• il y a 10 mois
Les Vraies Voix responsables avec Benoît Coupechoux, spécialiste des questions d’adressage, Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, Jean-François Farenc, président de l’Association des maires ruraux de Saône-et-Loire, maire de Blanot, ancien responsable régional de La Poste, Olivier Lecomte, nouveau maire de Passavant-sur-Layon
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##LES_VRAIES_VOIX_RESPONSABLES-2024-02-21##

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Transcription
00:00 Les vraies voies responsables.
00:02 Bienvenue dans les vraies voies responsables avec Philippe David.
00:04 On est ensemble jusqu'à 20h et on va revenir sur cette loi 3DS de 2022
00:09 qui entraîne un changement d'adresse pour environ 2 millions de Français,
00:13 principalement dans les communes de moins de 2000 habitants
00:15 qui doivent désormais nommer et numéroter leur voix.
00:19 Cette mesure vise à résoudre les difficultés rencontrées par les secours,
00:23 les livreurs, les techniciens EDF, entre autres, dans ces zones isolées.
00:27 Cependant, cette réforme suscite des réticences, notamment en raison de l'attachement
00:31 à des noms de lieux historiques et des tensions locales,
00:34 comme en témoigne la crise politique survenue dans le Bénédoir
00:37 où un conseil municipal a carrément implosé menant à l'élection d'un nouveau maire.
00:42 On va en parler avec Benoît Coupchoux qui sera avec nous, spécialiste des questions d'adressage,
00:46 ancien postier reconverti dans le Conseil aux collectivités territoriales.
00:50 Sur le sujet, je vous souhaite la bienvenue.
00:52 Les vraies voix Sud Radio.
00:56 Bonsoir, merci d'être avec nous.
00:58 On est ravis de vous accueillir déjà.
01:01 Ce qui est intéressant pour que tout le monde soit au même niveau de compréhension,
01:05 que dit cette loi 3DS ?
01:08 Alors, cette loi 3DS, entre autres sur l'article 169, qui est précisément sur l'adressage,
01:14 rappelle que c'est le conseil municipal qui détermine, qui dénomme les voix,
01:20 voix ouvertes à la circulation publique, les voix privées ouvertes à la circulation publique.
01:25 Donc ils ont aussi la possibilité de délibérer, ainsi que les lieux dits.
01:30 Donc c'est le principal article.
01:33 Le deuxième point qui est sur cet article 169,
01:38 c'est aussi que les communes doivent reprendre la main sur leur adressage
01:42 et remonter ces informations-là dans ce qu'on appelle la base d'adresse nationale.
01:46 Voilà le principal point que reprend cette loi.
01:49 Alors on va en parler aussi, bien sûr, avec nos deux autres invités.
01:52 Eric Brocardi qui est avec nous, porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers.
01:56 Bonsoir Eric Brocardi, puisqu'il y a un volet sécurité aussi très important.
02:00 Et Jean-François Faron qui est aussi avec nous.
02:02 Bonsoir, merci d'être avec nous.
02:04 Président de l'Association des maires ruraux de Saône-et-Loire et maire de Blanaux,
02:08 ancien responsable régional de La Poste.
02:11 Merci d'être avec nous, monsieur le maire.
02:13 L'objectif, finalement, c'était d'avoir une base d'adresse nationale,
02:20 c'est-à-dire que tout le monde soit au fait de la même adresse.
02:24 C'est ça, il faut revenir un petit peu en arrière.
02:26 Historiquement, dans les années, je dirais, 2014-2013,
02:31 vous aviez La Poste qui avait son propre référentiel, EDF qui avait son référentiel,
02:35 France Télécom avait son référentiel, enfin chacun avait un peu son référentiel,
02:39 ce qui fait que les administrés se retrouvaient parfois avec plusieurs adresses,
02:42 en fonction de qui la gérait.
02:44 Et en 2014, il y a eu une étude qui avait été conduite par les services du Premier ministre,
02:48 qui disait que si toute la France était correctement numérotée,
02:51 on gagnerait un demi-point de produits intérieurs brut.
02:54 A l'époque, c'était 10 milliards d'euros par an.
02:56 C'est énorme.
02:56 Donc, suite à cette étude...
02:57 4-10 milliards, c'est ce qu'on cherche en ce moment.
02:59 Oui, par hasard.
03:01 Et, suite à cette étude, en 2015, il a été décidé de créer ce qu'on appelle la base d'adresse nationale,
03:06 qui est donc une base nationale, qui fait partie des 9 bases de référence au niveau national.
03:13 Historiquement, elle avait été créée par La Poste, l'IGN, le Trésor Public, etc.
03:17 L'Institut Géographique National, l'IGN.
03:18 Pardon, IGN, oui.
03:19 Le Véritable Carte, notamment.
03:20 C'est ça.
03:21 Et donc, on a commencé à remonter un peu ces bases d'adresse au niveau national.
03:27 Et en 2020, il a été décidé que cette base d'adresse nationale était un open data.
03:33 C'est-à-dire que tous les utilisateurs de l'adresse pouvaient aller chercher de l'information
03:37 et l'utiliser comme bon leur semble.
03:38 Ce qui fait que cette base, aujourd'hui, elle est ouverte à tous.
03:41 Jean-François Faringue, vous êtes président de l'association des maires ruraux de Saône-et-Loire,
03:45 maire de Blanau, ancien responsable régional de La Poste,
03:48 donc ancien postier comme Benoît Coupchou.
03:50 Vous le constatez, vous, dans votre commune, par exemple, ce problème d'adressage ?
03:54 Parce qu'on tombe de l'armoire en apprenant que, par exemple,
03:57 on va voir Éric Brocardi après vous dans quelques instants,
03:59 l'adresse, votre adresse chez les pompiers n'est pas la même que chez les facteurs,
04:03 ce qui est quand même surréaliste.
04:05 Et qui n'est peut-être pas la même que des F, d'ailleurs.
04:06 Pourquoi pas ?
04:07 Oui, il y avait un véritable problème.
04:10 Beaucoup de communes de moins de 2000 habitants, effectivement,
04:13 n'avaient pas fait l'effort, parce que ça marchait bien comme ça,
04:16 de se donner un système de nom de voix et puis de numéro de voix.
04:20 Il y avait un problème de sécurité.
04:23 Là, je vois que vous avez invité un pompier.
04:24 Dans notre village, souvent, il fallait que quelqu'un se mette à l'entrée du village
04:28 quand on appelait les pompiers pour lui indiquer l'endroit exact où aller.
04:32 Parce que, bon, vous avez 200 habitants qui habitent au bourg
04:36 et qui avaient simplement pour adresse le bourg, Blanau.
04:40 Voilà, donc ce n'était pas suffisant.
04:42 Ça a compliqué le travail aussi un peu du facteur
04:45 et surtout du facteur remplaçant.
04:47 Parce que le facteur habituel, on connaît tout le monde sur le bout des doigts
04:53 et n'a pas vraiment besoin de nom de voix.
04:56 Le vrai problème, c'était quand même celui de la sécurité, je dirais.
05:00 Parce que vous avez, si quelqu'un fait un accident cardiaque,
05:03 les choses se jouent parfois à quelques secondes.
05:06 Absolument, et on va en parler avec Eric Brocardi,
05:08 porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers.
05:11 C'est vrai qu'un problème d'adresse peut avoir des conséquences dramatiques, finalement.
05:15 Exactement, c'est des conséquences dramatiques derrière
05:17 quand on part en ambulance pour aller rejoindre justement une victime
05:22 qui est prise d'un malaise cardiaque ou tout autre besoin de secours.
