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Mercredi 28 février 2024, SMART IMPACT reçoit Ivan Chaleil (directeur général, La Nef) , Hervé Angelini (directeur des opérations, Centre d’entrepreneuriat social HEC) , Alain Rolland (cofondateur, Stations-e) et Alizée Lozac’hmeur (cofondatrice, Makesense)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif
00:13 de celles et ceux qui font de la transformation environnementale et sociétale un axe fort de leur développement.
00:19 Et dans notre sommaire, je vous présente tout de suite l'invité de Smart Impact.
00:23 Pour commencer, Yvan Chaley, directeur général de la Nef, qui défend le modèle d'une banque éthique
00:28 où l'argent finance exclusivement la transition écologique et sociale, il lance un appel à rejoindre le mouvement Big Bang,
00:35 qu'on en parle dans une minute.
00:36 Notre débat, il portera sur le défi de l'accompagnement des jeunes entreprises de l'économie sociale et solidaire,
00:42 les limites du passage à l'échelle, de quoi ont besoin ces entreprises pour augmenter leur impact, réponse tout à l'heure.
00:48 Et puis, la start-up du jour, elle s'appelle Station E, des bornes de recharge électrique multimodales,
00:55 idéale pour les zones rurales et le réseau secondaire.
00:59 Finance responsable, économie sociale et solidaire, mobilité électrique, trois thèmes.
01:04 Et on a 30 minutes pour les développer. C'est parti.
01:08 L'invité de Smart Impact, c'est Yvan Chaley. Bonjour.
01:17 Bonjour.
01:18 Bienvenue. Vous êtes le directeur général de la Nef, qui existe depuis 1988.
01:22 Est-ce qu'elle est née déjà avec cette idée d'une banque différente ?
01:26 Oui, tout à fait. Les fondateurs de la Nef, à l'époque, ont souhaité créer une banque différente du fait de,
01:34 notamment, il y avait eu les chocs pétroliers, il commençait à y avoir une financiarisation très forte,
01:39 une libéralisation très forte de l'économie et de la finance.
01:42 Et à ce moment-là, effectivement, les fondateurs ont souhaité faire quelque chose qui est encore un peu notre mantra aujourd'hui,
01:49 c'est faire en sorte que l'argent revienne à sa juste place, c'est-à-dire soit un outil de lien entre les hommes et les femmes et pas une fin en soi.
01:56 Et c'est ça qui a présidé à la création de la Nef.
01:59 Est-ce que les enjeux environnementaux et sociétaux, et notamment environnementaux, étaient déjà là ? Parce que 88, bon...
02:05 Alors, c'est une excellente question. Certains, oui, évidemment, puisque nous avons, par exemple, depuis le début,
02:11 accompagné tout ce qui est lié à la filière biologique, l'agriculture biologique, la transformation, la distribution.
02:16 C'était encore des embryons de sociétés civiles de consommation d'agriculteurs de circuit court.
02:21 Ça, c'était déjà très en vogue. Et il a fallu, par exemple, attendre une bonne dizaine d'années avant que les énergies renouvelables,
02:27 qu'on a financées dès la fin des années 90... Là, elles n'étaient pas forcément là à la fin des années 80.
02:32 Et ça s'est développé à ce moment-là. Puis le commerce équitable au début des années 2000.
02:35 Enfin, voilà, on a accompagné ces mouvements d'alternatives au fur et à mesure.
02:41 Vous parlez d'une banque en circuit court. J'avoue humblement que je ne connaissais pas l'expression. Ça veut dire quoi ?
02:45 Alors, c'est finalement très simple. C'est-à-dire que l'avantage de l'ANEF, c'est que même un non financier peut comprendre son bilan.
02:52 Et c'est ça qui fait que le circuit court est explicable. C'est que nous avons un bilan aujourd'hui d'un milliard d'euros.
02:57 Et ce milliard d'euros, il est composé uniquement au passif, c'est-à-dire du côté des ressources, de l'épargne que l'on collecte auprès de nos clients et de nos sociétaires, de la coopérative.
03:07 Et cette épargne sert uniquement à une seule chose, c'est à faire du crédit. C'est la mission originelle de la banque finalement que l'on fait vivre à l'ANEF.
03:16 Et il y a aujourd'hui 75% de cette épargne qui est utilisée en crédit et le reste est en trésorerie le temps que ce soit utilisé en crédit.
03:23 Donc c'est finalement un circuit court de l'argent. On ne prête que ce qu'on collecte.
03:26 D'accord. C'est super simple, effectivement. Même moi, j'ai compris. Vous imaginez quelques chiffres. L'ANEF, je l'ai dit, existe depuis 88, 125 salariés.
03:33 Vous venez de nous dire 1 milliard d'euros de bilan et vous venez de nous le dire aussi 750 millions d'euros d'encours de crédit.
