• il y a 10 mois
Mathias Nieps
Secrétaire général adjoint de la Préfecture du Gard

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00:00 7h46, bonne matinée, bonne route avec votre 6.9 France Bleu Gare Lauser en studio avec
00:08 nous Quentin, notre invité du 7h45, secrétaire général adjoint de la préfecture du Gard.
00:13 Bonjour Mathias Niepsen.
00:14 Bonjour.
00:15 Merci d'être avec nous ce matin.
00:17 Vous avez donc fait hier le bilan des actions menées grâce à votre boîte à outils qui
00:22 sert à l'État, aux collectivités, aux associations dans le Gard et qui s'appelle la politique
00:26 de la ville.
00:27 Alors d'abord, est-ce que vous pourriez nous expliquer ce que c'est ?
00:29 Bien entendu, c'est une politique de cohésion sociale territorialisée.
00:33 L'État sait que dans certaines parties du territoire, il y a une concentration de besoins
00:40 économiques et sociaux.
00:41 Dans ces territoires qu'on appelle les quartiers politiques de la ville, l'État va venir,
00:46 en plus des moyens qu'il met déjà en œuvre par ailleurs, rajouter des moyens supplémentaires
00:51 pour répondre aux besoins des habitants.
00:52 Dans le Gard, il y a vraiment d'importants besoins.
00:54 On est dans un département où il y a 18 quartiers politiques de la ville qui rassemblent 75
00:59 000 habitants.
01:00 Pour vous donner un chiffre un peu clair.
01:01 Ça fait un gardois sur dix.
01:02 Exactement, un gardois sur dix.
01:03 C'est à l'image d'un département qui est parmi les plus pauvres de France.
01:06 Et donc c'est pour limer les inégalités sociales.
01:09 La politique de la ville, c'est aussi beaucoup d'argent.
01:13 C'est 10 millions d'euros l'an dernier.
01:14 Dites-moi, il va où concrètement cet argent ?
01:17 Comme je vous le disais tout à l'heure, il y a vraiment de très nombreux besoins sociaux.
01:21 Donc la politique de la ville, sa particularité, c'est qu'elle va agir sur tout un tas de
01:24 thématiques.
01:25 Les grandes masses, c'est d'abord de l'investissement.
01:29 Plus de 4,6 millions ont servi à financer des équipements publics, des équipements
01:36 sportifs, des aménagements urbains pour permettre aux habitants de vivre dans de meilleures
01:40 conditions.
01:41 Les autres grandes thématiques sur lesquelles on investit beaucoup, c'est les thématiques
01:44 en lien avec l'éducation.
01:45 Il y a plus de 1000 petits gardois à Uzès, à Nîmes, à Vauvert qui sont rentrés dans
01:51 des programmes de réussite éducative.
01:52 On met en place des équipes pluridisciplinaires pour lever tous les freins qui empêchent
01:56 les enfants d'être pleinement performants à l'école.
01:59 Et donc ça passe par des associations notamment.
02:02 Ces associations reçoivent ces subventions publiques.
02:06 Quand on parle de l'argent en investissement, c'est en lien avec les collectivités locales.
02:09 C'est elles qui font état d'un besoin et puis c'est elles ensuite qui portent les projets
02:12 d'investissement sur des actions plutôt à thématiques culturelles, insertion économique,
02:17 insertion par l'emploi.
02:18 Effectivement, on fait appel à un tissu associatif qui, je dois le dire depuis que je suis arrivé
02:21 dans le Gard, est un tissu particulièrement riche avec des acteurs au plus proche de nos
02:25 habitants qui sont très investis.
02:27 Est-ce que vous contrôlez quand même de temps en temps que les actions que vous suivez mentionnées
02:31 fonctionnent ?
02:32 Qu'elles marchent ?
02:33 Naturellement.
02:34 C'est une obligation qui est une obligation constitutionnelle.
02:36 Dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, on est censé vérifier le
02:40 bon usage des données publiques.
02:42 C'est une question à laquelle je suis, mais l'intégralité des services de l'État
02:46 sont particulièrement sensibles.
02:47 Chaque association, quand elle reçoit une subvention, à la fin de l'année, elle doit
02:50 nous apporter un bilan.
02:51 Combien de personnes elle a touchées ? Quels sont les effets de son action ? Et nous, à
02:54 partir de ça, on va vérifier que les fonds ont été bien utilisés.
