Loi immigration : vers une fronde ? / Macron assume / Depardieu : chasse à l'homme

  • l’année dernière
Avec Frédéric Fougerat, Président de Tenkan Paris (agence de communication), cofondateur de l'agence Cogiteurs et auteur de "La com est un métier" (éditions Bréal/Studyrama), Alex Darmon, journaliste politique, Youtubeur (chaîne Les indécis), Jérôme Dubus, membre du pôle idées d'Horizons et Matthieu Chaigne, Spécialiste en sciences comportementales et auteur de "La Fabrique des solitaires" (Editions de l'Aube)


Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook :

/ sudradioofficiel
▪️ Instagram :

/ sudradioofficiel
▪️ Twitter :

/ sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio :

• Grand Matin Sud Radio

##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-12-21##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 (Générique)
00:02 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:07 Mettons-nous d'accord aujourd'hui autour de Frédéric Fougera, président de TENCAN Paris.
00:12 Bonjour, c'est une agence de communication.
00:14 Vous êtes également cofondateur de l'agence Cogiteur et vous avez publié "La com est un métier" aux éditions Bréal Studi Rama.
00:21 Alex Darmon, journaliste politique, bonjour.
00:23 On peut vous retrouver sur YouTube avec votre chaîne de débat politique "Les Indécis".
00:27 Jérôme Dubu, bonjour, membre du pôle horizon, pôle idée d'horizon.
00:32 Vous êtes avec nous ce matin également.
00:34 Et Mathieu Scheng, le retour.
00:36 Ça faisait un moment que vous n'étiez pas venu.
00:37 On est ravi de vous retrouver, spécialiste en sciences comportementales.
00:40 Et vous aviez publié "La fabrique des solitaires" aux éditions de l'Aube.
00:44 On va évidemment revenir sur l'intervention d'Emmanuel Macron hier soir.
00:48 Cette longue interview de deux heures, le bouclier qui nous manquait, c'est ce qu'a dit le président de la République.
00:54 Moi, il faudrait qu'on m'explique quand même comment on vote une loi dont on sait qu'elle est inconstitutionnelle
00:58 et dont on va déclarer inconstitutionnelle les articles qui dérangent.
01:02 Mais vous allez nous expliquer ça, Jérôme, j'en suis sûr, dans un instant.
01:05 - C'est une lourde responsabilité.
01:07 - La fronte dans les départements de gauche, la CGT qui appelle à la désobéissance civile,
01:11 et puis Emmanuel Macron, et c'est un petit peu ce qu'on retient quand même ce matin,
01:15 qui n'aime pas la chasse à l'homme.
01:17 Il parlait de Gérard Depardieu et c'est vrai qu'on en parlait un petit peu avant avec vous.
01:22 C'est un contrefeu qui prend puisque les gens ne parlent pratiquement que de cela.
01:27 On commence rapidement avec votre tour de table aux uns et aux autres.
01:31 Jérôme, on va commencer avec vous, c'est un coup de gueule.
01:34 - Oui, c'est un coup de gueule contre le maire de Montreuil.
01:37 Alors, c'est peut-être passé un peu inaperçu dans le tout-hu-beau-hu de la loi immigration
01:41 et de tout ce qui s'est passé depuis une quinzaine de jours.
01:43 Hier, le maire de Montreuil, qui est un maire communiste, qui s'appelle Patrick Bessac,
01:49 a fait une déclaration contre la loi immigration.
01:52 Jusque-là, rien à dire, évidemment, en disant qu'il était contre,
01:57 comme son parti d'ailleurs avait voté contre à l'Assemblée et au Sénat.
02:01 Simplement, il est allé beaucoup plus loin.
02:03 Et moi, ça me pose un problème de conscience vis-à-vis de ce qu'il a fait.
02:07 Il a d'abord dit que cette loi attisait le racisme et la xénophobie.
02:12 Alors bon, encore faut-il le démontrer.
02:14 Mais il ne le démontre pas.
02:16 Et deuxièmement, il a dit que sa ville, Montreuil, comme si elle lui appartenait,
02:21 comme s'il était propriétaire de la ville et de ses citoyens,
02:24 je le cite, "refusait que cette communauté citoyenne de Montreuil soit insultée",
02:31 alors insultée, moi je ne sais pas où,
02:33 "amalgamée", amalgamée, je ne sais pas où,
02:35 "et pris pour cible", pris pour cible, je ne sais pas où.
02:38 Et tout ceci pour aboutir à la conclusion qui est la plus frappante,
02:42 parce qu'après, il déclare ce qu'il veut, bien évidemment,
02:45 la conclusion la plus frappante de sa déclaration,
02:49 c'est de dire "je mets les drapeaux de la ville de Montreuil en berne".
02:53 Alors bon, moi, d'abord, ça m'énerve, évidemment, ça m'horripile,
02:59 et ça me laisse circonspect sur les déclarations et sur le fait qu'il puisse
03:05 mettre les drapeaux de sa ville en berne parce qu'on a voté une loi immigration à l'Assemblée.
03:09 Alors c'est un précédent, moi je n'ai pas connu dans l'histoire politique
03:14 de maires qui mettent les drapeaux de sa ville en berne lors de vote d'une loi.
03:18 On est contre, on est pour ça, on en débat,
03:20 et ces déclarations, bon, moi je n'ai rien à redire,
03:24 mais enfin, ce geste de mettre en berne les drapeaux de sa ville
03:27 parce qu'on a voté une loi de la République, ça me laisse pantois.
03:31 - Ça rejoint la fronte des départements de gauche,
03:34 la CGT qui appelle à la désobéissance civile,
03:36 les artistes qui appellent à ne pas promulguer la loi,
03:39 on est quand même dans un... - Annie Delgo à Paris,
03:41 qui ne prépare pas la loi. - Oui, enfin on va quand même plus loin,
03:45 parce que mettre les drapeaux en berne de sa ville,
03:47 c'est quand il y a un décès, c'est quand il y a quelque chose de grave.
03:50 On a mis les drapeaux en berne de la République
03:52 lors de l'attentat de Charlie Hebdo et d'Attaquelan,
03:56 là on a voté une loi. - Il y a une loi.
03:59 - Il y a une loi qui a été votée, je suis d'accord avec vous,
04:00 on peut être contre cette loi,
04:02 j'ai l'impression que les départements comme ce maire de Montreuil,
04:06 comme la maire de Paris,
04:08 jouent la résistance locale face à l'oppression du gouvernement,
04:12 en l'occurrence ça ne prend pas,
04:13 parce qu'il y a d'abord une partie de la population française
04:16 très majoritaire qui est en faveur de cette loi,
04:18 et donc j'ai bien peur que vouloir s'opposer ainsi à cette loi,
04:24 en assumant avoir le monopole du peuple,
04:27 c'est totalement à côté de la plaque,
04:29 les derniers sondages des labs à cet égard sont extrêmement impressionnants,
04:32 il y a 70% des citoyens français qui sont en faveur de cette loi.
04:36 - Ils ont perdu la part.
04:38 - Ça va encore plus loin que cette affaire de drapeau en berne,
04:41 ça va encore plus loin que l'affaire des départements,
04:43 parce que les départements sont souverains,
04:45 les collectivités locales s'administrent librement,
04:47 c'est la constitution,
04:49 donc elles peuvent voter une allocation autonomie
04:53 pour effectivement parer à ce qui a été mis dans la loi,
04:57 c'est le problème.
04:58 Mais là le drapeau en berne, enfin, mais où va-t-on ?
05:00 - Frédéric ?
05:02 - On est dans la pire de la communication,
05:06 on est dans la posture et on est aussi dans le bluff d'ailleurs,
05:08 parce que d'abord on résiste pas à une loi,
05:10 on résiste à une loi si on est parlementaire
05:12 et qu'on argumente et qu'on vote pour ou contre si on y résiste,
05:15 quand on a d'autres mandats, on s'occupe de ces mandats,
05:18 donc ces gens ne sont pas dans le rôle,
05:20 et puis qui sont ces gens qui se prennent pour des résistants,
05:24 on n'est pas Jean Moulin, qui veut ?
05:26 Qui a donné mandat à ces élus pour s'opposer à la loi ?
