• il y a 10 mois
Retrouvez "Lévy sans interdit" avec Élisabeth Lévy tous les matins du lundi au jeudi

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##LEVY_SANS_INTERDIT-2024-02-21##

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News
Transcription
00:00 - Le coup de radio, il est 8h13, vous le savez, c'est l'heure de retrouver Elisabeth Lévy, bonjour !
00:04 - Bonjour Benjamin, bonjour à tous !
00:05 - Lévy sans interdit. Ce matin, vous souhaitez nous parler d'une conférence de presse,
00:10 celle qu'a tenue Christophe Deloyer, le secrétaire général de Reporters sans frontières.
00:14 - Oui, écoutez un peu d'abord.
00:16 - Notre travail, c'est de promouvoir la liberté, l'indépendance et le pluralisme du journalisme partout dans le monde.
00:23 On ne juge personne pour ses opinions politiques et au contraire,
00:25 on défend la possibilité pour chacun de pouvoir exprimer son opinion.
00:29 On est voltairien et disons-le, si n'importe quelle opinion,
00:34 et y compris bien sûr celles qui sont sur CNews, ne pouvaient pas trouver leur place à la télévision,
00:39 on serait là. On serait là, y compris pour défendre CNews.
00:42 - Oui, alors moi, pardon, ces voltairiens, si vous voulez, qui ne partagent pas certaines idées
00:47 et se battent pour qu'on ne puisse pas les exprimer, franchement, je trouve ça presque drôle.
00:53 Alors je rappelle, pour ceux qui ont raté un peu le feuilleton, saisis par Reporters sans frontières,
01:00 le Conseil d'État a sommé l'arcomme de placer CNews sous surveillance,
01:04 en comptabilisant un peu tout le monde. On reviendra, on verra comment, ce que ça donne.
01:09 Alors je précise, pour part honnêteté, que j'interviens régulièrement sur cette chaîne,
01:14 ce qui n'interdit absolument pas de la critiquer,
01:17 mais voilà, une ONG qui oeuvre à la liberté de la presse, prétend défendre le pluralisme,
01:22 en exigeant le recadrage d'un média et plus si affinité.
01:26 Et pourtant d'ailleurs, avant que le Conseil d'État semble édicter, disons,
01:31 une nouvelle interprétation de la loi et de nouvelles règles avec cette décision,
01:35 eh bien l'arcomme estimait que la chaîne info de Boloré, de Vincent Boloré, satisfaisait à ses obligations.
01:42 Alors contrairement à ce que dit Christophe Deloire, là, pardon,
01:45 sa requête ne vise évidemment que CNews, qui est cité dix fois dedans,
01:50 et il l'accuse d'ailleurs carrément de tricherie.
01:52 Et cette requête est fondée en plus sur un rapport franchement misérable,
01:56 fait en regardant la chaîne deux semaines il y a deux ans,
02:00 et d'ailleurs je vous renvoie à l'émission de Valérie Expert et Gilles Gansman avec François Jost.
02:06 - Bah oui, à retrouver effectivement sur sudradio.fr.
02:09 Donc si je vous suis bien, Elisabeth, ça veut dire que pour vous CNews est irréprochable ?
02:13 - Mais évidemment pas ! Et d'abord c'est tout à fait sain que les médias soient critiqués,
02:18 et aucun média n'est irréprochable franchement.
02:21 Mais ce qu'on reproche, parce que c'est vivant un média, donc la vie n'est pas irréprochable,
02:26 mais ce qu'on reproche à CNews c'est d'avoir une ligne éditoriale,
02:28 notamment dans le choix de ses sujets.
02:30 D'ailleurs François Jost dans son rapport note que ce ne sont pas les mêmes que ceux de BFM,
02:35 comme si c'était en soi un problème.
02:38 Bon, évidemment, donc tous les médias ont une ligne éditoriale, plus ou moins affirmée,
02:43 mais pour RSF on dirait qu'un média qui est progressiste et de gauche c'est naturel,
02:48 parce que là ce ne sont pas des opinions, ce sont des vérités,
02:51 et évidemment ce n'est pas vrai dans l'autre sens.
02:54 Or, moi je crois que tout le monde devrait se réjouir de toute sensibilité qu'il y ait aujourd'hui
03:00 aux plusieurs médias de sensibilité conservatrice.
03:03 Voilà, ça n'est pas grave, au contraire c'est très bien.
03:07 Alors on aurait pu avoir un beau débat sur ce qu'est le pluralisme,
03:11 parce que évidemment ce n'est pas 5 minutes pour Hitler, 5 minutes pour les Juifs,
03:14 c'est l'affrontement des idées à la loyale, la discorde civilisée,
03:18 ce que nous essayons de faire avec Françoise,
03:20 l'esprit des Lumières plutôt que l'esprit de censure.
