• il y a 10 mois
La principauté d’Andorre, située dans les Pyrénées, à cheval entre la France et l’Espagne, n’abrite que 77 000 habitants, gouvernés selon un système de cosuzeraineté unique au monde. Dans ce décor de montagnes, on peut croiser des espèces endémiques de lézards, d’orchidées, mais aussi le majestueux gypaète barbu ou encore des troupeaux de chevaux sauvages.

De nombreux citoyens andorrans s’engagent pour protéger leur environnement.

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00:00 Dans les décors grandioses de l'Andorre, au cœur du massif pyrénéen, se cachent des
00:11 plantes et des animaux méconnus.
00:13 Des jipettes barbus survolent inlassablement ces profonds ravins.
00:20 Des hordes de chevaux à demi-sauvages parcourent ces hauts plateaux.
00:25 Au creux des vallées densément boisées vivent aussi des hommes, éleveurs et paysans, qui
00:33 ont su trouver leur place dans ce cadre sauvage.
00:35 Hommes et bêtes dépendent étroitement les uns des autres.
00:39 Les étés, très courts, sont une vraie fête, une floraison de vie et de couleurs.
00:45 Dans ce petit paradis montagneux, la nature fait les choses en grand.
00:58 Niché entre la France et l'Espagne, l'Andorre est une principauté coparlementaire ayant
01:28 à sa tête deux chefs d'État, une particularité unique au monde.
01:32 Elle compte 77 000 habitants.
01:35 Sa langue officielle est le catalan.
01:38 Tôt le matin, des vautours s'élèvent dans le ciel, profitant des courants ascendants.
01:45 Entourés d'adultes, les jeunes exercent leurs ailes.
01:49 Les vautours ont failli complètement disparaître de l'Andorre à cause de l'extension des
01:55 terres agricoles.
01:56 Dans cette nature domestiquée, ils trouvaient de moins en moins de charognes, leur unique
02:02 nourriture.
02:03 Protégés depuis plusieurs années, les populations de vautours augmentent et retrouvent leurs
02:12 habitudes.
02:13 Voici l'un des écrins les plus précieux pour la faune et la flore de l'Andorre, le
02:21 parc naturel de Sortaigne.
02:23 A 2000 mètres d'altitude, la nature y semble aussi intacte qu'au premier jour du monde.
02:29 Il y a 20 ans, Sergi Massas a bataillé contre un lobby de chasseurs et d'éleveurs pour
02:37 créer la première grande réserve naturelle de l'Andorre.
02:40 Vu le peu de terre disponible dans cette petite enclave, il est difficile de concilier des
02:45 intérêts antagoniques.
02:46 Pourtant, cet écologiste a su faire valoir ses idées.
02:51 "Voici une belge ancienne jaune, on la reconnaît feuille opposée et ses racines sont utilisées
02:58 pour la fabrication d'un alcool.
03:00 Les français, il y a quelques temps, venaient ramasser à Sortaigne ses racines.
03:04 Voici un spécimen d'une plante médicinale très connue, un antidépresseur, c'est l'hypericum,
03:11 parmi des centaines de plantes médicinales que l'on trouve à Sortaigne.
03:14 Le mot de Sortaigne veut dire la plaine des sorcières.
03:17 Donc à l'époque Moyen-Âge, les sorcières c'était ces personnes qui utilisaient beaucoup
03:22 de plantes médicinales pour leur magie ou pour soigner les gens."
03:26 Plus de 700 plantes rares poussent dans le parc de Sortaigne, dont 50 sont endémiques
03:32 des Pyrénées.
03:33 Le légendaire "Sentier de la peur et de l'espoir" qui serpentait entre les montagnes de Sortaigne
03:47 a été très fréquemment emprunté.
03:48 "On est à la limite du parc natural de la vallée de Sortaigne et on peut voir ici la
03:56 vallée de Rialp, qui est une vallée un peu historique puisque dans cette vallée passaient
04:02 il y a des siècles les contrebandiers et les échanges commerciaux avec la France.
04:07 Pendant la guerre civile espagnole, les réfugiés pouvaient passer de leur côté vers la France
04:12 et pendant la deuxième guerre mondiale, les réfugiés juifs notamment pouvaient passer
04:17 ce réfugié vers l'Andorre et vers l'Espagne de l'autre côté."
04:23 Ce matin, Sergi va être pris en hélico-stop par son ami Sam, qui doit livrer du matériel
04:30 au bord du lac de l'Estaniou.
04:31 L'hélicoptère est indispensable pour l'approvisionnement des stations de ski et des refuges de haute
04:45 montagne.
04:46 Sam, le pilote, a forte affaire pour livrer des colis, transporter des malades ou encore
04:54 surveiller le parc.
04:55 Le micro-état d'Andorre voit grand lorsqu'il s'agit de préserver sa nature.
05:02 Proportionnellement à sa superficie, c'est le pays du monde qui possède le plus d'espaces
05:10 protégés.
05:11 Mais Sergi veut aller encore plus loin et faire du parc de Sorteignes une réserve de
05:16 biosphères, c'est-à-dire un site reconnu par l'UNESCO.
05:21 Pour étayer son dossier, il s'est lancé dans une étude de terrain qui s'appuie sur
05:26 des technologies de pointe.
05:28 Sergi et Sam arrivent à destination, au pied du pic de l'Estaniou, où s'étend un lac
05:36 d'origine glaciaire.
05:37 Ces eaux vertes ont toujours exalté l'imagination des bergers et des chasseurs.
05:43 Ne cachent-elles pas des monstres ou quelques trésors ? Le trésor, c'est en fait le
05:50 lac lui-même.