05:30 Et quand je dis que c'est du bluff, c'est totalement du bluff,
05:32 les collectivités territoriales sont soumises à un contrôle de l'égalité,
05:34 donc il y a une autorité préfectorale
05:36 qui assurera que ces collectivités respectent la loi,
05:40 donc effectivement elles peuvent décider de mesures
05:42 qui leur sont propres sur leur budget
05:44 et dans le cadre de leurs compétences, pas au-delà,
05:46 mais toujours dans le respect de la loi,
05:48 on est dans le bluff.
05:50 - Alex, un mot ?
05:52 - Sur l'échelle du symbole politique,
05:54 vous vous rendez compte du message qu'il envoie à ses habitants
05:56 et à ses jeunes de montrer qu'il y a une ville en plus cosmopolite ?
05:58 Je veux dire, c'est terrible de faire ça,
06:00 de mettre des drapeaux en berne
06:02 pour une loi qui est votée, qui normalement,
06:04 c'est la République, c'est la démocratie, c'est la force de notre pays,
06:06 parce qu'on a voté une loi avec laquelle il n'est pas d'accord,
06:08 et il met ses drapeaux en berne.
06:10 - J'espère que l'opposition à Montreuil,
06:12 je ne sais pas s'il y en a une,
06:14 oui je pense que oui, en tout cas,
06:16 par la proportionnelle, il doit y avoir des élus d'opposition,
06:18 j'espère que les élus d'opposition
06:20 feront un recours pour excès de pouvoir
06:22 face à cette mesure qui est scandaleuse.
06:24 - Alex Zarmouan, vous c'est un coup de gueule ?
06:26 - Oui, c'est un coup de gueule contre,
06:28 on va dire que je le fais,
06:30 contre que les élus LFI,
06:32 mais ce n'est pas le cas, je tiens à le dire,
06:34 parce que les élus LFI ne veulent plus me répondre dans mes interviews,
06:36 parce que je me plains quelques fois de leur disposition,
06:38 donc ce n'est pas contre eux,
06:40 c'est par rapport à ce qu'ils proposent et à ce qu'ils émettent,
06:42 quelques fois. Là ce matin, c'est par rapport
06:44 à Thomas Porte, le député LFI
06:46 de la France Insoumise, qui a envoyé un courrier
06:48 lundi matin au ministère de la Justice,
06:50 au ministre de la Justice, au garde d'Esso,
06:52 Eric Dupond-Moretti, pour lui demander d'ouvrir
06:54 une enquête contre 4185
06:56 franco-israéliens,
06:58 qui ont été appelés à faire la guerre en Israël,
07:00 dans le conflit israélo-palestinien,
07:02 il demande donc Thomas Porte,
07:04 député de la France Insoumise,
07:06 d'ouvrir une enquête contre ces
07:08 franco-israéliens. Tout est
07:10 mauvais dans cet envoi de courrier,
07:12 tout est mauvais, tant sur le fond
07:14 que sur la forme. Sur le fond,
07:16 il montre du doigt 4185
07:18 français, franco-israéliens,
07:20 de nos compatriotes,
07:22 il est dans une obsession
07:24 contre ce qui se passe là-bas,
07:26 dans le conflit israélo-palestinien, une obsession sélective,
07:28 on n'entend jamais parler des otages
07:30 franco-israéliens, Thomas Porte.
07:32 Jamais, moi je veux dire hors nom,
07:34 Orjone, Hernández, Radou, Ofer, Calderon,
07:36 Orad, Yahalomi, ils ne prononcent jamais leur nom,
07:38 ils ne prononcent même jamais un mot de sympathie
07:40 pour eux, donc sur le fond,
07:42 sur le fond c'est pas bon,
07:44 et sur la forme, il est député de la République,
07:46 ce monsieur, il sait quand même que
07:48 la Justice
07:50 est séparée du pouvoir politique,
07:52 ce n'est pas au garde d'Esso
07:54 d'ouvrir une enquête, s'il veut le faire,
07:56 et demander à une ouverture d'enquête, il envoie ce courrier
07:58 à la procureure de Paris, enfin il a le droit de le faire,
08:00 là il l'envoie, c'est complètement
08:02 hors sol, et donc ça me fait juste penser
08:04 de me dire que si des gens qui se drapent
08:06 dans de grands principes comme ça,
08:08 des gens qui se drapent dans de grands principes comme ça,
08:10 arrivent demain au pouvoir,
08:12 et c'est le jeu de la politique, ça arrivera peut-être que la France insoumise
08:14 arrive au pouvoir, et s'ils ont
08:16 les votes pour, et ça sera normal,
08:18 mais si des gens comme ça qui se drapent dans de grands principes,
08:20 arrivent au pouvoir demain,
08:22 et jouent juste
08:24 sur du populisme, c'est une dictature totalitaire
08:26 dans laquelle on rentre, ça veut dire qu'il faudra tout mélanger.
08:28 - J'ai pas compris pourquoi il avait demandé une enquête.
08:30 - Parce qu'il estime qu'on ne doit pas aller combattre
08:32 en Israël
08:34 quand on est franco-israélien.
08:36 - Ah oui ? - Voilà.
08:38 - Et donc il demande à ce qu'on ouvre une enquête contre ces
08:40 1485 franco-israéliens.
08:42 - Mais il sait que l'armée de conscription,
08:44 ça existe ? C'est même un des principes fondateurs
08:46 du rétat d'Israël ?
08:48 - Vous avez vu le tweet aussi de Jean-Luc Mélenchon
08:50 qu'on a commenté hier, où il fait
08:52 le rapprochement entre la loi
08:54 et la manifestation contre l'antisémitisme.
08:56 On va marquer une pause
08:58 et on se retrouve dans un instant.
09:00 - Sud Radio,
09:02 le 10h midi, mettez-vous d'accord,
09:04 Valérie Exper.
09:06 - Avec vous sur Sud Radio, nous continuons
09:08 notre tour de table avant de revenir sur les propos
09:10 d'Emmanuel Macron hier soir.
09:12 Je vous ai demandé également de me donner
09:14 chacun un livre, vous le ferez
09:16 tout de suite après. Mathieu Scheng,
09:18 c'est un coup de cœur. - Oui, c'est un coup de cœur
09:20 pour la Commission européenne.
09:22 Ce n'est pas banal, mais la Commission européenne,
09:24 on le sait peut-être trop peu,
09:26 a lancé une enquête formelle
09:28 contre Twitter, contre X,
09:30 il y a trois jours.
09:32 Pourquoi ? Pour contenu haineux,
09:34 et notamment sur la couverture
09:36 du conflit israélo-palestinien.
09:38 Alors, qu'est-ce que risque X ?
09:40 Il risque 6%, jusqu'à 6% d'amende
09:42 de son chiffre d'affaires annuel.
09:44 C'est colossal.
09:46 Bien sûr, derrière ça, il y a aussi
09:48 la façon dont Elon Musk
09:50 a géré X depuis qu'il est arrivé,
09:52 qu'il a racheté X pour 44 milliards.
09:54 Il n'y a plus du tout aujourd'hui
09:56 de modérateurs, il y a des journalistes qui se sont penchés
09:58 sur la question, il y a uniquement
10:00 10 modérateurs en langue arabe.
10:02 Autant dire qu'il n'y a plus de modération
10:04 sur X aujourd'hui.
10:06 On en voit tous les abus, et notamment
10:08 avec un déferlement de haine et de violence.
10:10 Est-ce que la Commission européenne
10:12 va aller jusqu'au bout ?
10:14 Première hypothèse, c'est qu'il y ait une amende.
10:16 Deuxième hypothèse, qu'elle aille jusqu'à 6%.
10:18 Troisième hypothèse, qui est sur la table, c'est qu'à terme,
10:20 X soit contraint de fermer.
10:22 En tout cas, tout ça est rendu possible par le DSA.
10:24 C'est une nouvelle loi qui a été promulguée
10:26 en août 2023,
10:28 et qui est beaucoup plus stricte
10:30 contre les providers et contre les plateformes.
10:32 Mais concrètement, qu'est-ce qui peut faire couper le...
10:34 Je parle en BSN, mais...
10:36 Couper le signal, c'est quoi ?
10:38 Ils peuvent interdire Twitter, alors les modalités, je ne les connais pas.
10:40 Surtout, ils peuvent taper au portefeuille,
10:42 ce qui finit par coûter cher.
10:44 - En réalité, l'anonymat va rester.
