Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le patron de Google, le président Zelenski et Kylian MBappé.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
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00:00 *Musique*
00:02 8h42, la revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde dans les journaux ce matin,
00:06 l'un des hommes les plus puissants du monde.
00:09 - Mais pourtant son nom ne vous dira probablement rien.
00:12 Il s'appelle Sundar Pichai.
00:14 Qui est-ce ?
00:15 Le grand patron de Google.
00:16 Un homme rare qui accorde une interview éclairante aux échos.
00:20 Que nous dit-il ?
00:21 Que nous avons encore du mal à réaliser tout ce que l'IA va changer pour nous.
00:25 L'humanité n'a jamais travaillé sur une technologie aussi profonde
00:29 depuis le feu ou l'électricité.
00:32 C'est une technologie de rupture.
00:33 Elle va affecter tous les secteurs, prévient-il.
00:36 Mais au-delà de cette interview, il y a aussi l'histoire de Sundar Pichai.
00:40 Symbolique peut-être d'un monde où l'Europe disparaît doucement.
00:45 "Sa réussite en fait l'un des symboles du succès des ingénieurs indiens de la tech",
00:49 écrit Horton Segoular.
00:50 Il est né dans une famille modeste à Madras, élève brillant.
00:53 Il obtient une bourse et s'envole pour Stanford en Californie.
00:56 Repéré par Google, il est embauché comme simple chef de produit.
01:00 Il parvient alors à convaincre les fondateurs de le laisser construire un navigateur.
01:04 Ce sera Google Chrome.
01:06 Depuis 2019, c'est donc lui qui a les clés de l'entreprise américaine
01:09 qui, au-delà de sa puissance, est l'une de celles qui invente notre avenir.
01:14 - Alors vous parliez Olivier d'une Europe qui disparaît doucement.
01:17 Qu'est-ce qui vous fait dire cela ?
01:18 - Cette autre information, elle a une des échos.
01:19 La Commission européenne prévoit seulement 0,8% de croissance économique l'an prochain.
01:25 - Bon alors vous pouvez bien sûr hausser les épaules,
01:28 mais lisez quand même l'édito de Lucie Robkin.
01:30 "Il y a 15 ans, rappelle-t-elle, l'économie de la zone euro rivalisait avec celle des États-Unis.
01:36 Elle pèse désormais moitié moins.
01:38 En 15 ans, la croissance de la zone euro a augmenté de 6%,
01:43 celle des États-Unis de 82%.
01:46 Alors pourquoi ce décrochage, vous demandez-vous ?
01:49 - Eh bien en privilégiant la qualité de vie, la sécurité de l'emploi et le temps libre,
01:53 les Européens ont aussi fait le choix de s'appauvrir, répond-elle.
01:57 Un choix qui nous rend plus dépendants des États-Unis en matière de technologie,
02:01 mais aussi de défense.
02:03 Cette philosophie revenant à vivre moins riche, mais heureux et défendable, poursuit-elle.
02:08 Encore doit-elle être assumée ce que notre propension, la contestation sociale, semble contredire.
02:15 Et pour vous en convaincre, jetez un coup d'œil à Libération ce matin,
02:18 en marge de la grève à la SNCF, le journal consacre un long dossier
02:22 à nous persuader que ce qui paye dans notre pays, ce n'est pas le travail, c'est la grève.
02:27 SIC !
02:28 - Alors autre sujet, la visite de Volodymyr Zelensky à Paris.
02:31 - C'est une excellente nouvelle, la France reste fermement engagée aux côtés de l'Ukraine,
02:35 écrit Jean-Dominique Merchet de l'Opinion.
02:37 Le président Zelensky sera donc à l'Élysée pour signer un accord bilatéral de sécurité.
02:41 Reste à savoir combien nous sommes prêts à payer pour que les Ukrainiens
02:46 continuent à faire la guerre à notre place, parce que nous allons peut-être enfin le savoir.
02:50 L'accord devrait comporter enfin des données chiffrées, explique Nicolas Barod du Figaro.
02:55 Paris veut répondre à ses détracteurs qui se plaignent de l'opacité
02:58 et de la pingrerie qui entoure les livraisons françaises d'armes.
03:03 Je vous parle de tout cela, mais j'ai quand même bien conscience
03:06 que tous ces sujets sont finalement assez secondaires au regard de la nouvelle,
03:11 celle qui fait la une du Parisien, de l'équipe évidemment, et d'un grand nombre de journaux.
03:16 Vous voyez bien sûr de quoi je veux parler.
03:17 - Je suis ferveuse.
03:18 - Le départ de Kylian.
03:19 - Mais tout à fait ma chère Anissa.
03:22 L'équipe consacre pas moins de 7 pages à l'événement.
03:26 7 pages Anissa, que l'on pourrait résumer finalement en musique.
03:29 - Ne me quitte pas.
03:33 - C'est un peu tard.
03:33 - Il faut t'oublier tout.
03:37 - C'est décidé, je te quitte.
03:41 C'est le titre un peu mélodramatique de l'équipe.
03:44 Au-dessous d'une photo, Mbappé fait tristemine.
