Annonces de Marc Fesneau et insécurité

  • il y a 8 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Olivier Dartigolles, François Pupponi, Sylvie Colas, secrétaire nationale de la Confédération paysanne, Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers et Alain Bauer, professeur de criminologie au Centre national des arts et métier; Auteur de “Tu ne tueras point”

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LES_VRAIES_VOIX-2024-01-31##

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Transcript
00:00:00 Les Vraies Voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:00:05 Et si c'était à refaire tous les jours, on referait ça pendant des années et des années avec Philippe David.
00:00:12 Bonjour, merci d'être avec nous.
00:00:13 Très heureux, je me faisais une remarque.
00:00:15 Vous savez qu'on est le 31 janvier, le dernier jour du premier mois de l'année.
00:00:19 Et ce premier mois en votre compagnie, en la compagnie des Vraies Voix,
00:00:22 je ne l'ai pas vu passer tant je suis heureux de travailler avec vous.
00:00:24 J'espère que c'est réciproque.
00:00:26 Vous avez un truc à me demander, non ?
00:00:27 Non, non.
00:00:27 C'est totalement gratuit. D'accord, ok, très bien. Nous aussi, c'est pareil, on est très heureux.
00:00:31 Ah ben ça fait du bien. Je m'attendais à ce que vous disiez le contraire.
00:00:33 Non, moi je suis ce que dit Philippe Bilger, il faut être surprenant.
00:00:37 Absolument.
00:00:38 Voilà.
00:00:39 C'est très vrai.
00:00:40 Imprévisible.
00:00:41 Imprévisible.
00:00:42 Rien n'est plus ennuyeux que les discours qu'on se connaît à l'avance.
00:00:45 Oui, dont on sait la fin.
00:00:46 Il nous met l'impression.
00:00:47 Oui.
00:00:47 En tout cas, je suis aujourd'hui entourée de beaux gosses, sauf un.
00:00:53 Oui, merci.
00:00:55 Il fallait qu'elle ait 18 ans d'habilité.
00:00:58 J'adore.
00:01:00 Elle est riche dans le doute.
00:01:02 Allez, on vous souhaite la bienvenue.
00:01:05 0826-300-300, les vraies voix.
00:01:07 Ça démarre jusqu'à 19h avec nos vraies voix du jour.
00:01:09 On en parle dans un instant.
00:01:11 Et au sommaire de cette émission, à 17h30, le ministre de l'Agriculture a annoncé ce matin,
00:01:15 sur Sud Radio, au micro de Jean-Jacques Bourdin,
00:01:17 le quadruplement de l'aide d'urgence pour les viticulteurs à 80 millions d'euros.
00:01:22 Le gouvernement déploie aussi une prime à l'arrachage de vignes à 150 millions d'euros.
00:01:26 Marc Fesneau a aussi évoqué des mesures fiscales pour favoriser les transmissions d'exploitation agricole,
00:01:31 des allégements de charges et une simplification des normes.
00:01:34 Alors, parlons vrai.
00:01:35 Est-ce que les enjeux sont uniquement financiers ?
00:01:37 Les agriculteurs disant qu'ils veulent pouvoir travailler plutôt qu'avoir des aides.
00:01:41 Est-ce crédible de promettre une simplification des normes,
00:01:43 alors que c'est la France qui impose le plus de normes à nos agriculteurs ?
00:01:47 Normes en suce de celles de Bruxelles.
00:01:49 Vous êtes agriculteur, vous.
00:01:50 Qu'est-ce que vous attendez comme mesures ?
00:01:52 Les annonces de Marc Fesneau peuvent-elles calmer la colère des agriculteurs ?
00:01:55 Vous dites non à 95%.
00:01:57 On attend vos appels au 0826 300 300.
00:02:00 Et on aura une réponse à cette question, bien entendu, avec Sylvie Collas, secrétaire nationale de la Confédération Paysanne.
00:02:06 Et puis, 8h30, le coup de projecteur des vrais voies,
00:02:09 la barre des 1 000 homicides ont été franchies en France l'année dernière,
00:02:13 selon le service statistique du ministère de l'Intérieur.
00:02:16 Comme en 2022, la plupart des crimes et délits ont continué leur progression.
00:02:20 En 2023, +5% pour les homicides, +13% pour les tentatives d'homicide
00:02:25 et +10% pour les viols et tentatives de viol.
00:02:27 Alors parlons vrai, est-ce que ces chiffres ne sont pas un camouflet pour le garde des Sceaux
00:02:31 qui disait que le sentiment d'insécurité relevait du fantasme ?
00:02:34 Est-ce que pour faire baisser l'insécurité, il faut plus de prévention, plus de répression ou les deux ?
00:02:39 Les statistiques montrent que l'insécurité monte, mais ressentez-vous, vous, la même chose dans votre quotidien ?
00:02:44 Pour vous, l'insécurité, c'est un sentiment, vous dites oui à 8%,
00:02:48 une réalité oui à 92%, vous voulez réagir le 0826 300 300 ?
00:02:53 Et pour partager en tout cas ce débat, Alain Bauer sera avec nous,
00:02:57 professeur de criminologie et Centre National des Arts et du Métier,
00:03:00 et auteur de ce livre qui vient de sortir chez Fayard, "Tu ne tueras point".
00:03:03 On vous souhaite la bienvenue, Les Vrais Voix jusqu'à 19h.
00:03:06 Et pour commenter cette actualité comme tous les jours,
00:03:10 Philippe Bilger est avec nous, président de l'Institut de la Parole.
00:03:13 Est-ce que ces sujets vous plaisent, Philippe Bilger ?
00:03:16 - Oui, je me permettais un petit peu d'ironie,
00:03:20 parce que la question m'intéresse beaucoup, la seconde notamment,
00:03:25 et puis on a vu quelqu'un qui va nous dire non.
00:03:28 - Ah, pas forcément, peut-être.
00:03:29 - Oui, mais d'une manière tellement...
00:03:31 Bon, il faut la hypothèse, sera-t-il surprenante ?
00:03:35 - C'est la priorité du débat.
00:03:36 - Ah, c'est ça, la surprise.
00:03:37 - En tout cas, la question est très bien posée.
00:03:40 - Olivier Dardigolle, chroniqueur politique, bonsoir Olivier Hedès.
00:03:42 - Bonsoir, Les Vrais Voix.
00:03:43 - Bienvenue, Olivier Dardigolle.
00:03:45 J'aime beaucoup vos SMS quand on joue au Qui c'est qui, qui l'a dit,
00:03:48 mais vous n'êtes pas là.
00:03:49 - Ah oui, j'en m'en dis.
00:03:50 - Oui, ça me fait rire.
00:03:51 - Je l'ai gagné la dernière fois.
00:03:52 - Vous avez...
00:03:53 - T'as menti, j'ai gagné, je t'ai vu.
00:03:55 - Allez, François Buponi, ancien maire de Sarcelles et ancien membre du groupe Modem.
00:04:00 Comment ça va ?
00:04:01 - Très bien.
00:04:02 - Bon, écoutez, on est ravi de vous accueillir avec ce numéro de téléphone, toujours le même.
00:04:05 0 826 300 300.
00:04:06 Et c'est Raphaël qui est avec nous aujourd'hui de Cachan.
00:04:09 Bonsoir Raphaël.
00:04:10 - Bonsoir.
00:04:11 Bonsoir les vrais voix, bonsoir à tous.
00:04:13 - On est ravi de vous accueillir.
00:04:14 On parle de quoi avec vous dans un instant, Raphaël ?
00:04:16 - Écoutez, deux points de mesure par rapport à l'envoi de blindés contre nos agriculteurs.
00:04:22 Voilà, ça...
00:04:23 - C'est vrai que ça fait beaucoup réagir.
00:04:26 En attendant, le répondeur vous laissait des messages.
00:04:29 Merci, on les écoute.
00:04:30 - Oui, bonjour, c'est Catherine sur le bassin d'Arcachon.
00:04:33 Je voulais donner un petit exemple.
00:04:36 Il y a une société qui ne vend que des produits français congelés.
00:04:42 Et donc, lorsqu'on achète un produit chez eux, eh bien, il y a le prix d'achat chez l'agriculteur,
00:04:50 la marge que se fait à la société et le prix qu'on achète.
00:04:55 Donc, ça peut vraiment servir à d'autres sociétés.
00:04:59 C'est une société bretonne.
00:05:00 Je vous donne le nom, c'est Ecomiam.
00:05:03 Donc, si c'est réalisable.
00:05:05 - Bonne journée !
00:05:06 - Bonne journée, oui.
00:05:07 - Bonne journée.
00:05:08 - Comme quoi, c'est possible.
00:05:09 - Ce n'est pas obligatoire, ce truc.
00:05:10 - Non, non, non, absolument pas.
00:05:12 - Je trouve que c'est une bonne idée.
00:05:14 - Il n'y a que l'origine des produits qui est obligatoire, mais le prix d'achat...
00:05:16 - Je trouve que c'est une très bonne idée.
00:05:17 - ... est formidable de faire la transparence totale sur le partage de la valeur ajoutée.
00:05:21 - Bah oui.
00:05:22 - Qui prend de quoi.
00:05:23 - Comme quoi, c'est possible.
00:05:24 - Oui.
00:05:25 - Oui, bah hier, on nous disait "oui, c'est compliqué".
00:05:26 - Ça accentue la bureaucratie, non ?
00:05:29 - Non, il suffit de mettre ça sur l'étiquette, ce n'est pas très compliqué.
00:05:32 - Non, non, non.
00:05:33 Lorsque vous êtes propriétaire du magasin, vous partez moins en vacances, c'est tout.
00:05:36 On n'a pas le choix.
00:05:39 Retour au standard avec Raphaël de Cachan, dans le Val-de-Marne.
00:05:43 Raphaël, c'est blindé face aux agriculteurs.
00:05:47 Pour vous, c'est deux poids, deux mesures.
00:05:49 - Alors, effectivement, c'est deux poids, deux mesures.
00:05:51 Pourquoi ?
00:05:52 Parce qu'on ne se souvient pas, lors des émeutes du printemps dernier,
00:05:56 que le ministre de l'Intérieur a déployé un tel dispositif
00:06:00 sur des populations qui cassaient des bâtiments publics,
00:06:03 qui potentiellement dévalisaient des magasins aussi.
00:06:07 Et les agriculteurs, bien qu'ils soient coutumiers de mettre du lisier devant les préfectures
00:06:12 ou les trésoreries générales,
00:06:16 ne sont pas des obliques de cassage ou de vandalisme gratuit.
00:06:20 - Alors, il y a eu l'incendie de la MSA à Narbonne,
00:06:22 et il y a eu un objet explosif déposé à Carcassonne aussi.
00:06:25 Il faut le dire pour être objectif.
00:06:27 - Il y a effectivement des débordements, c'est certain.
00:06:30 C'est regrettable, mais ce n'est pas le lot de la majorité des agriculteurs
00:06:35 qui souhaitent effectivement revenir sur l'origine et l'évolution,
00:06:41 par rapport à la PAC, qui a été dévoyée.
00:06:45 Souvenez-vous que la PAC, la plus ancienne politique de la Comité européenne,
00:06:51 c'était d'accroître la productivité agricole,
00:06:53 de stabiliser les marchés,
00:06:56 d'assurer surtout au niveau du bien équitable à toute la population agricole,
00:06:59 la sécurité dans les approvisionnements,
00:07:02 et la garantie d'assurer aux consommateurs des prix raisonnables.
00:07:06 Tout ça, ça a été dévoyé depuis bien trop longtemps,
00:07:10 et on comprend aujourd'hui aisément pourquoi nos agriculteurs se soulèvent.
00:07:15 Le pays commence maintenant à être nécessitaire
00:07:20 dans sa capacité à produire des produits pour sa propre population,
00:07:24 donc ça interroge fortement.
00:07:26 - Raphaël, bougez pas, on va faire réagir nos vrais voix,
00:07:29 avant de revenir à vous, Philippe Guyard.
00:07:31 - Si je comprends bien, Raphaël trouve qu'on est trop sévère avec les agriculteurs.
00:07:37 - On leur met les blindés, on ne les a pas mis pour ceux qui pillaient les magasins à l'été.
00:07:40 - Bon, ils n'avaient pas de tracteurs non plus à l'époque,
00:07:43 donc c'était plus difficile.
00:07:45 Non, mais je trouve que la stratégie du maintien de l'ordre peut être discutée,
00:07:50 mais je ne voudrais pas être trop long là-dessus,
00:07:52 peut-être que j'aurai l'occasion de le glisser tout à l'heure.
00:07:55 - Allez-y, dites-le à vos directeurs.
00:07:57 - Je comprends bien les agriculteurs quand ils ne dégradent pas,
00:08:01 je suis à fond pour eux, je soutiens comme beaucoup de Français leur cause,
00:08:06 mais j'ai trouvé un peu étrange, trop contrasté,
00:08:11 la stratégie du maintien de l'ordre de Gérald Darmanin.
00:08:14 D'abord, longtemps, une absolument suétude,
00:08:17 et puis maintenant, une sévérité qui apparaît choquante,
00:08:21 parce qu'en réalité, elle succède à une impunité quasiment totale.
00:08:27 - Moi, je suis très très surpris, enfin, surpris, je comprends la logique,
00:08:32 mais sincèrement, l'image qui est véhiculée par le gouvernement
00:08:36 et le ministre de l'Intérieur en particulier sur ce sujet est quand même assez problématique,
00:08:39 parce que n'importe qui qui s'amuse à bloquer une autoroute,
00:08:44 il est arrêté immédiatement, expulsé tout de suite.
00:08:48 Là, je peux comprendre les directeurs, mais là, ils bloquent les autoroutes,
00:08:52 ils bloquent l'accès à Paris, moi j'arrive de Sarcelles,
00:08:55 et je peux vous dire que ça roule bien depuis trois jours, l'autre compte à un.
00:08:58 - Vous voulez dire que si c'était la CGT, ce ne serait pas pareil ?
00:09:01 - Mais la CGT, que des jeunes de banlieue s'amusent à bloquer l'autoroute,
00:09:05 vous allez voir comment ça va finir, que des côtés des mecs
00:09:07 l'ont fait pour tourner en Kip de Rapp sur le périph' !
00:09:09 - Mais oui, mais comment ça va finir ?
00:09:10 - Mais ça finit en scandale, c'est éroteux, voilà.
00:09:12 Les gilets jaunes, rappelez-vous les gilets jaunes.
00:09:14 - Oui, oui.
00:09:15 - Voilà, donc ce deux poids deux mesures peut avoir un effet boomerang
00:09:18 contre le gouvernement qui peut être très compliqué à l'avenir.
00:09:21 - On ne peut pas dire à ce stade que la réponse du ministre de l'Intérieur
00:09:25 ait été une réponse teintée de très grande sévérité
00:09:29 vis-à-vis du mouvement des agriculteurs.
00:09:31 Bien au contraire, les propos publics qui ont été tenus dès le début
00:09:34 ont été des propos d'une très grande bienveillance,
00:09:38 presque même d'un quasi soutien.
00:09:40 Là où les choses peuvent se compliquer, c'est que le ministre a fixé des lignes rouges,
00:09:46 Rungis, Paris et les métropoles régionales, les aéroports,
00:09:52 et s'il y a un durcissement du mouvement, on verra
00:09:55 en quoi cette stratégie du maintien de l'ordre peut passer ou pas.
00:09:59 - Merci en tout cas Raphaël, vous restez avec nous,
00:10:02 jusqu'à 19h, vous allez jouer face à nos vrais voix du jour.
00:10:07 - Et Olivier Dardigolles !
00:10:08 - Et commentez bien sûr, qui remet sa place en jeu.
00:10:10 - Eric Ciotti !
00:10:12 Je suis en train de m'exercer !
00:10:14 - C'est dommage, c'était 0 points, c'était pourtant la bonne réponse Philippe.
00:10:19 - Voilà, absolument.
00:10:20 - 0 826 300 300 dans un instant, les 3 mots dans l'actu avec Félix Mathieu,
00:10:23 le réquisitoire du procureur, Philippe Bilger.
00:10:25 - Alors une nouvelle loi anti-terroriste, bienvenue.
00:10:28 - Allez les amis, on reste ensemble jusqu'à 19h,
00:10:31 et on vous souhaite la bienvenue.
00:10:33 - Les vrais voix sur le radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:10:39 - Bienvenue dans les vrais voix avec ce casting de rêve, j'ai envie de dire, de rêve.
00:10:43 Philippe Bilger, président de l'Institut de la Parole,
00:10:45 Olivier Dardigolles, chroniqueur politique, François Puponi,
00:10:48 ancien maire de Sarcelles et membre du groupe Modem,
00:10:51 Philippe David, Félix Mathieu.
00:10:53 - Et où est le cauchemar ?
00:10:54 - Mais il n'y en a pas, c'est peut-être moi le cauchemar.