05:51 Il recèle de précieuses archives sur l'histoire du climat.
05:54 Toujours à l'affût de nouvelles données sur le changement climatique, Sergi Massas
06:00 consulte régulièrement les biologistes qui ont installé dans ce lac un ensemble d'instruments
06:05 de mesure.
06:06 Il y a la bouée du suivi réplime, du suivi des lacs, la bouée jaune, qui est là au
06:11 milieu.
06:12 On viendra un peu plus tard relever les données, mais il y a les centres de température et
06:17 le piège à sédiments qui fonctionnent toute l'année.
06:19 On enregistre la température toutes les heures, on continue toute l'année.
06:23 On a trouvé que la colonne avait 1700 ans de sédiments sur à peu près 60-70 centimètres
06:30 et maintenant on est en train d'analyser les cendres, le pollen et la matière organique
06:34 et beaucoup d'autres choses pour reconstituer le climat et comment était la végétation
06:39 autour du lac.
06:40 Même en plein été, des torrents alimentés par la fonte des neiges arrosent généreusement
06:48 la vallée.
06:49 Beaucoup de plantes se plaisent ici, comme le rosage, une variété de rhododendrons
06:58 qui poussent jusqu'à 2800 mètres d'altitude, ou encore l'élégant lice martagon.
07:04 Les prairies humides sont le terrain de prédilection des orchidées, telle cette orquise de mai.
07:12 Comme en témoignent les rochers bordant les torrents, ce sont de puissants plissements
07:20 géologiques qui ont formé les Pyrénées.
07:22 Les grenouilles aussi trouvent ces prairies gorgées d'eau à leur goût.
07:29 Les ruisseaux foisonnent de tétards.
07:32 Ils se dépêchent de grandir.
07:35 Dans quelques semaines, la neige sera déjà de retour.
07:38 Il est primordial pour l'Andorre de contrôler l'état des massifs rocheux et de mesurer
07:49 la pluviométrie.
07:50 Une anomalie ou une lente transformation passée inaperçue pourrait avoir des conséquences
07:57 désastreuses pour les habitants.
07:58 Avec Benjamin Comac, qui dirige le projet, Anna et Laia, toutes deux biologistes, viennent
08:10 examiner une sonde qui mesure la teneur en eau du sol.
08:13 Cet instrument introduit dans un tuyau perforé mesure à la fois la pression et la quantité
08:20 d'eau présente dans le sol.
08:22 Les chercheurs, qui font ce relevé deux fois par an, constatent une baisse de niveau.
08:29 Pour nous, on voit ça comme un endroit saturé en eau.
08:34 Il y a toujours beaucoup d'eau, énormément d'eau.
08:37 Il faut avoir des séries à long terme pour voir l'effet du changement climatique sur
08:40 la tourbière et voir si la végétation répond aux variations du niveau d'eau.
08:48 Les mesures ont parlé.
08:50 A l'évidence, les zones humides du parc sont en train de s'assécher.
08:54 Trois ou quatre cents mètres plus bas, le soleil est désormais assez chaud pour faire
09:00 fleurir les iris.
09:01 Les insectes sont comme au paradis dans ces prairies.
09:07 Et la naturaliste Clara Padeval aussi.
09:11 Dès le début de l'été, la végétation des alpages est luxuriante.
09:18 En montagne, la nature doit s'épanouir plus vite qu'ailleurs, car le froid et la neige
09:23 reviennent vite.
09:24 Avec l'âge ancien et le gaillet, le jaune domine dans le tapis herbeux.
09:28 S'y ajoutent le bleu des cardères et le rose des daphné.
09:33 Dès qu'on les effleure, les plantes libèrent des volets de pollen qui se dispersent au
09:40 quatre vents.
09:41 L'air est rempli de poudre de fleurs et de champs d'insectes.
09:46 La vie bat son plein.
09:48 Clara est une spécialiste de la faune et de la flore des zones montagneuses.
09:53 Elle constate depuis plusieurs années une inquiétante diminution du nombre d'oiseaux
09:59 et de plantes.
10:00 Pour l'instant, les iris ne semblent pas affectés par le changement climatique.
10:05 "Ce sont des iris des Pyrénées.
10:10 Elles sont facilement reconnaissables grâce à leur 1, 2, 3 pétales porteurs d'étamine."
10:17 Pour évaluer la qualité de la végétation, on examine surtout les graminées.
10:21 Les prairies alpines font encore partie des biotopes les plus riches d'Europe.
10:29 Soucieuse de les protéger, Clara observe la biodiversité des pâturages et des forêts
10:34 d'altitude.
10:35 Avec une attention particulière pour les espèces rares et menacées.
10:40 "Les biotopes de haute montagne sont très sensibles au changement climatique.
10:48 Nous devons tous contribuer à les préserver.
10:51 J'ai trois enfants et je voudrais qu'ils puissent profiter demain de la terre sur laquelle
10:56 ils sont nés."
10:58 Vaches et moutons n'ont accès au pâturage du parc qu'à la fin de l'été.
11:04 Il faut laisser les oiseaux nidifier, les insectes polliniser les fleurs et les plantes
11:10 achever leur cycle de reproduction.
11:11 "Voici un nid de fourmis rousses.
11:17 Nous sommes à 2000 mètres d'altitude et pourtant ces fourmis parviennent à vivre
11:21 ici en faisant provision de graines pour survivre aux hivers très rigoureux.
11:24 Elles passent tout l'été à faire des réserves qu'elles enfouissent sous terre.
11:31 Et c'est là qu'elles passeront l'hiver, dans un état de semi-somnolence, en attendant
11:35 la fonte des neiges.
11:36 Elles sont assez belliqueuses.
