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Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 Place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour Bruno Le Maire.
00:04 Bonjour Sonia Mabrouk.
00:05 Bienvenue, merci de votre présence.
00:07 Vous êtes le ministre de l'Economie, des Finances, de la Souveraineté industrielle et numérique.
00:11 Hier, Bruno Le Maire, le président de la République, a affirmé que le texte sur l'immigration constituait le bouclier qui nous manquait.
00:18 Et en même temps, il a évoqué les protestations légitimes des uns et des autres dans sa majorité.
00:23 Il a cherché à rassurer la gauche.
00:25 Alors clairement, ce matin, est-ce que vous assumez, oui ou non, le texte sur l'immigration ?
00:30 C'est un très bon texte.
00:32 C'est un texte de fermeté, c'est un texte de justice.
00:36 C'est surtout un texte nécessaire pour protéger les Français.
00:40 Ce texte, je le soutiens à 100%.
00:43 Vous avez aujourd'hui en France un certain nombre d'étrangers qui sont en situation irrégulière et qu'on n'arrive pas à faire quitter le territoire.
00:50 Ce texte va permettre d'accélérer l'exécution des obligations de quitter le territoire français.
00:55 Vous avez des personnes qui ont été condamnées pour des crimes, pour des délits que vous ne pouvez pas expulser.
01:00 Vous allez pouvoir les expulser.
01:02 Vous avez une multitude de recours qui empêchent de faire quitter le territoire une personne qui est indésirable sur notre territoire.
01:08 Désormais, avec ce texte, elle pourra et elle devra quitter le territoire.
01:12 C'est un texte de protection des Français.
01:14 Il était indispensable.
01:16 Il a mis du temps.
01:17 Il a fallu échanger, discuter.
01:20 La majorité a été impeccable dans son soutien et dans sa détermination.
01:24 Impeccable dans son soutien ? La majorité ?
01:26 Oui, bien sûr.
01:26 C'est un texte qui est difficile.
01:27 Impeccable ?
01:28 Je trouve qu'elle a été impeccable.
01:30 La majorité est quasiment en état de crise de nerfs.
01:34 Le président de la commission des lois, Sacha Ollier, n'a pas voté.
01:37 On attache beaucoup d'importance aux positions minoritaires de certains dans la majorité.
01:43 Moi, je regarde les chiffres.
01:45 Je regarde la dureté des débats.
01:47 Et je constate que, comme sur beaucoup de sujets, la seule formation politique qui fait front,
01:53 qui tient bon, que ce soit sur la réforme des retraites, sur la réforme de l'assurance chômage,
01:57 sur tous ces textes difficiles et sur l'immigration, c'est la majorité.
02:02 Et je rends un hommage appuyé à tous nos députés, y compris à ceux qui, parfois,
02:07 sur une mesure, sur une autre, pouvaient avoir des doutes,
02:09 mais qui, au bout du compte, ont fait bloc derrière Gérald Darmanin,
02:12 derrière la première ministre, derrière le président de la République,
02:15 pour adopter ce texte dont je redis qu'il est nécessaire pour protéger nos compatriotes.
02:18 Et j'ai noté que vous avez dit, Bruno Le Maire, que vous le soutenez à 100%.
02:21 Ça veut dire très clairement qu'il n'y a aucune mesure dans ce texte qui vous gêne,
02:24 contrairement au président de la République hier, qui a clairement dit, par exemple,
02:28 sur la caution pour les étudiants étrangers, que ça ne lui allait pas.
02:32 Vous, c'est 100% ?
02:33 Moi, c'est 100% du texte.
02:35 Il y a des dispositions que je juge indispensables.
02:38 J'ai parlé des dispositions de fermeté, elles sont indispensables.
02:41 On pourrait parler des dispositions sur l'acquisition de la nationalité.
02:44 Il me paraît naturel, quand on est enfant né en France de deux parents étrangers,
02:50 de manifester sa volonté d'adhérer à la nation française,
02:53 parce que la nation française, c'est une grande nation, avec des valeurs,
02:55 avec une histoire, avec des principes.
02:56 Donc, on demande de manifester cette volonté d'adhérer à la nation française.
03:01 Ça me paraît une bonne chose.
03:02 Ça me paraît une chose juste.
03:03 Après, il y a des dispositions qui me paraissent moins nécessaires que d'autres.
03:06 La disposition que vous mentionnez sur la caution,
03:09 ça ne me paraît pas la disposition la plus indispensable du texte.