03:38 Tout ça se reconnecte. 10 000 prêts accordés depuis la création de l'ANEF.
03:44 Alors en préparant l'émission, j'ai trouvé comme ça, il y a des marques quand même, des success stories accompagnées par l'ANEF, Biocop, la marque de basket Veja,
03:52 les tablettes de chocolat et café éthicable qu'on a reçues ici également ou le fournisseur d'énergie verte Enercop.
03:59 Quel est leur poids commun ? Est-ce qu'ils ont un modèle économique qui correspond finalement à vos valeurs ?
04:04 Eh bien, disons que l'ANEF, comme je vous le disais, c'est vraiment un outil. Finalement, elle est là pour répondre à des besoins qu'il y a dans l'écosystème de l'économie sociale et solidaire.
04:14 Et finalement, en 2003, quand Ethicable vient nous voir ou en 2004, Veja, au moment de la création, vient nous voir,
04:21 eh bien ce sont des structures qui à un moment ont envie de fonctionner en mouvement coopératif, ont envie de fonctionner avec une idée de commerce équitable,
04:29 ont envie de travailler à une reconnaissance de la partie production et aussi du consommateur.
04:37 Et finalement, ils viennent voir une banque qui a à peu près les mêmes valeurs et donc on les a accompagnées depuis la création.
04:43 Vous parlez aussi de Biocop, ils se sont créés en 1986, nous en 1988, c'est-à-dire qu'on a grandi ensemble et voilà, on les accompagne.
04:49 C'est vraiment la banque de ces mouvements.
04:51 Donc, évidemment, on parle de l'économie sociale et solidaire, mais est-ce que vous regardez quand même leur rentabilité potentielle ?
04:58 C'est-à-dire que c'est intéressant, on pourrait se dire « de toute façon, on finance et puis voilà ».
05:02 Sauf que, est-ce que vous vous dites « non, il faut qu'on finance des idées, des entreprises qui vont être les plus efficaces parce que finalement, leurs solutions,
05:10 elles vont pouvoir se diffuser au plus grand nombre ? »
05:12 Oui, oui. Alors, effectivement, d'abord, ce que l'on regarde, effectivement, c'est qu'avant de s'occuper de la rentabilité économique, on s'occupe des critères éthiques.
05:18 C'est-à-dire qu'une entreprise aussi belle soit-elle au niveau de son équilibre économique, si elle ne rentre pas dans des critères écologiques, sociaux ou culturels, on ne la financera pas.
05:26 Donc, c'est vraiment le premier point.
05:28 Et ensuite, évidemment, comme c'est bien l'épargne de nos clients et sociétaires que nous engageons, ce n'est pas notre argent, à la NEF, c'est bien l'argent de tous les citoyens,
05:35 eh bien, on est obligé de regarder que ces entreprises soient rentables.
05:38 Et il s'avère que non seulement ces entreprises, vous parliez de Biocop, Éthical, Veja, ils existent maintenant depuis 20 à 30 ans,
05:44 ils ont montré qu'ils avaient une capacité à être dans une forme de résilience face à des crises et dans une forme de croissance,
05:51 mais une croissance dans le bon sens du terme, c'est-à-dire une croissance de l'activité, mais avec toujours un engagement et des valeurs très fortes.
05:57 Et donc, ça prouve que ces modèles-là sont tout à fait viables avec des engagements forts dès le départ.
06:02 Vous appelez à rejoindre le mouvement Big Bank. De quoi s'agit-il ?
06:07 C'est un petit lien avec le Big Bank, qui était donc évidemment le moment où tout a explosé, tout a commencé.
06:17 Et la NEF est disons un peu jeune finalement, elle a presque 40 ans d'histoire, mais on peut dire qu'elle est assez jeune,
06:24 puisqu'elle est à la veille d'être la première banque éthique autonome et indépendante en France.
06:30 Alors, il faut peut-être expliquer pourquoi vous dépendez du crédit coopératif aujourd'hui ?
06:34 Alors, on ne dépend pas d'eux parce qu'on est effectivement une coopérative, une entité tout à fait indépendante,
06:38 mais les régulateurs français estiment qu'une petite banque toute seule dans le paysage bancaire, ça peut faire un petit peu tâche.
06:45 Et donc, il y a besoin d'avoir en quelque sorte un garant, une caution au cas où une petite banque comme la NEF fasse faillite ou ait du mal à faire face à ses engagements.
06:53 Et donc, effectivement, depuis 1988, c'est auprès du crédit coopératif que nous avons cette garantie qui n'a jamais été actionnée.
06:59 Vous souhaitez vous en émanciper d'une certaine façon ?
07:02 Exactement. Et donc, aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui, la NEF a grandi.
