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Avec Sacha Houlié, député de la Vienne

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-10-01##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:06Notre invité, Sacha Houllier, ce matin député de la Vienne.
00:09Sacha Houllier, bonjour.
00:10Bonjour.
00:10Vous êtes député de la Vienne.
00:12Alors, je précise que vous avez été président de la commission des lois de l'Assemblée Nationale.
00:18Je précise que vous êtes un macroniste de la première heure,
00:21puisque vous avez été responsable des jeunes avec Macron.
00:26C'était en 2017, je ne me trompe pas, Sacha Houllier.
00:29Et puis, vous avez pris vos distances avec Emmanuel Macron.
00:34Que lui reprochez-vous ?
00:35D'abord, je pense que...
00:36Il vous a déçu, franchement.
00:38Je pense que la dissolution était le moment d'une clarification politique
00:41voulue par le président de la République.
00:43Et cette dissolution, aujourd'hui, elle crée les conditions de dire qui nous sommes.
00:48Moi, je suis de centre-gauche, je suis social-démocrate.
00:50Je considère qu'aujourd'hui, la ligne politique qui est celle
00:53constituée par la majorité relative qui soutient le gouvernement
00:57est une majorité de droite conservatrice et traditionnelle.
00:59Je ne me retrouve pas dans ce programme politique.
01:02On va en parler sur ce sujet, notamment du régalien.
01:08Et donc, j'ai choisi de reprendre ma liberté
01:11de façon à ce que je puisse revendiquer ce que j'ai dit à mes électeurs,
01:14ce que j'ai présenté comme programme auprès d'eux,
01:16et à ce que je puisse tenir les promesses que je leur ai faites.
01:18Bien, Sacha Houllier, vous êtes député de la Vienne,
01:21vous avez pris vos distances, vous êtes aujourd'hui non inscrit à l'Assemblée Nationale.
01:25Vous êtes en train d'essayer de construire un nouveau groupe social-démocrate.
01:31Vous en êtes où ? Vous avez plusieurs députés qui vous rejoignent ?
01:34Je ne sais pas, moi, des députés macronistes de gauche, entre guillemets.
01:38La réalité, c'est que je n'y suis pas encore, parce que sinon je vous l'annoncerai ce matin.
01:41Et la réalité aussi, c'est qu'il y a un collectif social-démocrate,
01:44de parlementaires qui se sentent comme moi,
01:47dans le giron de ce que pense Bernard Cazeneuve,
01:49qui aurait été certainement un excellent Premier ministre pour la France.
01:52Et donc, que ce collectif, aujourd'hui, réunit les parlementaires
01:57issus d'autres groupes, issus d'Ensemble pour la République,
02:00que je ne suis plus tout seul...
02:01– Vous êtes combien, Ensemble pour la République ?
02:03– Je ne vais pas vous faire d'annonce aujourd'hui, alors qu'on n'y est pas.
02:07– Vous êtes proche de...
02:10– On est beaucoup plus proche que je ne l'étais cet été.
02:12– C'est-à-dire, vous êtes combien, une dizaine ?
02:14– Je ne vous donnerai pas de chiffres, parce que ça n'a pas de sens.
02:16Nous ne sommes pas 15, nous nous y approchons,
02:18et dès que nous ne le serons 15,
02:20croyez-moi que je viendrai vous faire cette annonce à ce micro,
02:22ça n'est pas encore le cas, et c'est un collectif de députés,
02:25sociodémocrates, qui ont à cœur de créer un groupe de centre-gauche,
02:28d'opposition au gouvernement de Michel Barnier,
02:31et j'espère sincèrement, parce que c'est la seule sensibilité politique
02:36parmi les 11 groupes qui n'existent pas.
02:39Prenez-vous compte, on a 11 groupes à l'Assemblée Nationale,
02:41et pourtant, tous ceux qui ont voté pour Emmanuel Macron
02:45au premier ou au second tour de l'élection présidentielle de 2022,
02:47qui ont voté pour Raphaël Glucksmann, près de 15% de la population,
02:50ils n'ont pas de représentation à l'Assemblée Nationale,
02:53eh bien moi je pense qu'il faut tout faire, il faut se battre,
02:55pour parvenir à créer ce groupe sociodémocrate,
02:58pas pour moi, pas pour les parlementaires qui en feront partie,
03:01pour tous les gens qui pensent que dans la société française,
03:04la social-démocratie existe, et qu'elle doit avoir une voix à l'Assemblée Nationale.