00:10:56 - Non, non, pas du tout, vous êtes une animatrice de rêve.
00:10:59 - Oh mon dieu, vous avez reçu l'argent sur votre compte, ça se voit.
00:11:03 - Ah non, je vais éviter, je ne sais pas encore arriver, la première personne en vie.
00:11:07 - Allez, Félix Mathieu est avec nous, bonsoir Félix.
00:11:11 Dans un instant, les trois mots dans l'actu, on parle de quoi ?
00:11:13 - Des vitigulteurs incités financièrement à arracher leurs vignes
00:11:17 face à la baisse des ventes de vin rouge,
00:11:19 de la commission européenne qui a soupli cet après-midi
00:11:21 la règle des 4% de terre en jachère pour les agriculteurs,
00:11:24 et puis de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques
00:11:26 qui avait à accueillir finalement 300 000 personnes autour de la scène SENE
00:11:30 en juillet, non plus 600 000 comme annoncé au début.
00:11:32 - Ah ça va râler. C'est dans un instant, tout de suite le réquisitoire du procureur.
00:11:36 - Les vraies voix Sud Radio, le réquisitoire du procureur, Philippe Bilger.
00:11:42 - Et vous pensez qu'une nouvelle loi anti-terroriste est bienvenue,
00:11:45 ou serait bienvenue, monsieur le procureur ?
00:11:47 - Oui, j'ai décidé d'être un peu paresseux, si vous me le permettez.
00:11:51 C'est une loi pour s'adapter à l'évolution d'une menace qu'on espère non réelle, bien sûr,
00:11:59 à l'approche des Jeux Olympiques.
00:12:01 Plusieurs mesures, je vais les lire.
00:12:03 - Attention, bien dans le micro, Philippe.
00:12:05 - Voilà, pardon.
00:12:07 La première, renforcer les mesures pour les sortants de prison terroristes.
00:12:12 La deuxième, répondre à la menace des mineurs terroristes.
00:12:17 La troisième, évident, protéger les Jeux Olympiques.
00:12:21 La quatrième, faciliter le travail des services de renseignement.
00:12:26 Étendre les motifs de dissolution des associations.
00:12:31 Créer un délit de recelle d'apologie de terrorisme.
00:12:35 Et enfin, ne pas perdre la trace des terroristes.
00:12:39 Tout ça, ce sont des orientations qui n'ont pas été encore suffisamment expliquées
00:12:47 ou instrumentalisées dans les précédentes lois.
00:12:51 Si c'est mis en application, et là, il n'y a pas de raison, sur ce plan-là, on y arrive,
00:12:56 c'est quelque chose d'utile, qui nous rassurera pour 2024.
00:13:00 - C'est étonnant, ça nous paraît tellement évident, non ?
00:13:03 - Oui, il n'y a rien dans cette liste qui ne peut, qui ne nous choque, qui choque,
00:13:08 ou dont on se dit que ça pourrait faire l'objet d'une polémique, d'une dispute,
00:13:12 dans le débat public, nous verrons.
00:13:14 - J'ai fait exprès, je voulais créer un consensus.
00:13:17 - Oui, c'est quoi ce nouveau climat de consensus ?
00:13:20 - Je suis toujours très sceptique. Moi je croyais naïvement,
00:13:22 en ayant écouté beaucoup de ministres de l'Intérieur depuis des années,
00:13:26 nous expliquer que bien entendu, ceux qui sortaient de prison étaient suivis.
00:13:29 - On l'a vu à la Tour Eiffel.
00:13:31 - Voilà, donc visiblement, il faut de nouveau légiférer.
00:13:34 Je me rappelle qu'en tant que député, j'avais été un des derniers à rencontrer Yvon Colonna,
00:13:39 donc y compris la prise en compte des djihadistes les plus radicalisés
00:13:44 au sein de la prison, n'est pas forcément assurée dans des bonnes conditions non plus.
00:13:49 Donc je comprends la logique, mais on est quand même devant,
00:13:53 on est confronté à une situation qui va nous exploser dans tous les sens du terme à la figure.
00:13:57 Les services de renseignement le disent, on peut voter une loi pour le suivi des ceux qui se réveillent,
00:14:02 mais on n'en a pas les moyens.
00:14:04 - On ne va pas mettre un mec derrière chaque...
00:14:06 - Et on parlait des Jeux Olympiques, si le ministre de l'Intérieur a décidé de baisser la jauge,
00:14:11 c'est parce qu'on n'est pas en capacité de contrôler tous les gens qui vont venir les 300 000.
00:14:18 Donc on a un vrai sujet d'affirmation, de dureté dans les textes, on peut le comprendre,
00:14:25 mais l'application de ces textes reste quand même un vrai sujet.
00:14:27 - On y reviendra dans notre second débat si vous permettez.
00:14:32 - Tout de suite, les 3 mots dans l'actu avec Félix Mathieu.
00:14:34 - Les vraies voix Sud Radio.
00:14:36 - 3 mots dans l'actu qui sont Félix.
00:14:38 Arrachage, jachère et cérémonie.
00:14:40 - Le gouvernement débloque 150 millions d'euros pour inciter les viticulteurs à arracher des vignes,
00:14:45 annonce le ministre de l'Agriculture sur Sud Radio face à la baisse des ventes de vin rouge.
00:14:49 La commission européenne vient d'annoncer assouplir la règle de 4% de terres en jachère,
00:14:53 dérogation partielle trop limitée, réagissent d'ores et déjà.
00:14:56 Les syndicats agricoles européens.
00:14:58 Et puis quand 300 000 spectateurs s'évaporent dans la Seine,
00:15:01 la cérémonie d'ouverture des JO était annoncée à 600 000 spectateurs il y a un an et demi encore.
00:15:06 Ça sera finalement deux fois moins dit que donc le ministre de l'Intérieur.
00:15:10 - Les vraies voix Sud Radio.
00:15:12 - Le gouvernement met donc la main au portefeuille face aux difficultés des viticulteurs de la moitié sud du pays.
00:15:18 Les aides d'urgence seront quadruplées à 80 millions d'euros.
00:15:21 Les assureurs ne prennent pas en charge les aléas comme la maladie du mildiaux,
00:15:25 mais le problème est plus profond.
00:15:27 Le vin rouge se vend de moins en moins en France comme à l'export.
00:15:30 D'où cette annonce du ministre de l'Agriculture Marc Faino ce matin sur Sud Radio.
00:15:34 L'État va débloquer 150 millions d'euros pour inciter les viticulteurs à arracher des vignes,
00:15:39 une sorte de prime à l'arrachage.
00:15:41 - Vous retirez du volume provisoirement, vous restructurez.
00:15:44 Ou vous retirez définitivement pour faire de la diversification agricole.
00:15:47 - Pour planter autre chose.
00:15:48 - Pour planter autre chose.
00:15:49 Ou vous arrachez temporairement le temps de restructurer,
00:15:52 y compris qu'est-ce qu'on veut comme c'est pas, c'est des choses qu'on ne veut pas.
00:15:55 Ça concerne, pour être précis, ça peut concerner jusqu'à 100 000 hectares de vignes.
00:15:59 Je rappelle qu'il y a environ 700 000 hectares de vignes en France.
00:16:02 Donc c'est absolument massif comme plan.
00:16:05 Parce qu'on a besoin de répondre au conjoncturel,
00:16:07 mais on sait que le sujet de la consommation, c'est un sujet qui est devant nous.
00:16:11 Et je sais que les professionnels le savent.
00:16:13 Jusqu'à 100 000 hectares, donc sur 700 000 tout de même.
00:16:16 Le ministre de l'Agriculture Marc Faino, micro de Jean-Jacques Bourdin ce matin sur Sud Radio.
00:16:20 On va en parler dans quelques instants d'ailleurs.
00:16:22 Deuxième mot, jachère, Cécile.
00:16:24 - Oui, la Commission européenne annonce lâcher un peu de l'Est.
00:16:26 - Une partie des agriculteurs s'en prennent effectivement à cette règle européenne.
00:16:30 Des 4% de terres arables à laisser en jachère.
00:16:33 Eh bien la Commission européenne annonce cet après-midi une dérogation partielle.
00:16:36 Les agriculteurs pourraient y déroger dès cette année,
00:16:39 à condition d'atteindre 7% de cultures dites intermédiaires.
00:16:43 C'est-à-dire des cultures qui fixent l'azote,
00:16:45 comme par exemple les lentilles ou bien les pois.
00:16:47 Et à condition aussi de ne pas utiliser de produits phytosanitaires.
00:16:50 Eh bien justement, le ministre de l'Agriculture était à Bruxelles cet après-midi.
00:16:54 Et sur Sud Radio ce matin, Marc Faino disait bien espérer un tel assouplissement.
00:16:58 - Depuis le mois de septembre, nous avons travaillé, j'ai pris le lit d'une coalition
00:17:02 de près de 22 pays européens sur 27, ce qui est quand même, me semble-t-il, assez signifiant.
00:17:06 Pour dire quoi ? Pour dire à l'heure où on importe en Europe 40 millions de tonnes de céréales.
00:17:11 40 millions de tonnes. Pas en France. En France, nous sommes exportateurs.
00:17:14 Mais 40 millions de tonnes.
00:17:16 Se dire qu'on consacre l'idée qu'il faudrait qu'il y ait des terres totalement improductives.
00:17:21 Parce que la recherche est totalement improductive.
00:17:23 Il y a quelque chose qui est curieux.
00:17:24 On a fait une proposition à la Commission européenne
00:17:26 qui vise à la fois à pouvoir remettre en culture,
00:17:29 mais dans un cadre environnemental qui soit un cadre respectueux.
00:17:32 L'idée c'est quand même de tenir aussi sur la question de la rotation des cultures.
00:17:35 - La Commission européenne confirme donc cet assouplissement cet après-midi.
00:17:40 Mais ça intervient trop tardivement et de façon trop limitée,
00:17:43 malgré déjà le COPAC, OGK, l'organisation des syndicats agricoles majoritaires dans l'Union européenne.
00:17:48 Au-delà des Jachères, elle réclamait notamment des dérogations sur d'autres sujets,
00:17:52 comme la rotation des cultures.
00:17:54 - Et puis si on a une seconde, je n'y connais peut-être pas grand chose,
00:18:00 mais on donne partiellement satisfaction sur les Jachères,
00:18:04 mais j'ai l'impression qu'on leur propose une autre contrainte parfaitement.
00:18:09 Alors ils sauront quoi faire les agriculteurs,
00:18:11 mais ça paraît un peu étrange.
00:18:13 - C'est un peu uberois.
00:18:15 - C'est l'une des trois questions pour demain au sommet européen,
00:18:18 avec la question de l'Ukraine, notamment sur les poulets et les céréales,
00:18:23 ainsi que le mercosur, bien sûr.
00:18:25 Mais je suis étonné de voir en effet que ce qui est une annonce,
00:18:30 qui pourrait avoir un effet "waouh",
00:18:32 est de suite entaché et abîmé par des normes qui tombent,
00:18:37 et qui peuvent donc complexifier plus encore une situation qu'il est déjà ô combien.
00:18:42 - Troisième mot, la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques
00:18:44 n'accueillera pas autant de monde que prévu initialement.
00:18:46 - Et oui, plus on se rapproche du 26 juillet,
00:18:48 plus ça se précise, cette cérémonie navale inédite avec des bateaux sur la Seine.
00:18:52 Alors on a beaucoup parlé des bouquinistes, des quêtes-scènes,
00:18:55 vous savez, délogés pour l'occasion, à croire qu'ils étaient 300 000,
00:18:58 car en termes de nombre de spectateurs annoncés pour l'occasion,
00:19:00 on est passé de 600 000 il y a un an et demi encore,
00:19:03 c'est ce qu'on disait, à moitié moins finalement, environ 300 000 personnes.
00:19:06 - 300 000 personnes a donc expliqué le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:19:10 c'était ce matin sur France 2.
00:19:11 - Il faudrait que j'ai une émission entière pour vous expliquer
00:19:13 quelque chose qui n'existe pas depuis 3000 ans.
00:19:16 Je vous rappelle que les Jeux olympiques à Paris, c'est une fois tous les siècles,
00:19:18 et une cérémonie d'ouverture en dehors d'un stade, ça n'a jamais existé.
00:19:21 Donc c'est une fois tous les 3000 ans.
00:19:22 L'idée c'est qu'il y a 100 000 personnes dans les quais bas,
00:19:25 c'est-à-dire les quais qui vont regarder la cérémonie, c'est des billets payants.
00:19:28 Il y a plus de 220 000 personnes sur les quais hauts,
00:19:30 c'est-à-dire ceux qui vont s'approcher de la Seine.
00:19:32 Et puis après il y a tous ceux qui habitent et qui vont pouvoir louer,
00:19:35 faire des soirées le long de la Seine, qui va de Bercy jusqu'au Trocadéro.
00:19:40 Avec au Trocadéro, un grand accueil de tous les chefs d'État, toutes les délégations.
00:19:44 - Voilà, donc si on résume environ 300 000 spectateurs,
00:19:47 mais sans compter tous les logements avec vue sur la Seine.
00:19:50 - Merci beaucoup Félix Mathieu.
00:19:52 Allez-vous rester avec nous dans un instant Marc Fesneau ?
00:19:55 On va revenir sur ces annonces ce matin sur Sud Radio.
00:19:59 Plusieurs aides aux agriculteurs,
00:20:01 dont une enveloppe de 80 millions aux viticulteurs.
00:20:04 Avec cette question Philippe,
00:20:06 est-ce que les annonces de Marc Fesneau peuvent-elles calmer la colère finalement de nos agriculteurs ?
00:20:11 - Oui, alors parlons vrai. Est-ce que les enjeux sont uniquement financiers ?
00:20:13 Les agriculteurs disant qu'ils préfèrent travailler plutôt qu'avoir des aides.
00:20:17 Est-ce crédible de promettre une simplification
00:20:19 quand on rajoute des normes à Paris en veux-tu en voilà ?
00:20:22 Vous êtes agriculteur, qu'est-ce que vous attendez comme mesure à cette question ?
00:20:26 Les annonces de Marc Fesneau peuvent-elles calmer la colère des agriculteurs ?
00:20:29 Vous dites non à 97%.
00:20:31 On attend vos appels au 0826 300 300.
00:20:34 - Et on va en parler avec Sylvie Collas, secrétaire nationale de la Confédération Paysanne.
00:20:38 Bonsoir, merci d'être en direct avec nous.
00:20:41 - Bonsoir.
00:20:42 - Peut-on se satisfaire, en tout cas pouvez-vous vous satisfaire d'aides ?
00:20:47 - Alors dans les aides, qu'est-ce qu'on appelle des aides ?
00:20:50 Si c'est la PAC, on a bien vu que la PAC ne nous a pas satisfait
00:20:53 puisqu'elle a broyé de très nombreux paysans
00:20:56 puisque depuis que la PAC existe, on a perdu plus d'un million de paysans.
00:20:59 - On en parlera dans un instant, bien entendu avec nos éditorialistes du jour.
00:21:03 On vous souhaite la bienvenue et on revient dans quelques minutes.
00:21:06 Les vraies voix jusqu'à 19h.
00:21:08 - Les vraies voix sur le radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:21:13 - Merci d'être avec nous et merci de votre fidélité.
00:21:17 Vous êtes de plus en plus nombreux.
00:21:18 On embrasse les Lyonnais et la région lyonnaise
00:21:22 qui viennent d'arriver sur la fréquence.
00:21:25 Sinon vous pouvez toujours nous écouter en DAB+.
00:21:28 Avec nous Olivier D'Artigolle, François Puponi et Philippe Bilger,
00:21:31 tout de suite le grand débat du jour.
00:21:33 - Les vraies voix sur le radio, le grand débat du jour.
00:21:37 - J'invite le ministre qui est en poste depuis presque deux ans
00:21:40 à faire en sorte que ce qui s'est passé n'arrive pas.
00:21:43 - Les agriculteurs sont des gens sérieux.
00:21:45 Ce qu'ils attendent, ce n'est pas que je fasse des rodeaux montades
00:21:47 ou que je fasse un numéro médiatique, c'est que je travaille.
00:21:49 Donc je travaille.
00:21:50 - Ce ne sont pas des mots, ce sont des actes qu'on veut.
00:21:51 Ce sont des réponses à nos demandes, mais des réponses effectives.
00:21:54 Pas des promesses, pas des concepts, pas des belles paroles.
00:21:57 - Moi j'attends surtout de lui qui nous apporte des réponses.
00:21:59 Et au moment où on est, visiblement avec ce qu'il y a dans la rue,
00:22:01 on n'est pas au niveau.
00:22:02 - On a commencé à produire des mesures de simplification,
00:22:04 on continue à y travailler.
00:22:05 J'y travaille encore avec mes équipes et les équipes d'autres ministères.
00:22:07 On prendra le temps qu'il faut, et en même temps on le fera.