07:06 C'est-à-dire que quand on a commencé en 1988, il y avait 600 sociétaires. On faisait quelques dizaines de prêts dans une année.
07:11 C'était presque une association qui se transformait un petit peu.
07:14 Aujourd'hui, on a une banque d'un milliard d'euros de bilan. On a presque 100 000 clients.
07:18 On a beaucoup d'ambition, beaucoup de projets qu'on a envie de porter et on a envie de les porter de façon autonome et indépendante.
07:24 Et c'est ce que nos sociétaires ont décidé en Assemblée générale.
07:27 Je referme cette parenthèse. Big Bank, alors, c'est quel mouvement ?
07:30 C'est tout simplement le "accompagnez-nous pour que cette banque éthique, autonome et indépendante existe".
07:36 Rejoignez-nous. Nous avons besoin de nouveaux épargnants, de nouveaux sociétaires.
07:40 Tout à fait. Nouveaux épargnants, nouveaux sociétaires. On a besoin de faire croître notre capital.
07:43 Comme vous vous en doutez, les fonds propres, c'est le socle de base de n'importe quelle entreprise, mais encore plus d'une coopérative.
07:49 Et plus nous serons solides, plus les régulateurs verront d'un bon oeil le fait qu'une banque comme la NEF puisse exister en toute autonomie.
07:58 Donc c'est "rejoignez-nous".
08:00 Voilà, le message est passé. Sur l'année 2022, 571 projets financés, près de 240 millions d'euros prêtés,
08:09 notamment dans la filière bio, 248 projets et 37 quasiment millions d'euros.
08:14 Je voudrais qu'on prenne un peu de temps pour parler de cette filière bio qui souffre, qui est quand même en réelle souffrance aujourd'hui.
08:21 On y a consacré plusieurs interviews, plusieurs débats ici.
08:25 Comment vous l'analysez ? Les consommateurs sont en train de s'en détourner. C'est quoi votre analyse de ce mauvais moment ?
08:33 Alors effectivement, déjà, vous avez bien fait de le mentionner, on a toujours été très très enclin à soutenir, à financer la filière bio.
08:41 Et en 2023, parce que vous sortiez les chiffres effectivement de 2022, en 2023, on a fait beaucoup moins de crédits à cette filière,
08:47 mais beaucoup plus d'accompagnement parce que des difficultés face aux échéances de remboursement de nos clients.
08:53 Donc on a été très présents auprès de ces acteurs. On a essayé en tout cas le plus possible de l'être.
08:58 D'après nous, c'est vraiment multifactoriel. Je pense que certains se disent c'est l'inflation, d'autres se disent c'est la sortie du Covid,
09:07 d'autres encore qu'il y a trop de labels, on a du mal à s'y retrouver.
09:12 D'autres qui opposent le circuit court et le local au bio, alors que finalement le bio est celui qui promeut le plus finalement de circuits courts et de projets locaux.
09:22 Nous, ce qu'on a pu constater, et là je vais parler plus avec la casquette de financeur, c'est qu'il y a eu une très forte croissance,
09:28 notamment dans la distribution, qui a du coup porté la transformation et la production agricole.
09:33 Et cette forte croissance a amené beaucoup d'investissements à la fin entre 2015 et 2020.
09:38 Et finalement, le Covid a été un moment où les choses se sont un petit peu arrêtées et au moment où les entreprises étaient en plein développement,
09:44 en plein investissement, et donc le moment où il faut rentabiliser l'investissement, amortir l'investissement a été un peu dur.
09:49 Et donc ça repart doucement, mais c'est sûrement une des explications.
09:53 Donc vous êtes plutôt optimiste en disant qu'on est dans un trou d'air conjoncturel ?
09:58 Tout à fait.
09:59 C'est votre conviction ?
10:00 Oui, tout à fait.
10:01 Allez, il nous reste une minute. Je voudrais qu'on parle quand même, vous leur avez lancé un appel avec Big Bank, mais de ces épargnants solidaires.
10:08 7600 nouveaux épargnants en 2022, ça a été la même chose en 2023, encore un peu plus ?
10:13 C'était un peu plus de 8000 en 2023, donc on a atteint un peu plus de 80 000 clients aujourd'hui, dont la moitié sont sociétaires.
10:19 Est-ce qu'ils acceptent de réduire, de partager leurs intérêts ? J'imagine que s'ils sont là, c'est parce que la rentabilité n'est pas le premier critère qu'ils recherchent.
10:28 Tout à fait. La rentabilité de nos produits d'épargne, on peut toujours trouver mieux ou mieux ailleurs.
10:34 Ce qu'on leur propose, c'est effectivement d'être... Comme on est le seul établissement qui est totalement transparent,
10:39 on leur propose, quand ils placent de l'argent chez nous, de choisir l'orientation qu'ils veulent donner à leur épargne.
