Salon de l’Agriculture : le jour d’après

  • il y a 7 mois
Avec Véronique Le Floc'h, présidente de la Coordination rurale.

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00:00 (Générique)
00:04 - Celle dont tout le monde parle, ou plutôt la présidente du syndicat dont tout le monde parle depuis hier, Véronique Lefloch, bonjour !
00:11 - Bonjour !
00:12 - Et bienvenue sur Sud Radio, vous êtes la présidente de la coordination rurale.
00:15 Ce sont ces agriculteurs qui portent des gilets jaunes qu'on voit sur toutes les images des réseaux sociaux.
00:20 Clairement c'était les plus remontés hier, on est d'accord ?
00:23 - Bah écoutez, il y a 30 années de déficit de reconnaissance, déficit de revenus dans nos exploitations.
00:29 Une politique qui dérive, et c'est toute cette accumulation qui aujourd'hui ressort,
00:36 et qui est venue s'exprimer au salon de l'agriculture que l'on avait défini de "salon de la colère" dès le départ.
00:42 - Le salon de la colère, ce qui est un bon résumé d'ailleurs parce que c'est exactement ce à quoi on a assisté hier.
00:48 Le président de la République donc, qui a tenté d'inaugurer en coupant le ruban du salon,
00:54 et bien qui a tenté d'inaugurer l'événement, a saoulé, sifflé, je le répète,
00:58 et qui a eu une analyse assez particulière.
01:00 Il dit "Certains des agriculteurs qui étaient ici ont un projet politique et préparent une haie d'honneur".
01:08 Demain, il parlait d'aujourd'hui, à M. Bardella.
01:11 Est-ce que vous roulez, Véronique Lefloch, pour le Rassemblement National,
01:14 comme le sous-entend le parti du président depuis hier ?
01:17 - Alors je pense que c'est de la provocation de la part du président de la République, mais pas que.
01:22 La coordination rurale est un syndicat apolitique, apartisan.
01:26 On n'a pas de projet politique.
01:28 Les seules élections auxquelles on participe, ce sont les élections de Chambre d'Agriculture,
01:31 et qui auront lieu d'ici un an, une petite année.
01:35 Et nous avons un projet, nous, agricole.
01:37 Un projet de souveraineté alimentaire, un projet d'agriculture viable, vivable,
01:41 d'agriculture familiale, non financiarisée, non dépendante de tous les industriels.
01:47 - Mais ça paraît difficile, malgré tout, de ne pas dépendre des industriels aujourd'hui.
01:50 - Eh bien écoutez, c'est surtout financièrement qu'il faut qu'on retrouve une autonomie.
01:54 Donc, comme on dit à la coordination rurale, cultiver l'indépendance pour récolter la liberté.
02:00 - Et donc est-ce que vous allez faire une haie d'honneur à Jordan Bardella, comme l'a entendu hier Emmanuel Macron ?
02:04 - Alors, il n'est aucunement question de faire une haie d'honneur à quelconque parti politique que ce soit.
02:10 Tout le monde a le même accueil, tout le monde a les mêmes remontées, les mêmes revendications.
02:16 - De gauche comme de droite, écologistes ou non, vous parlez aussi à Europe Écologie Les Verts.
02:20 - Tout à fait, et c'est la première année qu'ils viennent à notre rencontre, donc ils sauront...
02:23 - Ils étaient les bienvenus ?
02:24 - Ils ne sont pas encore venus, mais ils figurent au planning.
02:27 - Et ils seront bien accueillis ?
02:29 - Bah écoutez, vous verrez, on verra.
02:31 Leur réponse aussi...
02:34 - C'est rassurant pour eux, comme vous le dites comme ça.
02:36 Est-ce que les écologistes seront bien accueillis par la coordination rurale béronique ?
02:39 - Alors, je ne sais pas comment on va les accueillir.
02:41 Nous sommes toujours dans le dialogue.
02:44 Maintenant, nous avons aussi des messages à faire passer.
02:47 Ils ne sont certainement pas dans le vrai en ce qui concerne l'agriculture.
02:52 Ils sont dans une écologie, on va dire, un peu idéologique.
02:57 Alors que nous, nous sommes les premiers écologistes de France.
03:01 Donc, voilà, nous allons échanger, leur faire comprendre
03:05 que leur modèle est destructeur pour l'agriculture française.
