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Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l’hommage du 7 octobre et l’attitude de la France Insoumise, de l'explosion des violences faites aux femmes et de l'acte 2 imminent du remaniement.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l’hommage du 7 octobre et l’attitude de la France Insoumise, de l'explosion des violences faites aux femmes et de l'acte 2 imminent du remaniement.
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NewsTranscription
00:00 Bonjour et bienvenue Aurore Berger.
00:02 Bonjour.
00:02 Et merci de votre présence et votre grande interview sur CNews et Europe 1.
00:06 Vous êtes la ministre en charge de l'égalité femmes-hommes et de la lutte contre les discriminations.
00:10 Quatre mois jour pour jour après les attaques terroristes du 7 octobre en Israël,
00:14 c'est aujourd'hui Aurore Berger qu'Emmanuel Macron va saluer la mémoire des 42 Français tués lors de ces massacres.
00:20 Vous assisterez tout à l'heure à la cérémonie.
00:22 C'est un hommage de la nation.
00:24 Quel message essentiel va prévaloir tout à l'heure ?
00:27 Je crois que c'est un message d'unité, de rassemblement, de se sentir toutes et tous concernés
00:31 par ces 42 Français qui ont été assassinés, mais au-delà d'ailleurs des 42 Français assassinés,
00:36 de toutes celles et ceux qui ont été assassinés par le terrorisme islamiste, par le Hamas,
00:41 il faut vraiment qu'il y ait un avant et un après 7 octobre.
00:44 Le problème c'est que dans l'après 7 octobre, il y a surtout eu en France une vague d'antisémitisme
00:49 et ça, ça devrait provoquer au contraire, soit des hooligans, soit surtout un sursaut républicain
00:53 de se dire que des Juifs ont été assassinés parce que Juifs ne devraient évidemment pas avoir
00:58 comme corollaire de provoquer l'antisémitisme, mais au contraire, un rassemblement.
01:02 Donc c'est un moment d'unité nationale, de communion nationale qui doit pouvoir exister
01:06 pour envoyer un message non seulement évidemment aux familles des personnes assassinées
01:10 qui seront présentes à nos côtés, mais bien au-delà, à la fois à la communauté juive en France
01:15 qui a peur aussi pour un certain nombre d'entre eux depuis le 7 octobre,
01:18 mais encore une fois, au-delà de la communauté juive, à toutes celles et ceux
01:22 qui malheureusement sont décédés aussi sous le terrorisme.
01:25 Alors cet hommage, vous le savez, se retrouve au cœur d'une polémique depuis plusieurs jours
01:28 car plusieurs responsables de la France Insoumise vont y participer,
01:32 contrairement à la volonté de plusieurs familles de victimes.
01:34 Je crois que c'est le cas de Manuel Bompard ou encore de Mathilde Panot.
01:37 Est-ce que vous leur dites ce matin "N'y allez pas".
01:40 "N'y allez pas", c'est une évidence.
01:42 Comment vous pouvez imaginer vous rendre un hommage qui est d'abord pour des Français assassinés
01:46 quand les familles elles-mêmes vous demandent de ne pas venir.
01:49 C'est de l'indécence, du cynisme.
01:52 C'est du déshonneur, c'est du cynisme.
01:55 Et puis surtout, il faut regarder ce qu'Alephia dit de manière continue.
01:59 Refuser de qualifier le Hamas d'organisation terroriste.
02:03 Pointer d'abord Israël avant de pointer la responsabilité de ceux qui ont frappé
02:08 et qui ont assassiné sauvagement des enfants, des bébés, des femmes, des vieillards.
02:13 On a encore des otages qui sont retenus.
02:15 Mais je ne voudrais pas qu'à la fin de cette journée, on ne retienne que ça.
02:19 Quel est le risque ?
02:20 Le risque c'est qu'Alephia efface l'hommage.
02:22 Le risque c'est qu'à la fin, à force d'être interrogée sur eux,
02:25 et je comprends pourquoi on l'est, on ne retienne que la polémique
02:28 de ceux qui sont présents ou pas.
02:30 Moi je veux penser aux 42 Français qui ont été assassinés.
02:33 A centaines de personnes qui ont été assassinées, à leur famille.
02:36 Je ne veux pas que par leur présence, que par leur indécence,
02:39 ils volent ce moment de recueillement et d'hommage national.
02:42 Qu'est-ce qu'il aurait fallu faire ? Parce que l'Elysée dit "c'est le protocole".