05:25 Il est évident que chaque minute compte chaque seconde
05:28 et que dès lors qu'on passe, même si on passe un très bon appel dès le départ
05:32 avec une bonne transmission des informations pour rejoindre le lieu d'intervention,
05:37 il est évident que dès lors qu'on se retrouve devant un panneau
05:39 qui ne correspond pas vraiment à ce qui a été décrit,
05:41 c'est toujours assez problématique.
05:43 Parfois, ça nous arrive de chercher, d'appeler effectivement le requérant,
05:48 de faire signal à son être, de descendre nous voir au coin de la rue.
05:51 C'est toujours très embêtant.
05:53 C'est à la fois aussi agaçant, ce qui ne permet pas de conditionner correctement
05:56 les secours que face à la victime.
05:59 Donc forcément, aujourd'hui, je pense que cette loi a effectivement des côtés ultra positifs
06:05 parce qu'aujourd'hui, les sapeurs-pompiers, de manière historique,
06:09 grâce à leurs géomaticiens dans le service départemental d'assainissie et de secours,
06:12 ont pu collecter à chaque fois des améliorations dans les bases de données d'adresse.
06:16 Mais vous l'avez évoqué tout à l'heure, il ne faut pas fonctionner par silos aujourd'hui,
06:19 sachant qu'aujourd'hui, tous les jours et au quotidien,
06:22 nous utilisons au moins une fois la géolocalisation
06:24 pour essayer d'avoir ne serait-ce qu'un point de localisation par rapport à là où on se trouve.
06:30 Il est donc normal que cette base d'adresse nationale puisse être enrichie par l'ensemble des communes.
06:36 Cela prévaut aujourd'hui aussi dans le cadre des secours,
06:39 mais aussi dans le domaine de la sécurité avec nos collègues de la police et de la gendarmerie.
06:42 On doit faire fonction avec les victimes le plus rapidement possible.
06:45 C'est tout l'enjeu de cette base d'adresse nationale qui permet, une fois de plus,
06:50 de pouvoir recueillir l'ensemble des éléments dans le seul et même endroit
06:54 parce qu'aujourd'hui, les sapeurs-pompiers se modernisent.
06:56 Ce n'est pas du stylo et du papier lorsque l'on prend la base de secours.
06:59 C'est aujourd'hui une base extrêmement importante, extrêmement enrichie en termes de données
07:03 au niveau de l'intervention des secours qui nécessite une interopérabilité
07:07 avec d'autres moyens que ce soit la police, la gendarmerie, le SAMU.
07:10 Benoît Coupchou, les problèmes les plus régulièrement rencontrés, c'est quoi ?
07:16 On a appris justement en préparant l'émission qu'on fusionnait des communes parfois
07:20 sans réaliser qu'il y avait deux fois ou trois fois la même rue,
07:23 la rue du Général De Gaulle, la rue du Lavoie, la rue de Provence ou la rue de Bretagne.
07:30 C'est ça. C'est-à-dire qu'il y a plusieurs types de dysfonctionnements potentiels,
07:35 que ce soit sur des communes nouvelles ou même des communes déjà existantes et seules.
07:40 Il y a tout ce qui est le dysfonctionnement sur la voie proprement dite.
07:43 Vous avez des voies qui sont en homonymie, c'est-à-dire que,
07:47 c'est le cas des communes nouvelles par exemple, où vous avez deux fois la rue de l'Église
07:50 dans une ancienne commune déléguée, historique, ou dans l'autre.
07:55 Donc là, ça pose problème, effectivement, il faut corriger, sinon il y aura des dysfonctionnements.
07:59 Mais vous avez aussi des voies qui sont en homonymie partielle, c'est-à-dire que,
08:03 vous avez par exemple, j'ai un exemple en tête,
08:06 l'impasse Corneille qui est dans le quartier des écrivains et la rue des Corneilles qui est dans le quartier des oiseaux.
08:11 Donc dans l'affolement, l'administré ou la personne va dire "j'habite au 12 Corneille",
08:17 si le 12 existe des deux côtés, et c'était le cas,
08:20 et bien forcément ça génère un dysfonctionnement potentiel.
08:23 Donc ça c'est le premier type de dysfonctionnement.
08:25 Vous avez un deuxième type de dysfonctionnement,
08:27 qui est tout ce qui est autour de l'homophonie,
08:29 c'est-à-dire le même mot qui au téléphone,
08:32 et bien même s'il n'est pas rédigé de la même manière,
08:34 peut poser aussi des dysfonctionnements.
08:36 Et puis vous avez aussi dans certaines régions de France,
08:39 des confusions qui sont liées au nom des voies.
08:44 Par exemple dans certaines communes, je l'ai vu en Alsace,
08:47 vous avez la rue de l'église et la rue de l'écluse.
08:50 Donc avec l'accent, on peut être aussi amené à avoir des dysfonctionnements.
08:54 Donc c'est toute cette analyse-là qui doit être faite quand on travaille sur l'adressage.
08:58 Après bien sûr il y a d'autres dysfonctionnements sur les numéros.
09:01 Le 5B, on va l'attendre à gauche, il est mal écrit, on le lit 58, on cherche un numéro à droite.
09:06 Et bien plus loin.
09:08 Donc c'est tous ces dysfonctionnements-là qu'il faut analyser
09:11 pour les corriger éventuellement.
09:14 Bien sûr il ne s'agit pas de tout renuméroter.
09:16 On ne renumérote que s'il y a vraiment après-analyse, si c'est nécessaire.
09:20 Il faut aussi du bon sens.
09:21 Eric Brocardi, est-ce que finalement on a des chiffres sur l'impact du temps d'intervention
09:27 justement lié à des problèmes d'adressage ?
09:29 Vous savez aujourd'hui les sappeurs-pompiers, c'est 16 millions d'appels reçus en centre opérationnel.
09:34 Donc les centres d'appel, et c'est à peu près 15 minutes entre le moment où vous décrochez
09:38 les sapeurs-pompiers pour les appeler et le moment où les sapeurs-pompiers en vont chez vous.
09:42 Nous il est important aujourd'hui de rester dans cette limite de temps.
09:45 Donc tout ce que l'on va pouvoir gagner en termes de prise de renseignements, de géolocalisation
09:50 avec nos systèmes embarqués qui commencent de plus en plus à florir à l'intérieur des ambulances aujourd'hui
09:55 font qu'il est extrêmement nécessaire d'être précautionneux, méticuleux,
09:59 un, dans la précision de l'adresse dès lors qu'on appelle le 112 pour une demande de secours,
10:04 ou tout simplement lorsque nous, nous allons pouvoir géolocaliser par différents moyens en termes de salles opérationnelles
10:10 l'endroit où vous vous trouvez et ce que la base de données va pouvoir nous retransmettre
10:14 en termes d'éléments extrêmement essentiels, d'un point de vue topographique aussi,
10:18 ou au travers des obligations légales de débroussaillement, parce qu'aujourd'hui quand on parle de l'obligation légale de débroussaillement,
10:23 ce sont parfois des rues qui ne sont pas nommées et sur lesquelles nous on a besoin forcément,
10:27 avec nos moyens d'incendie et de secours face aux incendies, de pouvoir très vite être acheminés.
10:33 Dès lors qu'il y a risque imminent face à un incendie.
10:38 Jean-François Farring, je rappelle que vous êtes président de l'association des maires ruraux de Saône-et-Loire et maire de Blanau.
10:44 Vous avez été confronté dans des communes comme président de l'association des maires ruraux
10:48 qui avaient deux fois le même nom de rue dans une commune, dans une nouvelle commune nouvelle ?
10:52 Alors, alors, monsieur le maire, vous ne bougez pas, on va lancer la question, on va faire une petite pause.
10:57 Vous avez un délai de réflexion pendant la pub.
10:59 Petit teasing pour ceux qui nous écoutent en disant "mais qu'est-ce qu'il va dire ?"
