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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, il s'attarde sur la personnalité du jeune Premier ministre, Gabriel Attal.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2

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Transcription
00:00 La revue de presse Olivier Delagarde dans les journaux ce matin.
00:06 De l'art d'être jeune en politique.
00:08 « La vraie tragédie de la vie c'est qu'on devient vieux trop tôt et sage trop tard.
00:13 Ce constat c'est Philippe Devidier qui le dresse dans Paris Match, le fondateur du
00:17 Puy du Fou qui a la bonne idée d'en appeler à l'histoire pour éclairer notre présent.
00:21 Alexandre Le Grand devint roi à 20 ans, rappelle-t-il, Jules César Pontifex Maximus à 36.
00:27 Dans les périodes de ses naissances comme la nôtre, la jeunesse est un choix, dans
00:32 les sociétés anciennes elle était un état.
00:34 C'est au XIXe siècle que tout bascule pour Philippe Devidier.
00:37 La France tombe en bourgeoisie, c'est à cette époque que le pouvoir échoua à des
00:41 vieux qui portent le gilet en satin et le gousset à la chaînette d'or.
00:46 C'est le siècle des notables et du parti radical, place aux vieux.
00:50 Mais pour revenir à notre époque, y a-t-il un bon âge pour faire de la politique ?
00:53 Philippe Devidier poursuit et se souvient d'une conversation avec Giscard.
00:58 « 28 ans, c'est le bel âge pour faire de grandes choses », disait l'ancien jeune
01:02 président.
01:03 « Quand on a vécu longtemps, la vie vous retient des risques à prendre, votre sagesse
01:07 vous porte alors à renoncer.
01:09 La jeunesse ne voit rien de ces chicanes qui encombrent la route.
01:13 Lisez ces quelques feuillets d'en match, puis tournez quelques pages et là vous arriverez
01:17 au portrait du nouveau jeune Premier ministre brossé par Laurence Ferrari.
01:21 « Est-ce que j'ai douté ? » « Forcément ! » lui déclare notre chef de gouvernement.
01:25 « Votre première réaction est de vous demander est-ce que j'en suis capable ? »
01:29 Notre consoeur nous raconte aussi comment Bayrou et Ferrand ont tenté de lui savonner
01:33 la planche.
01:34 Le soir de sa nomination, leurs arguments ne manquent pas.
01:38 Inexpérience, absence de boussole politique, jeunesse.
01:41 Finalement, le texto d'Alexis Kholère arrive enfin sur le téléphone datal.
01:45 « C'est bon, viens demain à l'Elysée.
01:47 Il est plus de minuit sur les montres à gousset.
01:50 »
01:51 Un dernier match qui s'intéresse aussi à la scolarité de Gabriel Attal.
01:54 « L'élève de Madère a eu la bonne idée d'aller interroger son ancienne prof d'histoire
01:57 géo à l'école alsacienne.
01:59 L'Alsacienne, c'est une école privée du VIe, fondée par les protestants au XIXe,
02:04 sous contrat pouponnière des élites de gauche.
02:07 C'était un élève attachant, un peu différent des autres, raconte Marie-Hélène Bellac,
02:12 à la fois brillant et très réservé.
02:13 En 2007, se souvient-elle, il avait organisé des élections pour voir ce que la présidentielle
02:19 donnerait avec les élèves de l'école.
02:21 C'est Bayrou qui avait gagné, s'il avait su.
02:24 Je pense qu'il en est là aujourd'hui, c'est aussi grâce à l'école alsacienne,
02:28 poursuit la prof, il s'est trouvé dans un milieu propice à développer son talent
02:32 naturel.
02:33 »
02:34 Ce qui nous amène à parler d'une autre école parisienne prestigieuse, Stanislas,
02:37 qui est à 200 mètres de l'école alsacienne.
02:39 « Oui, Stan, la pouponnière des élites de droite, où le général de Gaulle usa ses
02:43 fonds de culotte, établissement du VIe, fondé par les catholiques au XIXe, sous contrat,
02:49 qui se retrouve dans l'œil du cyclone depuis que Mediapart, qu'il a pris en grippe, a
02:53 révélé aux infamies qu'Amelie Wodea Castera y avait inscrit ses enfants.
02:58 »
02:59 À la suite des accusations du site d'éduit planel, Stan a même fait l'objet d'un
03:02 rapport d'inspection commandé par Papendiaï.
03:04 « La Croix se les procurait, ils constatent certaines irrégularités, mais aucun manquement
03:10 grave », écrit Emmanuel Lucas, « aucune sanction n'est demandée ». En fait, l'affaire
03:15 a pris un tour politique, explique-t-elle, car Stanislas est devenu, pour une partie
03:19 de la gauche, un emblème, le symbole d'un « séparatisme scolaire », comme elle dit.
03:24 À l'inverse, certaines familles d'élèves y ont surtout vu une attaque contre les valeurs
03:29 catholiques qui sont véhiculées par l'établissement.
03:32 Et cette affaire Amélie Wodea Castera fait vivement réagir cette semaine François-Olivier
03:37 Gisbert.
03:38 « Son sang ne fait qu'un tour, la faute d'Amélie Wodea Castera », explique-t-il,
03:43 « c'est de ne pas avoir la carte du parti du bien ». Papendiaï avait inscrit ses
03:47 deux enfants à l'école alsacienne, quand la nouvelle fut révélée, que croyez-vous
03:52 qu'il se passa ? Rien, ou presque, rappelle-t-il.
03:56 Chose curieuse, ni Mediapart, ni Le Monde n'en ont fait des tonnes.
04:00 Papendiaï était pourtant ministre de Macron, mais il venait de la gauche.
04:04 Et Gisbert ajoutait « avec son cœur de pleureux, cette gauche nous a donné de belles leçons
04:09 de vertu », avec même un très grand moment de télévision, lorsque le socialiste Jérôme
04:14 Gage, après avoir dénoncé l'entre-soi des plus favorisés, fut obligé de confesser
04:18 que son fils est passé un petit peu dans le privé.
04:22 Un petit peu.
04:23 « Ce n'est pas un hasard si Molière est français », conclut Fogg.
04:26 Dans son tartuffe, il a tout dit sur la fourberie qui prend le masque de la bonne conscience.
04:32 « Les langues ont toujours du venin à répandre contre la médisance.
04:37 Il n'est point de rempart.
04:38 Ceux de qui la conduite offre le plus à rire sont toujours sur autrui les premiers à médire.
04:45 Et ce n'est pas Macron qui veut du théâtre à l'école qui dira le contraire.
04:48 Quoi de neuf ? » disait Sacha Guitry.
04:50 Molière.
04:51 Olivier Delagarde, La Revue de presse, tous les matins sur Europe.
04:54 Un merci beaucoup, Olivier.

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