03:07– Vous avez voté Glucksmann aux européennes ?
03:10– Ça vous savez, le vote est secret, et je comprends bien.
03:13– J'en suis d'accord, je dis ça comme ça au passage.
03:15– Je pense que ce qui est défendu sur la justice fiscale,
03:19sur la justice sociale, sur l'apaisement du débat public,
03:22sur la rigueur dont le débat public doit faire l'objet,
03:25ce sont des valeurs que je partage, oui ça c'est ça.
03:27– Bien, alors, Sacha Houllier, Emmanuel Macron vous a déçu ?
03:32– Est-ce qu'Emmanuel Macron vous a déçu ?
03:34– Dites-moi, franchement, il vous a déçu ou pas ?
03:39– Ce à quoi on s'apprête à discuter aujourd'hui,
03:41c'est-à-dire la déclaration de politique générale.
03:43– Oui.
03:44– Oui, je trouve que nous n'avons pas été à la hauteur
03:47en termes de justice fiscale.
03:49Oui, je pense que la contribution des hauts revenus
03:51par la taxe sur les super-profits dont nous avions proposé
03:54qu'elle rapporte 3 milliards et non 300 millions
03:56comme c'est le cas aujourd'hui, oui, j'ai été déçu.
03:59Si on prend le sujet de la contribution des hauts revenus,
04:02a fortiori en période de crise,
04:04a fortiori lorsque la situation des finances publiques est dégradée,
04:07oui, je pense que j'ai été déçu.
04:09Si on parle de l'efficacité de la dépense publique,
04:11quand on consacre 2 milliards d'euros aux SNU
04:13qui est d'une inefficacité folle, c'est la Cour des comptes qui le dit.
04:17Lorsque l'on ne revient pas sur les exonérations de cotisations
04:20sur les hauts salaires, les salaires qu'on prend entre 4 000 et 6 000 euros
04:23qui font l'objet d'exonérations de cotisations qui sont inefficaces,
04:26c'est France Stratégie et la Cour des comptes qui le dit à nouveau.
04:29Eh bien oui, je pense que j'étais déçu
04:31et je pense qu'on doit tirer les conséquences de tout ça
04:33et que cet argent public doit être mieux finalement utilisé.
04:36Il doit être mieux utilisé notamment parce que ce que nous ont dit les Français
04:39lors de l'élection législative de 2024, de cet été,
04:43c'est que cet argent public, il voulait qu'il soit utilisé
04:46pour les services publics, c'est-à-dire pour la police,
04:48pour la justice, pour les postes de proximité,
04:51pour les écoles dans les millions d'euros.
04:53C'est ça que les Français attendent de nous et c'est ce que nous n'avons pas fait.
04:56Et c'est pour ça aussi que, comme d'autres, j'ai été déçu.
04:58C'est ce que j'ai défendu dans mon mandat entre 2022 et 2024.
05:01– Vous avez été déçu, donc vous avez pris vos distances.
05:03– Exactement.
05:04– C'est clair. Alors le budget, cotisation et excès.
05:06Sur le régalien et sur les déclarations de Bruno Retailleau
05:09et sur ce que vous attendez de Michel Barnier aujourd'hui et Sacha Houllier.
05:14Mais le budget, cotisation exceptionnelle sur les hauts revenus,
05:17multiplié par 3 apparemment, ça vous êtes d'accord, vous votez ça.
05:21– Bien évidemment.
05:22– Impôts sur les sociétés, je parle des sociétés qui font plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires,
05:27impôts sur les sociétés qui seraient augmentés de 8,5.
05:30Ça aussi, vous souscrivez ?
05:32– Même si je pense que c'est davantage sur l'exonération fiscale,
05:34c'est-à-dire sur les questions d'optimisation,
05:36c'est-à-dire sur les questions de crédit d'impôt recherche,
05:38tout le mitage de l'assiette.
