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La rémunération de Tony Estanguet, président du Comité d’organisation des JO2024, est visée par une enquête. Pauline Gratelle, journaliste de la rédaction nous raconte cette affaire.

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00:00 Polémique autour de la rémunération de Tony Estanguet, le président du comité d'organisation des Jeux Olympiques Paris 2024.
00:10 On vient d'apprendre qu'une enquête a été lancée par le parquet financier.
00:13 Pauline Grattel, qu'est-ce qu'on lui reproche exactement ?
00:16 Alors tout d'abord on lui reproche le montant de sa rémunération annuelle.
00:20 Jusqu'en 2020, Tony Estanguet a perçu 270 000 euros brut par an.
00:26 Ce sont les chiffres que le comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, le COJOP, a rendu public en 2018.
00:34 Ce montant a été décidé sur proposition d'un comité des rémunérations composé d'experts indépendants
00:40 chargés de s'assurer de la pertinence de la politique de rémunération, explique le comité.
00:46 Mais où est le problème alors ?
00:47 Alors le problème c'est que le COJOP est une association de type loi 1901.
00:52 Donc en principe la rémunération de ses dirigeants est plafonnée et vous imaginez bien que le montant autorisé est bien inférieur.
00:59 Mais ça ne s'arrête pas là. Ce qui pose également problème, ce sont les modalités de règlement de cette rémunération.
01:05 Selon le canard enchaîné, Tony Estanguet aurait créé une société qui facture des prestations non commerciales au COJOP dont il est le président.
01:14 Ce qui pose une question sur le contrôle de la réalité et la qualité des prestations effectuées par la société d'Estanguet,
01:21 écrivait le journal en octobre dernier.
01:23 Ça avait d'ailleurs déjà interpellé en 2021 l'agence française anticorruption qui a souligné dans deux rapports des risques d'atteinte à la probité
01:31 et de conflit d'intérêt dans l'organisation des jeux.
01:34 Et que répond dans ce cas-là le COJOP ?
01:36 Alors le COJOP répond qu'il est étonné par l'ouverture de l'enquête et que le plafonnement de la rémunération des dirigeants d'association ne s'applique pas dans son cas.
01:45 Le COJOP explique au journal Le Monde que le comité poursuit un but d'intérêt général mais n'a pas une gestion désintéressée au sens fiscal du terme,
01:54 notamment parce qu'elle est financée en quasi-totalité par des revenus commerciaux, à l'inverse des associations non lucratives,
02:01 pour lesquelles la rémunération des dirigeants est soumise à un plafond.
02:05 Paris 2024 est par exemple assujetti à la TVA dans les conditions de droit commun, ajoute-t-il.
02:11 Et le caractère lucratif de son activité, liée à ses recettes commerciales, les partenariats, la billetterie, les droits télé, lui a été confirmé par rescrit fiscal.
02:21 Il assure également que le montant des factures émises par la société de Tony Estanguet fait l'objet d'un audit annuel dans un souci de transparence.
02:29 Bref, que tout ça est clean.
02:31 Et quelles vont être les conséquences de cette affaire ?
02:34 Alors c'est difficile à dire. L'enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance économique au sein de la police judiciaire parisienne.
02:41 Et ça va sans doute prendre un certain temps.
02:44 Mais quoi qu'il en soit, ça va jeter encore un peu plus de discrédit sur l'organisation des JO,
02:49 qui comme le rappelle le Parisien, fait déjà l'objet de trois autres enquêtes financières distinctes,
02:54 notamment pour des soupçons de favoritisme et de détournement de fonds publics lors de l'attribution des marchés.
03:00 Pauline Grattel, c'était clair. Merci.
03:03 Merci beaucoup.

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