Les 4 vérités - Amélie Oudéa-Castéra

  • il y a 9 mois
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Amélie Oudéa-Castéra, Ministre des sports et des jeux olympiques et paralympiques est l'invitée des 4 vérités. 

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Transcription
00:00 Bienvenue dans les 4V, Amélie Oudéa-Casera.
00:05 Alors, on l'a vu ces dernières heures, l'Ukraine a été à nouveau touchée par des tirs de missiles.
00:10 Vladimir Poutine promet d'intensifier les frappes sur l'Ukraine.
00:14 Est-ce que dans ces conditions, il est encore tenable d'accueillir des athlètes russes et biélorusses
00:19 quand bien même ce sera sous bannière neutre à décider le CIO ?
00:22 Est-ce que c'est encore tenable de les accueillir lors des JO de Paris dans quelques mois ?
00:26 Vous savez, les rapporteurs spéciales de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies disaient que
00:31 plus le contexte international se tend, plus il est important au contraire de protéger nos valeurs.
00:39 Et quand on dit qu'il y a dans le droit international un principe de non-discrimination
00:47 qui doit permettre d'accueillir des athlètes russes ou biélorusses qui n'ont rien fait,
00:52 qui n'ont pas soutenu la guerre, qui n'ont pas de lien avec les agences gouvernementales,
00:57 ça fait partie des critères posés par le CIO. On sera très vigilants quant à leur respect.
01:02 Ce qu'on voit aussi, c'est que Vladimir Poutine considère que même les faire venir sous bannière neutre
01:08 ce serait enterrer, dit-il, l'esprit de l'olympisme. Qu'est-ce que vous lui répondez ?
01:13 On se moque de ce qu'il pense. Il y a des règles qui sont posées par le CIO.
01:18 C'est le CIO qui a l'autorité pour décider qui participe ou qui ne participe pas.
01:23 Le CIO ainsi que l'IPC côté paralympique ont posé des critères qui sont objectifs,
01:30 qui permettent d'intégrer sans drapeau, sans les couleurs du pays, sans hymne,
01:35 les ressortissants russes et biélorusses, dès lors qu'ils respectent la charte olympique.
01:41 À partir de là, il faut poser ce cadre, faire en sorte qu'il soit respecté jusqu'au bout
01:48 et tout faire pour que précisément le pouvoir russe n'instrumentalise pas le sport pour sa propre gloire.
01:56 On voit bien qu'aujourd'hui, avec des initiatives comme les Jeux du Futur, avec les Jeux des Bricks,
02:01 ce qu'essaye de faire Vladimir Poutine, c'est d'utiliser le sport pour la gloire russe, la gloire de son pays.
02:08 Donc il faut absolument se tenir à distance de ce type de mécanique.
02:12 C'est des messages provocateurs. On l'a aussi entendu parler de discrimination ethnique,
02:18 tout ça est du grand n'importe quoi.
02:20 Mais qu'est-ce qui se passe si à l'issue d'une compétition, un athlète russe qui a obtenu une médaille brandit un drapeau de son pays ?
02:26 Il ne le fera pas. Il ne le fera pas. Ça ne sera pas possible qu'il arrive sur ce qu'on appelle le "field of play",
02:33 le terrain de jeu avec un drapeau. Non. Il n'y aura ni hymne, ni drapeau, ni couleur de ces pays dans les tribunes.
02:41 Alors j'ai regardé ce matin en arrivant à France Télévisions, comme on est diffuseur officiel, le compteur officiel,
02:45 on est à moins 205 jours de l'ouverture des Jeux Olympiques.
02:49 On a beaucoup parlé des transports. Désormais, ce sont les policiers qui s'inquiètent de leurs conditions de travail.
02:54 Nos confrères du Figaro racontent ce matin que cette mobilisation à 100% évidemment qu'on leur demande pendant cette période,
03:00 pas de congé pendant la période des JO, ça les inquiète. Ils estiment que les primes ne sont pas à la hauteur.
03:05 Il y a un bloc de 14 syndicats qui appelle à une journée noire de mobilisation mi-janvier. Vous leur répondez quoi ?
03:10 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a engagé le dialogue social.
03:15 Il a posé un certain nombre de premiers éléments de discussion et notamment en faisant valoir qu'au contraire,
03:22 dans la période du 15 juin au 15 septembre, les forces de sécurité intérieure auraient la capacité
03:28 à avoir deux semaines de congé. Il y a juste une période entre le 24 juillet et la mi-août au plein cœur des compétitions
03:37 où là, il ne sera pas possible de prendre de congé. Il a évoqué également la rémunération des heures supplémentaires, bien entendu.
