• il y a 11 mois
Quand j'étais gamin, il m'est arrivé de tomber sur des types qui avaient l'air de s'amuser comme des petits fous en jouant à la guerre devant des immenses plateaux de jeu avec des petites figurines. Alors clairement, je comprenais absolument rien mais ça me donnait vachement envie ! Et ce que je savais encore moins, c'est que le wargame, parce que c'est le nom de ce type de jeu, eh bien ça peut nous permettre de découvrir l'histoire sous un nouvel angle. Alors oui, il y a "game" dedans, c'est un jeu, mais ça peut être un jeu hyper sérieux, aussi bien pour comprendre le déroulement des batailles du passé, que pour préparer à des affrontements futurs. Pour comprendre tout ça, on va donc rejouer la bataille de Formigny en 1450. Bonne vidéo !

➤ Un grand merci à Quentin Censier, Antoine Bourguilleau et Valentin Barrier, sans qui cette vidéo n'aurait pas été possible !

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Transcription
00:00 Mes chers camarades, bien le bonjour !
00:02 Quand j'étais gamin, il m'est arrivé de tomber sur des types qui avaient l'air
00:05 de s'amuser comme des petits fous en jouant à la guerre devant des immenses plateaux
00:09 de jeux avec des petites figurines.
00:10 Alors clairement, je ne comprenais absolument rien, mais ça me donnait vachement envie.
00:14 Et ce que je savais encore moins, c'est que le Wargame, parce que c'est le nom de
00:18 ce type de jeu, ça peut nous permettre de découvrir l'histoire sous un nouvel angle.
00:22 Alors oui, y'a "game" dedans, c'est un jeu, mais ça peut être un jeu hyper sérieux,
00:27 mais c'est aussi bien pour comprendre le déroulement des batailles du passé que pour
00:30 préparer à des affrontements futurs.
00:32 Pour comprendre tout ça, on va donc rejouer la bataille de Formigny en 1450.
00:36 Formigny, c'est 4500 français et bretons contre 7000 anglais, un affrontement qui a
00:41 fait basculer le rapport de force et qui a accéléré la fin de la guerre de Cent Ans.
00:45 Y'a plus qu'à espérer que ça se passe aussi bien aujourd'hui qu'à l'époque,
00:48 puisque les français ont gagné et c'est eux que je vais jouer.
00:51 Et pour m'accompagner là-dedans, je suis entouré de beaux mondes pour cette aventure,
00:55 vous allez le voir.
00:56 Et voilà, on est en place avec Quentin, Valentin, Antoine et on va faire une partie
01:03 de Wargame.
01:04 Antoine est historien et il fait des recherches sur l'histoire des jeux de guerre.
01:09 Attention, c'est du sérieux, ces jeux sont utilisés par des professionnels et d'ailleurs
01:13 Antoine est officier et les utilise pour former des officiers au sein du ministère des armées.
01:18 Valentin est doctorant à la Sorbonne, spécialiste de la guerre moderne, mais c'est aussi un
01:23 contractuel du ministère des armées.
01:24 Quant à Quentin, vous le connaissez peut-être déjà, il vulgarise l'histoire de la guerre
01:28 sur sa propre chaîne, sur le champ.
01:30 Allez voir ce qu'il fait, c'est génial.
01:32 Là on est sur Wargame Historique, vu qu'on a repris les dispositions d'une bataille
01:37 particulière de la fin de la guerre de Cent Ans qui s'appelle la bataille de Formigny,
01:40 là notre cadre expérimental c'est de te faire vivre des difficultés qu'un commandant
01:45 peut avoir parce qu'en fait quand on sait comment le plan s'est passé on se dit "j'aurais
01:49 mieux fait ça, j'aurais mieux fait ça" mais on se rend pas compte à quel point y'a
01:51 des frottements et on contrôle pas ce qui se passe.
01:54 Et là les dés vont être là pour foutre le bordel et donc il va falloir que toi t'apprennes
01:59 à gérer, sachant que comme tu joues les français, à la bataille de Formigny on a
02:04 des chevaliers bretons qui arrivent en renfort pour les français face à des anglais qui
02:07 sont désorganisés et donc les français ont une occasion un peu de manger des anglais
02:11 mais il faut pas qu'ils aillent trop vite trop fort parce que sinon ils vont se mettre
02:15 dans une difficulté dans laquelle ils étaient pas.