10:46 - L'anonymat peut rester,
10:48 mais s'il y a une obligation
10:50 d'aller plus loin, par exemple d'interdire les petites vignettes bleues,
10:52 vous savez, ces vignettes bleues qui permettaient
10:54 de savoir qui étaient des tiers de confiance,
10:56 aujourd'hui, il suffit de pouvoir
10:58 avoir un peu d'argent pour pouvoir la fournir.
11:00 Tout ça pourrait être remis en cause demain par la Commission européenne.
11:02 Des gens sont circonspects,
11:04 mais en tout cas, c'est la première fois que la Commission
11:06 tape du poing sur la table, et je pense que
11:08 l'initiative mérite d'être suivie de près.
11:10 - Mais tant qu'on n'enlèvera pas l'anonymat
11:12 de ce réseau, qu'est-ce que vous voulez ?
11:14 On continuera les insultes ?
11:16 - Oh, il y a des insultes sans anonymat !
11:18 - Il y a des insultes avec anonymat !
11:20 - Je pense aux raids
11:22 qu'il y a eu sur Franck Tapiro
11:24 qui vient ici régulièrement,
11:26 où on l'a montré
11:28 à notre boite boulogne,
11:30 c'était au-delà de...
11:32 le propos était de l'humilier,
11:34 et surtout
11:36 de lui reprocher
11:38 ses opinions politiques.
11:40 C'est ça qui était particulièrement
11:42 détestable.
11:44 - Cet exemple que vous prenez,
11:46 c'est surtout des journalistes qui se disent
11:48 journalistes, on va pas donner de nom ici,
11:50 on fait pas de délation pour le coup,
11:52 mais des gens qui se disent journalistes
11:54 sur les réseaux sociaux,
11:56 et qui en plus, quand la fake news est démontrée,
11:58 montrée, expliquée, prouvée,
12:00 continuent à mentir
12:02 et ont ment à leur communauté,
12:04 simplement pour faire du chiffre et faire du buzz.
12:06 Et cette histoire de Franck Tapiro,
12:08 elle est vraiment dégueulasse.
12:10 - Ce qui est hyper important, c'est que les fake news sont
12:12 beaucoup plus virales que lorsqu'on rétablit les faits.
12:14 - Bien sûr.
12:16 - Mais c'est pas normal, regardez
12:18 certains nombres d'hommes politiques ou de femmes politiques,
12:20 je pense à Anne Hidalgo, je n'ai aucun...
12:22 - Qu'une sympathie.
12:24 - Qu'une sympathie, je n'ai aucun soutien pour elle,
12:26 mais elle a été obligée de quitter Twitter.
12:28 - Ouais, je suis tout de suite d'accord avec vous.
12:30 - C'est pas normal, c'est pas aux hommes politiques,
12:32 ni aux femmes politiques, ni à qui que ce soit
12:34 qui se comporte bien, de quitter ce réseau.
12:36 C'est au fou de quitter ce réseau.
12:38 - Frédéric, un mot ?
12:40 - Je rectifierai juste, elle n'a pas quitté Twitter,
12:42 elle a suspendu son compte momentanément,
12:44 on verra au bout de combien de temps elle y revient,
12:46 elle n'a rien quitté du tout, parce qu'on ne quitte pas
12:48 un million et demi d'abonnés sur Twitter.
12:50 La seule petite réserve par rapport
12:52 au coup de cœur, c'est de dire,
12:54 c'est un peu illusoire de se dire,
12:56 on tape sur Twitter et on ferme Twitter et tout est réglé.
12:58 En fait, il faut régler le problème avec l'ensemble des plateformes
13:00 et l'ensemble du fonctionnement de ces réseaux.
13:02 Twitter en est un symbole très fort.
13:04 Il y a énormément de haine sur Twitter,
13:06 il faut bien commencer par quitter.
13:08 Il faudrait traiter tout le monde avec la même équité.
13:10 - C'est là où ça dérape le plus.
13:12 - Demain, ça dérapera ailleurs, parce que ceux qui ont envie de déraper
13:14 ne vont pas s'arrêter de déraper, parce qu'on ne leur offre plus cet outil-là.
13:16 C'est pas une question d'outil.
13:18 - Frédéric, c'est un coup de gueule ?
13:20 - C'est un coup de gueule, mais que je vais transformer en coup de cœur,
13:22 parce que ça, je ne peux pas m'empêcher.
13:24 Je vais m'expliquer contre ceux qui s'indignent
13:26 du fonctionnement de la démocratie.
13:28 Quand on est démocrate, en tout cas c'est mon point de vue,
13:30 on devrait se réjouir de l'opportunité
13:32 qu'un gouvernement ne dispose que d'une majorité relative.
13:34 Pourquoi ?
13:36 C'est plus compliqué, ça on est bien d'accord.
13:38 Mais cela permet au Parlement de jouer pleinement son rôle.
13:40 Avec une majorité absolue,
13:42 c'est un seul camp qui fait la loi.
13:44 Avec une majorité relative, il faut rassembler,
13:46 il faut débattre, il faut négocier.
13:48 Il faut donc faire des concessions de part et d'autre.
13:50 C'est ça pour moi la démocratie parlementaire.
13:52 C'est pas une assemblée de godillots
13:54 qui votent comme un seul homme.
13:56 C'est un groupe de chercheurs qui se déroulent
13:58 pour être intelligents ensemble, au lieu d'avoir raison tout seul.
14:00 Donc mon coup de gueule, il va à ceux qui s'indignent
14:02 depuis 48 heures que le Parlement ait adopté une loi.
14:04 Les mêmes qui s'indignent d'habitude
14:06 que le gouvernement utilise le 49-3
14:08 qui est quand même un outil de la Constitution
14:10 pour débloquer une situation
14:12 qui part d'ailleurs à sa contrepartie
14:14 de pouvoir censurer le gouvernement.
14:16 Donc mon coup de gueule,
14:18 c'est aussi un coup de coeur pour les parlementaires
14:20 qui ont voté pour, qui ont voté contre,
14:22 qui se sont abstenus,
14:24 mais qui ont fait leur boulot.
14:26 C'est ça la démocratie, c'est ça le rôle du Parlement.
14:28 Ils ont fait leur travail.
14:30 - Là-dessus, vous avez raison.
14:32 Mais c'est vrai que je pointais il y a deux jours
14:34 le spectacle qui est donné aux Français
14:36 des petites phrases, il y a toujours eu,
14:38 mais de la façon dont les choses se sont passées
14:40 qui ne sont pas très reluisantes pour la politique.
14:42 - Depuis une semaine, ce n'est pas reluisant
14:44 quand on est d'extrême gauche à extrême droite.
14:46 On s'associe pour rejeter un texte, pour ne pas le débattre.
14:48 Ça n'a rien de reluisant.
14:50 Du début jusqu'à la fin, ça n'a rien de reluisant.
14:52 - Mais s'indigner que le Parlement ait voté une loi,
14:54 ça c'est aberrant.
14:56 - Mais ça rejoint,
14:58 moi j'aurais qu'on en parle,
15:00 de ces départements qui ont décidé
15:02 de ne pas appliquer la loi,
15:04 de ces artistes, dans l'Humanité ce matin,
15:06 je n'avais pas vu cette tribune signée par des artistes.
15:08 On va en reparler dans un instant.
15:10 Rapidement, les livres que vous nous conseillez pour Noël.
15:12 Je vous ai demandé à chacun
15:14 de me proposer un livre.
15:16 Frédéric, c'est le plus joyeux, le vôtre.
15:18 - Je ne sais pas si c'est le plus joyeux,
15:20 mais en tout cas,
15:22 c'est un livre d'histoire et de cuisine.
15:24 C'est "À la table des présidents"
15:26 de Guillaume Gomez.
15:28 Je l'ai pris avec moi.
15:30 Il est lourd, mais il est vraiment très beau.
15:32 Ça vous raconte l'histoire,
15:34 les coulisses de la République,
15:36 depuis 1957,
15:38 avec un dîner offert par René Coty
15:40 à la Reine d'Angleterre et au Prince Philippe.
15:42 Je crois que ça se termine vers 2017
15:44 par un dîner offert par Emmanuel Macron
15:46 à Donald Trump et Mélania.
15:48 Et à côté de ces dîners,
15:50 à côté de quelques photos, à côté des menus,
15:52 il y a aussi les recettes.