03:43 Des dispositifs aussi qui permettront d'organiser le report de congé et des éléments aussi sociaux pour l'accompagnement,
03:52 l'accueil de la petite enfance et aussi faire en sorte qu'il y ait des séjours proposés aux enfants des policiers, des gendarmes,
03:59 de toutes les familles qui vont être mobilisées ou impactées à l'occasion de ces Jeux olympiques et paralympiques.
04:05 Également des primes importantes, trois niveaux de primes qui pourront aller jusqu'à 1500 euros en fonction des suggestions
04:11 effectives auxquelles seront soumises les différentes équipes. Ce dialogue va se poursuivre.
04:16 Moi, je voudrais évidemment saluer l'action des forces de l'ordre qui nous ont encore protégés pendant les fêtes,
04:22 qui vont être en effet mises à rude épreuve bien sûr et qui ont déjà aussi travaillé beaucoup pour accompagner la Coupe du monde de rugby,
04:31 l'accueil du roi Charles, faire en sorte qu'on ait avec la messe papale un succès là aussi dans l'accueil de tous ces événements.
04:39 Cette dimension de sécurité, elle est absolument essentielle pour les Français.
04:43 Est-ce que vous êtes certaine ce matin, est-ce que vous pouvez nous dire que la cérémonie d'ouverture aura bien lieu sur la scène ?
04:48 Où est-ce qu'il y a un plan B ?
04:50 C'est le projet, cette cérémonie sur la scène, c'est le cœur de notre ambition de Jeux iconique.
04:57 Donc c'est là-dessus que nous travaillons. Il y a un certain nombre de variables d'ajustement autour de ce concept-là.
05:01 C'est une folie sur le plan sécuritaire, disent certains.
05:03 Non, ce n'est absolument pas une folie quand on voit la manière dont c'est préparé par les équipes,
05:08 de la Oulette, du ministre de l'Intérieur, avec le préfet de police, qui est à la manœuvre sur la préparation de tout ça,
05:15 ainsi qu'avec le préfet de la région Île-de-France.
05:17 Mais ce qui est évident, c'est que s'il devait y avoir un durcissement du contexte sécuritaire,
05:23 avec une multiplication des attaques sur notre sol, etc., évidemment que le président de la République,
05:29 et d'ailleurs les Français, attendent de nous qu'on ait une capacité d'alternative.
05:32 Sur le plan sportif, des Jeux réussis pour la France, ce serait quoi ?
05:35 Tokyo 2021, 33 médailles, 10 d'or, 12 d'argent, 11 de bronze.
05:39 Top 5 des nations les plus médaillées côté Olympique, ça veut dire passer d'à peu près 10 médailles d'or à 16, 17.
05:48 On sait qu'on peut le faire, il y a en plus cette capacité qu'on a à être poussé quand on est un athlète tricolore par le contexte du Pays-Haut.
05:56 Et puis je pense qu'au côté paralympique, l'objectif c'est de doubler le nombre de titres.
06:01 On en avait eu 11 la dernière fois à Tokyo, d'arriver à en avoir 22, 23, 24, rentrer dans le top 8,
06:08 pour ensuite rentrer là aussi durablement dans le top 5, c'est ça notre ambition.
06:12 Alors cette année, l'activité physique est grande cause nationale en 2024.
06:16 À la rentrée 2022, le président de la République avait promis 30 minutes d'activité physique quotidienne dans les écoles.
06:22 Concrètement, aujourd'hui, combien d'écoles appliquent cette préconisation et cette mesure du chef de l'État ?
06:26 Entre 75 et 80 %, et avec Gabriel Attal, on veut évidemment avoir une généralisation effective à 100%.
06:34 C'est l'un des messages que nous passerons la semaine prochaine au recteur,
06:37 continuer à accélérer dans cette généralisation en lien avec les professeurs des écoles.
06:42 Mais le président de la République, il avait aussi dit en 2017 qu'il voulait 3 millions de pratiquants supplémentaires réguliers.
06:49 On les a, aujourd'hui on est au rendez-vous.
06:52 Et ce qu'on voudrait maintenant, après avoir mis 6 ans à gagner ces 3 millions de pratiquants supplémentaires,
06:57 c'est dans les 4 années, là, aller en chercher à nouveau 3 millions.
07:01 Et c'est l'un des objectifs que nous poursuivons à travers la grande cause,
07:07 qui va aussi nous permettre de mettre ces 30 minutes d'activité physique quotidienne au cœur du quotidien des Français.
07:13 Ça fait un bien fou, chacun à son rythme, selon ses possibilités, son contexte, marche, footing, vélo,
07:18 s'inscrire dans un club, dans une salle de gym, c'est tout ça pour lutter mieux contre la sédentarité, qui est un vrai fléau sanitaire.
07:25 Amélie Oudéa-Caster, est-ce que vous êtes certaine que vous serez encore ministre lors des Jeux Olympiques ?