03:08 - Alors vous, vous avez dialogué hier, effectivement, avec Emmanuel Macron
03:12 et un certain nombre de vos adhérents de la coordination rurale,
03:14 puisque finalement Emmanuel Macron l'a tenu, ce petit débat,
03:17 improvisé en quelque sorte, pendant plus d'une heure,
03:20 avec vous et d'autres agriculteurs.
03:22 Mais pendant même que vous dialoguiez dans un climat,
03:25 sans concession, mais malgré tout respectueux avec le président de la République,
03:28 vos adhérents, ils n'étaient pas spécialement dans le dialogue.
03:31 On a vu des scènes, quand même, hier, avec des bonnets jaunes,
03:34 pardonnez-moi, jolie lapsus,
03:36 et qui ont saccagé, par exemple, le stand de l'Union européenne.
03:39 Ce n'est pas du dialogue, ça, Véronique ?
03:41 - Alors, moi, je ne les ai pas vus, puisque, comme vous le dites,
03:44 j'étais avec le président de la République
03:47 et nous étions, effectivement, dans le dialogue.
03:50 Mais ce rassemblement, en fait, de tous les agriculteurs,
03:55 et pas seulement ceux de la coordination rurale,
03:57 comme je l'ai dit, ce sont des agriculteurs
04:00 qui se sont organisés de partout en France
04:02 pour venir remonter cette colère.
04:05 Et quand vous êtes face à quatre rangées de CRS,
04:08 forcément, les agriculteurs s'accumulent,
04:11 et à un moment, les rangs sont serrés, ça se bouscule,
04:14 et comme ça finit, il n'y a pas eu de blessés.
04:18 - Il y a eu un CRS qui a eu, effectivement, une foulure de la cheville,
04:21 mais, effectivement, quand on voit les images, il n'y a pas eu de blessés, c'est important.
04:24 - Voilà, c'est important. - Au-delà de ça, vous avez tout à fait raison.
04:27 0826-300-300, il y a un instant, je faisais un lapsus
04:30 en confondant bonnet jaune et gilet jaune,
04:33 mais c'est un rapprochement que fait Pierre,
04:35 qui nous appelle du Tarn-et-Garonne. Bonjour à vous, Pierre !
04:38 - Oui, bonjour ! - Bienvenue sur Sud Radio !
04:41 - Merci, merci ! Alors, moi, je voulais dire que
04:44 ça va se passer comme avec les gilets jaunes,
04:47 et bien, il n'y aura rien de fait.
04:50 Petit à petit, alors il a déjà dit que ça allait prendre du temps...
04:53 - Vous parlez d'Emmanuel Macron, là ? - Oui, ah ben oui !
04:56 Avant que ça se mette en place, et petit à petit,
04:59 tout ça, ça va se noyer, et voilà,
05:02 et je pense que... alors il va faire
05:05 peut-être quelques efforts avant les Européens,
05:08 parce que c'est au mois de juin, et alors,
05:11 son leitmotiv, lui, c'est le RN,
05:14 et comme il vient de dire, là,
05:17 qu'il y avait le RN qui était là...
05:20 - C'est ce qu'Emmanuel Macron a sous-entendu, oui.
05:23 - Oui, sous un ambuscade,
05:26 il dit qu'ils sont en ambuscade, tout ça pour faire...
05:29 pour noyer le poisson, et voilà. - En tout cas, vous êtes pessimiste,
05:32 si j'ai bien compris. - Ah oui, oui.
05:35 - Mais écoutez, on va... - Mais les promesses se rendent
05:38 les fous joyeux, et j'ai bien peur que
05:41 le monde de paysans reparte chez eux, la queue entre les jambes,
05:44 alors je... - On va en parler justement avec l'une de ses représentantes,
05:47 qui est avec nous. Merci beaucoup, Pierre, pour votre intervention,
05:50 depuis le Tarn-et-Garonne, au 0826-300-300,
05:53 il a peur que vous repartiez, la queue entre les jambes,
05:56 Véronique Lefloch. - Alors c'est sûr, là-dessus, il a raison,
05:59 pour ce salon de l'agriculture, nous n'obtiendrons rien de plus,
06:02 ce qui est déjà une avancée,
06:05 c'est qu'ils vont recenser tous les agriculteurs
06:08 en difficulté, et on espère que cela
06:11 se passera vraiment partout,
06:14 et que, après avoir recensé
06:17 tous ces agriculteurs, ils seront accompagnés
06:20 et aidés. Ça, c'est la première chose.
