Le "8h30 franceinfo" de Frédéric Valletoux

  • il y a 7 mois

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00:00 *Musique*
00:04 - Bonjour Frédéric Waltho. - Bonjour.
00:06 - Vous êtes le cinquième ministre de la Santé d'Emmanuel Macron en seulement deux ans
00:09 pour un ministère qui a de nombreux défis à relever.
00:12 Et on va prendre les sujets un par un, on va prendre le temps de les creuser ce matin avec vous.
00:16 Le plus récent, c'est l'assurance maladie qui a donné son accord à une hausse de la consultation pour les médecins généralistes.
00:23 Elle va passer de 26,50€ à 30€.
00:26 Mais ça ne va pas se faire sans contrepartie.
00:27 Qu'est-ce que vous leur demandez de plus aux médecins ?
00:30 Est-ce qu'ils vont devoir faire plus de garde pour toucher plus d'argent ?
00:33 - Alors la discussion qui est en cours est une discussion classique qui revient régulièrement.
00:37 Elle avait échoué au printemps, elle a repris à l'automne et elle devrait, j'espère, aboutir dans les prochaines semaines.
00:43 Et comme toute négociation, on discute des engagements mutuels.
00:46 L'engagement de l'assurance maladie, c'est de répondre à cette demande légitime,
00:51 de voir la revalorisation de la consultation en secteur 1 notamment.
00:56 Mais pas que, c'est aussi d'adapter un certain nombre de tarifs.
00:59 - Et votre demande à vous ?
01:00 - Et la demande de l'Etat, c'est bien sûr quels sont les engagements réciproques,
01:05 quelle est la contrepartie, c'est-à-dire finalement, dans tout contrat, chacun fait un pas l'un vers l'autre.
01:12 Et donc comment on répond aux attentes, j'allais dire d'intérêt général,
01:16 aux questions d'intérêt général que se posent aujourd'hui les Français sur la permanence des soins.
01:20 - Mais sans tourner autour du coffret de Baltouk, garde ou pas garde,
01:21 Gabriel Attal, lui, il a été assez clair dans sa déclaration de politique générale,
01:24 notamment il n'exclut pas de réintroduire l'obligation de garde qui avait été supprimée en 2002.
01:29 Aujourd'hui, clairement, c'est une menace qui pèse sur le général.
01:33 - Alors c'est une menace, d'abord, tout le monde ne le vit pas comme une menace.
01:36 La réalité des faits fait qu'aujourd'hui, il y a déjà 40% des médecins libéraux qui participent à la garde,
01:43 c'est-à-dire finalement à la prise en charge des Français après 20h le week-end et les jours fériés.
01:48 Donc ce n'est pas une réalité que méconnaissent les médecins libéraux.
01:51 - Mais justement, pourquoi leur demander plus s'il y a déjà 40% ?
01:53 - C'est absurde, par exemple, Dierno Tchiche, le président du collectif Santé en danger,
01:57 il dit "il y a déjà des médecins qui le font".
01:59 Par ailleurs, les généralistes, s'ils travaillent le soir, ils fermeront leur cabinet le lendemain matin,
02:03 donc ça ne va pas régler le problème.
02:04 - C'est pour ça que la volonté, c'est de regarder les choses territoire par territoire.
02:07 En fait, ce que je souhaiterais et ce que nous souhaitons avec Catherine Vautrin,
02:11 c'est vraiment de faire confiance aux acteurs de territoire pour organiser eux-mêmes,
02:15 effectivement, là où c'est nécessaire, parce que la garde n'existe pas partout
02:19 et la participation de la médecine libérale à l'effort de garde aux côtés des hôpitaux
02:24 n'est pas la même dans les différents territoires.
02:26 Et donc l'idée, effectivement, c'est de regarder territoire par territoire
02:29 les réponses que peuvent apporter les professionnels eux-mêmes.
02:32 Et puis ça n'est qu'en dernier recours s'il y a carence de la réponse,
02:34 qu'effectivement, mais c'est normal, l'État jouera son rôle
02:37 et permettra effectivement d'harmoniser, d'équilibrer cette participation à la garde
02:42 entre l'offre publique, c'est-à-dire l'hôpital, et effectivement la participation des libéraux.
02:46 Moi j'étais avant-hier dans les Yvelines, j'ai passé toute la soirée jusqu'à minuit
02:50 avec les libéraux qui participent depuis plusieurs années à l'effort de garde.
02:54 On voit que dans certains territoires, les choses se font déjà naturellement
02:58 et de belles manières, donc c'est ça qu'il faut encourager.
03:01 Mais si vous travaillez 60 heures par semaine, vous trouvez que vous ne travaillez pas assez ?
03:04 Mais alors, il y a deux, trois choses qu'il faut dire, parce que j'entends,
03:07 effectivement, du côté de certains interlocuteurs, un peu des caricatures.
03:10 Et il faut se garder des caricatures. Il faut, je pense, le sujet est sérieux, compliqué,
03:15 et donc essayons d'avoir une attitude responsable.
03:17 Quand on parle de garde en nuit profonde, il est dans l'idée de personne
03:21 de demander à des médecins libéraux d'être entre minuit et 5h, 6h, 7h du matin,
03:25 de tenir des gardes, alors que de toute façon il y a une lumière allumée qui s'appelle les urgences.