11:45 Dès que d'autres espèces de fourmis pénètrent sur leur territoire, elles attaquent.
11:49 Elles nous agressent aussi quand on les dérange.
11:54 On sent l'acide fourmi qu'elles sécrètent pour se défendre."
12:00 Plus en aval, le ruisseau de Sorteigne s'étale en une petite rivière qui irrigue toute la
12:17 prairie.
12:18 Malgré le peu de lumière qui pénètre dans les forêts alpines, certaines fleurs y poussent.
12:28 En se parant de couleurs vives pour attirer les insectes.
12:32 "L'arnica des montagnes est connue pour ses propriétés médicinales.
12:39 En infusion, ces fleurs sont anthalgiques et anti-inflammatoires.
12:43 On dit qu'elles soulagent aussi les douleurs articulaires."
12:46 D'après certaines légendes andorranes, ces forêts sont habitées par des nains qui
12:55 dansent au clair de lune et chevauchent des licornes dorées.
12:58 Clara n'en a jamais rencontré.
13:01 En revanche, notre botaniste espère bien trouver ici une orchidée rare en Andorre,
13:09 la lister cordée.
13:10 Si elle avance à grands pas sur le sol gorgé d'eau, c'est pour ne pas trop abîmer la
13:16 flore.
13:17 Plusieurs spécimens rarissimes ont élu domicile sur les berges de la rivière.
13:22 Mais Clara se gardera bien de le crier sur les toits.
13:28 Les voleurs d'orchidées flairant la bonne affaire s'y précipiteraient.
13:32 Clara n'aura pas perdu son temps.
13:39 Elle vient de repérer un spécimen de lister cordée.
13:42 Il faut vraiment avoir l'œil pour la trouver.
13:46 Elle est minuscule, délicate, bien cachée entre les herbes.
13:50 Quel privilège de pouvoir l'admirer.
13:53 Suivant le protocole, Clara photographie sa trouvaille et note ses coordonnées GPS.
14:00 - Donc, ici, on a trouvé une plante, une orchidée qui est en danger d'extinction.
14:08 Elle est sur la liste rouge des espèces menacées.
14:11 Il s'agit d'une plante très rare qui ne pousse plus qu'ici.
14:16 Nous cherchons à savoir si sa population augmente ou diminue.
14:21 Notre objectif est d'agir à temps pour éviter son extinction, le cas échéant.
14:30 Plusieurs régions de l'Andorre subissent des changements très rapides.
14:34 Ces changements sont fatales à certaines espèces végétales.
14:38 Leur extinction permet à d'autres plantes invasives de prospérer.
14:42 Cela met potentiellement en danger la diversité floristique.
14:49 Clara découvre d'autres espèces d'orchidées qui ne sont pas encore en fleurs.
14:55 A l'aide de son quadra, elle peut définir le nombre de plantes présentes ici.
15:00 L'an prochain, elle reviendra au même endroit pour voir comment se portent ces petites protégées.
15:06 Tant que les prairies demeurent humides, les abeilles sauvages peuvent accomplir normalement leur rôle de pollinisatrices.
15:17 Parmi elles, beaucoup d'espèces comme le bourdon ne sont pas mélifères.
15:22 Elles récoltent simplement du pollen pour leur progéniture.
15:26 Mais les abeilles sauvages ne sont pas les seules à faulâtrer dans ce paradis fleuri.
15:32 Pour que les fleurs des Hautes-Vallées de Sorteignes continuent de s'épanouir, Mathieu Garraud a installé ses ruches dans les alpages.
15:41 Aujourd'hui, avec l'aide de Serge Jimassas, il vient récolter le miel.
15:45 - Donc le miel toujours en haut. La chaleur, hein ? Et vous montez le miel et la ponte.
15:52 Les abeilles ont bien travaillé. Pas étonnant dans un jardin aussi fleuri.
16:00 L'enfumage provoque chez elles un réflexe ancestral.
16:05 Croyant qu'un incendie s'est déclaré dans la ruche, elles se gavent de miel et s'agglutinent autour de la reine.
16:12 Les stomas lourds, elles sont plus indolentes et l'apiculteur peut travailler tranquillement.
16:18 C'est simple et ça fonctionne.
16:21 - C'est la nourriture qu'elles font pour élever les abeilles. Et là, il a subi une fermentation lactique.
16:25 Donc il a changé de couleur, il est plus brillant et il a d'autres propriétés que le pollen frais.
16:31 C'est-à-dire que nous, en fait, on va le manger frais, mais les abeilles, elles font une fermentation lactique.
16:36 Ce miel récolté en altitude, Mathieu l'emporte dans sa mielerie, installée 1 000 m plus bas.
16:44 Comme beaucoup d'Andorrans, Mathieu est né en France.
16:53 Avant de se découvrir une passion pour l'apiculture, il était cuisinier.
16:57 - Nous sommes en train de fabriquer un tissu écologique qui est fait à base de tissu et de cire d'abeille.
17:05 Et c'est un substitut de plastique qui est vraiment dans l'ère de l'écologie et qui est fait pour éliminer les plastiques et les aluminiums qui encombrent beaucoup les cuisines.
17:15 Et la preuve qu'on peut travailler de manière écologique rapidement avec des produits sains.
17:20 Cette pellicule de cire sert à protéger le miel et pour nous, c'est un indicateur de quand la mielle est mûre, quand elle a moins de 18 % d'humidité, concrètement.
17:30 Aujourd'hui, Mathieu vit de l'apiculture.
17:37 Les restaurants locaux apprécient son miel de montagne.
17:40 Il a également des clients en France et en Allemagne.
17:47 Pour obtenir un miel de qualité, il faut l'extraire à froid.