05:40Allons pour le taux, peu importe, il y a une meilleure contribution des plus gros.
05:43Oui, je suis d'accord avec ça.
05:45– Vous êtes d'accord avec ça ?
05:46Alors, ce sont des mesures, ce n'est pas encore concret,
05:49on attend Michel Barnier, mais c'est ce qu'on attend, c'est ce qu'on pense.
05:53Taxe sur les rachats d'actions,
05:55alourdissement de la fiscalité sur les véhicules les plus émetteurs de CO2.
05:58– Là, vous voyez, il faut qu'on fasse un peu le tri, le bon grain est livré.
06:02Ce que vous avez cité sur les rachats d'actions,
06:04c'est de la destruction de capital au profit des entreprises
06:06pour qu'elles s'enrichissent, ça oui évidemment.
06:08Maintenant, sur les véhicules les plus émetteurs,
06:11moi ce que j'aimerais c'est qu'on taxe d'abord les véhicules
06:14qui sont importés de Chine, les véhicules électriques
06:16qui viennent détruire l'industrie française et européenne.
06:19– L'Europe s'y attelle.
06:20– L'Europe s'y attelle, et donc je préférerais
06:22que l'on amplifie cette action européenne,
06:25davantage que l'on pénalise des constructeurs européens
06:28qui produisent par ailleurs sur le territoire européen.
06:31– Allourdissement de la fiscalité sur les meublés, AirBnB ou autre.
06:36– Ça c'est ce que nous avions voté et qui n'avait pas été repris
06:39dans le 49.3 l'année dernière.
06:41À partir du moment où je l'avais voté l'année dernière,
06:43par cohérence je voterai à nouveau cette année.
06:45– Vous voterez, hausse des taxes sur l'électricité,
06:47j'ai entendu parler de ça.
06:48– Ça vous voyez, c'est l'archétype d'une mauvaise idée.
06:51Parce que ça, ça va frapper directement le portefeuille des français,
06:54de façon indistincte.
06:56– On n'augmente pas les impôts mais on les augmente quoi.
06:58– Exactement, de façon indistincte, et c'est ça le plus grave.
07:00C'est-à-dire que, que vous soyez avec des revenus aisés,
07:03que vous soyez avec des revenus modestes ou très modestes,
07:06vous allez payer l'électricité.
07:08Et je ne fais pas de dessin pour savoir qui va payer le plus
07:11par rapport à son revenu.
07:12Mais c'est ceux qui y ont le moins.
07:14Donc je ne trouve pas que ce soit une très juste idée.
07:16– Si c'est dans le budget, vous ne votez pas.
07:18– De toute évidence, je m'y opposerai, oui.
07:20– Vous vous y opposerez.
07:21Bon, regardons, qu'attendez-vous de Michel Barnier cet après-midi ?
07:25– D'abord, nous venons de balayer toute une partie de dispositifs fiscaux.
07:28– Oui, oui.
07:29– Ces dispositifs fiscaux, ceux qui sont en faveur de la justice fiscale,
07:32qui font contribuer ceux qui ont le plus de revenus,
07:34a fortiori encore dans une période de crise,
07:36et qui se sont peut-être plus enrichis que ceux qui ont moins,
07:39eh bien, je pense que c'est une bonne idée, et je le soutiendrai.
07:42Pour toutes les hausses d'impôts qui concernent les bas revenus,
07:44et notamment ceux sur l'électricité que vous avez décrit,
07:47j'aurai le plus grand mal.
07:48En revanche, je souhaite que ces impôts soient bien utilisés.
07:51Quand je dis que ces impôts soient bien utilisés,
07:53je souhaite qu'on tienne les promesses qui ont été faites
07:55sur les lois de programmation.
07:56Il va manquer, dans le budget qui a été préparé pour Michel Barnier,
08:00300 millions d'euros pour la police.
08:02Il va manquer 500 millions d'euros pour la justice.
08:05Est-ce que c'est avec cela qu'on va, finalement,
08:08faire un bon travail en matière régalienne ?
08:10Je ne crois pas.
08:11Donc ça, c'est un premier point d'alerte.
