y a un parallèle entre ces deux hommes
05:48 qu'on doit faire obligatoirement, et qui laisse quand même un peu perplexe
05:52 parce que ça ferait peut-être du bien d'être plutôt raisonnable
05:56 et d'éviter d'être dans la démonstration de force
05:59 avec quelqu'un comme Poutine qui aime ça.
06:01 Paolo Lévy, on a tellement hâte de vous entendre
06:04 qu'on va vous écouter juste après la pause.
06:07 A tout de suite sur RTL.
06:09 Et avec moi John Henley, Paolo Lévy, Richard Verli et Juan Rosé Dorado.
06:23 On voulait votre avis sur cette affaire de pectoraux, de sac de frappe, de boxe.
06:29 Est-ce que vous croyez que c'est pour envoyer un message à son jeune Premier ministre aussi ?
06:32 "Moi aussi je peux le faire" et tout ?
06:34 Écoutez, je crois surtout qu'Emmanuel Macron est dans un mauvais espace.
06:40 On a vu les sondages pour les européennes.
06:42 Il a presque plus de 10 points d'écart sur le Rassemblement national.
06:47 Moi je pense que quand on est en difficulté,
06:49 moi-même quand je suis en difficulté,
06:51 j'utilise toutes mes ressources pour tenter de récupérer du terrain.
06:58 Une des ressources d'Emmanuel Macron est clairement aussi sa jeunesse.
07:03 Il ne faut pas oublier que c'est le président le plus jeune de l'histoire de la Ve République.
07:07 C'est un sportif.
07:09 Il se montre aujourd'hui en boxeur.
07:11 Il y a quelques jours, il nous a dit qu'il allait se jeter,
07:13 plonger dans la Seine pour les Jeux Olympiques.
07:17 C'est aussi une grande année sportive 2024.
07:20 Moi parfois on semble l'oublier à Paris,
07:23 mais il y a les JO, les gars, il y a les JO, je vous le dis, chez vous.
07:27 Et donc je pense qu'il y a un petit peu de tout ça.
07:31 Il y a aussi peut-être en filigrane une petite réponse, un clin d'œil à Poutine.
07:38 Poutine est judoka, mais aussi boxeur.
07:40 Il s'est affiché plein de fois, vous pouvez trouver les photos sur internet.
07:44 Il y en a plein avec les gants de boxe rouges comme Ivan Drago,
07:48 qui était l'ennemi redoutable de Rocky.
07:51 - Alboa, bien sûr, Rodríguez !
07:53 - Aujourd'hui on a un Rocky européen, Emmanuel Macron,
07:57 qui s'affiche quelque part sur les réseaux.
08:01 Après, moi je trouve assez, je ne sais pas,
08:04 peut-être mes confrères européens pour en confirmer ou pas,
08:07 mais nous on n'a pas par exemple en Italie un photographe officiel de notre présidente
08:12 qui suit le président dans sa quotidienté, qui publie des photos.
08:16 Non, ça n'existe pas.
08:18 - Nous on a eu des problèmes avec des photos non officielles.
08:22 - Justement, ça tombe bien que vous disiez ça,
08:26 une autre personnalité qui a fait une apparition aujourd'hui sur les réseaux,
08:31 c'est la princesse Kate, John.
08:34 La princesse Kate qui a annoncé sur une vidéo assez courte qu'elle avait un cancer.
08:40 On l'écoute, la princesse Kate.
08:43 - En janvier, j'ai subi une grande opération de domino en Londres.
08:47 L'opération a été réussie, mais les tests ne sont pas encore venus.
08:51 Le cancer avait été présent.
08:53 Mon équipe médicale m'a donc conseillé d'en faire un cours de chemotherapy préventif
08:58 et je suis maintenant dans les étapes d'étude.
09:01 - Donc ils ont découvert un cancer et elle doit subir un traitement de chimio.
09:07 - On est en ligne avec Sidonie Gauchet, la correspondante de RTL à Londres.
09:15 Un choc, Sidonie Gauchet.
09:18 - Oui, tout à fait, un choc.
09:20 La vidéo a été mise en ligne il y a une quinzaine de minutes.
09:24 On voit Kate assise sur un banc, vêtue d'une marinière,
09:28 le visage assez fermé où elle annonce son cancer.
09:32 Elle avait été silencieuse d'après sa chirurgie abdominale en janvier,
09:36 donc elle en parle dans la vidéo.
09:38 Elle dit aussi que c'est un choc énorme pour elle et sa famille,
09:41 qu'il a fallu l'expliquer aux enfants, George, Charlotte et Louis,
09:44 avec des mots appropriés, il a fallu les rassurer sur le fait que tout ira bien.