03:29 En nuit profonde, on n'a évidemment pas besoin d'un effort de participation à la permanence des soins,
03:35 comme entre 20h et minuit, ou comme le week-end et les jours fériés.
03:38 Donc il faut graduer selon les territoires, selon les besoins,
03:41 parce que c'est nécessaire aujourd'hui d'avoir une approche qui soit beaucoup plus spécifique,
03:45 et se garder, c'était un des mots d'ailleurs de notre système de santé,
03:48 c'est d'avoir des solutions toutes faites, pensées depuis Paris,
03:50 et qui doivent s'appliquer partout de la même manière.
03:52 Non, on va sortir de cette logique, on fait confiance aux acteurs de terrain
03:55 pour s'organiser, pour dialoguer, et pour organiser les choses,
03:58 et notamment sur ce sujet sensible de la garde.
04:00 Et on verra donc jusqu'où ira cette gradation, obligation ou pas à terme,
04:03 pour certains médecins, pour certains territoires.
04:05 Peut-être juste d'un mot, les 30€, la consultation à 30€, c'est pour quand ?
04:08 Alors la consultation à 30€, les discussions sont en cours,
04:10 c'est une proposition qu'a faite l'assurance maladie,
04:12 parce que derrière les 30€, c'est pas que ça.
04:14 Il y a comment on finance mieux les consultations complexes,
04:18 comment on revalorise les actes dans des spécialités
04:20 où aujourd'hui on souffre beaucoup, je pense à la pédiatrie,
04:22 je pense à la santé mentale, à la psychiatrie.
04:24 Donc là aussi, c'est évidemment des discussions plus fines,
04:27 j'espère que ça va aboutir le plus vite possible.
04:29 Moi je ne participe pas personnellement aux discussions,
04:31 mais j'espère que ça va aboutir le plus vite possible.
04:33 Je pense qu'aujourd'hui, il y a un sens des responsabilités de toutes parts,
04:36 et notamment chez les syndicats de médecins,
04:39 qui veulent aussi aboutir, parce que c'est nécessaire,
04:41 les Français nous regardent, les Français nous attendent,
04:43 et on a besoin aujourd'hui d'avoir un système de santé
04:46 qui inclut beaucoup plus et qui fasse confiance à ces professionnels.
04:49 Les Français vous attendent, effectivement.
04:51 30% d'entre eux vivent dans un désert médical,
04:53 près de 90% du territoire est concerné,
04:55 et ça fait 7 ans qu'Emmanuel Macron est au pouvoir.
04:58 Quand est-ce que tous les citoyens auront accès à un médecin ?
05:01 Alors, moi je suis élu d'un territoire, le Sud-Sénémarne,
05:04 où on est, alors là, le désert médical, on connaît bien.
05:07 Et je sais très bien la difficulté de ceux qui,
05:10 je pense aux généralistes qui sont dans des villages,
05:13 dans des petites villes, et qui tiennent le système à bout de bras,
05:16 effectivement, en y passant de longues journées, de longues heures.
05:19 On ne part pas de zéro, il y a des choses qui ont été faites.
05:22 On a la suppression du niveau du sclosus,
05:24 qui permet aujourd'hui d'avoir presque 20% de plus
05:26 d'étudiants en médecine en deuxième année
05:28 qu'on en avait avant le Covid, c'est-à-dire en 2019.
05:31 - Mais on n'y arrivera pas, mais ça prend du temps,
05:32 donc encore combien d'années ?
05:33 - Et donc, le système de santé, on ne résout pas ces difficultés
05:38 d'un claquement de doigts ou en quelques mois.
05:40 - Et est-ce qu'on le résout en allant chercher des médecins à l'étranger ?
05:42 - On résout en jouant sur plusieurs leviers.
05:44 - Gabriel a la nomination d'un émissaire.
05:46 Il est nommé cet émissaire ?
05:47 - Alors, l'émissaire n'est pas nommé,
05:49 mais l'effort qui est fait d'aller aussi regarder
05:52 pour voir si des professionnels étrangers peuvent venir,
05:55 il est fait depuis plusieurs années.
05:57 Vous allez dans les salons infirmiers, même en France,
06:00 je suis allé à un salon infirmier en France il n'y a pas très longtemps,
06:03 vous avez des beaux stands d'hôpitaux étrangers
06:05 qui viennent aussi "chercher" des infirmières françaises,
06:10 parce que la pénurie de soignants, elle affecte beaucoup de pays.
06:13 - Donc l'idée, c'est quoi ? C'est de garder nos soins et d'aller les chercher ailleurs ?
06:15 - L'idée, c'est justement d'aller les chercher ailleurs,
06:16 ce n'est pas que ça, l'idée, c'est de jouer sur différents leviers.
06:19 - On nomme un émissaire pour aller les chercher.
06:20 - Reformer plus, revaloriser les actes,
06:22 et je pense notamment, effectivement, à ce qui a été fait avec le Ségur,
06:26 qui donne aujourd'hui des métiers à l'hôpital plus attractifs.
06:29 Et on voit d'ailleurs qu'à l'hôpital, pas partout, je suis prudent,
06:32 mais il y a des signaux positifs qui commencent à revenir,
06:34 où on rouvre des lits parce qu'on arrive à compléter les services.