17:50 - Si on faisait une extraction trop rapide, on peut réussir à casser le miel, à casser toute la cire, tout le cadre.
18:02 Donc, patience. Les abeilles ont besoin de beaucoup de patience pour faire du miel.
18:07 On doit avoir de la patience pour extraire le miel.
18:11 Dès que tout le miel est au fond du tambour, on contrôle sa teneur en eau à l'aide d'un réfractomètre.
18:17 S'il contient trop d'humidité, des germes peuvent apparaître ou bien le miel fermente et se détériore.
18:25 Mathieu est très content du résultat de son travail.
18:37 Nombreux sont les paysans des montagnes qui ont vendu leurs alpages à des exploitants de domaines skiables.
18:43 Celui de la Haute-Vallée d'Arcalis est un des plus fréquentés en hiver.
18:48 En été, les vaches retrouvent leur pâturage.
18:55 Aujourd'hui, Sylvia Cava rassemble ses bêtes pour la distribution de sel.
18:59 Elle n'y parviendrait pas à Santico, son chien.
19:03 Ses dizaines de vaches et leurs veaux se sont égaillées vers le haut de l'estive
19:08 et les obligées à se recueillir.
19:10 Le chien a été éliminé par la pluie.
19:13 Il est temps de faire des repas.
19:16 Il est temps de faire des repas.
19:20 Ses vaches et leurs veaux se sont égaillées vers le haut de l'estive
19:23 et les obligés à se regrouper n'est pas si simple.
19:26 Sylvia monte souvent dans les estives avec ses enfants, Maria et Arturo,
19:49 comme le veut la tradition.
19:51 Elle-même a longtemps accompagné ses parents pour les aider.
19:55 - Regarde, elles arrivent toutes maintenant.
20:00 Elles veulent lécher le sel.
20:02 Pourquoi elles aiment le sel ?
20:05 Parce que c'est un aliment vital pour elles.
20:08 L'herbe qu'elles broutent n'en contient pas assez.
20:12 Alors il faut leur en donner en complément.
20:17 Les vaches sentent qu'elles ont besoin de sel.
20:20 C'est pour ça qu'elles accourdent et qu'elles voient le sac.
20:24 La famille de Sylvia élève des bovins depuis des siècles.
20:34 Le lien qui unit les hommes à leurs bêtes s'est renforcé au fil des générations.
20:39 Mais en Andorre, comme ailleurs,
20:43 les jeunes sont attirés par d'autres métiers.
20:46 Arturo et Maria garderont-ils ce troupeau quand ils seront grands ?
20:51 Rien n'est moins sûr.
20:53 - C'est très important de laisser les vaches pêtres un peu partout sur ces versants montagneux,
21:01 parce qu'elles les débarrassent des arbustes et des broussailles
21:04 et ça limite les incendies de forêt.
21:06 Ce sont de vrais jardinières paysagistes.
21:13 Ici, toutes les vaches de la vallée sont réunies, pas seulement les nôtres.
21:17 En tout, elles sont 120 ou 130.
21:20 Tico dirige et regroupe les bêtes avec autorité.
21:35 Les vaches ne l'aiment pas.
21:38 Elles tentent parfois de l'envoyer promener,
21:40 mais un chien de berger aussi expérimenté esquive assez facilement les coups de sabot.
21:45 Tico a quand même quelques blessures, les risques du métier.
21:54 Au printemps, ce sont les chevaux que Sylvia Cava et sa famille vont mener encore plus près des sommets,
22:04 là où sifflent les marmottes.
22:07 Cette transhumance est une tradition andorrane très ancienne.
22:10 Du printemps à l'automne, les troupeaux de chevaux vivent en liberté à 2300 mètres d'altitude.
22:16 Ils portent des cloches, ce qui est normalement réservé aux vaches.
22:23 Leur teintement permet au propriétaire de les localiser dans ces vastes espaces
22:28 et tient les prédateurs à distance.
22:31 Sylvia a remarqué des traces dans le sol marécageux de la prairie.
22:36 Des loups seraient-ils passés par là ?
22:38 Ou bien des ours bruns qui franchissent souvent la frontière la nuit ?
22:42 Les chevaux semblent apprécier ces semaines de liberté passées près des sommets.
22:52 Ils sont souvent les plus nombreux, et les plus éloignés.
22:57 Bien que les nuits soient un peu fraîches ici, même en plein été.
23:00 En revanche, à cette altitude, ils sont rarement harcelés par les temps et les moustiques.
23:08 Au milieu de ce troupeau, Tico se sent un peu inutile.
23:14 Les chevaux ne le prennent pas au sérieux.
23:17 Souvent, quand je caresse les chevaux, ils me regardent.
23:24 Souvent, quand je caresse les chevaux, ils me mordient la main.
23:28 Tico a fini sa journée de travail.
23:43 Sylvia le ramène avec elle dans la vallée.
23:46 Les vaches vont pouvoir souffler un peu.
23:50 Depuis le XIIe siècle, cette église monte la garde à l'entrée de la vallée du Madriou Perafita-Claror.
23:56 Une vallée glaciaire qui abrite des constructions en pierre exceptionnelles classées au patrimoine de l'UNESCO.
24:03 Sous Anna Simone, le patron de la vallée, il y a un peu plus de 100 ans,
24:14 a fait la première visite à la vallée.
24:16 Sous Anna Simone est responsable de la protection et de la restauration des fermes andorranes traditionnelles.
24:27 Lorsqu'elle va vérifier l'état de ses maisons, c'est à pied.
24:32 Aucune route ne traverse la vallée.
24:42 C'est la piscine qui descend de la montagne.