09:48 C'est un petit peu un message qui s'adresse aussi au public.
09:51 Donc le message se veut rassurant, mais on sent quand même une émotion très contenue.
09:56 Elle révèle également avoir commencé une chimiothérapie,
09:59 mais pour l'instant, Kensington Palace ne souhaite pas révéler le type de cancer.
10:04 Voilà, c'est une princesse.
10:07 Vous étiez là la semaine dernière, Ron Howard, Rosé Dorado.
10:10 On a parlé, on a dit, les Français "love Kate",
10:13 puisqu'il y avait cette histoire, ce scandale de la photo,
10:15 les pires rumeurs qui ont circulé sur son compte.
10:19 Comment vous l'expliquez, ça, John Henley ?
10:22 C'est extrêmement difficile à expliquer.
10:26 Et je pense qu'une grande partie de la responsabilité
10:32 doit être portée par le Palais.
10:36 Parce qu'ils n'ont pas clair.
10:38 Parce qu'ils ont fait une politique de com' vraiment mal maîtrisée.
10:46 Je pense que tout le monde sait.
10:48 Et depuis, on a eu des images, il y avait deux autres images qui sont sorties,
10:53 notamment de la reine Elisabeth, avant sa mort, avec tous ses petits-enfants.
11:00 Et cette photo aussi avait été retouchée.
11:03 Et tout le monde sait, toutes les grandes agences de presse, etc.,
11:08 n'acceptent pas les photos qui ont été manipulées, retouchées, photoshopées, etc.,
11:15 pour des raisons évidentes d'authenticité, etc.
11:20 Donc, tout ça, ça a permis, et après, évidemment, il y a eu des pires rumeurs en ligne.
11:26 Les atroces, ça a mort même.
11:28 C'est incroyable.
11:30 Non, extraordinaire.
11:32 Paolo, Lévi, vous comprenez que cette famille royale d'Angleterre
11:36 irrigue encore tous les fantasmes en Europe,
11:40 et qu'elle soit si aimée, au fond, en France, le peuple régicide, quand même ?
11:45 Peut-être, c'est justement pour ça.
11:48 Les Anglais aussi, remarquez, ils ont coupé la tête de Charles Ier.
11:52 Avant nous même.
11:54 Mais on ne le sait pas. C'est nous, le peuple régicide.
11:57 Je trouve que les Français ont toujours eu un rapport assez schizophrène avec la monarchie,
12:03 parce que d'un côté, ils ont coupé la tête du roi,
12:06 et de l'autre côté, ils se sont vite empressés pour se doter de nouvelles formes de monarchie.
12:12 Si vous pensez à la...
12:13 À la Ve République.
12:14 Les gars, la Ve République, c'est genre l'homme le plus puissant en Occident,
12:20 après le président des États-Unis.
12:23 Donc, voilà, c'est un des paradoxes français qui fait le charme de ce pays.
12:28 Et c'est le pays aussi qui a inventé la monarchie absolue.
12:33 Et peut-être que ça explique beaucoup de choses aussi.
12:36 Et Joe Biden, lui, ne monte pas sur le ring,
12:38 et ne chose pas les gants de boxe comme Macron.
12:41 Il n'a pas l'âge.
12:42 Non, mais il y a aussi l'aspect romance, excusez-moi,
12:44 mais Kate Middleton, dont j'ai compris à feuilleter les articles
12:48 concernant qu'elle était programmée presque de façon informatique
12:52 pour devenir épouse de William,
12:55 elle a littéralement été...
12:58 Je dirais qu'elle a fait tout ce qu'il fallait pour ça.
13:00 Donc, il y a le côté romance.
13:02 C'est une belle histoire jusqu'à ce qu'on vient d'apprendre.
13:04 Et moi, ça ne m'étonne pas qu'elle soit très populaire.
13:07 Et par ailleurs, jusqu'à maintenant, je crois qu'elle n'avait fait aucune faute
13:09 dans cette chorégraphie principale.
13:11 Un sans faute, bah oui, un sans faute absolue.
13:13 Allez, mais ce n'est pas fini.
13:15 On parle dans quelques instants de Marseille,
13:20 de Marseille contre les narcos.
13:22 A tout de suite sur RTL.
13:23 A tout de suite sur RTL.
13:24 RTL, ils refont la France.
13:27 Avec Anaïs Bouton.
13:29 Jusqu'à 20h, ils refont la France sur RTL.
13:35 C'est pas la capitale, c'est Marseille bébé.
13:38 1, 3 OG Sport, je passe la douane.
13:40 Ah oui, je ne la connaissais pas celle-là.
13:42 T'es mort sur le vieux port.
