• il y a 11 mois
Le maire Divers droite de Béziers, Robert Ménard, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:14 Et place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:17 Bienvenue et bonjour Robert Ménard.
00:19 Bonjour.
00:20 Merci de votre présence. Vous êtes le maire de Béziers.
00:22 Robert Ménard, avant d'évoquer l'ampleur de la colère des agriculteurs,
00:26 de quelle France parlons-nous ?
00:27 Est-ce que vous pourriez nous décrire ce matin sur Europe 1 et sur CNews,
00:31 la France des agriculteurs et de leur soutien ?
00:34 C'est celle de mes copains.
00:35 Ils m'ont appelé juste avant de venir en plateau
00:39 parce qu'ils sont en train de manifester autour de Béziers,
00:43 de bloquer pour dire la circulation.
00:46 J'espère qu'ils ne vont pas trop la bloquer non plus.
00:48 C'est ce que je vois toute l'année.
00:50 C'est ce qu'ils font quand je vais dans l'arrière-pays.
00:53 Si les paysages sont comme ça, c'est leur boulot.
00:56 C'est des mecs qui bossent tout le temps.
00:58 C'est des gens qui partagent ce que j'aime.
01:01 C'est-à-dire qu'ils aiment leur pays, ils aiment leur province,
01:05 ils aiment leur terre, ils aiment tout ce qu'on aime.
01:08 Et puis ils vous renvoient tous. Je suppose que vous êtes pareil que moi.
01:11 Ça nous renvoie à des trucs d'enfance.
01:13 Moi, j'aime les agriculteurs, les paysans.
01:16 C'est joli le mot paysan. Il faut arrêter de ne pas l'employer.
01:19 J'aime les paysans comme t'aimes les pompiers, comme t'aimes les infirmières.
01:23 Un, ils te nourrissent, les autres, ils te soignent.
01:25 Les autres, quand t'as une merde, c'est quand même eux, les pompiers, que tu vas chercher.
01:28 C'est cette France-là. C'est cette France qui est celle de toujours, d'une certaine façon.
01:34 Et vous savez, les hommes politiques, ils se trompent sur ça.
01:38 Ils vous disent "ouais, ils sont 400 000".
01:40 Oui, ils sont 400 000. Mais ils représentent tellement pour nous.
01:44 Tellement plus que nous.
01:45 Ils sont ancrés dans le cœur des Français.
01:47 Et puis il y a toute une France rurale.
01:50 A Béziers, on a 80 000 habitants et tout l'arrière-pays, c'est des petits villages.
01:54 Mais comment faut-il leur parler, Robert Ménard ?
01:56 On va parler dans quelques instants des mesures éventuelles annoncées demain par le Premier ministre.
02:00 Mais comment il faut parler à cette France-là ?
02:03 Il faut les écouter, Madame. Ça n'a pas commencé il y a 15 jours.
02:06 En février dernier, on était 15 000 à Montpellier à manifester avec les chevaux de Camargue
02:13 pour la corrida, pour la pêche, pour l'agriculture.
02:16 Où sont les politiques ? Où ils écoutent ?
02:20 Cette France-là, elle existe.
02:22 Au mois de décembre, j'étais avec des viticulteurs à Narbonne
02:27 parce que vous ne pouvez pas vivre du vin.
02:29 Vous ne pouvez pas vivre du vin.
02:31 Une bouteille de vin de chez moi, alors attendez, ce n'est pas du vin à 25 euros la bouteille.
02:35 C'est le vin que tu bois comme ça, que tu vas acheter dans les hypermarchés.
02:39 Mon copain Martial Bori me disait "Regarde cette bouteille, on me donne 70 centimes pour le vin à l'intérieur.
02:47 Tout le reste, c'est autre chose."
02:49 Il me disait "Comment tu veux que je vive ? Comment ma cave coopérative peut vivre de ça ?"
02:53 Il faut les écouter, il faut juste les écouter.
02:56 Mais pourquoi on ne les a pas écoutés ? Parce qu'on connaît leurs revendications.
