L’Eurodéputée Manon Aubry était l’invitée de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Bonjour Manon Aubry.
00:01 Bonjour Romain Desarbres.
00:02 Vous êtes l'invité de la grande interview ce matin sur CNE,
00:05 tête de liste La France Insoumise aux européennes et eurodéputées.
00:10 Merci d'être avec nous ce matin.
00:11 Je voulais vous entendre déjà avant de parler économie et agriculture,
00:16 je voulais vous entendre sur ce qui s'est passé hier soir.
00:18 L'imam Majoub Majoubi, tunisien, qui a tenu des propos anti-français
00:22 et qui a tenu des propos encourageant les discriminations à l'égard des femmes,
00:26 les tensions avec la communauté juive et la radicalisation djihadiste,
00:30 a été expulsé hier soir vers son pays, la Tunisie,
00:33 12 heures seulement après son arrestation.
00:36 Est-ce que vous êtes satisfaite ?
00:38 Sur le fond, je n'ai absolument aucun point d'accord avec cet imam.
00:42 Je n'ai jamais défendu les intégristes religieux.
00:45 Ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer, quelle que soit la religion.
00:48 Maintenant, il y a un état de droit à respecter dans notre pays, Gérard Darmanin.
00:53 Mais le droit a été respecté.
00:56 Vraisemblablement, le contradictoire n'a pas été respecté.
00:59 C'est-à-dire que, comme dans toute procédure judiciaire,
01:01 vous entendez la personne qui est mise en cause,
01:04 c'est le cadre normal de l'état de droit.
01:06 Et ça ne présage pas du fait qu'à la fin, la personne soit expulsée ou non.
01:10 C'est juste un cadre qui s'appelle l'état de droit.
01:12 Et vous savez, Gérard Darmanin est assez coutumier des coups de communication
01:18 où il annonce des choses et après, ça ne tient pas en procédure administrative.
01:23 On se souvient qu'il avait annoncé de manière tonitruante
01:25 la dissolution des soulèvements de la terre
01:27 et qu'ensuite, ça avait été cassé en justice
01:29 parce que précisément, ça n'avait pas respecté les règles de l'état de droit.
01:33 J'y suis personnellement très attachée.
01:34 Je pense que c'est la garantie du fonctionnement de notre chef public.
01:37 Tout le monde est attaché à l'état de droit.
01:38 Mais est-ce que vous n'avez pas été choqué quand vous avez entendu
01:40 les propos tenus par cet individu ?
01:42 Bien sûr que j'ai été choqué.
01:43 Est-ce que vous trouvez qu'il a sa place en France ?
01:46 Ça, ce serait à la justice d'en décider.
01:49 Mais en tout cas, ces propos-là n'ont pas leur place en France.
01:52 Oui, mais cet individu qui les tient, est-ce qu'il a sa place en France ?
01:55 On a le choix puisqu'il n'est pas français.
01:57 Vous savez, le droit permet déjà d'expulser des gens
02:01 quand ils sont des menaces, des dangers graves pour l'ordre public.
02:05 Le droit est d'ailleurs qui préexiste bien avant la loi immigration.
02:10 Mais maintenant, il ne faut pas être dupe de l'opération de communication
02:13 qui a fait Gérard Damanin, où il prend un fait divers
02:16 et il en fait une énorme opération.
02:18 Moi, ce que je souhaite, c'est qu'en effet,
02:20 ces propos ne soient pas tenus par des imams et par qui que ce soit d'ailleurs,
02:24 que l'on respecte les procédures de l'État de droit dans notre pays
02:28 et que l'on puisse garantir le bon fonctionnement de notre démocratie, tout simplement.
02:32 Manon Aubry, au sujet de l'immigration, dans le magazine Paris Match,
02:36 Bruno Retailleau formule la proposition d'un référendum avec révision constitutionnelle.
02:41 Ce n'est pas la première fois qu'il le fait.
02:43 Effectivement. Est-ce qu'il faut demander leur avis aux Français sur ce sujet, l'immigration ?
02:47 Ou est-ce qu'il faut avoir peur de la démocratie ?
02:50 Je n'ai jamais peur de la démocratie et on y reviendra après.
02:53 Je pense qu'il y a un sujet qui mérite la démocratie et le vote des Français,
02:58 qui est l'imposition scandaleuse d'un nouveau pacte d'austérité
03:03 et de coupe sans précédent dans les services publics.
03:05 On y reviendra.
