Hedi, 22 ans, victime d'un tir de LBD lors des émeutes à Marseille, s'est confié à notre micro ce lundi sur BFMTV.
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00:00 Je vis les choses quotidiennement comment ?
00:02 Pour l'instant je ne vis pas, je suis honnête avec vous.
00:04 A mon goût je ne vis pas, je ne vis plus pour l'instant.
00:07 Mais voilà, je garde foi parce que petit à petit ça va mieux.
00:12 J'arrive à marcher de mieux en mieux, j'arrive à m'exprimer.
00:17 Donc moi je l'estime avoir eu une certaine chance de pouvoir me réveiller avec certaines de mes facultés.
00:21 Et c'est très très important étant donné la gravité de ce qui s'est passé, la gravité des blessures que j'ai eues.
00:29 Mais voilà, tous les jours encore, c'est encore dur.
00:32 Il faut supporter le fait d'avoir eu en fait ce passage entre guillemets dans ma vie et que je vais m'en rappeler toute ma vie.
00:41 Et je ne sais pas jusqu'à quand je vais revoir cette scène, jusqu'à quand je vais faire des cauchemars, jusqu'à quand je vais en pleurer.
00:46 Mais voilà, pour l'instant c'est comme ça.
00:50 Je n'ai pas d'autre choix que d'accepter la chose.
00:53 Et voilà, je me repose sur la justice pour... Je sais qu'elle va faire son travail, j'ai confiance en elle.
00:59 Voilà, donc je ne pourrai pas me faire justice moi-même, ça c'est une évidence.
01:03 Donc voilà, donc j'y crois. Je sais qu'on a un pays quand même qui est assez bien fait.
01:08 Même si malheureusement jusqu'à ce jour je n'ai reçu aucun soutien de l'État.
01:13 Et aucune des autres victimes n'a reçu aucun soutien de l'État.
01:17 On sait que l'État n'est pas la justice, on ne leur demande pas de faire le travail de la justice.
01:22 Mais ça aurait été bien de nous apporter aussi un sentiment de compassion comme ils l'ont apporté aux membres des forces de l'ordre.