02:45 Est-ce que ce n'est pas parfois un peu facile de se cacher derrière le protocole ?
02:48 Malheureusement, il y a des règles, y compris quand vous êtes président de la République.
02:50 Donc vous invitez l'ensemble des forces qui sont représentées à l'Assemblée nationale.
02:54 J'espère que ça les disqualifiera.
02:56 Il y a eu tellement d'événements avec Alephie depuis 18 mois.
02:58 Et à chaque fois, on s'est dit "c'est la ligne rouge qui a été franchie".
03:01 J'espère que là, les Français voient, constatent le niveau d'indécence,
03:06 le niveau de déshonneur.
03:08 A partir du moment où ils ne respectent pas la volonté même exprimée par les familles.
03:11 J'espère que ça les disqualifie de manière définitive.
03:14 Dans les yeux, dans le cœur des Français et dans leur vote.
03:17 Vous demandez finalement conscience aux Français de juger.
03:20 Mais n'y avait-il pas un autre moyen ?
03:21 La porte-parole du gouvernement, Priska Thévenot, leur a dit de ne pas y aller.
03:25 On a connu quand même par exemple Olivier Véran, ancien porte-parole,
03:28 par rapport à la présence du RN lors de la marche contre l'antisémitisme,
03:31 plus virulent.
03:32 Est-ce qu'il ne fallait pas monter au créneau plus rapidement
03:35 et véritablement tenter d'avoir une sorte de cordon par rapport à cette...
03:39 Malheureusement, on a été nombreux à le dire, mais je pense qu'ils s'en fichent.
03:42 Ils veulent en effet par leur présence créer la polémique.
03:45 Ils veulent par leur présence qu'on oublie finalement l'hommage qui est rendu
03:48 et qu'on ne parle que d'eux.
03:49 Ce qui est malheureusement en partie réussi.
03:51 Parlons de l'hommage, parlons de ces 42 Français qui ont été assassinés,
03:54 parlons de nos trois compatriotes qui sont encore retenus en otage,
03:58 parlons de ces centaines de femmes, moi j'en ai reçues,
04:00 qui ont été mutilées, qui ont été violées,
04:03 qui ont subi des exactions absolument terribles.
04:06 Parlons des survivants.
04:07 Parlements de ces femmes justement, Aurore Bréget,
04:09 et pour lesquelles certaines associations et certaines,
04:12 qualifions-les néo-féministes, ne se sont pas exprimées,
04:16 n'ont pas condamné, ont même demandé des preuves qu'il y ait
04:19 véritablement viol, mutilation et ce cortège de barbarie.
04:23 Oui, vous avez raison.
04:24 Qu'est-ce que vous pensez de cela ?
04:25 Il y a eu à la fois du silence,
04:27 qui est quand même assez assourdissant dans ces cas-là,
04:29 c'est-à-dire que c'est la première fois que quand des femmes ont été ciblées
04:33 parce que des femmes, que des consignes vraisemblablement
04:36 avaient été données aux terroristes du Hamas pour les souiller,
04:39 pour les violer, pour les mutiler,
04:41 ce sont des mutilations sexuelles que ces femmes ont subies,
04:45 on a malheureusement des témoignages,
04:47 donc il n'y a aucun doute évidemment à voir,
04:49 mais ce qui moi m'interpelle le plus, c'est ce que ces femmes nous disent,
04:52 c'est celles qui sont en charge justement de collecter leurs paroles,
04:55 c'est que des pays occidentaux leur demandent des preuves.
04:59 Cela n'existe pas d'habitude.
05:00 Depuis quand on demande à un État démocratique,
05:03 à des femmes qui ont vécu de tels niveaux d'exaction,
05:06 des preuves de ce qu'elles ont vécu,
05:08 leur seule parole devrait suffire à ce qu'on les croie ?
05:11 C'est d'ailleurs le principe même que demandent
05:12 toutes les organisations féministes systématiquement,
05:14 c'est de toujours commencer par dire qu'on vous croit,
05:17 pour qu'on ne les croirait pas elles.
05:19 Israël, État démocratique,
05:21 et Adrien Quatennens s'est interrogé ce matin sur Israël,
05:24 il dit que la bannière d'Israël pour les Jeux Olympiques devrait être neutre,
05:29 et il dit sur leur dénomination de crime de guerre
05:33 qu'à leurs yeux c'est plus grave que de dire terrorisme.
05:36 Comment vous réagissez à ces déclarations ?