02:57 Si on prend par exemple l'exemple des actions qui sont faites pour l'éducation, puisqu'il
03:02 en a été aussi beaucoup question avec le président hier, c'est quoi concrètement
03:05 les résultats que ces associations doivent présenter ?
03:07 Elles vont nous dire par exemple combien d'élèves elles ont suivi.
03:12 Elles vont pouvoir nous donner des indicateurs sur les résultats scolaires des enfants.
03:16 Après, il faut être très humble quand on fait ce genre d'action.
03:20 Naturellement, on regarde la profondeur de certaines problématiques dans certaines familles.
03:25 Les actions qu'on va pouvoir développer, elles ont un effet, mais elles ont un effet
03:30 dans un contexte qui est difficile.
03:31 Donc voilà, moi je ne suis pas trop exigeant vis-à-vis des associations.
03:34 Il y a une exigence, mais moi je ne demande pas à des associations de prendre un enfant
03:38 à 8 de moyenne et de l'emmener demain à 18.
03:39 Alors, il n'y a pas que l'éducation qui concerne la politique de la ville.
03:44 Cette politique de la ville, elle existe depuis 10 ans.
03:46 Et quand on regarde certains quartiers, je pense notamment évidemment à Pissevin, on
03:49 se dit "la politique de la ville, franchement, ça ne marche pas si bien que ça".
03:53 Vous n'êtes pas d'accord avec ça ?
03:54 Il faut être très humble, comme je vous le disais.
03:56 La politique de la ville, elle a parfois des échecs.
03:59 Il y a des échecs qui sont très visibles.
04:02 Je pense que les émeutes qu'on a traversées, ça fait partie des émeutes, des échecs visibles.
04:06 Il y a des échecs aussi qui sont invisibles.
04:07 Tous ces jeunes qui à un moment donné décrochent et qu'on va retrouver plus tard, par exemple,
04:12 sur des réseaux de stupe.
04:13 Il y a aussi des réussites qui sont visibles.
04:16 Moi, depuis que je suis arrivé, j'en vois beaucoup de ces exemples de réussite.
04:19 J'étais, par exemple, il y a trois semaines avec une association qui a créé un groupe
04:23 de femmes avec un psychologue sur les questions de violence.
04:26 J'ai des femmes qui me racontent que cette action financée par la politique de la ville
04:31 lui a permis de sortir d'un mécanisme d'emprise avec son compagnon, son compagnon qui était
04:35 violent.
04:36 Là, on a une réussite.
04:37 Et les 7h50, 8h10 avec votre 6/9, France Bleu, Guerlotser.
04:41 On dirait que notre invité ce matin, le secrétaire général adjoint de la préfecture du Gard.
04:44 Mathias Niepce, on parlait à l'instant du quartier PIS20.
04:47 À propos du quartier PIS20, l'État va débloquer cette année une rallonge de 100 000 euros
04:53 qui vont servir notamment à créer une place des services.
04:57 Alors, j'essaie de comprendre ce que c'était en lisant le communiqué.
05:00 Alors, il s'agit d'une offre personnalisable qui propose des services évolutifs sur mesure
05:07 telles que la gestion des colis, des partenariats avec les commerçants, artisans, professionnels,
05:11 du prêt d'objet.
05:12 Bon déjà sur la forme, est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de faire plus simple ?
05:15 Ça fait un peu bureaucratique.
05:18 Je vais répondre à votre question.
05:20 D'abord, je voudrais juste dire que ces fonds supplémentaires, en fait c'est 300 000 euros.
05:23 Oui.
05:24 300 000 euros pour place des services.
05:25 Et ça, ça montre quelque chose.
05:26 Ça veut dire que l'État est réactif.
05:28 Quand on constate ce qui s'est passé à PIS20, l'État est en capacité, en cours
05:32 d'exercice budgétaire, de venir donner de l'argent supplémentaire pour répondre
05:35 à des besoins sociaux qui ont été révélés.
05:36 Si le projet vous apparaît un peu flou à cette étape, c'est parce qu'en fait ce
05:41 projet, c'est un projet qui doit être construit avec les habitants.
05:43 Là, on a injecté un premier 100 000 euros pour pouvoir mener un certain nombre de concertations,
05:48 pour pouvoir faire du premier achat de matériel.
05:50 Mais l'enjeu pour ce projet, comme pour l'intégralité de la politique de la ville, c'est de le co-construire
05:54 avec nos collectivités partenaires et avec nos habitants.