07:29 Non, personne n'est sûr de rien, mais en tout cas je suis rivée sur ma tâche, vraiment à 100%.
07:38 Je vous dis ça parce qu'évidemment il y a cette idée de remaniement qui plane en cette rentrée 2024.
07:43 Vous souhaitez qu'Elisabeth Borne reste à Matignon, c'est une bonne Première Ministre ?
07:46 Écoutez, moi j'ai de très bonnes relations avec Elisabeth Borne, elle est un grand soutien des politiques sportives
07:53 et je suis dans une logique aujourd'hui à être concentrée sur la mission qui m'est confiée.
08:01 Il y a beaucoup, beaucoup de travail, on a, vous l'avez dit, encore 205 jours pour être impeccablement prêts
08:06 et essayer de faire de cet événement quelque chose dont les Français se souviendront longtemps.
08:10 Ces Jeux, c'est leur jeu, moi je voudrais qu'on se dise que ça aura été grand, qu'on l'a fait, qu'on l'a réussi tous ensemble
08:17 pour faire rayonner notre pays, pour accélérer un certain nombre de nos transformations
08:21 et parce que c'est un privilège exceptionnel d'accueillir le premier événement sportif planétaire.
08:26 Dans les dossiers importants que vous allez encore gérer dans les semaines et dans les mois à venir,
08:29 si vous êtes toujours ministre des Sports, il y a cette question du Stade de France.
08:31 C'est aujourd'hui que les candidats, soit à la poursuite d'un consortium, soit à l'achat de ce stade s'il est vendu,
08:37 vont déposer leurs dossiers. Est-ce que vous avez une préférence ? Est-ce qu'il faut vendre le Stade de France
08:41 ou est-ce qu'il faut continuer sur une logique de consortium ?
08:43 Les oeuvres vont être déposées jusqu'à midi, secret des affaires, je n'en dis pas plus là-dessus.
08:48 On va continuer de regarder concession et cession, regarder les mérites des différents dossiers qui ont été déposés,
08:56 mérites économiques, mérites techniques, l'insertion aussi dans le territoire, la qualité du projet pour la Seine-Saint-Denis,
09:03 et à la lumière de tout ça, on va se donner l'année 2024 pour affiner les choix, le modèle,
09:10 et prendre jusqu'au bout les bonnes décisions entre concession et cession.
09:15 Le but c'est d'avoir le meilleur projet pour le Stade de France.
09:18 Ce ne serait pas vendre une part du patrimoine français pour beaucoup de Français.
09:20 Le Stade de France, c'est la victoire des Bleus en 1998. Ça fait partie du patrimoine français.
09:24 Oui, mais personne ne nous l'enlèvera. Personne ne nous l'enlèvera.
09:27 On disait il y a quelques instants que les ministres ne savent pas s'ils vont rester en place.
09:31 Il y en a un autre dont on ne sait pas s'il va rester en France, c'est Kylian Mbappé.
09:33 Il est libre à partir du 1er janvier de contacter d'autres clubs pour sa signature l'an prochain.
09:38 S'il devait quitter le PSG, ce serait un problème, ce serait embêtant pour la France. Comment vous voyez ça ?
09:43 En tout cas, moi je me réjouis de le voir sur le terrain ce soir.
09:46 Je serai au Trophée des champions. Ce sera une très belle soirée de foot pour ce début d'année 2024
09:53 où le sport va être mis à l'honneur. On a très belles échéances.
09:56 Il y a l'équipe de foot au JO qui va se dessiner sous la houlette de Thierry Henry.
10:00 On aura cet Euro en juillet aussi en Allemagne qui va être un moment formidable.
10:04 Donc Kylian fera partie de ces grands rendez-vous. Pour le reste, ce sont des décisions qui appartiennent à d'autres.
10:11 Merci beaucoup Amélie Oudea Castera. C'est à vous Samuel.
10:14 On verra dans quelques semaines si les ministres sont toujours en place et si Kylian Mbappé est toujours au PSG.
10:18 On suivra ça avec attention en effet. Merci Guillaume, merci à Sophie Berger-Finaud pour la langue des signes.
10:23 Amélie Oudea Castera a invité des 4V, ministre des sports, des Jeux olympiques et paralympiques
10:28 qui est revenu notamment sur le sujet brûlant de la participation des athlètes russes et bélarusses sous bannière neutre.
10:33 Le cœur de notre ambition c'est évidemment la cérémonie d'ouverture,
10:39 mais c'est aussi que le gouvernement russe n'instrumentalise pas le sport pour sa propre gloire.
10:44 Un athlète russe ne brandira pas un drapeau russe en cas de victoire. Il n'y aura ni hymne ni drapeau.
10:49 Voilà ce qu'il fallait retenir.

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