02:17 Faut temporiser quoi.
02:18 Faut temporiser mais manger.
02:19 Et donc tu vas très vite voir que le dé va aller un peu contre ta volonté par moment,
02:24 va t'aider à d'autres moments et donc faut que tu joues avec les circonstances.
02:28 Et c'est surtout du chaos que tu gères.
02:30 Un bon général, surtout même à l'époque, c'est quelqu'un qui arrive à peu près
02:32 à tenir les troupes malgré ce qui se passe et pas du tout vis-à-vis de ce qu'il veut
02:36 faire.
02:37 Alors en fait, Klaus Witz a très bien défini ça, il appelle ça la friction.
02:41 Ce que Klaus Witz appelle la friction c'est effectivement tout ce qui est susceptible
02:44 de mal tourner quand on lance une opération militaire.
02:46 Moltke lui, qui était aussi un grand théoricien de la guerre au 19ème siècle, avait dit
02:50 qu'aucun plan de bataille ne survit plus de deux minutes au contact de l'ennemi, ce
02:54 qui est effectivement une assez bonne définition.
02:56 Encore faut-il avoir un plan de bataille et c'est pas pour ça qu'en fait, c'est
02:58 pas parce que ton plan de bataille va voler en éclat au bout de deux minutes qu'il
03:02 ne faut pas avoir de plan.
03:03 C'est toujours mieux d'avoir un plan quitte à ce qu'il soit détruit parce qu'au
03:05 moins tu peux commencer un petit peu à essayer de l'aménager etc.
03:09 Donc là, ce qui va se passer c'est qu'effectivement les dés servent à simuler cette friction
03:14 claus-wittienne très très clairement.
03:16 Normalement ça passe et puis bizarrement pour des raisons X ou Y qui peuvent effectivement
03:22 être liées au terrain, au moral, à un ordre mal compris, mal reçu, mal exécuté, ça
03:27 se passe pas bien.
03:28 Et là la vérité c'est effectivement pour celui qui commande, qu'est-ce que je fais ?
03:31 Est-ce que je continue ? Est-ce que je change mon plan ? À quel moment je passe de la
03:36 persévérance à l'obstination ? Là l'objectif c'est véritablement d'avoir une expérience
03:40 parce que l'objectif c'est de faire en sorte de ne pas trop s'encombrer, en tout
03:44 cas c'est mon point de vue, de ne pas trop s'encombrer avec des règles trop complexes
03:47 et trop compliquées qui font qu'au bout d'un moment, comme dans certains jeux de
03:50 société, on va se mettre à jouer la règle plus que la stratégie et ça veut potentiellement
03:56 finir par devenir une espèce de querelle de jury sur "oui mais la règle me permet
04:00 de faire ci, la règle me permet de faire ça".
04:02 Là l'idée c'est de laisser les choses dérouler.
04:06 Un tour se déroule toujours de la même façon.
04:09 Tout d'abord le ralliement.
04:11 Les troupes se regroupent pour manœuvrer plus facilement, elles ont peut-être été
04:15 mises en désordre à cause des tirs ou des combats précédents.
04:17 Ensuite vient le tir.
04:20 Chaque troupe attaque à distance.
04:22 Puis le déplacement.
04:24 Les troupes avancent vers l'ennemi.
04:26 Enfin le corps à corps, les troupes en contact se battent.
04:30 Quand tout est terminé, c'est au joueur suivant de réaliser ses ralliements, ses
04:34 tirs, ses déplacements et ses corps à corps.
04:37 Le moral des troupes est très important et il se base sur 3 choses.
04:41 Le ralliement, car chaque unité se remet plus ou moins bien de ses pertes.
04:45 La panique, par exemple si une charge de cavalerie terrorise des hommes à pied.
04:49 Et l'effondrement, quand une armée a trop de morts, de blessés ou de déserteurs, tout
04:54 simplement elle prend la fuite.
04:55 Sachant que la condition non pas de victoire mais de défaite c'est que si on perd 50%
05:01 de nos troupes, c'est fini.
05:03 C'est fini, terminé, on rentre.
05:04 On connait à peu près la taille du champ de bataille, on sait à peu près comment
05:07 il était disposé.
