• il y a 10 mois
Légende de la batterie et juré emblématique de "Nouvelle Star", Manu Katché joue avec les plus grands (Sting, Peter Gabriel, Jonasz, Cabrel, Youssou N'dour, Souchon, etc.). Pour Yahoo, et en exclusivité dans la "Face Katché", il a voulu partir à la rencontre de personnalités issues de la diversité, célèbres ou anonymes. Leurs histoires, bouleversantes, inspirantes, leurs parcours de vie : ils se livrent au plus célèbre batteur de France.
En 2000, Sonia Rolland est élue miss France, un destin auquel elle ne s’attendait pas. En effet, rien ne prédestinait la jeune femme à revêtir l’écharpe la plus convoitée de l'Hexagone. Récemment, la belle brune est revenue sur son parcours de vie au travers d’une fiction autobiographique intitulée “Un destin inattendu”. Un parcours qu’elle évoque également au micro de Yahoo dans l’émission de Manu Katché, "La Face Katché". Première miss d’origine Africaine, elle s’est notamment livrée sur le racisme dont elle a été victime après son couronnement et sur la manière dont elle est parvenue à se détacher de tout ça.

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Transcription
00:00 Ce qui ne m'est pas du tout épargnée, c'est le racisme.
00:03 Parce que moi, au lendemain de Miss France, je reçois 2700 lettres d'insultes et de menaces de mort.
00:07 Madame de Fontenay découvre, en fait, ça, stupéfaite.
00:12 Elle veut porter plainte. On porte plainte, puisqu'il y a quand même des lettres.
00:17 Elle me dit qu'elle va faire un communiqué à l'AFP. Moi, je lui dis, Geneviève,
00:21 en fait, on va offrir une tribune à des gens qui n'existent pas.
00:25 Parce que la chance qu'on avait à l'époque, c'est qu'ils étaient ridiculisés, mais constamment,
00:30 dans les guignols. On les regardait, mais comme des pauvres gens arriérés.
00:36 Les racistes, on ne les voyait pas comme... Ils n'étaient pas crédibles, quoi, dans notre société.
00:42 Et donc, leur offrir une tribune, mais ce n'était pas possible.
00:45 C'était insulter, finalement, tous les gens qui m'avaient élue
00:48 et tous les gens qui étaient heureux de me voir les représenter.
00:52 Donc, du coup, je me suis dit, non, c'est du sabotage.
00:55 Et en fait, ce qui va nous aider, c'est plutôt l'inverse.
00:59 C'est d'aller à la rencontre de ces gens qui pouvaient peut-être avoir une défiance
01:02 et les éduquer, comme ma mère m'a toujours dit.
01:05 Parce que moi, je me souviens des crises que je faisais quand j'étais adolescente.
01:07 Et quand je rentrais, je me disais, c'est pas juste, pourquoi ils nous traitent de noirs, de machin, de truc.
01:11 Elle disait, mais Sonia, on ne n'est pas raciste, on le devient.
01:16 Donc, t'imagines bien qu'il y a un manque d'éducation derrière tout ça.
01:19 A toi aussi de les éduquer à ce que tu es.
01:22 Donc ça, c'est un bagage hyper fort que j'ai et que j'emmène avec moi.
01:26 Et Madame de Fontenay, je deviens l'étendard d'un nouveau discours politique.
01:30 Et je me souviens qu'elle prend ma défense à chaque fois qu'on monte sur scène.
01:34 C'était les canons de la beauté remplaceront les canons de la guerre.
01:39 Regardez, Sonia Roland, mais tout était devenu un message politique.
01:42 Moi, j'étais le message politique de Fontenay.
01:45 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]

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