03:24 En tout cas, ce n'est pas au juge ni à un reporter sans frontières
03:27 de distinguer entre les opinions acceptables et celles qui ne le sont pas.
03:31 Christophe Deloire, dont l'association vit par ailleurs grâce à nos impôts,
03:35 n'a absolument aucune légitimité pour distribuer des brevets de bon journalisme.
03:40 Nous avons, et c'est normal, un régulateur, un gendarme des médias,
03:44 c'est là comme nous n'avons pas besoin d'un flic des médias.
03:47 - Merci beaucoup Elisabeth Névy.
03:49 Et Françoise de Goy nous a rejoint, ça vous fait réagir ?
03:54 - Oui, ça me fait réagir, je voudrais juste dire,
03:57 CNews assume une ligne éditoriale,
04:00 ce qui me gêne dans la réaction de CNews depuis quelques jours,
04:03 c'est une réaction de vierges outragées sur le pluralisme.
04:06 La vérité c'est que CNews a choisi une ligne éditoriale,
04:10 c'est le débat entre toutes les nuances de droite,
04:13 droite radicale et d'extrême droite, c'est ce débat là.
04:16 D'autres télés ont choisi le débat entre toutes les nuances du macronisme,
04:21 j'ai envie de dire, en gros, globalement, quand on regarde.
04:24 Voilà, ce que je n'accepte pas moi de CNews,
04:28 c'est qu'ils n'acceptent pas l'idée qu'on dise qu'ils ont choisi cette ligne là.
04:33 C'est leur ligne, du matin au soir et du soir au matin,
04:35 c'est leur choix, c'est leur décision d'audience.
04:39 Et ça, c'est très clair.
04:40 Ensuite, je vais tout à fait dans le sens d'Elisabeth,
04:44 moi je ne suis absolument pas d'accord,
04:46 vous vous rendez compte, si on commence à sonder les cœurs et les reins
04:51 de tous les éditorialistes de France, de tous les animateurs de France,
04:54 ce n'est pas possible la tradition française du journalisme,
04:57 c'est le journalisme d'opinion.
04:59 Ce n'est pas vrai qu'il n'a jamais existé de médias conservateurs dans ce pays,
05:04 Le Figaro est un très grand journal, le Concern d'État...
05:07 Donc je termine en disant que là où je suis d'accord avec Elisabeth et avec plein de gens,
05:13 c'est qu'il est hors de question de, il est hors de question,
05:19 comment dirais-je, de bloquer la moindre liberté d'expression.
05:24 La seule limite, c'est la loi.
05:26 Le jour où ces news dérapent sur des propos antisémites, racistes, tout ce que vous voulez...
05:30 Excusez-moi mais ce n'est pas possible, le débat doit permettre l'échange d'arguments.
05:36 - La question, la question, s'il vous plaît Françoise de Goyes,
05:39 juste vous voulez réagir notamment sur la question...
05:41 - Je voulais réagir sur tout, je vais répondre à Françoise sur tous les points.
05:44 Le premier, je ne veux pas, moi ici, ce n'est pas mon rôle, me lancer dans un plaidoyer pro domo,
05:49 pour ces news, je récuse simplement ce qui a été dit,
05:52 si vous voulez, j'y vais suffisamment où je le regarde pour savoir que ce n'est pas vrai.
05:57 Même s'il y a une sensibilité, si vous voulez, j'ajoute que les gens de gauche refusent,
06:02 parce qu'évidemment ils doivent croire que c'est contagieux,
06:05 beaucoup de gens de gauche refusent d'y aller et après,
06:07 ils dénoncent l'absence de pluralité de mémoire.
06:09 Ce n'est pas mon rôle, c'est aux téléspectateurs, aux auditeurs de se faire une opinion,
06:15 mais je ne crois que cela, c'est faux.
06:18 Maintenant, ce qui m'étonne et ce qui me désole, enfin non, ça ne m'étonne pas,
06:23 si vous voulez, là je ne parle pas de vous Françoise,
06:25 c'est que, il n'y ait pas, si vous voulez, quelles que soient les sensibilités des uns et des autres,
06:32 le bien commun, c'est la liberté.
06:35 Et la liberté d'ailleurs, suppose peut-être un peu une forme de foutoir, pardonnez-moi l'expression, idéologique.
06:40 Moi, j'aime à causeur, si vous voulez, faire s'entrechoquer des idées de gens qui ne sont pas d'accord.