11:03 Gardez votre question Philippe David, on revient dans un instant. Petite pause à tout de suite.
11:07 Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h20, les vraies voies responsables.
11:12 Et dans cette émission, on revient sur cette loi de 2022, la loi 3DS,
11:18 qui impose entre autres le changement d'adresse pour beaucoup de français, en tout cas de lieu dit,
11:24 et d'être beaucoup plus clair sur les différentes adresses.
11:27 Et on était avec monsieur le maire.
11:29 Jean-François Farin, président de l'association des maires ruraux de Saône-et-Loire et maire de Blanau,
11:33 ancien de La Poste d'ailleurs, ancien responsable de La Poste.
11:36 Je vous rappelle ma question, comme on a dû faire une courte pause,
11:38 je n'avais pas regardé le chronomètre, mais à coup le pas.
11:40 Est-ce que vous, dans vos maires ruraux de Saône-et-Loire, il y en a eu qui ont eu ce problème ?
11:44 Deux mêmes rues dans les communes qui fusionnaient, et comment ça s'est arrangé ?
11:48 Parce que s'il y a deux rues de l'église, on ne va pas dire à l'autre, on va la baptiser autrement,
11:52 parce qu'ils veulent peut-être garder le nom de rue de l'église. Comment ça s'arrange ?
11:56 Oui, alors ce cas arrive, mais c'est assez rare.
12:00 Je vais quand même vous donner un chiffre. Il y avait en France 36 000 communes,
12:03 c'est ce qu'on disait tout le temps.
12:05 Les communes qui fusionnent, les communes nouvelles, comme on les appelle,
12:08 il n'y en a pas tant que ça. Je crois qu'on en est aujourd'hui à 34 945.
12:13 Alors vous voyez, on a fait en une quinzaine d'années moins 1 000 communes,
12:17 donc ça ne baisse pas tant que ça.
12:19 Le cas que vous évoquez, où il y a deux communes qui ont le même nom de rue,
12:23 arrive, j'en ai entendu parler en Saône-et-Loire, j'en ai entendu parler dans le Rhône,
12:28 dans mes anciennes fonctions de responsable régional de la Poste,
12:31 et la plus souvent c'était la place de la mairie ou la rue de l'église.
12:37 Les grands cas c'est ça.
12:39 Après il y a des discussions qui s'engagent entre les deux communes qui fusionnent.
12:43 En général ça ne se passe pas trop mal, parce que deux communes qui fusionnent,
12:47 ça veut dire qu'il y a deux équipes municipales qui s'entendent,
12:52 et puis c'est un des problèmes à régler.
12:54 Mais quand on va vers une fusion, ça veut dire que les élus des deux communes
12:58 sont quand même en bonne connivence, sinon la fusion ne se fait pas.
13:02 Ce qui est important de savoir, parce qu'on a vu que c'était le problème
13:07 de ces numéros de rue, de ces noms de rue, et de cet adressage en général prend du temps,
13:12 donc forcément ça démultiplie les problèmes,
13:15 et je pense qu'il va y avoir pas mal de changements.
13:17 On en parle avec Eric Brocardi pour les pompiers,
13:19 donc ça va créer encore du tumulte.
13:21 L'objectif c'est d'être opérationnel quand ?
13:24 Parce que ça va prendre quand même des mois, voire des petites années.
13:28 - Oui, alors les décrets d'application sont sortis au mois d'août de l'année dernière,
13:32 et donc ils précisent que dans un premier temps,
13:35 toutes les communes de France, au plus tard au 1er juin,
13:38 doivent avoir remonté leur base adresse locale.
13:42 Concrètement, ça veut dire "moi, commune, j'ai repris la main sur mon adressage".
13:47 C'est quelque chose d'important, parce que historiquement,
13:50 dans la base adresse nationale, on a encore des adresses qui viennent de La Poz,
13:54 qui viennent de l'IGN, qui viennent du Trésor Public, de l'ARCEP, etc.
13:57 Donc déjà, cet acte fort, il est imposé aux communes,
14:02 donc il y avait un premier départ, je dirais, des communes plus grosses,
14:07 qui était au 1er janvier 2024,
14:09 et au 1er juin, toutes les communes doivent avoir remonté leur base adresse.
14:12 Ça ne veut pas dire que tout le travail est fait.
14:15 Ça veut dire que "moi, j'ai repris la main".
14:17 Donc c'est important, parce qu'on sait maintenant
14:19 qui décide, qui prend les décisions, et vers qui se tourner.
14:23 Et ça, c'est primordial.
14:24 - Monsieur le maire, j'ai envie de vous poser la question.
14:26 Sur l'adressage dans votre commune,
14:29 parce qu'on se pose toujours d'abord la question d'où vient le nom,
14:32 comment a été choisi le nom de la commune,
14:34 parce qu'il y a des noms qui sont parfois surréalistes,
14:36 mais surtout, qui propose les noms et qui crée ces adresses ?
14:41 - Alors, il y a eu, dans les communes en général,
14:44 dans la mienne et dans celle que j'ai pu observer,
14:46 il y a des vrais débats.
14:47 En général, c'est la voie de la concertation avec les habitants qui est choisie,
14:54 mais ce n'est pas si simple que ça.
14:56 Parce que vous avez les gens d'une même rue
14:59 qui ne sont pas forcément spontanément d'accord,
15:02 et moi j'ai assisté à de vraies discussions,
15:05 entre ceux qui voulaient un nom simple,
15:09 pour désigner la ville la plus proche, pour donner la direction,
15:14 et puis ceux qui avaient envie plutôt d'aller chercher dans le passé
15:18 le nom du lieu dit,
15:20 qui avait besoin d'affirmer des racines.
15:24 Vous savez, le cadastre, et notamment le cadastre napoléonien,
15:30 il y avait beaucoup de noms qui étaient de lieu dit,
15:34 et dans nos villages ruraux, les gens y sont attachés,
15:38 et je pense que la décision ne se fait pas comme elle peut se faire dans des villes,
15:43 quand on fait un nouveau lotissement par exemple,
15:45 il y a une vraie quête de sens,
15:48 c'est un peu plus politique qu'on peut l'imaginer.
15:51 Parce qu'entre des anciens habitants qui veulent retrouver des racines,
15:57 et puis des nouveaux qui veulent quelque chose de plus simple,
16:01 de plus facile,
16:04 une indication qui donne de la géographie,
16:08 la direction de la ville la plus proche,
16:10 il y a eu de vrais débats, et parfois tendus.
16:14 - Cécile, vous avez parlé des villes qui avaient un nom surréaliste,
16:17 nos amis Benoît Coupechoux et Jean-François Farin,
16:19 qui sont des anciens de La Poste,
16:20 viennent de dire le nom d'une ville,
16:21 sur l'autoroute Paris-Toulouse au nord de Limoges,
16:23 s'appelle Arnaque-La Poste,
16:25 donc vous ne devez pas beaucoup l'apprécier.
16:27 Eric Brocardi, quelle forme doivent prendre les adresses maintenant
16:31 pour rentrer dans le nouveau registre national,
16:33 et de ça si les pompiers sont utiles dans ce domaine ?
16:36 - Depuis tout à l'heure on parle des noms,
16:39 mais aussi des numéros.
16:40 - C'est un peu des chiffres et des lettres,
16:43 pour reprendre une émission télévisée.