05:38 Toujours les mêmes circonvolutions sémantiques, etc.
05:41 Le Hamas est une organisation terroriste islamiste.
05:44 Point.
05:45 Ils ont commis des crimes qui sont des crimes du terrorisme islamiste.
05:49 Donc à la fin, encore une fois,
05:51 il faut arrêter de faire comme si tout ça
05:53 c'était juste de la pudeur des éléments de langage, etc.
05:56 Ils veulent flatter un électorat.
05:58 C'est ça, une tactique électorale.
06:00 Comment, depuis des semaines, depuis des mois,
06:04 aurait-il gardé le même discours
06:07 si elle n'espérait pas à la fin que ce discours
06:10 puisse flatter une partie de l'électorat ?
06:12 Est-ce que ce discours nourrit l'antisémitisme
06:14 et les actes que vous avez dénoncés au début de cette interview ?
06:17 Est-ce que vous mettez un signe d'égalité,
06:19 et là on bascule vers autre chose,
06:21 entre la France insoumise et l'antisémitisme ?
06:23 En tout cas, je mets toujours un signe d'égalité,
06:25 on l'a même voté à l'Assemblée nationale,
06:27 entre antisionisme et antisémitisme.
06:29 Oui, mais c'est quelque part ça que fait l'EFI,
06:31 c'est dire "nous ne sommes pas antisémites,
06:33 c'est juste que nous avons un problème avec Israël".
06:35 C'est tout. Moi, je connais peu de gens
06:37 qui ont un problème avec Israël et qui ne sont pas antisémites.
06:39 C'est deux choses différentes.
06:41 Sauf que critiquer la légitimité même d'un État démocratique
06:43 à se défendre face à une des pires attaques terroristes
06:46 de son histoire est quand même un problème.
06:49 Refuser de qualifier des actes
06:51 qui ont été des actes de terrorisme islamiste,
06:54 refuser aussi de condamner avec vigueur
06:56 l'antisémitisme qui s'est abattu sur un certain nombre de Français,
06:59 qui ont fait que des Français aujourd'hui
07:02 ont eu suffisamment peur pour aller jusqu'à changer leur nom
07:04 sur une boîte aux lettres,
07:06 à un moment, évidemment, tout ça flatte un électorat,
07:08 tout ça flatte des bas instincts
07:10 qu'on n'avait pas envie de revoir dans notre pays.
07:12 Donc il faut que ça cesse. Il faut qu'il y ait un temps aujourd'hui
07:14 d'unité, d'hommage national.
07:16 Encore une question, hommage,
07:18 mais l'Elysée prévoit ou n'écarte pas
07:20 aussi un hommage aux victimes françaises
07:22 de Gaza, à Gaza,
07:24 donc sous les bombardements israéliens.
07:26 Est-ce que c'est une forme de "en même temps" ?
07:28 Est-ce qu'il faut, je veux dire,
07:30 ne vexer personne et finalement
07:32 faire ces deux hommages de manière concomitante ?
07:35 Il n'y a pas pour l'instant d'hommage qui a été fixé,
07:38 qui a été envisagé. Ça peut être une option, évidemment.
07:40 Après, les choses sont différentes.
07:42 Et je crois que c'est important
07:44 qu'elles restent aussi différentes dans l'esprit des Français.
07:46 Il y a... - Même si les vies, évidemment,
07:48 se valent. - Bien sûr. La question n'est pas là.
07:50 Les vies se valent, il n'y a pas de sujet là-dessus, évidemment.
07:52 Mais ce n'est pas la même chose
07:54 d'avoir des personnes qui ont été
07:56 ciblées délibérément,
07:58 assassinées délibérément,
08:00 parce qu'en Israël, parce que juives,
08:02 et d'avoir des personnes, des civils
08:04 qui décèdent parce qu'il y a la guerre.
08:06 Ce sont deux choses différentes. Ça ne veut pas dire
08:08 qu'il ne faut pas, évidemment, tout faire pour que
08:10 les choses, de manière humanitaire, puissent se régler à Gaza.
08:12 Il y a un engagement de la France qui est
08:14 extrêmement puissant, qui est sans doute le plus puissant
08:16 au monde, d'ailleurs, pour venir soutenir
08:18 de manière humanitaire
08:20 les civils qui sont à Gaza, et qui sont aussi
08:22 à Gaza, pour beaucoup d'entre eux, parce que le Hamas
08:24 ne les a pas laissés sortir
08:26 de Gaza, ne leur a pas permis
08:28 aussi de pouvoir faire un mouvement
08:30 alors que l'armée israélienne l'avait demandé.