03:11 Je le reconnais bien volontiers.
03:13 Mais l'équilibre global du texte, c'est un message de fermeté et un message de justice.
03:18 Il me paraît bon et doit être préservé.
03:20 Mais alors pourquoi l'exécutif ne rêve que de voir le Conseil constitutionnel
03:25 retoquer les mesures durcies par la droite ?
03:27 Elisabeth Borne l'a dit très clairement.
03:31 Hier, le président n'a pas fait...
03:34 C'était assez clair aussi.
03:35 Est-ce que vous comptez sur les sages pour tout retoquer ?
03:38 Moi, je compte sur le Parlement et je compte sur le peuple français.
03:41 Comme responsable politique, c'est toujours été ma ligne de conduite.
03:44 Les Français demandent de la fermeté en matière de contrôle des flux migratoires.
03:49 Nous venons, dans cette semaine, de marquer deux points majeurs
03:53 pour garantir la fermeté sur le contrôle de l'immigration.
03:56 Le premier point, c'est le texte qui a été adopté à l'Assemblée nationale
04:00 grâce au travail des parlementaires,
04:02 grâce au travail de Gérald Darmanin, de la première ministre
04:04 et à l'engagement du président de la République.
04:05 Étrange, pardonnez-moi, dans votre liste, vous ne citez pas les artisans du texte.
04:10 Mais les artisans du texte...
04:11 C'est Les Républicains, c'est Bruno Rotailleau, c'est Eric Stutthof.
04:13 Depuis tout à l'heure, on n'a pas dit un mot sur ceux qui ont présenté finalement la copie finale.
04:17 Tant mieux que sur ce texte, Les Républicains aient fait preuve de cohérence et d'unité.
04:21 Ils ont tous voté, les 62 députés.
04:23 C'est une très bonne nouvelle et je salue ce vote.
04:25 Mais je suis obligé de reconnaître aussi que l'initiative du texte
04:30 pour renforcer les règles sur l'immigration, le contrôle de l'immigration illégale
04:36 et l'exclusion des personnes qui n'ont pas à rester sur notre sol
04:39 vient du président de la République, de la majorité, du ministre de l'Intérieur et de la Première ministre.
04:44 Premier point que nous avons marqué, ce texte.
04:46 Deuxième point important qui a été marqué, le pacte immigration-asile
04:50 qui a été adopté à l'Union européenne, qui doit nous permettre de mieux contrôler...
04:54 Qui prévoit une répartition des migrants dans les différents pays.
04:56 Qui prévoit surtout, c'est un marbon, quelque chose qui est très important.
04:59 C'est que lorsque des étrangers se présentent aux frontières de l'Union européenne pour la première fois,
05:04 d'ailleurs ça paraît un peu surréaliste que ça n'ait pas existé avant,
05:07 mais on va pouvoir échanger l'intégralité des données pour avoir une meilleure connaissance
05:11 de l'ensemble de ces personnes qui se présentent aux frontières
05:13 et éviter les abus que nous connaissons aujourd'hui.
05:16 Donc c'est aussi un texte de renforcement.
05:19 Donc avec ces deux piliers, la loi nationale et le texte immigration-asile au niveau européen,
05:24 j'espère que nous apporterons des réponses plus fermes à ce défi migratoire.
05:29 Donc on voit bien Suleymane Bouc qui est en train de déstabiliser toutes les nations européennes.
05:33 - Quand appliqué, vous avez les départements de gauche, 31 départements de gauche,
05:36 qui affirment qu'elles n'appliqueront pas la loi,
05:39 qu'elles n'appliqueront pas les nouvelles règles de versement de prestations sociales,
05:42 en particulier la fameuse APA, c'est l'aide personnalisée autonome.
05:46 Est-ce que c'est une véritable offrande ?
05:47 Est-ce qu'on peut en France ne pas respecter la loi au nom, entre guillemets, de ses valeurs ?
05:53 - Non.
05:55 - Et qu'est-ce qui va se passer s'ils vous tiennent tête et tiennent tête à l'État ?
05:58 - La loi s'impose à tous, surtout quand on est élu, on est élu par le peuple français.
06:04 Ces lois sont adoptées par le peuple français, par les représentants du peuple français,
06:08 qui sont dépositaires de la souveraineté nationale.
06:12 Donc c'est très sympathique de mettre la main sur le cœur et de dire "je vais m'opposer".
