• il y a 10 mois
Le maire Les Républicains de Maux (Seine-et-Marne) Jean-François Copé était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 Bonjour et bienvenue Jean-François Copé.
00:02 Bonjour.
00:02 Merci à vous d'être là.
00:03 Vous êtes le maire LR de la ville de Mauve,
00:06 vous êtes également ancien ministre à plusieurs postes.
00:09 Ma première question va justement au maire de Mauve, à l'élu local.
00:12 Nous parlons beaucoup en ce moment du remaniement,
00:15 de l'éventuelle équipe gouvernementale de Gabriel Attal.
00:18 Qu'en disent les gens de votre ville, les habitants,
00:21 simplement que vous côtoyez tous les jours ?
00:23 Écoutez, je ne suis pas leur porte-parole,
00:25 mais je pense qu'il y a un intérêt évident
00:28 pour la nomination d'un très jeune Premier ministre,
00:30 je crois que c'est le plus jeune de la Ve République,
00:32 mais il ne faut pas non plus surestimer l'obsession des Français,
00:37 en tout cas de nos administrés, à se dire "ouh là là, qui va être, à quel poste ?"
00:42 parce que je pense quand même que les gens sont assez désabusés
00:46 par rapport à tout ce qui se passe depuis ces dernières années
00:48 et puis parce que l'absence de clarté politique,
00:52 ça fait que les gens ont un peu décroché de tout ça.
00:55 Et c'est dommage parce qu'on en a beaucoup besoin de politique en ce moment.
00:57 On va en parler, et de clarté et de lignes politiques.
01:01 Voici les mots de Gabriel Attal hier en déplacement
01:03 dans un commissariat du Val-d'Oise, Jean-François Copé.
01:05 "Il n'y a pas de sécurité sans nos policiers."
01:08 "Les Français aspirent à l'ordre et à la tranquillité."
01:11 Est-ce que vous n'y voyez que des mots
01:12 ou bien une véritable lucidité avec un diagnostic posé ?
01:16 Mais moi je pense qu'il a tout compris, Gabriel Attal.
01:20 Moi je le connais bien, je l'ai vu assez souvent,
01:22 je vois bien comment il résonne, je vois aussi comment il a progressé.
01:26 Et en réalité, aujourd'hui, on a avec Gabriel Attal
01:30 quelqu'un qui a parfaitement compris que la priorité numéro un,
01:35 l'attente numéro un des Français et que la priorité numéro un du pays,
01:38 c'est le rétablissement de l'ordre.
01:40 C'est cette idée d'autorité.
01:42 Il l'a montré à l'école, ce n'est pas un hasard.
01:44 S'il a démarré par la baillard, certes, il y a un côté symbolique,
01:47 il ne faut pas s'arrêter au symbole,
01:48 mais il y a évidemment un besoin de retour à l'ordre,
01:51 dans la rue, à l'école, dans les comptes aussi.
01:55 Donc ça, je pense que de ce point de vue,
01:57 il a parfaitement compris les enjeux et il voit bien que ça dépasse
02:02 telle classe sociale, telle région.
02:04 Tout le monde est concerné et tout le monde est très inquiet.
02:06 Le vrai sujet, c'est est-ce qu'il a les moyens politiques de le faire ?
02:10 Et c'est tout l'enjeu de ce que nous voyons aujourd'hui.
02:12 On va vous poser la question sur les moyens politiques et la ligne politique.
02:16 Mais est-ce que vous dites là qu'il y a, si je vous entends bien, une rupture ?
02:19 On se souvient des mots d'Elisabeth Borne sur le sentiment de la violence
02:23 qui augmente pour prendre le domaine sécuritaire.
02:25 Est-ce que vous y voyez une rupture ?
02:26 Quand beaucoup y voient une continuité et un macronisme qui remplace un autre.
02:30 Moi, je n'ai pas réagi particulièrement au départ de Mme Borne.
02:33 Évidemment, je respecte tout à fait la personne,
02:36 mais c'est une erreur de casting majeur.
02:38 On ne nomme pas une première ministre de gauche dans un moment
02:42 où la France attend une politique de droite.
02:44 Alors quand on dit ça, c'est genre sectaire.