08:32 Il faut aussi rappeler la responsabilité
08:34 du Hamas dans la situation
08:36 que subissent les civils à Gaza.
08:38 - Dans l'actualité politique, la deuxième
08:40 vague du remaniement se fait attendre.
08:42 Il manque un ministre dédié au logement,
08:44 quand même, c'est important, au transport,
08:46 c'est important, à la santé, c'est important.
08:48 Pourquoi ça coince ? Est-ce que vous avez un problème
08:50 de manque de choix, trop plein ?
08:52 Qu'est-ce qui coince ?
08:54 - Ce sera annoncé dans les prochaines heures, et vous le savez bien.
08:56 Après, il n'y a pas de ministre.
08:58 Il y a, typiquement, Christophe Béchut
09:00 qui est sur le logement et les transports, etc.
09:02 - C'est rare, une telle entre deux.
09:04 - On va avoir un gouvernement, de toute façon,
09:06 qui va être complété, on le sait bien.
09:08 On a été 14 à être nommés immédiatement.
09:10 D'autres vont être nommés, encore une fois,
09:12 dans les heures qui viennent, sur des sujets
09:14 qui sont essentiels. Ça ne veut pas dire qu'on n'est pas au travail
09:16 depuis un mois.
09:18 Je crois que c'est passé un certain nombre de choses depuis un mois.
09:20 Déclaration de politique générale du Premier ministre,
09:22 évidemment, la conférence de presse du Président de la République.
09:24 - En tout cas, il y a une ministre
09:26 pour laquelle le sort
09:28 semble scellé.
09:30 - Je ne sais pas, parce que ce n'est pas moi qui décide.
09:32 - La ministre de l'Industrie. - Le Président de la République
09:34 qui va décider. - Je n'ai pas entendu beaucoup de soutien
09:36 à ce micro, ni ailleurs, pour dire
09:38 "il faut garder Mme Amélie Oudéa-Casterat".
09:40 - Moi, j'ai toujours tenu le même discours,
09:42 que je travaille avec elle depuis 18 mois,
09:44 que je connais son engagement, son courage.
09:46 - Et aussi, c'était convenu, c'est polémique.
09:48 - Je ne veux pas qu'elle soit réduite à une polémique,
09:50 à une maladresse. Elle l'a dit elle-même, elle s'est excusée.
09:52 Ce sont des maladresses. Elle s'est excusée
09:54 à plusieurs reprises. Je pense qu'il ne faut pas réduire
09:56 la carrière d'une femme, son engagement,
09:58 uniquement à ces quelques derniers jours
10:00 ou quelques dernières semaines.
10:02 - Ce n'est pas le plus grand des soutiens qu'on peut entendre
10:04 au 6 matin. - Moi, je suis très claire
10:06 là-dessus. - Elle doit rester à certains.
10:08 - Encore une fois, que vous me posiez la question
10:10 pour un milieu de castérat ou n'importe quel membre,
10:12 ou si quelqu'un vous pose la question par rapport à moi,
10:14 ce n'est pas à moi de décider, c'est au président de la République
10:16 évidemment de décider et il fera ce choix
10:18 souverain avec le Premier ministre.
10:20 - En tout cas, il y en a un qui fait monter les enchères,
10:22 c'est François Bayrou. Est-ce qu'il ferait un bon ministre,
10:24 notamment à l'éducation ? Hier, à votre place,
10:26 Rachida Dati lui a consacré un éloge, appuyé,
10:28 affirmé, affirmé que c'était un bon ministre,
10:30 d'expérience. Vous aussi, vous le dites ?
10:32 - C'est sûr qu'il a évidemment une expérience.
10:34 Ce qui est sûr aussi, c'est qu'il a subi
10:36 pendant 7 ans,
10:38 7 ans de vie judiciaire,
10:40 7 ans où
10:42 édito après édito, on l'a cloué
10:44 aux pylories, il a été relaxé.
10:46 Et on voit aussi la difficulté
10:48 de ce temps judiciaire
10:50 qui est extrêmement long et d'un temps médiatique
10:52 qui est souvent un peu une... - Maintenant, la voie est ouverte
10:54 au gouvernement. - En tout cas, ça n'a pas empêché
10:56 qu'il puisse porter une voie qui est,
10:58 je crois, essentielle. Le Modem est un partenaire
11:00 absolument déterminant pour la majorité présidentielle
11:02 et après, encore une fois,
11:04 c'est le président de la République. - Mais il prend de la place, François Bayrou.