06:16 Mais il y a une démocratie, il y a un peuple, il y a des représentants du peuple,
06:20 et il y a une souveraineté populaire.
06:22 Et je pense qu'il est bon que tout le monde respecte les décisions de la souveraineté populaire,
06:27 en particulier les élus.
06:28 - Vous avez entendu aussi Anne Hidalgo, François Hollande, Martine Aubry,
06:32 et d'ailleurs c'est un orchestre sur les valeurs et les vertus morales
06:36 qui vous donne à vous tous l'exécutif.
06:38 - Mais quelle valeur ?
06:39 - Ils affirment que c'est la solidarité et l'humanité et que vous en seriez dépourvus.
06:44 - Mais vous pensez que c'est l'humanité de dire à nos compatriotes
06:48 que des personnes étrangères qui sont sur notre sol
06:51 et qui doivent quitter le territoire français ne le quittent pas ?
06:55 Ça s'appelle le laxisme, ça ne s'appelle pas l'humanité.
06:58 Vous pensez que c'est l'humanité de laisser déstabiliser
07:01 toutes les nations européennes comme c'est le cas aujourd'hui
07:04 par des flux migratoires qui ne sont pas contrôlés,
07:06 de laisser faire des passeurs qui sont des vendeurs de mort, des vendeurs de misère ?
07:10 Ce n'est pas l'humanité, c'est l'aveuglement.
07:13 Vous pensez réellement que c'est l'humanité de dire qu'une personne qui arrive sur notre sol
07:17 doit immédiatement toucher des prestations non contributives
07:21 comme les aides personnalisées au logement ?
07:23 Alors même que beaucoup de nos compatriotes ont du mal à se loger,
07:26 ce n'est pas de l'humanité, c'est de l'inconscience.
07:29 Et toutes ces personnes-là sont responsables de la montée du rassemblement national dans notre pays.
07:34 Mais quand on a la main sur le cœur et qu'on fait preuve de sens de l'irresponsabilité,
07:41 la main sur le cœur pour les autres, mais jamais pour nos compatriotes.
07:45 C'est ce qu'a dit hier aussi en substance Emmanuel Macron,
07:47 il a dit que dans les quartiers populaires, justement,
07:50 les populations peuvent subir les conséquences d'une migration.
07:53 Ce sont d'humanité à recevoir de la part de tous ceux qui sont responsables
07:58 de la montée des extrêmes dans notre pays.
07:59 Je voudrais juste qu'on pense à nos compatriotes qui ont du mal à se loger,
08:03 qui ont du mal à gagner leur vie, qui ont besoin d'aide sociale,
08:06 qui ont contribué à ces aides sociales et qui disent "mais nous ce qu'on n'arrive pas à comprendre,
08:10 on n'est pas xénophobe, les Français ne sont pas xénophobes,
08:13 on est accueillants, les Français sont accueillants".
08:15 On dit juste que pour avoir accès à une aide sociale
08:19 qui est financée par la Contribuable française depuis des années,
08:21 il faut peut-être rester un peu plus longtemps sur le territoire.
08:24 Nous disons juste, et ça me paraît légitime,
08:28 que ceux qui travaillent peuvent avoir accès plus rapidement aux aides sociales
08:32 parce qu'ils contribuent au bon fonctionnement de l'Action française
08:34 et à la création de prospérité.
08:36 Mais ça n'a rien à voir avec ta préférence nationale.
08:38 Mais absolument rien.
08:39 C'est difficile de ne pas voir ce qui est au centre du débat.
08:42 Pourquoi ce mot est-il tabou ? Cette expression est-elle taboue ?
08:46 Parce qu'il n'y a pas de préférence nationale dans ce texte.
08:51 Et que je ne suis pas favorable à une préférence
08:53 qui tiendrait compte de la nationalité de l'origine.
08:56 Je dis juste que nous avons un modèle social.
08:59 Que ce modèle social est très généreux.
09:01 Qu'il protège tous ceux qui sont sur notre sol
09:04 et qui contribuent à la richesse, à la prospérité dans notre pays.
09:08 Prenez l'exemple des APL, des aides pour le logement.
09:12 Nous faisons une distinction entre ceux qui travaillent,
09:14 qui ont accès plus vite à ces aides pour le logement,
09:17 et d'autres qui ne travaillent pas
09:19 et qui vont mettre cinq ans pour avoir accès à ces aides.