13:44 Victamère sur la canne, bien,
13:46 au bord sur le vieux port.
13:47 On est bien à Marseille les amis,
13:48 avec John Henley, Paolo Lévy, Richard Verli,
13:51 Juan Rosé, Dorado, Emmanuel Macron
13:55 étaient à Marseille ce matin et il a dit ça.
13:57 L'objectif c'est rendre la vie des trafiquants,
14:00 des dealers, de toute la criminalité
14:02 qui les accompagne, impossible.
14:03 Et puis on va prendre de nouveaux dispositifs
14:05 et je le dis ici dans une ville qui l'année dernière
14:08 a connu 49 crimes liés au trafic de drogue.
14:12 Qu'on n'y cèdera rien.
14:13 Alors Emmanuel Macron était à Marseille
14:15 mardi pas ce matin,
14:16 alors que l'arge opération de lutte
14:18 contre le narcotrafic était en cours.
14:20 750 forces de l'ordre étaient mobilisées.
14:23 Cette opération appelée XXL
14:25 se prolongera pendant plusieurs semaines
14:27 et sera déployée dans une dizaine de villes.
14:30 Comment percevez-vous cette opération de John Henley ?
14:33 C'est un coup de com ?
14:35 Effectivement, c'est encore une fois
14:37 une question d'image, je pense.
14:39 Et en termes d'image, c'était bien réussi, je pense.
14:44 On se souvient des dernières images
14:46 qu'on a vues du président au salon de l'agriculture,
14:50 par exemple, où il était vraiment bousculé, etc.
14:53 Donc là, c'était beaucoup plus maîtrisé.
14:56 Il venait en soutien à la police de Marseille, etc.
15:00 Le problème, pour moi, dans ce genre d'opération,
15:04 c'est que tout ça, ça émane du président.
15:11 Ce qui veut dire, inévitablement,
15:14 que tout remonte à lui après.
15:16 Après sa présence, après ses annonces,
15:20 il faut que ça marche.
15:22 Elle est un gros risque,
15:24 parce que c'est un énorme problème,
15:26 le problème de la drogue en France.
15:28 En Europe, peut-être aussi.
15:30 Surtout à Marseille,
15:32 ce n'est pas le genre de problème
15:34 qu'on arrive à résoudre comme ça.
15:37 Alors, les chiffres, pour appuyer ce que vous dites,
15:40 la drogue en France, c'est 1 million de consommateurs quotidiens,
15:43 c'est le pays d'Europe qui en consomme le plus.
15:46 Selon les estimations du ministère de l'Intérieur,
15:48 écoutez ces chiffres,
15:50 240 000 personnes vivent directement ou indirectement
15:55 du trafic de drogue en France,
15:57 dont 10% à plein temps,
15:59 c'est-à-dire 1% de la population active.
16:03 Ces chiffres sont faramineux, Paolo Lévy.
16:06 Non ?
16:07 Oui, c'est...
16:10 Vous croyez que ça peut marcher, ce type d'opération ?
16:12 Oui, nous on l'égalise, c'est pareil, sinon pire.
16:16 Disons que c'est la 13ème fois qu'Emmanuel Macron
16:21 fait ce genre d'opération à Marseille,
16:24 depuis qu'il a été élu président pour la première fois en 2017.
16:28 Moi je suis ici depuis bien longtemps,
16:31 et à chaque fois il y a cette opération coup de com' à Marseille,
16:34 où tout est mobilisé, etc., de grandes promesses, etc.
16:38 Et après on rentre à Paris,
16:40 au moins nous on a des difficultés à avoir ensuite le suivi
16:44 de ce qui se passe sur le terrain.
16:47 Je voulais juste dire, pour moi, franchement,
16:50 il y avait ce slogan, c'était quoi ?
16:53 Place nette ?
16:55 Moi ça me rappelle franchement Karcher de Sarkozy,
16:59 c'est des slogans,
17:01 et s'il n'y a pas vraiment de suivi sur le terrain, ça...
17:04 C'est un grand...
17:06 C'est une grosse...
17:08 comme de l'hélicé, mais vous avez donné des chiffres,
17:12 et je vous donne une autre, 938 grammes de coque ceci.
17:16 Vous déployez 900 policiers,
17:19 et vous ceci c'est 938 grammes de coque.
17:22 Donc effectivement, ça laisse à desserrer.
17:25 Alors c'est de la com', que de la com',
17:27 puisqu'on sait parfaitement qu'il faut investir dans la police,
17:30 dans des longues enquêtes qui se développent
17:33 sur des semaines, sur des mois, voire sur des années,
17:36 pour essayer de démanteler les réseaux.