24:44 C'est la présence de ces sources qui a encouragé des paysans à établir ici leur quartier d'été, dès le XIIIe siècle.
24:53 Nous avons ici une des fermes les plus typiques de cette vallée.
25:02 Une douzaine d'entre elles sont encore debout. Six sont en ruine.
25:07 Cela montre bien les difficultés que nous rencontrons pour préserver ce patrimoine culturel.
25:11 L'UNESCO a particulièrement insisté sur un point.
25:16 Aucun véhicule ne doit avoir accès à la vallée.
25:19 On ne peut s'y déplacer qu'à pied ou à cheval.
25:22 C'est ce qui permet de la préserver, mais cela complique beaucoup les travaux de restauration.
25:35 Pour la restauration, nous n'avons eu cours qu'aux techniques utilisées à l'époque.
25:38 La pierre sèche.
25:40 Tout est fait à la main avec les pierres du cru.
25:43 Ces constructions souffrent beaucoup des intempéries, des chutes de pierres et des eaux de la fonte des neiges.
25:51 C'est un problème récurrent pour les personnes qui s'occupent de les restaurer.
26:01 A Tnantala Grange, il y a toujours une maison d'habitation, plus petite.
26:05 Les gens passaient la nuit à l'étage quand ils montaient travailler ici.
26:09 Les animaux étaient en bas.
26:13 Comme ça, ils tenaient chaud aux hommes qui logeaient au premier.
26:16 Les parois montagneuses sont très abruptes dans cette vallée.
26:24 Si bien qu'en hiver, il y a beaucoup d'abalances.
26:27 Et les hommes n'y venaient pas, c'était trop dangereux.
26:30 Pour les hommes.
26:31 Les avalanches et les éboulements sont très fréquents en Andorre.
26:36 Ils ont fait de nombreuses victimes par le passé.
26:39 On ne savait pas s'en protéger.
26:41 Prévoir les avalanches et tenter de les empêcher, c'est la spécialité de cet ingénieur, Sergi Porras.
26:58 Il faut avant tout protéger les milliers de visiteurs qui fréquentent les stations de ski.
27:02 Mais aussi les infrastructures très coûteuses, téléphériques et télésièges.
27:07 Sergi s'appuie pour cela sur une technologie innovante.
27:12 Nous sommes dans la zone la plus menacée d'Ordino-Arcalis.
27:26 Ici, en hiver, les risques d'avalanches sont élevés pour les skieurs.
27:31 Mes collègues ingénieurs et moi-même avons dressé une liste des pistes sur lesquelles elles se produisent le plus fréquemment.
27:38 De façon à prendre dès l'été les mesures nécessaires.
27:42 Pour mettre en sécurité les télésièges ou agrandir les ouvrages de protection,
27:50 on utilise des modélisations informatiques qui calculent l'ampleur maximale des avalanches susceptibles de se produire dans les 100 prochaines années.
27:57 Sergi ne se contente pas d'étudier les risques potentiels.
28:04 Il vérifie aussi l'état des ouvrages de protection déjà installés,
28:08 tels que les galeries routières construites dans les secteurs à risque.
28:12 Dans les zones forestières, leur pouvoir de destruction est encore visible des années après.
28:20 Ici, une coulée de neige a fauché les arbres comme des allumettes et entièrement rasé des maisons.
28:25 Un risque important existe également autour du pic de Tristagne,
28:33 un des plus hauts sommets de l'Andorre et l'un des plus touristiques.
28:37 A ses pieds s'étendent trois lacs enchâssés au fond d'un gigantesque cirque glaciaire.
28:42 Des systèmes de déclenchement préventif d'avalanches sont installés dans la zone à risque.
28:49 Ces réservoirs contiennent un mélange gazeux, propane, oxygène.
28:53 Quand on le fait exploser à distance, il se produit une onde de choc qui précipite la masse de neige vers l'aval,
29:01 avant qu'elle grossisse et devienne trop destructrice.
29:04 C'est un des dispositifs les plus efficaces pour lutter contre la « mort blanche », comme on la surnomme.
29:15 Sergi a personnellement expérimenté le danger lié à ce phénomène.
29:19 Depuis plusieurs générations, sa famille fait de l'élevage dans une haute vallée de l'Andorre, où les départs d'avalanches sont fréquents.
29:28 Il a retapé ici même une vieille ferme, où il s'adonne à sa passion, l'élevage de moutons.
29:39 Les moutons supportent aisément l'altitude et le froid, à condition d'être bien nourris.
29:44 « Voici mon petit troupeau. Ce sont des barbarins, une race qui existe depuis toujours en Andorre.
29:53 Pendant les mois d'été, ils sont très nombreux.
29:59 Ils sont très nombreux, et ils sont très nombreux.
30:04 Pendant les mois d'été, il y a suffisamment d'herbes autour de la ferme.
30:09 Les moutons n'ont pas affaire des heures d'escalade pour se nourrir.
30:14 Sergi veille à la qualité de ses pâturages.
30:18 « Ma famille possède ces terres depuis le 16e-17e siècle.
30:27 On y a toujours cultivé de l'herbe, du tabac, des pommes de terre,
30:33 les cultures typiques de l'Andorre et des Pyrénées.
30:36 Ça s'est arrêté dans les années 1980-90, quand mon grand-père est devenu trop vieux.
30:42 Nous, ses petits-enfants, faisions des études à l'étranger, et mes parents avaient leur travail.
30:48 Mais depuis cinq ans, on essaie de faire revivre l'héritage de notre aïeul. »
30:54 À 2000 mètres, la nature n'est tout à fait épanouie qu'à partir du mois de juin.
30:59 Les chenilles se transforment alors en papillons qui butinent avec application.