09:21 Ce n'est pas de la préférence nationale.
09:23 C'est tout simplement de la justice et de la légitimité.
09:26 Pendant ce temps, Bruno Le Maire, en plein texte sur l'immigration,
09:29 le président du Medef, Patrick Martin, estime,
09:32 et on va voir sa déclaration,
09:34 que l'économie va avoir massivement besoin de travailleurs étrangers.
09:36 Il affirme, je cite, que 3,9 millions de salariés étrangers
09:41 seront nécessaires d'ici 2050.
09:43 Sauf, dit-il, à réinventer notre modèle social et économique,
09:47 comme ce n'est pas pour demain.
09:48 Une telle déclaration, c'est une provocation ?
09:52 Non, je pense que Patrick Martin a parfaitement raison.
09:53 Nous devons réinventer notre modèle social et économique.
09:56 Mais ce n'est pas le cœur de sa déclaration.
09:59 Vous voyez le verre à moitié plein.
10:01 Le cœur de ma déclaration est très simple.
10:03 Formons tous ceux qui sont sur notre sol et qui n'ont pas de travail.
10:06 Ma question, c'est est-ce que nous aurons besoin de ces 3,9 millions ?
10:08 Je pense qu'on a surtout besoin, dans l'immédiat, de former, de qualifier
10:12 toutes celles et tous ceux qui sont présents sur notre sol,
10:14 qui n'ont pas de travail, qui en cherchent,
10:15 qui n'ont pas les bonnes qualifications.
10:17 Moi, vous savez, je suis un garçon basique.
10:18 Je constate qu'il y a des centaines de milliers d'emplois non pourvus
10:21 et qu'il y a encore des millions de chômeurs.
10:23 Donc formons et qualifions les chômeurs qui sont sur notre sol
10:26 avant de faire appel à l'immigration.
10:28 Un bon entendeur, donc, pour M. le président du MEDEF.
10:30 Mais on peut avoir des vues différentes.
10:33 Il est dans son rôle.
10:34 Il insiste sur la réinvention de notre modèle social et économique.
10:37 Il a parfaitement raison.
10:37 C'est ce que je porte depuis plus de sept ans,
10:39 près de sept ans, pardon, avec le président de la République.
10:42 Et je pense qu'un bon modèle social, c'est celui qui va chercher
10:45 toutes celles et tous ceux qui sont éloignés de l'emploi,
10:47 qui ont connu des accidents dans la vie,
10:49 qui ont du mal à s'en sortir,
10:50 qui n'ont pas forcément la bonne formation et la bonne qualification,
10:52 pour leur dire on va vous accompagner.
10:54 C'est ce que nous allons faire avec France Travail.
10:55 Et on va vous permettre de retrouver un emploi.
10:57 Moi, je me méfie toujours, c'est la main brouk,
10:59 des solutions de facilité.
11:01 Je trouve que dire on va laisser des centaines de milliers de gens
11:04 qui sont sur notre sol, qui sont dans la difficulté,
11:06 qui n'arrivent pas à trouver un emploi, qui se débrouillent.
11:08 Et puis on va ouvrir tout grand nos frontières
11:10 pour les besoins de l'économie française.
11:11 Je suis désolé.
11:12 - Ça peut être le marchepied d'Irene.
11:14 - Ce n'est pas ma conception de la nation française.
11:15 Ce n'est pas ma conception de l'économie.
11:17 Et ce n'est pas ma conception de notre modèle social
11:19 auquel je suis profondément attaché.
11:20 - Sur le front des prix, Bruno Le Maire,
11:23 l'inflation, nous sommes à trois jours du réveillon.
11:25 Nous avons vécu deux ans d'augmentation des prix quasi non-stop.
11:29 Est-ce que vous diriez vraiment clairement ce matin
11:31 que l'inflation est totalement derrière nous ?
11:33 Vous avez déjà dit que nous sommes en train de sortir de la crise.
11:36 Est-ce que l'inflation est derrière nous ?
11:38 - Je dirais trois choses.
11:39 La première, c'est que ça reste très dur
11:40 pour beaucoup de nos compatriotes.
11:42 Et que ça reste pour moi la question des salaires et des prix,
11:45 la question prioritaire pour le ministre de l'Économie.
11:48 Parce qu'il y a beaucoup trop de gens pour lesquels ça reste difficile.