06:37 Là où pendant longtemps, on a eu des services qui étaient pénalisés
06:40 par le manque d'effectifs, on rouvre des lits.
06:42 - Il y a aussi des fermetures de lits.
06:43 - On a rouvert 400 lits, je ne dis pas que c'est partout,
06:46 et je ne dis pas que la situation est simple.
06:48 Mais il y a des signaux qui montrent qu'aujourd'hui,
06:50 la revalorisation du travail de nuit, qui a été opérée par François Braun,
06:54 avec Elisabeth Borne, il y a quelques mois, et qui a été pérennisée,
06:58 permet aujourd'hui d'avoir des postes qui sont plus attractifs.
07:01 Donc on joue là-dessus, sur l'attractivité des métiers.
07:03 Et il y a encore beaucoup à faire.
07:04 On joue sur le numéro de closures, je l'ai dit, pour mieux former.
07:07 On joue aussi sur la délégation de tâches.
07:09 Faire confiance à des infirmières qui peuvent venir en soutien des médecins,
07:12 sous le contrôle des médecins, parce que là aussi,
07:14 je ne veux pas créer des polémiques qui seraient inutiles.
07:16 - Et ça, ça fait aussi des années qu'on va donner plus de responsabilités aux infirmières.
07:19 - Pour les libérer du temps médical.
07:20 Ce qu'a annoncé Gabriel Attal, 10 000 assistants médicaux,
07:24 on en a à 6 000 aujourd'hui, payés par l'État, payés par l'Assurance maladie,
07:27 pour mettre, effectivement, soulager les professionnels de santé
07:30 dans leur cabinet, des tâches administratives.
07:32 C'est des millions d'heures de consultation qui vont pouvoir être dégagées,
07:37 et permettre à des médecins de se concentrer sur ce qui est finalement leur métier premier,
07:40 c'est-à-dire soigner, prendre en charge, accueillir les Français, les malades,
07:44 et au détriment des tâches administratives portées par ces assistants médicaux.
07:48 On va vers 10 000 dans les prochains mois.
07:50 Donc tous ces efforts, il n'y a pas une recette magique, une recette miracle,
07:54 mais tous ces efforts doivent permettre, non pas là aussi de changer complètement
07:58 la face du système de santé, mais de permettre de dégager du temps médical pour les médecins,
08:02 de retrouver des heures de consultation pour les Français,
08:04 et finalement de desserrer un peu la contrainte et les taux qu'on connaît aujourd'hui.
08:07 - Il y a d'autres pistes pour résoudre ce problème, qu'on n'a pas encore détaillées,
08:10 on va le faire dans un instant, comment résoudre les déserts médicaux.
08:12 C'est juste après le Fil info, 8h41, le Fil info, donc Damien Mestre.
08:17 - L'Etat français attaqué en justice par 5 grandes villes pour sa gestion de l'hébergement des sans-abris.
08:22 5 villes écologistes ou socialistes qui dénoncent les carences du système actuel
08:27 et demandent notamment le remboursement des dépenses qu'elles ont mises en œuvre
08:30 pour pallier les manques de l'Etat.
08:32 La SNCF refuse de négocier selon le syndicat Sudrail,
08:36 qui tient pour responsable la direction alors qu'un important mouvement de grève
08:40 des contrôleurs débute ce matin, selon TGV, sur deux circules aujourd'hui et jusqu'à dimanche.
08:46 Volodimir Zelensky attendu en Allemagne, puis ce soir en France.
08:50 Le président ukrainien doit signer des accords bilatéraux de sécurité.
08:54 Dans le même temps, l'armée ukrainienne renforce à nouveau ses troupes autour de la ville d'Afdifka ce matin.
09:00 Mauvaise soirée pour les clubs français en Ligue Europa de football hier soir.
09:04 Aucun d'entre eux ne réussit à s'imposer.
09:06 Rennes balayée 3-0 par la Ceylon.
09:09 Lens tenue en échec à domicile, 0 partout face à Fribourg.
09:12 Toulouse s'incline à Lisbonne de Buzyn.
09:15 *Générique*
09:24 - Toujours avec Frédéric Valtout, ministre délégué chargé de la santé et de la prévention.
09:28 On parlait de cet émissaire que Gabriel Attal veut nommer pour aller chercher des médecins à l'étranger.
09:34 Est-ce que ce ne sont pas aussi des médecins français qu'il faudrait aller récupérer à l'étranger ?
09:39 Parce que de plus en plus d'étudiants partent obtenir leur diplôme.
09:42 Par exemple en Roumanie qui fait figure d'Eldorado tant les études de médecine en France sont complexes.
09:48 - Il y a un vrai travail à faire sur l'accessibilité des études de médecine.
09:51 C'est un travail qui reste à prendre à bras le corps.
09:54 J'ai dit qu'on avait augmenté les capacités à former.
09:56 Ça c'est vrai, on doit aller plus loin encore.
09:58 Mais au-delà de ça, sur l'accessibilité des études, il y a une réflexion à porter.
10:02 - Et pourtant le président a réformé les études de médecine.
10:04 Est-ce que ce n'est pas l'échec de son système de sa réforme ?
10:07 Vous dites que vous avez augmenté le numerus clausus.
10:09 Il a augmenté de 15%, c'est-à-dire qu'il est au même niveau que dans les années 70 alors qu'il y avait 15 millions de Français en moins.