31:05 Comme les abeilles, ce sont de précieux pollinisateurs.
31:10 Et il faut que cela continue.
31:15 L'équipe de biologues de l'Aquitaine a fait un effort pour les protéger.
31:21 Et le travail continue.
31:24 L'équipe de biologistes du parc naturel du Coma Pedrosa y veille,
31:28 en se rendant plusieurs fois par an sur les hauteurs.
31:32 Un peu partout et pendant tout l'été, l'eau de la fonte des neiges coule abondamment vers les vallées,
31:40 entretenant sur son passage une végétation luxuriante.
31:45 (Musique)
31:50 Même au pied du pic du Coma Pedrosa, le point culminant de l'Andorre avec ses 2944 mètres,
31:56 le réchauffement climatique se fait clairement sentir.
32:00 Le soleil n'est pas au rendez-vous, alors que les chercheurs auraient bien besoin de lui.
32:09 Pas un seul papillon à l'horizon.
32:14 (Musique)
32:18 Encore des nuages. Pas de soleil, pas de papillon.
32:24 En effet, dès que le soleil se montre, des centaines de lépidoptères reprennent leur ronde.
32:33 (Musique)
32:42 Javier en attrape un du premier coup.
32:45 Il l'immobilise pour éviter qu'il se blesse, puis vérifie de quelle espèce il s'agit.
32:51 Même un spécialiste ne reconnaît pas d'emblée toutes les espèces.
32:56 Et le papillon est remis en liberté.
33:06 Toutes les semaines, nous comptons les papillons sur le même parcours, entre Arinsal et les lacs de montagne.
33:12 Certaines espèces sont en augmentation, d'autres en régression.
33:17 Nous voulons savoir quel milieu et quelles espèces de papillons sont affectées par les changements.
33:23 Savoir également si les populations du parc se développent, et si nous pouvons résoudre un certain nombre de problèmes.
33:30 (Musique)
33:35 En pleine lune, le temps de soleil, et Javier peut se remettre à danser avec les papillons, comme il dit.
33:40 La mélité orangée est très fréquente ici, et facile à identifier avec le chiffre 4 inscrit sur le revers de ses ailes.
33:49 Pour bien se nourrir, les papillons ont besoin de plantes bien précises.
33:57 Certains même boivent le nectar d'une seule espèce.
34:03 Notre équipe de biologistes sillonne le parc pour étudier l'état de la chaîne alimentaire.
34:07 Ils ne recherchent pas des plantes spectaculaires, mais au contraire, de petites plantes très discrètes.
34:14 Les papillons n'ont pas les mêmes critères que nous.
34:22 Ce qui les intéresse, c'est la valeur nutritive de ce qu'ils mangent.
34:27 Ils ne sont pas sensibles à la beauté des plantes.
34:32 Tous les 6 ans, nous parcourons le même chemin.
34:35 Nous examinons la végétation, notamment les espèces dont se nourrissent les papillons.
34:42 Ainsi, nous suivons l'évolution de ce biotope sur la base des données que nous avons recueillies ces 20 dernières années.
34:50 Les changements sont palpables.
34:57 Par exemple, en Catalogne, la variété des espèces de papillons a diminué de 40% en 15 ans.
35:03 C'est un chiffre alarmant, parce que cela représente une perte considérable pour notre environnement.
35:10 Jusqu'à présent, nous n'avons rien pu faire pour stopper cette évolution.
35:16 Le parcours suivi par César Gutiérrez et son équipe sera exactement le même dans 6 ans.
35:25 Plus près des sommets, les gardiens du parc guettent les vautours.
35:29 C'est le temps idéal pour voler, et pourtant, le ciel au-dessus du Coma Pedrosa est désespérément vide.
35:36 Jordi Nicolaou croit savoir pourquoi.
35:41 - Salut, c'est Jordi. On attend nos vautours dans le parc de Coma Pedrosa.
35:50 Je parie qu'ils sont partis manger chez vous.
35:54 Un territoire plus petit que l'île d'Ibiza ne peut pas espérer garder sa faune à l'intérieur de ses frontières.
36:13 Les 60 sommets de plus de 2000 mètres de la Principauté d'Andorre ne sont des obstacles ni pour les ours, ni pour les loups.
36:21 Et encore moins pour les vautours.
36:23 Avec son envergure de 2 mètres et de bons courants ascendants, celui-ci rejoint la Catalogne espagnole en quelques coups d'aile.
36:34 Il s'oppose sur la montagne d'Alinea, où l'attend peut-être un festin.
36:40 (Musique)
36:42 Jordi Dalmau et David Manzanera nourrissent les vautours des environs.
36:53 Avec l'aide de chasseurs et de certains abattoirs, ils leur assurent de copieux repas.
37:05 - Aujourd'hui, on va leur donner du lapin.
37:08 C'est un mec que les espèces moins répandues, comme le vautour perchnopterre ou le vautour moine, aiment bien.
37:14 Et ça nous permet de varier l'alimentation des autres vautours.
37:17 Nous avons de gros os, dont les gypaètes barbus sont friands.
37:22 Pour les briser, les gypaètes les lâchent au-dessus d'un pierrier ou d'un rocher.
37:31 Les vautours apprécient la chair de n'importe quel animal, pourvu qu'il soit mort.
37:35 Deux fois par semaine, l'équipe va livrer ses repas à quelques 150 vautours qui attendent impatiemment ce rendez-vous.
37:53 Un orage est annoncé, avec une brusque chute des températures et de fortes pluies.
37:58 Il va falloir accélérer.
38:00 L'air de nourrissage se trouve sur un petit tertre, au pied d'une paroi rocheuse.