15:54 On commence avec un foie gras à la gelée de sauterne,
15:56 on finit avec un gâteau au chocolat.
15:58 On est déjà un peu dans les fêtes.
16:00 - Vous essayez ce week-end ?
16:02 - J'ai déjà essayé des recettes,
16:04 mais moi je suis un fils de cuisinier.
16:06 - Sur quel coin,
16:08 quelqu'un de Quéna ou Sept-Annats a-t-on le plus bouffé ?
16:10 - Chirac ?
16:12 - Je ne suis pas certain que le livre propose...
16:14 - On sait que Sarkoz
16:16 - Non, Sarkoz c'était pas terrible.
16:18 - Macron, c'est pas terrible non plus.
16:20 - Je pense que Hollande
16:22 était un bon livre.
16:24 - On dit que Macron apprécie la cave de l'Élysée ?
16:26 - Oui, c'était pas mal.
16:28 - On continue, Mathieu, c'est un roman
16:30 formidable.
16:32 - Exactement, qui s'appelle "Connemara" de Nicolas Mathieu.
16:34 Nicolas Mathieu s'est fait connaître,
16:36 notamment en 2018, pour le prix Goncourt,
16:38 leurs enfants après eux.
16:40 C'est une magnifique fresque
16:42 sur la France,
16:44 on dit souvent "invisible",
16:46 c'est une France majoritaire.
16:48 Là, on est plongé dans le quotidien de Christophe,
16:50 qui a une ancienne gloire de hockey.
16:52 On est dans un village des Vosges,
16:54 à côté de lui, il y a Hélène,
16:56 une fille qui a réussi, qui a 40 ans,
16:58 qui est consultante et qui s'ennuie dans la vie.
17:00 C'est vraiment,
17:02 pour moi, dans la lignée des romans naturalistes
17:04 du 19ème,
17:06 où on raconte la France,
17:08 on raconte aussi les déceptions,
17:10 on raconte aussi la vie telle qu'elle est,
17:12 les parents qui vieillissent,
17:14 la vie de père ou de mère célibataire.
17:16 C'est un très beau livre
17:18 sur une France qu'on raconte peu,
17:20 et qui méritait d'être mis en lumière.
17:22 - Et on peut tout lire de Nicolas Mathieu,
17:24 c'est un écrivain remarquable,
17:26 c'est paru chez Actes Sud,
17:28 et tout existe maintenant en collection de poches.
17:30 Jérôme, vous c'était un...
17:32 - Oui, alors sur Nicolas Mathieu,
17:34 juste un petit bémol, il y a quand même un côté lutte des classes
17:36 qui est un peu...
17:38 - Qui n'est pas militant, je trouve.
17:40 - Quand vous l'écoutez, pas dans le livre, mais quand vous l'écoutez après...
17:42 - Alors il ne se décrit pas du tout comme un transfuge de classe,
17:44 Nicolas Mathieu, je trouve que
17:46 au contraire, dans ses livres,
17:48 ni dans Conémara, je ne sais pas ce que vous en avez pensé,
17:50 ni dans Leurs Enfants Après Eux,
17:52 on ne trouve de lutte des classes,
17:54 il y a juste un passage dont on ne va pas...
17:56 - Non, c'est dans ses déclarations.
17:58 - Vous savez, moi j'aime pas rencontrer les écrivains,
18:00 c'est un petit peu comme le foie gras,
18:02 j'ai pas envie de voir l'oie,
18:04 j'aime bien le foie gras,
18:06 mais les écrivains c'est pareil,
18:08 j'aime les lire, j'ai pas envie qu'ils me racontent
18:10 pourquoi ils ont écrit leurs livres,
18:12 c'est très particulier,
18:14 mais on n'a pas forcément envie d'avoir leur avis
18:16 effectivement sur les choses.
18:18 Vous Jérôme ?
18:20 - Moi je passe à L'Exil russe de Catherine Goussef,
18:22 qui est un livre sérieux,
18:24 qui est un livre d'historienne,
18:26 qui n'est pas du tout un livre littéraire,
18:28 comme on vient d'en parler,
18:30 qui est un livre sur
18:32 l'arrivée en France des 100 000,
18:34 à peu près 100 000, entre 80 et 100 000
18:36 russes blancs,
18:38 après la révolution,
18:40 entre 1917 et 1920,
18:42 la manière dont ils ont été accueillis,
18:44 la manière dont ils se sont débrouillés,
18:46 au moment où on parle de l'immigration,
18:48 c'est extrêmement intéressant de voir ce qui s'est passé,
18:50 et surtout la manière dont
18:52 ils ont été finalement un peu
18:54 rejetés par la République française à l'époque,
18:56 puisqu'on ne les a pas naturalisés,
18:58 on a refusé de les naturaliser,
19:00 alors ils n'étaient plus russes, parce qu'ils ont été
19:02 déchus de leur nationalité russe,
19:04 étant opposés au régime bolchevique,
19:06 étant partis, et d'ailleurs
19:08 il n'y avait pas que la cour
19:10 de Nicolas II, il n'y avait pas que la cour impériale
19:12 qui s'est réfugiée,
19:14 il y avait des gens qui servaient la cour,
19:16 effectivement, et des gens très très
19:18 modestes qui sont arrivés en France, qui étaient pourchassés
19:20 par les bolcheviques, donc c'était la vie ou la mort,
19:22 c'était clair, ils sont arrivés en France
19:24 et on ne leur a pas reconnu,
19:26 on n'a pas voulu les naturaliser,
19:28 français, donc on leur a donné
19:30 le statut de réfugiés apatrides,
19:32 qui n'existe plus actuellement,
19:34 donc c'était des gens apatrides, moi ça me touche
19:36 énormément, parce que
19:38 les grands-parents de ma
19:40 femme étaient russes blancs,
19:42 ils sont arrivés, et ils ont eu le statut de réfugiés
19:44 apatrides jusqu'à leur mort,
19:46 on n'a pas voulu, la République française n'a pas
19:48 voulu les reconnaître comme français,
19:50 alors qu'ils étaient parfaitement intégrés,
19:52 qui travaillaient en France, ça rejoint un peu
19:54 le débat actuel. - Ça s'appelle
19:56 l'exil russe de Catherine Goussef,
19:58 c'est chez Biblis,
20:00 vous aurez un mot tout à l'heure, on va parler
20:02 d'Emmanuel Macron, et je vous donnerai
20:04 la parole Alex pour votre livre, à tout de suite.
20:06 (musique)
20:08 Sud Radio, le 10h midi,
20:10 mettez-vous d'accord, Valérie Experts.
20:12 - Et nous allons parler de l'intervention
20:14 du Président de la République
20:16 hier soir, un mot,
20:18 déjà on n'a pas fini notre tour de table
20:20 avec votre livre,
20:22 vous nous recommandez "Être français".
20:24 - Oumar Youssef Souleiman,
20:26 c'est un livre exceptionnel,
20:28 d'un jeune réfugié syrien
20:30 qui raconte son périple pour arriver
20:32 jusqu'en France,
20:34 dans le contexte actuel c'est aussi intéressant de le lire,
20:36 parce qu'on se rend compte que l'immigration, quelquefois,
20:38 c'est une migration d'exil et qu'elle n'est pas
20:40 choisie, et il raconte son parcours pour devenir
20:42 français, ce qu'est être français aujourd'hui,
20:44 et c'est franchement exceptionnel, parce qu'il
20:46 devient auteur, il visite
20:48 en tant qu'auteur la France pour les salons
20:50 de différents livres, et il apprend à l'aimer, donc je le
20:52 conseille fortement, il a appris à parler français,
20:54 il s'est mis cette rigueur, il n'est plus jamais retourné
20:56 en Syrie, il n'a plus jamais vu sa famille,
20:58 et aujourd'hui il se considère comme français, et son livre
21:00 s'appelle "Être français", et c'est une très belle définition
21:02 de ce qu'est être français. - C'est chez Flammarion,
21:04 et un auditeur nous propose une très bonne
21:06 idée, "Le que sais-je" de
21:08 Georges Ben Soussan sur les origines du conflit
21:10 israélo-arabe. - Oui, exceptionnel aussi.