05:08 Ça ressemblait à peu près à ça.
05:10 Les effectifs on les a de manière assez générale parce qu'on a des problèmes de
05:14 source toujours et donc du coup on a une approximation.
05:18 Et en gros le truc c'est qu'à partir du moment où on commence nous à jouer, on bascule
05:22 dans l'uchronie totale et là c'est la fiction.
05:25 C'est ça.
05:26 Le wargame, les jeux d'une manière générale, les jeux de simulation, ce sont des modélisations.
05:30 Et tous les modèles sont faux par essence.
05:32 Donc de toute façon on est dans la peu près, à partir du moment où on l'accepte de
05:37 part et d'autre, on peut commencer à laisser se dérouler la partie.
05:40 Vous l'avez compris, le but du jeu ça va être de défoncer les anglais pour moi et
05:45 eux de m'arrêter, d'arrêter mes chevaliers.
05:48 Une bataille c'est toujours un petit peu plus compliqué que ce qu'on peut lire dans
05:53 un bouquin.
05:54 Voilà et c'est ce qu'on va essayer d'illustrer aujourd'hui.
05:56 Allez c'est parti, mes chevaliers et mes hommes d'armes français sont organisés
06:03 en deux batailles, sur le flanc droit et le flanc gauche.
06:06 Ils vont donc piétiner les petits archers anglais.
06:09 Alors attention, les arcs ont une portée de tir et peuvent me faire de sacrés dégâts
06:13 le temps que j'arrive enfin au contact.
06:15 Au début j'ai même un peu peur de bouger mes bombardes.
06:18 La milice on peut les approcher aussi ? On peut l'avancer de toute façon.
06:22 De toute façon on va les laisser un peu… Il faut bien les mettre à un endroit où
06:24 ils seront capables au moins d'intervenir.
06:26 Exactement.
06:27 En fait la règle elle est simple et réaliste.
06:30 Comme à l'époque, le commandant ne choisit pas forcément qui tire sur qui.
06:34 Spontanément les tireurs vont tenter de dégommer l'ennemi le plus proche, tout simplement
06:38 parce que c'est le plus menaçant.
06:39 Heureusement pour moi les anglais tirent comme des pieds parce qu'on joue tout ça au
06:42 dé.
06:43 Alors pourquoi il fallait 9 ou 10 ? Alors là t'as une table en gros et selon
06:48 la puissance de feu tu as un résultat sur ton dé de 10 qui amène à démoralisation
06:52 ou mort.
06:53 D'accord.
06:54 Donc si tu tires à 4 tu peux quand même tuer dans 20% des cas, 30% des cas.
07:00 Démoralisation ou mort, les deux possibilités sont assez terribles.
07:03 Si ma ligne est rompue sous une pulle flèche, mes chevaliers risquent de battre en retraite.
07:08 Mais bon, je prends le risque.
07:10 Moi je vais continuer avec ma charge de cavalerie.
07:13 On va avancer les bombardes, on peut faire les bruitages derrière.
07:17 Donc là typiquement s'ils font 10, ils ont 10% de chance d'en tuer.
07:24 C'est rien.
07:25 2-2 ça c'est super, vas-y.
07:26 9 ! C'est un démoralisé, tout va bien.
07:30 On a des petits jetons pour marquer ce qu'on a fait, dans l'état dans lequel ils sont.
07:35 Ils ont 4 états, pas de jetons, tout va bien.
07:37 Un jeton démoralisé, deux jetons vraiment en bordel et 4 jetons morts.
07:41 Ça y est, on y est presque, ma cavalerie lourde a subi aucun dégât.
07:45 En face, Valentin garde la tête froide, il va ordonner à ses troupes de reculer en
07:48 bon ordre, les pieds dans l'eau du ruisseau.
07:51 Je pense que je vais effectivement soutenir mon camarade qui est en train de se replier
07:54 parce que j'ai l'impression qu'il n'est pas en grande forme.
07:57 Donc effectivement une de mes options pour l'instant c'est de rester ici, sachant
08:01 que si je veux les secourir, dans 3 tours, il sera sans doute trop tard.
08:05 Je vais donc tenter le coup.
08:06 Et effectivement...
08:07 Donc là on a une leçon encore, c'est le côté potentialité.