03:06 Mais je vois bien ce que font la droite et l'extrême droite
03:11 qui agitent sans cesse le sujet migratoire du matin au soir.
03:15 On vient d'avoir une nouvelle loi immigration
03:18 qui a été passée avec les voix de la droite et de l'extrême droite
03:21 qui fait suite à une loi immigration à peu près tous les ans sur les 20 dernières années,
03:27 depuis que je suis née.
03:28 J'ai vu assister à une loi immigration qui n'a souvent d'ailleurs pas changé grand-chose dans le pays.
03:34 Mais quand les prix explosent, quand les gens galèrent à faire leurs courses,
03:38 quand on a 10 millions de personnes sous le seuil de pauvreté,
03:41 on va agiter ce totem du migrant qui serait la cause d'absolument tous les problèmes,
03:46 alors que souvent ces lois sont prises sans être appliquées.
03:48 Vous le voyez, je pense qu'il faut être un peu rationnel dans ce débat politique-là.
03:52 Le président du RN, Jordan Bardella, à votre place,
03:54 mercredi a affirmé vouloir des états généraux de l'immigration.
03:57 Il a dit que l'immigration allait être le sujet essentiel des Européennes.
04:01 Vous n'êtes pas d'accord avec lui sur ce point de vue ?
04:04 Je pense à tous les gens qui nous écoutent, qui sont dans leur voiture,
04:07 qui regardent peut-être leur télé.
04:10 Et je pense que leur première préoccupation, c'est déjà de pouvoir faire leurs courses.
04:15 Ils ont vu plus 20% d'augmentation des prix alimentaires sur un an.
04:19 Vous vous rendez compte ?
04:20 10 millions de personnes qui sont en dessous du seuil de pauvreté,
04:23 les queues devant les fils de distribution alimentaire qui s'allongent.
04:28 C'est ça le premier enjeu aujourd'hui des Français,
04:31 et sur lequel moi je me bats.
04:33 Vous diffusez des images du Salon de l'agriculture,
04:35 la colère du monde agricole qui exprime quelque chose.
04:39 Celui de la concurrence déloyale,
04:41 celui d'une rémunération qui n'est pas suffisante pour les agriculteurs.
04:45 Moi c'est à ça que j'ai envie de répondre,
04:47 et je pense que ça reste la première préoccupation des Français,
04:50 avec la survie de nos services publics,
04:52 plutôt que d'agiter toujours les mêmes totems.
04:54 Alors justement, le Salon de l'agriculture,
04:56 je voulais vous entendre déjà sur le débat organisé par l'Élysée demain,
04:59 à ce Salon de l'agriculture.
05:01 L'Élysée qui a invité dans un premier temps les soulèvements de la terre.
05:04 Est-ce que les soulèvements de la terre avaient, selon vous, leur place dans ce débat ?
05:08 Ils ont été invités, puis entre guillemets "désinvités".
05:12 D'abord le fait que l'Élysée les invite,
05:15 après avoir tenté de les dissoudre il y a quelques mois,
05:18 vous m'excuserez mais c'est un peu cocasse quand même.
05:21 Et puis j'ai quand même une impression plus globale de grand retour du grand débat.
05:25 Vous vous souvenez de ce qui a été organisé après le mouvement des Gilets jaunes ?
05:27 Il y a eu un certain nombre d'ailleurs de demandes
05:31 qui ont été faites dans le cadre de ces grands débats,
05:33 et puis qui a été remisé directement aux oubliettes.
05:36 C'est le réflexe d'Emmanuel Macron d'organiser ce type de grand débat
05:41 faute de réponses politiques concrètes aux demandes des agriculteurs.
05:44 Qui sont quoi ?
05:46 C'est un, faire face à la concurrence déloyale et mettre fin aux accords de libre-échange.
05:51 Et la semaine prochaine au Parlement européen,
05:53 nous allons voter pas un mais deux nouveaux accords de libre-échange,
05:56 et mon groupe au Parlement européen est le seul à s'y opposer.
05:58 Et la deuxième revendication des agriculteurs,
06:01 c'est une juste rémunération, vivre de son travail, d'avoir des prix planchés.
06:05 Et là aussi le gouvernement le refuse,
06:07 et a voté contre notre proposition de loi à l'Assemblée nationale.
06:10 Vous le voyez, les grands discours, le grand blabla,
06:13 franchement il y en a marre, ça suffit.
06:15 La colère du monde agricole n'est pas éteinte,
06:18 est-ce que vous craignez qu'elle reprenne de plus belle ?