21:12 - Très très très bon livre
21:14 pour essayer de comprendre un peu
21:16 les enjeux, merci de cette
21:18 suggestion. Le président de la République,
21:20 hier soir, était donc l'invité de "C'est à vous",
21:22 sur la forme vous avez trouvé que c'était
21:24 une bonne idée, cette causerie,
21:26 plutôt qu'une allocution, je sais pas
21:28 vous, en termes de com', vous auriez été son communicant
21:30 Frédéric Fougera, vous lui auriez conseillé
21:32 cette émission, ça a rassemblé 3 millions de téléspectateurs,
21:34 beaucoup moins que s'il
21:36 avait fait un JT, néanmoins...
21:38 - 2h20, c'est 2h20.
21:40 - 2h20... - C'est pas comme un JT, c'est 2h20.
21:42 - 2h20, 3 millions de téléspectateurs,
21:44 beaucoup de reprises,
21:46 de petites phrases, c'est ce qu'il cherchait, c'est ce que
21:48 cherche un communicant, non ? - Alors, j'ai envie
21:50 de dire, d'abord, pour moi c'est une opération de communication,
21:52 donc c'est normal qu'un élu et que le président
21:54 de la République communiquent, mais on est vraiment dans une opération
21:56 de communication, 3 millions,
21:58 c'est beaucoup pour cette émission.
22:00 - Oui, pour cette émission. - Évidemment, ça aurait pu être
22:02 davantage sur un JT, mais pas forcément.
22:04 C'est beaucoup plus confortable
22:06 qu'un JT, d'être dans ce type de format,
22:08 même si c'est très compliqué d'avoir en face
22:10 de soi plusieurs journalistes
22:12 qui peuvent rebondir de façon permanente,
22:14 mais bon, c'est une bête de communication
22:16 sur ce type d'exercice,
22:18 c'est plus compliqué que d'avoir... - C'était pas Jean-Jacques Bourdain,
22:20 pardon de vous dire ça,
22:22 d'être un peu Chauvin, mais...
22:24 - Ni Pleynel. - Ni Pleynel.
22:26 - C'est pas comme être face à un journaliste politique.
22:28 - Il y avait, non, non, il y avait...
22:30 - Patrick Cohen. - Il y avait Patrick Cohen
22:32 qui était là, qui a posé les questions, mais
22:34 le reste du plateau avait l'air hypnotisé,
22:36 ils étaient un peu comme des lapins dans les phares,
22:38 j'ai trouvé. - C'est une des forces
22:40 de ce président, d'hypnotiser
22:42 les gens qu'il a en face de lui. Je sais pas si c'est sa fonction
22:44 ou sa personne, en tout cas opération de communication.
22:46 - Vous, vous trouvez que c'était une bonne idée de faire ça ?
22:48 - Alors, je pense qu'il faut distinguer
22:50 la forme et le fond. Vous avez évoqué la forme,
22:52 la forme c'est une hypothèse, et pourquoi pas,
22:54 je suis toujours déçu
22:56 que ce genre d'exercice se fasse
22:58 sur le site. Pourquoi ? Parce qu'il est le président de la République,
23:00 il ne se rendrait pas dans le studio et ne le ferait pas
23:02 comme un... - Il l'a fait.
23:04 - Comme un interview en bas. - Il l'a fait. C'était le match retour.
23:06 - Pourquoi un jour on le fait, pourquoi on le fait pas ? Je trouve ça
23:08 toujours assez décevant,
23:10 de montrer que le président de la République se déplace
23:12 comme n'importe qui dans un studio de télé ou de radio.
23:14 Après, la forme,
23:16 il est pugnace, il connaît ses dossiers,
23:18 même si je l'ai régulièrement l'œil sur ses notes,
23:20 ce que normalement il ne fait pas,
23:22 mon attention a été
23:24 attirée là-dessus. Après, la forme,
23:26 il y a le fond. Alors, le fond, il a
23:28 fait passer des messages, son message principal
23:30 je pense, dans ses éléments de langage,
23:32 s'ils ont été travaillés, c'était dire la vérité
23:34 et être dans le réel.
23:36 Il a martelé un principe,
23:38 c'est les faits, les faits, les faits.
23:40 Après, il a tenté une démonstration,
23:42 démontrer que si Marine Le Pen dit qu'il pleut,
23:44 on ne peut pas dire qu'il n'y a pas de la pluie.
23:46 Maintenant, qu'est-ce qu'on retient
23:48 de tout ça ? Je ne suis pas certain qu'on retienne
23:50 beaucoup de choses. Ou alors, on retient
23:52 des petites choses annexes
23:54 comme le fait qu'on le fasse exprimer
23:56 sur Depardieu et on s'engouffre pour
23:58 parler de ça et pour ne pas parler du reste.
24:00 Mais là, c'est aussi notre responsabilité. Est-ce qu'on consacre
24:02 10 minutes à Depardieu ou est-ce qu'on
24:04 parle du fond et de choses plus importantes ?
24:06 - Jérôme ? - Je pense
24:08 qu'il a voulu rappeler, après cette séquence
24:10 un peu compliquée et difficile
24:12 et qu'elle était mal perçue par les Français.
24:14 Vous le disiez tout à l'heure et vous aviez raison.
24:16 Ça a été un peu perçu
24:18 comme alimentant
24:20 l'anti-parlementarisme, il faut bien le dire,
24:22 qui est un peu en progression dans notre pays
24:24 puisque les gens vous disent
24:26 "les députés, les sénateurs, ça ne sert à rien, etc."
24:28 - Des sentiments alimentés
24:30 par les parlementaires eux-mêmes. - Absolument, non.
24:32 Mais effectivement, par les comportements de certains.
24:34 Pas tous, mais par un certain nombre de comportements
24:36 qu'on a vus depuis l'élection
24:38 de cette législature, il faut bien le dire.
24:40 Notamment de la part de l'FI,
24:42 qui bordélise systématiquement l'Assemblée
24:44 qui a transposé en réalité ce qui se passe
24:46 au Parlement européen
24:48 au Parlement français.
24:50 Pas au Sénat, mais à l'Assemblée nationale.
24:52 Et donc il a voulu rappeler qu'il était là.
24:54 Moi je crois que c'est le message essentiel,
24:56 c'est "je suis là, je suis encore là pour trois ans et demi,
24:58 et je ne vais pas arrêter les réformes.
25:00 Je vais continuer
25:02 à présider et à continuer
25:04 à réformer la France."
25:06 Je crois que c'était le message essentiel qu'il a voulu faire passer.
25:08 Est-ce que c'est passé ?
25:10 On peut en parler ici, on peut en débattre,
25:12 mais je crois que c'était le message essentiel.
25:14 - Mathieu, moi je n'ai pas compris.
25:16 Il disait "un bouclier essentiel", puis après il dit "je saisir le Conseil constitutionnel".
25:18 - Mais en fait il est fidèle à lui-même.
25:20 - Je ne comprends rien, c'est dur en même temps.
25:22 - Macron est fidèle à lui-même, c'est-à-dire il essaye d'agréger
25:24 en son sein des forces
25:26 qui sont objectivement irréconciliables.
25:28 Ça peut marcher sur un certain nombre de sujets.
25:30 Sur l'immigration,
25:32 c'est un dernier endroit où il y a une zone de clivage
25:34 entre la droite et la gauche.
25:36 Entre les citoyens de droite et les citoyens de gauche.
25:38 Et donc sur ce sujet-là,
25:40 au fait, objectivement, il se prend les pieds dans le tapis.
25:42 Pourquoi ? Parce qu'il ne peut pas dire
25:44 à la fois qu'il offre un bouclier aux Français
25:46 sur la question de l'immigration,
25:48 et dire en même temps "je ne saute pas au plafond" sur certaines dispositions.
25:50 - Oui.
25:52 - Ça introduit une confusion qui est terrible.
25:54 Par ailleurs, je pense qu'il fait une deuxième
25:56 erreur quand il dit qu'il
25:58 fait cette loi aussi pour lutter
26:00 contre la montée du FN.
26:02 D'une certaine manière, il donne
26:04 au Front National, au Rassemblement National,
26:06 le magistère sur cette question de la migration.
26:08 Il ne faut pas être grand-clair pour savoir
26:10 qu'on aura d'autres défis migratoires.
26:12 Notamment liés à la démographie dans certains
26:14 pays, continents, en Afrique. Donc on va avoir
26:16 d'autres déceptions de la part des Français.
