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Kàroly Fogarassy, fondateur de l'application Nabook, est ce matin l'invité de Mathilde Serrell.
Ses aspirations chevaleresques, il les doit peut-être à sa passion, enfant, pour Le Capitaine Fracasse ! L’adaptation cinéma avec Jean Marais ET le livre signé Théophile Gautier.
Mais comme il est né en 1994, en même temps que le World Wide Web, pour lui c’est Internet le champ de bataille ! Et son modèle… Xavier Niel ! Pionnier du minitel et fondateur de Free, Niel lui inspire une formation d’ingénieur, un master d’entreprenariat, et l’envie de créer sa propre start-up… Il en monte plusieurs avant de trouver la bonne idée, un soir de Noël…

Retrouvez Nouvelles têtes présenté par Mathilde Serrell sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes

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Transcription
00:00 face aux nouvelles têtes avec vous Mathilde Serrel, ce matin un entrepreneur qui se veut
00:05 chevalier, alors ça j'adore, chevalier de la lecture au XXIe siècle, Caroyle Fogarassier
00:11 dans notre studio Portrait sonore.
00:13 Si vous n'avez pas le reste de mon épée dans le ventre, vous êtes un dieu.
00:18 Alors je serai aussi magnanime que lui.
00:20 Je pouvais te clouer son place, mais je n'en ferai rien car tu m'as amusé.
00:25 Ces aspirations chevaleresses qu'il les doit à sa passion enfant pour le Capitaine Fracas,
00:31 l'adaptation au cinéma avec Jean Marais et le bouquin signé Théophile Gautier.
00:35 Mais comme il est né en 1994, en même temps que le web, pour lui c'est l'internet, le
00:41 champ de bataille et son modèle Xavier Niel.
00:43 Il y a eu en France plusieurs générations d'entrepreneurs, mais en France dans les nouvelles
00:46 technologies.
00:47 Au début des années 80 avec l'émergence du Minitel où les grandes entreprises ne
00:50 savaient pas faire, ils faisaient appel à des gens pour créer leur service Minitel.
00:53 On était étudiants et on travaillait pour ces groupes le mercredi et le week-end.
00:57 Pionnier du Minitel et fondateur de Free Niel lui a donné envie de suivre une formation
01:02 d'ingénieur, un master d'entrepreneuriat et l'envie de créer sa propre start-up.
01:07 Il en monte plusieurs avant de trouver la bonne idée un soir de Noël.
01:10 Entre le sapin et les tostos au monde, une de ses cousines s'étonne de ne pas arriver
01:18 à faire lire ses enfants.
01:20 C'est là que lui vient l'idée de Nabook.
01:21 Si on veut les amener à la lecture, autant se servir de ce qui leur plaît, les écrans.
01:26 Avec l'appelée Nabook, la lecture prend vie et devient une aventure palpitante.
01:30 Les personnages partagent leur histoire dans des bulles colorées comme si tu y étais.
01:34 A 28 ans, on voit la 2 ans qu'il a lancé son application Nabook, une sorte de Netflix
01:41 de la littérature jeunesse qui compte convertir le temps d'écran des 7-14 ans en temps de
01:46 lecture.
01:47 Caroil Fogarasi, bonjour.
01:48 Bonjour Mathilde.
01:49 J'ai un peu exagéré, l'idée de Nabook ne vous est pas venue un soir de Noël mais
01:53 à une soirée de Noël.
01:55 Enfin on est d'accord, c'était plus cool en storytelling.
01:57 Oui, mais c'est quasiment la même chose finalement.
01:59 C'était vraiment une cousine entre le saumon et le champagne qui voulait dire qu'il
02:03 n'arrivait pas à faire lire les enfants ?
02:04 Je ne sais pas comment ça se passe à Noël chez vous, chez nous c'est toujours presque
02:08 une tragédie grecque.
02:09 Tout le monde se fout sur la gueule finalement.
02:12 Sauf pour un sujet, comment on fait lire nos enfants ? Et tous les parents sont pareils.
02:17 Est-ce que vos enfants lisent assez ?
02:18 Et là le sujet est infini.
02:20 Comment on arrive à les faire lire davantage ?
02:23 Il faut se servir du temps qui existe déjà.
02:25 Ce temps est dans vos mains, il est dans vos téléphones, il est sur vos écrans.
02:29 Et nous notre promesse c'est d'aller se tailler la part du lion dans l'économie
02:34 de cerveau, dans l'attention des jeunes pour les remettre à la lecture.
02:37 L'espace pris par les écrans, vous l'utilisez pour les faire lire les enfants et on pourrait
02:42 aussi l'étendre aux adultes.
02:44 Mais ce n'est pas des liseuses en fait.
02:47 Vous adaptez, on l'entend un peu dans la publicité, les modes de lecture à l'usage
02:50 des écrans.
02:51 On lit par bloc d'épisode, on lit par message aussi, comme dans une conversation WhatsApp.
02:56 Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ça marche ?
02:57 Exactement.
02:58 C'est un format qui est complètement dingue.
03:00 En même temps c'est vous qui l'avez créé.
03:02 Vous êtes bon vendeur quand même.
03:04 Ça fait partie des qualités.
03:05 Je vous explique avant que vous me diriez après si je suis bon.
03:08 Oui, le format en fait.
03:09 Vous savez, il y a une histoire qu'on raconte, on l'attribue à Ford, à Henry Ford, je
03:12 ne sais pas si c'est de lui, mais on lui dit si j'avais demandé à mes clients ce
03:15 qu'ils voulaient, ils m'auraient dit des chevaux plus rapides ou des chevaux mécaniques.
