Regardez Le débat du 21 décembre 2023 avec Yves Calvi.
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00:02 7h, 9h
00:06 RTL Matin
00:08 Il est 8h20, bonjour Laurent Ruquet.
00:10 Bonjour Yves Calvi.
00:12 Merci beaucoup de nous rejoindre dans la matinale d'RTL, avant de rejoindre vous-même, vos grosses têtes, dans le grand studio tout à l'heure.
00:16 Alors si vous êtes avec nous, c'est pour nous parler de votre nouvelle pièce de théâtre, "La Joconde parle enfin".
00:20 Elle nous parlera à partir du 15 février au Théâtre de l'Oeuvre à Paris, un seul en scène, avec la comédienne Carina Marimont, le tout mis en scène par Rodolphe Sand.
00:28 Dites-nous Laurent, qu'est-ce qu'elle avait de si important à nous dire, votre Joconde ?
00:32 Justement, elle n'a pas souvent parlé, la Joconde.
00:34 C'est comme ça que m'est venue l'idée. J'ai toujours été fasciné par ce tableau et cette femme qui c'était.
00:41 Il y a eu des tas de thèses.
00:43 Et d'ailleurs, depuis que j'ai écrit cette pièce, ça fait un an et demi, je peux vous dire, il n'y a quasiment pas une semaine,
00:47 on se rend bien plus compte des choses quand on s'y intéresse forcément,
00:50 il n'y a pas une semaine sans qu'il n'y ait pas une nouvelle information qui tombe sur la Joconde.
00:54 Et alors, vous êtes sûr que c'est une femme ?
00:56 Alors oui. Moi franchement, après tous les bouquins, parce que j'en ai lu des bouquins, je peux vous dire,
01:01 après tous les bouquins, je suis quasi sûr que c'est une femme.
01:03 Oui, parce qu'évidemment, il y a la thèse de l'assistant de Léonard de Vinci qui s'appelle Salai.
01:08 De toute façon, il a cherché à faire la femme idéale, Léonard de Vinci.
01:13 Donc, il s'est servi de plein de personnages, y compris évidemment la vraie Joconde qui a posé.
01:18 Et évidemment, peut-être qu'il a mis un peu de Salai, peut-être qu'il a mis un peu de sa mère,
01:23 peut-être qu'il a mis un peu de lui-même aussi. On a même dit un autoportrait parfois.
01:27 Oui, exactement. Alors, d'où vient ce lien avec la Joconde, pour ne pas dire cette obsession ?
01:30 Parce qu'elle traîne visiblement de très longue date dans votre terroir.
01:33 Oui, ça fait 20 ans que je voulais faire une pièce sur la Joconde.
01:35 Et au départ, je voulais faire une vraie pièce avec la Joconde en train de poser et Léonard de Vinci en train de la peindre.
01:41 Et puis finalement, je me suis dit, mais non, il ne faut pas faire une pièce de théâtre, il faut que ce soit un monologue,
01:46 il faut que ce soit un événement. C'est la Joconde qui parle. Enfin, on ne l'a jamais entendu parler directement.
01:51 Et donc, je me suis dit, voilà, je vais écrire un monologue. Elle va raconter sa vie,
01:55 alors sa vie en tant que personnage, mais aussi en tant que tableau, comment elle a eu du succès,
01:59 parce qu'au fond, elle n'a du succès que depuis à peu près 110 ans, 120 ans maintenant,
02:04 parce que c'est en 1911 qu'elle a été volée. C'est là qu'elle a commencé à être une vedette.
02:09 Avant, elle n'était pas une vedette. C'est le vol de la Joconde qui l'a rendue célèbre.
02:13 On ne comprend pas son regard, on ne comprend pas son sourire. En tout cas, maintenant, elle parle en français,
02:17 ce qui est comme une bonne nouvelle. - Elle en a marre d'ailleurs qu'on parle de son sourire.
02:21 - Ah oui ? - Elle le dit dans la pièce. Oui, parce qu'évidemment, j'ai pris quelques libertés.