17:38 - Mais est-ce que surtout il ne fallait pas laisser les policiers dans les quartiers ?
17:43 Parce que c'est Nicolas Sarkozy qui avait enlevé la police de proximité,
17:46 en disant que les policiers n'étaient pas là pour jouer au foot avec les voyous, mais enfin...
17:51 - Grosse erreur !
17:53 Grosse erreur parce que la police de proximité,
17:56 peut-être faisait moins des arrestations,
17:58 mais créait un lien,
18:00 et était très bien informé par rapport à des policiers qui arrivent dans des quartiers difficiles,
18:04 qui ne connaissent pas, et qui ne sont pas aimés du tout des gens qui l'habitent.
18:08 - Richard Berny ?
18:09 - Oui, alors moi je trouve que la symbolique d'Emmanuel Macron
18:13 sur le terrain, au milieu des policiers,
18:16 elle n'est quand même pas si mauvaise que ça.
18:18 C'est quand même intéressant, ça montre déjà à ses habitants
18:21 qu'il signifie quelque chose, qu'ils ne sont pas oubliés.
18:24 Après la une de la Provence, et je comprends que ça fait des soucis
18:27 puisqu'il y a une grève maintenant à la Provence...
18:29 - C'est normal la Provence...
18:30 - Je l'ai trouvé très éloquente cette une, ils ont mis une une,
18:33 "Macron est parti, et nous on reste là".
18:35 Et ça leur vaut apparemment, ils ont été réprimandés,
18:38 ou en tout cas tensés par leur direction pour ça.
18:40 Mais je trouve que c'est une très belle une, et très juste.
18:42 Parce que la réalité c'est celle-là, et dès le lendemain d'ailleurs je crois,
18:45 sur les réseaux sociaux, si ce que j'ai lu est vrai,
18:47 les dealers envoyaient des messages pour dire à leurs clients
18:50 "Vous pouvez revenir, Macron est parti, tout ça est terminé, tout revient normal".
18:54 Après, franchement moi ce que j'aurais aimé c'est que le lendemain de Marseille,
18:58 et je peux le dire en tant que représentant de la média suisse,
19:00 parce que les banques suisses ont là aussi des, quelques je dirais,
19:04 quelques culpabilités, on aurait aimé une perquisition
19:06 dans toutes les grandes institutions financières
19:08 qui blanchissent l'argent de la drogue.
19:10 Parce que c'est quand même de ça dont on parle.
19:12 On n'arrivera pas à éradiquer le trafic de drogue
19:15 si on ne s'en prend pas de manière virulente à l'argent de la drogue.
19:18 C'est l'argent de la drogue qui est partout.
19:20 Il est dans un certain nombre de quartiers très chics de Londres,
19:23 il est j'imagine en Italie dans des proportions importantes,
19:26 il est en Espagne sur la Costa del Sol, il est à Zurich,
19:29 voilà la réalité.
19:30 Donc à quand la même perquisition d'Emmanuel Macron
19:33 au siège de grandes institutions financières ?
19:35 Dans tous vos pays, peut-être à part la Suisse,
19:37 vous allez me dire "c'est la prohibition comme en France,
19:39 la drogue n'est pas... sauf en Espagne".
19:42 En Espagne, vous pouvez consommer de la drogue
19:47 si c'est juste de la consommation.
19:49 Vous n'avez pas le droit de vendre.
19:51 Mais consommer du cannabis par exemple,
19:54 ça, ça ne porte... il n'y a aucune peine.
19:57 Il n'y a pas de cocaïne ?
19:58 Il n'y a pas de peine.
19:59 Pas de cocaïne ?
20:00 Non, non, non, pas la cocaïne.
20:01 Non, d'accord.
20:02 Pas les grosses... la drogue dure qu'on appelle.
20:05 Mais la consommation du cannabis par exemple est autorisée.
20:09 Et vous avez, vous aussi, dans vos pays,
20:12 l'Espagne est aussi très touchée par ce fléau,
20:15 des opérations comme ça ?
20:17 Pas tellement.
20:18 On ne les voit pas autant qu'en France
20:20 avec ce déploiement "président de la République",
20:25 "ministre de l'Intérieur", "ministre de la Justice",
20:27 "les préfets, tout le monde est là", "900 policiers"...
20:29 Non, c'est rare qu'on voit ça du côté espagnol
20:31 parce que vous avez fait référence à la Costa del Sol
20:35 qui était vraiment une entrée de la drogue,
20:37 notamment russe, qui était toute la mafia russe
20:41 qui était installée sur la Costa del Sol.
20:43 Et donc ce type d'opération,
20:45 ils ont vu que ça ne sert à rien.
