L’écrivain, Nathan Devers, a évoqué les rixes entre bandes : «Il faut faire attention, parce que si l’on s’en tient à la perception de ces faits tragiques, on peut avoir l’impression que le nombre d’homicides est multiplié par 2, 3, 10 en France».
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00:00 - Je ne sais pas si on peut tirer, je le dis chaque fois qu'on mentionne,
00:03 j'aime pas l'expression de faits divers, vous avez parlé de faits divers,
00:05 je préfère celle de faits tragiques parce que quand on dit faits divers,
00:07 ça donne l'impression que ce n'est pas grave, une vie qui est morte
00:10 et que c'est une impression un peu condescendante,
00:12 que ça devrait rester dans la PQR et qu'il ne faudrait pas en parler davantage.
00:15 C'est un fait tragique.
00:16 Il y a des vies qui sont en jeu, c'est absolument horrible.
00:19 Je n'y passe pas.
00:20 Mais chaque fois, je me pose la question de voilà,
00:23 est-ce qu'on peut tirer une conclusion globale à partir d'un fait tragique ?
00:27 Quand on part d'un fait tragique, évidemment, ça suscite une émotion,
00:30 évidemment, ça suscite une inquiétude
00:32 et évidemment, ça suscite aussi un mécanisme d'identification.
00:35 On se dit "ah bah tiens, j'aurais pu être sur la place le même soir,
00:37 j'aurais pu me faire moi aussi assassiner, etc."
00:39 Quand on est dans l'analyse politique, il faut être dans une analyse froide,
00:42 dans une analyse rationnelle.
00:43 Tout à l'heure, vous avez parlé d'un chiffre,
00:45 une augmentation de 15% des coups et blessures.
00:48 Vous voyez, je pense que c'est à cette échelle qu'il faut réfléchir
00:50 sur les augmentations.
00:51 Et en l'occurrence, si on parle de l'insécurité au niveau global,
00:55 année par année, en effet, il y a des facteurs qui augmentent.
00:58 L'autre jour, je faisais un édito sur les violences contre les élus.
01:01 C'est différent, mais je parlais du fait que c'était monté de 32%
01:03 sur l'année 2022.
01:04 Donc, on voit bien qu'il y a des domaines où ça monte.
01:06 Sur la question des homicides,
01:08 alors vous avez cité le taux d'homicidité.
01:10 Mais si on enlève les tentatives d'homicides et qu'on prend juste les homicides,
01:14 il faut juste quand même dire une chose,
01:16 c'est que la tendance, globalement, sur les 20 dernières années,
01:19 globalement, elle descend.
01:20 Il y a eu, en 2011, ça a stagné.
01:23 Après le Covid, c'est remonté.
01:25 Mais globalement, ça descend sur les 20 dernières années.
01:27 Et si on prend sur les 40 ou 50 dernières années, ça descend.
01:30 En flèche, ce serait un peu exagéré de le dire, mais ça descend sensiblement.
01:32 Donc, il faut faire attention parce que si on s'en tient
01:35 à la perception de ces faits tragiques,
01:37 on peut avoir l'impression que le nombre d'homicides
01:40 est multiplié par 2, par 3, par 10 en France sur les 20 dernières années.
01:43 Je pense que si on faisait un micro-trottoir dans la rue,
01:45 en demandant à des gens,
01:47 "Dites-moi, est-ce que vous pensez que les homicides ont été multipliés
01:49 par 2, par 10 ou par 20 sur les 20 dernières années ?"
01:52 Beaucoup de gens auraient ce sentiment.
01:54 Et là, ce serait vraiment un sentiment parce que factuellement,
01:56 ça ne correspond pas à une évolution réelle.
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