16:45 - Exactement, donc aujourd'hui il faut savoir aussi
16:48 qu'il y a cette donnée historique qui veut qu'en général,
16:51 le numéro soit rapproché du centre-ville le plus faible,
16:55 donc c'est le numéro le plus faible sur le point du centre-ville,
16:57 mais de plus en plus on a un monde rural qui commence à s'étendre,
17:00 avec une forte migration démographique,
17:02 et donc forcément des promotions immobilières qui s'opèrent,
17:05 des maisons qui poussent au milieu,
17:06 donc il est nécessaire aujourd'hui, face à cette loi,
17:09 de pouvoir très bien comprendre que les données hectométriques,
17:13 qui étaient historiques aussi sur certaines numérotations de maisons,
17:16 ont tout leur enveu avec cette loi,
17:18 qui va permettre enfin de pouvoir aussi supprimer tout ce qui est terre,
17:24 tout ce qui est bise,
17:25 de manière à ce que derrière, nous les sapeurs-pompiers,
17:27 on puisse très bien aussi se localiser par rapport justement au domaine de la rue,
17:31 ce qui pour nous a des données stratégiques après-derrière,
17:33 en termes de situation tactique,
17:35 parce que dès lors que vous faites sur une intervention de grande ampleur,
17:39 une belle limitation de secteurs, on va dire, liés à l'intervention d'un mème,
17:43 que ce soit un secteur qui soit lié à une protection de victimes,
17:46 que ce soit un secteur lié à tout simplement de l'infantilité,
17:50 on va permettre justement d'être beaucoup plus précis
17:53 lorsque l'on va utiliser tous nos paramètres et tous nos outils informatiques,
17:57 parce que ça va être regroupé aujourd'hui sur des données qui sont actualisées.
18:01 Vous avez parlé tout à l'heure d'OpenStreetMap,
18:04 à un moment donné dans le cadre justement des cartes qui sont libres de droit,
18:08 donc ces bases de données vont pouvoir permettre de juxtaposer de vraies données
18:12 assimilées à une réalité concrète sur le terrain,
18:15 ce qui est extrêmement important aujourd'hui pour les secours, bien entendu,
18:19 qui sont aujourd'hui bardés d'électronique de plus en plus
18:22 dès lors qu'on part sur une intervention aussi petite que soit telle,
18:25 comme elle soit de grand ampleur aussi.
18:27 Benoît Coupchaud, on a envie de vous poser la question,
18:29 est-ce qu'on peut changer le nom de la rue sans changer les numéros ?
18:32 Et s'il faut changer les numéros, comment on fait en fait ?
18:35 Alors, tout est possible.
18:38 Ce qu'il faut déjà avoir en tête, c'est que l'adresse,
18:41 elle s'adresse d'abord à l'utilisateur de l'adresse.
18:44 L'administré, lui, il sait où il habite, en général.
18:47 Ça dépend des soirs.
18:49 Globalement, il sait où il habite.
18:52 Donc l'adresse, elle est faite pour l'utilisateur.
18:55 Et le paradoxe, c'est qu'on dit toujours "mon adresse".
18:58 Donc les administrés sont très attachés à leur adresse, à leur lieu d'it, etc.
19:01 Mais ce qui est important, c'est l'utilisateur.
19:04 Et donc, effectivement, on peut changer le nom d'une voie,
19:07 ça arrive très fréquemment, sans pour autant changer sa numérotation.
19:10 On peut aussi être amené à modifier la numérotation d'une voie
19:15 parce qu'il y a des dysfonctionnements.
19:17 On le disait tout à l'heure, un 5 bis, par exemple,
19:20 peut générer des dysfonctionnements dans certains cas.
19:23 Pourquoi ? Ne serait-ce que la fibre.
19:25 La fibre, elle n'a qu'une seule lettre.
19:27 Donc le 5 bis, ça devient le 5 b.
19:29 Le 5 b, il existe peut-être déjà.
19:31 On voit déjà tout de suite l'ambiguïté qu'il peut y avoir.
19:34 Donc, on a deux systèmes de numérotation en France,
19:37 il y en a beaucoup plus dans le monde,
19:39 mais on a deux principaux systèmes.
19:41 On a ce qu'on appelle la numérotation continue, traditionnelle,
19:44 qui est culturelle. Il n'y a pas à l'expliquer.
19:46 Tout le monde la comprend.
19:47 - 1, 3, 5, 6, 2, 4, 6, sur les trottoirs.
19:49 - Exactement. 1, 3, 5, 6, à gauche,
19:51 et 2, 4, 6, 8, à droite.
19:53 Ça, ça fonctionne tout le temps.
19:55 Et puis, vous avez ce qu'on appelle la numérotation métrique.
19:57 À partir du moment où on a défini le début de la voie,
20:00 on mesure en mètres la distance du début de la voie
20:03 au point qu'on veut numéroter.
20:04 Si la maison est à 120 mètres, à droite,
20:06 on lui donnera le numéro 120.
20:08 Si elle est à gauche, on lui donnera le numéro 119 ou 121.
20:11 Ce n'est pas à un mètre près.
20:12 Mais à deux mètres, on a toujours un numéro disponible.
20:15 Donc, on continue à garder la notion de
20:17 1, père à gauche, père à droite.
20:19 Mais cette fois-ci, on donne effectivement une distance précise.
20:23 Et c'est important. Pourquoi ?
20:24 Parce que si on a le numéro 2000 ou 3000,
20:27 ce qui surprend, c'est aculturel.
20:29 Il faut l'expliquer.
20:30 Eh bien, ça veut dire qu'on sait qu'il faudra faire
20:32 à peu près 2 ou 3 kilomètres.
20:34 Et le médecin du dimanche que vous appelez,
20:36 si vous lui donnez le numéro 2000,
20:37 il ne va pas être pendant 2 kilomètres à chercher un numéro.
20:40 Il sait qu'il faut qu'il fasse 2 kilomètres.
20:41 Puis, naturellement, comment on fait au téléphone ?
20:43 Vous avez des amis ?
20:44 Oh, tu sais, tu fais 2 kilomètres, c'est la maison à droite.
20:47 On fait du métrics sans le savoir.
20:49 - Oui, c'est vrai.
20:50 - Jean-François Farin, quel est le rôle des conseils municipaux
20:52 qui êtes président de l'association des maires ruraux de Saône-et-Loire ?
20:55 En une minute.
20:56 - Alors, il y a la concertation, on en a parlé.
20:59 Et ensuite, on fait fabriquer des plaques de rue
21:05 et des numéros en général.
21:07 Le cas général, c'est que les plaques de rue
21:10 avec les noms de voies sont prises en charge
21:13 par les municipalités.
21:15 Et puis, les numéros dans la rue,
21:19 parfois, ils sont assumés par les habitants eux-mêmes,
21:23 parfois, afin que ça soit homogène,
21:25 c'est la municipalité qui achète aussi
21:28 les petites plaques de numéros.
21:30 Et en ce moment, dans ma commune,
21:32 ce sont les conseillers municipaux
21:34 qui sont allés faire du porte-à-porte
21:36 et attribuer, donner, remettre en main propre
21:40 à chacun le numéro, en lui expliquant aux citoyens
21:45 que ça serait bien qu'ils l'appliquent
21:48 sur leur maison le plus rapidement possible.
21:51 - Allez, vous ne bougez pas, on fait une petite pause,
21:53 on revient dans quelques instants avec la suite
21:55 de cette émission.
21:56 - On cherche le bon numéro, là.
21:57 - Oui, et le bon nom, surtout, et dans le bon village.
22:00 On en parle dans un instant, à tout de suite.
22:02 Vous faites peut-être partie de tous ces Français
22:04 qui vont devoir changer d'adresse, de numéro.
22:07 Peut-être que vous avez opéré quelques réunions
22:10 avec la commune, avec votre maire,
22:14 en disant est-ce que finalement on garde
22:16 cette adresse, pas cette adresse ?
22:17 Vous avez peut-être voté, en tout cas,
22:19 on en parle aujourd'hui.
22:20 - Si il faut rebaptiser la rue, vous êtes un peu mégalophe,
22:21 vous ne pouvez pas la rebaptiser à mon nom, par exemple.