00:22:09 - Et donc le ministre de l'Agriculture qui a annoncé ce matin
00:22:13 le quadruplement de l'aide d'urgence pour les viticulteurs de 80 millions d'euros.
00:22:16 Le gouvernement déploie donc aussi des primes
00:22:18 à l'arrachage de vignes de 150 millions d'euros.
00:22:21 Marc Fesneau a aussi évoqué des mesures fiscales
00:22:24 pour favoriser les transmissions d'exploitation agricole par exemple,
00:22:27 ou l'allègement des charges, ou encore la simplification des normes.
00:22:30 - Alors parlons vrai. Est-ce que les enjeux sont uniquement financiers ?
00:22:33 Les agriculteurs nous disent "on ne veut pas des aides,
00:22:35 on veut pouvoir travailler dans des conditions de concurrence normales".
00:22:38 Est-ce crédible de promettre des simplifications
00:22:41 quand on augmente les normes année après année ?
00:22:43 Vous êtes agriculteur, qu'attendez-vous comme mesure prioritaire du gouvernement ?
00:22:47 Les annonces de Marc Fesneau peuvent-elles calmer la colère des agriculteurs ?
00:22:50 Et bien vous dites non à 97% !
00:22:53 - Et on accueille Sylvie Collas, secrétaire nationale de la Confédération Paysanne.
00:22:57 On revient avec vous dans un instant Sylvie Collas.
00:23:00 Merci d'être avec nous, Philippe Bilger.
00:23:02 - Alors j'ai eu la chance ce matin de pouvoir assister
00:23:05 à l'entretien de Marc Fesneau avec Jean-Jacques Bourdin
00:23:09 et bien évidemment il serait absurde de ma part
00:23:14 de nier que ce qu'il affirme d'ailleurs
00:23:18 comme une satisfaction seulement partielle
00:23:22 de certaines demandes des paysans
00:23:24 ne constitue pas un progrès,
00:23:27 à condition qu'elle soit concrétisée.
00:23:30 Il est évident que ça ne suffira pas aux agriculteurs,
00:23:34 c'est pas avec ça qu'ils arrêteront de manifester.
00:23:37 Et ce qui me frappe c'est,
00:23:40 deux points rapidement,
00:23:42 Olivier a développé ailleurs quelque chose d'intéressant,
00:23:47 il y a d'une part la crise agricole elle-même
00:23:50 qui pourra peut-être être corrigée
00:23:53 par des mesures rapides, je l'espère,
00:23:56 et d'autre part évidemment il y a un mal-être,
00:23:59 c'était son idée, qui est évidemment plus profond,
00:24:02 qui relève d'un état d'âme morose
00:24:06 et qui sera beaucoup plus difficilement
00:24:09 réparé par un gouvernement.
00:24:11 On ne répare pas facilement des états d'âme brisés.
00:24:15 Mais le dernier élément, et je finis là-dessus,
00:24:18 c'est que j'ai été frappé en entendant le ministre
00:24:21 qu'à aucun moment il n'ait envie lui-même,
00:24:25 sous l'influence du président,
00:24:27 de renverser la table à l'Union Européenne,
00:24:30 ce qui ne pourrait arriver d'ailleurs qu'en la quittant.
00:24:33 Et ça personne ne veut le faire.
00:24:35 - Je pense que, Sazamo, la difficulté pour le gouvernement
00:24:38 c'est que les demandes sont multiples,
00:24:40 les revendications sont diverses selon les régions,
00:24:43 le type d'agriculteur.
00:24:44 Les viticulteurs, eux, ils demandaient de l'argent.
00:24:46 Ils n'y arrivent plus, ils ont des problèmes de maladie,
00:24:48 ils n'arrivent plus à écouler les stocks,
00:24:50 donc là il faut les sauver.
00:24:52 Donc je pense que ce que fait le gouvernement,
00:24:54 c'est des réponses ponctuelles, ciblées, secteur par secteur.
00:24:57 - Ça ne va prendre du temps.
00:24:59 - En enlevant à chaque fois, là j'ai écouté
00:25:01 les viticulteurs qui réagissaient, ils sont contents,
00:25:03 parce que ça répond à leurs revendications à court terme.
00:25:06 Mais ça va prendre du temps, parce qu'il faut connaître
00:25:08 par département, il faut connaître par activité,
00:25:10 par syndicat, donc ça va prendre plus de temps que d'habitude,
00:25:14 par rapport à un mouvement social différent.
00:25:17 Moi je pense que les viticulteurs sont contents,
00:25:19 mais qu'est-ce qu'on leur propose ?
00:25:20 Vous arrachez, et après, vous replantez quoi ?
00:25:24 - Bien sûr.
00:25:25 - Donc là il y en a qui vont arracher,
00:25:27 prendre de l'argent, et arrêter.
00:25:29 - Donc la terre va être en jachères.
00:25:31 - La terre va être en jachères, voilà.
00:25:32 Mais ça, la technique de l'Europe, de dire depuis des années,
00:25:34 il y a trop de production, donc on vous demande d'arrêter,
00:25:36 et même on vous empêche de développer votre activité,
00:25:39 c'est ce qui a amené aussi les agriculteurs à dire,
00:25:41 on n'y arrive plus, on ne peut plus se développer,
00:25:42 donc on arrête.
00:25:43 - C'est ça. Olivier Larcher.
00:25:44 - J'ai souvenirs d'enfance où mon grand-père plantait la vigne,
00:25:47 et où à la fin de sa vie de paysan, on lui a demandé
00:25:49 d'arracher des arbres fruitiers qui étaient magnifiques,
00:25:52 mais il a fallu les arracher.
00:25:54 Il y a une chose positive dans cette actualité difficile
00:25:57 pour les agriculteurs, c'est qu'au moins les questions
00:25:59 sont sur la table.
00:26:00 Les questions du revenu paysan,
00:26:02 les questions des traités de libre-échange,
00:26:04 les questions des normes, qu'elles soient sanitaires,
00:26:06 phytosanitaires, administratives,
00:26:08 mais il y a l'autre dimension qui fait que les agriculteurs
00:26:11 aujourd'hui ne savent pas si un avenir est possible
00:26:14 et désirable pour eux.
00:26:16 La grande loi d'orientation agricole qu'on nous avait promis
00:26:18 n'est toujours pas sortie, et l'addition de ces mesures,
00:26:21 qui pour certaines sont justes, François vient de le dire
00:26:23 sur la viticulture, l'addition de ces mesures
00:26:26 qui peuvent répondre conjoncturellement à un segment
00:26:29 de l'agriculture française, ne répond pas à cette
00:26:33 crainte existentielle en effet.
00:26:35 - Et notre invité, Sylvie Collas, secrétaire nationale
00:26:38 de la Confédération Paysanne,
00:26:40 ces annonces aujourd'hui, on disait il y a quelques instants
00:26:43 avec vous, on ne peut pas forcément rester sur des propositions
00:26:48 d'argent et d'indemnisation.
00:26:50 Est-ce que les propositions qui sont faites aujourd'hui
00:26:52 peuvent vous convenir ?
00:26:54 - Bien sûr que tout ce qui est d'ordre conjoncturel,
00:26:57 effectivement par rapport à la crise de la viticulture,
00:26:59 on a la même crise par rapport à l'agriculture bio,
00:27:02 bien sûr qu'on a besoin immédiatement, et aussi dans l'élevage,
00:27:06 moi je suis du Gers, on a subi la grippe aviaire pendant 8 ans,
00:27:10 où on a eu la MHE sur l'élevage bovin, et où bien sûr
00:27:13 que les éleveurs attendent des aides et des indemnisations rapides
00:27:17 suite à des crises pour lesquelles ils n'y sont pour rien,
00:27:19 quand il s'agit de maladies, de questions climatiques,
00:27:22 de tempêtes, on a vu dans la région du nord aussi de la France
00:27:26 comment les cultures ont été détruites par des fortes tempêtes,
00:27:30 donc bien sûr qu'on a besoin d'un accompagnement conjoncturel.
00:27:33 Mais maintenant il est temps d'avoir un autre projet,
00:27:36 quand tous les paysans sont sur les territoires en train de manifester,
00:27:40 et quels le soient, je dirais, les syndicats même,
00:27:43 puisqu'il semble que les syndicats majoritaires
00:27:47 soient un peu dépassés par la base, du moins leurs dirigeants,
00:27:50 on voit bien qu'il y a un vrai malaise structurel,
00:27:53 c'est-à-dire quel est le discours actuellement,
00:27:56 combien d'agriculteurs on veut dans ce pays,
00:28:00 quelle alimentation pour nos concitoyens,
00:28:02 et à partir de là on pourra dire effectivement
00:28:04 notre agriculture doit s'orienter vers plus de qualité,
00:28:09 plus de santé, plus de bien-être animal,
00:28:12 plus bien sûr de bien-être paysan, plus de rémunération des paysans,
00:28:16 et un encadrement des marchés, notamment des importations,
00:28:19 et la fin du libre-échange tel qu'il est pratiqué actuellement.
00:28:23 - Olivier Dardiegolle.
00:28:24 - Oui, c'est la question est posée, quelle agriculture veut-on pour le futur ?
00:28:29 C'est 1,5 des actifs aujourd'hui,
00:28:32 il y a moins de 400 000 exploitations,
00:28:34 et 500 000 exploitants ou co-exploitants.
00:28:37 - Et ça chute tous les jours, c'est le 30% du dé.
00:28:39 - Il y a encore 40 ans c'était 7% des actifs.
00:28:41 Donc vraiment la question, par-delà de ce que l'actualité est sur des mesures,
00:28:45 et l'actualité européenne, c'est que veut-on pour notre agriculture ?
00:28:48 Et à cela, je trouve qu'il y a une crise d'imaginaire
00:28:52 dans les responsables politiques aujourd'hui,
00:28:54 pour faire le récit, pour dessiner cet avenir.
00:28:57 - François Pépollier-Filippe, déjà.
00:28:58 - Quelle agriculture et quel aménagement du territoire ?
00:29:01 Quelle France on veut ?
00:29:02 Parce que moi je suis originaire d'un petit village de Corse du Sud,
00:29:04 et je suis passionné par l'oléiculture,
00:29:06 et j'essaye d'aider des jeunes à s'installer.
00:29:08 Et sincèrement, c'est les jeunes du village,
00:29:10 qui veulent vivre dans leur village,
00:29:12 qui ne veulent pas quitter un village qui est en train de se désertifier,
00:29:15 mais on ne les aide pas.
00:29:18 J'essaie de leur monter les dossiers,
00:29:20 mais sincèrement, c'est un calvaire.
00:29:22 Ils ne peuvent pas faire que ça,
00:29:24 ils ont de l'activité à côté, ils font des démaquisages,
00:29:26 ils essaient de faire ce qu'ils veulent.
00:29:28 Alors il y a des aides financières,
00:29:30 mais les structures, il faut aussi que le monde agricole se re-questionne.
00:29:34 Les chambres d'agriculture, l'Odark, la MSA.
00:29:37 - Oui, ça fait beaucoup de monde.
00:29:38 - Mais c'est un calvaire.
00:29:39 Moi j'essaie de les aider à monter des dossiers,
00:29:41 mais je m'arrache les cheveux,
00:29:42 et j'ai le sentiment de savoir remplir des dossiers.
00:29:44 - Alors que tu as la technique, oui.
00:29:46 - Voilà, la vraie question,
00:29:48 si ces jeunes-là on les laisse là où ils sont,
00:29:50 c'est de l'activité, on lutte contre les incendies,
00:29:52 on crée de l'activité agricole,
00:29:54 on démaquise les terrains,
00:29:56 ils restent chez eux, ils embauchent.
00:29:58 Il y a toute une logique derrière.
00:30:00 - C'est l'école du village qui peut rester ouverte.
00:30:02 - C'est l'école du village qui peut rester ouverte, le commerce.
00:30:04 Et on n'a pas le sentiment que les grosses structures agricoles
00:30:06 sont dans cette logique de déménagement du territoire.
00:30:08 Est-ce que c'est à eux de le faire ?
00:30:10 Je ne sais pas, mais en tout cas c'est un vrai sujet.
00:30:12 - On pourrait poser à notre amie...
00:30:14 - Sylvie Collas.
00:30:16 - En même temps,
00:30:18 à mes amis cronqueurs,
00:30:20 j'apprends des choses, enfin je m'en doutais,
00:30:22 est-ce que le monde...
00:30:24 Olivier parle des arbres fruitiers
00:30:26 qu'on obligeait son grand-père à arracher.
00:30:28 Là, on entend qu'il y a des terres
00:30:30 qui n'auront plus le droit d'être exploitées.
00:30:32 Mais dans quel monde vit-on
00:30:34 pour que la tendance naturelle
00:30:36 de l'être humain
00:30:38 d'avancer, de progresser,
00:30:40 d'accomplir et d'agir
00:30:42 soit entravée ?
00:30:44 Est-ce qu'on aurait pu avoir un autre monde ?
00:30:46 C'est une question que je pose d'abord
00:30:48 à notre amie.
00:30:50 - A Sylvie Collas, on l'écoute.
00:30:52 - Et à vous éventuellement,
00:30:54 qui vous y connaissiez un peu.
00:30:56 - Justement, monsieur Fénot,
00:30:58 notre ministre,
00:31:00 est complètement dans la contradiction.
00:31:02 A la fois, ils sont prêts
00:31:04 à alléger, entre guillemets,
00:31:06 toutes les normes environnementales,
00:31:08 mais pas celles qui protégeaient
00:31:10 la petite agriculture de qualité,
00:31:12 celles qui protégeaient la santé des consommateurs,
00:31:14 celles qui protégeaient
00:31:16 nos environnements.
00:31:18 C'est scandaleux,
00:31:20 parce que c'est un vrai mensonge,
00:31:22 l'histoire déjà chère de dire qu'il y a 4%.
00:31:24 Pourquoi il y a 4% ? Parce qu'effectivement,
00:31:26 c'est les gens qui contestent ça,
00:31:28 c'est ceux qui n'ont pas un bois,
00:31:30 pas un bout d'herbe,
00:31:32 tout est désherbé, nettoyé,
00:31:34 productiviste.
00:31:36 C'est les grandes plaines, les grandes régions de l'agriculture,
00:31:38 alors que nous, dans le Sud-Ouest,
00:31:40 moi je suis du Gers, mais nous, les 4%,
00:31:42 on n'a pas besoin de mettre des choses en prairie,
00:31:44 parce qu'en fait, c'est des compensations de zones écologiques,
00:31:46 pour permettre justement
00:31:48 les insectes, l'anidation des oiseaux,
00:31:50 tout ce qui est nécessaire à l'équilibre
00:31:52 de notre environnement,
00:31:54 et qui contribue justement au bienfait
00:31:56 de nos cultures et de nos productions.
00:31:58 Nous, on n'a pas besoin d'implanter des prairies,
00:32:00 parce qu'on a les 4% de surface
00:32:02 liées à nos bosquets dans les côteaux du Gers,
00:32:04 liées à toutes ces...
00:32:06 Et c'est tout ça qui nous abrite,
00:32:08 des tempêtes dont on signale.
00:32:10 Donc on voit bien qu'il y a des agricultures,
00:32:12 et que ceux qui actuellement
00:32:14 font pression sur le ministre,
00:32:16 c'est parce qu'ils ne veulent rien changer à ce modèle économique,
00:32:18 toujours plus productif,
00:32:20 toujours plus économique,
00:32:22 au détriment du nombre de paysans,
00:32:24 au détriment des territoires ruraux
00:32:26 qui n'ont pas les mêmes capacités
00:32:28 qu'agronomiquement et conventionnellement.
00:32:30 - Je rebondis,
00:32:32 Sylvie Collas, est-ce qu'il faut réguler
00:32:34 l'accès aux terres ?
00:32:36 - L'accès aux terres,
00:32:38 tout à fait, il faut le réguler.
00:32:40 Nous, on a toujours travaillé
00:32:42 dans ce sens, pour protéger le foncier,
00:32:44 pour limiter l'agrandissement,
00:32:46 parce qu'en fait, qu'est-ce qui se passe dans l'agrandissement ?
00:32:48 Actuellement, nous, dans le Gers,
00:32:50 on voit bien, ce qui s'agrandit,
00:32:52 ce qui se négocie, c'est les bonnes terres.
00:32:54 Et on va avoir des terres en friche, à l'abandon
00:32:56 complètement, et c'est toute la ruralité
00:32:58 qui en pâtit. Parce que moi, je suis du Gers,
00:33:00 le premier département agricole de France,
00:33:02 on ne fait rien d'autre, comme je disais, nous, on ne va pas
00:33:04 empêcher, bloquer une centrale d'achat,
00:33:06 il n'y en a pas dans le Gers,
00:33:08 on ne va même pas fermer un autoroute, on n'a pas d'autoroute dans le Gers.
00:33:10 - C'est vrai.
00:33:12 - La seule nationale, c'est la 124,
00:33:14 et la 20. - Merci, bon sens, traduit-vous.