08:14Ensuite, j'ai entendu toute une série de déclarations,
08:17presque 20 ans de guerre, sur le régalien.
08:19– Voilà.
08:20– Et j'ai peine à croire que l'on soit plus efficace
08:24en racontant à peu près n'importe quoi sur ce sujet.
08:27– Alors justement, Bruno Rotailleau,
08:30qui est en charge d'une partie du régalien,
08:32puisqu'il est ministre de l'Intérieur,
08:34Bruno Rotailleau a déclaré dimanche soir sur LCI
08:38« l'état de droit n'est ni intangible ni sacré ».
08:42Que dites-vous ce matin ?
08:43– D'abord, je pense qu'il faut définir ce que c'est l'état de droit,
08:45puis il faut donner quelques exemples à vos auditeurs
08:47pour qu'on comprenne la gravité de ces déclarations.
08:50L'état de droit, c'est le respect de la hiérarchie des normes.
08:52Dire que la Constitution est au-dessus de tout,
08:54que les traités internationaux s'appliquent à la loi
08:56et que la loi est finalement opposable à l'action du gouvernement,
08:59aux règlements qui y sont pris.
09:01– Concrètement ?
09:02– Concrètement, ça veut dire qu'on ne peut pas promettre n'importe quoi
09:05et qu'on ne peut pas prendre de loi,
09:07adopter des lois qui sont contraires à la Constitution.
09:09Notamment ce qu'avait proposé M. Rotailleau en matière d'immigration.
09:13Je rappelle que la loi immigration avait déjà été censurée
09:15par le Conseil constitutionnel en janvier dernier.
09:19Ensuite, c'est la séparation des pouvoirs.
09:21Ça veut dire que le gouvernement n'empiète pas sur l'action des juges.
09:24Et puis c'est l'égalité des citoyens devant la loi.
09:26Et donc ça veut dire que si on remet en cause toute cette élifice…
09:29– Donc si on remet en cause l'état de droit, par exemple…
09:33– Par exemple, deux choses.
09:35Ça veut dire qu'on pourra interdire arbitrairement des manifestations.
09:37Les manifestations contre les bassines,
09:39je suis opposé à ces manifestations, mais ils ont le droit de le dire.
09:43Les manifestations contre les vaccins,
09:44je suis opposé à ce que les gens disent n'importe quoi sur les vaccins,
09:47mais ils ont la liberté d'expression, de le faire.
09:49– Donc si on remet en cause l'état de droit,
09:51on remet en cause le droit de manifester.
09:53– Entre autres, on remet en cause des principes essentiels,
09:56comme celui de la présomption d'innocence, par exemple.
09:58Et la présomption d'innocence, elle bénéficie à tous.
10:01Elle bénéficie aussi au policier qui fait usage de son arme dans la rue
10:04et qui fait l'objet d'une procédure, parce que dans un état de droit,
10:08il y a un usage des armes qui est encadré, il y a une procédure.
10:11Et le policier qui a dégainé, tiré,
10:14il bénéficie de la présomption d'innocence dans l'affaire
10:17qui aujourd'hui le conduit devant un tribunal.
10:19Voilà pourquoi je pense que c'est extrêmement grave,
10:22c'est parce qu'on est en train de remettre en cause toutes les règles,
10:25de relativiser toutes les normes
10:27et de faire en sorte que ce soit le règne de l'arbitraire.
10:29Le règne de l'arbitraire, il ne bénéficie jamais, jamais aux citoyens.
10:34Il faut se mettre ça dans la tête.
10:36Et aujourd'hui, faire en sorte que finalement on relativise toute la loi,
10:41ça veut dire que plus aucune loi ne sera opposable,
10:43plus aucune loi ne sera finalement sacrée.
10:45Et je pense que c'est extrêmement dangereux.
10:47– Aucune réaction de Michel Barnier
10:50après les déclarations de Bruno Retailleau.
10:52Est-ce que vous le regrettez ?
10:54– En fait, on a vu que Michel Barnier,
10:56lorsqu'il était en désaccord avec un de ses ministres,
10:59il l'appelait, il le recadrait.
11:01– Il parlait d'Antoine Armand.