22:23 Ça ne doit pas être entendu.
22:24 - Au mien, j'allais vous le proposer,
22:26 mais bon, après, vous faites comme vous voulez.
22:28 Si vous voulez que ce soit une commune qui rayonne,
22:30 mettez plutôt Cécile de Manibus
22:31 que plutôt que Philippe Bilger ou David.
22:33 - Oui, c'est clair.
22:34 - Une fille qui est sympa.
22:36 Sur le point, Benoît Coupchou,
22:39 parce que ces adresses qui vont être conformes
22:42 à un annuaire, enfin à un commun,
22:45 comment ça va s'organiser ?
22:48 Parce qu'il va falloir le déployer, ça.
22:51 - Alors, il est en cours.
22:52 Aujourd'hui, la base de Reste National
22:54 est animée par trois acteurs principaux.
22:56 L'IGN, l'Institut de Géographie Nationale,
22:59 vous avez la DINUM,
23:01 qui est la direction interministérielle
23:04 de tout ce qui est autour du numérique,
23:05 et puis vous avez un animateur qui est la NCT,
23:08 l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires.
23:10 Donc, ces trois acteurs, ces trois animateurs,
23:13 ont créé un outil à destination des communes
23:16 qui s'appelle "Mes Adresses"
23:18 et qui permet aux communes, gratuitement,
23:21 de pouvoir travailler et remonter
23:23 cette fameuse base au niveau national.
23:27 Et donc, dans l'animation qui est menée,
23:31 vous avez tous les outils nécessaires.
23:33 Vous avez des guides, vous avez les bonnes pratiques, etc.
23:36 qui sont vraiment très bien faites
23:37 et l'outil est très simple d'utilisation.
23:39 La difficulté que vont trouver certaines communes,
23:44 c'est effectivement, peut-être,
23:46 le manque de connaissance, je dirais,
23:50 sur le fond, les fondamentaux, un peu, de l'adressage.
23:53 Pourquoi ? Parce qu'il y a des techniques
23:54 pour adresser des lieux dits,
23:55 il y a des techniques pour adresser des rues,
23:57 pour découper des territoires, etc.
24:00 Mais sur le fond, les outils sont déjà disponibles
24:02 et très efficaces.
24:03 D'ailleurs, si ce n'était pas le cas,
24:05 on n'aurait pas déjà, aujourd'hui,
24:06 sur les 25 millions d'adresses existantes en France,
24:08 plus de 16 millions qui sont déjà remontées
24:10 en base d'adresse locale.
24:12 C'est-à-dire que les communes ont pris la main
24:13 sur leur adressage.
24:14 - Oui, mais j'imagine que c'est le plus facile
24:16 qui a été fait jusqu'à présent.
24:17 - Alors, c'est le plus facile.
24:19 Après, le vrai travail de fond
24:21 que va être amené à faire les communes,
24:23 c'est de certifier une adresse.
24:25 C'est-à-dire, j'ai vérifié que l'adresse existe,
24:27 j'ai vérifié sa géolocalisation,
24:29 et on va retrouver dans la base d'adresse nationale
24:31 la géolocalisation du point adresse,
24:33 qu'on va pouvoir d'ailleurs copier et mettre
24:35 dans n'importe quel outil, Google, Waze, etc.
24:38 et il va vous amener directement au point.
24:40 Dans la base d'adresse nationale,
24:42 vous allez pouvoir retrouver l'adresse postale exacte,
24:44 c'est-à-dire le code postal et le nom de votre commune.
24:47 Dans certaines communes fusionnées,
24:48 on avait parfois deux codes postaux.
24:50 Donc, voyez, cette approche-là,
24:52 c'est vraiment un outil qui est prévu pour tout le monde,
24:55 qui est baseadressenational.gouv
24:57 et qui permet justement de répondre à tous les besoins,
25:00 quel que soit le besoin.
25:01 - Éric Brocardy, vous êtes porte-parole
25:03 de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers.
25:05 Est-ce que vous, les pompiers, la bonne méthode,
25:07 qui c'est un peu technique,
25:08 vous avez des coordonnées degrés nord, degrés est,
25:11 où il y a un peu de degrés ouest en France,
25:13 en Bretagne, pour le Méridien de Greenwich,
25:15 ce ne serait pas d'avoir ça dans tous les camions de pompiers,
25:17 ce serait finalement très simple ?
25:19 - En fait, tout est simple.
25:21 À partir du moment où tout le monde parle le même langage,
25:23 et à partir de là, vous pouvez vous repérer.
25:25 Là, aujourd'hui, c'est vrai qu'on essaie de simplifier
25:28 notre base commune d'adresses,
25:30 et donc forcément, c'est de pouvoir simplifier
25:32 pour tous les opérateurs.
25:34 Vous savez, quand on part sur une intervention,
25:35 on a besoin d'EDF,
25:36 on a besoin de nos collègues de la gendarmerie
25:38 ou de la police nationale,
25:39 on a besoin de nos collègues du SAMU.
25:41 Si tout le monde part avec la même adresse,
25:42 c'est quand même mieux,
25:43 surtout avec la même appellation.
25:45 Aujourd'hui, je pense que le sujet très clair,
25:48 c'est d'uniformiser l'ensemble du territoire
25:51 sur la cohérence de la dénomination des rues et des numéros.
25:56 C'est extrêmement important pour nous,
25:57 parce qu'il en va de la vie derrière des personnes
25:59 et de la sécurité et de la protection des biens.
26:01 Donc, il est évident que c'est incontournable aujourd'hui.
26:04 Ce que je précise,
26:05 c'est qu'on doit parler aussi des appellations historiques,
26:09 parce que pour nous, c'est extrêmement important.
26:10 Vous savez, les personnes vulnérables,
26:12 on les a souvent au téléphone,
26:13 et qu'ils nous appellent en disant
26:14 "Je suis dans le petit village du Haut-Pays-Niçois",
26:17 parce que c'est là où vous en suivez d'origine,
26:18 ou du Haut-Pays-Mentonné.
26:20 Et forcément, ils nous donnent parfois des noms de rues
26:22 qui n'existent même pas,
26:23 parce que c'est historique chez eux
26:25 de partir sur la rue de la Maison Volénaire.
26:28 Donc forcément, il est évident que la loi
26:31 va mettre quand même l'accent
26:32 sur la reprise des appellations historiques,
26:34 parce qu'on y est attaché aussi, nous, en tant que sapeurs-pompiers.
26:37 Ça permet aussi de transmettre l'héritage
26:39 de tout ce qui s'est transformé
26:41 dans le paysage territorial que l'on défend.
26:44 Et donc forcément, ces alias vont pouvoir être
26:47 accolés à la réalité, on va dire, du terrain
26:49 qui va être nouvellement nommé par rapport au niveau de la rue,
26:51 ce qui ne va pas perturber le requérant
26:54 face à une demande de secours.
26:55 Donc ça, c'est extrêmement opponentant aussi de le souligner.
26:57 Les noms historiques, les alias,
26:59 vont être adossés justement aux nouvelles appellations.
27:02 Et ça, c'est important de le préciser,
27:04 parce que vous savez que nous,
27:05 parfois, on part aussi sur des adresses
27:07 qui sont adoubées tout simplement d'une traduction,
27:10 ou tout simplement qui sont dites dans le patois du coin.
27:12 Donc forcément, il est de ce fait-là
27:14 de nous donner le plus de paramètres possibles
27:16 et de ne pas les perdre d'oreille ou de vue
27:19 pour une intervention de sapeurs-pompiers.
27:21 - Monsieur le maire, j'avais envie de vous poser une question,
27:24 puisque la commune, elle évolue, forcément, elle change.