00:33:16 - On réagit beaucoup
00:33:18 au 0826, 300, 300,
00:33:20 Jean-François est agriculteur, bonsoir Jean-François.
00:33:22 - Bonsoir, les jambes de bois.
00:33:24 - Alors, vous en pensez quoi ?
00:33:26 C'est un pansement sur une jambe de bois ?
00:33:28 - Mais tout à fait, tout à fait,
00:33:30 mais on en revient toujours au même problème,
00:33:32 aujourd'hui, l'agriculture, on habitue les gens à avoir des primes,
00:33:34 nous, ce qu'on veut, ce n'est pas des primes,
00:33:36 ce qu'on veut, c'est des prix rémunérateurs.
00:33:38 Quand vous avez sur un
00:33:40 caddie de l'aménagère
00:33:42 basique, là-dedans, on va dire,
00:33:44 qui fait
00:33:46 100 euros d'achat
00:33:48 alimentaire, d'accord ?
00:33:50 Vous avez 6,50 euros d'une agriculture.
00:33:52 Donc, ça veut dire qu'il y a 93,50 euros
00:33:54 qui sont partis à l'ouest.
00:33:56 Entre
00:33:58 transformateurs
00:34:00 et rebandeurs.
00:34:02 Ce n'est pas normal.
00:34:04 Ce qu'il faut aujourd'hui,
00:34:06 c'est des prix rémunérateurs.
00:34:08 Donc là, on trouve un peu
00:34:10 d'argent parce que les paysans ne sont pas en colère,
00:34:12 il ne faut surtout pas qu'ils rentrent à Paris,
00:34:14 alors surtout pas, mais tant qu'on fout
00:34:16 le bim dans le sud, ce n'est pas grave.
00:34:18 Mais dès qu'on va vers Paris, il faut le faire.
00:34:20 - Jean-François, vous êtes agriculteur, il n'y a pas que les agriculteurs
00:34:22 qui réagissent. Direction Limoges, bonsoir Benoît.
00:34:24 - Ils sont bons les fils, ils sont bons les filles.
00:34:26 - Benoît ? - Oui ?
00:34:28 - Oui, vous êtes sur Sud Radio, dans les vraies voix, on vous écoute.
00:34:30 Vous êtes en direct.
00:34:32 - Bonjour. - Bonjour.
00:34:34 - Quel est votre avis alors sur la crise ?
00:34:36 Pour vous, il faut voir que c'est
00:34:38 une des promesses pour casser le mouvement, c'est ça ?
00:34:40 - Ah oui, moi je vois ça comme ça,
00:34:42 une des promesses pour casser le mouvement.
00:34:44 Parce qu'on fait des propositions
00:34:46 aux viticulteurs. Bon, là, l'Europe
00:34:48 a fait des propositions par rapport aux jachères.
00:34:50 Mais au final,
00:34:52 comme beaucoup de choses que promet le gouvernement,
00:34:54 il ne tient pas vraiment.
00:34:56 Il est beaucoup dans la blague, je trouve, le gouvernement.
00:34:58 Et puis,
00:35:00 au final, ça ne règle pas
00:35:02 le vrai problème qui est
00:35:04 pourquoi on fait venir
00:35:06 des produits chez nous,
00:35:08 avec des produits qui ne sont pas autorisés
00:35:10 en France. - Oui, c'est toujours le même...
00:35:12 - Soit on veut une agriculture
00:35:14 vertueuse, et je pense que les Français
00:35:16 le sont. On a
00:35:18 de très bons produits, c'est juste
00:35:20 dommage qu'on l'envoie ailleurs et que nous,
00:35:22 on doit se contenter de produits qui ne sont pas
00:35:24 d'aussi bonne qualité.
00:35:26 - Merci Benoît Asselineau,
00:35:28 vous êtes secrétaire national de la Confédération Paysanne.
00:35:30 On mélange Jean-François Agriculteur,
00:35:32 qui dit "on ne veut pas des primes, on veut pouvoir
00:35:34 être rémunéré de notre travail". Et vous avez Benoît
00:35:36 qui nous dit "on importe des produits
00:35:38 qui sont produits avec des produits",
00:35:40 ça fait beaucoup de produits, "interdits en France".
00:35:42 Moi, je me rappelle le cas de la banane bio
00:35:44 qui venait d'Amérique du Sud, qualifiée bio,
00:35:46 avec des produits interdits, strictement
00:35:48 interdits, dont en Bois-de-Loup ou en
00:35:50 Martinique par exemple, on produit de la banane.
00:35:52 Est-ce que ça, ce n'est pas des choses qui sont urgentissimes
00:35:54 à mettre sur la table ? - Mais bien sûr,
00:35:56 c'est pour ça que nous, à la Confédération
00:35:58 Paysanne, nous sommes contre les accords de
00:36:00 libre-échange et nous voulons que tout soit remis à plat.
00:36:02 Il est grand temps d'arrêter
00:36:04 cet ultra-libéralisme où on a
00:36:06 toujours quelqu'un qui va produire
00:36:08 moins dix ans, c'est-à-dire au moins cher,
00:36:10 qui va toujours entrer en compétition avec
00:36:12 les autres parce que les normes ne sont pas les mêmes,
00:36:14 mais en même temps, c'est la planète qui a
00:36:16 subi les conséquences, il n'y a pas que nous.
00:36:18 Il y a les paysans de l'autre bout du monde
00:36:20 qui sont comme nous, acculés,
00:36:22 à travailler dans des mauvaises conditions,
00:36:24 à produire, à engager la productivité,
00:36:26 à détruire
00:36:28 leurs forêts, à détruire leurs eaux
00:36:30 pour produire plus de lacanacucre,
00:36:32 un tas de choses,
00:36:34 du libre-échange, et certains pays
00:36:36 qui n'ont même pas la capacité de nourrir leur
00:36:38 population sont contraints de
00:36:40 produire de lacanacucre, puisque nous,
00:36:42 on est des soldats sucrés, de grandes
00:36:44 entreprises multinationales dans le siège
00:36:46 social, et en France,
00:36:48 c'est scandaleux ce qui se passe, c'est la destruction
00:36:50 même de l'humanité, de la vie
00:36:52 du paysan, mais d'ici
00:36:54 et d'ailleurs. - Restez avec nous
00:36:56 Sylvie Collas, François Puponi,
00:36:58 vous y croyez, ce coup de frein sur le libre-échange, vous ?
00:37:00 - Bien sûr que non.
00:37:02 Le mouvement...
00:37:04 C'est l'idéologie de l'Europe, de l'Europe
00:37:06 et du monde, et du monde capitaliste.
00:37:08 Aujourd'hui, toutes les frontières sont
00:37:10 ouvertes, et après,
00:37:12 il y a des pays qui sont
00:37:14 beaucoup plus productionnistes que nous, l'Europe
00:37:16 c'est la zone la plus ouverte globalement.
00:37:18 - Mais ça partait dans un premier temps
00:37:20 d'un bon sentiment aussi,
00:37:22 qui était de dire "on va aider des pays en
00:37:24 développement, on va...
00:37:26 Allez, on l'a tous eu, il fallait
00:37:28 acheter des produits dans tel pays, parce que ça permettait
00:37:30 de sauver les agriculteurs de ce
00:37:32 pays, les... voilà, on l'a tous fait, entre guillemets.
00:37:34 Donc cette volonté, mais sauf
00:37:36 qu'on a assumé, on ne veut
00:37:38 pas assumer aujourd'hui, mais on a choisi délibérément
00:37:40 de tuer nos agriculteurs, et de tuer
00:37:42 notre agriculture. Ce qui arrive aujourd'hui n'est
00:37:44 pas le fruit du hasard, c'est le fruit d'une vraie volonté.
00:37:46 - Merci beaucoup,
00:37:48 en tout cas, Sylvie Collas d'avoir été avec nous,
00:37:50 secrétaire nationale de la Confédération
00:37:52 Paysanne, bien entendu.
00:37:54 Notre soutien éternel
00:37:56 aux agriculteurs, avec Philippe David,
00:37:58 et même
00:38:00 Sud Radio, c'est quand même la radio des
00:38:02 territoires, on le rappelle quand même.
00:38:04 Merci en tout cas à nos auditeurs,
00:38:06 dans un instant, vous allez pouvoir jouer
00:38:08 avec nous, Raphaël, de Cache-Chant.
00:38:10 Voilà, donc il vous reste à peu près
00:38:12 4 minutes pour lire tous les journaux du monde,
00:38:14 pour tous les verbatims
00:38:16 de nos politiques. Allez, on en parle
00:38:18 dans un instant, ce sera le quiz de l'actu.
00:38:20 À tout de suite. - Et Vraie Voix Sud Radio,
00:38:22 17h20h, Philippe David,
00:38:24 Cécile de Ménibus.
00:38:26 - Bienvenue dans les Vraies Voix, ils ont
00:38:28 une mémoire de cheval.
00:38:30 Ils se souviennent de tout, ils ont tout lu,
00:38:32 ils ont tout regardé, surtout Olivier Darcigold.
00:38:34 Sur ce siège magique,
00:38:36 c'est le siège magique, vous êtes d'accord
00:38:38 Philippe Bilger ? - Oui, totalement.
00:38:40 - Il se passe quelque chose sur ce siège ?
00:38:42 - Tu penses que je regarde ? Je regarde pas.
00:38:44 - D'un côté la tricherie, de l'autre la noblesse.
00:38:46 - Voilà, exactement.
00:38:48 - Le vice et la vertu.
00:38:50 Très juste, Olivier.
00:38:52 - Philippe Bilger est avec nous, Olivier Darcigold et
00:38:54 François Puponi et Raphaël, qui nous appelle
00:38:56 de Cache-Chant. Raphaël, vous êtes prêt à jouer
00:38:58 face aux Vraies Voix ? - Tout à fait.
00:39:00 - Ah, j'aime bien ce ton un peu
00:39:02 dynamique. - Oui, il est dangereux lui.
00:39:04 - Il est au taquet. Allez, tout de suite,
00:39:06 le quiz de l'actu.
00:39:08 - Les Vraies Voix Sud Radio, le quiz de l'actu.
00:39:10 - Et c'est une question "Qui c'est qui ?" qui a laitit
00:39:12 un point sur le discours de politique générale
00:39:14 de Gabriel Attal. J'ai entendu
00:39:16 Gabriel Thatcher.
00:39:18 - Roussel. - Non, c'est pas...
00:39:20 - Ah bon ? - Non mais, alors,
00:39:22 on donne le point à Raphaël qui avait
00:39:24 la bonne réponse.
00:39:26 - Ah, c'est bête. - Je me suis remis dans la...
00:39:28 J'avais plus la règle.
00:39:30 Je suis revenu.
00:39:32 - C'est la vague. À vous, Philippe.
00:39:34 - "Qui c'est qui ?" qu'il a dit a deux points.
00:39:36 "Qui c'est qui ?" qu'il a dit, il y aura un bras de fer.
00:39:38 Et la France fera le nécessaire pour que le maire
00:39:40 consort tel qu'il est ne soit pas signé.
00:39:42 Raphaël.
00:39:44 - Euh...
00:39:46 Là, c'est assez
00:39:48 compliqué. - Alors,
00:39:50 le Vraie Voix. - C'est Lemaire, non ? - Oui !
00:39:52 - Bonne réponse, Philippe Billiger. Bruno Lemaire, deux points.
00:39:54 - Faut être plus rapide, mon cher Raphaël.
00:39:56 - Exact, exact. - Allez, question "Qui c'est qui ?"
00:39:58 qu'il a dit, c'est trois points.
00:40:00 - Un accord de libre-échange, c'est la mort de l'agriculture française.
00:40:02 - Raphaël.
00:40:04 - Euh...
00:40:06 Marc Chénaud. - Bonne réponse !
00:40:08 Raphaël qui marque trois points et qui prend la tête
00:40:10 dès ce matin, toujours plus de règle. - Alors, Raphaël, je sais pas si vous regardez
00:40:12 la télé en même temps, enfin, YouTube, mais ils sont...
00:40:14 - Ah, non, je n'ai pas la télé, finalement.
00:40:16 - Ils ont les boules sévères. - J'ai mes livres !
00:40:18 - Ils sont dégoûtés. - Un autre
00:40:20 "Qui c'est qui ?" qu'il a dit a trois points.
00:40:22 C'est du lourd. "Qui c'est qui ?" qu'il a dit,
00:40:24 cette musique d'agriculteur pollueur,
00:40:26 ils n'en peuvent plus.
00:40:28 - Ah, ça, c'est... Il y a un écolo,
00:40:30 sans doute. - Ah, non, non, non.
00:40:32 - Non, non, non. - Langue au char,
00:40:34 Raphaël ? - Bardella. - Non. - Attal.
00:40:36 - Non, c'est une femme. - C'est une femme.
00:40:38 - Ministre. - Ministre.
00:40:40 - Ah, pas le...
00:40:42 - René Hachet, non ? - Non, non, non.
00:40:44 - Vautrin. - Bonne réponse, Catherine Vautrin !
00:40:46 - C'est à dire Vautrin. - Il était plus rapide.
00:40:48 - Vautrin, oui.
00:40:50 - Raphaël, vous l'avez dit, aussi ? - Raphaël l'avait dit.
00:40:52 - Non, non, Raphaël. - Raphaël l'a pas dit.
00:40:54 - Non, on avait la main, Raphaël.
00:40:56 - Raphaël l'avait dit, je crois.
00:40:58 - Raphaël, on a le droit de tricher, c'est pas grave.
00:41:00 - Wow.
00:41:02 - Allez, qui c'est qui qui l'a dit ces 3 points ?
00:41:04 Les produits bio espagnols sont de faux
00:41:06 produits bio. - Raphaël.
00:41:08 - Alors, ça, ça doit être moi qui l'ai dit,
00:41:10 parce qu'effectivement, c'est vrai.
00:41:12 - Mais je l'ai pas vu.
00:41:14 - Là, j'ai pas d'idée du tout.
00:41:18 - Les vrais voix ?
00:41:22 - L'indice ? - Oui. - Non, non, c'est une femme.
00:41:24 - C'est une femme.
00:41:26 - Mais qui est quand même un peu retirée de la politique,
00:41:28 mais qui a été une politique de premier plan.
00:41:30 - Du Flos.
00:41:32 - Non, ancienne ministre de l'environnement.
00:41:34 - Du Flos.
00:41:36 - Non, non, non, Ségolène. - Oui, Ségolène Royal.
00:41:38 3 points pour François Puponi
00:41:40 qui ouvre le compteur. - Ségolène Royal.
00:41:42 - Qui c'est qui qui l'a dit ?
00:41:44 Question à 3 points.
00:41:46 Même au sein du Parlement, on vous affaire de moi le symbole
00:41:48 d'une caste privilégiée à combattre,
00:41:50 à abattre. Raphaël.
00:41:52 - Bardella.
00:41:54 - Oudéa. - C'est moi.
00:41:56 - Il a dit Oudéa.
00:41:58 - Non, non, il a été plus rapide.
00:42:00 - 3 points à chacun.
00:42:02 - C'est pas satisfaisant.
00:42:04 Vraiment.
00:42:06 - Mais qu'est-ce que c'est que ce truand ?
00:42:08 - C'est pas satisfaisant.
00:42:10 - Il a été plus rapide que vous, mais je me fais croire.
00:42:12 - C'est faux. - C'est faux.
00:42:14 - En totale impartialité.
00:42:16 - Je vous dis.
00:42:18 - C'est le moment le plus difficile
00:42:20 de ma semaine ici,
00:42:22 sur ces 10 minutes.
00:42:24 - On a le son.
00:42:26 - Oudéa.
00:42:28 - C'est plus difficile.
00:42:30 - C'est spécial, on l'a jamais fait.
00:42:32 C'est à 1 point un "Qui c'est qui qui l'a chanté ?"
00:42:34 "Qui c'est qui qui l'a chanté à la tribune
00:42:36 de l'Assemblée nationale la chanson d'Alcine Vestre ?
00:42:38 Non, non, tu n'as pas de nom."
00:42:40 C'est pas à vous, c'est à Raphaël.
00:42:42 Raphaël.
00:42:44 - Donc...
00:42:46 Rachid El-Hassi ?
00:42:48 - Je ne réponds pas à tout ce que t'as dit.
00:42:50 - Sans lui, nous on s'en est tous.
00:42:52 - 3 points. - On vous a laissé.
00:42:54 - Pas du tout, c'est 1 point.
00:42:56 - "Qui c'est qui qui l'a dit
00:42:58 tu casses, tu répares,
00:43:00 tu salis, tu nettoies, tu définis l'autorité."
00:43:02 - Donc c'est à moi.
00:43:04 - Je suis le seul qui le défend.
00:43:06 - Raphaël.
00:43:08 - Non, c'est Darmanin.
00:43:10 - Non, non.
00:43:12 - Cécile.
00:43:14 - Non, non.
00:43:16 - C'est un grand problème.