05:56 Ce travail, il nous occupe dès à présent et il va nous occuper au cours des prochains
05:59 mois.
06:00 Mais c'est quoi ? C'est un local, cette place des services, qui va rassembler donc,
06:03 son nom l'indique, plusieurs services qui ont disparu, soit par le fait de la suppression
06:09 du nombre de fonctionnaires, soit, enfin en tout cas ces dernières années.
06:12 Je ne suis pas forcément d'accord avec vous.
06:14 Si on prend l'exemple de ce quartier, mais on pourrait parler d'autres quartiers.
06:17 Qu'est-ce qu'on va y trouver dedans ? Il y a des services publics dans nos quartiers
06:21 et l'État est particulièrement vigilant à maintenir une forte activité de services
06:25 publics dans ces locaux, comme je vous le disais, qui vont être construits avec les
06:28 habitants.
06:29 On trouvera des services postaux basiques, mais on pourra aussi avoir un certain nombre
06:33 de prêts de matériel.
06:35 Ce sera aussi un espace dans lequel les associations pourront investir et pourront organiser des
06:40 réunions, des rencontres, des activités socio-éducatives.
06:42 Vraiment, l'idée, c'est de continuer à créer des espaces dans lesquels on vit en
06:45 commun.
06:46 Pour clore sur le quartier Pisse 20, il y a la création, a priori, d'un poste de police.
06:50 Vous êtes concerné à travers, notamment, la police nationale qui sera présente sur
06:54 place.
06:55 C'est pour quand, donc, ce poste de police ?
06:57 Ce n'est pas moi qui traite ce sujet et la préfecture communiquera en temps voulu.
07:01 Moi, ce qui m'intéresse sur le sujet sécurité, en matière de poétie de la ville, c'est
07:05 les moyens qu'on met aussi au travers de la poétie de la ville sur des thématiques
07:07 plutôt prévention de la délinquance.
07:09 Sur le territoire du Gard, je préfère avoir une échelle départementale, c'est 98 médiateurs
07:14 adultes relais qui sont financés chaque année, 1,5 million d'euros pour des missions
07:18 de présence sociale, d'accompagnement des habitants, de prévention de la délinquance,
07:21 auxquelles on rajoute de nouveaux dispositifs, les bataillons de la prévention, des éducateurs
07:25 spécialisés au contact des jeunes de PIS20 pour les empêcher de verser dans la délinquance
07:30 et leur proposer des projets d'accompagnement personnalisé pour les insérer soit vers
07:34 une formation, soit vers un emploi.
07:35 Ça, c'est la contribution de la poétie de la ville à la lutte contre la délinquance.
07:38 En plus, donc, de ce poste de police qui, à priori, selon la mairie, pourrait ouvrir
07:43 en mai prochain.
07:45 Le quartier juste en face, c'est Val-de-Gour, et je voudrais qu'on termine là-dessus.
07:49 Il y a un squat qui est occupé par des migrants, certains manifestement sont des mineurs isolés.
07:54 Il va devenir quoi ce squat ?
07:56 Alors, si on parle de la question du squat, l'État ne peut pas intervenir d'initiative.
08:02 Un squat, c'est un local privé, et donc il faut que le propriétaire se manifeste,
08:08 saisisse la justice, parce que l'idée, s'il y a une évacuation, c'est aussi de pouvoir
08:11 resécuriser le lieu.
08:12 En l'État aujourd'hui, les services de l'État ne sont pas saisis par le propriétaire.
08:15 Donc, ce n'est pas à nous d'aller d'initiative.
08:17 De toute façon, quand même on le voulait, on ne pourrait pas juridiquement.
08:20 Sur la question des personnes qui sont à l'intérieur, moi je ne peux pas répondre
08:24 aujourd'hui parce que cette question est très complexe.
08:26 Il y a une multitude de statuts juridiques desquels sont susceptibles de relever les
08:29 personnes qui sont à l'intérieur.
08:30 Et puis, ce n'est pas qu'une question de l'État, c'est aussi une question du Conseil
08:33 départemental.
08:34 Donc, ça demande du temps.
08:35 En tout cas, les services de l'État sont au courant de cette problématique et ils
08:37 travaillent.
08:38 Je vous remercie beaucoup, en tout cas, Mathias Niepce, d'avoir été avec nous sur France
08:41 Blogue Garlose.
08:42 Ce matin, je rappelle que vous êtes sous-préfet du Gard en charge de la politique de la ville.
08:46 Merci Mathias Niepce.

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