10:44 Et à la fin de l'année, systématiquement, chaque année, on publie la liste intégrale des prêts qu'on a financés, le nom des personnes, le montant qu'on a prêté, à quel endroit c'est et pourquoi.
10:52 C'est l'heure de dire, votre argent, peut-être qu'il n'a été rémunéré qu'à 1% et à côté, c'est 3%, sauf que vous avez cette plus-value extra financière qui est assez incroyable.
11:01 On en fait des consom-acteurs, finalement. Ils peuvent voir qu'en bas de chez eux, c'est dans leur coopérative qu'il y a des choses qui ont été financées.
11:06 Et ils peuvent être des consom-acteurs en plus d'être des épargnants responsables.
11:10 Merci beaucoup, Yvan Chalahi. À bientôt sur Bsmart. On passe à notre débat. On va parler encore d'économie sociale et solidaire, l'avenir des startups et des PME du secteur.
11:22 Retrouvez le débat de Smart Impact avec Veolia.
11:34 Le débat de ce Smart Impact, je vous présente mes invités, Alizé Lozac-Meur. Bonjour.
11:38 Heureuse de vous retrouver. Confluence d'actrice de Make Sense. Hervé Angelini, bonjour et bienvenue.
11:42 Vous êtes le directeur des opérations du Centre d'Entrepreneuriat Social de HEC.
11:48 Vous êtes déjà venue parler de Make Sense, mais un mot de présentation.
11:52 Make Sense, on existe depuis 12 ans et notre mission, c'est d'accompagner toutes les personnes qui veulent transformer la société et l'économie pour résoudre les enjeux sociaux et écologiques.
12:02 Sur le champ de l'économie, on a plusieurs activités. On incube des entreprises qui mettent au cœur de leurs projets l'impact social et écologique.
12:08 On accompagne aussi la transformation des PME, des ETI, des grands groupes pour répondre à ces enjeux.
12:14 Et enfin, on permet à des recruteurs d'identifier leurs futurs talents sur notre plateforme Jobs that Make Sense.
12:19 Quelques chiffres clés pour présenter Make Sense. Ça reprend ce que vous nous avez dit.
12:23 Plus de 600 organisations accompagnées, 8000 projets d'entrepreneurs soutenus, 250 000 citoyens engagés et des collaborateurs présents dans 7 pays.
12:31 Et donc, ce rôle, on va rentrer dans le vif du sujet de notre débat, auprès des startups, des PME, de l'économie sociale et solidaire.
12:38 Quel rôle spécifique vous jouez auprès de ces entreprises ?
12:41 On joue plusieurs rôles. Historiquement, on accompagne l'émergence et la structuration d'entreprises, de sociétés, même d'associations qui mettent l'impact social et écologique au cœur de leur mission.
12:52 Et donc, qui se structurent pour répondre à ces problématiques.
12:54 Et ce qu'on voit de plus en plus, c'est qu'en fait, on a l'enjeu d'avoir ces entreprises qui sont pionnières, qui sont exemplaires, mais on doit aussi transformer toutes les filières d'activités.
13:02 Et c'est pour ça que de plus en plus, on travaille aussi avec des grands groupes, des PME, des ETI plus classiques, pour voir comment est-ce qu'elles peuvent se transformer
13:09 et comment collaborer avec ces entreprises pionnières peut les aider à transformer aussi leur chaîne de valeur.
13:15 Hervé Angéni, pourquoi HEC a créé un accélérateur autour de l'économie sociale et solidaire ?
13:22 Alors, l'accélérateur, c'est une des offres que nous avons au sein du Centre d'entrepreneuriat social que je dirige, lui-même situé au sein de l'Institut de l'Innovation et de l'Entrepreneuriat.
13:36 Alors, HEC, ne me trompe pas, on entend souvent la grande école HEC, mais c'est un élément parmi d'autres.
13:44 Le triptyque d'HEC, c'est Think, Teach, Act. Le Think, c'est plutôt les chercheurs, le Teach, c'est assez connu, c'est l'enseignement, et Act, c'est toutes les actions qu'on peut avoir au niveau d'HEC en termes d'impact sur la société.
13:58 Et nous, nous appartenons à cette entité.
14:00 Et donc ce modèle, parce que c'est un modèle de l'économie sociale et solidaire, on peut se dire, qu'est-ce qu'il fait chez HEC ?
14:06 Alors, notre objectif, c'est d'accompagner les individus au sein d'un programme qui s'appelle Stand-up, sur lequel je pourrais revenir, et les structures de l'ESS pour les aider à maximiser, à augmenter leur impact.