00:43:18 - Mais non, je l'avais dit.
00:43:20 - C'est une émiblégie, tu ne vois que ce côté-là.
00:43:22 - Tu as cru que tu l'as dit, mais tu ne l'as pas dit.
00:43:24 - Alors là, pour le coup, il n'a rien dit.
00:43:26 - Tu l'as pensé tellement fort que tu es obligé de le dire.
00:43:28 - Bon, les totos.
00:43:30 - Philippe Biniger avec 5 points, moi je suis dubitatif.
00:43:32 Raphaël, 4 points.
00:43:34 Olivier D'Artigone, 4 points. Et Francois Puponi, 4 points.
00:43:36 - Et le dernier ?
00:43:38 - Le dernier, c'était pour le 1 point
00:43:40 pour François Puponi.
00:43:42 - C'est moi qui l'ai dit !
00:43:44 - Mais vous n'avez pas un droit de propriété sur Grands-Bris ?
00:43:46 - Bah si, mais si.
00:43:48 - C'est toi qui le défends !
00:43:50 - Moi, j'ai contacté la direction
00:43:52 de Sud Radio.
00:43:54 - Allez, dans 10 minutes, le tour de table
00:43:56 de la Clu-tu. Un petit peu plus
00:43:58 sérieusement avec Philippe Binger, on parle de quoi ?
00:44:00 - Il y a des gens
00:44:02 qui poussent des cyclistes dans les
00:44:04 fossés.
00:44:06 - Si vous êtes prêts à pousser
00:44:08 D'Artigone dans le fossé. Allez, Olivier D'Artigone.
00:44:10 - Qui veut tuer le logement social ?
00:44:12 - L'hypocrisie par rapport à la crise
00:44:14 de l'agriculture. - On en parle dans quelques instants.
00:44:16 On vous accueille bien entendu au standard
00:44:18 0826 300 300
00:44:20 avec Aude, à tout de suite.
00:44:22 - Les vraies voix Sud Radio, 17h20h
00:44:24 Philippe David, Cécile
00:44:26 de Ménibus.
00:44:28 - Le retour des vraies voix avec Philippe David, bien entendu.
00:44:30 Philippe Binger est avec nous,
00:44:32 François Puponi, Olivier D'Artigone
00:44:34 et vous au 0826 300 300 dans un instant.
00:44:36 Avec vous, Félix Mathieu,
00:44:38 coup de coeur, coup de gueule ? - Un peu des deux.
00:44:40 Enfin, un coup de coeur pour les pompiers en tout cas.
00:44:42 Mais on va s'intéresser à un article du Canard
00:44:44 qui est du Canard Enchaîné, un article qui pourrait faire
00:44:46 du bruit dans les casernes. - On en parle dans un instant.
00:44:48 - Et moi, j'en ai marre des procureurs
00:44:50 de prise unique des réseaux sociaux
00:44:52 qui accusent n'importe qui de n'importe quoi.
00:44:54 Notamment des personnalités
00:44:56 qui peuvent défendre une cause.
00:44:58 La dernière en date, Karine Lemarchand
00:45:00 qui est accusée de récupérer la colère des agriculteurs.
00:45:02 Pourquoi ? Parce qu'elle leur a apporté
00:45:04 des croissants.
00:45:06 Des croissants fabriqués avec du blé et du beurre
00:45:08 produits par ces mêmes agriculteurs.
00:45:10 Alors oui, on peut être une personnalité publique
00:45:12 et aimer telle profession ou défendre telle cause
00:45:14 sans avoir à être accusée
00:45:16 de récupération. Et dans ce domaine,
00:45:18 on ne peut pas accuser Karine Lemarchand
00:45:20 de ne pas aimer les agriculteurs, elle qui les a mis
00:45:22 sur le devant de la scène avec l'amour
00:45:24 et dans le pré. Et même si je ne la connais pas
00:45:26 personnellement, je le dis pour être très clair,
00:45:28 je suis certain que son amour des paysans n'est pas fin
00:45:30 comme celui que nous avons avec Cécile
00:45:32 et l'ensemble des animateurs de Sud Radio
00:45:34 quand nous allons faire des émissions au Salon de l'Agriculture.
00:45:36 On y sera d'ailleurs dans quelques semaines.
00:45:38 Alors soutien à Karine Lemarchand,
00:45:40 soutenir les agriculteurs, c'est ni de la récupération
00:45:42 ni une posture en ce qui la concerne.
00:45:44 Comme disait Jules Renard,
00:45:46 un paysan c'est un tronc d'arbre qui se déplace.
00:45:48 Alors marder Donald Olson
00:45:50 qui voit la paille dans l'œil d'autrui quand il ne voit pas
00:45:52 la poudre dans l'heure, et soutien tant à
00:45:54 Karine Lemarchand que bien sûr à nos agriculteurs.
00:45:56 Philippe Bilger.
00:45:58 - Je n'étais pas emballé à l'origine,
00:46:00 j'ai suivi un peu cette affaire
00:46:02 qui n'est pas objectivement très passionnante.
00:46:04 Mais finalement,
00:46:06 Philippe m'a convaincu.
00:46:08 Bravo.
00:46:10 - Olivier D'Artigolle.
00:46:12 - Les réseaux sociaux, notamment X, sont le plus souvent un cloaque.
00:46:14 Je pense aussi à
00:46:16 M. Bayle, l'agriculteur
00:46:18 de Haute-Garonne,
00:46:20 qui a pris très cher d'une manière irrationnelle.
00:46:22 - Jérôme Bayle.
00:46:24 - J'ai trouvé le geste de Karine Lemarchand
00:46:26 plutôt positif, mais on ne peut plus
00:46:28 prendre l'initiative sans que de suite après,
00:46:30 ça réclute.
00:46:32 - Le règle des réseaux sociaux pose
00:46:34 un vrai sujet. Il n'y a plus aucun recul.
00:46:36 Les gens se lâchent complètement.
00:46:38 Il n'y a plus aucune mesure.
00:46:40 Il n'y a plus de dialogue. En plus, on ne peut même pas répondre.
00:46:42 - Non, ce qu'il faut, c'est qu'on ne peut plus
00:46:44 rien faire gratuitement.
00:46:46 On ne peut plus soutenir gratuitement des causes.
00:46:48 - Tout est jugé, analysé, critiqué.
00:46:50 Je pense qu'il faut s'en détacher
00:46:52 un peu de ces réseaux.
00:46:54 On a tous le défaut d'être un peu connectés dessus.
00:46:56 Mais je pense que petit à petit, il faut prendre un peu
00:46:58 de recul parce que la vraie vie, ce n'est pas ça.
00:47:00 - On peut aller chercher de l'info, ce qu'on fait tous.
00:47:02 - Oui, mais ce qui est important de savoir
00:47:04 que les gens ne savent pas,
00:47:06 c'est que Carine Lemarchand, c'est une écoute,
00:47:08 une oreille des agriculteurs qui, quand ils ont
00:47:10 des problèmes, ils appellent Carine.
00:47:12 Ça peut durer des heures et des heures.
00:47:14 Elle passe des heures au téléphone.
00:47:16 Ce n'est peut-être pas grand-chose parmi tous les agriculteurs,
00:47:18 mais c'est déjà un geste.
00:47:20 Elle n'est pas obligée de le faire. Elle est animatrice.
00:47:22 Elle n'est pas obligée de passer son temps
00:47:24 aussi à gérer des agriculteurs hors du temps.
00:47:26 - On peut se rappeler les excellentes émissions
00:47:28 qu'elle faisait sur le plan politique,
00:47:30 sur la personnalité des politiques.
00:47:32 Ça, c'était fabuleux.
00:47:34 - Une ambition intime, c'est ça ?
00:47:36 - Une ambition intime.
00:47:38 - Une ambition intime, je crois que c'était ça.
00:47:40 Merci beaucoup
00:47:42 mon cher Philippe. Tout de suite,
00:47:44 Philix Mathieu, vous avez la parole.
00:47:46 - Oui, direction les casernes
00:47:48 de pompiers aujourd'hui.
00:47:50 Les pompiers qui ont un gros retard
00:47:52 à l'allumage. Enfin, en tout cas, c'est le titre
00:47:54 d'un article du Canard Enchaîné en kiosque.
00:47:56 Depuis des années, le temps d'intervention
00:47:58 aurait augmenté à désormais plus d'un quart d'heure
00:48:00 en moyenne, nous dit le journal satirique qui cite
00:48:02 un rapport de la Direction Générale de la Sécurité Civile.
00:48:04 Un quart d'heure en moyenne,
00:48:06 20 minutes dans la creuse, une demi-heure pour le
00:48:08 camion-pompe anti-incendie dans les bouches du Rhône.
00:48:10 Le temps d'intervention le moins rapide
00:48:12 d'Europe, dit même le Canard Enchaîné, qui met en cause
00:48:14 la fermeture d'un tiers des casernes
00:48:16 françaises de ces dernières décennies. On aurait
00:48:18 désormais cinq fois moins de casernes
00:48:20 qu'en Allemagne, environ quatre fois moins de pompiers
00:48:22 par habitant. Alors, évidemment, on a eu
00:48:24 l'envie ici de solliciter une réaction
00:48:26 du porte-parole de la Fédération nationale
00:48:28 des sapeurs-pompiers. Bonsoir,
00:48:30 Éric Brocardi.
00:48:32 - Bonsoir. - Merci d'être avec nous dans
00:48:34 "Les vraies voix" sur Sud Radio. Est-ce que c'est
00:48:36 vrai, tout simplement ? Selon vous, les pompiers ne peuvent
00:48:38 plus couvrir le territoire aussi bien qu'avant ?
00:48:40 - Alors, je dois dire
00:48:42 déjà une chose, c'est que le titre est assez
00:48:44 décourageant pour ces hommes qui se sont
00:48:46 engagés pour porter secours auprès des autres.
00:48:48 C'est vrai qu'aujourd'hui,
00:48:50 on est soumis aujourd'hui à une exigence
00:48:52 territoriale, à une exigence, on va dire,
00:48:54 de l'augmentation de la démographie
00:48:56 qui permet aujourd'hui
00:48:58 de tenter de maintenir notre niveau
00:49:00 opérationnel de manière optimale. Mais cela,
00:49:02 aujourd'hui, il faut savoir que depuis
00:49:04 l'année dernière, donc en 2022, il a été
00:49:06 renforcé plus de 6 % des interventions
00:49:08 en termes d'activités
00:49:10 opérationnelles. C'est près de 5 millions d'interventions
00:49:12 qui ont été effectuées en 2022.
00:49:14 C'est près de 13 600
00:49:16 interventions par jour, soit
00:49:18 une intervention toutes les 6,3 secondes.
00:49:20 Ce qui est quand même énorme.
00:49:22 Qui repose uniquement sur 254 000
00:49:24 hommes et femmes du quotidien
00:49:26 qui ont décidé de s'investir. Donc, je ne suis
00:49:28 pas content, effectivement, de montrer
00:49:30 ce titre et d'évoquer ce titre-là,
00:49:32 mais ce qui doit être
00:49:34 expliqué, ce sont les mots à l'intérieur
00:49:36 de l'activité des sapeurs-pompiers, c'est ces difficultés.
00:49:38 Déjà, d'une part,
00:49:40 le fait que parmi toutes ces interventions,
00:49:42 est-ce que tout le monde révèle de l'urgence
00:49:44 aujourd'hui ? Non. Pourquoi ? Parce
00:49:46 qu'aujourd'hui, nous sommes des supplétifs
00:49:48 de ce qu'on appelle
00:49:50 la chaîne de secours médicale ou la chaîne
00:49:52 d'assistance aux personnes
00:49:54 qui ont des malaises, qui ont
00:49:56 besoin, à un moment donné, que le service
00:49:58 public soit aux côtés d'eux.
00:50:00 Quand je dis "service public", j'englobe
00:50:02 tout le monde, parce que c'est l'ensemble de la chaîne
00:50:04 des secours bleu, blanc ou rouge qui est
00:50:06 aujourd'hui en souffrance par rapport à cela.
00:50:08 Et ce maillage territorial, comme vous l'évoquez, par rapport
00:50:10 à cette situation-là, évidemment, même si
00:50:12 on peut s'orgueillir d'avoir
00:50:14 6 100 casernes de secours
00:50:16 à travers la France, ce n'est pas suffisant parce que
00:50:18 la démographie a changé. Et on le sait
00:50:20 depuis le Covid, notamment avec une répartition de la
00:50:22 population qui s'est faite de manière beaucoup plus
00:50:24 étendue sur l'ensemble du territoire national. Donc oui,
00:50:26 et c'est si Dominique Biche y a participé,
00:50:28 nous avons besoin aujourd'hui d'une vraie campagne
00:50:30 de communication pour continuer à engager
00:50:32 du support pompier professionnel comme volontaire.
00:50:34 Un petit mot peut-être de vous
00:50:36 en tant que maire ?
00:50:38 Moi je suis très étonné de l'article,
00:50:40 parce que j'ai été maire pendant
00:50:42 20 ans, et sincèrement, les pompiers font un travail
00:50:44 exceptionnel. Et le problème, ils sont appelés
00:50:46 maintenant pour tout et n'importe quoi.
00:50:48 Parfois, ils se mettent en
00:50:50 danger, ils se font taper dessus,
00:50:52 crier dessus, on leur tire des pierres,
00:50:54 c'est surréaliste. Et ils font
00:50:56 ce qu'on appelait avant de la police secours.
00:50:58 C'est-à-dire que dès que quelqu'un a un bon mot,
00:51:00 ils appellent les pompiers, dès qu'on s'engueule avec
00:51:02 sa compagne ou son copain, on appelle
00:51:04 les pompiers. Et ils interviennent
00:51:06 tout le temps, ils sont exceptionnels.
00:51:08 En plus, il y a
00:51:10 quand même un maillage territorial avec ce qu'on appelle
00:51:12 les S10, les services départementaux
00:51:14 d'incendie et de secours,
00:51:16 qui sont financés.
00:51:18 La vraie difficulté qu'ils ont, c'est que
00:51:20 la France change, entre les zones
00:51:22 rurales, les métropoles et les autres
00:51:24 territoires. Et deuxièmement,
00:51:26 il y a un problème de recruter des sapeurs-pompiers
00:51:28 volontaires. Même s'ils font un travail
00:51:30 exceptionnel, on les prend très jeunes. Donc oui, il faut
00:51:32 qu'ils parfois réinventent un peu
00:51:34 leur manière de recruter. Mais sincèrement,
00:51:36 s'il y a bien un métier qu'on doit saluer,
00:51:38 c'est celui-là. - Absolument. Et moi, je vous incite
00:51:40 à vous engager. Vous savez qu'il y a encore
00:51:42 une campagne de recrutement. Allez voir dans les casernes
00:51:44 et faites le test. Peut-être que
00:51:46 vous pourriez embrasser ce
00:51:48 métier. Merci beaucoup, Éric Brocardi. - Et on soutient
00:51:50 nos pompiers. - Le signe d'une fracture
00:51:52 fondamentale dans la société,
00:51:54 c'est le jour, le premier jour
00:51:56 où des pompiers ont été attaqués.
00:51:58 - Absolument. En tout cas, on vous soutient.
00:52:00 Merci beaucoup
00:52:02 d'avoir été avec nous,
00:52:04 Éric Brocardi,
00:52:06 qui est un peu le porte-parole des pompiers
00:52:08 de France. On vous embrassait tous les pompiers pour nous,
00:52:10 un par un.
00:52:12 Restez avec nous dans un instant.
00:52:14 Le tour de table de l'actu de nos
00:52:16 Vrais Voix avec Philippe Bidjerre. On parle de quoi ?
00:52:18 - De voyous, on peut le dire.
00:52:20 Poussées des cyclistes dans les fossés.
00:52:22 - Avec vous, Olivier Dardigolle.
00:52:24 - Une crainte sur l'avenir du logement social.
00:52:26 - Et avec vous, François Puponi. - L'hypocrisie par rapport
00:52:28 à la crise de l'agriculture. - Allez, on y va.
00:52:30 On fait une petite pause et on revient dans un instant.
00:52:32 Les Vrais Voix, et merci de votre fidélité.
00:52:34 Les Vrais Voix Sud Radio,
00:52:36 17h20, Philippe David,
00:52:38 Cécile de Ménibus.
00:52:40 - Les Vrais Voix avec nous, Philippe Bidjerre,
00:52:42 comme tous les jours, qu'on est ravis d'accueillir.
00:52:44 C'est un peu le patron, j'arrête pas de le dire.
00:52:46 - Ah mais je suis ravi d'être là, en volier, comme Johnny.
00:52:48 - Je sais, je sais, je sais.
00:52:50 François Puponi, on est ravis aussi. Olivier Dardigolle,
00:52:52 bon, ça dépend des fois. C'est pendant qui sait qui,
00:52:54 qui l'a dit, on sait pas trop. Mais là,
00:52:56 pour l'instant, on est... - Il est bien, sauf
00:52:58 durant 5 minutes. - Oui, c'est ça.
