• il y a 10 mois
A la veille de l’ouverture des vœux sur Parcousup, Jules Simiand Brocherie, 22 ans, compte révolutionner le partage du savoir entre étudiants et lycéens, tout en simplifiant l’orientation scolaire ! Fondateur de la plateforme "ExtraStudent", il est ce matin l'invité de Mathilde Serrell.

Retrouvez Nouvelles têtes présenté par Mathilde Serrell sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes

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00:00 Les nouvelles têtes Mathilde Serrel, ce matin un jeune entrepreneur qui veut bâtir le réseau
00:05 social des savoirs, Jules Simian Brocherie est dans notre studio Portrait Sonore.
00:10 Tu vois tous les ouvriers que tu pourras trouver, t'es croisé à des fondations là-bas.
00:13 Là, à partir du palmier, on va faire une grande dalle avec plein de statues.
00:17 Qu'on appellera la grande dalle avec plein de statues.
00:18 Et là-bas, le palais.
00:20 Ça va être bien.
00:21 Depuis l'enfance, il est inspiré par Numérobis, Djamel de Bouze, l'architecte acharné d'Astérix
00:27 et Cléopâtre.
00:28 Même si sa première vocation, au fond, c'est chanteur-entrepreneur, comme Bernard Tapie.
00:33 Réussir sa vie, c'est traverser un océan, sans savoir pourquoi ni pour qui, à l'aventure
00:45 tout simplement.
00:46 "À l'aventure tout simplement" serait pu être la devise de ses parents, indépendants
00:51 tous les deux, la mère agent immobilier, le père gestionnaire de société informatique,
00:55 l'entrepreneuriat dans l'âme.
00:57 C'est eux, les premiers investisseurs au fond de son projet, né face à la détresse
01:02 étudiante pendant le confinement.
01:03 Cela fait des semaines, des mois qu'ils passent leur journée, seuls devant leur ordinateur.
01:08 C'est pas que je décroche les cours, mais j'ai de plus en plus de mal à me mettre
01:11 à travailler toute seule et à être étudieuse comme je l'étais avant.
01:15 Ce dont il souffre le plus, c'est l'isolement.
01:17 Plus personne n'ose y s'appeler, ça crée une forme de détresse.
01:20 Il a 17 ans, en terminale, quand il lance le compte Instagram "Elèves solidaires" pour
01:26 lutter contre le décrochage scolaire, avec partage de fiches de cours, conseils, voire
01:31 soutien.
01:32 Ça marche instantanément, en quelques heures, des centaines d'abonnés affluent.
01:35 Il vit la naissance de son Facebook à lui.
01:38 Au départ, attribuons à chaque fille un capital de 1400 points.
01:40 À un instant T, une fille A a un classement RA et la fille B a un classement RB.
01:45 Au programme.
01:47 Sauf que son but, à lui, c'est de s'entraider entre élèves, pas de noter les filles.
01:52 Ça prend très rapidement, il plaque sa deuxième année en école de commerce et analyse de
01:56 données.
01:57 À 19 ans, son application Extra Student est lancée.
02:00 Je ne vais pas travailler pour l'argent, mais j'ai aimé gagner de l'argent.
02:05 La différence, elle est là.
02:07 Je ne vais pas travailler pour de l'argent, mais je ne travaillerai pas pour rien.
02:11 Maintenant, c'est lui le réfé d'entreprise.
02:18 Le plus jeune des jeunes du classement du magazine économique Forbes.
02:22 À 22 ans, patron d'Extra Student, il réunit plus de 258 utilisateurs et vise le million.
02:27 En 2025, Réfé du rappeur Ninho avec le sample de Charles Aznavour qu'on vient d'entendre.
02:36 C'est votre chanson du matin.
02:38 Pourquoi ? J'aime beaucoup le motif et j'aime beaucoup
02:40 cette phrase de Charles Aznavour qui dit "je n'ai pas travaillé pour de l'argent,
02:44 mais j'ai aimé gagner de l'argent".
02:45 Parce qu'à la fin, on essayait quand même tous d'en vivre.
02:47 Mais ça ne doit pas être le but 1.
02:48 La moula, Cyril Lacarrière.
02:50 Demain, c'est l'angoisse pour beaucoup de jeunes avec l'ouverture des voeux sur
02:55 Parcoursup.
02:56 Le portail propose 23 000 formations.
02:58 Votre application et votre site Extra Student qui sera lancé demain, va les aider à déstresser
03:05 pendant cette période ? Comment ? A partir de demain, notre site sort.