02:46 J'ai horreur du sectarisme.
02:48 Je pense que c'est la forme la plus aboutie de la bêtise humaine, le sectarisme.
02:51 Ce n'est pas mon sujet.
02:53 Mon sujet, c'est qu'il y a eu des moments dans l'histoire de France
02:55 où il fallait probablement des réformes de gauche.
02:57 Je pense que quand Mitterrand a été élu, j'étais très jeune,
03:01 déjà pas de gauche, mais objectivement, il fallait décentraliser le pays.
03:04 La droite ne le faisait pas.
03:05 Il fallait libéraliser l'audiovisuel.
03:06 La droite ne le faisait pas.
03:07 Pour prendre ces deux exemples, il y en a probablement d'autres.
03:09 Bon, après, il y a eu des choses catastrophiques, mais c'est un autre sujet.
03:12 Aujourd'hui, les grandes attentes, c'est le rétablissement de l'ordre
03:17 dans les finances publiques, dans la rue, dans l'école, je viens de le dire.
03:20 Donc c'est un homme venant de la gauche, Gabriel Attal, qui va sur...
03:25 Qu'est-ce qui s'y met, ce besoin d'ordre et d'autorisation ?
03:27 Je vais vous dire une chose.
03:28 Je pense qu'il a probablement démarré à gauche, mais qu'il ne l'est plus du tout.
03:32 Voilà, je me trompe peut-être, mais il ne l'est plus du tout.
03:34 Alors que Mme Borne, elle a été à contre-emploi.
03:36 Et en plus, je pense que pour elle, ça a dû être un cas de conscience.
03:38 On lui a demandé de faire deux réformes de droite, les retraites et l'immigration,
03:42 ce qui est quand même le summum de la perversité, de lui imposer ça.
03:47 Peu importe, cette page est aujourd'hui tournée.
03:49 Mais il faut évidemment un virage à droite.
03:52 Encore une fois, parce que les circonstances l'exigent.
03:55 Quand vous voyez la situation, les enjeux géopolitiques de 2024,
04:00 que ce soit l'Ukraine, le Proche-Orient,
04:03 que ce soit le contexte économique qui en découle,
04:06 qui est extrêmement inquiétant, avec la crise de l'énergie,
04:10 la crise du logement dont personne ne veut parler,
04:12 tout ça a des conséquences directes.
04:14 Et la conséquence directe de ces enjeux politiques, regardez l'explosion des taux d'intérêt.
04:18 Donc, on a besoin d'avoir à la tête du gouvernement une équipe qui prend en main ces sujets.
04:24 Prend en main ces sujets. A-t-il les moyens justement de ce réarmement que vous appelez de vos vœux ?
04:28 D'ailleurs, c'est un mot que vous aviez utilisé depuis très longtemps.
04:31 Depuis très longtemps. J'ai vu que M. Macron l'avait utilisé.
04:33 Je n'ai pas de droit d'auteur, je suis ravi que...
04:35 Alors, les mots, c'est bien. Les blagues, c'est mieux.
04:37 Donc, réarmement, sécurité, réarmement sur le pouvoir d'achat.
04:40 On le voit dans notre sondage CSA Europe 1, CNews, JDD.
04:42 Évidemment, on connaît ces priorités.
04:45 Qu'est-ce qui fait aujourd'hui que ce jeune Premier ministre, pour lequel je vois que vous avez une forme de...
04:49 - D'admiration ? - De sympathie.
04:51 - Pourrait changer la donne ? - Je ne sais pas.
04:54 Parce que sur le plan de la majorité relative, elle ne va pas changer ?
04:58 Je vais vous dire, je ne sais pas répondre à votre question, parce que les mots sont là.
05:02 Ce n'est pas la première fois, d'ailleurs. Il faut bien le reconnaître.
05:05 On est sur sa fin. Mais les conditions politiques ne sont pas réunies.
05:08 Et c'est tout le problème.
05:10 J'en ai presque un peu marre, d'ailleurs, de le dire, parce que je n'arrête pas de le dire.
05:13 La Ve République fonctionne sur une clé, la majorité absolue.
05:18 Vous n'avez pas de majorité absolue.