08:12 C'est à dire qu'ils sont obligés de gérer des menaces qui pourraient ne pas arriver.
08:15 Ouais, alors là je pensais les charger dans le dos mais les autres anglais décident de
08:20 tenir la ligne.
08:21 Tant pis, pour moi tout roule donc je change rien, je vais foncer dans le tas.
08:25 Mais je crains quand même un peu les flèches anglaises.
08:28 Alors j'ai une idée, peut-être qu'en utilisant les bombardes, les renforts bretons m'entendront
08:32 de loin et viendront m'aider.
08:34 Formigny c'est la première bataille, ou en tout cas au moins une des premières, où
08:38 les renforts avancent au canon.
08:39 C'est à dire qu'on a deux bombardes du côté français et c'est parce qu'ils font
08:43 du bruit que les bretons arrivent à trouver le champ de bataille.
08:45 Et donc les dés vont décider si les bretons arrivent sur les côtés des anglais ou tout
08:51 au fond il faudra encore remonter.
08:53 Alors, même tarif, même punition.
08:55 Moi j'y crois fort au fait qu'il soit pas fort.
08:57 9 et 1 ça fait 10.
09:00 Aïe aïe aïe aïe aïe.
09:02 Ça c'est un out, c'était lui du coup qui tire lui.
09:05 Merci.
09:06 Oh non !
09:07 Oh merveilleux !
09:08 Tu as deux out du coup.
09:10 Ah parce que du coup ça brise la ligne.
09:12 Et là c'est bien ce que je craignais, les arcs d'Angleterre ont fini par briser ma
09:16 ligne et à partir de maintenant ça sera beaucoup plus compliqué de rallier mes troupes.
09:20 Mais ça montre aussi que quand la bataille avance, tu as de moins en moins de facilité
09:24 à contrôler tes troupes.
09:25 Ouais d'accord.
09:26 C'est logique.
09:27 Allez on sonne le ralliement, ça dépend du moral de mes troupes mais aussi du hasard
09:30 du dé.
09:31 Et puis y a des modificateurs, comme mes hommes patauge encore un peu dans l'eau,
09:35 ils ont un malus, mais ils sont en pleine charge, ce qui leur donne aussi un bonus,
09:39 donc ça compense.
09:40 Et paf, ça passe, donc la rivière est franchie.
09:43 L'intérêt aussi de lancer beaucoup de dé, c'est qu'on obtient une forme de lissage
09:47 statistique.
09:48 Et donc c'est toujours intéressant d'utiliser la friction de cette manière là, parce que
09:52 ça permet effectivement d'avoir un lissage, si on ne jette que un dé de temps en temps
09:56 de ses parties rimes, et quand on en jette beaucoup, ce qui est le cas, on finit statistiquement
10:01 par avoir un résultat qui est globalement un résultat médian, c'est-à-dire en gros
10:06 sur un dé à 10 faces, 5,5.
10:07 Les jets de dé sont juste des espaces d'histoire.
10:10 Là, on a eu un mauvais tir, on peut très bien imaginer qu'ils ont tué le leader des
10:17 gars là, et donc ils sont éparpillés.
10:19 On raconte une histoire, c'est un peu unique, une anecdote, et on voit très bien comment
10:23 des anecdotes se produisent sur le champ de bataille.
10:25 On va voir "oh là là, ils ont résisté super longtemps", c'est les dés.
10:29 Du coup, on a envie de raconter pourquoi ils ont tenu.
10:32 Ce qui est intéressant, c'est que ça permet aussi de voir que les anecdotes sont des anecdotes
10:36 précisées, parce qu'en fait, quand on a une bataille, alors si on prend Waterloo,
10:40 par exemple, l'anecdote c'est "la garde meurt mais ne sort pas", "les unités de la garde
10:45 ne bougent pas", etc.
10:46 Si vous refaites la bataille de Waterloo, il y a des probabilités pour qu'il y ait un
10:49 autre endroit, une autre unité, à un autre moment, qui tienne de manière absolument
10:53 incroyable, parce qu'elle fait des super jets de dé, et vous allez remplacer une anecdote
10:56 par une autre, et vous vous rendez compte qu'en fait, une anecdote historique, elle
10:59 est souvent parfaitement interchangeable, et que ce qui compte effectivement, c'est
11:02 le temps long, la structure, l'idée générale des choses, et pas la petite histoire qui
11:06 fondamentalement en fait ne change pas grand chose à la bataille.