14:20 Et nous pensons, nous, que nous avons, au niveau de l'organisation d'HEC, par exemple, au niveau des professeurs et des élèves, on peut apporter de l'aide, du support à ces structures ou à ces personnes, justement, pour les aider à être plus performantes et avoir plus d'impact dans l'environnement.
14:38 Alizée Lozac-Meur, le défi principal ou les limites du passage à l'échelle pour ces startups, pour ces PME de l'ESS, c'est quoi ?
14:46 Alors, il y en a plusieurs. Il y a le défi, évidemment, du financement. On est sur des modèles économiques qui sont viables, qui sont rentables, mais qui peuvent être parfois disruptifs par rapport à des secteurs qui bougent plus lentement.
14:58 Donc, il y a le défi du financement et puis il y a le défi, évidemment, de l'accès au marché.
15:02 Donc, quand on monte une entreprise qui, par exemple, comme Toupie, produit des fertilisants organiques pour l'agriculture, il faut se faire sa place sur le marché par rapport à l'ensemble des autres offres.
15:12 Et donc, on vient parfois un peu disrupter les acteurs traditionnels.
15:16 Et si je vais même encore plus loin, je pense que, ayant moi-même fait HEC, je suis ravie de voir qu'aujourd'hui, ce type de centre se développe.
15:25 Le problème ultime, finalement, c'est comment on apprend à désapprendre tout ce qu'on nous a appris sur l'économie classique pour penser son entreprise différemment,
15:33 comme un acteur presque d'utilité sociale écologique, voire même 100% d'utilité sociale écologique, et changer ses pratiques.
15:40 Ne plus être dans la compétition, mais d'être dans la collaboration. Ne plus être dans la centralisation, mais la décentralisation et le partage du pouvoir et de la valeur.
15:48 Je crois que c'est une fois qu'on a réussi à changer de façon de voir l'économie et son entreprise dans l'économie qu'on arrive vraiment au cœur du sujet.
15:55 – Et Hervé Angélique, effectivement, quand on a ce modèle en tête, est-ce qu'on est moins apte, entre guillemets, à aller chercher du financement, par exemple ?
16:02 – Non, non, pas du tout. – Ou est-ce qu'il faut plus les accompagner à le faire ?
16:06 – Alors, le financement c'est un élément. – Oui, bien sûr.
16:08 – C'est un élément qui va permettre soit d'être une conséquence, soit d'être nécessaire pour pouvoir gérer sa croissance et son développement.
16:15 Et je pense que les structures de l'économie sociale et solidaire sont confrontées, comme toutes les autres structures, à des besoins de financement.
16:21 Et nous, c'est un des éléments qu'on doit prendre en compte et pour lequel on doit accompagner le responsable de la structure,
16:28 puisque nous, on est là pour l'aider à accélérer, c'est-à-dire l'aider à pouvoir maximiser son impact dans son environnement ou au sein de sa propre structure.
16:37 Donc les structures qu'on accompagne, ce sont des entreprises d'insertion, enfin c'est un domaine que tu connais bien,
16:43 les entreprises d'insertion, les entreprises qui emploient des collaborateurs en situation de handicap, les coopératives.
16:51 Donc tout type de structure de l'ESS et le financement fait partie effectivement des leviers qui, à un moment donné, peuvent permettre de maximiser l'impact.
17:00 – Mais alors je repose la question, parce que, est-ce que parfois, ça n'a pas été leur priorité, vous voyez ce que je veux dire,
17:05 quand on crée une structure comme celle-là, donc est-ce qu'ils se sentent, à te voir à raison, moins armés, vous voyez,
17:11 pour finalement lever des fonds quand ils en ont besoin ?
17:15 – Alors, il y a toujours besoin d'apporter des connaissances, des spécificités par rapport à ce domaine du financement.
17:23 Parfois les structures qu'on accompagne, peut-être est-ce due à l'organisation qu'elle a l'heure,
17:29 quand on parle d'associations par exemple, ou de coopératives, ou de systèmes de gouvernance,
17:33 peut parfois avoir un rapport un peu distancié ou interrogatif vis-à-vis de l'argent.
17:40 – Voilà, on se rejoint.
17:42 – Voilà, alors, vraiment, il y a une des tâches qu'on a, c'est de montrer que l'argent est nécessaire,
17:48 c'est un élément tout à fait indispensable, il y a l'argent public certes,
17:52 mais il y a aussi l'argent privé et les financements qu'il faut aller chercher.
17:55 Donc il faut un petit peu déconstruire certaines croyances sur l'argent, c'est pas sale, c'est nécessaire,
18:02 comme tout ce truc sur la vie.
18:04 – C'est l'usage qu'on en fait qui est important.
18:05 – Exactement, et bien oui, c'est ça.
18:06 – Et bien oui, c'est ça.
18:07 – Le rapport à l'argent, ça fait partie des choses sur lesquelles on travaille beaucoup aussi.