10:15 Ça ne change pas grand-chose sinon vous n'avez pas de rivales.
10:18 - Là aussi, vous savez, augmenter les effectifs conformes, ça ne se fait pas d'un claquement de doigts.
10:23 Il faut accueillir les étudiants, il faut leur trouver des terrains de stage,
10:26 il faut trouver des professeurs qui augmentent les élèves plus nombreux.
10:29 Il y a toute une organisation à repenser.
10:34 Il y a toujours eu des médecins étrangers dans notre pays.
10:36 Il y a 25 000 médecins qui sont inscrits à l'ordre des médecins qui sont des médecins étrangers.
10:40 Ce qui a été fait ces derniers mois, c'est de leur donner un vrai statut.
10:44 Vous savez, c'est les fameux PADU, c'est ces médecins qui ont un diplôme.
10:48 - Écrasés par les contraintes administratives.
10:50 D'ailleurs, ils manifestaient devant le ministère de la Santé.
10:52 - Oui, bien sûr, parce que beaucoup ont, et ça a été un travail qui a été fait par le précédent gouvernement,
10:57 de leur donner un vrai statut, une vraie reconnaissance et une vraie insertion dans le système français qui aujourd'hui soit clair.
11:04 Ça, c'est fait. Il y a eu 3 000 médecins étrangers hors Union européenne, je dis diplômés hors Union européenne,
11:09 qui ont été régularisés.
11:12 - Eux, ils veulent une vraie régularisation, pas juste une prolongation d'un an.
11:15 - Mais qui ont un vrai statut aujourd'hui.
11:16 On a créé, grâce à la loi immigration, un passeport à l'ombre pour les métiers de la médecine.
11:19 La loi immigration, elle date d'il y a quelques semaines.
11:22 Si on regarde à l'échelle du temps, c'était juste avant Noël.
11:24 Donc on va pouvoir, effectivement, aujourd'hui, avoir des conditions d'accueil des médecins étrangers
11:29 qui ne les mettent pas dans un statut, qui soit un statut intermédiaire, comme c'était le cas,
11:36 mais un vrai statut avec une vraie reconnaissance de leur rôle et de leur place.
11:40 - Vous parlez de la loi immigration.
11:41 Vous vouliez, dans la loi immigration, durcir les conditions d'accès aux prestations sociales pour les médecins étrangers, notamment.
11:46 Si le Conseil constitutionnel n'avait pas censuré cette mesure, ils auraient été soumis à des règles plus dures.
11:51 C'était peut-être pas très pertinent.
11:53 - Il y a une politique d'accueil des talents qui date pas de la loi immigration,
11:57 qui date de plusieurs années, où effectivement, sur certains métiers,
12:00 qui sont des métiers sur lesquels la France aussi a besoin d'apports étrangers,
12:03 et c'est bien normal, on le comprend, on facilite l'accès, on facilite l'insertion,
12:07 on facilite, j'allais dire, les démarches administratives.
12:09 - C'était pas ce que vous vouliez faire avec la loi immigration.
12:11 - C'est ce qu'on voulait faire avec les médecins.
12:13 - Avoir plus de médecins à l'avenir et dès aujourd'hui,
12:16 et puis libérer du temps médical aussi, et ça passerait par cette idée de la taxe lapin,
12:20 taxer les rendez-vous non honorés pour lutter, justement, contre ces rendez-vous pris,
12:25 et on ne s'y rend pas, comment ça se passerait très concrètement ?
12:27 On prend une empreinte de carte bancaire, par exemple ?
12:29 - Alors on va y réfléchir, on va y réfléchir, le sujet doit être posé, pour le coup,
12:33 avec les organisations de médecins, aussi peut-être avec les plateformes numériques
12:36 qui aujourd'hui sont des intermédiaires importants.
12:39 - Si on appelle, je sais pas, la secrétaire médicale au téléphone pour prendre rendez-vous ?
12:42 - Oui, bien sûr, mais en tous les cas, il y a à réfléchir à un système qui permette,
12:46 évidemment, aujourd'hui on a 27 millions de rendez-vous, nous disent les professionnels,
12:50 nous disent les médecins, 27 millions de rendez-vous non honorés.
12:52 - Deux heures hebdomadaires par professionnel.
12:54 - Exactement, on a les mêmes chiffres.
12:56 Donc vous voyez, deux heures hebdomadaires, c'est énorme,
12:58 parce qu'en deux heures, vous voyez, 5 à 6 patients.
13:02 Donc, effectivement, on voit qu'il y a des gains qui seraient disponibles,
13:06 et qui là, par un des systèmes plus efficaces, plus responsabilisants,
13:09 parce que c'est un manque de civisme.
13:11 - L'idée, on la comprend, mais dans la mise en œuvre, c'est vrai que ça semble assez épineux.
13:14 Les médecins vont devoir dénoncer les patients, par exemple ?
13:16 - Non, mais on va en discuter, moi je veux pas avancer sur une discussion qui n'a pas encore eu lieu,
13:20 on va trouver des solutions, on a, Gabriel Attal a été clair,
13:23 le Premier ministre souhaite une réponse dans les prochains mois,
13:25 il aura une proposition, effectivement, de réponse à ce problème.