06:20 Tant qu'il n'y aura pas de réponse politique, bien sûr qu'elle risque de reprendre de plus belle.
06:24 On l'a vu, il y a des tracteurs qui sont en route vers Paris,
06:27 et la colère va gronder dans les allées du salon de l'agriculture,
06:31 tant que l'on considérera, et en particulier les agro-industries,
06:37 considéreront les agriculteurs comme des vaches à lait.
06:41 C'est ce qui est en train de se passer.
06:43 Quand vous avez, nous quand on fait nos courses,
06:45 plus 20% d'augmentation des prix,
06:47 et de l'autre côté des salaires, des rémunérations qui baissent pour les agriculteurs,
06:52 et au milieu, ce qui explose, c'est la marge des agro-industries,
06:56 plus 70%, ça c'est pas normal.
06:58 Il est temps d'avoir de la contrainte, il est temps d'avoir des règles
07:02 qui permettent une juste rémunération,
07:04 et il est temps de mettre fin aux accords de libre-échange
07:06 qui soumettent à une concurrence déloyale, de partout dans le monde,
07:09 mais aussi directement depuis l'Ukraine,
07:12 qui produit à bas coût, qui produit avec des pesticides,
07:15 qui sont autorisés là-bas et interdits ici,
07:17 et cette concurrence déloyale, il faut y mettre un terme.
07:19 Alors justement, les agriculteurs veulent vivre décemment de leur travail.
07:22 Ils sont le symbole de cette France des oubliés, des laissés pour compte,
07:25 et pour ça, pour vivre de son travail, il faut produire,
07:29 il faut produire suffisamment.
07:31 Et vous, vous défendez des sur-contraintes écologiques,
07:34 c'est pas un peu contradictoire ?
07:36 On défend pas des sur-contraintes écologiques.
07:38 Ce qu'on défend, c'est la capacité des agriculteurs à pouvoir produire,
07:42 y compris dans les 10, 20, 30, 40, 50 années qui arrivent.
07:46 Parce que si vous détruisez les sols,
07:50 si vous détruisez la santé de nos agriculteurs,
07:52 c'est notre capacité à produire qui sera remise en cause
07:54 dans les années qui viennent.
07:55 La première question qui est posée, c'est d'avoir les mêmes règles pour tous.
07:58 Quand le Parlement européen a voté, il y a quelques mois de cela,
08:03 un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande,
08:05 là aussi, mon groupe au Parlement européen a été le seul à ne pas le soutenir.
08:08 Vous faites venir des produits de 20 000 km d'ici,
08:12 notamment du lait, je pense à tous nos producteurs laitiers,
08:14 qui vont être soumis à cette concurrence déloyale,
08:16 avec un pesticide qui est autorisé là-bas, qui s'appelle la trazine,
08:19 et qui est interdit dans l'Union européenne,
08:21 avec des salaires qui sont aussi plus faibles, c'est le vrai,
08:24 aussi pour les deux accords qui sont signés la semaine prochaine,
08:27 avec le Chili et avec le Kenya.
08:28 C'est ça le cœur du problème.
08:30 C'est ça aujourd'hui la concurrence déloyale à laquelle sont exposés
08:33 les agriculteurs en France et en Europe.
08:36 Et si demain on avait les mêmes règles pour tout le monde,
08:39 alors nos agriculteurs seraient protégés.
08:41 C'est cette folie du libre-échange à laquelle il faut mettre un terme.
08:45 Et de ce point de vue-là, pardon, mais j'en ai marre de tous ces hypocrites
08:49 qui vont venir au salon de l'agriculture, main sur le cœur,
08:52 et dire "oui, on est à vos côtés les agriculteurs".
08:54 Et la semaine prochaine, la semaine prochaine Romain Désarbe,
08:57 vous vous rendez compte, votez, signez deux nouveaux accords de libre-échange.
09:01 Au bout d'un moment, ça suffit.
09:02 La grande interview de Manon Aubry, tête de liste France Insoumise aux européennes
09:06 et euro-députée.
09:07 L'économie. La France doit faire 10 milliards d'euros d'économie cette année.
09:11 Ça a été annoncé par Bruno Le Maire dimanche dernier.
09:13 Est-ce que vous partagez déjà l'inquiétude de Bruno Le Maire
09:17 et l'urgence qu'il y a à faire des économies en France ?
09:20 C'est une saignée sociale sans précédent.