26:18 Et à ce moment-là, lorsqu'on a mis le brevet,
26:20 le magistère sur la question
26:22 d'immigration au RN, ça veut dire que d'ici
26:24 deux ou trois ans, on se retrouvera
26:26 avec un Front National encore plus puissant,
26:28 quelle que soit l'efficacité perçue de cette loi.
26:30 Dernier point que je trouve remarquablement intéressant,
26:32 c'est qu'il y a d'autres idiots utiles
26:34 qui aujourd'hui sont la gauche,
26:36 ils ont l'impression
26:38 de lutter contre Emmanuel Macron et le gouvernement.
26:40 Au contraire, j'ai le sentiment
26:42 qu'en s'opposant ainsi
26:44 à cette loi, ils permettent de
26:46 légitimer cette loi aux yeux des Français.
26:48 J'étais assez marqué par le nombre
26:50 de Français, 70%, qui disent
26:52 que cette loi, elle va pouvoir permettre de
26:54 retrouver du pouvoir pour lutter contre
26:56 l'immigration, notamment illégale.
26:58 Mais c'est aussi parce qu'il y a une opposition à cette loi
27:00 que les Français se disent "cette loi,
27:02 finalement, est dotée d'une certaine puissance".
27:04 Donc, je pense que l'opposition de gauche
27:06 réactive des vieux concepts des années 2000
27:08 qui ne marchent plus aux yeux des citoyens,
27:10 mais au contraire, ils permettent de légitimer
27:12 cette loi. - Mais qu'est-ce que vous voulez ?
27:14 Que face la gauche, elle n'a rien à dire ?
27:16 - Mais surtout ce que nous disait hier
27:18 Jean-Baptiste Moreau, c'est qu'il y a une loi
27:20 en ce moment au Parlement européen
27:22 qui va complètement annihiler
27:24 l'efficacité de cette loi.
27:26 - Et ils en sont très fiers d'ailleurs chez Renaissance,
27:28 au passage, cette semaine, cette journée,
27:30 qu'on parle comme tête de liste, ils en sont très fiers de cette loi
27:32 qui est actuellement en discussion,
27:34 effectivement, pour l'Europe. Non mais en fait,
27:36 moi je trouve ça très intéressant, hier,
27:38 l'échange du président de la République, je suis désolé,
27:40 sur la forme, c'est un coup de communication, mais il est aussi
27:42 dans son bon droit, et même dans son
27:44 obligation que de faire un coup de communication
27:46 dans le moment où l'on vit. C'est une crise politique.
27:48 - C'est bien ce que j'ai dit, je suis d'accord.
27:50 - Oui, je sais, je suis d'accord avec vous. C'est une crise politique
27:52 qu'on est en train de vivre. On est presque en cohabitation
27:54 parlementaire, entre le Sénat et l'Assemblée nationale.
27:56 C'est le Sénat qui fait la pluie
27:58 et le beau temps, aujourd'hui.
28:00 - Non, non, non. - Ah bah si, je suis désolé.
28:02 - Sur cette loi là, mais pas sur les autres. Sur la loi
28:04 de finances, par exemple. - Vous voulez qu'on parle de la loi des retraites ?
28:06 - Sur la loi de finances,
28:08 le Sénat n'a absolument pas fait la loi.
28:10 - Mais peut-être, la loi de finances,
28:12 c'est le 49-3 qui a fait la loi. Donc c'est même pas
28:14 l'Assemblée nationale. Et donc sur les retraites.
28:16 - Ah si, parce qu'il y a eu un débat. - Oui, mais...
28:18 - Alors, laissez terminer, Alex. - Et moi, ce que je trouve très intéressant,
28:20 hier, sur les propos du président de la République,
28:22 c'est que pour la première fois,
28:24 on l'entend dire qu'il assume l'eau en même temps.
28:26 Il l'a répété trois fois. - Bien sûr.
28:28 - Trois fois. Il a dit "j'assume" de dire que
28:30 cette loi, c'est du en même temps.
28:32 - Elle est pas mal,
28:34 mais elle est pas formidable.
28:36 - En même temps, on va pouvoir faire quelque chose, et en même temps,
28:38 on va pouvoir faire autre chose. Et ça, c'est quand même la première
28:40 fois qu'on entend le président de la République
28:42 employer ce qu'on lui reproche depuis
28:44 presque sept ans maintenant, de dire de faire que du
28:46 en même temps et de s'arranger avec la réalité,
28:48 et de faire en sorte de contenter un peu à droite, un peu
28:50 à gauche, et de ne jamais trancher. Et là-dessus,
28:52 hier soir, pour une fois, il a été clair.
28:54 Et puis, quand on écoute les 2h20
28:56 d'émission, moi ce que j'ai trouvé intéressant, c'est qu'au moins,
28:58 on balaye tous les sujets. Et c'est du en même temps
29:00 tout le temps, d'ailleurs, sur tous les sujets.
29:02 Quand on parle du conflit israélo-palestinien,
29:04 c'est du en même temps.
29:06 Il y a juste un sujet où il a un peu plus tranché
29:08 que d'habitude, c'est sur la fin de vie.
29:10 La fin de vie où il parle d'un projet de loi
29:12 où il donne, pour une fois, un calendrier très clair,
29:14 en février-mars, qui va arriver,
29:16 où il valorise les bénévoles.
29:18 Et ça, c'est intéressant. Sur tout le reste,
29:20 même sur l'immigration. Je ne comprends pas que sur l'immigration,
29:22 quand on lui fait le reproche du Rassemblement National,
29:24 il ne vienne pas rappeler à un moment donné
29:26 que le Rassemblement National n'a apporté aucun
29:28 point concret dans cette loi qui a été votée
29:30 avant-hier. - Il l'a plus haut...
29:32 - Il l'a répétée à plusieurs reprises.
29:34 - Il n'a jamais dit "jamais solution, jamais solution".
29:36 - Oui, mais sans donner d'exemple.
29:38 - Il n'y a pas d'exemple puisqu'il n'a pas fait de solution.
29:40 - La préférence nationale.
29:42 - Et on ne parle pas de la ME. - Et la ME, exactement.
29:44 - La ME ne voulait pas de la ME,
29:46 elle a voté pour. - Voilà, exactement.
29:48 - On ne peut pas être aussi caricatural.
29:50 Moi, je crois qu'il faut rentrer dans le fond
29:52 de cette loi maintenant,
29:54 puisqu'elle est votée.
29:56 Ce n'est plus un projet. D'ailleurs, qui a été
29:58 revu trois fois. Le premier, la mouture
30:00 du gouvernement. Le deuxième, la mouture
30:02 du Sénat. Et le troisième, la mouture de la commission
30:04 mixte paritaire. Et tout ça a été changé.
30:06 - Je suis parfois en train de vous dire si c'est une mauvaise loi ou pas.
30:08 - Je termine pour dire que quand on rentre
30:10 dans l'examen
30:12 point par point des articles,
30:14 on voit bien quand même que
30:16 LR, notamment
30:18 les sénateurs LR, ont repris
30:20 un certain nombre, qu'on le veuille ou non,
30:22 de mesures qui étaient préconisées
30:24 dans le programme de Marine Le Pen.
30:26 - Mais qui étaient aussi préconisées
30:28 dans le programme LR.
30:30 - Qui étaient dans le programme LR de 2022.
30:32 - Pas tout à fait, non.
30:34 - Honnêtement, si... - Non, non. Par exemple, la remise
30:36 en cause du droit du sol, ce n'était pas dans le programme de
30:38 Valérie Pécresse. Non, c'était dans le programme
30:40 de Marine Le Pen. Bon, donc,
30:42 il y a un certain nombre d'éléments qui ont été repris
30:44 à partir du programme de Marine Le Pen
30:46 qui ont été transformés, qui ont été réécrits,
30:48 etc. Mais l'inspiration venait de là.
30:50 Donc Marine Le Pen n'avait absolument pas
30:52 besoin d'être présente
30:54 et d'être majoritaire
30:56 puisque un certain nombre de ces
30:58 dispositions qu'elle préconisait au moment
31:00 de la prise en telle ont été prises en compte.
31:02 - Oui, mais en attendant, elle vote la motion de rejet.
31:04 Au moment de la présentation de la loi.