00:53:00 - Il perd le contrôle de lui-même.
00:53:02 Allez tout de suite, le tour de table de l'actu des Vrais Voix.
00:53:04 - Oh, dites, je vais envoyer les actualités,
00:53:06 vous venez les voir dans la cabine. - Je vais vous raconter
00:53:08 une histoire pas banale. - Et vous,
00:53:10 vous me racontez pas votre petite journée ?
00:53:12 - On a assez perdu de temps comme ça.
00:53:14 - Le tour de table... - De l'actualité.
00:53:16 - Et c'est sur les pousseurs
00:53:18 de cyclistes que vous voulez faire votre tour
00:53:20 de table, Philippe Bidjerre ? - Oui, alors, je
00:53:22 reste dans mon registre annoncé
00:53:24 il y a 20 ans, c'est-à-dire
00:53:26 des événements où, admirables,
00:53:28 modestes,
00:53:30 ou alors qui révèlent
00:53:32 un tréfonds un peu malfaisant
00:53:34 de certains en France, là,
00:53:36 ces deux jeunes, complètement
00:53:38 idiots, hein, ça n'est...
00:53:40 Ils n'ont pas une malfaisance
00:53:42 réfléchie, n'empêche
00:53:44 que dans une région
00:53:46 de Haute-Garonne, pendant
00:53:48 des mois, ils se sont amusés
00:53:50 à pousser les cyclistes
00:53:52 qu'ils croisaient
00:53:54 en voiture,
00:53:56 ils s'approchaient d'eux
00:53:58 et les poussaient dans le fossé.
00:54:00 Et parfois ils faisaient même pire,
00:54:02 ils jetaient des choses sur eux
00:54:04 à tel point que les gens
00:54:06 se donnaient le mot, n'allaient plus
00:54:08 dans cette région, ce quartier,
00:54:10 cette route,
00:54:12 et heureusement, grâce à des
00:54:14 références informatiques,
00:54:16 on a pu les identifier
00:54:18 et ils vont passer devant les tribunals.
00:54:20 Ils ne prendront pas énormément,
00:54:22 mais tout de même
00:54:24 que l'idée gère dans deux têtes
00:54:26 de faire ça, et...
00:54:28 Il faut bien sûr trouver
00:54:30 de quoi s'occuper dans la vie, mais...
00:54:32 - Comme disait Einstein,
00:54:34 la bêtise humaine est infinie,
00:54:36 contrairement peut-être à l'univers, mais j'ai pas de preuves.
00:54:38 - J'ai pas de preuves.
00:54:40 N'allez pas éveiller des vocations, hein.
00:54:42 Si l'abandon a été
00:54:44 identifié, tant mieux.
00:54:46 - Je fais du vélo avec des amis
00:54:48 et sincèrement, je suis effaré devant
00:54:50 la bêtise d'un sergent de conducteur.
00:54:52 Il vous double à toute vitesse...
00:54:54 - Il vous serre.
00:54:56 - Attention, on a l'impression qu'on les gêne.
00:54:58 Ils serrent, ils se rabattent
00:55:00 très vite, donc la bêtise
00:55:02 n'a pas de limite. - C'est pas vrai dans
00:55:04 les campagnes, j'ai l'impression.
00:55:06 Si, tout de même, parce que nous...
00:55:08 - Je fais pas de vélo en ville, parce que là, pour le coup,
00:55:10 c'est trop dangereux. - Même dans les campagnes, alors ?
00:55:12 - Oui, oui, oui.
00:55:14 - Alors qu'en général, on admire
00:55:16 ces groupes de gens d'ins...
00:55:18 - Pas tout le monde.
00:55:20 - J'allais dire d'un certain âge, c'est ça que j'allais dire.
00:55:22 En fait, j'adore
00:55:24 Philippe, parce que ces gens d'un certain...
00:55:26 Bon, allez, je le dirai demain.
00:55:28 - Pour l'instant. - C'est pas grave.
00:55:30 Olivier d'Artigolles,
00:55:32 Gabriel Attal
00:55:34 qui s'attaque à la loi SRU.
00:55:36 - Nous vivons une crise du
00:55:38 logement très importante, vous en parlez régulièrement
00:55:40 sous les ondes de Sud Radio, en essayant de faire
00:55:42 venir les acteurs qui sont pleins aussi de solutions
00:55:44 et d'alternatives. - Absolument. - Mais il y a eu une
00:55:46 annonce hier, dans la Déclaration politique
00:55:48 générale, concernant la loi
00:55:50 SRU, que connaît très bien François,
00:55:52 qui consiste à intégrer,
00:55:54 je vais essayer de ne pas trop être technique,
00:55:56 des logements intermédiaires
00:55:58 dans l'objectif des 25%
00:56:00 de logements sociaux. Alors,
00:56:02 il y a aujourd'hui une
00:56:04 baisse de livraison, d'agrément
00:56:06 des logements sociaux.
00:56:08 Il y a une baisse continue depuis 2018,
00:56:10 nous en sommes l'année dernière à
00:56:12 82 000 sur un objectif de 110 000.
00:56:14 C'est le plus bas chiffre
00:56:16 depuis 2005. Donc on voit très bien
00:56:18 qu'il y a une énorme hémorragie.
00:56:20 Donc ce n'est peut-être pas le moment
00:56:22 le plus, j'ai envie de dire,
00:56:24 opportun que de permettre
00:56:26 à des communes
00:56:28 qui sont aujourd'hui, qui ne sont
00:56:30 pas à 25%, qui sont
00:56:32 par exemple à 10%, de se dire
00:56:34 "bon, très bien, on va faire du logement intermédiaire".
00:56:36 Sauf que pour les 2,6
00:56:38 millions de personnes qui sont dans l'attente
00:56:40 d'un logement social, il n'y a que
00:56:42 3% d'entre elles, dont les revenus
00:56:44 leur permettent d'accéder,
00:56:46 d'être éligibles au logement intermédiaire.
00:56:48 Donc ça peut être
00:56:50 terrible pour le logement social.
00:56:52 On ne se l'explique pas
00:56:54 alors qu'il a une formule
00:56:56 importante concernant
00:56:58 ce dossier-là.
00:57:00 Je ne comprends pas
00:57:02 ce qu'il veut faire, ou alors c'est pour les
00:57:04 classes moyennes.
00:57:06 - Moi je suis effaré, c'est un sujet que je connais
00:57:08 bien.
00:57:10 - On rappelle que François Pécody était l'ancien patron de l'Enrougelle.
00:57:12 - Il est actuellement Premier ministre. Je ne sais pas d'où il sort ça.
00:57:14 Je vais avoir un débat avec lui pour qu'il m'explique.
00:57:16 Sincèrement, c'est de dire
00:57:18 "On va favoriser..."
00:57:20 Parce que ces villes qui n'ont pas beaucoup de logements sociaux,
00:57:22 on leur dit aujourd'hui,
00:57:24 on va leur dire demain, "Si vous construis du logement
00:57:26 qui n'est pas du logement social, c'est comme si
00:57:28 vous avez construit du logement social".
00:57:30 Bien entendu qu'ils vont se précipiter
00:57:32 pour qu'on reçoive du logement intermédiaire et pas du social.
00:57:34 - Ou du standing. - L'ULS c'est du standing.
00:57:36 C'est plus cher que le logement social.
00:57:38 C'est le locatif mais c'est plus cher que le logement social.
00:57:40 Donc bien entendu qu'ils vont se précipiter
00:57:42 pour faire du logement intermédiaire
00:57:44 pour les classes moyennes hautes.
00:57:46 Mais ils seront
00:57:48 plus sanctionnés de ne pas avoir de logement social.
00:57:50 Donc c'est la porte ouverte
00:57:52 à l'absence du XIT.
00:57:54 Alors ça peut relancer un peu la construction
00:57:56 parce que ces communes vont se précipiter pour ce logement intermédiaire.
00:57:58 Mais ça veut dire qu'on va
00:58:00 continuer à faire du logement très social
00:58:02 chez les pauvres, là où il y a beaucoup de logements sociaux.
00:58:04 Et donc on va aggraver le ghetto.
00:58:06 - Mais en même temps,
00:58:08 est-ce que s'il n'y avait pas
00:58:10 ces logements intermédiaires, est-ce que ça aurait
00:58:12 conduit ces municipalités
00:58:14 à développer les logements sociaux ?
00:58:16 - Non parce qu'elles payent les pénalités.
00:58:18 - Ou sinon l'État prend la main.
00:58:20 Moi j'ai des communes où l'État dit
00:58:22 puisque vous ne construisez pas de logements sociaux,
00:58:24 c'est le préfet qui accorde des permis
00:58:26 de construire. Le maire a été dépossédé
00:58:28 du permis de construire.
00:58:30 - Tu as des élus, Philippe, qui préfèrent payer
00:58:32 les pénalités, qui en font parfois
00:58:34 même un argument électoral. Alors il peut y avoir
00:58:36 des problèmes de foncier, mais en effet
00:58:38 quand le préfet
00:58:40 fait la démonstration que l'élu
00:58:42 essaye de ne pas respecter la loi,
00:58:44 il peut être sanctionné.
00:58:46 - Mais est-ce que pour une ville comme Neuilly, ce serait pas
00:58:48 intelligent de faire des
00:58:50 logements intermédiaires ?
00:58:52 - Philippe, si tu fais des logements intermédiaires
00:58:54 à Neuilly,
00:58:56 tu vas mettre des gens d'un certain niveau
00:58:58 encore à Neuilly. Et les gens
00:59:00 qui sont en difficulté, il faut les enlever
00:59:02 des quartiers ghettoisés pour les mettre,
00:59:04 pour partager un peu la difficulté.
00:59:06 Si tu mets que des logements intermédiaires à Neuilly,
00:59:08 il ne t'aura pas de logement social et tu pourras mettre
00:59:10 du logement social à Sarcelles, à Aubervilliers...
00:59:12 - Parce que les logements intermédiaires,
00:59:14 ça n'a rien à voir avec les logements sociaux ?
00:59:16 - Non, mais encore une fois, ce chiffre...
00:59:18 - C'est haut de gamme. - Ce chiffre, Philippe,
00:59:20 sur les 2,6 millions de personnes qui attendent
00:59:22 un logement social, sauf 3% d'entre elles
00:59:24 ont des revenus qui leur permettent d'être
00:59:26 éligibles au logement intermédiaire.
00:59:28 - C'est du haut de gamme.
00:59:30 C'est du locatif privé haut de gamme.
00:59:32 - Il y a une possibilité de transformer
00:59:34 des bureaux vacants en logements sociaux.
00:59:36 - Il fait un effet d'annonce sur la réquisition
00:59:38 des logements vacants, notamment des bureaux.
00:59:40 - Non mais ça...
00:59:42 - Nous verrons.
00:59:44 - On a voté la loi Allure il y a quelques années,
00:59:46 on l'avait déjà dit, sauf que techniquement,
00:59:48 c'est là où la France est un peu schizophrène,
00:59:50 on dit qu'on peut transformer
00:59:52 des bureaux en logements,
00:59:54 mais on dit qu'un logement doit faire telle taille,
00:59:56 telle hauteur, et souvent les bureaux
00:59:58 n'ont pas les normes, les hauteurs.
01:00:00 - Ah bah non, on peut en faire des logements.
01:00:02 - Il faut changer la norme.
01:00:04 - Et le problème est là, transformer un immeuble
01:00:06 de bureaux en logements, c'est extrêmement compliqué,
01:00:08 techniquement on peut le faire, mais pour répondre
01:00:10 aux normes de ce que doit être un logement
01:00:12 aujourd'hui, et dictée par le gouvernement,
01:00:14 c'est pas... Juste un point,
01:00:16 parce que c'est important. - Qu'est-ce qu'on va faire de la défense ?
01:00:18 - On n'a jamais aussi peu construit
01:00:20 de logements sociaux, sauf que
01:00:22 le gouvernement a fait ce qu'avait fait
01:00:24 Nicolas Sarkozy en 2008, en disant, à la Caisse
01:00:26 des dépôts et actions de logements,
01:00:28 d'inviter aux promoteurs des logements pour en faire
01:00:30 des logements sociaux. Les promoteurs ont proposé
01:00:32 130 000 logements à la construction,
01:00:34 permis accordé. - Bien sûr.
01:00:36 - La Caisse des dépôts et actions de logements
01:00:38 n'accepte d'en financer que 30 000.
01:00:40 Donc on pourrait construire 130 000 logements,
01:00:42 et pour des raisons que je ne comprends pas,
01:00:44 on n'en limite qu'à 30 000.
01:00:46 - C'est vrai. - Donc on a une espèce
01:00:48 de discours pro-traductoire. - Le scénographique,
01:00:50 on n'aime pas l'idée de logement social, quoi.
01:00:52 - En fait, la France...
01:00:54 - Quand les personnes nous interpellent, que ce soit
01:00:56 à Paris ou à Wapos, elles me parlent prioritairement
01:00:58 du logement, du coût du logement.
01:01:00 - Allez, vous restez avec nous, François Puponi,
01:01:02 avec vous, dans un instant, on parle de quoi ?
01:01:04 - D'hypocrisie par rapport à ce qui arrive
01:01:06 à l'agriculture, parce que tout ce qui arrive
01:01:08 a été pensé, réfléchi et voulu.
01:01:10 - On en parle dans un instant. Merci
01:01:12 de votre fidélité. Les vraies voix jusqu'à 19h,
01:01:14 0826 300 300, vous êtes les bienvenus.
01:01:16 - Ça, c'est 7h20,
01:01:18 Philippe David, Cécile de Ménibus.
01:01:20 - Avec Philippe David,
01:01:22 on est très contents de vous retrouver tous les jours
01:01:24 de 17h à 19h avec des vraies voix
01:01:26 différentes tous les jours. Philippe Bilger, bien sûr,
01:01:28 qui reste avec nous.
01:01:30 En tout cas, ça permute, mais toujours des
01:01:32 vraies voix qui ont des choses à dire. Le tour de table
01:01:34 de l'actu de nos vraies voix, de
01:01:36 notre ami, j'allais dire
01:01:38 Florent Puponi, n'importe quoi. François Puponi.
01:01:40 - Oui, moi je voulais parler d'hypocrisie,
01:01:42 parce que ce qui arrive au monde agricole, ça a été
01:01:44 pensé, voulu, assumé.
01:01:46 On n'est pas passé de plus d'un million et demi
01:01:48 d'agriculteurs à 400 000, comme ça, du jour au lendemain,
01:01:50 par hasard. On n'a pas mis des normes
01:01:52 pour les empêcher de se développer par hasard.
01:01:54 On a voulu une agriculture avec des grandes
01:01:56 infrastructures, et la mort
01:01:58 des petits agriculteurs.
01:02:00 Et donc, maintenant, quand j'entends tout le monde
01:02:02 qui... - Le résultat est là, en tout cas. - Les agriculteurs,
01:02:04 on les aime beaucoup, on les aime beaucoup.
01:02:06 Oui, ben, il ne fallait pas les tuer, c'est tout.
01:02:08 Et moi, je ne veux pas leur dire trop
01:02:10 fortement, mais je pense que la messe
01:02:12 est dite. Enfin, moi, pour connaître
01:02:14 un peu, pour plein de raisons familiales,
01:02:16 le monde rural,
01:02:18 il y a des villages qui n'existent plus,
01:02:20 où il y avait 30, 40 agriculteurs
01:02:22 il y a 40 ans, il n'y en a plus que deux.
01:02:24 Et encore deux en mauvais état.
01:02:26 Et les jeunes n'arrivent pas à reprendre les infrastructures.
01:02:28 Donc, on a mis un fin,
01:02:30 on a mis fin à un monde, à une France,
01:02:32 mais volontairement.
01:02:34 Donc, au moins, arrêtons cette hypocrisie
01:02:36 en faisant croire aux agriculteurs
01:02:38 qu'on va les sauver. On va peut-être en sauver
01:02:40 un certain, mais sincèrement, je pense que
01:02:42 le sens de l'histoire ne va pas
01:02:44 vers le bon. - Et François...
01:02:46 - Philippe Bilger. - Il y avait
01:02:48 une phrase de Rocart que j'aimais beaucoup
01:02:50 il y a des années, je l'ai relue
01:02:52 récemment, il disait
01:02:54 "Il ne faut pas croire qu'il y a du
01:02:56 complotisme, c'est parfois..."
01:02:58 Pardon ma chère Cécile,
01:03:00 "C'est parfois de la connerie humaine."
01:03:02 Est-ce que
01:03:04 vous diriez que là...
01:03:06 - Il y a à la fois du choix,
01:03:08 le choix politique,
01:03:10 le libéralisme de l'Europe,
01:03:12 c'est un choix politique, le libre-échange
01:03:14 c'est un choix politique, décider
01:03:16 que les petites infrastructures agricoles
01:03:18 ne sont pas ce qu'il faut pour demain pour
01:03:20 produire et de choisir des grandes
01:03:22 structures, c'est un choix politique ?