20:47 Ça ne sert à rien.
20:48 Il faut de longues enquêtes pour pouvoir démontrer
20:51 les réseaux, ce qui se passe notamment du côté de l'Andalusie,
20:55 du côté de Givraltar, face au Côte-Maroc.
20:57 Chez nous, notre Premier ministre,
21:00 Georgia Meloni, a fait une opération très semblable
21:03 à celle d'Emmanuel Macron il y a quelques semaines,
21:06 à la fin de l'année dernière.
21:08 Elle est allée dans la banlieue de Naples
21:11 avec tout un déploiement de forces de l'ordre, etc.
21:14 pour rétablir quelque part l'ordre et la sécurité.
21:17 Et ça a été plus ou moins la même chose.
21:21 Elle est restée un jour, elle s'est affichée sur le terrain, etc.
21:24 Après elle est partie, on n'en a plus parlé.
21:26 Bon, allez.
21:27 Allez, une pause.
21:28 Et dans un instant...
21:29 Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?
21:32 Qu'est-ce qu'on attend pour faire la météo ?
21:34 Ah oui, ça fait du bien, ce venturin.
21:36 Allez, on en parle tout de suite sur la télé.
21:38 Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?
21:39 Il y a des chansons dans le piano
21:42 Il y a de l'espoir dans tous les yeux
21:45 Et des sourires dans chaque pochette
21:48 RTL, ils refont la France
21:51 Avec un Ice-Bouton
21:53 Jusqu'à 20h
21:56 Ils refont la France sur RTL
21:59 On vous souhaite tout le bonheur du monde
22:01 Et que quelqu'un vous tente la main
22:04 Et que votre chemin soit libre
22:05 Avec Jean-Emile Lay, Paolo Levy, Maïcha Verli et Juan Rosé Dorado
22:08 on vous souhaite tout le bonheur du monde
22:11 et c'est pas encore complètement gagné
22:12 parce que le classement mondial du bonheur parrainé par l'ONU
22:15 est publié cette semaine
22:16 la France perd encore des places et dégringole
22:19 à la 27ème place sur 143 de ce bonheur dans le monde
22:23 alors plusieurs critères sont pris en compte
22:25 le PIB par habitant, le soutien social
22:27 et puis des perceptions, des sondages auprès des gens
22:30 des perceptions du niveau de bonheur, de liberté, de générosité
22:34 alors les premiers pays, c'est la Finlande, le Danemark, l'Islande
22:38 bref, tous les pays nordiques
22:39 on se demande bien pourquoi
22:40 ce qui énerve au plus haut point les Finlandais
22:43 il faut bien le dire
22:44 ça fait 7 années de suite
22:47 que la Finlande est officiellement le pays le plus heureux du monde
22:52 ça commence vraiment à énerver les Finlandais
22:56 qui disent que ça donne l'impression que ce pays est parfait
22:59 alors qu'il y a la nuit pendant 6 mois et qu'ils ont un très haut taux de suicide
23:03 alors, comment vous vous parlez de bashing français, d'auto bashing français
23:10 John Lennon vous nous l'aviez expliqué
23:12 mais je veux bien que vous nous le réexpliquiez quand même
23:14 oui, ben, je trouve, moi je suis, j'aime bien
23:17 elle n'est pas parfaite la phrase de Sylvain Tesson
23:21 mais elle n'est pas mauvaise
23:23 la France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer
23:27 la France n'est pas un paradis, bien sûr, loin de là
23:32 mais à l'échelle européenne
23:36 c'est une sociale démocratie à l'échelle mondiale
23:40 une démocratie sociale qui fonctionne très très bien
23:45 par tous les paramètres, sur toutes les mesures
23:49 la France fonctionne très bien par rapport à ses voisins européens
23:57 mais il y a un vrai truc
24:01 il y a un problème, de moi, parce que j'avais nommé dans une précédente émission
24:06 un misérabilisme performatif
24:10 misérabilisme performatif
24:15 les français prennent une sorte de plaisir
24:19 pas par rapport à leurs propres avenirs et leurs propres perspectives
24:24 mais par rapport à leur pays
24:27 ils aiment bien prétendre que c'est une catastrophe
24:32 Richard Verhies, vous publiez le bal des illusions chez Grasset
24:36 c'est un peu ce que la France croit et ce que le monde voit
24:41 et vous dites que le déclin est un sport national français
24:45 que la France souffre de son déclassement, de l'impression d'un délitement
24:48 de sa puissance dans le monde, mais c'est qu'une impression ?