05:20 Le président de la République peut dire tout ce qu'il veut.
05:23 Il ne peut pas exercer la plénitude de ses fonctions.
05:27 Vous savez que dans le monde démocratique, le président de la République français,
05:31 c'est celui qui a le plus de pouvoir, en fait.
05:34 Beaucoup plus que le président américain, qui doit composer avec le Congrès.
05:37 Beaucoup plus que le chancelier allemand, les coalitions, etc.
05:41 Mais à une condition, c'est d'avoir la majorité absolue.
05:43 Alors, on ne l'a pas.
05:45 En tous les cas, vous aviez plaidé Jean-François Copé pour un pacte de gouvernement avec les LR,
05:50 ce qui aurait peut-être aidé, justement, à élargir cette majorité relative.
05:55 Est-ce que vous y croyez encore ?
05:57 Est-ce que vous comprenez que Gabriel Attal est capable aujourd'hui de toute transgression ?
06:00 Peut-être de vous appeler vous, ou quelqu'un d'autre ?
06:02 Moi, là-dessus, je suis d'autant plus, pour en parler, que je ne suis pas candidat.
06:05 Mais en revanche...
06:07 Est-ce qu'on dit souvent quand on entend des trucs ?
06:09 Oui, mais non. D'accord. Enfin, en tout cas, moi, là-dessus, mon point, il est d'essayer vraiment,
06:12 à la place qui est la mienne, de poser ce débat et de demander à chacun de l'entendre.
06:16 On n'est pas à 24 heures près pour faire ce gouvernement, en fait.
06:19 Je sais qu'à chaque fois, il faut que ça soit fait dans la journée.
06:22 Et ça permet à des tas de noms de sortir dans tous les sens.
06:25 C'est sympathique, mais non, ce n'est pas le sujet.
06:28 Le sujet, c'est de prendre un petit peu plus de temps, ce n'est pas très grave,
06:31 pour rencontrer les patrons des forces politiques de droite
06:35 et de leur proposer une modification du projet, parce que les Français le demandent.
06:40 Ils ne l'ont pas donné de majorité absolue aux macronistes,
06:43 et les macronistes doivent l'entendre.
06:45 Il y a des millions de Français de droite qui ont voté pour Emmanuel Macron.
06:49 Vous me dites qu'ils doivent l'entendre, c'est-à-dire, à vous comprendre,
06:51 Emmanuel Macron n'a toujours pas retenu les leçons des dernières législatives ?
06:54 Ça, je ne sais pas, mais en tout cas, il y a une chose que j'ai constatée,
06:56 c'est que depuis des mois et des mois, on dit que ça ne marchera pas
06:58 parce qu'il y a des macronistes de gauche, et que donc, ça va éclater la majorité.
07:01 Alors tout le monde dit, moi je ne sais pas, je ne connais pas les macronistes de gauche.
07:04 On dit que c'est des millions de députés à l'Assemblée, ils sont de gauche,
07:07 ils ne voudront rien.
07:08 Bon, il y a eu un test, grandeur nature, avec l'immigration.
07:11 On a dit, vous allez voir ce que vous allez voir.
07:13 On n'a pas été déçus.
07:14 Cette loi, elle est passée, les macronistes de gauche…
07:17 Avec un peu de vaisselle cassée, un ministre démissionnaire,
07:20 le président de la commission, Sacha Ollier…
07:22 Excellent, vous avez tout à fait un ministre démissionnaire.
07:25 Au début, on nous a dit, il y avait même dîner ensemble,
07:27 on va partir, c'est insoutenable.
07:29 Ils se roulent par terre pour rester au gouvernement aujourd'hui.
07:31 Bon, donc je propose que tout le monde se détende avec ce concept
07:34 de macronistes de gauche, et qu'on regarde l'état de l'opinion.
07:38 Et qu'on se dise que vu l'état de l'opinion et des attentes,
07:41 c'est bien que quelque part, les Français, ils ont peut-être raison
07:43 de dire qu'ils veulent le rétablissement de l'ordre.