02:59 Vous pensez qu'il y a une France moins bien lotie qu'une autre ?
03:04 Je ne veux pas opposer mais une France écartée des banlieues plus écoutées.
03:09 Parce qu'on passe sa vie, compris dans les médias, à parler que des banlieues.
03:13 C'est plus facile de vivre dans une banlieue du 93 que de vivre dans le fin fond de la Lauser ou de l'Aveyron.
03:21 Vous plaisantez.
03:22 Mais bien sûr, parce que vous avez plus d'attention, parce que tous les médias courent dès qu'il y a un problème.
03:27 Vous allez voir les problèmes au fin fond de la Lauser, vous allez dans l'Obrak pour savoir les conséquences du changement climatique.
03:33 Jamais, jamais, jamais, jamais.
03:36 C'est ça, ils n'en peuvent plus de ça.
03:38 Il y a toute une partie de cette France qui est ignorée.
03:41 Mais vous ne savez pas qu'ignorée que de Paris, ignorée de Montpellier, ignorée de Toulouse, ignorée de Nice, des grandes villes.
03:47 Vous avez deux pays ici.
03:49 Je ne comprends pas qu'on ne le comprenne pas.
03:52 Je ne comprends pas.
03:53 Attendez, ça va du Rassemblement National à la France Insoumise en passant par tous les autres.
03:59 Ah bon, ça va, ça couvre tous les aspects politiques, parce que là, vous avez vu Robert Ménard, tous les responsables politiques au chevet,
04:04 comme on dit, des agriculteurs et chacun qui se dit "je suis leur porte-voix, leur porte-parole".
04:09 Il n'y a pas, selon vous, quelqu'un qui capte davantage leurs doléances ?
04:15 Je ne vais pas leur reprocher d'aller auprès des agriculteurs.
04:18 S'ils n'y allaient pas, vous seriez la première à dire "mais qu'est-ce qu'ils foutent, ils ne vont pas sur les barrages".
04:22 Vous avez entendu le Premier ministre qui accuse le Rassemblement National de récupération politicienne et de surfer sur les colères.
04:27 Et eux, qu'est-ce qu'ils font ? Ils l'ont découvert, la colère, ils se sont débrouillés pour la calmer.
04:34 Sur le gasoil qu'ils mettent dans les tracteurs, ils ne se sont pas entendus pour baisser les taxes, les franchises.
04:43 Enfin, attendez, je veux bien qu'on donne des leçons.
04:46 C'est vrai que quand tu vois Jordan Bardella, tu n'es pas sûr que ce soit un spécialiste de l'agriculture.
04:52 Est-ce qu'il a fait son boulot au Parlement européen ? C'est la bonne question qu'il faut lui poser.
04:57 Mais alors qui est ce spécialiste intéressant ? Parce qu'on parlait de ce gouvernement comme étant, en tout cas, c'est la "start-up nation".
05:03 Est-ce que la "start-up nation", je ne dis pas qu'elle ne comprend pas ses revendications, mais est-ce qu'elle peut entendre et comprendre le pays profond ?
05:10 Je ne sais pas, je vais voir le choix des mots.
05:12 Le choix des mots.
05:13 Est-ce que c'est important ? Autant que les actes ?
05:15 Mais oui, il faut parler aux gens d'abord, vouloir parler au cœur.
05:17 Attendez, moi je les connais les viticulteurs chez moi, je les vois toute l'année, mes copains qui manifestent ce matin,
05:23 ils sont en train de se mettre sur leur tracteur, là, pendant qu'on parle, en ce moment.
05:26 D'abord, il a envie que tu le touches, que tu lui dises que tu as compris ce qu'il est, ce qu'il représente et tout.
05:33 D'abord, il y a ça.
05:34 Vous savez, les mots, le choix des attitudes et tout, ce n'est pas un supplément d'âme, c'est le cœur de ce qu'on peut faire.
05:40 D'abord parce que c'est très compliqué, parce qu'il n'y a pas de baguette magique.