27:27 Il y a des maisons qui disparaissent,
27:29 ou qui sont parfois coupées en deux,
27:31 et chacun d'une adresse, ça devient deux adresses différentes.
27:35 Donc ça veut dire qu'à un moment donné,
27:37 même si on efface aujourd'hui le bis, le terre,
27:40 il reviendra d'une manière ou d'une autre.
27:43 Et ça va de nouveau décaler.
27:45 Puisque la ville bouge.
27:48 - Oui, alors là, on vient effectivement d'évoquer
27:51 une grande opération qui s'est déroulée
27:53 sur les deux dernières années,
27:55 qui a consisté pour toutes les communes
27:57 de moins de 2000 habitants
27:59 de mettre en place une dénomination des rues.
28:02 Mais on va dire que c'est un travail qui va continuer,
28:06 parce qu'effectivement, vous pouvez avoir
28:08 une maison qui est détruite ou qui disparaît,
28:11 une autre qui se construit.
28:13 Vous avez aussi des nouveaux lotissements qui apparaissent,
28:16 l'habitat évolue.
28:18 Donc je pense que maintenant,
28:20 toutes les communes s'y sont mises,
28:23 toutes les communes ont procédé
28:25 à la dénomination de leurs rues.
28:27 Et puis maintenant, il va y avoir de l'entretien,
28:30 de la mise à jour, le cas que vous citez,
28:32 un 5 terres qui disparaît,
28:34 et puis des nouvelles adresses
28:36 qui apparaîtront avec la construction
28:38 de nouveaux logements.
28:39 Mais bon, là, je dirais que maintenant,
28:41 les rues s'y sont appropriées.
28:44 Le postier que vous interrogez nous l'a expliqué.
28:49 C'était une obligation, tout le monde s'y est mis,
28:51 et donc les mises à jour se feront en permanence.
28:56 - Benoît Couchot, est-ce qu'il y a d'autres moments
28:58 dans l'histoire où on a rebaptisé massivement les rues ?
29:01 Moi, j'ai un parallèle historique,
29:03 quand l'Alsace-Moselle s'est redevenue française en 1919,
29:06 et évidemment, en 1945,
29:08 quand on a rebaptisé pas mal de rues,
29:10 pris des noms de gens infréquentables,
29:12 il y a eu d'autres moments dans l'histoire comme ça ?
29:14 - Non, c'est les principales périodes,
29:16 c'est tout de suite après-guerre, effectivement.
29:18 Aujourd'hui, vous avez à peu près 3900 voies
29:20 qui portent le nom du général de Gaulle.
29:22 Alors voies, places, quarts, etc.
29:24 - Avenue, boulevard, oui.
29:26 - C'est le premier toponyme, je dirais,
29:28 qu'on va retrouver sur le territoire.
29:30 Mais au niveau de la rue, par exemple,
29:32 si on regarde juste sur le type de voie à rue,
29:35 c'est Pasteur.
29:37 - Ah oui ?
29:38 - Pasteur, qui lui, avec 2000 et quelques voies en France,
29:41 porte le plus de noms de voies.
29:44 Donc vous voyez, c'est bien en fonction de l'histoire,
29:47 on va trouver les inventeurs, on va trouver les grands musiciens,
29:50 les musiciens, on les retrouvera plutôt dans les squares.
29:52 Donc vous voyez, il y a une culture, je dirais,
29:54 de l'adresse qui est un peu organisée comme ça,
29:57 mais effectivement, le premier grand mouvement,
29:59 c'est tout de suite après-guerre.
30:01 - La différence justement entre ces noms,
30:04 en tout cas de routes,
30:06 la différence entre une route, une avenue, une rue,
30:09 une impasse, on sait à peu près,
30:11 mais c'est quoi les caractéristiques ?
30:13 - Oui, déjà la différence entre une avenue et un boulevard,
30:15 parce que c'est une grande rue,
30:16 moi je n'ai jamais fait la différence en ce qui me concerne,
30:18 alors expliquez-nous messieurs.
30:20 - Alors l'avenue en général, elle est bordée d'arbres,
30:23 le boulevard effectivement, c'est une grande voie,
30:25 une impasse, c'est quelque chose qui est bouchée à un moment donné,
30:29 et cette notion de type de voie est importante.
30:33 Vous mettez un parc d'activité sur une zone industrielle,
30:37 si vous donnez une impasse à une rue,
30:39 enfin vous voyez, vous donnez le nom d'une rue alors que c'est une impasse,
30:42 ça veut dire que vous avez des camions qui vont s'engager dans cette voie-là,
30:45 sans savoir pour autant qu'il n'y a peut-être pas de surface de retournement.
30:48 Donc le type de voie est très important.
30:51 Une calade, c'est une toute petite voie,
30:53 on va retrouver ça dans le Midi de la France.
30:55 Donc il y a des définitions pour chaque mot.
30:58 D'ailleurs on est en train de conduire avec la Commission nationale,
31:03 le CNIJ, la Coalition... Pardon ?
31:05 - De l'Information et des Libertés.
31:07 - La CNIJ, la CNIJ.
31:09 - Ah la CNIJ, pardon.
31:10 - Commission Nationale d'Information Géolocalisée,
31:12 on est en train de conduire justement un travail
31:14 pour préciser un peu tous ces vocabulaires, tous ces mots, etc.,
31:18 et préciser un peu tous les niveaux d'adresse.
31:20 Il va de soi que la majorité d'utilisation de l'adresse,
31:24 le numéro, le type de voie, le nom de la voie,
31:26 éventuellement le complément d'adresse qui est le lieu dit,
31:29 qui vient peut-être parfois en première lecture,
31:32 le code postal, je rappelle le code postal,
31:34 c'est une table privée qui appartient à la Poste,
31:36 créée en 72, ça a tellement bien marché
31:38 que ça fait partie de l'entité de la Commune.
31:40 - Bien sûr, bien sûr.
31:41 - Quand vous donnez le nom d'une Commune,
31:43 vous donnez toujours son code postal, et ça génère.
31:45 Donc tous ces points-là, on va les retrouver dans la base d'adresse nationale.
31:48 La Commune déléguée, on va la retrouver dans la base d'adresse nationale.
31:51 Donc le fondamental géré de l'adresse,
31:53 on la retrouve à ce niveau-là, avec forcément la géolocation, etc.
31:57 Derrière, il y a d'autres besoins,
31:59 il y a des besoins de niveau.
32:01 Quand vous êtes dans un bâtiment HLM,
32:03 vous avez la cave, vous avez le premier étage, le deuxième étage.
32:06 Donc ça, certains utilisateurs de l'adresse
32:08 vont avoir besoin d'une précision plus importante.
32:11 Puis vous avez des points-adresses,
32:13 l'adresse doit répondre à plusieurs besoins.
32:15 Vous avez des points-adresses qui vont répondre
32:17 à une approche, je dirais, économique, touristique.
32:20 Vous voyez, un parking.
32:22 Par exemple, Laval. Vous avez la place des Acacias.
32:25 Il n'y a pas de bâtiment au milieu de la place,
32:27 mais c'est la place où il y a le marché.
32:29 On ne la retrouve pas dans la base d'adresse nationale aujourd'hui.
32:31 Il va falloir la mettre.
32:32 - Ah bah oui, parce qu'il n'y a pas d'habitation.
32:34 - Parce qu'il n'y a pas d'habitation.
32:36 Vous voyez, il y a toute une approche qui a à se mettre en place.
32:38 - Ça va être compliqué.
32:40 J'imagine, Éric Brocardi, que le fait de savoir
32:43 que c'est la taille de la rue ou de l'impasse
32:46 ou du boulevard ou de l'avenue a une importance capitale aussi pour vous,
32:50 surtout dans le cadre d'un incendie
32:52 où vous avez besoin de venir avec des camions et autre matériel.