01:03:24 Et si vous rajoutez à ça la connerie, ça fait un cocktail
01:03:26 d'étonnement. Olivier Dardigolles.
01:03:28 - Je suis totalement d'accord sur l'idée
01:03:30 que tout ça est le résultat d'une politique.
01:03:32 C'est la vérité.
01:03:34 Et on parlait
01:03:36 des agriculteurs lors du salon de l'agriculture
01:03:38 et sur des émissions aussi.
01:03:40 Moi j'ai vécu vraiment à l'échelle
01:03:42 familiale quelque chose
01:03:44 de terrible parce que c'était une belle
01:03:46 propriété. Mon grand-père
01:03:48 achète le premier tracteur avec une récolte
01:03:50 de poire.
01:03:52 Donc il laisse son cheval qui s'appelait César.
01:03:54 Mais à la fin de sa vie, mon arrière-grand-mère
01:03:56 qui a écrivé 90 ans,
01:03:58 elle suit la machine avant danger.
01:04:00 Les premières, elle le tabassait terriblement
01:04:02 en les rendant des vignes. Et cette pauvre femme
01:04:04 suivait la machine en récoltant
01:04:06 ce que la machine oubliait
01:04:08 pour dire "vous voyez, ça va pas, le travail n'est pas bien fait".
01:04:10 Cette génération, deux générations
01:04:12 a vécu une révolution
01:04:14 qu'on ne s'imagine pas. - C'est clair.
01:04:16 - Mais qui nous a fait basculer d'exploitation familiale
01:04:18 d'une économie circulaire
01:04:20 d'une entraide
01:04:22 entre agriculteurs et villageois. - D'un circuit court.
01:04:24 - D'un circuit court à une
01:04:26 mondialisation,
01:04:28 un libre-échangisme
01:04:30 sur lequel ils ne pouvaient pas survivre.
01:04:32 Et on le sait
01:04:34 depuis un peu longtemps. Alors est-ce que la messe
01:04:36 est dite ? Je suis très attentif sur les barrages
01:04:38 à l'expression des jeunes
01:04:40 qui ont suivi l'enseignement agricole
01:04:42 qui est un enseignement de très grande qualité
01:04:44 dans notre pays, qui vont vers des Bac
01:04:46 Pro, des BTS, et quand
01:04:48 ils s'expriment au micro, ont
01:04:50 véritablement beaucoup d'énergie, beaucoup de
01:04:52 "Niaque" comme on dit dans le Sud-Ouest, pour essayer de
01:04:54 relever le défi. - Et quand vous dites "libre-échangisme"
01:04:56 d'Olivier Dardigolle,
01:04:58 non je plaisante,
01:05:00 c'est pour détendre un peu l'atmosphère.
01:05:02 François Buponi, forcément
01:05:04 le Covid
01:05:06 nous a fait réfléchir à toutes ces
01:05:08 choses de décision.
01:05:10 On est revenu, on s'est
01:05:12 dit qu'il fallait retrouver une
01:05:14 souveraineté alimentaire. - Parce qu'on critique
01:05:16 beaucoup la PAC, qui a une pas vraie souveraineté, et qui a
01:05:18 permis aussi à l'agriculture de survivre depuis toutes ces
01:05:20 années, mais il faut que le monde
01:05:22 agricole se réinvente aussi. Parce que
01:05:24 toutes les structures dont je parlais tout à l'heure, les chambres d'agriculture,
01:05:26 l'Odark,
01:05:28 l'AMSA, toutes les structures du monde agricole,
01:05:30 c'est aussi le monde de l'entre-soi.
01:05:32 - Jérémie...
01:05:34 - Ils arrivent à se partager des subventions,
01:05:36 à faire en sorte, et aujourd'hui...
01:05:38 - C'est le semi-lefeuille qu'il faut... - C'est le semi-lefeuille.
01:05:40 Aujourd'hui, il faut réinventer l'aménagement
01:05:42 du territoire, permettre à des jeunes
01:05:44 agriculteurs de s'installer, pas seulement
01:05:46 pour vivre de leur agriculture, il faut qu'ils en vivent,
01:05:48 mais pour aménager le territoire,
01:05:50 développer, garder des champs, etc.
01:05:52 Parce que sinon, qu'est-ce qu'on fait ? On paye ensuite des entreprises
01:05:54 qui font du démaquillage, et
01:05:56 qui nettoient, parce qu'il n'y a plus d'agriculteurs.
01:05:58 Enfin, on marche sur la tête. - Non mais ce qu'il y a de fou,
01:06:00 c'est que quand on voit ce qui se passe, on se dit
01:06:02 que les grands propriétaires céréaliers,
01:06:04 dans la Beauce et dans l'Allemagne, vont survivre.
01:06:06 Parce que quand vous avez les fermes du Midi-Ouest, du Canada...
01:06:08 - C'est ce qu'il veut, c'est ce qu'il dit. - Oui c'est ça !
01:06:10 - Ils vont très bien vivre. - Ils vont très bien vivre,
01:06:12 mais les autres vont tous trop vivre. - Il ne faut pas que l'Ukraine rentre dans l'Europe.
01:06:14 - Ah ben, c'est la mort, en fait. - Parce que là, ils vont souffrir.
01:06:16 - Avec l'Ukraine, c'est la fin de nos céréaliers.
01:06:18 - Eux, ils ont cru longtemps qu'ils allaient être les seuls à survivre,
01:06:20 mais là, avec l'entrée de l'Ukraine
01:06:22 dans l'Union Européenne... - C'est vrai.
01:06:24 - Bon courage. - Allez, merci beaucoup
01:06:26 François Pupponi. Vous restez avec nous
01:06:28 à suivre un autre sujet,
01:06:30 l'insécurité en France, selon
01:06:32 les services statistiques du
01:06:34 ministère de l'Intérieur, les crimes et délits
01:06:36 ont augmenté en 2023.
01:06:38 Philippe. - Oui, alors parlons vrai.
01:06:40 Est-ce que ces chiffres ne sont pas un camouflet
01:06:42 pour le garde des Sceaux qui disait
01:06:44 que le sentiment d'insécurité relevait du fantasme ?
01:06:46 Pour faire baisser l'insécurité,
01:06:48 qu'est-ce que vous pensez ? Qu'il faut plus de prévention,
01:06:50 plus de répression ou les deux ? Les statistiques
01:06:52 montrent que l'insécurité monte, mais ressentez-vous
01:06:54 vous la même chose au quotidien ?
01:06:56 Appelez-nous au 0 826 300 300
01:06:58 et à cette question, pour vous l'insécurité
01:07:00 c'est un sentiment ou une réalité ? C'est une réalité
01:07:02 pour 94% d'entre vous sur
01:07:04 Twitter. - Et nous accueillons Alain Bauer,
01:07:06 qui est professeur de Criminologie au
01:07:08 Centre National des Arts et Métiers et auteur
01:07:10 de ce livre qui vient de sortir,
01:07:12 "Tu ne tueras point" chez Fayard. Bonsoir
01:07:14 Alain Bauer. - Bonsoir. - Petite question,
01:07:16 avant la pub, est-ce que le crime
01:07:18 est finalement un phénomène inévitable
01:07:20 dans notre société ?
01:07:22 Le crime c'est la vie et c'est la mort.
01:07:24 La question elle est plutôt, est-ce que
01:07:26 la violence est un phénomène inévitable dans
01:07:28 la relation sociale au-delà
01:07:30 de l'activité criminelle ? - Et la réponse ?
01:07:32 - Ça dépend,
01:07:34 quand l'Etat est là, il en recule,
01:07:36 quand l'Etat recule, la violence avance,
01:07:38 la nature a horreur du vide. - Allez, on en parle
01:07:40 dans un instant. 0 826 300 300,
01:07:42 vous l'avez bien entendu recommandé.
01:07:44 Vous êtes les bienvenus, les Vraies Voix Sud Radio,
01:07:46 jusqu'à 19h.
01:07:48 Les Vraies Voix Sud Radio, 17h20,
01:07:50 Philippe David, Cécile de Ménibus.
01:07:52 Les Vraies Voix
01:07:54 tous les jours du lundi,
01:07:56 au vendredi, c'est un peu le commerce de proximité.
01:07:58 Hein Philippe ? - C'est vrai ? - Oui,
01:08:00 forcément, vous venez comme vous êtes,
01:08:02 vous poussez la porte, vous arrivez, 0 826
01:08:04 300 300, et
01:08:06 vous débattez avec nos Vraies Voix
01:08:08 du jour, Philippe Bidjer, Olivier D'Artigolle et François
01:08:10 Puponi, tout de suite le coup de projecteur des Vraies Voix.
01:08:12 Les Vraies Voix Sud Radio,
01:08:14 le coup de projecteur des Vraies Voix.
01:08:16 On est quand même dans un pays,
01:08:18 on peut mourir parce qu'on est policier,
01:08:20 parce qu'on est professeur, parce qu'on prend
01:08:22 un verre sur une terrasse. - Moi j'ai l'impression que ça a
01:08:24 toujours été comme ça. - En tant qu'une femme qui prend le métro
01:08:26 tous les jours, bah je suis assez
01:08:28 souvent confrontée à ce genre de choses.
01:08:30 Ce qui m'inquiète c'est pas cette insécurité, c'est l'inquiétude
01:08:32 qu'elle génère, et c'est plus ce sentiment
01:08:34 d'insécurité qui m'inquiète que
01:08:36 un véritable danger qu'on courrait à se
01:08:38 promener aujourd'hui en France. - L'insécurité,
01:08:40 ce n'est pas un ressenti, c'est une
01:08:42 réalité vécue. - C'est complètement
01:08:44 hallucinant qu'on utilise encore ce terme
01:08:46 de "sentiment d'insécurité". Dans ce
01:08:48 cas-là, pourquoi on manque de places de prison ?
01:08:50 - Et donc la barre des
01:08:52 1000 homicides a été
01:08:54 franchie en France l'année dernière selon
01:08:56 le service statistique du ministère de l'Intérieur.
01:08:58 Comme en 2022, la plupart des
01:09:00 crimes et des lits ont continué leur progression. En 2023,
01:09:02 plus de 5% pour les
01:09:04 homicides, 13% pour les tentatives d'homicide
01:09:06 et 10% pour les viols et les tentatives
01:09:08 de viol. - Alors parlons vrai, est-ce que ces chiffres
01:09:10 sont un camouflet pour le garde des Sceaux qui disait
01:09:12 que le sentiment d'insécurité
01:09:14 et pas l'insécurité, relevaient du fantasme ?
01:09:16 Pour faire baisser l'insécurité, qu'est-ce que vous voulez ?
01:09:18 Plus de prévention, plus de répression ou les deux ?
01:09:20 Les statistiques montrent que l'insécurité
01:09:22 monte, mais vous, qu'est-ce que vous ressentez ?
01:09:24 Venez en débattre avec nous et pour
01:09:26 vous, l'insécurité, c'est un sentiment pour 6%,
01:09:28 une réalité pour 94%
01:09:30 d'entre vous sur Twitter. - Et notre
01:09:32 invité Alain Bauer, professeur de
01:09:34 criminologie au Centre National des
01:09:36 Arrêts Métiers et auteur de ce livre
01:09:38 qui vient de sortir, tu ne tueras point. Bonsoir
01:09:40 monsieur le professeur.
01:09:42 Philippe Bilger,
01:09:44 sentiment d'insécurité ou insécurité tout court ?
01:09:46 - Alors,
01:09:48 j'ai conscience que je vais
01:09:50 un peu forcer le trait, parce qu'on n'a
01:09:52 pas tous les jours la chance
01:09:54 d'être approuvé ou contredit
01:09:56 par Alain Bauer.
01:09:58 Mais d'abord, mon cher
01:10:00 Philippe, ça...
01:10:02 Éric Dupond-Moretti ne dirait
01:10:04 plus cette phrase aujourd'hui, parce
01:10:06 que j'éprouve une grande volupté
01:10:08 intellectuelle, avoir le
01:10:10 garde-sceau, avoir radicalement
01:10:12 endossé une
01:10:14 cava, qui est contradictoire totalement
01:10:16 avec la boca que j'ai
01:10:18 connue. Mais plus sérieusement,
01:10:20 et forçant le trait,
01:10:22 je le confirme,
01:10:24 je suis frappé
01:10:26 de voir à quel
01:10:28 point une bonne volonté régalienne,
01:10:30 on ne peut tout de même pas dire
01:10:32 que Gérald Darmanin,
01:10:34 et même le président de la République,
01:10:36 avec sa facette de gauche,
01:10:38 sont complètement imperméables
01:10:40 à la volonté
01:10:42 de lutter contre l'insécurité.
01:10:44 Et pourtant,
01:10:46 vos chiffres le démontrent,
01:10:48 elles augmentent considérablement
01:10:50 et sur un mode grave.
01:10:52 Et je me demande, au fond,
01:10:54 et c'est là où je vais au bout d'une pensée
01:10:56 que je crois provocatrice,
01:10:58 c'est, est-ce qu'il ne faudrait
01:11:00 pas admettre un bonjour
01:11:02 que ça n'est pas la société
01:11:04 qui crée le crime et le délit,
01:11:06 mais c'est l'humain
01:11:08 qui le perpètre. Autrement dit,
01:11:10 une certaine minorité
01:11:12 est complètement imperméable
01:11:14 aux règles
01:11:16 de la protection sociale
01:11:18 et régalienne. Et je me demande
01:11:20 si ça n'est pas fatalement
01:11:22 une entreprise
01:11:24 vouée
01:11:26 admirablement à l'échec.
01:11:28 - Olivier D'Artigolle. - Il m'arrive assez régulièrement
01:11:30 d'anticiper à des débats où le climat
01:11:32 monte très vite dans les tours et où nous ne pouvons
01:11:34 malheureusement pas toujours
01:11:36 prendre
01:11:38 j'ai envie de dire la complexité
01:11:40 et la nuance
01:11:42 sur l'étude du réel. Alain Breuer
01:11:44 est quelqu'un qui nous permet de penser ces questions-là.
01:11:46 Moi, ce qui me préoccupe
01:11:48 sur la dernière période, on ne peut pas dire
01:11:50 que le législateur n'ait pas
01:11:52 été à l'offensive.
01:11:54 On nous avait dit que, rappelez-vous,
01:11:56 à Beauvau, Nicolas Sarkozy avait tué le job.
01:11:58 Or, là, nous avons de fait
01:12:00 un ministre de l'Intérieur qui est
01:12:02 mobilisé. Moi, j'aimerais savoir, auprès
01:12:04 d'Alain Breuer, qu'on ait
01:12:06 un peu un regard sur ce qui
01:12:08 marche, en quoi certaines politiques publiques
01:12:10 sont efficientes, efficaces
01:12:12 et quels sont les trous
01:12:14 dans la raquette, quels sont les sujets
01:12:16 qui sont préoccupants. - François Puponnière. - Oui, non, je crois
01:12:18 que le ministre de l'Intérieur fait vraiment ce qu'il peut.
01:12:20 Je trouve que c'est un bon ministre de l'Intérieur.
01:12:22 Ça n'a pas été le cas du premier
01:12:24 mandat de... - Non.
01:12:26 - ... d'Emmanuel Macron, qui a quand même eu des gros difficultés
01:12:28 avec ses ministres successifs.
01:12:30 Lui, il fait le job. Après, il fait
01:12:32 le job avec les moyens qui sont... Dans une société,
01:12:34 mais je pense qu'Alain Breuer le dira
01:12:36 beaucoup de moi, qui est en train
01:12:38 de se métamorphoser dans le rapport
01:12:40 des rapports sociaux et les rapports
01:12:42 individuels entre nos
01:12:44 concitoyens. Donc, les choses sont extrêmement
01:12:46 compliquées et, là aussi,
01:12:48 les solutions, on voit à peu près
01:12:50 qu'elles peuvent être,
01:12:52 mais ça va mettre du temps à être mis en oeuvre
01:12:54 parce que ce n'est pas que des moyens
01:12:56 policiers. C'est aussi toute une prise
01:12:58 en compte des premières dérives des relations
01:13:00 sociales que nous connaissons. - Alain Breuer, pour répondre
01:13:02 à notre trio de vrais voix, Philippe Billiger,
01:13:04 Olivier D'Artigolle et François Puponi,
01:13:06 dans l'ordre. - Alors, d'abord, je les salue
01:13:08 tous les trois et je profite de
01:13:10 ce dernier jour pour leur souhaiter une excellente
01:13:12 année aussi
01:13:14 vivace et déterminée
01:13:16 que d'habitude sur vos antennes et d'autres
01:13:18 où je les côtoie de temps en temps.
01:13:20 Deuxièmement, pour dire que
01:13:22 en France, l'État a fait une promesse
01:13:24 unique quasiment dans le monde,
01:13:26 c'est qu'il a construit la nation
01:13:28 en lui promettant tout.