07:45 Je suis maire de Maux, je peux témoigner que,
07:48 et alors même que chez nous, on a une police municipale
07:50 nombreuse, armée, des caméras de vidéosurveillance partout,
07:54 la police nationale nous dit qu'on n'a pas assez d'effectifs,
07:57 il nous manque des OPJ, il nous manque des enquêteurs,
07:59 il nous manque des gardiens de la paix, tout ça parce qu'on est
08:02 dans un contexte extraordinairement tendu, et que cette situation,
08:06 elle est liée au fait qu'on est dans le haut en même temps.
08:09 Et ça n'est pas tenable.
08:10 Mais alors, si on se place du côté des LR, Jean-François Copé,
08:13 on a du mal à comprendre votre appel, parce que,
08:15 de quelle LR parlez-vous ? En recevant ici même
08:18 Éric Ciotti, Olivier Marlex, François-Xavier Bellamy, Nadine Morano,
08:22 ce n'est pas du tout leur projet. Alors pas du tout, du tout.
08:24 Mais vous savez, ce n'est pas aux Républicains de commencer.
08:29 Donc il y a un moment, il faut arrêter tout ça.
08:31 Ils ne sont pas décideurs.
08:33 Notre famille politique, elle n'a pas gagné les élections.
08:35 Elle est dans le paysage politique, à une place qui d'ailleurs
08:40 est injuste par rapport à la réalité des attentes des Français.
08:43 Mais sur la loi immigration, ils ont été, de sorte,
08:45 de loin.
08:46 Mais bien sûr, voilà.
08:47 Donc, mon point, il est de dire qu'il appartient aux premiers ministres,
08:51 mais ça ne peut se faire que si le président veut bien
08:53 bouger un peu là-dessus, de les réunir et de leur dire
08:56 on va changer notre feuille de route gouvernementale.
08:58 On va la faire avec vous.
09:00 Vous allez rentrer dans la majorité parce que vous y aurez
09:02 du poids politique, des places.
09:04 Ça ne peut pas être juste du débauchage individuel.
09:06 C'est ça qui doit faire la différence.
09:08 C'est à ces conditions qu'il pourrait y avoir un réarmement éventuel.
09:11 C'est à ces conditions que le quinquennat peut être sauvé, en fait.
09:14 C'est la seule.
09:15 Et les Français, surtout.
09:16 Mais le quinquennat pour les Français.
09:19 Bon, alors après, il y a un autre élément qu'il faut avoir à l'esprit,
09:22 dont personne ne parle alors qu'il est majeur.
09:24 C'est que les cinq mois qui viennent, six mois qui viennent,
09:26 vont être consacrés aux Jeux Olympiques.
09:28 Et que c'est un gouvernement de mission qu'il nous faut.
09:30 On verra bien après les réformes de structure.
09:32 On ne va pas se mentir.
09:33 Les cinq mois qui viennent, on ne va pas faire des réformes incroyables.
09:35 On est sur les Jeux Olympiques.
09:36 On est aussi sur les européennes.
09:38 Bien entendu, les européennes.
09:39 Mais c'est un rendez-vous électoral dans lequel on doit poser les bases
09:43 de ce qu'on veut pour l'Europe de demain.
09:45 Justement, parlons-en.
09:46 Certains ont vu, en tout cas, étaient présentés, peut-être pensés comme cela,
09:50 Gabriel Attal, comme étant l'arme anti-Jordan Bardella.
09:53 Pour contenir la progression du RN, qui il est vrai,
09:56 en termes d'intention de vote dans les sondages, est assez conséquente.
09:59 Qu'en pensez-vous ?
10:00 Je pense que le sujet, il n'est pas Jordan Bardella aux européennes, en fait.
10:05 Le sujet, il est Marine Le Pen en 2027.
10:07 C'est la plus grande menace pour vous ?
10:09 Je ne sais pas si c'est un pays dont la présidente serait issue d'une famille
10:15 qui est celle de l'extrême droite.
10:16 C'est un sujet quand même majeur.
10:18 Je ne sais pas, parce que j'ai interrogé il y a quelques semaines
10:20 un ancien ministre que vous connaissez bien, qui est Luc Ferry,
10:24 et qui m'a dit ici même que Marine Le Pen n'est ni raciste ni antisémite.
10:27 Elle fait partie de la droite populaire et républicaine.