38:10 De là-haut, les vautours la voient.
38:13 - On va voir si on peut aller plus vite.
38:17 Des tertres, au pied d'une paroi rocheuse.
38:20 De là-haut, les vautours la voient très bien.
38:23 Méfiants de nature, ils observent et attendent.
38:28 L'odeur de ce festin va vite se répandre.
38:46 Suivant un rituel immuable, une patrouille de reconnaissance décolle, pour aller examiner la livraison.
38:52 Les premiers vautours se posent sur l'air de nourrissage.
39:08 Malgré leur voracité instinctive, la prudence leur impose de garder une certaine distance.
39:16 Même s'ils ont déjà été les hôtes de Jordi et David des centaines de fois.
39:20 Une stricte hiérarchie détermine l'ordre des préséances.
39:31 Mais pour l'instant, seuls les éclaireurs se régalent.
39:38 Les autres n'osent pas s'approcher.
39:42 Pour les rassurer, David s'éloigne de quelques centaines de mètres avec le pick-up.
39:46 Et Jordi disparaît derrière cette cabane.
39:50 Cela suffit à dissiper les craintes de la colonie.
39:56 Le banquet va commencer.
40:11 Dans la cabane, Jordi a un poste d'observation.
40:14 - Ah, ils descendent !
40:19 Des vautours de différentes espèces décrivent des cercles au-dessus de l'air,
40:23 attendant le moment opportun pour aller manger.
40:26 - Il y a même des perchnopteres, la plus petite espèce de vautour, avec des plumes noires et blanches.
40:32 J'attends les gypaètes barbus.
40:38 Pour voir des vautours moines, il faut un coup de chance, car ils se montrent rarement.
40:43 Il en reste très peu, mais nous en avons réintroduit quelques-uns dans la montagne d'Alignas.
40:49 Ils se sont reproduits et installés par ici.
40:54 Et peut-être aussi en Andorre, ou ailleurs dans les Pyrénées.
41:04 Les vautours ont une organisation sociale efficace pour éviter les conflits.
41:08 Celui qui est rassasié laisse la place à ceux qui n'ont pas encore mangé.
41:14 - Ce qui me fascine chez les vautours, c'est l'efficacité de leur système immunitaire,
41:25 compte tenu qu'ils se nourrissent de chair putréfiée, ou presque.
41:32 Peu à peu, au fil de leur évolution, leur système de défense immunitaire est devenu résistant aux bactéries et aux virus,
41:38 qui apparaissent pendant le processus de décomposition.
41:41 En Afrique, on a observé que certains vautours ayant mangé des cadavres d'animaux atteints de la fièvre charbonneuse
41:53 n'étaient pas tombés malades.
41:55 C'est manifestement grâce à leur immunité naturelle exceptionnelle.
42:00 - Quand il ne reste pratiquement plus de chair sur la charogne, les jipahètes barbus arrivent.
42:05 En catalan, on appelle ce vautour "trencalos", le briseur d'eau.
42:10 Quand un os est trop gros, il le prend dans son bec et vole jusqu'à un endroit où il y a des rochers.
42:16 Il le laisse tomber pour le briser en mille morceaux, et là, il le mange.
42:20 Une fois de plus, Jordi et David sont en sécurité.
42:27 Une fois de plus, Jordi et David ont sauvé cette colonie de vautours de la famine.
42:31 Le ventre bien rempli, ils retournent en Andorre.
42:34 Dans le parc naturel de Comapedrosa, le brouillard s'attarde au fond de la vallée.
42:45 Mais sur les sommets, vers 2000 mètres, une belle journée d'été s'annonce.
42:55 C'est là, juste en dessous de la limite des arbres, que vivent les marmottes.
42:59 Leurs petits passent tout l'été à manger.
43:04 Ils auront besoin de solides réserves de graisse pour hiberner.
43:07 À cette altitude, la prairie n'offre pas grand-chose.
43:16 Mais certains animaux savent se contenter de peu.
43:23 Le lézard pyrénéen se nourrit uniquement d'insectes.
43:26 Cette espèce endémique, devenue très rare, ne se trouve plus que dans ses champs de pierre.
43:31 Les espèces rares sont surveillées de près en Andorre.
43:36 Parties dès l'aube, l'équipe de biologistes arrive au pied des sommets après quelques heures d'ascension.
43:42 Ils viennent dénombrer les lézards pyrénéens vivant sur ce versant.
43:46 Ils ont choisi un jour de météo favorable.
43:51 Ces lézards ne se montrent que lorsque le soleil brille.
43:53 Mais il faut se faire discret, le moindre mouvement les fait fuir.
43:58 Ça y est, il s'est caché.
44:04 Sous la pierre, là.
44:06 Il y a une population de lézards pyrénéens qui vit principalement ici, dans le parc du Coma Pedrosa.
44:14 C'est une des espèces de lézards en voie d'extinction qui nous intéresse particulièrement.
44:21 Nous les recensons tous les ans pour surveiller leur évolution.
44:24 Ce lézard est fortement menacé par le changement climatique.
44:32 Si les pierres sont trop chaudes en surface, ils préfèrent se cacher dessous.
44:40 Nous faisons le maximum pour protéger ces petits reptiles.
44:45 Ils sont un des trésors de notre région.
44:48 En voici un autre.
44:49 Chaque spécimen qui veut bien se montrer est scrupuleusement observé.
44:55 Ces données seront ensuite rentrées dans un ordinateur.
44:59 Le temps change vite en montagne.
45:04 En ce début d'après-midi, des nuages arrivent du nord et l'orage menace.
45:15 Impossible de s'abriter sur ces versants à découvert.