11:06 - Tant mieux. - Ah oui.
11:08 - Un vice-premier ministre dans un gouvernement. - Non, je ne crois pas qu'il y ait
11:10 un vice-premier ministre, il y a un premier ministre.
11:12 Après, je crois que c'est plutôt rassurant
11:14 de se dire que dans la majorité présidentielle,
11:16 on a des hommes et des femmes qui inspirent
11:18 confiance aux Français, qui font de la politique,
11:20 qui savent en faire. Je préfère avoir
11:22 trop de personnalités qui peuvent être
11:24 engagées que d'autres partis politiques où, clairement,
11:26 on regarde part et d'autre et
11:28 on ne voit pas forcément ni de relève
11:30 ni de personnalité forte. - Les députés
11:32 aurores marginaux se sont très largement prononcés
11:34 en faveur de l'inscription de Lévi-Egé dans la
11:36 Constitution. Le projet, désormais,
11:38 de loi doit être examiné au Sénat.
11:40 Ce sera le 28 février. Les sénateurs
11:42 sont plus réticents, sinon
11:44 opposés, à l'image de leur président, Gérard Larcher.
11:46 Quel message vous leur faites
11:48 passer ce matin ? Comment les convaincre ?
11:50 - Les convaincre que, encore une fois,
11:52 ce qui se passe à l'extérieur de nos frontières
11:54 peut un jour arriver chez nous. Il faut arrêter
11:56 de penser. - Pourquoi ce qui se passe aux États-Unis
11:58 pourrait arriver en France ? - Parce que ça se passe aux États-Unis
12:00 mais ça se passe pas qu'aux États-Unis.
12:02 Ça se passe aussi à l'intérieur
12:04 des frontières, à l'intérieur même du continent européen
12:06 où on a des retours en arrière.
12:08 Je donne un exemple sur la Pologne,
12:10 par exemple. En Pologne, une femme
12:12 vient d'être condamnée à 8 mois de
12:14 travaux d'intérêt général. Pourquoi ? Parce qu'elle
12:16 a juste délivré une pilule du
12:18 lendemain. - Ce n'est pas les mêmes valeurs qu'en
12:20 Pologne que nous avons en France. - Très bien. Mais qu'est-ce
12:22 qui vous garantit qu'un jour,
12:24 que ce soit dans 5 ans, dans 10 ans, dans 20 ans,
12:26 les choses ne pourraient pas changer ? Moi, ce que je dis,
12:28 c'est que quand on a l'opportunité
12:30 de changer la Constitution, ce qui est
12:32 quand même l'acte majeur
12:34 de constituants, et on le fait
12:36 avec une main tremblante, c'est quand même
12:38 de pouvoir aussi garantir dans cette Constitution
12:40 des libertés que nous
12:42 estimons être des libertés fondamentales. - Je vais poser la question
12:44 différemment et directement. Est-ce que vous n'êtes pas en train
12:46 d'utiliser un sujet sérieux, grave,
12:48 pour vous arroger à peu de frais une sorte de
12:50 marqueur de scalpe progressiste ? - Non.
12:52 Non, parce que moi, j'ai déposé cette proposition
12:54 de loi dès que j'avais été élue
12:56 présidente du groupe Renaissance. Pourquoi
12:58 je l'ai fait ? Parce que je suis engagée
13:00 sur ces sujets-là, parce qu'on a une majorité
13:02 engagée sur ces questions-là, et parce qu'on a une majorité
13:04 à l'Assemblée qui souhaitait qu'on
13:06 puisse avancer, et se dire que
13:08 dans ce mandat, collectivement, parce que
13:10 ce ne sera pas que la victoire de la majorité,
13:12 on aura réussi à changer la Constitution pour que,
13:14 demain, nos filles, nos petites-filles,
13:16 elles n'aient plus jamais, plus jamais
13:18 à se poser la question de leur droit
13:20 souverain à disposer de leur corps.
13:22 C'est quand même un marqueur
13:24 qui est majeur, et pas juste, encore une fois, pour la majorité,
13:26 qu'il est pour toutes les femmes dans notre pays.
13:28 - Deux questions rapides pour terminer.
