Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
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00:00 - 8h41 sur Europe 1 ce matin, la revue de presse, Olivier Delagarde, vous avez hésité ?
00:05 - Oui, parce que la levée des blocages d'agriculteurs semblait s'imposer ce matin,
00:10 mais la une de l'équipe a fait chavirer nos priorités.
00:13 Et tant pis pour les jeunes auditeurs qui n'auront appris son existence qu'hier, le jour de sa mort,
00:18 mais Michel Jassy c'était une légende française, titre Le Quotidien Sportif,
00:23 qui lui consacre non seulement sa une, mais les six pages suivantes.
00:26 Alors à tous ceux qui se demandent si le journal n'en fait pas trop, Guy Drus, dans Le Patidien, dans Le Parisien,
00:32 répond avec une jolie formule, Jassy dans les années 60, c'était l'équivalent de Kylian Mbappé.
00:38 - Rien que ça.
00:39 - C'était un autre temps raconte effectivement Marc Ventouillac dans l'équipe,
00:43 celui où le RTF n'hésitait pas à bousculer le sacro-saint journal de 20h pour retransmettre ses courses.
00:49 C'était la Jassymania.
00:51 Il était à l'époque avec Jacques Antil le plus grand sportif français,
00:54 neuf records du monde, 18 d'Europe, 51 de France.
00:58 Mais au-delà de ce palmarès, Jassy c'est aussi le souvenir d'une époque,
01:02 la couleur sépia d'une France de l'après-guerre.
01:05 "Mon père et mon grand-père étaient mineurs de fond", avait-il raconté.
01:08 "Moi aussi je voulais être mineur, j'habitais dans un coron à Wanyi, où on ne parlait que polonais".
01:13 Quand on voyait un français on disait "qu'est-ce qu'il fait là cet étranger ?"
01:17 C'est en déménageant à Paris qu'il va découvrir l'athlétisme.
01:20 En 56 au JO à Melbourne, le jeune Michel avait même partagé la chambre d'Alain Mimoune.
01:25 C'était dur, il s'entraînait tout le temps.
01:27 Sur la route de l'Australie, on passe une nuit à New York,
01:29 il me réveille à 5h30 pour courir dans les couloirs de l'hôtel.
01:34 À l'époque le jogging n'existait pas, le professionnalisme non plus.
01:38 C'est Jacques Godet, le patron de l'équipe, qui va lui permettre de faire carrière
01:41 en l'embauchant dans son journal "Apprenti typographe"
01:44 avec horaires aménagés pour s'entraîner.
01:46 Avec le syndicat du livre, j'ai même dû prendre ma carte à la CGT, s'amusait Jasy,
01:51 moi qui étais gaulliste.
01:53 Voilà, lisez ses récits, regardez ses photos,
01:55 et malheureusement, il nous faut maintenant tourner la page.
01:58 - L'hommage à Jasy, pardonnez-moi, je suis Michel, Michel Jasy,
02:03 dont j'ai découvert moi-même l'existence hier, à l'occasion de son décès,
02:07 ce soir dans "Légendes du sport" chez Jacques Vendrede sur Europe, à partir de 20h.
02:11 Alors vous le disiez, il nous faut maintenant tourner la page
02:14 pour évoquer le mouvement des agriculteurs.
02:16 - Et hier soir, au moment du bouclage, vos quotidiens préféraient encore se montrer prudents.
02:20 "Stop" ou "Encore" s'interroge la Provence ce matin,
02:24 vers une levée des blocages, titre "West France" avec un grand point d'interrogation,
02:28 des quotidiens qui tellent "Saint Thomas, attendez de voir pourquoi" en une fin de crise.
02:33 Alors il y a tout de même un journal pour qui le doute n'existe pas,
02:36 c'est l'Humanité.
02:38 L'Huma qui titre "Atal débloque".
02:41 Mais c'est moins de la situation sur les routes que de la santé mentale
02:44 de notre Premier ministre, dont le quotidien communiste veut parler.