24:51 Dans ce livre qu'on a écrit avec François Dallanson
24:54 il a essayé de répondre à une question, c'est-à-dire comment la France est perçue dans le monde
24:58 et au fond, cette influence française dans le monde
25:01 comment elle est acceptée ou comment elle est moquée
25:05 et ce qui est très frappant, c'est que le déclinisme français
25:09 le misérabilisme performatif, pour reprendre la formule de John
25:13 les étrangers le sentent, et eux aussi ils en ont marre
25:16 ils en ont marre que les français se lamentent en permanence
25:19 et que les français, non seulement, prennent plaisir à leur douleur
25:23 et à leur difficulté, mais fassent croire au monde entier que la France est en difficulté
25:27 alors qu'il y a dans le monde, et ça je tiens à le dire
25:30 parce que le livre est parfois sévère pour la France
25:32 il y a dans le monde une envie de France
25:34 mais une envie de France qui bouge
25:36 une envie de France qui agisse, pas une envie de France qui pleure
25:39 et la difficulté c'est que malheureusement, les déclinistes
25:42 c'est pas seulement un sport national, c'est que ça marche le déclin
25:46 précisément à cause de cet impérament français
25:48 un certain nombre d'auteurs en rajoutent sur le thème du déclin en permanence
25:52 parce qu'il y a des clients pour ça
25:54 donc il est temps que peut-être la France se réveille
25:57 et si on veut mettre un terme à ce bal aux illusions
26:00 si on veut que ce que la France croit corresponde à ce que le monde voit
26:04 il faut peut-être arrêter ce sport du déclinisme performatif
26:08 - Vous avez le sourire de Juan Rosé de Radeau derrière vous
26:14 - Alors Juan Rosé - Il parle avec passion
26:16 moi je vous dirais, je comprends que vous soyez malheureux
26:21 vous n'avez pas la sieste, ni le soleil, ni la paella
26:25 mais même comme ça, l'Espagne est encore pire, on est 36ème
26:29 vous disiez "la France a perdu, on est 26ème"
26:31 nous on est 36ème, on est tout ça
26:33 - Et les Anglais, le père Fidel Bion, ils sont 20ème, ils sont plus heureux que nous
26:37 - Même plus heureux que les Espagnols
26:39 et je ne parle pas du déclassement dont vous parlez
26:42 parce que l'Espagne a été déclassée depuis un siècle et demi
26:44 donc ce n'est pas depuis les années 60 ou même avant
26:47 nous ça fait très très très longtemps qu'on n'est plus une grosse puissance
26:50 - Un siècle et demi, excusez-moi Juan Rosé
26:53 - Mais ce que je retiens quand même, c'est que quand vous interrogez les jeunes Espagnols
26:56 pratiquement la moitié des jeunes Espagnols voient le futur ou l'avenir de façon positive
27:01 - J'ai pas les conseils - Et ça c'est important
27:03 bon, il y a un autre chiffre qui m'a aussi touché
27:06 c'est que quand vous regardez ceux qui sont entre 35 et 65
27:11 bon, ils ont des doutes
27:13 mais à partir de 65, en Espagne aussi, ils voient l'avenir rose
27:17 - Radieux - Merveilleux et radieux
27:19 - Paolo Lévy, vous la France, c'est votre pays de coeur
27:23 - Oui, c'est vraiment un pays que j'ai choisi justement
27:27 parce que j'ai appris tout d'abord à le connaître
27:30 depuis l'Italie, depuis Rome, à travers le cinéma, à travers la littérature
27:34 et à travers tout ça, voilà, j'avais totalement une autre image de la France
27:39 d'un pays beaucoup plus gay, la douce France
27:43 cher pays de mon enfance
27:45 j'aimais aussi beaucoup la devise républicaine
27:48 ce mot de... cette valeur de la fraternité
27:51 qui m'a toujours fait vibrer quand j'habitais en Italie
27:54 donc je me suis dit "écoute, mais j'y vais"
27:56 parce que c'est trop beau tout cela
27:58 après je suis arrivé ici et j'ai découvert un pays
28:01 qui en fait, n'était pas du tout celui que j'avais...
28:05 qui m'avait été transmis à travers le cinéma, les livres
28:08 et ce qu'on me racontait
28:11 donc il y avait vraiment un décalage
28:13 - Et c'était quoi ? Qu'est-ce qui était différent ? C'était le caractère ?
28:16 - Alors, déjà, moi, vraiment ce mot "fraternité"
28:19 je sais pas pourquoi, depuis que j'ai 14-15 ans
28:21 c'est un truc que... ça vraiment, ça me faisait vibrer
28:23 donc j'imaginais un Paris où tout le monde s'embrassait, se souriait
28:27 - Y'a rien à trouver
28:29 - Tout le monde bavardait, un avec l'autre
28:31 dans les transports en commun, dans les terrasses
28:33 et en fait, je suis arrivé dans une ville où
28:36 en revanche, je découvre qu'on est très très très très...