11:03– Exactement, voire il appelle l'opposition que j'estime non républicaine,
11:07c'est-à-dire le Rassemblement National.
11:09– Non républicaine ?
11:10– Oui, que j'estime.
11:11Le parti du Rassemblement National est pour la sortie de certains traités
11:16et pour des mesures qui aujourd'hui nous font sortir du champ républicain,
11:20notamment par rapport à la discrimination
11:22qu'ils veulent appliquer à la société française
11:24à l'égard de personnes qui n'ont pas d'origine française.
11:28Donc il y a aujourd'hui un parti politique.
11:30– Non républicain, c'est-à-dire pour vous,
11:32le Rassemblement National n'est pas un parti républicain.
11:34– Qui prône des politiques non républicaines,
11:36y compris dans ce qui a été…
11:38– Prône, donc c'est un parti qui n'est pas républicain.
11:40– Mais quand vous vous défendez aujourd'hui…
11:43– 11 millions d'électeurs votent pour ce parti.
11:45– Mais ce n'est pas les électeurs qui sont en cause,
11:47c'est les idées politiques.
11:49C'est le Conseil constitutionnel qui a censuré la loi immigration
11:52qui fait en sorte qu'il y ait un non-accès des prestations sociales
11:55aux personnes qui soient d'origine étrangère, d'accord ?
11:57Ça c'est une mesure qui aujourd'hui pose beaucoup de problèmes.
12:00– Mais j'en reviens à Michel Barnier qui n'a pas réagi…
12:05– J'en reviens à Michel Barnier qui n'a pas réagi
12:07au propos de Bruno Retailleau.
12:09Ça veut dire que s'il n'a pas réagi, c'est qu'il les partage.
12:11Puisque précisément, lorsqu'il est en désaccord, il réagit.
12:14– Alors qu'attendez-vous cet après-midi ?
12:16Qu'il revienne là-dessus, sur ses propos ?
12:18– Soit qu'il revienne sur ses propos, soit s'il les confirme.
12:21Ça veut dire que nous avons un désaccord majeur
12:23et que ça justifie à soi seul une censure du gouvernement Barnier.
12:26– C'est-à-dire que vous êtes prêts à voter la censure du gouvernement Barnier
12:31et à voter avec la gauche la semaine prochaine, la censure ?
12:34– Alors, je vais vous dire deux choses.
12:36La première chose, c'est que si Michel Barnier confirme
12:41les propos de Bruno Retailleau, oui je suis prêt à voter la censure.
12:44– Avec la gauche la semaine prochaine ?
12:46– Et à condition que ce soit une censure du Parti Socialiste
12:49et pas de la France Insoumise.
12:50Parce que je ne veux pas non plus voter de censure avec la France Insoumise.
12:53C'est ce que j'ai défendu dans ma campagne électorale en 2024,
12:57en juillet 2024, je n'ai pas changé d'avis au cours de l'été.
13:00Je pense qu'il y a un problème aussi démocratique avec la France Insoumise,
13:04la façon dont aujourd'hui ils instrumentalisent les institutions,
13:07dont ils les brutalisent.
13:09La procédure de destitution en est un exemple,
13:12la façon dont ils affaiblissent finalement la démocratie.
13:14– Et d'ailleurs la remise en cause de l'état de droit,
13:16finalement c'est un combat commun entre l'extrême droite et l'extrême gauche, non ?
13:19– Mais c'est bien tout le problème, si vous voulez.
13:22Cette dissolution, elle n'a favorisé que les extrêmes
13:27dans toute leur diversité, l'extrême gauche et l'extrême droite.
13:30Et j'ai la faiblesse de faire partie du camp des modérés,
13:34même si je suis au centre gauche et pas au centre droit,
13:36faire partie du camp des modérés.
13:37Et je trouve que de part et d'autre, y compris dans l'ex-majorité,
13:42on fait la part belle trop souvent aux idées extrémistes,
13:45parce qu'elles sont séduisantes, parce qu'elles sont populistes,
13:47parce qu'elles rapportent des voix, parce qu'au fond on satisfait un peu les gens.
13:51Moi vous savez je ne fais pas de la politique en prenant l'opinion publique
13:53et en disant c'est ce qu'il faut faire.