31:06 - Elle vote la motion de rejet parce que si on examine
31:08 de son point de vue, et moi je le comprends très bien,
31:10 et les LR, je les comprends très bien aussi,
31:12 si on examine le projet de loi du gouvernement,
31:14 même s'il est amendé
31:16 et qu'on arrive à la fin de la discussion,
31:18 ils n'ont pas ce qu'ils ont obtenu là.
31:20 Pas du tout.
31:22 Pas du tout. Beaucoup moins.
31:24 - Peut-être pas du tout, mais ils ont quand même
31:26 des points qui étaient centraux
31:28 dans le projet de loi au départ. Ils l'auraient eu.
31:30 - Mais rien à voir avec le texte de la commission
31:32 mixte par contre. Rien à voir.
31:34 - On va marquer une pause. On continue.
31:36 Dans un instant, ce débat,
31:38 on va peut-être parler aussi du conseil constitutionnel.
31:40 S'ils retoquent tous les articles,
31:42 c'est tout ça pour ça.
31:44 - Sinon ils retoquent la loi, s'ils retoquent tous les articles.
31:46 - La loi risque d'être quand même
31:48 assez déshabillée.
31:50 - La APL, du coup, c'est conditionné ou pas ?
31:52 - Les APL.
31:54 - Oui, bien sûr.
31:56 - Pourquoi il a parlé hier du RSA
31:58 et pourquoi les APL ne pourraient pas être suives
32:00 de le même dispositif ?
32:02 - Si, le RSA est conditionné depuis longtemps,
32:04 depuis toujours.
32:06 - Comme la prime d'activité qui a été faite par la gauche
32:08 et qui est conditionnée.
32:10 C'est le même principe.
32:12 - On se retrouve dans un instant avec vous.
32:14 - Sud Radio, le 10h midi,
32:16 mettez-vous d'accord,
32:18 Valérie Exper.
32:20 - On n'aura pas le temps de traiter tous les sujets qu'on voulait.
32:22 - De par Dieu un peu.
32:24 - Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
32:26 Il lui a mis un vent à sa ministre de la Culture.
32:28 C'est clair, net et précis.
32:30 Je ne sais pas si on peut réécouter
32:32 l'extrait. Je prends un peu
32:34 Jamel, notre réalisateur de cours.
32:36 Ce matin,
32:38 Gilles Gansman nous a passé l'extrait.
32:40 On vous le passera tout à l'heure.
32:42 C'est vrai qu'il prend la défense
32:44 de Gérard Depardieu en disant qu'il n'aime pas
32:46 les chasses à l'homme.
32:48 - Pour une fois, en même temps, je trouvais juste...
32:50 - Là, il n'y a pas de "en même temps".
32:52 - Non, mais...
32:54 - C'était peut-être le seul sujet sur lequel
32:56 il était ferme.
32:58 - En revanche, ce qui est vrai, c'est que Gérard Depardieu
33:00 est à la fois un génie
33:02 et à la fois un gros porc.
33:04 C'était parfaitement documenté par Raphaël Baquet
33:06 dans "Le Monde" où elle explique
33:08 pourquoi ce génie,
33:10 ce comédien exceptionnel,
33:12 on lui avait un peu tout laissé passer,
33:14 notamment, visiblement, lorsqu'il était
33:16 en tournage, où il avait des comportements
33:18 qui étaient déjà assez déviants,
33:20 où les problèmes d'alcool, qui sont d'ailleurs assez sous-estimés
33:22 dans le cas de Depardieu,
33:24 étaient occultés.
33:26 Et donc, Gérard Depardieu,
33:28 quand il est un magnifique
33:30 dans "Jean de Florette",
33:32 il est apprécié parce qu'il reflète
33:34 une belle France, et quand c'est un porc,
33:36 ça aussi déteint négativement
33:38 sur le pays.
33:40 - Écoutez ce que disait le président de la République hier soir.
33:42 - C'est un immense acteur,
33:44 il a servi les plus beaux textes.
33:46 Lui aussi, c'est un génie de son art, complet.
33:48 Il a fait connaître la France,
33:50 nos grands auteurs, nos grands personnages, dans le monde entier.
33:52 Et, je le dis en tant que président de la République,
33:54 mais aussi en tant que citoyen, il rend fier à la France.
33:56 - Moi, je sais une chose, c'est que
33:58 la Légion d'honneur est un ordre, dont je suis en effet le grand maître,
34:00 qui n'est pas là pour faire la morale.
34:02 Et donc, ce n'est pas sur la base d'un reportage,
34:04 ou de telle ou telle chose, qu'on enlève la Légion d'honneur
34:06 à un artiste. Dès que je vais
34:08 commencer à retirer la Légion d'honneur
34:10 à des artistes, ou des responsables,
34:12 quand ils disent des choses qui me choquent,
34:14 la réponse est non. Ça n'est pas un ordre moral,
34:16 et je n'ai pas envie que ce le soit.
34:18 Dans nos valeurs, il y a la présomption d'innocence.
34:20 C'est-à-dire que n'importe qui sera au tribunal public.
34:22 Il y a une chose dans laquelle
34:24 vous ne me verrez jamais, ce sont les chasses à l'homme.
34:26 Je déteste ça.
34:28 - Il dit quand même que la justice doit suivre son cours, je crois,
34:30 à un moment donné, après.
34:32 - Je ne partage pas du tout cette explication.
34:36 Je la trouve complètement hallucinante,
34:38 et très rigarde, pour tout dire.
34:40 Moi, je trouve que ce n'est pas parce que vous êtes un génie
34:42 qu'on a le droit de ploter les gens sur les plateaux,
34:44 ou ailleurs. Ça n'a complètement rien à voir.
34:46 Il y a des génies qui se sont très bien comportés,
34:48 il y en a d'autres qui se sont très mal comportés.
34:50 Il y a des gens qui ne sont pas des génies
34:52 qui se comportent très mal, et il faut les punir.
34:54 Je suis désolé. Ce n'est pas une excuse
34:56 de dire que c'était un très grand artiste,
34:58 et qu'il a diffusé la culture française à l'extérieur.
35:00 Non. Je suis désolé.
35:02 Là, il y a des faits qui sont quand même précis.
35:04 Il a été mis en examen,
35:06 si mes souvenirs sont bons.
35:08 - Non, il n'y a rien.
35:10 - Il n'y a rien.
35:12 - C'est ce qu'il rappelle.
35:14 - Il n'y a rien.
35:16 - Ça va tomber.
35:18 - Il n'y a que des propos pour l'instant.
35:20 À la suite de compléments d'enquête...
35:22 - Il y a quand même des propos récurrents.
35:24 Donc moi, je n'excuse pas le comportement
35:26 au regard du génie de la personne.
35:28 - Juste rappeler
35:30 qu'Emmanuel Macron,
35:32 après l'article sur les accusations de viol
35:34 contre Nicolas Hulot,
35:36 avait dit à propos des auteurs, des journalistes
35:38 du papier qu'ils étaient des "charonnières".
35:40 - Oui, mais c'est la phrase
35:42 de Mitterrand sur Béré Govoire,
35:44 "je t'ai jeté au chien".
35:46 C'est toujours cette excuse.
35:48 - Non, il n'y a pas d'excuse à avoir.
35:50 - Si les faits sont avérés, il n'y a aucune excuse.
35:52 - C'est ce qu'il dit.
35:54 - La partie a été coupée.
35:56 Il dit que la justice doit suivre son cours.
35:58 - Oui, mais là, il met en doute les images.
36:00 C'est ça qui m'a dérangé.
36:02 Il met en doute les images qu'il voit
36:04 parce que je crois savoir, c'est ce qu'il dit.
36:06 Il dit qu'il y a eu des problèmes avec les reportages.
36:08 Il y a des sonores et des paroles
36:10 qui sont très claires.
36:12 C'est très clair de la part de Gérard Depardieu.
36:14 Qu'il veuille respecter la présomption d'innocence,
36:16 il a complètement raison.
36:18 Je pense que c'est quelque chose dans ce quinquennat
36:20 et dans le quinquennat d'avant qui est important
36:22 pour la justice, qui a été martelé, répété.
36:24 Il faut préserver et respecter
36:26 la présomption d'innocence des uns et des autres.
36:28 En revanche, dire qu'il ne va pas enlever
36:30 la Légion d'honneur pour des propos qui le choquent,
36:32 le problème, ce n'est pas que ça le choque lui,
36:34 c'est que ça choque la France.