05:44 Au moins, il vaut mieux dire "je ne vais pas tout régler", personne ne va régler tous les problèmes des agriculteurs tout de suite.
05:49 Là, je vous le dis tout de suite, c'est des conneries, le premier qui vous dit ça.
05:52 Mais au moins, tu es en empathie, en empathie avec eux.
05:56 On a une classe politique qui est…
05:58 Regardez, moi, ça m'a sauté toujours aux yeux.
06:01 Tous les candidats sérieux aux élections présidentielles, ils sont tous parisiens ou ils vivent à Paris.
06:07 Ce pays, il n'y a pas…
06:08 Vous parlez aussi dans le gouvernement qui, en partie, sont des élus franciliens et qui ne couvrent pas la partie du pays.
06:16 Il y a toute une partie de la France.
06:18 Encore une fois, il y a un tiers des Français qui vivent dans des villes, dans des agglomérations, dans des villages, de moins de 10 000 habitants.
06:26 Et ils n'existent pas, ceux-là.
06:28 La ruralité, leurs soucis.
06:30 Regardez les réflexes des agriculteurs.
06:32 Tu as des abrutis d'écolos qui en font des monstres, qui polluent, qui n'aiment pas les animaux.
06:38 Tu vois, j'en peux plus.
06:39 Vous diriez que les agriculteurs sont les premiers écologistes parce qu'ils connaissent bien nos pays.
06:43 Vous le diriez ainsi ?
06:44 Quand vous vous promenez, moi, je me promène dans les pays.
06:48 Qui entretient les champs ?
06:49 Les écolos de Montpellier ou de Paris ou l'agriculteur qui est là à travailler tous les jours ?
06:55 Enfin, tu plaisantes.
06:57 Je veux dire, les autres, ils ne font rien.
06:59 En plus, ils nous pourrissent la vie.
07:01 Il y a des problèmes d'eau.
07:02 Tu veux faire une retenue d'eau ?
07:03 Nous, on a besoin de retenue d'eau pour les agriculteurs.
07:06 Comment ils font l'été s'il n'y a pas d'eau ?
07:08 Et tu as 20 mecs qui arrivent comme ça, qui savent tout et qui t'empêchent de le faire.
07:13 Et comme les pouvoirs publics, ils tremblent à l'idée de dire un mot sur l'écologie.
07:18 Aujourd'hui, il faut te prosterner devant le discours écologique, dans ce qu'il a de plus rude, dur, sectaire, idéologique.
07:27 On va parler de l'écologisme.
07:29 On a les pires écologistes d'Europe en plus.
07:32 Même les Allemands, ils sont quand même un peu moins timbrés que les nôtres.
07:35 Vous les entendez, ce qu'ils vous disent.
07:37 Et aujourd'hui, tu ne peux pas faire du en même temps.
07:39 C'est ça le problème de M. Attal.
07:41 C'est que sur ce qui se passe là, tu ne peux pas dire à la fois.
07:45 Oui, on aime beaucoup les agriculteurs, ils sont les gens importants, mais on ne veut pas se fâcher avec les écolos.
07:51 Ce n'est pas possible.
07:52 Donc, il faut trancher, il faut faire un choix ?
07:53 Il y a des choix à faire.
07:54 Mais Robert Ménard, est-ce que le cœur de la décision est encore en France ?
07:59 Est-ce qu'on a la souveraineté, la capacité de décider sur ce sujet ?
08:03 Ou est-ce que, comme beaucoup le disent, ils se sont succédés ici même à votre place, la faute est à l'Europe ?
08:09 Oui et non.
08:10 Ça m'exaspère, vous savez pourquoi ?
08:12 Oui, bien sûr qu'ils en rajoutent, les Européens, mais en même temps, on n'a pas la politique agricole commune.
08:19 Heureusement qu'on l'a quand même.
08:20 Juste plus de 9 milliards par an pour la France.
08:22 Donc, il faut juste s'éviter.