02:24 On apprend beaucoup de choses. Moi, j'ai appris beaucoup de choses en travaillant sur la Joconde.
02:30 J'ai travaillé là-dessus pendant des mois, des mois et des mois. J'ai écrit ça pendant l'été,
02:33 il y a maintenant un an et demi. Et j'avais envie de partager tout ce que j'avais appris,
02:38 mais j'avais envie aussi qu'on s'amuse. Évidemment, à un moment donné, la Joconde qui se compare
02:42 à Brigitte Bardot, parce que les deux femmes françaises, on peut dire, elles sont françaises aujourd'hui.
02:47 Les plus célèbres au monde, c'est évidemment Brigitte Bardot et la Joconde.
02:51 Alors évidemment, à un moment donné, elle dit "J'en ai marre qu'on regarde mon sourire et mes fesses.
02:55 Elles ne sont pas bien mes fesses." - Bien sûr. Alors du coup, ce qui est marquant, en tout cas,
02:58 c'est le choix de votre comédienne, Karina Marimont. Elle est aux antipodes de l'idée
03:03 de ce que je me fais, de la Joconde, etc. Elle n'est que charme.
03:08 - Karina Marimont, alors je peux vous dire, parce qu'on essaie de reconstituer au mieux, évidemment,
03:13 le tableau sur scène, elle est incroyablement ressemblante à Mona Lisa.
03:19 C'est absolument étonnant, incroyable. Elle m'a bluffé. J'ai eu du mal à trouver ma Joconde,
03:24 je peux vous dire, parce que j'ai écrit la pièce sans savoir. Et d'ailleurs, à un moment donné,
03:28 j'ai même failli la faire jouer par un homme, justement, parce qu'on disait que ça pouvait être un homme.
03:32 Bon, finalement, je suis revenu à l'idée première, une femme, et c'est en allant au Théâtre des Béliers
03:37 voir une pièce qui s'appelait "Big Mother" que je suis tombé sur cette actrice que je dois avouer
03:41 que je ne connaissais pas, Karina Marimont, et je lui ai trouvé un tel abattage sur scène.
03:46 Je me suis dit, c'est elle, ma Joconde. - Elle va vous parler de quoi, votre Joconde ?
03:50 - Tout ! Depuis le moment où elle pose pour Léonard, jusqu'au voyage à Daudan, à travers les Alpes,
03:57 pour rejoindre, évidemment, la France, et puis pour aller jusqu'à Amboise, la rencontre avec François 1er,
04:04 le seul qui, finalement, va devenir le mécène de Léonard de Vinci,
04:09 parce qu'il n'a jamais eu de mécène Léonard en Italie. Le seul mécène qu'il trouve, c'est François 1er,
04:13 à la fin de ses jours, évidemment. - Pourquoi elle vous fascine, la Joconde ?
04:16 - Elle me fascine parce que, je vous dis, depuis que j'ai écrit cette pièce,
04:20 je peux vous dire que ça paraît... - Oui, mais je vois bien que ça vous traverse cette histoire.
04:23 - Je peux vous faire une confidence, c'est qu'un jour, j'ai terminé d'écrire la pièce à la boule.
04:26 Ça paraît bizarre, parce que, bon, il ne se passe pas grand-chose à la boule,
04:29 et justement, j'avais envie d'être au calme, et donc je vais à la boule.
04:35 J'ai d'ailleurs croisé Pascal Proté. - Ah bah oui, forcément !
04:39 - Et donc, à un moment donné, je vais promener mon chien en forêt,
04:43 et je passe devant un hôtel, bah écoutez, même à la boule, il y a un hôtel, la Joconde.
04:48 Et je vous dis, je suis poursuivi, je ne peux pas faire un pas quelque part
04:53 sans tomber sur la Joconde, elle est partout.
04:55 - Une comédienne sur scène, un texte court 1h10, ça vous change des comédies
04:59 que vous nous proposez depuis des années avec votre équipe.