11:51 Je vous dirais une deuxième chose,
11:52 la crise inflationniste, je le confirme, est derrière nous.
11:55 Ces prix qui flambent, qu'on a connus au cours des deux dernières années,
11:58 c'est derrière nous.
11:58 Nous serons sous les 3% d'inflation en 2024.
12:01 - Mais pas en retour des prix d'avant-crise.
12:03 - Non, pas en retour des prix d'avant-crise.
12:04 Vous ne pourrez pas non plus,
12:05 comme le président de la République a parfaitement dit hier,
12:07 revenir aux salaires d'avant-crise.
12:09 Donc tout a augmenté.
12:10 Nous ne reviendrons pas aux prix d'avant-crise,
12:12 mais il y aura un ralentissement très marqué de l'inflation
12:15 qui sera sous les 3% en 2024.
12:18 Et je dirais aussi une troisième chose,
12:19 pour être tout à fait honnête et complet.
12:22 Parce que nous relocalisons des activités,
12:24 parce que la décarbonation de notre économie coûte cher,
12:27 il est probable que le niveau d'inflation structurelle
12:30 sera un peu plus élevé que ce qu'il était avant la crise du Covid.
12:33 - Le niveau d'inflation structurelle, ça donne quoi ?
12:35 Pardonnez-moi d'être un peu direct sur le ticket de caisse.
12:38 Qu'est-ce qui va se passer ?
12:39 - Ça veut dire qu'on a connu des niveaux d'inflation
12:42 autour de 1%, voire quasi nul,
12:44 et qu'on aura des niveaux d'inflation qui seront
12:46 de manière plus constante, autour de 2%,
12:49 au lieu d'être autour de 1%.
12:50 - Dans l'actualité, la vente d'une partie des magasins,
12:53 en tout cas en train d'être négociée,
12:54 de l'enseigne Casino à Auchan et Intermarché,
12:56 inquiète d'abord fortement aussi les salariés.
12:59 Comment les rassurer aujourd'hui, Bruno Le Maire ?
13:02 Quelle garantie est-ce qu'on peut apporter ?
13:04 - Eh bien, en les recevant.
13:05 Je pense que c'est le moins qu'on leur doit.
13:07 J'ai reçu les syndicats de Casido il y a une semaine.
13:09 Je les recevrai à nouveau aujourd'hui,
13:12 pour leur dire que la protection de l'emploi
13:14 est ma priorité absolue.
13:15 Il y a un certain nombre d'hypermarchés et de supermarchés
13:17 qui vont être cédés de Casino à Intermarché et Auchan.
13:20 J'ai reçu hier les dirigeants d'Intermarché et d'Auchan.
13:22 Je leur ai dit, écoutez, moi, je vous demande une seule chose,
13:24 vous devez préserver l'emploi.
13:27 Ils ont pris des engagements.
13:28 Je veillerai à ce que ces engagements soient tenus.
13:31 Si jamais il y a des emplois qui sont menacés
13:33 dans un hypermarché... - Comment vous allez veiller
13:34 à ce que les engagements soient tenus ?
13:35 - Je reçois, je veille à ce que ce qui a été dit soit respecté.
13:39 Je le fais à chaque fois et cela donne des résultats.
13:42 Il faut que l'emploi soit préservé.
13:44 La deuxième chose, c'est au-delà des hypermarchés
13:47 et du supermarché, la question des dépôts,
13:49 sur lesquels il peut y avoir des difficultés particulières.
13:52 Et soyons très lucides, la vraie difficulté,
13:54 elle est sur le siège de Saint-Etienne.
13:55 Pourquoi ? Parce que, dès le moment où céder des hypermarchés
13:58 et supermarchés à Intermarché et à Auchan,
14:01 dont les centres ne sont pas localisés à Saint-Etienne,
14:04 cela pose une difficulté très concrète sur le siège de Saint-Etienne.
14:07 Il faut qu'on focalise nos efforts désormais
14:09 sur le siège de Saint-Etienne.
14:10 - Et puis, Casino fait partie quand même d'un imaginaire,
14:13 d'un patrimoine.
14:13 Donc, la question interroge plus largement tous les Français.
14:15 Deux questions rapides, si je peux dire, d'actualité,
14:17 mais importantes.
14:18 Bruno Le Maire, la Banque de France a baissé de 0,1 point
14:21 sa prévision de croissance pour 2023.
14:23 Est-ce justifié ?