11:09 Ca commence à me chauffer, mes cavaliers ils ont toujours pas atteint les lignes anglaises,
11:13 qui reculent, se reforment, me tirent même dessus à l'occasion, mais je sais que eux
11:18 aussi, ils s'épuisent, donc à chaque tour ils se déplacent moins vite, et je finirais
11:22 sans doute par les avoir dans deux tours.
11:24 Alors eux vont tirer sur eux.
11:26 Deux.
11:27 Oh putain.
11:28 C'est nul.
11:29 Six.
11:30 Ah du tout.
11:31 Rien.
11:32 Et ceux-là.
11:33 Neuf.
11:34 Ah.
11:35 Le désordre.
11:36 Ouais enfin c'est petit désordre, c'est petit désordre.
11:40 Ils reculent de deux, c'est ça ? Oui.
11:42 Ils restent à portée.
11:43 On est d'accord que si je démonte et que j'avance à pied, j'arrive pas au contact
11:49 là encore ? Pas tout à fait non.
11:50 Du coup ça veut dire que vous, en fait, vous pouvez très bien tirer, battre entre
11:55 aides.
11:56 Oui mais au moins, quand il sera au contact, il se lance.
11:57 Là on commence à être fatigué, donc on va plus reculer aussi vite que ce qu'on avançait.
12:01 Donc au début on a reculé tranquillement, mais maintenant on va plutôt reculer d'un
12:04 pouce plutôt que de deux, donc normalement, mathématiquement, vous allez quand même
12:08 finir par arriver au contact.
12:09 Alors du coup c'est le moment d'appeler mes copains bretons, et là on va faire parler
12:13 la poudre.
12:14 Pour le coup, je pense que c'est le moment d'inaugurer un petit peu les canons là.
12:18 Donc je vais prendre mes deux canons et je vais commencer à asthmater les petits hommes
12:22 d'armes qui sont par là.
12:23 Alors attends, bouge pas, bouge pas, j'ai de la mise en scène.
12:27 Alors ça c'est du coton de démaquillage, tout ce qu'il y a de plus classique.
12:33 Bon, bah les bretons ils m'entendent pas, donc je reste tout seul.
12:37 Y'a des échos avec les valets, je suis pas sûr.
12:39 Tant pis, j'y vais solo, en mode barbare, sur le flanc gauche je fais avancer ma milice,
12:44 et sur le flanc droit je vais tenter un petit move de surprise, j'ordonne à mes chevaliers
12:49 de démonter, et donc ils descendent de cheval, tirent leurs longues épées et se préparent
12:53 à faire un carnage.
12:54 Sauf que, bon, je vous cache pas que je balise quand même un peu.
12:58 Et j'avais raison de baliser parce que là les archers défouraillent comme des fous,
13:02 ils font des jets assez exceptionnels, 3 dices d'affilée, et mes hommes, pris par surprise,
13:08 tombent comme des mouches, je perds 3 unités d'un coup.
13:12 C'est la moitié de ma ligne, et donc toutes les unités restantes doivent faire un test
13:16 de ralliement.
13:17 S'ils cèdent à la panique, ils prennent la fuite, et du coup je perdrais tout mon
13:21 flanc droit.
13:22 Tu les as balayés ! C'est totalement inespérant.
13:25 En fait, c'est là où c'est intéressant, c'est qu'on a fait des jets de dés pourris
13:29 depuis le début, qui finissent en fait, parce que maintenant on fait des bons jets de dés,
13:32 et qui en fait ont produit une autre chose, elles ont produit aussi un faux sentiment
13:35 de sécurité chez toi, où tu t'es dit "ouais mais bon, les archers c'est pas si terrible
13:41 que ça".
13:42 - Mais ça montre aussi comment, quand les jets de dés sont au bon endroit, la bataille
13:45 elle est paumée, alors que tu faisais pas de mauvais choix, tu vois.
13:48 - Ah mais le choix que tu as fait se justifie, enfin il est parfaitement compréhensible.