28:41 - En râle !
28:43 - ...replié sur soi-même, que tout le monde ne parle pas avec tout le monde
28:47 qu'il y a des codes et qu'une valeur que je savais pas du tout
28:51 qui est mise en avant par beaucoup de Parisiens
28:53 c'est le fait de... voilà, le respect de la sphère individuelle
28:57 donc personne ne veut déranger personne
29:00 et donc personne parle avec personne alors que...
29:02 donc voilà...
29:04 mais, en même temps, une incompréhension
29:07 parce que quand même c'est un pays magnifique
29:09 richissime, très généreux socialement
29:12 vous auriez toutes les raisons pour être...
29:15 - ...hollandais !
29:17 - Et n'oublions pas que le monde regarde la France
29:19 et ça c'est très important et c'est pour ça qu'on a voulu faire ce livre
29:22 le monde regarde la France, surtout à la veille des Jeux Olympiques
29:24 donc les Français, plus ils donnent une bonne image du pays
29:28 plus le pays sera influent et plus ça partage sera entretenu dans le monde
29:31 - Enorme défi ! Allez, on continue à parler un peu de la France et de sa langue
29:34 à tout de suite sur RTL
29:36 [Musique]
29:47 [Musique]
29:57 [Musique]
30:13 - Eh oui, ça c'est la très belle chanson de Yves Dutey
30:16 qui s'appelle "La langue de chez nous"
30:18 là qui est chantée par un paquet de chanteurs
30:21 c'est la semaine de la francophonie, les amis, ça tombe bien, c'est pour vous
30:24 je vous ai demandé votre mot préféré et celui que vous ne pouviez pas saquer
30:29 donc John Henley, je commence par vous
30:31 - Le mot que j'aime le plus...
30:34 c'est très très difficile de choisir, il faut bien le dire
30:37 mais un mot que j'apprécie beaucoup, c'est "flâner"
30:42 le verbe "flâner"
30:45 le mot que je déteste, mais tout simplement parce que c'est impossible à prononcer
30:50 pour un anglo-saxon, c'est "bouillie"
30:53 - Bouilloir
30:55 - Bouilloir, bouilloir, bouilloir
30:58 impossible à prononcer
31:00 les deux voyelles ne sont jamais ensemble
31:03 - Avec les "g" j'ai acheté la "floua"
31:06 je ne sais pas quoi, bouilloir
31:08 ok, Randrozé
31:10 - Alors, je commence par le mot que je déteste
31:12 "pardon"
31:13 parce qu'avec ce "pardon" on t'écrase les orteils
31:16 on te met le coude dans les reins
31:18 on t'épouse
31:20 les espagnols, surtout quand ils viennent pour la première fois
31:23 qu'ils n'habitent pas ici
31:25 ils ont horreur de ce "pardon" qui veut dire derrière
31:28 "tu vas l'avoir mec"
31:30 c'est ça, on a horreur de ce mot
31:33 le mot que j'aime, vous allez dire, c'est pas original
31:37 c'est en fait "je t'aime"
31:39 parce que vous dites en espagnol, en espagnol on dit "te quiero"
31:42 "te quiero" c'est vouloir
31:44 et donc c'est vrai que "te amo" on dit rarement en espagnol
31:48 donc c'est vrai que ce "je t'aime" est très particulier
31:51 même si je vais vous faire une petite confidence
31:54 je préfère le "te amo" italien à "je t'aime" français
31:57 mais s'il faut choisir un
31:59 je reste avec le français pour l'instant
32:01 - Richard ?
32:03 - Alors, le mot que je déteste de plus en plus
32:06 c'est le mot "colère"
32:08 - Alexis Colère, non !
32:10 - Colère avec un "s"
32:12 parce que je trouve qu'on le met à toutes les sauces
32:14 ce mot "colère"
32:15 et qu'au fond, beaucoup des colères françaises
32:17 on revient un peu à ce qu'on disait avant
32:19 sont des fois factices
32:21 ou assez peu justifiées
32:23 donc "colère" je trouve que ça domine trop en France
32:25 c'est un mot dont on pourrait se passer quelque chose
32:27 - C'est vrai, on en entend beaucoup parler en ce moment
32:29 - Colère ou colérie
32:31 - Oui, les colères françaises
32:33 on en parlait justement
32:35 - Et le mot que je préfère, parce que je trouve que la France
32:37 c'est le conjuguer avec une excellence
32:39 et une subtilité indéniable, c'est "nostalgie"
32:41 - Ah oui !