05:01 Vous aviez besoin aussi, peut-être, un peu de calme, ou je ne sais pas, d'introspection.
05:05 Avec la Joconde, la porte des placards ne claque pas, vous voyez ce que je veux dire.
05:08 - Ah, évidemment ! Non, je reviens même quasiment à mes premiers amours,
05:11 parce que ma première pièce écrite, en tout cas, c'était Landru.
05:14 Et j'avais travaillé sur, voilà, les choses historiques qui avaient pu être dites, écrites sur Landru,
05:19 et j'ai fait la même chose avec ma Joconde. - Alors, en revanche, rassurez-vous...
05:22 - Déjà, ma Joconde ! - Ma Joconde, bah oui, elle est à vous !
05:24 On y retrouve votre humour ? - Évidemment, évidemment, j'ai essayé que ce soit drôle,
05:28 mais surtout instructif. Les gens vont apprendre des tas de choses,
05:31 et surtout, ce qui est étonnant, c'est un peu comme si, voilà, la Joconde
05:35 convoquait au Louvre la presse pour faire sa première conf de presse.
05:38 - C'est la conf de presse de la Joconde. Alors, en parlant d'humour,
05:41 impossible de ne pas évoquer nos grosses têtes, vous allez fêter en 2024
05:44 vos 10 ans à la tête de l'émission, vous vous amusez toujours autant ?
05:47 - Ah oui, toujours ! Vraiment, parce que, d'abord, c'est une émission toujours en mouvement,
05:52 je fais rentrer beaucoup de nouvelles grosses têtes, de nouveaux sociétaires,
05:55 je trouve que ces derniers mois, par exemple, Philippe Claudel, l'écrivain,
05:59 a fait une entrée incroyable... - Mais comment ça se passe, l'adaptation ?
06:02 Vous savez, moi, j'ai dû participer de faux grosses têtes,
06:05 je n'arrive pas à m'y imposer, parce que je les écoute,
06:08 et en fait, il faut oser y aller et couper la parole de tout le monde.
06:11 Vous comprenez ce que je veux dire ? - J'ai qu'un conseil à chaque fois à donner,
06:14 quand quelqu'un démarre l'émission et me dit "Mais alors, quel conseil tu lui donnes ?"
06:19 avant d'y aller, il faut la ramener !
06:22 C'est ce qu'on disait de la Joconde quand elle a été volée !
06:26 - Les auditeurs sont toujours très nombreux au rendez-vous et en repli, ça fait du bien ?
06:31 - Ah bah évidemment ! C'est un plaisir de savoir qu'à travers les années,
06:36 j'en suis à ma dixième saison, le public est toujours là,
06:39 de plus en plus présent et de plus en plus jeune !
06:41 Parce que comme on a rajeuni aussi les effectifs, je pense à A.A.S.,
06:45 je pense à Romain de Duyck et beaucoup d'autres,
06:49 évidemment on a maintenant toutes les générations,
06:51 et ça c'est vrai que de Bernard Mabie à Romain de Duyck,
06:54 le spectre est large ! - Pas de lassitude, pas de retraite ?
06:57 - Aucune ! - Quels sont vos projets pour 2024, Laurent Roquet ?
07:00 - Oh bah déjà les vacances là avant la fin de l'année,
07:03 et puis, et puis ben Joconde, je vais accompagner surtout cette pièce au monologue,
07:08 et j'espère que Karina Marimont, que tout le monde ne connaît pas encore,
07:11 je le dis pour les spectateurs d'M6, vous la voyez dans La Petite Histoire de France,
07:16 sur W9, et aussi parfois dans Scènes de Ménage.
07:19 - Et Isabelle nous en parle souvent, Isabelle Morinibos,
07:21 merci beaucoup Laurent Roquet, on trouve votre Joconde,
07:23 puisqu'elle parle enfin à partir du 15 février au Théâtre de l'Oeuvre à Paris,
07:27 avec Karina Marimont ! - Il fallait l'oeuvre pour la Joconde !
07:30 de la France.
07:31 Merci.
07:31 [SILENCE]