18:09 – Intéressant, Alizée Lezac-Meur, on voit ce modèle de l'économie sociale et solidaire,
18:14 ou alors on peut aussi parler d'entrepreneuriat à impact qui se développe.
18:18 Est-ce que les incubateurs suivent, vous voyez ce que je veux dire ?
18:22 Parce que c'était peut-être pas forcément le premier domaine dans lequel ils se sont positionnés.
18:27 – Oui, tout à fait, d'autant quand on a créé l'incubateur Mexense il y a 12 ans,
18:32 on était parmi les premières structures à se créer sur ce champ-là,
18:35 et à prendre tout autant nos inspirations dans tous les modèles des start-up qui se développaient
18:39 sur leur capacité à aller vite et avoir de l'ambition,
18:42 et en même temps reprendre tous les principes et les valeurs du champ de l'ESS
18:46 pour essayer de faire un modèle un peu hybride.
18:49 – Et depuis il y en a d'autres qui s'y sont mis ?
18:51 – Depuis il y en a plein d'autres qui s'y sont mis, il y en a qui s'y mettent bien,
18:53 il y en a qui s'y mettent en reprenant peut-être un peu trop les codes d'avant,
18:56 et on a notamment monté un programme qui s'appelle "Impact Lab"
19:00 avec plusieurs acteurs historiques de l'incubation à impact
19:05 pour formaliser toutes nos connaissances et tout ce qu'on a appris
19:08 sur ce qui permet le développement d'une entreprise à impact,
19:11 et former des incubateurs classiques, des réseaux d'entreprise,
19:14 des réseaux locaux, des CCI, etc. sur ces méthodes-là.
19:18 Nous, notre objectif c'est que demain, une grande partie de l'économie
19:23 mette l'impact social et écologique au cœur de ses préoccupations,
19:26 donc ce n'est pas notre monopole que d'accompagner ces structures,
19:28 par contre on pense qu'on a appris beaucoup de choses,
19:30 et donc on les transmet pour que demain, toute structure qui accompagne des entreprises
19:34 à minima sensibilise à ces sujets, et au mieux les accompagne de façon pertinente.
19:39 Hervé Angélini, ce centre d'entrepreneuriat social, il existe depuis combien de temps,
19:44 et comment il est né ? Est-ce que c'était une demande des étudiants ?
19:48 On voit dans plein de grandes écoles des étudiants qui disent
19:51 "on veut justement penser l'économie un peu différemment",
19:54 comment c'est né en fait ?
19:56 Alors, il est né en 2018, le centre, il est né autour de deux programmes,
20:01 un programme qui s'appelle "Stand-up", qui est un programme gratuit
20:05 à l'attention des femmes en situation de vulnérabilité,
20:08 et c'est comment au travers de l'entrepreneuriat,
20:12 permettre à ces femmes d'acquérir l'indépendance financière.
20:15 Donc c'est un programme de 10 semaines qui marie à la fois du digital et à la fois du présentiel.
20:19 Ça, c'était le point de départ du centre,
20:21 et ça a été parce que deux personnes ont eu envie de faire ça,
20:26 et par rapport à ce que nous pensons être aussi la responsabilité d'HEC,
20:30 une école d'excellence, mais l'excellence au service des autres aussi,
20:34 et se dire comment on peut essayer de porter cette excellence vis-à-vis de la société.
20:38 Donc ça a été le premier élément.
20:40 Ça c'est le point de départ "Stand-up".
20:42 Et après il y a l'accélérateur.
20:44 L'accélérateur, son point de départ, c'est une réponse à un appel à manifestation d'intérêt de la région Île-de-France.
20:49 Notre premier partenaire historique, et toujours notre partenaire actuel d'ailleurs,
20:53 nous répondons chaque année à un nouvel appel à manifestation d'intérêt,
20:57 c'est la région Île-de-France.
20:59 Et c'est la volonté de Sylvie Mario, la vice-présidente en charge de l'ESS et à chair responsable de la région Île-de-France.
21:06 C'est 16% de l'économie de l'Île-de-France, l'ESS.
21:10 C'est plus que la moyenne nationale.
21:12 C'est un nombre tout à fait considérable d'emplois.
21:15 Alors, je vous interromps parce que je vais reposer ma question différemment.
21:18 Est-ce qu'il y a beaucoup ou de plus en plus d'étudiants d'HEC qui font un choix un peu similaire à Solidarité,
21:24 c'est-à-dire se tourner vers l'économie sociale et solidaire ?
21:27 Alors, merci pour la question. La réponse est oui. Je ne pourrai pas vous donner les chiffres, mais la réponse est oui.