13:52 Et là aussi où c'est intéressant, c'est que, en histoire, dans l'histoire de la guerre
13:56 comme dans toutes les histoires d'ailleurs, on a toujours évidemment un jugement rétrospectif,
14:02 a posteriori, et en fait c'est l'histoire qui finit par décider si c'était une bonne
14:05 ou une mauvaise idée.
14:06 T'aurais pas pris de perte, tu serais allé au contact, tu nous aurais défoncé, l'histoire
14:10 retiendrait que c'était un coup de génie.
14:12 T'as fait ça, et en fait l'histoire dira, les chevaliers français ont commis une erreur,
14:18 ils ont essayé de démonter face aux archers anglais, qui ont profité de la cohue pour
14:23 les détruire.
14:24 C'est la suite des événements qui va décider si c'était une bonne ou une mauvaise idée.
14:26 Bon là maintenant, y'a plus le choix, je vais tirer à fond les bombardes en croisant
14:30 les doigts pour que ces maudits bretons m'entendent et viennent me secourir.
14:33 Mais c'est un nouvel échec, du coup je rallie mes troupes à gauche, et à droite, je suis
14:37 vraiment bloqué.
14:38 De toute façon, cette bataille est perdue, autant y aller et essayer de faire un peu
14:43 de dommage quoi.
14:44 Non ? C'est une vision des choses.
14:48 Ça sert à quoi que je leur sauve la vie ?
14:51 Cette fois c'est vraiment la boucherie, ma cavalerie fait de très gros dégâts,
14:56 mais ces maudits anglois tiennent bon et vont pilonner la milice à pied.
15:00 Ils déciment 4 unités sur mon point fort, à gauche, et c'est encore pire à droite,
15:05 la ligne anglaise est impeccable, leur commandant Valentin a même le temps de prendre une précaution,
15:10 à savoir former un carré au cas où les renforts bretons arrivent enfin.
15:13 Et j'espère vraiment qu'ils vont finir par venir, ces bretons.
15:16 On se demande un peu de quel côté ils sont.
15:18 Bon les bretons, vous foutez quoi ?
15:20 Ce n'est qu'un jeu mais j'ai envie de pleurer.
15:22 Tiens le coup.
15:24 T'inquiète pas Ben, je joue les bretons, je vais arriver, tout va bien se passer.
15:29 Ça c'est plutôt pas mal.
15:30 8 !
15:31 Plus 1 parce que ça fait un tour, 9, les bretons arrivent.
15:34 Vous êtes moindés pour savoir par où ils arrivent.
15:37 Oh non !
15:38 Ils n'arrivent pas là.
15:39 Ouais ben ils vont prendre une saucer là.
15:41 C'était le pire endroit.
15:42 Pas tellement parce que nous on veut démoraliser leur dernière bataille pas démoraliser et
15:46 c'est là qu'ils sont.
15:47 Après je ne peux pas t'aider, c'est clair.
15:50 Et là ils arrivent exactement là où ils sont arrivés historiquement, c'est-à-dire
15:54 effectivement par le sud.
15:55 Pour l'instant on est sur une bataille sanglante.
15:57 Ça dérouille sévère.
16:00 Ok, les bretons de Quentin sont enfin là mais beaucoup trop loin de moi.
16:07 Du coup ils s'occupent de tout pendant que mes propres troupes tentent juste de survivre.
16:11 Clac, clac, bonjour.
16:13 Clac, clac, bonjour.
16:15 Ça sert à rien.
16:17 Et lui je le place là.
16:20 Même mes bombardes font des jets dépourris, peut-être que la poudre a été mouillée
16:24 par une averse, je sais pas.
16:25 C'est terrible ce qui m'arrive, je ne fais plus rien, je touche plus rien.
16:28 Ouais, ouais, ouais.
16:30 Clairement la partie ne repose plus sur moi.
16:35 C'est à mon tour de faire la technique.
16:36 Allez, et eux pour quoi le coup ils peuvent faire ça, ouais, tout à fait.
16:38 Sur le flanc droit, la bataille reste assez acharnée, les archers et demie fuient, les
16:43 chevaliers bretons ont maintenant affaire aux chevaliers d'Angleterre, le choc est
16:46 lourd, il y a des perdés de côté, on a vraiment aucune idée de comment tout ça
16:51 va finir.