13:55Moi je fais de la politique en essayant de convaincre l'opinion publique
13:57que ce que l'on défend est vrai.
13:58Je vais vous donner un exemple,
13:59lorsqu'on a défendu la régularisation des travailleurs dans les métiers en tension,
14:02des travailleurs étrangers dans les métiers en tension,
14:04c'était une idée qui était minoritaire dans l'opinion.
14:07Nous en avons fait une idée majoritaire,
14:09parce que les gens se sont bien rendus compte que dans les restaurants,
14:12à l'hôpital, ou globalement dans tous les métiers où on n'arrive pas à recruter,
14:19c'était des salariés étrangers qui venaient.
14:22Cette idée est devenue majoritaire parce qu'on s'est battu pour qu'elle soit.
14:24C'est ça la politique.
14:25L'immigration est-elle une chance pour la France ?
14:29Pas toujours, mais c'est tout le sens de la nuance.
14:32Quand on a défendu la loi immigration que je suis venu vous voir cet hiver.
14:36Vous n'avez pas voté cette loi d'ailleurs.
14:38Je vais vous expliquer pourquoi.
14:39Quand on a défendu la loi immigration au départ,
14:41on a très bien dit qu'on jugeait les étrangers pour ce qu'ils faisaient
14:45et non pas ce qu'ils étaient.
14:46Ça veut dire quoi ?
14:47Ça veut dire qu'un délinquant on l'expulse,
14:48ça veut dire qu'un travailleur on lui donne des papiers.
14:50Pourquoi je n'ai pas voté ?
14:51Parce qu'à la fin, il y avait plein de mesures
14:53qui étaient bien au-delà de ce que nous avions voulu sur le modèle régalien.
14:57Et il n'y en avait aucune qui permettait de régler la situation administrative
15:01qui fait qu'aujourd'hui dans nos préfectures,
15:02il y a des files latentes interminables et que le service public ne fonctionne pas.
15:05Alors quand vous avez une préfecture qui est totalement paralysée
15:08par le droit des étrangers,
15:09ça veut dire qu'elle n'a pas le temps de s'occuper de tout le reste
15:11et notamment des ressortissants nationaux
15:13qui parfois ont besoin de papiers, d'un permis de conduire,
15:16d'un renouvellement d'un passeport, etc.
15:18– Bien, Sacha Oulier, autre chose,
15:21le délai de rétention dans les centres de rétention est de 90 jours aujourd'hui.
15:28Je pense que Michel Barnier va annoncer qu'il le passera à 180 jours.
15:34Ça vous va ou pas ?
15:36– C'est ce qui se passe partout en Europe.
15:40– D'abord, pourquoi il est de 90 jours ?
15:42Parce qu'on a voté une loi en 2018 qui l'a étendue à 90 jours.
15:46Donc c'est nous qui l'avons adoptée.
15:48Il serait bon que ces lois soient appliquées.
15:50Pourquoi Michel Barnier voudrait l'étendre ?
15:53Je dis voudrait parce que c'est le discours de politique générale
15:56qui va intervenir tout à l'heure.
15:57– Il va nous l'apprendre.
15:58– Pourquoi il voudrait l'étendre ?
16:00Pour finalement tirer les conséquences d'un fait divers, dramatique, atroce,
16:05qui est le meurtre de la jeune Philippine.
16:08La réalité c'est que dans le cas précis de Philippine,
16:11le ressortissant marocain a été libéré au bout de 70 jours.
16:14Donc qu'on applique la loi et qu'on l'applique bien.
16:17Parce que manifestement le laissé-passer consulaire,
16:20ce qui permet de renvoyer le marocain au Maroc,
16:24il est intervenu au bout de 73 jours.
16:27Vous voyez que dans le délai de 90 jours, on aurait pu reconduire cette personne.
16:31Donc ça ne sert à rien de changer la loi pour décorer,
16:33pour flatter l'opinion, pour finalement se faire plaisir.
16:37Quant à la fin, on a des lois qui sont efficaces lorsqu'elles sont appliquées.
16:40Sacha Houyé, vous êtes favorable à la proportionnelle pour les législatives ?