36:36 - D'abord, il n'a pas le pouvoir d'enlever la Légion d'honneur.
36:38 - Il est grand maître.
36:40 - Il n'a pas engagé.
36:42 Ce que je veux dire par là, c'est que ce n'est pas que lui que ça choque.
36:44 On est dans une société,
36:46 et c'est bien normal.
36:48 - Et on en a laissé à d'autres.
36:50 - On en a laissé inversement.
36:52 - Frédéric Fougera,
36:54 cet épisode-là, il était préparé, visiblement.
36:56 Certains disent que ça a fait un contre-feu,
36:58 puisque ce matin,
37:00 on parle de ça alors qu'on n'aurait peut-être pas dû en parler.
37:02 - Oui, ça c'est peut-être de la post-rationalisation.
37:04 C'est toujours facile de dire ça.
37:06 Je ne suis pas certain que ça soit préparé.
37:08 - Il n'a en rien excusé Depardieu.
37:10 - Non.
37:12 - Il ne faut pas dire qu'il l'a excusé.
37:14 - Je ne dis pas qu'il l'avait excusé.
37:16 Je dis qu'il parlait de chasse à l'homme.
37:18 - Non, vous avez dit qu'il l'avait excusé.
37:20 - Et d'une certaine manière,
37:22 en disant que c'est un génie, c'est un grand acteur,
37:24 donc sous-entendu, on peut...
37:26 - C'est exactement la démonstration.
37:28 - C'est une lecture. Moi, je voudrais rappeler une chose.
37:30 Il a quand même une fonction. Il est président de la République.
37:32 Il est le garant des institutions.
37:34 Donc, il ne peut pas se permettre de juger avant la justice.
37:36 Donc, on peut quand même lui reconnaître ça.
37:38 - Mais ce n'est pas parce que vous enlevez la Légion d'honneur
37:40 que vous jugez ? - Non, non. On n'est pas sur la Légion d'honneur.
37:42 - Bah si, on est sur la Légion d'honneur.
37:44 - Ça veut dire que vous jugez.
37:46 - On est sur la position qu'il prend quand on l'interroge
37:48 sur ce sujet.
37:50 Et c'est le risque d'aller dans ce type d'émission.
37:52 Peut-être n'aurait-il pas été interrogé dans un JT.
37:54 Il n'a pas à rendre la justice à la place de la justice.
37:56 Il est le garant de la justice.
37:58 - C'est une question sur la Légion d'honneur. Doit-on l'enlever ?
38:00 - La deuxième chose, est-ce qu'il peut condamner avant la justice ?
38:02 Non. Est-ce qu'il peut participer au tribunal
38:04 médiatique et populaire ? Non.
38:06 Il doit quand même avoir un minimum de recul.
38:08 Il est quand même dans sa fonction.
38:10 Maintenant, son erreur de communication, de mon point de vue,
38:12 c'est d'avoir parlé de Depardieu au présent.
38:14 Quand il dit "il rend fière la France",
38:16 je pense qu'il aurait mieux fait d'ancrer sa création
38:18 et son travail dans le passé.
38:20 Il a rendu fière la France.
38:22 - Mais si vous me permettez juste de
38:24 finir de mon développement,
38:26 je pense que son erreur de communication, c'est d'en parler
38:28 au présent. Est-ce qu'il rend fière la France ?
38:30 Non. Pas aujourd'hui, a priori.
38:32 Il l'a rendue fière.
38:34 Le présent, c'est plutôt les soupçons
38:36 qui sont contre lui avec de fortes charges
38:38 manifestement. Donc, laissons la justice
38:40 faire son travail. Quant à la Légion d'honneur,
38:42 je me permets de vous rappeler
38:44 qu'elle ne vous
38:46 récompense pas pour ce que vous êtes, mais pour ce que vous avez fait.
38:48 Donc, c'est pour ce qu'il a fait dans le passé
38:50 - Non, pas du tout. Quand vous lisez le règlement de la Légion d'honneur,
38:52 je suis désolé de vous interrompre.
38:54 - On peut vous le dire. On peut vous destituer.
38:56 Il y a un caractère moral
38:58 dans la Légion d'honneur
39:00 qui est très fort. Relisez le règlement de la Légion d'honneur.
39:02 - Oui, mais vous me faites dire ce que je n'ai pas dit, donc c'est facile
39:04 de parler à ma place.
39:06 Je redis, la Légion d'honneur
39:08 est une décoration qui récompense
39:10 ce que vous avez fait, et non pas
39:12 ce que vous êtes.
39:14 Maintenant, il ne sera
39:16 certainement plus jamais promu dans un autre
39:18 grade, et en l'occurrence, il est chevalier,
39:20 il ne sera certainement pas promu dans un autre grade.
39:22 Et maintenant, on lui retirera sa Légion d'honneur,
39:24 notamment s'il a une condamnation
39:26 pénale, on lui retirera sa Légion d'honneur.
39:28 - Mais c'est pas lié, la Légion d'honneur...
39:30 - C'est vrai qu'Alex puisse s'exprimer, je vais juste vous lire le tweet
39:32 d'une des
39:34 femmes victimes de PPDA.
39:36 Elle dit "L'honneur de la France n'est pas un homme qui pisse dans les avions,
39:38 a choisi de devenir citoyen russe,
39:40 vote russe, prône l'exil fiscal,
39:42 insulte les femmes face caméra, est accusé
39:44 de viol, d'agression sexuelle et de harcèlement
39:46 par des dizaines de femmes et d'hommes."
39:48 - Elle a un peu
39:50 raison dans sa démonstration, mais au-delà de ça,
39:52 aussi, bien évidemment,
39:54 il y a le fond de l'affaire
39:56 et puis encore la forme,
39:58 la remise en place de Rima Abdel-Malak,
40:00 à la suite, la mise de la culture.
40:02 À la suite de ça, est-ce que votre
40:04 mise de la culture s'est trop avancée ?
40:06 Oui, oui, je vous le confirme.
40:08 Sans prendre aucun détour.
40:10 Vraiment tout droit, oui, je vous le confirme.
40:12 Ça fait aussi dire quand même que dans la période
40:14 actuelle que l'on vit politiquement,
40:16 le gouvernement, il défend pas
40:18 beaucoup ses ministres, Emmanuel Macron, depuis le début,
40:20 il est arrivé en 2017, que c'est lui
40:22 et rien d'autre, souvent.
40:24 Moi, je suis ministre de la culture ou même
40:26 ministre d'autres portefeuilles.
40:28 Je commence à travailler
40:30 à mon avenir. - Même sur le fond
40:32 de la démonstration, avec des théories
40:34 pareilles, vous excusez beaucoup de choses.
40:36 Vous excusez beaucoup de choses.
40:38 À ce moment-là, vous excusez
40:40 Vichy et Pétain. - Non, non,
40:42 il parle de raison, il parle de raison.
40:44 Il parle de présomption
40:46 d'innocence, il parle des images qui étaient
40:48 des compléments d'enquête, qui sont des propos.
40:50 - Oui, mais on interroge sur la Légion d'honneur.
40:52 On interroge sur Depardieu, on interroge sur la Légion d'honneur
40:54 de Depardieu.
40:56 Moi, je considère
40:58 et je répète que dans la...
41:00 Quand vous recevez la Légion d'honneur,
41:02 il y a un examen moral de la personne.
41:04 C'est évident. Donc, il y a
41:06 un caractère moral. Et là, le caractère
41:08 moral n'est plus là depuis très longtemps.
41:10 Voilà. Même s'il n'y a pas de condamnation.
41:12 - Frédéric ?
41:14 - Non, non, à la moindre rumeur,
41:16 on retirera la Légion d'honneur aux gens qui nous déplaisent.
41:18 - Ça, c'est vrai.
41:20 - Et après, on l'accusera de dictateur.
41:22 - Effectivement, c'est important.
41:24 - Il y a une justice, il y a des règles. On ne fait pas que parce qu'on aime ou on aime pas les gens.
41:26 - Il faut laisser la justice faire son chemin.
41:28 - On a fini pour aujourd'hui.
41:30 Dans un instant, c'est Alexis Poulin
41:32 qui sera avec vous.
41:34 Et nous, on se retrouve
41:36 demain pour un bilan de l'année.

Recommandations