06:48 Et par exemple, je donne des exemples, je regarde en ce moment pour une enquête des chaînes de télévision,
06:53 il y a des sujets, il y a des sujets, par exemple je prends MeToo, si vous voulez,
06:59 sur lesquels il y a mais zéro nuance, zéro contradiction.
07:04 Eh bien moi, j'arrive, si vous voulez, très souvent, et ici d'ailleurs aussi,
07:08 à faire entendre des voix contradictoires.
07:11 Franchement, c'est très compliqué de mesurer le pluralisme, c'est pas droite et gauche, c'est pas ça.
07:17 - C'est ce que disait Françoise, là. - C'est exactement ce que j'ai dit, c'est ce que j'ai dit Elisabeth.
07:20 Moi, je ne veux pas sonder les coeurs et les reins.
07:23 - Alors d'une part ficher les croniers-coeurs d'une certaine manière, et c'est comment on peut savoir, ça dépend du sujet aussi.
07:28 - Moi, par exemple, je suis de gauche éternellement, voilà.
07:30 Par exemple, je suis totalement de gauche, j'ai toujours été à gauche,
07:33 j'ai eu des accords depuis le 7 octobre, radicales et définitifs, je le dis bien,
07:37 avec la France Insoumise qui était jusqu'à présent la principale formation de gauche.
07:41 Comment on me classe ? Je suis devenu, d'un seul coup, j'ai basculé dans le camp des éditorialistes de droite
07:46 parce que je refute totalement les propos et la pensée, pour moi, toxiques de la France Insoumise
07:52 sur le Proche-Orient et sur le sionisme. Vous me classez comment ?
07:56 Ça y est, d'un seul coup, j'ai décidé que... On a décidé que c'est fini, personne n'a le monopole de la gauche.
08:01 Moi, je suis assumé de gauche. Est-ce que pour ça, on doit compter mon temps de parole, par exemple,
08:05 au moment des élections, on a déjà eu ce débat, dans le temps de parole du Parti Socialiste
08:11 ou des Verts ou de la galaxie de gauche ? Mais je ne suis absolument pas d'accord.
08:15 C'est pour ça que je dis que là-dessus, Élisabeth a raison, a profondément raison,
08:20 il est hors de question qu'on ait ce flicage-là. La seule limite franchie par CNews
08:27 ou n'importe quel autre média, ce serait une limite pénale. Pour le reste,
08:31 écoutez, c'est la liberté d'expression, point !
08:34 - Et puis les gens... - Non mais, pardon...
08:36 - Moi, je m'en fous, je ne regarde pas CNews, ça ne m'intéresse pas, mais voilà, c'est mon choix.
08:40 - En fait, ce que je constate, et c'est au-delà de toutes les médias, etc.,
08:44 c'est qu'il y a de plus en plus de gens dans ce pays, y compris des intellectuels.
08:48 Moi, j'ai déjà appelé des intellectuels qui me disaient, en gros, je ne parle pas à la presse bourgeoise,
08:53 je traduis, ils ne le disaient pas comme ça, mais qui disaient,
08:57 oui, Frédéric Lordon, je peux le dire, puisqu'il s'en fait gloire,
09:01 ou Laganerie, si on peut dire un intellectuel qui dit, en gros, qu'il ne parle pas aux gens de droite,
09:07 c'est extraordinaire ! Et on a l'impression aujourd'hui, si vous voulez,
09:11 que cette discorde civilisée, qui est le fondement en réalité de notre démocratie,
09:17 eh bien, plus personne n'en veut, que les gens préfèrent, si vous voulez,
09:21 dans le fond, vivre dans un univers où rien ne va les choquer.
09:25 C'est ce qu'on appelle la micro-agression.
09:27 Attention, si j'entends une opinion contraire à la mienne, je vais défaillir !
09:32 - Ils ont perdu moins de vos interromps, mais c'est le cas des gens aussi qui regardent CNews,
09:38 c'est dans tous les sens, c'est-à-dire qu'une grande partie des téléspectateurs...
09:41 - Mais est-ce que j'ai dit le contraire ?
09:42 - Je vois les réactions des téléspectateurs sous Twitter,
09:44 dès qu'il y a un intervenant de gauche, donc eux aussi sont dans un confort,
09:48 ils ne veulent pas être dérangés comme les gens qui écouteraient un médiateur.
09:51 - Mais vous avez dit le contraire, est-ce que j'ai dit le contraire ?
09:53 - Est-ce qu'on est d'accord en fait ?
09:54 - Nous sommes d'accord !
09:55 - On reprend en un instant aux grands hommes, aux grandes femmes aussi,
09:58 la patrie reconnaissante, on parle de Manouchian, tout de suite sur Sud Radio.
10:02 A tout à l'heure !

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