32:56 - Et surtout, vous les pompiers, vous savez, par exemple,
32:58 vous avez eu un incendie aux 7 rues du Général de Gaulle,
33:01 vous savez que c'est une maison ou un immeuble de 7 étages, par exemple ?
33:04 - En fait, on a... Alors, par chance, heureusement,
33:07 mais ça se fait de moins en moins par défaut de temps,
33:09 parce qu'on a le nombre d'interventions qui explose,
33:12 mais parfois, on faisait des reconnaissances de secteur.
33:14 C'est toujours dans le cas des missions des sapeurs-pompiers
33:17 où parfois, on va directement sur le terrain.
33:19 On fait des tournées, tout simplement, mais...
33:21 - D'anticipation, c'est ça ?
33:22 - C'est de plus en plus rare.
33:23 - Oui ? - Oui, c'est de plus en plus rare,
33:24 parce qu'on n'a plus le temps, on n'a plus forcément, parfois,
33:26 les effectifs nécessaires pour le faire.
33:28 On compte aussi, parfois, vous allez rigoler,
33:30 mais sur la tournée des calendriers,
33:31 où c'est le seul moment où les sapeurs-pompiers cadrillent le terrain
33:34 et puis repèrent aussi les évolutions des bâtiments
33:37 et forcément l'évolution des rues aussi.
33:39 Mais dès lors qu'on va se retrouver sur un plan très bien clarifié
33:45 par nos géomaticiens des services départementaux d'incendie de secours,
33:48 on va avoir des données qui vont être directement rattachées
33:51 à la feuille de départ.
33:53 Ce qu'on appelle une feuille de départ,
33:54 c'est tout simplement le ticket de départ aussi,
33:57 qu'on surnomme aussi.
33:58 C'est le document qui vous permet, au niveau d'une intervention,
34:01 de pouvoir déjà vous donner une image de ce qu'il va en être,
34:04 si c'est un R+7, R+6, R+4.
34:06 Effectivement, parfois, on a la rue du Général de Gaulle,
34:09 qui n'est pas du tout une petite rue,
34:11 mais parfois une grande avenue haute-cible aussi.
34:13 Donc, il y a parfois des incohérences de gabarits en fonction.
34:16 Et là-dessus, on est très, très, très méfiant aussi.
34:19 On ne se laisse pas forcément avoir par un nom de rue
34:22 qui voudrait être une avenue et qui, au final,
34:25 ne permet même pas de faire passer un camion incendie.
34:28 Donc, effectivement, ça conditionne le volume des engins engagés.
34:32 Dès qu'on peut faire des reconnaissances de secteur, on le fait.
34:35 Les manœuvres que parfois on voit les sapins pompiers manœuvrer en survil,
34:38 c'est aussi pour tester les gabarits des engins,
34:41 mieux connaître les bâtiments.
34:42 Tout ça, ce sont des exercices qui sont extrêmement importants,
34:45 mais je le disais tout à l'heure, qui se font de plus en plus rares,
34:47 parce qu'il nous faut de la disponibilité,
34:49 parce qu'il nous faut aussi moins du temps d'attente dans les urgences.
34:52 Donc, on ne va pas refaire aujourd'hui le film,
34:54 mais aujourd'hui, nous sommes contraints par rapport à de nombre d'interventions,
34:57 à flux tendu, d'être moins qualifiés sur le sujet des reconnaissances
35:02 et d'être moins portés là-dessus.
35:03 En tout cas, merci beaucoup, Éric Brocardi,
35:05 d'avoir été avec nous, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers.
35:08 Merci aussi, Jean-François Faron,
35:10 qui d'avoir été avec nous, président de l'Association des maires ruraux
35:13 de Saône-et-Loire et maire de Blanaux.
35:15 Ancien responsable régional de La Poste.
35:17 Merci d'avoir partagé ce moment avec nous.
35:19 On va garder Benoît à Coupeschoux.
35:21 Et dans un instant, un autre maire,
35:23 Olivier Lecompte sera avec nous, le nouveau maire de Passefens-sur-Léon,
35:27 qui est maire depuis récemment.
35:29 Il s'est passé un petit truc, on vous en parle dans un instant.
35:31 À tout de suite.
35:32 Et les vrais voix responsables jusqu'à 20h,
35:34 on parle de cette loi, la 3DS,
35:37 qui va renommer en tout cas,
35:39 permettre à plus de 2 millions de Français
35:43 aujourd'hui de changer d'adresse.
35:45 Et la dénomination des lieux dits
35:47 peut parfois devenir très sensible dans une commune,
35:49 par exemple, celle du Maine-et-Loire.
35:51 La question de l'adressage a fait même imploser le Conseil municipal.
35:55 On va en parler avec Olivier Lecompte,
35:57 qui est avec nous, le nouveau maire de Passefens-sur-Léon.
36:01 Bonsoir, merci d'être avec nous, monsieur le maire.
36:06 Cette histoire incroyable, finalement, de l'adressage,
36:09 qui a créé un espèce de schisme chez vous ?
36:13 - Ah oui, en effet.
36:15 Donc c'est Passefens-sur-Léon, exactement,
36:17 au sud de Langeau, au bord du Léon,
36:19 région viticole de Langeau.
36:22 - Donc c'est l'endroivage que le coteau du Léon ?
36:24 - Oui, je suis moi-même producteur au château de Passefens,
36:28 le château de la commune, vous voyez.
36:30 Et voilà, moi je suis maire depuis peu,
36:33 mais j'étais conseiller municipal depuis longtemps, depuis 25 ans.
36:37 Et avec l'ancienne équipe et l'ancien maire, en effet,
36:40 nous avons dû nous mettre à la page avec le réadressage,
36:45 entamé avec les services de la Poste en 1922,
36:48 et même un peu précédemment, d'ailleurs, au niveau de l'ingénierie.
36:53 Et au moment de la pose des panneaux,
36:55 des nouveaux noms de rue et des nouveaux numéros des maisons,
36:58 avec le fameux système métrique,
37:02 on a vu ce même jour-là disparaître une douzaine de panneaux de biodivis.
37:07 Et c'est là que ça s'est un peu gâté,
37:10 que lors de la pose, il y a eu peut-être...
37:12 Alors on n'a jamais su s'il y a eu trop d'initiatives
37:15 de prise par les services de l'agglomération et notre cantonnier municipal,
37:20 ou si c'était décidé dès le départ.
37:22 C'est une chose qui n'est toujours pas tranchée.
37:24 En fin de compte, la conséquence, c'est que certains habitants
37:27 se sont érigés contre cette suppression,
37:29 et perdant leur identité, perdant leur histoire et tout,
37:34 ont réclamé auprès du conseil municipal dont je faisais partie
37:37 et auprès de l'ancien maire,
37:39 une révision et une correction des erreurs effectuées.
37:43 Et là, évidemment, nous on pensait que ce n'était pas grand-chose,
37:48 au niveau du conseil, mais notre maire est restée arc-boutée
37:51 sur le fait qu'on avait validé la délibération
37:54 et qu'il était hors question de revenir en arrière.
37:57 Et on lui a demandé pendant des mois et des mois,
38:00 neuf mois exactement, et puis au mois de juin dernier,
38:03 on a tous démissionné pour reprendre la main sur les décisions
38:11 et remettre dans un futur conseil municipal
38:15 ce sujet à l'ordre du jour et pouvoir le corriger.
38:19 C'est si important que ça, les lieux dits, a priori, pour les habitants, oui ?
38:23 C'est votre histoire, en fait.