13:30 - Et hors de grandeur, de la taxe lapin, si jamais elle arrive, c'est quoi, 5 euros, 10 euros ?
13:34 - Là aussi, vous imaginez bien que je vais pas lancer les chiffres,
13:36 alors que la discussion a pas du tout commencé, donc,
13:38 il y aura des propositions pour, effectivement, lutter contre ce phénomène
13:41 qui a explosé avec l'arrivée des plateformes,
13:43 qui ont désintermédié, si on peut dire ça comme ça,
13:45 le rapport avec le camidé médical avec lequel on prend rendez-vous.
13:48 - Fin mars, le doublement des franchises entrera en vigueur,
13:50 ce qui reste à la charge du patient augmentera,
13:53 de 50 centimes à 1 euro par boîte de médicaments,
13:55 de 1 à 2 euros pour les actes et consultations médicaux,
13:58 donc que l'on soit riche ou pauvre, on paiera deux fois plus.
14:01 - Alors, il faut d'abord rappeler un chiffre,
14:03 236 milliards, c'est l'effort que la nation fait pour, effectivement,
14:06 financer l'accompagnement des Français à la maladie,
14:09 le médicament, les dépenses de soins.
14:12 On a un des taux de couverture le plus important au monde
14:16 de financement des dépenses de santé pour les Français
14:19 par l'assurance maladie, par la solidarité nationale.
14:22 Donc, c'est aussi des ordres de grandeur qu'il faut rappeler,
14:25 on est dans un pays qui couvre le mieux le coût du soin pour ses citoyens.
14:29 Ça, c'est la première chose. La deuxième chose, effectivement,
14:32 il y a ce forfait qui a augmenté, mais qui reste malgré tout marginal,
14:36 et puis qui pose derrière une autre question,
14:39 parce qu'on a un taux de couverture, je le disais à l'instant,
14:41 qui est le plus élevé au monde, mais on a aussi un appétit
14:45 à la dépense de médicaments qui est quand même assez fort.
14:48 Mais peut-être qu'il faut travailler avec des messages de civisme,
14:51 avec des messages de prévention, d'explication, de pédagogie,
14:54 à une sorte de sobriété sur les médicaments,
14:57 c'est-à-dire pour expliquer que la consommation de médicaments
15:00 pourrait peu baisser.
15:02 - Mais ça, ce n'est pas de la prévention, ça c'est de la sanction.
15:04 - Ce n'est pas de la sanction, parce qu'on a dit personne ne consomme.
15:06 - C'est marginal, 1 à 2 euros, mais pour les étudiants, par exemple,
15:08 qui ont du mal à se nourrir correctement, ce n'est pas marginal.
15:11 - Il y aura des campagnes pour faire, pour essayer de contenir
15:15 la dépense de médicaments. Je vois bien qu'effectivement,
15:19 c'est une dépense, mais ce qu'on veut aussi, c'est assurer l'équilibre
15:23 autant que possible, ou en tous les cas, le financement
15:25 de nos comptes sociaux. Et ça, c'est majeur, parce que derrière,
15:27 on finance l'hôpital, on finance le monde libéral,
15:29 on finance ces dépenses de médicaments que j'évoquais,
15:31 et donc il faut aussi assurer la recette.
15:34 - Je reviens quand même sur ce que vous venez de dire,
15:36 aux Français, aux Françaises qui nous écoutent,
15:37 sobriété en termes de médicaments, concrètement, ça veut dire quoi ?
15:40 En cas de certains symptômes, on ne prend pas un médicament comme avant ?
15:42 - Non, non, non, ce n'est pas que pour les Français,
15:44 c'est aussi peut-être dans le conditionnement par les industriels
15:46 du médicament, le conditionnement des boîtes,
15:48 parce qu'on a tous dans nos placards des boîtes qui ne servent pas à rien.
15:50 - Médicament à l'unité, par exemple, ça serait bien de le mettre en place ?
15:52 - Peut-être, je sais que... - Pour éviter d'en prendre une plaquette
15:54 et de lutter les autres ? - Avec Catherine Vautrin,
15:56 qui est donc ministre du Travail, de la Santé et de la Solidarité,
16:00 c'est un sujet sur lequel elle souhaite qu'on aboutisse, qu'on avance,
16:04 parce que, effectivement, je pense qu'il y a des marges de manœuvre
16:06 là aussi, qui permettraient à la fois d'ajuster l'offre du médicament,
16:10 mais de faire comprendre aussi aux Français que, eh bien, le rapport
16:14 au médicament doit aussi peut-être être mieux compris sur les enjeux
16:17 qu'il y a derrière, c'est-à-dire avoir cette sobriété que j'évoquais.
16:20 - Ces derniers mois, plusieurs décès aux urgences ont alerté sur l'état
16:23 de l'hôpital, s'il le fallait. Il y a notamment ce drame,
16:26 Lucas, 25 ans, mort aux urgences d'hier dans le Var,
16:28 après plusieurs heures passées sur un brancard fin septembre.
16:31 Les parents ont porté l'affaire en justice.
16:33 On peut mourir aujourd'hui en France aux urgences parce qu'on n'a pas
16:36 été pris en charge à temps ?
16:38 - Alors, ce cas est dramatique, comme tous les cas, effectivement,
16:41 de personnes qui meurent aux urgences ou dans les services.