14:24 - Moi, je maintiens des prévisions de croissance pour 2023 à 1%,
14:27 pour 2024 à 1,4%.
14:29 Je constate d'ailleurs, je rentre tout juste de New York.
14:31 J'ai vu tous les investisseurs américains,
14:33 toutes les grandes banques d'investissement.
14:34 Qu'est-ce qu'ils m'ont dit ?
14:35 Le lieu pour investir aujourd'hui en Europe, c'est la France.
14:39 Je voudrais juste qu'on soit capable de regarder la France
14:41 avec des yeux extérieurs, pour s'apercevoir à quel point
14:44 ce que nous avons réussi à accomplir sur le plan économique,
14:46 sur le plan social, sur le plan financier,
14:49 rend notre nation attractive pour les investisseurs.
14:52 Il faut poursuivre, décupler nos efforts,
14:54 faire venir de l'emploi et des investissements sur notre territoire.
14:56 - Sur la scène européenne, vous êtes félicité d'un accord
14:59 sur les nouvelles règles du Pacte de Stabilité et de Croissance.
15:01 Alors, quand j'ai vu votre vidéo sur les réseaux sociaux,
15:03 vous vous êtes félicité pour l'Europe.
15:04 Mais quand est-ce qu'on se félicite pour la France ?
15:07 - Je suis félicité pour les deux et les deux vont ensemble.
15:10 C'est bien pour la France.
15:11 Oui, on est dans la même zone euro quand vous allez en Italie,
15:13 en Espagne ou en Allemagne, vous payez en euros.
15:15 Donc c'est bien d'avoir des règles qui vont nous permettre
15:18 de renforcer cet euro.
15:19 On en a bien eu besoin pendant la crise du Covid.
15:21 Et c'est surtout bien d'avoir des règles nouvelles
15:23 qui vont enfin reconnaître pour la première fois depuis 30 ans
15:26 que c'est bien de faire des investissements
15:28 dans la transition climatique ou dans la défense
15:30 et que c'est bien de faire des réformes de structure.
15:32 Le véritable acquis de cette réforme,
15:34 c'est que pour la première fois, on dit écoutez,
15:36 c'est bien d'avoir des comptes publics bien tenus,
15:37 mais il y a des besoins d'investissement qui sont considérables.
15:40 - À qui on le dit ? À nous-mêmes ?
15:42 Avec les 3 000 milliards de dettes publiques en France ?
15:44 - Il faut le dire à tous les États membres de la zone euro.
15:46 C'est ce qui fait la stabilité de l'euro.
15:48 Il faut le dire à nous-mêmes et l'appliquer à nous-mêmes.
15:50 Croyez-moi, j'aurai l'occasion de m'exprimer
15:52 au début d'année 2024 avec le ministre des Comptes publics.
15:55 Nous sommes fermement déterminés à prendre les décisions nécessaires
15:58 pour tenir notre trajectoire de finances publiques.
16:00 - Nous arrivons presque au bout, quasiment au bout de cet entretien.
16:02 C'était l'entretien d'avant nomination à Matignon.
16:07 La prochaine fois que je vous recevrai,
16:08 Bruno Le Maire, qu'est-ce que je dois dire ?
16:09 Bonjour, Monsieur le Premier ministre.
16:10 - C'était l'entretien d'avant vacances de Noël bien mérité et en famille.
16:15 - Et vous aviez un mot d'excuse hier
16:17 pour ne pas participer au dîner à Matignon
16:19 autour d'Elisabeth Ban, l'accueil du ministre ?
16:21 - Oui, ça fait cinq jours que je suis à l'étranger
16:22 pour défendre l'attractivité du territoire français.
16:25 J'ai quatre enfants, j'ai une femme et j'aime bien retrouver ma femme et mes enfants.
16:28 De temps en temps, il y a des obligations officielles
16:30 auxquelles on se soustrait pour sa famille.
16:32 - Donc l'attractivité de la France et de la famille
16:34 passe avant l'attractivité de la première ministre ?
16:36 - Non, ça veut tout simplement dire que quand vous rentrez après cinq jours de voyage,
16:39 vous êtes bien content de retrouver votre famille.
16:41 Et je pense que la première ministre l'a parfaitement compris.
16:43 J'ai eu l'occasion d'échanger avec elle.
16:44 - Merci, Bruno Le Maire.
16:45 - Merci à vous.
16:47 (Générique)
16:50 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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