08:24 C'est tellement facile d'avoir un bouc émissaire et de ne pas prendre les responsables.
08:29 Je vais vous donner un chiffre.
08:30 Moi, je ne suis pas un spécialiste de problèmes agricoles, donc je ne vais pas aller sur des terrains que je ne connais pas.
08:34 Le code rural, en 1965, il fait 700 pages, un peu plus de 700 pages.
08:40 Aujourd'hui, il fait 3000 pages.
08:42 Les types, ils sont submergés par ça.
08:46 Ils remplissent des papiers à longueur de temps.
08:49 Alors ça, évidemment, c'est Bruxelles, mais ce n'est pas que Bruxelles.
08:52 On n'a pas besoin de l'administration française pour être plus bureaucratique que l'administration bruxelloise.
08:58 Il faut arrêter de trouver cette excuse-là.
09:00 Et puis, attendez, moi, je suis parfois pour plus d'Europe.
09:03 Je vais vous donner un exemple.
09:04 Plus d'Europe ? Mais quelle Europe ?
09:06 Je vais vous donner un exemple pour que ça reste concret.
09:09 Aujourd'hui, moi, je ne suis pas à 80 kilomètres de la frontière espagnole, à 80 kilomètres.
09:13 Un certain nombre de produits qui sont interdits chez moi pour la viticulture sont autorisés à 80 kilomètres de chez moi.
09:20 On marche sur la tête.
09:21 Aujourd'hui, il y a 4 millions d'hectolitres de vin qu'on n'arrive pas à vendre chaque année, de vin français.
09:26 On importe 4 millions d'hectolitres de vin espagnol.
09:30 C'est peut-être un peu caricatural, mais c'est aussi ça.
09:33 Et ça, là, on a besoin de plus d'Europe.
09:37 On a besoin d'une Europe qui dise que les produits interdits dans un endroit sont interdits ailleurs.
09:43 Mais vous demandez, l'Europe, quel numéro ?
09:45 Comme disait Kissinger, quel numéro ?
09:47 Oui, que l'Europe, quel numéro ?
09:48 Et qui parle aujourd'hui sur la scène européenne alors que le mouvement est parti d'Allemagne, de Pologne, d'Espagne ?
09:53 Vous les voyez.
09:55 Vous avez envie même de discuter avec eux.
09:58 Vous avez le sentiment qu'ils vont partager vos sentiments, qu'ils vont partager votre vision du monde, qu'ils vont partager votre vie.
10:04 L'Europe de Mme Van der Leyen n'est pas sensible...
10:07 Vous la trouvez sexy ?
10:08 Vous voulez dire politiquement ?
10:10 Politiquement, non, mais bien sûr, je voulais la dire politiquement.
10:12 Sexy au sens où tu dirais...
10:14 Moi, je suis profondément européen.
10:16 Vous pensez qu'elle n'est pas du tout sensible à ces sujets-là, qu'une Europe supranaturelle...
10:20 J'en sais rien, c'est comme un abord.
10:22 Tu ne te disais pas, tu as envie de quelqu'un qui ait de l'empathie, de la sympathie, qui comprenne...
10:28 C'est une classe politique dont tu te dis, mais c'est des ovnis par rapport à ce que les gens vivent.
10:33 Mais en même temps, un certain nombre de gens, je le précise parce que sinon c'est de la démagogie,
10:38 un certain nombre de gens qui leur tapent dessus et qui rêvent que de prendre leur place...
10:41 Attendez, ça va être mieux ? On va voir.
10:44 Et tout cela arrive dans un contexte particulier où il y a eu ce drame terrible, terrible.
10:48 C'est une immense tristesse après la mort de deux membres d'une même famille d'agriculteurs, une maman et sa fillette, sur un point de barrage.
10:56 On a appris aussi, Robert Menard, que les occupants de cette voiture qui les a fauchés sont sous le coup d'une OQTF.
11:02 Qu'est-ce que ça vous inspire d'une obligation de quitter le territoire français ?