16:44 On peut mourir à l'hôpital, oui, et parfois, effectivement,
16:49 donc là, il y a une enquête qui est en cours et qui dira,
16:51 les défaillances, s'il y en a eu, d'où proviennent-elles ?
16:55 Sur le fond, quand même, juste deux chiffres.
16:57 Les services des urgences, c'est le service public qui a vu
16:59 sa fréquentation la plus doublée, donc la plus augmentée en France.
17:02 Il y avait 10 millions de passages aux urgences il y a une douzaine d'années.
17:06 On est à plus de 21 millions aujourd'hui.
17:08 C'est-à-dire qu'effectivement, la crise du système de santé
17:12 et le fait qu'effectivement, aujourd'hui, il y ait de moins en moins
17:15 de médecins de la crise du système de santé qui affecte aussi
17:18 le monde libéral, fait qu'on se tourne de plus en plus vers les urgences
17:21 parce que c'est la seule lumière allumée et que parfois, c'est l'espoir
17:24 d'une consultation, même si on n'y a pas forcément besoin d'aller aux urgences.
17:27 - Et qu'est-ce qu'on fait, alors ?
17:28 - Et donc, il faut effectivement continuer à travailler à ces solutions.
17:30 On évoquait en début d'entretien cela, c'est-à-dire cette réponse
17:33 territoire par territoire qui permet effectivement de mieux prendre en charge
17:36 des gens qui n'auraient pas besoin d'aller aux urgences, mais qui y vont
17:39 parce que, de fait, quand on veut voir un médecin, on sait qu'il y en a aux urgences.
17:42 - Et que parfois, on est dans des zones, on appelle SOS Médecins,
17:45 il n'y en a pas, on veut prendre un rendez-vous, il n'y en a pas,
17:47 donc on n'a pas d'autre choix que d'aller aux urgences.
17:49 - Mais complètement, ce qu'on appelle le service d'accès aux soins
17:51 qui a été déployé ces derniers mois, aujourd'hui, 63 départements
17:53 ont un service d'accès aux soins.
17:55 L'objectif fixé par le Premier ministre, c'est que tous les départements soient couverts
17:58 dans les prochains mois, c'est-à-dire, effectivement,
18:00 le service d'accès aux soins, c'est un lieu de coordination
18:02 entre la médecine hospitalière et la médecine libérale.
18:05 Ce sont des opérateurs et ce sont des médecins qui, effectivement,
18:08 permettent d'avoir une réponse de premier recours pour les Français
18:11 qui n'ont pas besoin d'aller aux urgences.
18:13 Donc, il faut à la fois essayer d'amener aux urgences, vers les urgences,
18:16 ceux qui sont vraiment dans une situation d'urgence.
18:19 Il s'agit de mieux faire travailler la médecine de ville et la médecine hospitalière
18:22 pour, effectivement, adapter ça, parce qu'on ne peut pas courir non plus,
18:25 à toujours mettre plus de moyens dans les urgences et à faire, finalement,
18:28 des urgences la seule réponse dans laquelle on mettrait les moyens.
18:31 Il faut faire confiance à la médecine libérale pour assumer sa place
18:34 et son rôle en matière de premier recours.
18:36 Frédéric Walthou, ministre délégué chargé de la santé et de la prévention,
18:39 on se retrouve dans une minute. Le temps de dérouler le Fil info,
18:42 à 8h51, Damien Mestre.
18:44 Vers une consultation médicale à 30 euros contre 26,50 euros actuellement.
18:49 L'assurance maladie s'est dite favorable.
18:52 À l'instant, sur France Info, le ministre de la santé, Frédéric Walthou,
18:55 dit espérer que ce changement aboutisse le plus vite possible.
18:58 Après de lourdes pertes l'an dernier, EDF renoue avec les bénéfices.
19:03 10 milliards d'euros engrangés l'an dernier.
19:05 Résultat dévoilé ce matin et qualifié d'exceptionnel.
19:08 De bons chiffres en partie dus à la hausse du prix de l'électricité
19:12 et au redressement de la production nucléaire.
19:14 6 mois de prison avec sursis pour un policier jugé pour violence aggravée
19:18 sur un manifestant à Rouen en 2020.
19:21 Il avait frappé à coups de pieds et de matraque un gilet jaune
19:24 qui tentait d'aider une femme tombée au sol.
19:27 Un fonds mondial pour lutter contre le tabagisme.
19:30 Sa création annoncée hier soir par l'Organisation mondiale de la santé.
19:34 Un fonds qui prévoit 75 millions de dollars alors que selon l'OMS,
19:38 le tabac tue chaque année 8 millions de personnes dans le monde.
19:43 France Info.
19:46 Le 8.30 France Info.
19:49 Agathe Lambret. Jules Dequisse.
19:52 Frédéric Valtour, ministre délégué chargé de la santé et de la prévention.
19:55 Ils peuvent être une aide précieuse dans les déserts médicaux dont on parlait.
19:58 Eux aussi sont en colère et ont lancé des opérations escargots
20:01 dans toute la France. Opérations appelées à se répéter demain.
20:04 Ce sont les infirmiers libéraux qui réclament notamment une augmentation
20:08 de leurs rémunérations à hauteur de l'inflation.
20:11 Est-ce que vous allez faire un geste pour eux ?
