Gilles Perret est le réalisateur de "La ferme des Bertrand". C'est un documentaire qui retrace l'histoire sur 50 ans d'une ferme en Haute-Savoie.
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00:00 - Oui, plusieurs générations effectivement. Pour vous resituer, Gilles Perret, c'est un documentariste, un réalisateur de doc et de fiction.
00:05 Ce qui l'intéresse, c'est le monde du travail, c'est les travailleurs, c'est ceux qu'on n'entend pas.
00:08 En gros, plus particulièrement, il a co-réalisé déjà deux documentaires, notamment avec François Ruffin,
00:12 "Je veux du soleil" sur les Gilets jaunes, et puis l'excellent "Debout les femmes" sur ces métiers du lien, les aides-ménagères, etc.
00:20 Alors, son tout dernier film, c'était justement une fiction, ça s'appelait "Reprise en main" sur des ouvriers qui tentent de racheter leur usine face à un fond d'investissement.
00:27 Et celui qui va sortir la semaine prochaine, ça s'appelle donc "La ferme des Bertrands", il est de retour avec un documentaire.
00:33 Et celui-là, il n'a pas dû aller très loin finalement pour le réaliser, puisqu'il habite...
00:37 - Ce sont ses voisins.
00:38 - Juste, exactement. Il habite à 60 mètres de cette ferme, dans un hameau de 60 habitants, dans le nord de la Haute-Savoie, dans la zone de Reblochon.
00:47 Et il raconte 50 ans de la vie de cette ferme qu'il connaît donc depuis tout gamin, depuis 72.
00:54 - On est dans un petit village de Haute-Savoie qui s'appelle Quincy.
00:57 C'est un peu particulier parce que j'ai toute ma famille qui habite ici.
01:01 - Et votre fils, il travaille tout le temps ?
01:03 - En barbique. Mais nous pensons qu'il n'y a pas d'autre façon de faire pour essayer de s'en sortir et améliorer nos conditions de vie.
01:10 - C'est particulier cette année parce que ce sera notre neveu et sa femme qui pourra prendre la relève.
01:17 - On va déjà essayer de digérer cette reprise parce que c'est pas un petit morceau.
01:20 - Et puis on y fait aussi parce que ça nous plaît.
01:22 - C'est la première des choses, c'est ça.
01:24 - Ça fait que je suis gamin que je m'amasse. C'est mon père qui m'a appris.
01:30 - Assez à côté, tu vois.
01:31 - On prend toujours des conseils à gauche à droite. On discute beaucoup avec les autres agriculteurs qu'on voit.
01:36 - Et avec André aussi.
01:38 - C'est des tout bons. Il y a quelques détails que j'aurais aimé qu'ils effacent un peu mieux mais enfin tant pis.
01:44 Il peut pas tout y avoir.
01:50 - La ferme, on l'a modernisée mais le bâtiment, il est pas plus gros que quand ils étaient là.
01:55 - Ma conviction, c'est qu'il n'y avait pas de solution autre que suivre l'évolution technique ou abandonner la profession, sauver.
02:02 - Il y a le robot partout, on va être dans les usines et tout.
02:04 - Ce qui remplace des hommes, pourquoi pas qu'il nous remplace pour frères.
02:08 - Ça donnera peut-être plus de goût aux jeunes.
02:10 - Dans la vie, il n'y a pas que la satisfaction de l'argent.
02:16 - Il y a une certaine satisfaction de laisser une nature en état, une belle nature, une nature propre.
02:20 - Ça va être qu'on est là pour un petit moment, après ça sera des autres générations. On n'est pas là pour y abîmer.
02:25 - Vas-y, on le voit.
02:28 - On est bien là.