21:31 Une autre façon de répondre, c'est que pour certains grands groupes emblématiques,
21:36 dans le monde du conseil par exemple, ça devient de plus en plus difficile de recruter.
21:40 Parce que les étudiants, HEC ou d'autres, les jeunes, ont d'autres recherches de sens.
21:46 Je pense qu'Alizé est un bel exemple de ça.
21:49 Et une façon aussi de répondre à votre question, c'est de dire que cette année,
21:52 dans le parcours de la grande école, c'est-à-dire les 400 étudiants qui rejoignent HEC chaque année,
21:59 et bien la première année, il y a l'obligation de faire un stage d'un mois dans une structure de l'économie sociale et solidaire.
22:06 Ce que, jadis, pour les plus anciens d'entre nous, on parlait du stage en entreprise,
22:11 et bien ce fameux stage en entreprise, c'est un stage dans une structure de l'ESS.
22:15 Et ça répond à une prise de conscience de l'évolution du contexte, mais aussi à une demande des étudiants.
22:21 Et on ne peut pas imaginer former les futurs cadres de demain, qui vont être amenés à gérer de la diversité de fait,
22:26 sans qu'ils soient déjà imprégnés de cela.
22:28 Allez, il nous reste un peu moins d'une minute.
22:30 Une dernière question, Alizé Lozac-Moeur, sur ce guide entreprendre avec le vivant que vous lancez cette année.
22:35 De quoi s'agit-il ?
22:37 C'est en réponse totale à ce que je disais tout à l'heure.
22:39 Il faut qu'on apprenne à changer les principes qui guident et qui régissent l'économie.
22:43 On pense qu'il y a de très belles inspirations dans le vivant.
22:46 Le vivant ne produit pas de déchets, le vivant n'a pas une croissance infinie,
22:51 le vivant est toujours sous-optimal pour pouvoir être résilient face aux crises.
22:55 Et donc on sort un guide qui prend quelques-uns de ces principes du vivant
22:58 et qui montre comment les entreprises sociales s'en inspirent.
23:01 Et c'est un appel à toutes les entreprises pour s'en inspirer finalement,
23:04 pour être plus résilients, plus respectueux de la planète et des humains.
23:07 Et in fine, répondre aussi aux crises qui ne manqueront pas d'arriver.
23:11 Évidemment, merci beaucoup et à tous les deux et à bientôt sur Bsmart.
23:15 C'est l'heure de notre rubrique Startup tout de suite.
23:19 Smart Ideas avec Alain Roland, bonjour.
23:27 Bonjour.
23:28 Bienvenue, vous êtes le fondateur de Station E, créée en 2018.
23:32 Avec quelle idée c'est quoi Station E ?
23:34 Je voulais faire d'abord déployer 10 000 stations en France pour charger les véhicules électriques,
23:38 mais je m'étais mis deux contraintes.
23:40 La première, il fallait que ces charges soient à un prix très raisonnable,
23:43 de l'ordre du tiers du prix de l'essence.
23:45 Et puis de trouver donc un modèle économique qui permette à la fois
23:48 de déployer ces stations dans les territoires sans que ça coûte un centime à la collectivité
23:53 et qu'on puisse assurer, donc y rajouter des services qui viennent compenser justement
23:58 cette charge à un prix très raisonnable.
24:01 Donc c'est pour ça que vous parlez de station multimodale.
24:04 Qu'est-ce qu'on y trouve dans vos stations de recharge électrique ?
24:07 Alors d'abord on se charge, déjà, donc la première fonction.
24:10 Et puis on a des services qui sont plus ou moins ressentis.
24:13 On rajoute du haut débit.
24:15 Il y a beaucoup d'endroits en France, y compris dans le trait rural,
24:18 où on n'a pas de haut débit.
24:20 Donc on rajoute des technologies de télécommunication.
24:22 Et puis des casiers connectés que vous connaissez, comme Amazon, Pickup, Vinted,
24:27 sur lesquels là on a un service ressenti, on vient chercher un colis.
24:30 Vous avez combien de stations aujourd'hui ?
24:33 Alors aujourd'hui on a pas loin de 500 points de charge en France.
24:36 On en déploie un par jour à peu près.
24:39 Et puis notre objectif cette année c'est de dépasser le millier de points de charge
24:43 et puis d'aller jusqu'à 10 000 stations d'ici 2030.
24:46 Elles sont situées où ? On est forcément en zone rurale, périurbaine ?
24:50 Ou est-ce que vous êtes les plus utiles ?
24:53 Alors déjà on veut la charge sans y penser.
24:55 Donc on a un peu un réflexe du plein depuis longtemps.
24:57 Nous on dit voilà, on ne va pas changer nos habitudes.
25:00 On va aller faire des courses, aller faire du sport.
25:02 Et on va en profiter pour se charger.