11:05 Je me dis que le scandale, c'est pas... Je suis sidéré.
11:12 En plus, on a appris, j'ai lu dans Mindy Lips ce matin, le journal de chez moi,
11:16 que cette voiture en question, une Mercedes qu'il conduisait, il l'avait déjà repérée la police
11:21 parce qu'elle faisait des allers-retours entre l'Andorre et Toulouse, parce qu'il ne vous a pas échappé qu'en Andorre, le tabac est moins cher.
11:27 C'est du trafic, comment vous voulez que je vous appelle ça ?
11:31 Comment vous vous dites ?
11:33 Une OQTF, il ne faut plus dire ça, il faudrait dire ce que vous avez dit, une obligation de quitter le territoire.
11:38 Pour insister, souligner, c'est une obligation, madame, c'est une obligation.
11:43 Les obligations, on n'en fait jamais aussi peu, moins de 7% des obligations.
11:47 Et vous connaissez le sujet, parce que je vous rappelle que vous allez devoir vous expliquer quand même,
11:51 on va préciser cela à nos téléspectateurs de CNews, à nos auditeurs d'Europe 1.
11:55 Vous allez, vous Robert Ménard, monsieur le maire, devoir vous expliquer devant la police judiciaire
12:01 pour avoir annulé un mariage à Bézier, un mariage d'un Algérien sous OQTF, connu de la police.
12:06 Qu'est-ce qu'on vous reproche ? Vous allez devoir être auditionné ?
12:09 Oui, bien sûr, je l'ai appris par la presse.
12:11 Elegance au moment, personne n'a pris la peine de m'appeler pour me le dire.
12:16 Passons sur ce détail. Attendez, ce garçon, qu'il soit Algérien, Chinois ou je ne sais pas quoi...
12:23 Ou Arménien, comme dans le cas de ces hommes qui portent la voiture.
12:26 En l'occurrence, ce n'est pas mon problème.
12:27 Mon problème, c'est qu'on me demande de marier quelqu'un qui est connu par les services de police.
12:33 Quand on dit ça, vous avez bien compris que c'est vol avec violence, pour parler clairement.
12:37 Vol avec violence.
12:38 Il est cherché, ça s'appelle ça une obligation,
12:42 il est recherché par la police pour être expulsé de France.
12:46 Et on me demande tranquillement de le marier.
12:49 C'est-à-dire, je suis représentant de la loi, de le recevoir et je le marie.
12:54 Enfin, attendez, on peut m'expliquer ce qu'on veut.
12:57 Le bon sens, je l'ai vu dans les réactions.
13:00 Mais vous mariez-vous quelqu'un que la police devrait venir prendre
13:04 et amener au moins dans un centre de rétention administrative ?
13:07 Et en l'occurrence, ils l'ont arrêté et renvoyé chez lui.
13:10 Et moi, je vais le marier.
13:12 Non mais vous plaisantez, je ne le ferai pas.
13:15 C'est ce que vous leur direz.
13:16 Mais ce que je leur ai dit, ils ont entendu.
13:19 Ça ne sert à rien.
13:21 Je ne reviendrai pas sur ça.
13:23 Ils vont me condamner pour ça.
13:25 Vous risquez une condamnation ?
13:26 Mais bien sûr.
13:27 Vous avez le soutien de le maire de Cannes, David Dissner, à réagir en dénonçant l'absurdité ?
13:33 Vous savez ce que je risque ?
13:34 Cinq ans de prison.
13:36 Je risque 75 000 euros d'amende et je risque de me voir retirer mon mandat de maire.
13:40 Mais vous rigolez.
13:41 Et vous persistez ?
13:42 Bien sûr que je ne le ferai pas.
13:44 Vous le feriez.
13:45 Enfin, attendez, tu ne peux pas à la fois expliquer qu'il faut être sévère,
13:49 même pas qu'il faut appliquer les lois françaises.
13:52 Attendez, tout à l'heure, on parlait des OQTF, les Arméniens en question.