06:23 Maintenant, pour avancer davantage, il faut
06:26 que nous nous inscrivions sur la même
06:29 base, et là, ce n'est pas gagné, parce qu'Emmanuel Macron
06:32 ne voit pas le déclin de l'agriculture
06:35 française, il ne voit pas cette désagriculturation, il ne voit pas
06:38 la baisse des surfaces, et pour lui,
06:41 la France, la souveraineté agricole
06:44 française, elle est maintenue grâce au marché intérieur
06:47 de l'Union Européenne, et en même temps
06:50 de respecter les accords internationaux.
06:53 Donc tout ça, ça ne peut pas établir de bonne base
06:56 la poursuite des échanges, donc nous avons beaucoup de travail
06:59 encore pour convaincre. - Alors, on recevait dans le Grand Matin Week-end
07:02 sur Sud Radio, ce matin, Dominique Chargé, qui est le président
07:05 de la coopération agricole. Bon, près des trois quarts
07:08 des paysans de France sont adhérents de près ou de loin à une coopérative
07:11 qui est représentée par la coopération. Il nous disait qu'il comprenait
07:14 et qu'il a ressenté d'ailleurs la colère
07:17 des agriculteurs, notamment ceux de la coordination rurale, mais il
07:20 ajoutait à votre adresse notamment qu'il fallait que la suite
07:23 du salon se passe bien, que les franciliens ou les français
07:26 puissent rencontrer leurs agriculteurs,
07:29 découvrir leurs terroirs. Est-ce que vous pouvez la rassurer aujourd'hui
07:32 et lui dire que le reste du salon va bien se passer ? Véronique Leflocq.
07:35 - Alors, je ne suis pas Madame Soleil,
07:38 donc j'espère que ça va se poursuivre
07:41 dans de bonnes conditions. Pour cela, il ne faut pas non plus
07:44 qu'il y ait des CRS qui en permanence
07:47 suivent tous les Bonnes et Jaunes. - Mais attendez, quand tout le monde
07:50 se tient calme, il n'y a pas non plus besoin de CRS.
07:53 C'est un cercle vertueux. - C'est la logique.
07:56 C'est parfois leur présence aussi qui déclenche justement
07:59 qui constitue une provocation.
08:02 - La présence des forces de l'ordre constitue pour vous une provocation
08:05 Véronique Leflocq ? - Dans certains cas, quand leur nombre
08:08 est disproportionné, on se sent un peu comme étant
08:11 des menaces alors que nous ne sommes pas là en tant que
08:14 telles. - Alors, est-ce que vous appelez au calme aujourd'hui pour la suite
08:17 du Salon de l'Agriculture, quoi qu'il arrive, Véronique Leflocq ?
08:20 - Chaque agriculteur est libre de venir déambuler au Salon,
08:23 de visiter et de venir nous rendre visite,
08:26 en tout cas nous à la coordination rurale. Nous avons
08:29 des tablettes, nous recueillons auprès des agriculteurs
08:32 toutes leurs doléances sur différents thèmes.
08:36 Donc agriculteurencolère.fr
08:39 vous pouvez aussi remplir ces formulaires
08:42 et nous remontrons tout cela au Président de la République
08:45 et à ses équipes. - Le message est passé, en tout cas, je ne sais pas si vous avez remarqué
08:48 mais le terme "déambuler" n'a jamais été autant à la mode, Véronique Leflocq.
08:51 On va vous laisser retourner déambuler dans le Salon de l'Agriculture
08:54 on va vous y retrouver. Je vous rappelle que Sud Radio vous donne rendez-vous
08:57 toute la journée au Salon de l'Agriculture, à 10h avec Vincent Fergniaux
09:00 sur le stand de la coopération agricole. Fergniaux fait le marché
09:03 de 10h à 11h, à midi avec Catherine Bulli
09:06 et David Arthur pour "Y a pas d'âge" et à 13h30
09:09 avec Nathalie Schrein-Guirma pour "C'est ça la France".
09:12 C'est important qu'on parle du terroir aussi, Véronique Leflocq, parce que c'est quand même vous
09:15 qui le faites vivre ce terroir et qui l'entretenez.
09:18 C'est aussi ça le Salon de l'Agriculture. Merci beaucoup Véronique Leflocq
09:21 présidente de la Coordination Rurale.

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