09:22 Je ne sais pas si on se rend bien compte.
09:24 Faire des économies de 10 milliards d'euros,
09:26 dont une bonne partie, plus de 700 millions d'euros,
09:29 sur le budget de l'éducation nationale.
09:31 C'est la suppression de 11 000 postes, notamment d'enseignants.
09:34 On n'a déjà pas suffisamment d'enseignants pour avoir un enseignant devant chaque classe.
09:39 Ça a été le cas à la rentrée dernière.
09:41 On s'est moqué littéralement du monde éducatif,
09:44 de l'enseignement avec la ministre de l'Éducation, Amélie Odea Castera.
09:48 Je pense qu'aujourd'hui, cette saignée sociale, mais aussi écologique,
09:53 puisqu'on prend dans le budget de la rénovation thermique des logements,
09:57 ce sont les plus pauvres qui vont en payer les premiers le coup.
10:01 Et tout ça ne vient pas de nulle part.
10:03 Je veux lancer l'alerte très solennellement.
10:05 10 milliards d'euros, c'est rien à côté de ce qui nous attend,
10:08 puisque en vertu des nouvelles règles européennes qui sont en train d'être adoptées,
10:11 ce sera 24 milliards d'euros qu'il faudra faire d'économie par an.
10:16 Et tout ça, c'est discuté dans le dos des Français.
10:18 Ce nouveau pacte d'austérité européen, moi, je pense qu'il faudrait un débat.
10:22 Un grand débat, tiens, puisque Emmanuel Macron aime les grands débats.
10:25 Et je propose qu'on organise un référendum sur ce nouveau pacte d'austérité européen.
10:31 Emmanuel Macron ne devrait pas avoir peur de la démocratie.
10:34 Il devrait laisser les Français trancher pour ou contre le sacrifice de nos services publics,
10:39 de notre protection sociale.
10:41 C'est une annonce que vous faites ce matin dans la matinale de CNews et d'Europe 1.
10:44 Vous réclamez un référendum sur ce que vous appelez cette cure d'austérité.
10:49 Pour vous, c'est de l'austérité ?
10:51 Sur le pacte d'austérité européen, oui,
10:53 puisque on n'a jamais eu une cure d'austérité aussi importante.
10:57 Rendez-vous bien compte, 24 milliards d'euros par an,
11:00 c'est l'équivalent de la suppression de 700 000 postes d'infirmiers par an.
11:05 C'est ça qu'on va demander alors qu'on a des gens qui meurent sur des brancards dans nos urgences
11:10 parce qu'on n'a pas suffisamment de moyens dans l'hôpital public pour les prendre en charge.
11:14 Alors qu'on n'a déjà pas suffisamment d'enseignants devant chaque classe.
11:17 Alors qu'on a déjà une protection sociale.
11:19 Par exemple, les gens qui vont aller acheter des médicaments,
11:22 même s'ils sont prescrits par le médecin,
11:24 qui vont aller à leur consultation médicale,
11:26 chaque personne va payer à chaque fois un euro de sa poche pour chaque boîte de médicaments.
11:31 Et vous voyez, cette austérité-là, on va la faire payer aux Français
11:34 et en particulier aux Français qui n'ont pas les moyens d'avoir une bonne mutuelle,
11:38 qui n'ont pas les moyens d'avoir une protection sociale privée.
11:41 Et donc c'est une folie, c'est pour ça que nous demandons un référendum.
11:44 Manon Aubry, vous parlez d'austérité, mais la dette en France n'arrête pas de grossir.
11:48 On est au bord de la banqueroute, plus de 3 000 milliards d'euros de dette.
11:52 Et là, on fait juste un petit plan d'économie de 10 milliards.
11:54 Vous trouvez que notre pays a fait faillite ces dernières années ?
11:57 Ces règles budgétaires, en l'occurrence, elles ont été suspendues depuis les années 2000.
12:00 C'est pas moi qui les... 2020, pardon.
12:02 C'est pas moi qui les ai suspendues, c'est l'Union européenne
12:05 qui a pris cette décision au moment de la crise du Covid.
12:07 Même les libéraux se sont rendus compte que ces règles qui avaient été inventées
12:12 sur un coin de table, qui n'avaient aucune valeur économique, n'avaient aucun sens.
12:17 Et puis, pardon, l'État et l'Union européenne seraient les seuls agents économiques
12:21 qui, quand à la fin du mois seraient dans le rouge, se priveraient de revenus
12:25 parce qu'à aucun moment on demande de mettre à contribution
12:28 les plus riches et les entreprises multinationales.
