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Invité de Punchline Weekend sur CNEWS, Nathan Devers s'est exprimé sur la guerre des gangs qui fait fureur à Marseille. Selon l'écrivain, «on a à faire à des phénomènes mafieux».

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Transcription
00:00 Je pense qu'il faut essayer de bien nommer les choses et qu'on a affaire en fait à des phénomènes qui sont de type mafieux.
00:04 C'est-à-dire que vous avez à Marseille, dans d'autres villes d'ailleurs, des organisations qui sont des mafias,
00:11 qui fonctionnent comme telles, et dans la pratique de la mafia, il y a le fait de faire des guerres, de faire des règlements de comptes,
00:17 parfois en ciblant des gens, parfois sans cibler.
00:19 Et c'est très difficile de répondre à ce problème, parce qu'aujourd'hui, ce que je vois, c'est qu'on gère les symptômes.
00:25 Donc on va arrêter des gens qui vendent de la drogue dans tel ou tel endroit, dix minutes plus tard ou quelques heures plus tard,
00:31 le point de deal est reconstitué. On va mettre quelqu'un en prison qui est juste un petit rouage de l'institution mafieuse,
00:36 et après, ce rouage est remplaçable le lendemain matin. Et puis, on ne règle pas le problème à la racine.
00:44 Je ne suis pas d'accord avec Manuel Bompard quand il dit que c'est une question de trafic d'armes.
00:48 C'est une question beaucoup plus globale, d'économie parallèle, de trafic de drogue, avec évidemment du trafic d'armes.
00:51 Bien sûr qu'il y a du trafic d'armes. Et vous savez, je pensais d'ailleurs à Jean-Loup Bonamy, qui au début de la guerre en Ukraine,
00:57 m'avait dit sur ce plateau, et d'ailleurs, ça avait fait polémique, il avait dit "les armes qui sont données en Ukraine,
01:02 il ne faut pas qu'elles reviennent sur notre territoire dans les années à venir". Et selon certaines sources,
01:07 on nous explique qu'aujourd'hui, les armes qui sont retrouvées à Marseille ne sont plus seulement des kalachnikovs,
01:14 mais des armes de guerre qu'on pouvait justement retrouver en Ukraine. Donc il y a un trafic d'armes.
01:19 Donc il y a une mafia, il y a un trafic d'armes, il y a un trafic de stupéfiants. La guerre, elle se fait sur le terrain, malheureusement,
01:26 entre bandes rivales.
01:28 Oui, il y a un trafic d'armes. Mais ce que je veux dire, c'est que quand vous avez des organisations mafieuses qui font une économie parallèle,
01:34 ça passe nécessairement par la violence. Ça ne peut pas passer autre chose.
01:37 Mais alors la réponse est quoi ?
01:38 Donc je pense que c'est d'avoir une réflexion en amont sur qu'est-ce qui justifie que dans un certain nombre de quartiers,
01:43 il y ait des autorités mafieuses qui puissent s'implanter. Comment elles peuvent faire ? Vous savez, tout commence.
01:47 Pour la mafia, tout commence dans le fait de recruter des gens qui ont 15, 16 ans, parfois moins, et de leur donner un salaire de 2, 3 000 euros, parfois plus.
01:54 Ça commence comme ça. Et là, si vous voulez, vous avez une sorte de pacte Faustien qui se signe, où vous avez des individus,
01:59 des enfants souvent devenant de famille précaire, avec des parents qui sont dans des situations très difficiles et qui n'ont plus d'autorité sur eux,
02:06 et des enfants qui font ce pacte-là, Faustien, et qui se retrouvent à la fin soit en prison, soit avec des actes de violence.
02:12 Et donc si vous voulez, il faut réfléchir à ça.
02:13 [Musique]
02:17 [SILENCE]

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