L'ÉDITO - Problème de salaire ? Devenons tous indépendants !

  • il y a 8 mois
Matignon vient de nommer deux économistes pour résoudre le problème des salaires : un brut trop fort pour les employeurs et un net trop faible pour satisfaire les aspirations des classes moyennes. Depuis 20 ans, on tente de résoudre cette équation, sans résultat, la faute à un système social trop lourd.
Dans son édito de la semaine, Stéphane Soumier, propose une solution : la fin du salariat et l’entrepreneuriat pour tous.

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Transcript
00:00 Cette semaine, je vous le cache pas, je vais peut-être faire un petit peu de provocation, mais vous allez voir.
00:03 Le sujet, d'ailleurs Emmanuel Macron en a parlé, évidemment, parce que c'est pour moi, en fait, le sujet qui concentre quasiment tous les problèmes de notre cher et vieux pays.
00:12 Le brut trop élevé pour assurer en toutes circonstances la compétitivité de notre économie et le net trop faible pour les aspirations des classes moyennes.
00:21 Matignon vient de nommer, alors c'était Élisabeth Borne à l'époque, deux économistes pour réfléchir au sujet.
00:26 Enfin, il y a 20 ans qu'on réfléchit au sujet. L'un de ces économistes, d'ailleurs, on le connaît bien, il vient nous voir sur Bismarck, il s'appelle Etienne Wassmer.
00:33 Je sais pas quelle solution il va pouvoir trouver parce qu'il n'y en a pas.
00:35 Il n'y a pas d'inconnu dans cette équation, on sait tous. C'est le poids du financement du système social sur le travail. Point à la ligne.
00:42 Et comme j'ai pas l'impression qu'on soit dans l'idée d'un grand reset du financement de notre système social, de nos systèmes sociaux, de l'ensemble de nos systèmes sociaux, il n'y a pas de solution.
00:53 Toutes celles qu'on trouve d'ailleurs, depuis 20 ans, allègements de charges, primes d'activité, se referment comme des pièges, on le voit là, et en fait accélèrent une forme de smicardisation générale de la société.
01:06 C'est là où je vais peut-être faire un peu de provocation, je ne vois qu'une solution.
01:09 Sortons des salaires, tout le monde aux factures. Oui, tout le monde indépendant.
01:13 Et ça n'a rien de révolutionnaire, Emmanuel Macron le disait lui-même.
01:16 "Avoir un client et donc créer sa propre entreprise, c'est plus simple que trouver un patron."
01:21 On a même un outil, le statut de l'auto-entrepreneur.
01:24 Et souvenez-vous, ça n'avait pas échappé aux artisans à l'époque, et c'est toujours vrai, tiens, ce statut de l'auto-entrepreneur, il est moins imposé, moins chargé que les autres statuts d'indépendance.
01:34 C'est une forme d'aveu.
01:35 Comment est-ce que ce qu'arrivent à faire aujourd'hui des centaines de milliers, des centaines de milliers, sans doute de cadres, de développeurs, qui quittent le salariat pour se mettre à leur compte,
01:49 comment est-ce qu'on fait pour concerner une population de dizaines de millions de salariés ? Je sais pas.
01:55 En tout cas, quand on réfléchit à ce sujet, on réalise qu'il poserait une masse de questions absolument passionnantes sur ce qu'est une entreprise, ce qu'est le rapport au travail, toute la question de l'engagement par exemple.
02:08 Si vous ne travaillez plus pour un salaire, mais si vous émettez des factures, je vous assure que la question change radicalement.
02:16 Bref. Et puis dans une période, enfin voilà, on a vu les chiffres de la natalité, dans une période où les pénuries de main d'oeuvre sont là pour s'installer,
02:24 est-ce que c'est absolument absurde de penser que, pourquoi pas, les charistes puissent reprendre en main leur destin et négocier d'égal à égal, d'une certaine manière, avec une entreprise, leur force de travail ?
02:35 Pourquoi est-ce que je suis parti dans ce qui est peut-être un petit peu une forme de provocation ?
02:38 C'est qu'en fait, on est dans une telle impasse sur ce sujet brut net, le retour de Balancier sera forcément violent et obligera forcément à des solutions révolutionnaires et radicales.
02:51 [Musique]

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