13:57 On en fait moins de 7 %.
13:59 Je vous rappelle, je pense que c'était en 2019.
14:02 Qu'est-ce qu'il a dit le chef de l'État ?
14:03 100 %.
14:04 Ils sont où les 100 %, ?
14:05 Il en fait moins.
14:06 Je crois très en colère sur ce sujet.
14:08 Enfin, attendez, mais je suis scandalisé.
14:10 Comment vous réagissez ?
14:12 Ces gens-là qui conduisaient cette voiture et qui ont tué cette maman et sa fille,
14:17 ils ne devraient pas être en France.
14:19 C'est aussi bête que ça.
14:21 Je ne dis pas qu'ils l'ont fait volontairement, évidemment pas.
14:24 Ils ne devraient pas être en France.
14:26 Ils le sont parce qu'on n'applique pas la loi française.
14:29 Moi, je ne demande pas qu'on fasse la révolution.
14:31 Vous savez, si déjà on arrêtait de faire des lois,
14:34 on appliquait les lois.
14:35 Tout à l'heure, je parlais du code rural qui explose.
14:39 Madame, il faut juste appliquer.
14:41 Ce sont des mesures de bon sens.
14:42 Quelqu'un qui doit quitter le territoire,
14:44 on se donne les moyens qu'il quitte le territoire
14:46 et comme ça, il ne se passe pas ce qui s'est passé.
14:48 Une question globale pour conclure.
14:50 Robert Ménard, tout à l'heure, on connaîtra l'avis du Conseil constitutionnel
14:54 sur la loi immigration.
14:55 Peut-être que certaines mesures seront jugées inconstitutionnelles.
14:58 Est-ce que les Français se sentiront dépossédés de quelque chose
15:02 si cette loi était vidée de sa substance ?
15:04 Je parle de dépossession parce que c'est un mot qui a un trait d'union
15:07 avec aussi la crise des agriculteurs.
15:09 Les agriculteurs se sentent dépossédés.
15:10 Les pêcheurs également, après la décision du Conseil d'État.
15:13 Comment, pour finir avec cette question qui rejoint la première,
15:16 comment on parle à cette France de dépossédés aujourd'hui ?
15:18 Les mots que vous, le maire de Béziers, vous utiliseriez.
15:21 Qu'est-ce que vous leur diriez ce matin à ceux qui nous regardent et nous écoutent ?
15:24 L'immigration, c'est ce qui réunit la lutte contre l'immigration massive
15:29 qu'on n'arrive pas à intégrer.
15:30 Ça réunit une immense majorité des Français.
15:34 C'est ça la folie.
15:35 C'est que les gens, il y a 70%, 75% qui pensent qu'il faut qu'ils disent pas
15:40 "on va foutre les immigrés dehors, c'est une connerie".
15:42 Personne ne pense ça.
15:44 Qui dit juste "peut-être que 400, 450 000, on n'arrive pas à les intégrer, les assimiler".
15:50 Et t'as une classe politique qui, je ne sais pas où elle vit,
15:54 qui se déchire sur cette question alors qu'on pourrait enfin,
15:58 enfin se mettre tous d'accord parce qu'écoutez les gens,
16:02 sur le Conseil constitutionnel, j'en sais rien ce qu'il va décider,
16:05 on ne le sait ni vous ni moi.
16:06 Mais quand même, Macron, il fait voter une loi.
16:11 Et après il vous dit comme ça "oh mais finalement je ne suis pas d'accord
16:16 avec une partie de sa loi que ses députés ont voté, l'immense majorité.
16:19 Je me retourne vers le Conseil constitutionnel et je lui demande
16:22 de faire quoi, le sale boulot qu'il n'a pas été capable de faire ?
16:25 Bonjour le courage.
16:26 Ce sera tout à l'heure. Merci Robert Ménard.
16:28 Merci.
16:29 C'était votre grande interview ce matin sur CNews Europe 1.
16:31 Merci à vous.
16:33 [Musique]
16:43 [SILENCE]

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