03:47 Alors ça c'est à Paris, mais à Madrid, l'humeur du grand quotidien sportif,
03:51 Marca, c'est plus que ça.
03:53 *Musique*
03:59 C'est bon, c'est bien, il s'en va, il arrive, triomphe le quotidien madrilenne,
04:04 au-dessus d'une grande photo de Mbappé, tout sourire cette fois.
04:08 "Vérité en deçà des Pyrénées", disait Pascal, "erreur au-delà".
04:12 Alors je vous disais que toute la presse se passionne pour Mbappé,
04:15 et bien c'est pas vrai.
04:16 Il y a un quotidien qui n'en a apparemment absolument rien à fiche,
04:20 c'est la Provence, à Marseille,
04:23 qui n'annonce la nouvelle qu'en quelques lignes dans un coin de la page 24.
04:27 "Killian qui ?" doit-on dire à l'OM ?
04:29 Alors en revanche, la même Provence consacre un long article à
04:33 la rumeur qui commence à enfler, et alors là, accrochez-vous bien,
04:38 Emmanuel Macron, maire de Marseille.
04:41 Tout est parti d'un entrefilé dans le Figaro,
04:43 laissant entendre que Sabrina Agresti-Roubach, ministre de la Ville,
04:46 pourrait être tête d'une liste majoritaire présidentielle au municipal en 2026,
04:51 liste sur laquelle Macron pourrait occuper la dernière place.
04:55 Si elle était élue, elle pourrait démissionner l'année suivante,
04:59 dès la présidentielle passée, pour laisser place aux jeunes retraités de l'Elysée.
05:03 Voilà donc une rumeur qui va faire couler beaucoup plus de salive sur le Vieux-Port
05:08 que le départ de... de Killian comment déjà ?
05:11 Killian l'Espagnol, enfin en même temps on l'annonce au Real Madrid,
05:15 et ça peut être ailleurs.
05:16 - Oui, ça sera Royal.
05:19 - Très peu de suspens.
05:20 Liverpool est sur les rangs également.
05:22 - Voilà, écoutez Pascal Praud, la voix de la raison dans cette affaire-là.
05:25 - Vous le voyez jouer dans le championnat anglais.
05:27 - Alors la théorie d'Anissa est qu'il est trop fragile pour aller chez les rudes britanniques,
05:31 où il faut faire 2 mètres et avoir de très grosses cuisses pour supporter.
05:34 - Ce qui est intéressant dans Mbappé, c'est qu'il a compris,
05:38 ou il pense que le Paris Saint-Germain ne sera jamais un champion d'Europe.
05:43 Donc c'est aussi un échec pour le PSG, qui a réussi à bâtir une équipe,
05:47 un palmarès, mais qui manifestement ne sait pas retenir le meilleur joueur du monde.
05:52 Et il suit les pas de Copa, Platini et Zidane,
05:57 qui avaient dû quitter la France,
05:59 en l'occurrence Reims, Saint-Etienne et Bordeaux,
06:02 pour être à la fois champion d'Europe et avoir le ballon d'or.
06:05 Aucun ne l'a eu avec un maillot français.
06:08 - Tragédie française sur plusieurs générations que vous nous contez là.
06:11 On va en parler évidemment tout à l'heure, 11h-13h.
06:13 - Bah oui, Pascal Proé, vous.
06:15 - C'est évidemment pas une bonne nouvelle pour le championnat de France,
06:17 c'est pas une bonne nouvelle pour le PSG,
06:18 c'est pas une bonne nouvelle pour les fans du club,
06:20 c'est pas une bonne nouvelle non plus pour les supporters de Brest,
06:23 de Strasbourg, qui le voyaient une fois par an.
06:27 En fait c'est une mauvaise nouvelle pour tout le monde,
06:29 sauf peut-être, et l'avenir le dira, pour Mbappé.
06:33 - 220 millions d'euros, j'ai vu c'est le budget de l'Olympique de Marseille,
06:37 et on se dit qu'est-ce qu'ils font de tout l'argent pour bâtir des équipes
06:39 qui brillent pas tellement sur la scène européenne ?
06:41 Je vous parle pas du budget du Paris Saint-Germain.
06:43 - Bah c'est-à-dire que dans le football,
06:46 l'argent ne va que dans une poche,
06:48 celle du footballeur.
06:49 Voilà, c'est formidable d'ailleurs depuis des années,
06:53 y'a même pas d'infrastructure souvent qui est faite,
06:55 les clubs ne sont pas propriétaires de leurs clubs,
06:58 donc l'argent ne va que dans une poche,
07:00 celle des joueurs de football et des intermédiaires également.
07:04 - Parce que les agents, ce qu'ils payent dans notre pays,
07:08 c'est pas le travail, c'est pas la grève, c'est le football !
07:10 - Ils gagnent 75 millions d'euros par an Mbappé,
07:13 mais ils gagneront moins à Madrid que le pondeur que lui proposait le PSG.
07:17 - Söder Pitscheil, patron de Google, émarge à 226 millions d'euros,
07:20 de dollars par an.