25:03 Donc on va plutôt dans le périurbain, là où on va avoir des villes de moyenne taille,
25:08 comme à Meaux ou à Beauvais, des villes d'environ 50 000 habitants.
25:11 Mais aussi dans des départements comme la Seine-et-Marne,
25:14 une petite ville de 247 habitants dans laquelle on a amené justement
25:18 des services de haut débit en plus de la charge.
25:20 Donc qui sont vos clients ? Ce sont les collectivités ?
25:23 Et puis peut-être aussi, ça viendra avec, quel est le modèle économique ?
25:27 Alors les partenaires, parce que la ville nous accueille.
25:31 Et ça ne lui coûte rien ? C'est ce que vous nous avez dit ?
25:33 Voilà, même ça, on lui paye une redevance.
25:35 On partage de la valeur.
25:36 Également des foncières ou des entreprises privées, comme les agences Citroën par exemple.
25:41 Et puis une fois qu'on a fait ça, on vient se déployer pour une douzaine d'années.
25:45 Et puis on apporte plusieurs services en fonction de la localisation.
25:49 On n'a pas besoin de casiers partout.
25:51 On n'a pas besoin de télécoms partout.
25:52 En revanche, on met des chargeurs à chaque fois.
25:55 Et votre modèle économique, c'est une partie du coût de la charge qui vous revient ?
26:00 En fait, pour faire une charge à 36 centimes le kWh, pour en gros 70 centimes le litre d'essence,
26:05 forcément il faut avoir des revenus à côté.
26:07 Donc on compense, en fait, ce manque de marge par des revenus qui viennent de nos partenaires industriels.
26:15 Donc en fait, c'est des partenaires industriels qui participent à la charge pas chère.
26:20 Cette question du prix, je trouve que c'est très intéressant.
26:22 Parce qu'on vient de voir le succès du leasing social sur les voitures électriques.
26:27 Le gouvernement qui a dû fermer le guichet pour toute l'année 2024, au bout de moins de deux mois.
26:34 C'est quoi ? C'est le frein principal à la massification de la mobilité électrique ?
26:41 Le prix de la voiture, oui.
26:43 Maintenant, ce que cherche essentiellement la population, l'utilisateur, c'est surtout la proximité de la charge.
26:49 Ils ne veulent pas aller se charger forcément très loin.
26:51 Et puis le prix.
26:53 C'est principalement ce qui est recherché par la population aujourd'hui.
26:56 C'est pour ça qu'on ne va pas sur l'autoroute.
26:58 On va essentiellement là où il va y avoir le plus de kilomètres consommés.
27:03 Pour évidemment pousser toute la population à aller vers des véhicules à 100 euros.
27:07 Tel que ça a pu être mis en place récemment.
27:09 Avec un objectif annoncé par Emmanuel Macron, 400 000 bornes publiques d'ici 2030.
27:15 A quel point ça peut être un facilitateur ou un accélérateur pour une entreprise comme la vôtre ?
27:20 Déjà, ce qu'on peut dire, c'est 400 000 points de charge, c'est quatre fois le nombre qu'on a aujourd'hui.
27:24 Il y aura 15 fois plus de véhicules.
27:26 Donc on voit déjà que ce n'est même pas encore assez.
27:28 Et votre deuxième question, c'était ?
27:30 C'était à quel point ça a été un accélérateur pour une entreprise comme la vôtre ?
27:32 Pour nous, d'abord, on est dans une grande ère de l'électrique.
27:35 Donc toutes les sociétés, y compris des collègues concurrents, seront portées par cette grande vague de véhicules électriques.
27:42 On a aujourd'hui à peine 3% de véhicules électriques.
27:44 Il y en aura 50% pratiquement à 2030.
27:48 Et c'est ça qui fait que tous ces modèles économiques différents.
27:52 Il y a l'autoroute, il y a l'immeuble de la copropriété, sur laquelle on va retrouver des sociétés qui rendent service aux usagers.
27:59 Et je pense qu'on ira plutôt, pour conclure là-dessus, c'est on aura une voiture avec des kilomètres, comme on aura un téléphone avec des gigas.
28:07 On va louer une voiture avec des kilomètres.
28:08 Donc on ne paiera plus la charge, puisqu'il y aura des accords entre les constructeurs et les opérateurs comme nous.
28:14 Et puis vous aurez votre voiture et vous irez faire vos 20 000, 30 000 kilomètres partout.
28:18 Et bien voilà l'avenir de la voiture électrique.
28:20 Merci beaucoup Alain Roland et à bientôt sur Bsmart.
28:22 Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:24 Je voudrais remercier Cyriel Chazal à la programmation et production,
28:27 Angèle Jean-Girard le réalisateur,
28:29 Saïd Mahmoud au son.
28:30 Salut !
28:31 [Musique]

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