10:30 D'accord, écoutez, c'est Luc Ferry.
10:31 Moi, je n'ai pas de problème avec ce qu'il dit.
10:33 Enfin, j'ai un problème avec ce qu'il dit,
10:35 je n'ai pas un problème avec Luc Ferry lui-même, que je connais bien et que j'aime bien.
10:38 Mais je ne partage pas cet avis.
10:39 Le problème n'est pas de savoir si Mme Le Pen est antisémite ou raciste, etc.
10:43 Mais vous vous rappelez quand même...
10:45 Non, le vrai sujet n'est pas celui-là.
10:47 Je vais vous dire pourquoi ce sujet n'est pas celui-là.
10:50 Parce que la France n'est pas une page blanche.
10:52 Parce que l'histoire de France n'est pas une page blanche.
10:54 Et qu'il y a des courants politiques en France.
10:56 Être de droite, ce n'est pas la même chose que d'être d'extrême droite,
10:58 d'extrême gauche ou de gauche.
11:00 Mais c'est quoi être d'extrême droite ? Être factieux ?
11:02 J'arrive.
11:03 Que le parti socialiste se soit dévoyé en faisant l'alliance avec l'extrême gauche,
11:07 fait qu'il a, de mon point de vue, s'est totalement déshonoré par rapport à son histoire.
11:11 Être d'extrême droite, c'est avoir et défendre des idées,
11:14 qui sont ce qu'elles sont, mais qui ont une connotation historique parfaitement identifiée.
11:19 Laquelle par exemple ?
11:20 Celle du rejet, celle de la désignation de bouc émissaire.
11:22 Laquelle ?
11:23 Vous avez aujourd'hui...
11:24 Mais vraiment pour éclairer nos auditeurs et nos spectateurs...
11:27 Je regrette juste qu'on n'ait pas plus de temps pour le faire,
11:29 parce que c'est un vrai sujet.
11:30 Je pense que être d'extrême droite aujourd'hui,
11:33 c'est construire un socle idéologique
11:36 exclusivement fondé sur l'idée que c'était mieux avant
11:41 et que si c'est moins bien aujourd'hui, c'est parce qu'il y a des boucs émissaires que l'on doit combattre.
11:45 Et on n'est donc pas dans une logique de responsabilité et de rassemblement
11:48 pour prendre des réformes qui sont longues à prendre.
11:51 On joue sur les passions, et on joue sur les passions systématiquement
11:55 pour caricaturer les faits et faire croire aux Français que la résolution des problèmes est facile.
11:59 Donc la plus grande menace pour vous, pour Jean-François Copé, c'est Marine Le Pen aujourd'hui ?
12:03 Autant que l'extrême gauche.
12:05 D'accord, donc vous mettez sur le même plan Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
12:08 Pourquoi vous ne nommez pas ?
12:10 Ah si, bien sûr, j'ai aucun problème.
12:12 Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon dans les mêmes combats ?
12:14 Mais c'est Jean-Luc Mélenchon et tout son orchestre qui sont dans un travail de déstabilisation
12:18 et qui tiennent des propos absolument indignes par rapport aux valeurs de la République,
12:22 notamment pour ce qui concerne l'antisémitisme, mais pas seulement,
12:26 et du côté de l'extrême droite,
12:28 où même s'il y a une formule et une stratégie de la cravate au Parlement,
12:33 où à l'extrême droite on se banalise, on dit qu'on aime bien le dialogue, etc.
12:40 La réalité, c'est qu'il y a une origination des familles politiques.
12:44 D'accord, mais pardonnez-moi, est-ce qu'on est responsable aujourd'hui,
12:48 Marine Le Pen est responsable de ce qu'a été le parti et son père ?
12:51 C'est ça ce que vous lui reprochez ?
12:53 Mais ce n'est pas qu'elle est responsable, c'est qu'elle est l'incarnation d'aujourd'hui.
12:56 J'ajoute par ailleurs qu'elle a un programme économique qui n'est pas du tout celui de la droite.
13:00 C'est un programme de gauche, de vraie gauche, un programme socialiste,
13:03 dans tous les domaines, fiscal, économique, social, etc.