13:30 En début de semaine, à votre place, le numéro 2 sur la liste
13:32 reconquête européenne, Guillaume Pelletier,
13:34 a dit que Marion Maréchal avait un avantage
13:36 sur ses autres compétiteurs, parce
13:38 qu'elle est mère de famille,
13:40 et de citer ceux qui n'ont pas d'enfants,
13:42 Jordan Bardella, François-Xavier Bellamy,
13:44 Gabriel Attal, Emmanuel Macron.
13:46 Qu'avez-vous pensé de cette sortie ?
13:48 - Honnêtement, un peu étonnante. Moi, je me bats pour
13:50 la liberté des femmes, et des hommes, d'ailleurs.
13:52 La liberté, ça veut dire de choisir
13:54 d'avoir des enfants ou de ne pas en avoir.
13:56 Puis j'y ai pensé aussi, parce que je ne connais pas forcément
13:58 la vie intime de ceux qui l'ont citée.
14:00 Il y a aussi beaucoup d'hommes et de femmes qui souhaiteraient
14:02 ardemment avoir des enfants et qui n'en ont pas.
14:04 Et je pense que ça peut être extrêmement douloureux,
14:06 que c'est extrêmement douloureux. Donc, je trouve ça à la fois
14:08 ridicule, en vérité, comme niveau d'argumentation,
14:10 mais au-delà de ça, je trouve ça insultant,
14:12 vis-à-vis de ceux qui aimeraient avoir des enfants, et qui n'y arrivent pas.
14:14 Et surtout, moi, je souhaite...
14:16 Et quand on est soi-disant à la tête d'un mouvement libéral,
14:18 comme les familles le prétendent, on défend la liberté
14:20 d'avoir ou de ne pas avoir des enfants.
14:22 Et la liberté aussi, quand on est une femme, de choisir
14:24 le moment auquel on veut avoir des enfants.
14:26 Défendre les enfants, très important, justement.
14:28 Et pour conclure, au sujet des violences faites aux enfants,
14:30 c'est un sujet sur lequel vous êtes très impliquée,
14:32 Aurore Berger. Vous étiez, justement,
14:34 à la tête du ministère de la Famille.
14:36 La Commission sur l'inceste et les violences sexuelles,
14:38 c'est ce qu'on appelle la CIVIS. Elle est secouée
14:40 par un scandale. La vice-présidente de cette commission
14:42 est visée par une plainte. C'est une plainte.
14:44 Elle est accusée par une jeune femme
14:46 d'agression sexuelle. Cette jeune femme
14:48 aurait déposé plainte. Est-ce que cette
14:50 vice-présidente ne devrait pas se retirer le temps de l'enquête ?
14:52 C'est toujours la même difficulté
14:54 dans laquelle on est prise à chaque fois qu'il y a une plainte.
14:56 C'est d'abord de dire qu'il y a de la souffrance, vraisemblablement,
14:58 de la part de cette femme qui a porté plainte
15:00 et qu'il faut le reconnaître et qu'évidemment,
15:02 il faut d'abord partir du principe,
15:04 ce que je disais tout à l'heure, que quand les victimes
15:06 parlent, elles n'ont pas un intérêt à s'exprimer
15:08 et qu'il faut d'abord les croire. Mais
15:10 que la seule vérité qui peut, à un moment, exister
15:12 dans notre pays, dans une démocratie, c'est
15:14 la vérité judiciaire. Ce que je ne veux pas, c'est
15:16 que ça jette le discrédit sur la civise,
15:18 alors que c'est un outil extrêmement puissant. Le juge
15:20 Durand a fait un travail exceptionnel.
15:22 - La vice-présidente ne pourrait pas se mettre en retrait ?
15:24 - Son choix éventuellement personnel. Moi, ce que je ne veux pas,
15:26 c'est que la civise soit abîmée, alors que ça a été
15:28 un outil extrêmement important pour
15:30 permettre à des milliers et des milliers
15:32 d'enfants devenus des adultes de pouvoir témoigner
15:34 des violences sexuelles qu'ils avaient
15:36 malheureusement subies. La civise, aujourd'hui,
15:38 elle va travailler sur la question de la prostitution,
15:40 elle va travailler sur la question de la pédocriminalité. Ce sont des enjeux
15:42 essentiels qui bousculent, je pense,
15:44 notre société et on attend beaucoup de ces travaux.
15:46 - Merci, Aurore Bergé. C'était votre grande
15:48 interview sur CNews Europe. A bientôt et bonne journée.