16:52 Bizarrement chacun tient malgré l'épuisement et le premier à perdre deux unités perdra
16:56 sa bataille et fera basculer l'affrontement.
16:58 On va y aller.
17:00 Là c'est la mêlée, c'est la lutte finale là.
17:03 C'est l'ultime combat, les bretons sont quand même un peu plus frais, alors même
17:07 si les anglais perdent peu d'hommes, certaines de leurs unités, qui sont épuisées et
17:11 paniquées, échouent au test de ralliement.
17:14 Et c'est la fin de la bataille.
17:19 Bravo les bretons, vous avez très bien joué.
17:22 Bon, qu'est-ce que t'en retires toi ?
17:25 C'est vraiment que rien n'est gagné d'avance.
17:27 Et effectivement le fait est que, ce que je disais tout à l'heure, au début j'étais
17:31 en position de force mais ça m'empêchait pas de baliser.
17:34 Et je crois que c'est une fois que tu commences à prendre tes premiers coups, et quand tu
17:38 vois surtout les galères qui s'enchaînent, là tu te dis en fait c'est un puissant
17:42 fond, tu peux pas t'en sortir.
17:45 Je me suis vraiment senti m'enterrer au fur et à mesure et ne plus avoir d'échappatoire,
17:50 c'était terrible.
17:51 Alors que ton plan avait un sens tant que le bordel n'était pas là.
17:54 Ouais, ouais, ouais, carrément.
17:55 Là tu sens l'intérêt d'avoir une réserve pour réagir, sauf que bon, on est au Moyen
17:59 Age, y'en a pas.
18:00 Mais en fait quand tu regardes la bataille, jusqu'au dernier tour, c'était pas du
18:03 tout fini quoi.
18:04 C'était super serré.
18:05 Historiquement c'est une défaite écrasante pour les anglais, c'est de mémoire quasiment
18:10 2000 tués et blessés, et quasiment le double de prisonniers, donc c'est une énorme défaite
18:17 pour les anglais.
18:18 Plus les bagages qui sont en cours.
18:19 Plus évidemment le reste qui est pillé.
18:21 Les anglais perdent la Normandie à Formini en 1450, c'est fini, ils essaient de la reconquérir
18:27 et pour ainsi dire, pour le coup c'est terminé.
18:30 Bon bah messieurs, merci hein.
18:35 C'était chouette, en tout cas j'espère que cette partie de Wargame ça vous a plu,
18:40 que ça vous a permis de vous éclairer un petit peu au delà de l'aspect ludique sur
18:44 la complexité de l'histoire, du déroulement d'une bataille et sur ce qui se passe en
18:50 vrai, parce qu'en plus faut bien se mettre en tête une chose, c'est que là on parle
18:54 d'un aspect stratégique, mais il y a aussi l'aspect très humain sur le terrain, on l'a
18:59 déjà vu dans des reportages comme celui sur le Béhourd, c'est pas spécialement ultra
19:04 historique, mais ce qui est intéressant quand on voit un match de Béhourd, c'est
19:07 que les types ils rentrent dans la mêlée et en l'espace d'une minute trente ils sont
19:10 cuits, ils peuvent plus rien faire, et ça, ça vient démonter tous les clichés qu'on
19:14 a sur les batailles médiévales, et là, le Wargame, je pense que c'est une autre
19:18 manière d'appréhender ces clichés médiévaux de la bataille et d'avoir une autre vision
19:24 de ce que pouvait être la guerre au Moyen-Âge.
19:26 En fait, c'est ce qu'on explore sur ma chaîne YouTube, histoire de la guerre, donc
19:30 bon, concept à travers une bataille historique, et il y a quelques vidéos de Wargame comme
19:34 ça, où en fait on fait des expériences plus techniques, parce qu'on essaie de cadrer
19:40 pour voir ce que ça peut nous faire de jouer et comprendre sur des dynamiques, voilà.
19:45 Donc n'hésitez pas, abonnez-vous, la cloche, tout ça.
19:47 Bon, en tout cas, écoutez, je vous remercie tous d'avoir suivi ce programme, comme d'hab,
19:52 n'hésitez pas à liker, à commenter, à partager, ça fait toujours plaisir, et puis
19:56 abonnez-vous sur la chaîne pour pas louper les prochains épisodes.
19:58 Salut !

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