01:13:30 Les nations partout ailleurs ont construit
01:13:32 des États. En France, l'État a construit la nation.
01:13:34 Cette promesse, c'est celle
01:13:36 de la protection. La protection
01:13:38 des institutions, la protection des frontières,
01:13:40 la protection de la monnaie, tardivement
01:13:42 la protection contre le crime.
01:13:44 Il a fallu attendre
01:13:46 l'intervention contre les duels
01:13:48 pour que cette question soit enfin prise
01:13:50 en compte au niveau de
01:13:52 l'État central et
01:13:54 cet État s'est retiré
01:13:56 à partir des années 70-80
01:13:58 pour des raisons diverses
01:14:00 qui sont beaucoup plus culturelles que structurelles.
01:14:02 En fait,
01:14:04 l'homicide en France, hors période de
01:14:06 guerre, dont on va considérer que c'est un élément
01:14:08 perturbateur dans la statistique,
01:14:10 était de 150 homicides
01:14:12 pour 100 000 habitants il y a 5 siècles
01:14:14 et il est tombé à 2, moins de 2.
01:14:16 Mais depuis 20 ans,
01:14:18 inexorablement,
01:14:20 imperceptiblement et avec des accélérations
01:14:22 radicales, dont celles
01:14:24 de cette année, l'homicide
01:14:26 a remplacé le reste. Pourquoi je prends l'homicide ?
01:14:28 Parce que c'est le seul indicateur
01:14:30 fiable qui existe
01:14:32 dans notre outil statistique. Tous les autres sont
01:14:34 soumis à des variations saisonnières qui s'appellent
01:14:36 la production législative.
01:14:38 Mesdames et messieurs les parlementaires
01:14:40 ou anciens parlementaires, vous produisez énormément.
01:14:42 Donc vous perturbez
01:14:44 l'outil statistique. Nous, l'homicide,
01:14:46 je prends le tunturapoint
01:14:48 qui est un commandement, mais il est
01:14:50 assez commun à à peu près tout le monde,
01:14:52 est un élément qui a toujours été
01:14:54 précisément réprimé depuis
01:14:56 François 1er, qui je rends hommage aujourd'hui.
01:14:58 Nous avons un état civil qui nous permet
01:15:00 de savoir qui on est,
01:15:02 notre identité,
01:15:04 notre état civil et puis la manière
01:15:06 dont on meurt. Et donc nous savons
01:15:08 que nous avons civilisé
01:15:10 la violence et le crime
01:15:12 pendant quasiment
01:15:14 cinq siècles, hors guerre.
01:15:16 Et tout d'un coup, au moment
01:15:18 où nous avons retiré les institutions,
01:15:20 l'état et le concept d'autorité,
01:15:22 au moment où nous avons considéré
01:15:24 qu'il n'y avait plus besoin de services
01:15:26 sociaux, plus besoin d'instituteurs,
01:15:28 plus besoin d'instructions publiques.
01:15:30 Et les mots ont un sens. Quand l'instruction publique
01:15:32 devient l'éducation nationale, nous ne vendons
01:15:34 plus le même produit. Ça n'est pas
01:15:36 une question d'emballage. Quand la
01:15:38 sécurité publique et la sûreté générale
01:15:40 inversent leurs priorités,
01:15:42 quand tous ces éléments arrivent,
01:15:44 quand on croit que c'est la fin de la guerre,
01:15:46 qu'il n'y aura plus jamais d'épidémie,
01:15:48 que nous devons déstructurer et l'hôpital,
01:15:50 et l'armée,
01:15:52 et que les policiers ne servent
01:15:54 à rien et que ça coûte cher,
01:15:56 nous créons un espace, un appel
01:15:58 d'air naturel,
01:16:00 quand en plus le système judiciaire
01:16:02 est en embolie. Alors je ne parle pas
01:16:04 seulement du nombre de magistrats ou de la culture
01:16:06 qui est celle
01:16:08 d'une partie de la magistrature
01:16:10 sur ce qu'on peut appeler
01:16:12 le remords colonial,
01:16:14 sur "il faut leur donner une deuxième, une troisième,
01:16:16 une quatrième, une cinquième, une soixante-dixième
01:16:18 chance, qu'il ne faut pas agir trop vite,
01:16:20 qu'il ne faut pas avoir des mesures immédiates,
01:16:22 qu'on est dans l'alternative à tout, l'alternative aux
01:16:24 poursuites, l'alternative aux peines, la non-application
01:16:26 des peines". Bref, quand un système
01:16:28 judiciaire devient en
01:16:30 embolie et que du coup il réagit,
01:16:32 mais il réagit, car on n'a jamais eu autant
01:16:34 de personnes dans les prisons, aussi jeunes
01:16:36 et pour des peines aussi longues et pour des cas
01:16:38 aussi graves. On n'est pas
01:16:40 dans le laxisme, on est dans une
01:16:42 embolie lente et donc
01:16:44 la nature est en horreur du vide, la
01:16:46 violence revient comme un élément de régulation
01:16:48 de la vie. En fait, c'est plus facile de mettre
01:16:50 une baffe que d'attendre
01:16:52 une médiation ou une conciliation ou une
01:16:54 intervention judiciaire et donc tous les
01:16:56 acteurs de ce qu'on appelle la chaîne
01:16:58 pénale et qui devrait être plutôt l'outil
01:17:00 pénal, parce qu'on n'est pas enchaîné,
01:17:02 sont dans une situation
01:17:04 aujourd'hui perdue. Tous
01:17:06 ceux qui interviennent considèrent que le rapport
01:17:08 de force avec l'État, ce que l'État a inventé
01:17:10 lui-même, on le voit avec les agriculteurs,
01:17:12 mais on l'a vu avec les pêcheurs, on le voit avec les étudiants
01:17:14 régulièrement, l'État ne sait pas
01:17:16 négocier dans le calme, il demande du
01:17:18 rapport de force, de l'affrontement
01:17:20 et à ce moment-là il dit "Ah, c'est grave, je vais
01:17:22 enfin faire ce que j'aurais dû faire avant".
01:17:24 Voilà, c'est cumul d'événements
01:17:26 à inverser une tendance
01:17:28 et pour la première fois, non seulement on a 1000
01:17:30 homicides, c'est la première fois depuis
01:17:32 quasiment 20 ans, on était à 1400, on est
01:17:34 tombé à 700, on est remonté à 1000,
01:17:36 c'est une mauvaise nouvelle, mais vous avez un
01:17:38 deuxième événement qui n'était pas très visible,
01:17:40 parce que, y compris le
01:17:42 service statistique, Miss Center, est un peu
01:17:44 ennuyé avec ça, c'est les tentatives d'homicides.
01:17:46 On a eu l'occasion
01:17:48 d'en discuter avec
01:17:50 M. Bilger il y a quelques
01:17:52 mois, il trouvait que le terme était un peu
01:17:54 créatif, en fait, les tentatives d'homicides
01:17:56 c'est des homicides ratés.
01:17:58 On était à moins de 2000 il y a 20 ans,
01:18:00 on est à passer le cap des 5000, tout
01:18:02 ce qu'on a accumulé cette année.
01:18:04 Cette progression est une explosion,
01:18:06 c'est pas simplement une modification,
01:18:08 une augmentation, tout
01:18:10 d'un coup, et notamment après les
01:18:12 attentats de 2015-2016,
01:18:14 la volonté de
01:18:16 tuer est devenue un moteur
01:18:18 de l'augmentation de la violence, et si vous
01:18:20 rajoutez ce que vous avez dit tout à l'heure, les coups et les blessures
01:18:22 volontaires, vous comprenez ce qui est la nature du problème.
01:18:24 Mais, si l'État cesse
01:18:26 de se retirer, et s'il revient,
01:18:28 mécaniquement parlant,
01:18:30 vous avez d'abord un phénomène de confrontation,
01:18:32 une augmentation de température,
01:18:34 c'est normal, et ensuite vous avez un retrait
01:18:36 de ce qui est le pire de la violence au homicide,
01:18:38 parce que c'est l'histoire de la relation
01:18:40 glaive-bouclier ou du crime et de la police.
01:18:42 - Allez, Philippe Bilger.
01:18:44 - Alain Boer, si j'ai...
01:18:46 évidemment votre point de vue est
01:18:48 toujours extrêmement pertinent,
01:18:50 mais j'ai l'impression
01:18:52 que votre humanisme cherche
01:18:54 à tout prix à trouver
01:18:56 de la cohérence dans des actes
01:18:58 sauvages. Je veux dire par là,
01:19:00 par exemple, quand vous parlez de la gifle,
01:19:02 vous dites qu'aujourd'hui
01:19:04 elle est devenue un peu un phénomène
01:19:06 de régulation, parce que l'État
01:19:08 a disparu. Est-ce que vous ne croyez
01:19:10 pas au contraire
01:19:12 que la décivilisation,
01:19:14 la sauvagerie
01:19:16 peu à peu qui s'installe,
01:19:18 fait de la gifle
01:19:20 un mouvement naturel qui remplace
01:19:22 tout ce que la justice
01:19:24 apportait avant.
01:19:26 Et donc, est-ce qu'il n'y a pas
01:19:28 des natures structurellement
01:19:30 malfaisantes
01:19:32 qui échappent... - Non, j'ai jamais
01:19:34 cru à cette logique
01:19:36 lombrosienne niée
01:19:38 par l'ensemble de la science, la vraie science.
01:19:40 - Elle n'est pas majoritaire, mais elle existe.
01:19:42 - Non, non, elle a disparu,
01:19:44 y compris par l'incapacité à l'Ambroseau
01:19:46 à défendre son propre point de vue,
01:19:48 de congrès international de criminologie en congrès
01:19:50 international de criminologie. Un de vos collègues
01:19:52 a longuement travaillé sur les
01:19:54 évolutions des congrès international de criminologie
01:19:56 montrant que l'Ambroseau n'arrivant plus à justifier
01:19:58 quoi que ce soit, expliquait que tout était
01:20:00 en tout et réciproquement. Non, non, il n'y a pas
01:20:02 d'homme né criminel.
01:20:04 Il y a des malades, parce que dans le passage
01:20:06 à l'acte, vous le savez bien, cher
01:20:08 Philippe Bidjard, vous avez le besoin, l'envie et le plaisir.
01:20:10 Le plaisir et la nature humaine
01:20:12 qui poussent à une pulsion irrésistible
01:20:14 au viol et à l'assassinat,
01:20:16 et cette catégorie-là est extrêmement minoritaire
01:20:18 et très faible, c'est celle qui est
01:20:20 irrépressible, mais ça, c'est les 600
01:20:22 que nous avions il y a quelques années,
01:20:24 les 1000 que nous avons cette année,
01:20:26 et les 5000 avec les tentatives d'homicide,
01:20:28 c'est le fait de dire que la violence
01:20:30 est en fait beaucoup plus efficace que quoi que ce soit d'autre.
01:20:32 C'est un mécanisme rationnel
01:20:34 et pas une pulsion irrationnelle.
01:20:36 Il prend en compte les deux réalités.
01:20:38 - Allez, merci Alain Bauer.
01:20:40 Restez avec nous. David qui nous appelle
01:20:42 de Toulouse. Bonsoir David. - Bonsoir David.
01:20:44 - Bonsoir à tous, bonsoir à
01:20:46 M. Bauer. Oui, donc j'écoute
01:20:48 avec attention M. Bauer et lorsqu'on passe
01:20:50 après M. Bauer, c'est compliqué de
01:20:52 pouvoir parler. - Non, vous inquiétez pas.
01:20:54 - Non, non, donc moi, simplement,
01:20:56 ça fait plus de 20 ans que je
01:20:58 travaille dans le milieu de la sécurité privée,
01:21:00 donc avec une approche un peu différente.
01:21:02 Je suis aussi formateur dedans, donc je
01:21:04 regarde de très près les chiffres, et les
01:21:06 chiffres sont significatifs, mais ils ne datent pas de cette année.
01:21:08 M. Bauer parlait
01:21:10 de 2015, et depuis 2015, on a
01:21:12 une augmentation chaque
01:21:14 année, alors effectivement, pas des homicides
01:21:16 ou autres, mais des autres crimes
01:21:18 et des délits, pardon, mais par contre, il y a une chose
01:21:20 qu'on ne retrouve pas dans les statistiques, mais qui revient
01:21:22 un peu à ce que disaient M. Bauer et M. Bilger,
01:21:24 c'est l'enseuvagement de la société,
01:21:26 et ce qui n'est pas pris en compte,
01:21:28 c'est les innombrables, innombrables
01:21:30 cas d'incivilité, ce qu'on appelle
01:21:32 de l'incivilité, c'est-à-dire de la simple insulte jusqu'au
01:21:34 violence volontaire, qui tous les
01:21:36 jours touchent
01:21:38 nos concitoyens. - Absolument. - A
01:21:40 moyenne, enfin, moi, les sociétés pour lesquelles
01:21:42 je travaille et pour lesquelles j'interviens,
01:21:44 c'est plusieurs dizaines, voire centaines
01:21:46 d'incivilités par jour, donc ça part de l'insulte
01:21:48 à l'insulte raciale, parfois couer
01:21:50 blessure, parce que les gens sont désinhibés,
01:21:52 derrière, il n'y a pas de danger pour eux,
01:21:54 en fait. La police n'intervient même plus
01:21:56 sur les incivilités, donc il faut
01:21:58 vraiment qu'il y ait un crime pour qu'ils interviennent, et donc ça
01:22:00 permet aux gens de se désinhiber,
01:22:02 l'enseuvagement est présent. - Restez avec nous,
01:22:04 David. Olivier d'Artigolle. - Est-ce que sur les
01:22:06 homicides et l'homicidité, nous avons
01:22:08 des autistes statistiques à l'échelle des
01:22:10 démocraties occidentales pour voir comment la chose
01:22:12 se passe ailleurs, et dans
01:22:14 ce panorama, est-ce que des pays obtiennent
01:22:16 des résultats ?
01:22:18 - Alors d'abord, la plupart des pays disposent
01:22:20 d'outils fédéralisés et décentralisés,
01:22:22 ils n'ont pas une police d'État qui sait tout,
01:22:24 qui fait tout et qui pense tout, parce que c'était
01:22:26 la promesse de l'État.
01:22:28 Je rappelle que jusqu'à
01:22:30 jusqu'au maréchal Pétain,
01:22:32 tout était local en France, ou quasiment.
01:22:34 C'est une police qui a été
01:22:36 créée par une volonté de tout contrôler,
01:22:38 et du fait de
01:22:40 l'histoire, il a été impossible
01:22:42 de revenir au statut quo anté, la décentralisation
01:22:44 a atteint les années 90, c'est d'ailleurs
01:22:46 Jean-Pierre Chevènement qui a réhabilité
01:22:48 les polices municipales, d'une manière
01:22:50 assez étrange, mais en fait très cohérente
01:22:52 du point de vue de sa propre histoire
01:22:54 politique. Non, on a des événements
01:22:56 où il y a eu une forte dégradation, par exemple
01:22:58 entre 2020 et
01:23:00 2023 aux États-Unis, mais un
01:23:02 rétablissement remarquable, moi je travaille beaucoup
01:23:04 avec la police de New York, plutôt sur l'antiterrorisme,
01:23:06 et du coup on regarde tout, vous savez,
01:23:08 on ne se limite pas à son
01:23:10 bouloir de nage, et donc on sent bien
01:23:12 qu'il y a des modifications et
01:23:14 des interactions tout à fait
01:23:16 considérables, qui influent
01:23:18 sur l'activité criminelle,
01:23:20 nonobstant la nature de
01:23:22 l'auteur. - Merci, merci
01:23:24 beaucoup Alain Bauer, progrésseur de criminologie
01:23:26 au Conservatoire national
01:23:28 des arts et métiers, auteur de "Tune, tue, rap, point",
01:23:30 ouvrage qui vient de sortir chez
01:23:32 Fayard, merci à vous. - Merci beaucoup
01:23:34 Philippe Bilger, merci beaucoup François
01:23:36 Puponi, merci Olivier D'Artigolles,
01:23:38 vous restez avec nous, dans un instant
01:23:40 on va vous parler de l'espace, de la Lune,
01:23:42 de météorites,
01:23:44 peut-être de l'avenir de l'espace,
01:23:46 ou peut-être que ce qui nous permettra
01:23:48 de nous chauffer.
01:23:50 - Absolument, parce qu'il y aura peut-être bientôt des
01:23:52 matières premières prises dans l'espace ou sur la Lune
01:23:54 qui serviront dans le monde, et on va
01:23:56 absolument, d'ici 30 ans
01:23:58 à peu près, et c'est absolument extraordinaire,
01:24:00 on va apprendre plein de choses ce soir.
01:24:02 - Avec des astrophysiciens,
01:24:04 et en tout cas ça va être une émission
01:24:06 passionnante. Allez à tout de suite !

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