32:43 - Qui n'est pas la même chose que la mélancolie
32:45 - C'est quoi la nostalgie pour vous ?
32:47 - La nostalgie c'est le goût d'hier
32:49 mais un goût d'un hier un peu fantasmé
32:51 et c'est vrai que
32:53 l'hier français
32:55 ce qui se passait encore dans les années 50
32:57 60, tout ça c'était quand même très chouette
32:59 bref, les français ont le goût de la nostalgie
33:01 rivée en eux, mais non seulement ça
33:03 ils savent la raconter
33:05 la nostalgie, on pense évidemment
33:07 à Léo Ferré et à toutes ses chansons
33:09 donc vive la nostalgie à la française
33:11 - Paolo, une petite chanson pour vous
33:13 - C'est mon amour
33:15 c'est une belle chanson
33:17 - Je vous le dis maintenant
33:19 - Ecoutez
33:21 moi il y a deux expressions
33:23 qui me tapent les nerfs
33:25 vraiment sur toutes ces dernières années
33:27 la première c'est "sur Paris"
33:29 parce qu'on ne soit pas des aviateurs
33:31 on est "à Paris"
33:33 sinon on survole Paris
33:35 avec l'avion, mais c'est autre chose
33:37 la deuxième c'est
33:39 cette manie maintenant depuis quelques temps
33:41 de dire à
33:43 chaque moment "bon courage, bon courage"
33:45 j'ai rien
33:47 contre le bon courage, mais je ne pars pas
33:49 en guerre
33:51 - C'est une blague déguisée dans un futur
33:53 - Bon courage monsieur
33:55 mais je suis où ? Je dois partir au front
33:57 peut-être, parce que maintenant on ne sait pas
33:59 avec les guerres qui reviennent en Europe
34:01 mais bon, ça aussi c'est
34:03 vraiment ça me dérange
34:05 beaucoup, et après
34:07 une belle expression française, mais il y en a plein
34:09 c'est "les retrouvailles"
34:11 - C'est pas facile à dire "retrouvailles"
34:13 - C'est plus facile que "bouilloire"
34:15 - "Bouilloire"
34:17 - Ce sens de se retrouver
34:19 qui à mon avis
34:21 rime avec fraternité
34:23 j'aime beaucoup
34:25 - "Retrouvailles" Eric Silvestreau
34:27 vous êtes arrivé dans le studio
34:29 - Je vous écoute avec beaucoup d'attention
34:31 j'étais parti sur un mot que j'aimais, mais je vais vous donner aussi un mot que je déteste
34:33 puisque apparemment c'est du jeu
34:35 le mot que je déteste c'est "tricherie"
34:37 d'abord parce que dans le sport c'est absolument interdit
34:39 mais dans la vie aussi
34:41 je déteste le mot "tricherie"
34:43 quant au mot que j'adore c'est "sensibilité"
34:45 - Ah, ouais c'est vrai
34:47 - Car ça fait appel à beaucoup de choses
34:49 - J'ai un petit sonore pour finir l'émission
34:51 je peux pas, on va faire
34:53 là, jusqu'aux
34:55 jeux olympiques, on va faire un truc
34:57 qui s'appellera "le point J"
34:59 le point... non, pas le point G Eric
35:01 - Ah, j'ai vu
35:03 - Je l'ai vu dans votre...
35:05 le point J, ça sera le point
35:07 - Vous voulez même tirer des problèmes
35:09 - Sur les JO
35:11 et donc on a parlé d'une chanteuse
35:13 qui chante en français
35:15 et on a un petit...
35:17 *musique*
35:21 Voilà, Ayana Kamoura, mes amis
35:23 et quand j'ai...
35:25 vous êtes pour ou contre qu'elle chante aux JO ?
35:27 - Pour ! - Pour ! - Bah bien sûr !
35:29 Y'a un monsieur qui a écrit
35:31 sous ce clip sur Youtube
35:33 "Seven years of French
35:35 haven't prepared me
35:37 for this moment"
35:39 c'est-à-dire, 7 ans de français m'ont pas préparé
35:41 j'étais pas prête en fait
35:43 Voilà, allez, Ayana Kamoura
35:45 aux JO ? - Oui
35:47 mais d'autres pourraient aussi chanter
35:49 - Le point J la semaine prochaine
35:51 - Allez, il refond la France, revient vendredi prochain
35:53 même heure, et dans un instant évidemment
35:55 il est rentré dans le studio RTL Food
35:57 vous l'avez entendu
35:59 mais avant l'essentiel de l'actualité
36:01 c'est de lui donner des guitares pour chez RTL
36:03 The End.
36:05 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org