45:18 La seule solution est de regagner la vallée au plus vite.
45:22 Le lendemain matin, le front orageux s'est décalé vers le nord.
45:33 Benjamin Comac, notre biologiste au centre de recherche sur la neige et la montagne de l'Andouille,
45:41 va pouvoir monter dans son laboratoire d'altitude situé tout au bout de la vallée d'Ordino-Arcalis,
45:46 à 2600 m d'altitude.
45:49 La couleur de l'eau de ce ruisseau dénote la présence d'un important gisement de fer.
46:04 Pendant des siècles, on a exploité une partie de ce ruisseau pour fabriquer des matériaux.
46:10 On a exploité ici de petites mines.
46:12 Le minerai était transporté jusque dans la vallée, à Daudan.
46:16 En Andorre, les recherches scientifiques se font le plus souvent en collaboration avec l'Espagne et la France.
46:26 Les études menées par Benjamin s'inscrivent même dans un programme de recherche international.
46:32 Ici on fait une étude pour simuler le changement climatique sur la végétation de haute montagne.
46:39 C'est une combe à neige à Salix-Herbacé.
46:42 Benjamin doit compter la moindre petite pousse de Salix-Herbacé.
46:47 C'est ça aussi la vie de chercheur.
46:50 Ici on complète aussi l'étude en venant déneiger au printemps,
46:54 entre certains endroits qui sont marqués avec les poteaux, pour simuler une fonte de la neige plus précoce.
47:00 En traitant les données sur place, Benjamin relève déjà des indices de changements préoccupants.
47:08 On voit par exemple que là où on est venu enlever la neige et là où on ne l'a pas enlevée, il y a un mois d'écart sur la fonte.
47:13 Là où on l'a enlevée, la température nous montre qu'elles ont été positives à partir du 23 mai.
47:18 Et là où on ne l'a pas enlevée, là où elle est partie naturellement, ça a été le 23 juin cette année.
47:23 Avec les données qu'on obtient des sons de température, on confirme qu'on génère un réchauffement de 1,5 degrés ou 2.
47:29 Et ce qui était prévu dans les années 2010, qu'on aurait en fin de siècle.
47:34 Maintenant, les prévisions c'est qu'en fin de siècle, on aura plus 4 ou 4,5 degrés.
47:37 C'est vraiment problématique.
47:39 Ça risque d'être vraiment très problématique pour ce genre de végétation.
47:42 Il faut vraiment agir pour le changement climatique.
47:45 Tout au long de l'été, il prélève des brins d'herbe pour mesurer les effets du réchauffement.
47:57 Les analyses de ces échantillons en laboratoire permettent de prévoir l'impact d'une hausse importante des températures sur la croissance de l'herbe.
48:04 Les résultats n'augurent rien de bon pour les vaches qui pèsent dans les alpages.
48:11 Les recherches sur les risques naturels permettront-elles un jour de sauver la vie des bêtes et des hommes de l'Andorre ?
48:22 Marc Font veut y croire.
48:25 Ce drone, équipé d'un scanner LIDAR, est capable de mesurer l'épaisseur de la couche de neige et les transformations qu'elle subit au cours de l'hiver.
48:34 Comme ça, nous pouvons prévoir les avalanches et savoir quel volume d'eau s'écouleront au printemps, à la fonte des neiges.
48:42 Le réchauffement climatique menace particulièrement l'Andorre.
48:48 Toutes les habitations se trouvent dans d'étroites vallées, sur le chemin des inondations ou des coulées de boue provoquées par les fortes pluies.
48:55 C'est en été que les pilotes de drones étudient les meilleurs itinéraires, afin qu'en hiver, quand les conditions sont beaucoup plus difficiles, ils puissent assurer un bon déroulement des vols d'observation.
49:14 Le scannage des profils de sol, grâce à la technologie LIDAR, ne sert pas seulement à prévoir les catastrophes naturelles.
49:21 Un balayage laser de la surface du sol permet aussi d'établir des cartes en 3D interactives, offrant aux touristes et aux écologistes une image virtuelle des beautés naturelles de l'Andorre.
49:34 Ecologie et économie sont de plus en plus étroitement liées en Andorre.
49:38 La nature sauvage et préservée représente un véritable attrait touristique.
49:43 Cette évolution arrange bien Serge Imasas dans la réalisation de ses projets écologiques.
49:52 Il a fait partie de la première école de la nature, et a été le premier d'être en charge de la recherche et de l'évaluation de la nature.
50:01 Il a aussi été un grand partenaire de la nature, et a été un grand partenaire de la nature, et a été un grand partenaire de la nature,
50:06 et a été un grand partenaire de la nature,
50:10 et a été un grand partenaire de la nature,
50:15 et a été un grand partenaire de la nature,
50:20 et a été un grand partenaire de la nature,
50:26 et a été un grand partenaire de la nature,
50:31 Les Andorrans ont appris à tirer avantage de la situation géographique exceptionnelle de leur pays,
50:37 enclavé au cœur des Pyrénées.
50:40 Quant aux vautours, ils jouissent depuis toujours d'une liberté sans limites, ni frontières.
50:46 Quant aux vautours, ils jouissent depuis toujours d'une liberté sans limites, ni frontières.
50:51 Les Andorrans ont appris à tirer avantage de la situation géographique exceptionnelle de leur pays,
50:56 en éclatant les frontières de la nature.
51:01 Les Andorrans ont appris à tirer avantage de la situation géographique exceptionnelle de leur pays,
51:06 en éclatant les frontières de la nature.
51:11 Les Andorrans ont appris à tirer avantage de la situation géographique exceptionnelle de leur pays,
51:17 en éclatant les frontières de la nature.

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