03:17 Pour nous, la liseuse c'est pareil.
03:19 C'est finalement une photo qui est numérisée sur un petit objet.
03:22 C'est très pratique mais ça ne marche pas, ça ne répond qu'à une offre partielle.
03:26 C'est 4% du marché aujourd'hui.
03:27 Donc nous notre point c'est de faire un vrai véhicule qui permet de transmettre et
03:31 de faire circuler la littérature à l'heure des écrans.
03:33 Donc on a repris les codes des grandes sociétés numériques, Netflix, WhatsApp.
03:38 On va tout lire en fil de discussion instantanée.
03:41 On va feuilletonner.
03:42 Il y a des couleurs différentes, il faut le dire, pour les personnages.
03:45 Il y a des bulles, le texte est encapsulé dans les bulles.
03:47 Il va se défiler comme un fil de discussion instantanée, comme si vous étiez sur WhatsApp
03:51 finalement.
03:52 Sauf, et c'est la grande différence, c'est que le texte est celui des éditeurs.
03:55 On ne dénature rien, on laisse les passés simples, on laisse les mots compliqués, on
03:59 les explique et il y a un dispositif 100% accessible avec des polices dyslexiques, la
04:04 possibilité de moduler les polices.
04:05 Mais vous redécoupez quand même les textes ?
04:07 On les redécoupe mais on ne va pas retirer une phrase, on ne va pas l'abréger.
04:11 Ils sont intégralement proposés ?
04:13 Exactement.
04:14 Et simplement, ils sont éditorialisés dans la mise en page ?
04:16 Exactement.
04:17 C'est pour quel âge ?
04:18 C'est pour les 7-14 ans.
04:19 D'accord, donc il y a des textes adaptés pour les 7 ans, il y a des textes adaptés
04:22 pour les 14 ans.
04:23 Qu'est-ce qu'on y lit justement ? C'est ça qui est intéressant parce qu'il y a
04:26 la littérature jeunesse classique, vous adaptez aussi les films d'animation et vous adaptez
04:32 les jeux vidéo en littérature.
04:34 Exactement.
04:35 En fait, la logique est la même depuis le début.
04:37 L'idée c'est de faire lire les jeunes avec ce qui leur plaît.
04:40 Donc on va chercher les stars de la pop culture, à la fois des petits personnages qui sont
04:43 dans des jeux vidéo comme les Romains Desbois qui étaient sur TF1 récemment, des personnages
04:47 qui sont issus de jeux vidéo comme Minecraft et puis des personnages issus de la littérature
04:51 classique, celle qui m'a fait lire.
04:53 Jules Verne par exemple.
04:54 Jules Verne par exemple.
04:55 Et tout ça, on va le mélanger au même endroit parce que l'idée c'est de dire on ne va
04:58 pas mettre des murs entre les littératures, on va créer des ponts et on va faire circuler
05:02 tout ça sur une plateforme de streaming.
05:04 Mais quand même, ça peut crisper un petit peu le lecteur traditionnel ou l'auditeur
05:08 de France Inter, la guignification de la lecture par exemple, qui est une de vos expressions.
05:11 Écoutez, quand Guy Tinbert a créé l'imprimerie, il a rendu d'une certaine façon la connaissance
05:17 liquide.
05:18 Il a permis aux idées de circuler, d'aller dans le débat public, de se confronter.
05:22 Nous c'est exactement la même chose.
05:24 On rend liquide d'une certaine façon la littérature, la lecture.
05:27 On lui permet de prendre toutes les formes.
05:28 Médias, réseaux sociaux, messagerie instantanée, maintenant plateforme de streaming.
05:32 Le but c'est d'aller chercher les publics qui lisent pas ou qui lisent peu.
05:36 D'ailleurs c'est le sens du mot streaming.
05:37 Ruissellement.
05:38 Alors, je voudrais qu'on parle de vous, Caro El Fagharrassi, parce que vous avez très
05:41 bien parlé de votre application Nabook.
05:42 D'abord, le principe de l'essai-erreur, c'est le principe de la start-up.
05:45 Qu'est-ce que vous avez raté avant Nabook ?
05:47 Beaucoup de choses déjà.
05:49 On a laissé sur le carreau plusieurs sociétés.
05:51 Et puis j'ai fait le meilleur des apprentissages finalement sur les précédents tours.
05:58 C'est que je me suis très mal associé.
05:59 Et quand on a créé avec Lucas et Maxime Nabook, on s'est d'abord demandé si on
06:04 était compatible.
06:05 Et aujourd'hui, avec Lucas et Maxime, on forme un trio de choc.
06:08 Alors, d'un mot, je parlais avec Xavier Niel tout à l'heure dans vos inspirations.
06:12 On peut dire un mot de votre grand-père qui est hongrois, qui est arrivé en France en
06:15 1947 dans des conditions épouvantables.
06:17 Dites-vous, c'est un modèle d'inspiration aussi aujourd'hui ?
06:19 C'est un modèle parce que c'est un homme que j'ai très bien connu et dont j'ai
06:24 vraiment découvert l'histoire une fois qu'il est parti.
06:26 Et ça, c'est une grande leçon parce que j'ai vécu dans une relative aisance.
06:31 Et lui, il est né en 1915 dans un pays qui était une bimonarchie.
06:37 Il a quitté en 1947 sa ville qui n'était plus dans le même pays.
06:41 Il est arrivé ensuite en France et il a tout refait.
06:43 C'est un startupper.
06:45 Merci Caroil Fogaraci.
06:48 Comme vous donc.
06:49 Je rappelle que Nabook, Netflix à littérature jeunesse, c'est 4 euros par mois environ.
06:53 Et je remercie l'équipe de Nouvelle Tête, Marion Philippe à la préparation, Lucie
06:56 Lemarchand à la réalisation.

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