20:14 Alors, elles ont raison, les infirmières libérales.
20:17 Il y a un sujet sur le rôle, la place des infirmiers dans le système de santé.
20:21 630 infirmiers, 120 000 sont des infirmières libérales.
20:25 L'essentiel travaillant à l'hôpital.
20:28 Néanmoins, et la question se pose aussi à l'hôpital,
20:31 il faut restaurer, réinterroger le rôle et la place des infirmiers dans le système de santé.
20:36 On doit faire plus confiance à ces professionnels qui sont formés,
20:39 qui ont tout à fait la capacité à épauler, à intervenir sur des champs de délégation,
20:44 des champs de compétences, aux côtés des médecins, qui soient sans doute plus larges.
20:47 Et ça, c'est une discussion qu'il faut qu'on ait globalement.
20:50 La question n'est pas simplement la rémunération, je le redis,
20:53 elle est le rôle et la place.
20:54 Pas d'augmentation depuis 15 ans alors que la réfléxion,
20:57 et qu'ils se disent les oubliés du Ségur de la santé.
21:00 Il n'y aura pas de geste, vous dites, financier ?
21:03 Là aussi, on va commencer à discuter, et je souhaite vraiment ouvrir
21:06 avec toutes les organisations représentatives des infirmiers et infirmières,
21:11 des discussions qui soient très larges et qui englobent justement aussi,
21:14 pas simplement la question de la rémunération, mais aussi le champ de responsabilité.
21:17 Juste un exemple, les infirmières imprincites avancées,
21:19 on a voté ça à l'Assemblée nationale maintenant en 2023,
21:24 on est toujours en attente d'un statut.
21:27 Donc il faut aussi qu'on accélère, nous, le gouvernement,
21:29 l'accompagnement et la reconnaissance de ces métiers-là.
21:31 C'est un de mes objectifs dans les prochaines semaines.
21:33 Frédéric Walthou, la loi sur la fin de vie.
21:36 En juin 2023, vous vous opposiez à l'aide active à mourir.
21:40 Vous écriviez avec d'autres députés dans une tribune,
21:43 "Le soignant ne doit jamais disposer du droit de vie ou de mort
21:46 sur celui qui se confie à lui."
21:47 Est-ce que vous allez pouvoir, en tant que ministre délégué à la santé,
21:50 porter un texte qui irait à l'encontre de vos convictions personnelles ?
21:54 Alors, premièrement, si vous lisez la tribune,
21:56 ce n'était pas une opposition, effectivement,
21:58 à ce qu'on réouvre le sujet de la fin de vie et de l'aide active.
22:02 Non, mais il y a cette aide active à mourir.
22:04 Non, non, non, c'était une opposition.
22:05 Ce n'est pas une opposition.
22:06 C'était une tribune qui plaidait pour, effectivement,
22:08 qu'on fasse un effort sur les soins palliatifs.
22:10 Et ça correspond de toute façon de tout ça.
22:12 Mais justement, pour éviter le sujet de l'aide active à mourir,
22:14 c'est ce que vous raccrochez aux détracteurs,
22:15 qui vous ont placé dans un camp.
22:17 Non, ben ouais, après, les gens vous mettent dans des cases sans regarder.
22:20 Les tribunes, en général, se lisent de la première phrase jusqu'à la dernière phrase.
22:23 L'aide active à mourir, un geste médical que donnerait un soignant
22:27 pour terminer la vie d'un patient.
22:29 Mais ce n'est pas non plus, je veux dire, ce n'est pas l'idée
22:32 d'un changement comme ça de fonctionnement.
22:36 C'est peut-être l'idée dans le texte.
22:37 C'est vrai qu'on ne sait pas trop ce qu'il va y avoir dedans.
22:39 Exactement.
22:40 Donc, pour l'instant, c'est de trouver un équilibre.
22:41 Et pour en avoir parlé avec le président de la République,
22:44 il y a de toute façon la recherche d'un équilibre
22:46 sur lequel, pour l'instant, il n'y a pas d'arbitrage qui a été fait.
22:49 Mais je crois que la volonté, effectivement, c'est justement
22:52 d'augmenter, de réarmer les services de soins palliatifs,
22:56 d'en installer un par département, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
22:58 Donc, redonner des moyens à l'hôpital pour déployer,
23:01 pour permettre un accès plus facile pour les Français
23:04 aux services de soins palliatifs, qui, effectivement,
23:06 aujourd'hui, donne satisfaction au sens où c'est un accompagnement.
23:09 Mais sur l'aide active à mourir, l'exécutif continue à se chercher,
23:13 à chercher son projet, et pendant ce temps-là,
23:15 des patients attendent.
23:16 Je crois que le président de la République doit s'exprimer
23:18 prochainement sur le sujet.
23:20 D'ici l'été, le projet doit arriver.
23:22 Je ne suis pas dans le...
23:23 Vous savez, je suis ministre depuis 5 jours, 6 jours.
23:25 Donc, je n'ai pas encore tous les...
23:28 Je ne suis pas encore dans la configurance, dans tous les dossiers.
23:30 Mais, simplement, je sais que c'est un sujet qui n'a pas été oublié,
23:33 qui sera pris à bras-le-corps.