13:08 On n'est pas là-dessus.
13:10 Moi, mon point aujourd'hui, il est de voir comment la droite de gouvernement
13:14 peut retrouver ces millions de Français de droite qui ont voté Macron.
13:19 Sinon ? Que reste-t-il de cette droite LR ?
13:24 Rien, elle est déjà très mal.
13:26 J'ajoute que dans l'arc républicain de la droite de gouvernement qui dépasse LR,
13:30 vous avez déjà 6 candidats.
13:32 Il reste que l'arc républicain, vous le maintenez ?
13:34 L'arc républicain, c'est la droite de gouvernement, oui.
13:37 C'est 25% des voix, normalement.
13:39 Donc allez chercher ailleurs. Vous excluez des millions de Français.
13:42 Je serais ravi que d'autres millions de Français nous rejoignent,
13:46 mais il faut qu'ils nous rejoignent dans la cohérence.
13:48 Je rappelle qu'il y a deux tours à l'élection présidentielle.
13:50 Le premier tour, il faut être en finale, et au deuxième, on rassemble.
13:53 Sinon, ça ne marche pas.
13:55 On a le droit de vouloir se recroqueviller, tout ça c'est bien gentil,
13:57 mais on n'est pas au deuxième tour.
13:59 Je rappelle que si Valérie Pécresse avait fait 10-12%, c'est pas le maximum.
14:04 Mais Emmanuel Macron n'était pas au deuxième tour.
14:06 On avait une finale Mélenchon-Le Pen, on aurait été balin.
14:08 Donc l'objectif aujourd'hui...
14:10 Vous auriez fait quoi d'ailleurs ?
14:11 Je vais vous dire, là, très franchement, je propose d'éviter d'aborder les scénarios catastrophes
14:17 et de tout faire pour les éviter pour l'avenir.
14:19 Je vous le soumets parce que justement, tout doit être fait pour l'empêcher.
14:22 Et aujourd'hui, notre point, il est de faire en sorte que la droite de gouvernement,
14:26 qui est capable de proposer des réformes, elle le fait, elle l'écrit, soit réincarnée.
14:30 Mais aujourd'hui, on a six candidats à la présidentielle à droite.
14:33 Parce que si vous ajoutez à nos candidats chez nous à LR, Laurent Wauquiez, David Lysnard,
14:41 Xavier Bertrand, mais vous pouvez rajouter aussi Bruno Le Maire, Édouard Philippe,
14:45 peut-être Gérald Darmanin, vous avez raison, peut-être d'autres.
14:49 En réalité, c'est de la folie.
14:51 Et donc, face à cette situation, on doit poser ces problèmes.
14:54 Et on va certes, là, avoir six mois sur les Jeux olympiques.
14:57 Il faut qu'on soit rassemblés dans notre pays et que ça marche.
15:01 Et voilà, parce que c'est notre enjeu d'image mondiale.
15:04 Mais ensuite, il va falloir se reposer tous ces problèmes et ne pas se tromper de combat.
15:08 En un mot, de Jean-François Copé, la plus grande qualité pour vous concernant Gabriel Attal
15:13 est peut-être un reproche ou un défaut.
15:15 Écoutez, face à plus grande qualité, je pense que c'est quelqu'un qui a la qualité d'être très ouvert d'esprit.
15:20 D'être capable d'écouter, de dialoguer, de comprendre qu'il a l'âge de ses artères.
15:25 Et donc, il a besoin d'apprendre.
15:27 Et je pense que ça, c'est un rendez-vous d'humilité qu'il ne doit pas perdre.
15:30 Sinon, ça peut lui coûter terriblement cher en termes d'efficacité et d'image.
15:34 Voilà, exactement.
15:36 Et donc, du coup, c'est le défaut qui va avec.
15:38 C'est de rester les pieds sur terre autant qu'on le peut.
15:41 Et de ne jamais oublier, d'une certaine manière, d'où l'on vient.
15:45 C'est un maire qui le dit.
15:46 Merci Jean-François Copé.
15:47 C'était votre grande interview ce matin sur Europe 1 et C News.
15:50 Et à bientôt.
15:51 [Musique]
15:55 [SILENCE]