02:48 Dans son éditorial, Stéphane Cahuc s'étrangle contre ceux qui débloquent
02:53 et se livrent à un lynchage d'écolos gauchistes.
02:56 Et c'est vrai que le fait le plus marquant, c'est que Macron fait sa contre-révolution écologique,
03:01 annonce l'Opinion.
03:02 "C'est même un tataqueux magistral", écrit Nicolas Béthoud dans ses colonnes.
03:06 Les écologistes peuvent s'étrangler.
03:09 Gabriel Atal a annoncé un virage complet dans la manière de traiter un secteur
03:13 qui se sentait mal considéré face aux activistes du climat.
03:17 Les défenseurs de la nature devront s'y faire.
03:20 La transformation écologique ne se fera pas au prix de la destruction
03:24 de pans entiers de notre société.
03:28 Voilà, les écolos ont perdu, tandis qu'ORN ont crié victoire.
03:31 Le Rassemblement National se vend d'une nouvelle victoire idéologique,
03:35 raconte Nina Jachowski.
03:37 Toujours dans l'Opinion, Gabriel Atal a coché de nombreux marqueurs
03:41 de la formation à la flamme, écrit-elle.
03:43 Notamment la lutte contre l'écologie punitive.
03:46 Elle révèle que l'équipe de campagne de Bardella prépare même une vidéo
03:50 compilant les scènes où Atal reprend ses formules.
03:54 - Autre sujet dans la presse ce matin, Olivier, l'Ukraine.
03:57 - Oui, après l'Europe "oni", l'Europe "uni", pour les échos,
04:01 c'est l'information la plus importante.
04:03 "Ukraine, l'Europe s'engage", titre le journal.
04:05 Victor Orban à Calais, écrite aussi Anne Revant,
04:08 la correspondante du Figaro à Bruxelles,
04:11 face aux 26 autres dirigeants européens, il a levé son veto.
04:14 L'UE versera bien 50 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine.
04:19 C'est une réussite pour l'Union, qui adresse ainsi un message
04:22 de fermeté et d'unité à Vladimir Poutine, affirme-t-elle.
04:26 Mais on va terminer, Dimitri, par un autre message politique,
04:29 ou plus exactement, par une absence de message.
04:33 On sait pourtant qu'Emmanuel Macron a le tweet facile,
04:36 qu'à la moindre breloque gagnée par un français en handball,
04:39 en quidditch ou en lancé de troncs d'arbre,
04:41 il poste immédiatement une félicitation sur les réseaux sociaux,
04:45 sauf pour une discipline, où là c'est silence radio.
04:49 Laquelle, à votre avis ?
04:50 - Justement, je donne ma langue au chat.
04:52 - C'est François-Xavier Bourmont qui nous donne la réponse,
04:54 dans l'opinion, c'est le golf.
04:56 Parce qu'il se trouve qu'un français vient de réaliser
04:58 un truc extraordinaire samedi dernier.
05:00 Mathieu Pavon a remporté une épreuve du PGA Tour américain,
05:04 c'est énorme et jamais vu depuis 117 ans,
05:07 nous disent les spécialistes.
05:08 Eh bien, pas un mot d'Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux.
05:11 Tant pis pour les golfeurs, explique Bourmont,
05:14 mais notre président préfère ne pas prêter le flanc aux critiques
05:17 de ceux qui lui reprochent d'être le président des riches.
05:20 Voilà peut-être aussi une très maigre consolation pour les écolos
05:24 qui estiment que taper dans une petite balle blanche
05:26 n'est pas une activité planètement correcte.
05:29 Bref, mieux vaut avoir été Michel Ejazi
05:32 qu'être aujourd'hui Mathieu Pavon.
05:34 - La boucle est bouclée, comme chaque matin.
05:36 Bravo Olivier Delagarde, merci beaucoup.
05:38 revue de presse chaque matin sur...