23:35 Et la recherche, c'est une recherche d'équilibre, là aussi,
23:37 parce que, de toute façon, et en écoutant les soignants,
23:40 parce qu'au final, ce sont vers les soignants qu'on se tournera
23:43 pour accompagner, dans une écriture qui reste à préciser,
23:48 à accompagner les personnes qui sont en fin de vie.
23:50 Et donc, on ne peut pas faire contre et sans les soignants.
23:52 C'était aussi le sens de la tribune, et je pense que ça,
23:54 de toute façon, il n'y avait pas besoin de l'écrire
23:56 pour convaincre le président de la République,
23:57 qui avait, de toute façon, spontanément, parfaitement compris ça.
23:59 - D'un mot, vous incitez sur les soignants palliatifs,
24:01 mais il y avait une version de travail du projet de loi, datant d'octobre,
24:03 qui évoquait, en plus du suicide assisté, une exception d'euthanasie
24:06 pour les personnes qui ne seraient pas, elles-mêmes,
24:08 en mesure de s'administrer le produit létal.
24:10 Est-ce que cette exception d'euthanasie figurera dans la loi,
24:13 ou est-ce que vous repartez d'une page blanche, aujourd'hui ?
24:15 - Là aussi, je ne peux pas vous dire ce qui figurera dans la loi.
24:17 Il y a différentes versions qui ont circulé ces derniers mois.
24:19 Enfin, n'oublions pas que c'est quand même un chantier
24:21 qui a fait l'objet d'une maturation exceptionnelle.
24:24 Il y a eu la convention citoyenne, qui a permis, pendant de longs mois,
24:28 effectivement, à ce que des Français s'acclimatent de cette question,
24:31 en perçoivent les différentes facettes, éthiques, médicales,
24:34 et permettent, effectivement, de faire progresser la réflexion.
24:38 Il y a eu des consultations auxquelles je n'ai pas participé,
24:41 avec tous ceux qui, philosophes, religieux, médecins,
24:47 avaient sur cette question des choses à dire et à faire valoir.
24:51 Donc, ce que sera le point d'arrivée de cette réflexion,
24:55 qui a quand même été longue et exceptionnelle,
24:57 et moi je rends hommage à Agnès Fermin-Lebaudot,
24:59 qui a mené, dans les précédents gouvernements, ces réflexions,
25:02 permettent aujourd'hui, sans doute, d'arriver à une maturation,
25:04 un point d'équilibre, que je ne connais pas,
25:06 mais dont je sais que vraiment l'intention,
25:08 c'est de retrouver un point d'équilibre,
25:09 qui finalement emmène l'ensemble des acteurs,
25:11 plus qu'eux veuillent imposer une solution qui ne serait pas partagée.
25:15 - Juste d'un mot, les socialistes au Sénat voulaient faire adopter
25:18 une proposition de loi pour les femmes souffrant de règles douloureuses,
25:22 pour leur offrir un droit à un congé mensuriel
25:25 qui serait indemnisé par l'entreprise.
25:27 Quelle est votre position sur ce sujet ?
25:29 - Je l'ai dit hier au Sénat, la cause est juste,
25:32 la cause est, effectivement, à travailler,
25:35 mais la réponse qui était proposée,
25:36 sans rentrer dans trop de détails,
25:38 mais la réponse qui était proposée était inadaptée,
25:41 parce que c'était une réponse d'un congé qui serait donné,
25:44 qui aurait peut-être été un coup de canif,
25:47 enfin, pas peut-être, c'était mon analyse,
25:49 qui aurait été un coup de canif au secret médical,
25:51 parce que... et donc sans doute, le sujet est à retravailler.
25:55 - Ça se fait en Espagne depuis un an.
25:57 - Pas dans les mêmes manières, pas du tout dans les mêmes manières.
26:00 Donc le sujet est à retravailler.
26:02 Il y a de toute façon, dans les prochaines semaines,
26:05 on va réouvrir le sujet avec les parlementaires,
26:07 sénateurs et députés, et proposer, effectivement, un nouveau texte,
26:11 qui sera sans doute d'initiative parlementaire.
26:13 - D'un mot, Frédéric Valtout, vous êtes ministre de Gabriel Attal,
26:15 et en même temps, membre d'Horizon,
26:17 est-ce qu'Edouard Philippe reste votre candidat pour 2027 ?
26:19 - Écoutez, Edouard Philippe reste le président de mon parti,
26:23 et effectivement, celui qui, j'espère, relève Rallegan en 2027.
26:26 Il est aujourd'hui très bien placé pour ça, mais c'est pas mon...
26:30 - Ça se corse avec la percée de Gabriel Attal.
26:32 - Oui, mais ça, tout ça, on verra.
26:34 Vous savez, de toute façon, ce qu'il faut aujourd'hui,
26:36 c'est éviter les solutions radicales,
26:38 et vous voyez très bien à quoi je fais allusion en parlant de ça.
26:41 Et donc, il faut que le gouvernement réussisse.
26:43 Personne ne réussira sur la défaite du gouvernement.
26:45 Edouard Philippe, c'est le premier,
26:46 et Edouard Philippe reste, effectivement, le candidat de mon cœur.
26:48 - Merci beaucoup, Frédéric Valtout, ministre délégué chargé de la Santé,
26:51 une de vos premières interviews depuis votre nomination,
26:53 ce matin, sur France Info.
26:55 [Musique]