16:44Alors ça j'ai vu...
16:46Le modem, c'est le combat du modem.
16:49J'ai découvert que c'était devenu l'alpha et l'oméga
16:53de la réforme institutionnelle française où tout le monde le veut à l'Assemblée.
16:57Je n'ai pas le sentiment que dans l'élection législative qui s'est déroulée en juillet,
17:02les Français nous aient absolument dit
17:04la révolution c'est la proportionnelle.
17:06Donc dans les priorités que je me suis fixé,
17:08la justice fiscale, l'accès aux services publics,
17:10la tranquillité publique et la lutte contre le trafic de stupéfiants
17:13arrivent bien avant la question de la proportionnelle.
17:16La lutte contre le trafic de stupéfiants,
17:19quelle solution selon vous ?
17:21C'est très difficile.
17:23Personne n'a la solution miracle.
17:25Trois propositions.
17:27La première c'est un véritable statut des repentis.
17:30Les gens ne parlent pas parce qu'il y a la loi du silence, ils ont peur de l'omerta.
17:32Avec Eric Dupond-Moretti, on a préparé un statut du repenti à l'italienne.
17:36Si vous parlez, vous avez des remises de peine,
17:38vous devez tout dire sinon c'est révoqué.
17:40Et pour le coup, il y a des vraies diminutions de peine,
17:42une protection des témoins qui permet d'aller beaucoup plus loin.
17:45J'ai déposé la proposition de loi,
17:47elle est sur le bureau de la présidente de l'Assemblée nationale.
17:50La création d'un parquet national anti-criminalité organisée
17:53qui va permettre d'aller aussi beaucoup plus loin,
17:55de juridiction spécialisée,
17:57et l'aggravement des peines pour l'association de malfaiteurs
17:59en cas de criminalité organisée.
18:01Ça ce sont des choses qu'on a déposées,
18:03qui sont prêtes, qui sont dans les cartons.
18:06Et puis la dernière chose,
18:08parce qu'il y avait la création des juridictions spécialisées,
18:10le statut du repenti,
18:12c'est qu'on applique et qu'on aille beaucoup plus loin
18:14dans la saisie des biens et des avoirs.
18:16Qu'on sait que la prison aujourd'hui,
18:18ça n'est pas une sanction qui fait peur aux délinquants,
18:20à tous ceux qui sont dans le trafic de stupéfiants organisés.
18:23La saisie systématique de tous les biens.
18:25Les voitures de sport, les appartements,
18:28les montres de luxe, tout, on saisit tout.
18:31Le délinquant, à la fin, il n'a pas eu de caractère lucratif,
18:34de bénéfice à son acte crapuleux.
18:36– Bien, vous êtes fan de foot.
18:38– Exactement.
18:39– La retraite de Griezmann, ça vous touche ?
18:42– Dites-moi à vous que ça ne vous pince pas le cœur.
18:45Une égérie pareille.
18:46D'abord, c'était une égérie pour le football français,
18:48moi je le mets sur le podium avec Zidane et Platini,
18:51des meilleurs joueurs français de ces 30 ou 40 dernières années.
18:54Et puis surtout, Griezmann c'était une grande voix,
18:57c'est quelqu'un qui peut se lever et qui dit
18:59il y en a assez de l'homophobie dans le football.
19:01Des joueurs de foot qui ont une cause comme ça
19:03et qui sont courageux et qui la portent comme un étendard,
19:06je pense qu'on en manque.
19:07– Il n'y en a pas beaucoup.
19:08– Félicitations M. Griezmann.
19:10J'espère juste que sa carrière lui permettra désormais
19:12de signer à l'Olympique de Marseille.
19:14– Parce que vous êtes un grand fan de l'Olympique de Marseille.
19:18– Et d'Antoine Griezmann aussi vous savez.
19:20– Et d'Antoine Griezmann.
19:21Il est occupé avec l'Atletico.
19:22Bien, merci beaucoup.
19:23– Merci à vous.
19:24– Merci Sacha Houillet d'être venu nous voir ce matin.
19:28Patrick Roger, juste après les infos,
19:31et après 9 heures évidemment.

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