12:31 Je rappelle que les milliardaires de notre pays ont accumulé 240 milliards d'euros
12:34 en l'espace de 3 ans.
12:36 C'est l'équivalent d'un chèque de 3 400 euros pour chaque Français.
12:39 Et que, par exemple, les entreprises du CAC 40 ont fait à la fois des bénéfices
12:43 et des dividendes records.
12:45 Pourquoi on s'attaquerait aux Français qui galèrent à boucler leur fin de mois
12:48 et pas aux 20 milliards d'euros de bénéfices qu'a engrangé Total l'an dernier ?
12:53 Vous voyez, il y a une injustice profonde dans notre pays.
12:55 Il n'y a pas de raison qu'on n'aille pas chercher l'argent là où il est,
12:58 dans la poche des plus riches et des entreprises multinationales.
13:00 Manon Aubry, je rappelle que vous êtes tête de liste France Insoumise aux européennes,
13:03 créditée d'environ 8% des voix dans les sondages, des intentions de vote dans les sondages.
13:10 Face à vous, il y a un rouleau compresseur, Jordane Bardella,
13:13 qui est autour de 30% d'intentions de vote.
13:16 Clairement, comment est-ce que vous comptez faire la différence
13:18 sur les sujets importants pour les Français,
13:20 le pouvoir d'achat, l'immigration, l'agriculture ?
13:23 Comment vous comptez remonter la pente dans les sondages ?
13:26 D'abord, Jordane Bardella, on ne l'a pas beaucoup vue au Parlement européen.
13:29 En l'espace de cinq ans, il a déposé 21 amendements.
13:32 Quand j'en ai déposé 3 500 pour des gens qui défendent la valeur travail, on repassera.
13:37 Et puis, sur le fond, quels ont été les votes du Rassemblement national au Parlement européen ?
13:44 C'est vote contre le droit à l'avortement, vote contre les travailleurs ubérisés,
13:49 un statut pour les travailleurs des plateformes.
13:51 Nous, on a organisé une action hier au Parlement européen
13:53 parce que le Rassemblement national, comme Emmanuel Macron,
13:57 on s'en est en train de bloquer un statut protecteur pour tous les travailleurs Uber,
14:02 Deliveroo, qui sont exploités, qui n'ont pas de protection sociale.
14:05 Voilà les combats concrets que nous menons au Parlement européen
14:08 quand en réalité, ils sont dans le même camp d'Emmanuel Macron
14:11 quand il s'agit de s'opposer aux droits des travailleurs
14:13 ou quand il s'agit de s'opposer, par exemple, à la taxation des super-profits.
14:17 Donc, on va mener la bataille pour montrer leur vrai bilan,
14:20 mais surtout pour recréer un espoir à gauche, une alternative, un rassemblement aussi,
14:25 avec tous les orphelins de la NUPES, et je veux lancer un appel.
14:28 Il va y avoir des ralliements ?
14:29 Oui, les adhérents de Génération ont voté notamment pour soutenir notre liste.
14:37 Benoît Hamon ?
14:38 Je ne sais pas pour Benoît Hamon, et je suis respectueuse du fonctionnement
14:42 et de l'organisation de Génération, mais ce que je veux faire au-delà de ça,
14:45 c'est lancer un appel très solennel à toutes celles et à tous ceux
14:49 qui, il y a un an et demi, ont cru dans l'espoir le programme de la NUPES.
14:53 Je veux leur dire oui à une alternative dans notre pays au duo Macron-Bardella.
14:57 Oui, il est possible de défendre plus de redistribution des richesses dans notre pays.
15:02 Oui, la pauvreté et l'inflation ne sont pas une fatalité,
15:05 et nous allons prendre ces sujets à bras-le-corps et proposer une alternative
15:08 avec un rassemblement le plus large possible.
15:10 On lance notre campagne le 16 mars à Villepeinte. Je vous donne rendez-vous.
15:14 C'était la grande interview de Manon Aubry.
15:16 Merci d'être venue ce matin sur le plateau de la matinale de CNews
15:19 et dans le studio de la matinale d'Europe 1.
15:22 Merci beaucoup. Tête de liste France Insoumise aux Européennes et Eurodéputés.
15:25 Bonne journée à vous.
15:26 Merci à vous.
15:27 [Musique]
15:30 [SILENCE]