38:25 Il faut penser que si, si vous voulez,
38:27 parce que voilà, nous on a différents lieux dits,
38:30 on a un village, un bourg, et puis des petits villages,
38:35 ce qu'on appelle des villages, c'est des petits hameaux,
38:37 qui sont tous décrits ou nommés avec différents lieux dits,
38:42 des fois un seul, des fois deux ou trois,
38:44 parce que ça s'étale un peu sur une route,
38:46 donc il y en a plusieurs.
38:48 C'était souvent le nom des fermes, tout simplement,
38:51 ou de groupes de maisons avec plusieurs habitants
38:54 qui partageaient des fois le lieu dit dans leur adresse.
38:57 Il est vrai qu'il fallait peut-être préciser tout ça,
38:59 parce que les habitudes précédentes,
39:04 avec justement, on en a parlé précédemment,
39:06 les services de sécurité ou les postiers qui ne bougeaient pas,
39:09 le cantonnier qui connaissait tout le monde et tout,
39:11 maintenant c'est un peu du passé, ça,
39:13 et il était important de refaire le réadressage,
39:16 et d'ailleurs nous n'avons jamais rien eu
39:18 contre le réadressage lui-même.
39:20 C'est sur son exécution,
39:22 il n'était pas du tout envisagé, du moins par le monde,
39:26 que les lieux dits disparaissent.
39:28 Et on y est fort attaché,
39:30 autrement il n'y aurait pas eu tous ces bouleversements
39:34 qu'il y a pu avoir sur notre petite commune
39:36 de passer avant sur les lieux.
39:38 - Vous avez eu d'autres cas comme ça, dont vous avez entendu parler,
39:40 Benoît Coupchou, de villages qui se retrouvent
39:42 un peu comme Don Camillo et Pépone,
39:45 ça fait penser un peu à ça, mais pas pour les mêmes raisons.
39:47 - Oui, c'est arrivé dans plusieurs régions de France.
39:50 C'est vrai que le lieu dit porte sens,
39:54 même du point de vue économique,
39:56 vous êtes dans une région viticole,
39:58 vous pouvez parfois retrouver le nom du lieu dit sur l'étiquette.
40:00 - C'est vrai, exactement.
40:02 - Donc on voit bien qu'il y a un impact économique,
40:04 touristique je le disais tout à l'heure, mais économique aussi.
40:06 Et donc cette notion de lieu dit est importante,
40:09 c'est pour ça d'ailleurs que le législateur
40:11 l'a mis dans son texte de loi.
40:13 C'est aussi pour ça qu'on le retrouve dans le décret d'application.
40:15 Le conseil municipal a autorité sur le nom des voies,
40:19 même les voies privées ouvertes à la circulation publique,
40:22 là c'est des raisons de police je dirais locales,
40:25 et des lieux dits.
40:27 Et donc c'est pour ça qu'au niveau de la base adresse locale
40:30 et la base adresse nationale, désormais,
40:32 on peut à la fois avoir une numérotation sur une voie,
40:35 cette voie peut traverser plusieurs lieux dits,
40:37 on va numéroter la voie,
40:39 et on va rattacher chaque point du lieu dit à sa voie.
40:44 Vous voyez, à la voie, et on va bien garder l'histoire.
40:46 Ce qui fait qu'on va pouvoir aussi intégrer des numéros
40:49 entre deux lieux dits.
40:51 Sinon on va générer un dysfonctionnement là aussi.
40:54 Vous voyez, si par exemple j'ai un élevage de volaille
40:58 entre deux lieux dits, il faut bien que je lui donne une adresse aussi.
41:01 - Absolument.
41:02 - Entre les deux lieux dits.
41:04 - Entre les deux lieux dits, mais ça devient compliqué.
41:07 Donc c'est là la force de la base adresse locale
41:10 et de la reprise en main par les élus de leur adressage,
41:14 c'est qu'ils ont la possibilité de rattacher le lieu dit
41:17 sur quelque chose qui est normé et qui permet d'être trouvé
41:21 soit sous le nom du lieu dit, soit sous le nom de la voie.
41:24 - M. Le Maire, par exemple, si on revenait un peu sur l'étymologie
41:28 d'un lieu dit chez vous,
41:30 racontez-nous l'histoire d'un lieu dit
41:33 pour qu'on comprenne bien la puissance historique peut-être.
41:37 - Alors vous voyez, le Gainschraud, qui est un lieu dit,
41:40 si vous cherchez sur Ouest, vous n'en trouvez qu'un seul en France.
41:43 Il est sur notre commune.
41:44 Vous avez des lieux dits qui ont été dupliqués,
41:46 vous les trouvez le même nom répété sur une région,
41:49 voire sur plusieurs régions, comme la Maisonneuve,
41:52 des choses comme ça qui sont très, très, comment dire...
41:56 - Usités, utilisées.
41:57 - Vous avez des lieux dits comme le Gainschraud,
42:00 c'est une ancienne salle de danse, où on allait cacher.
42:04 Et donc ça, c'était un petit groupe de trois maisons,
42:07 et là les habitants, ils sont deux habitants,
42:09 maintenant ils font partie du conseil municipal,
42:11 car je leur ai demandé, suite à notre démission collective,
42:14 il y avait certaines personnes évidemment qui ne sont pas revenues,
42:17 je leur ai demandé de s'impliquer aussi dans la nouvelle administration communale,
42:21 et eux, ils avaient vraiment un lieu où ils disent,
42:25 "Bah nous on ne va pas chez les Bonneaux, c'est leur nom de famille,
42:28 on va au Gainschraud, au Gainschraud on est sûr de trouver les Bonneaux."
42:31 Ils sont là depuis plusieurs générations, vous voyez.
42:33 Et donc c'est comme ça qu'ils le définissent eux-mêmes, vous voyez,
42:36 donc c'est important.
42:37 Vous voyez, nous on avait, à Passavant,
42:39 quand il y a eu, là on parle de la loi sur le réadressage,
42:43 mais il y a eu aussi la loi NOTRe, on m'en est loin, il y a quelques années.
42:46 Bon, nous on n'a pas voulu continuer dans une intercommunalité
42:50 transformée en commune nouvelle,
42:52 parce que Passavant-sur-Lyon, c'est un vrai lieu historique,
42:55 le château, il a plus de 1000 ans,
42:57 avant c'était le chef lieu de canton,
42:59 toutes les communes autour s'appelaient sous Passavant, vous voyez.
43:03 Et quand il a été question,
43:05 on a travaillé en intercommunalité pendant pas mal d'années,
43:07 et quand il a été question de fondre cette intercommunalité
43:12 en une commune nouvelle, nous on le dit,
43:14 ah non, non, non, nous on est 128,
43:16 mais on reste avec notre gestion communale,
43:19 tant qu'il y a assez de monde pour créer une équipe municipale,
43:24 parce que c'est la seule condition,
43:26 eh bien on ne s'intégrera pas,
43:28 on restera dans notre gestion autonome,
43:31 avec, en ayant, on est loin de tout,
43:34 donc même sur une intercommunalité, on est à 15 km du bourg principal,
43:38 on avait toujours peur d'être complètement oubliés,
43:41 si on ne s'occupait pas nous-mêmes de nos affaires,
43:44 et on a vraiment une commune historique,
43:46 donc on est attaché, comme pour les lieux dits,
43:48 ou comme pour le nom du village, c'est notre identité.
43:51 - Eh bien merci mille fois monsieur le maire,
43:53 Olivier Lecomte était avec nous,
43:55 le nouveau maire de cette jolie commune, Passavant-sur-Lyon,
43:59 merci beaucoup de nous avoir raconté ces histoires,
44:02 et vous aussi Benoît Coups, puisque c'est passionnant de vous écouter,
44:05 spécialiste des questions d'adressage,
44:07 ancien postier reconvertu dans ce Conseil aux collectivités territoriales,
44:11 sur ce sujet de l'adressage passionnant,
44:14 merci mille fois d'avoir été avec nous.

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