03:08 Sur notre site, on a référencé pour l'instant une quinzaine d'écoles qui vont avoir pinon
03:13 sur rue, mais dans le digital.
03:14 Une espèce de vitrine avec des vidéos, des photos, une immersion digitale au sein du
03:18 campus, ce qui peut être une alternative aux salons de rotation, qui sont un peu bondés
03:22 ou c'est compliqué de circuler, dans lesquels on n'a pas vraiment un bon tri de l'information.
03:25 Et aux JPO, quand on ne peut pas se déplacer, soit par handicap, aux journées de portes
03:30 ouvertes, qui permettent aux étudiants de se rappeler.
03:33 Ah c'est dur, le naufrage.
03:35 Les JPO de France Inter, il faut y penser.
03:38 Comment ça fonctionne ? On appelle ça le "linkeding" des élèves et des étudiants.
03:42 C'est des partages de cours.
03:43 Ce que vous voulez, c'est qu'on puisse échanger des cours entre le lycée Henri
03:47 IV à Paris et un lycée en REP, que tout le monde ait accès à la même qualité de
03:52 savoir et aussi qu'on s'échange des tips, des conseils sur les formations.
03:56 Vous par exemple, vous avez failli être dans la finance et vous vous dites "comme un jeune
03:59 sur quatre, je me serais complètement planté".
04:00 Complètement.
04:01 C'est exactement ça.
04:02 Vous allez arriver sur l'application, vous aurez accès à un feed, un feed de discussion
04:05 qui sera algorithmiquement fait.
04:06 C'est un fil quoi.
04:07 Un feed de discussion exactement, qui sera algorithmiquement fait pour que vous, vos
04:10 sujets d'intérêt, vous les trouviez.
04:12 Parce que pour l'instant, vous n'avez pas encore d'abonnés, d'abonnements, donc
04:14 vous n'avez pas encore de fil adapté à vos besoins.
04:16 Et grâce à ça, vous allez trouver des sujets de mathématiques, de français, pour le bac
04:21 de français mais aussi pour le bac de terminal.
04:23 Et les étudiants, qui sont des étudiants en post-bac, donc plus de 18 ans, trouveront
04:28 aussi des contenus pour le droit, la médecine, etc.
04:30 C'est vraiment un échange.
04:31 Et il y a donc du coup des étudiants qui sont déjà dans la vie étudiante qui conseillent
04:35 des jeunes lycéens.
04:36 C'est ce que vous avanquez vous.
04:37 Exactement.
04:38 En fait, on pensait que c'était intéressant le fait d'avoir des questions posées par
04:42 des lycéens qui touchent directement les étudiants concernés par ces questions-là.
04:45 Et on pensait que les étudiants, puisqu'ils répondent comme ça quand vous les croisez
04:48 dans la rue ou quand vous les croisez dans une université, gratuitement, seraient très
04:52 amènes d'y répondre aussi sur un format digital.
04:55 Et ils seraient très contents de pouvoir aider les futures générations.
04:58 Et ça marche.
04:59 Vous avez même développé un côté application de rencontre.
05:02 Oui, pareil.
05:03 Il y a du « sweep and swatch ». Bon bref, vraiment, phrase de boumeuse.
05:09 Mais on peut aussi se rencontrer.
05:11 La première démarche était de répondre aux décrochages scolaires et aux inégalités
05:14 scolaires.
05:15 On l'a fait en rendant accessible un peu un pool de ressources postées par les étudiants.
05:19 Non mais celle liée à l'isolement, pour le coup, qui est une réalité chez beaucoup
05:23 de jeunes.
05:24 On s'est dit « comment est-ce qu'on fait ? ». Quand on arrive dans une université
05:26 et qu'on est 2000, parfois on peut être même 20 000, on n'arrive pas à trouver
05:30 des amis, parfois même des filles, comme ça.
05:34 Parce que ce n'est pas de nature.
05:35 Les gens sociables ne sont pas tous partout.
05:38 Donc on s'est dit qu'il faut que, digitalement, on puisse « swiper » et « trouver »
05:42 sur des sujets d'intérêt, pas que sur des visages.
05:44 Tu adores la physique chimie, on va se retrouver.
05:48 On va se retrouver à la cafette.
05:49 Et ça a bien marché pendant la rentrée.
05:53 On va le refaire cet été.
05:54 Vous avez fait beaucoup de couples ?
05:55 Je n'en sais rien.
05:56 Ce serait bien de faire un petit audit.
05:58 L'ambition, c'est au-delà de l'application, de former un réseau social et un réseau
06:02 social de partage des savoirs, à l'image de ce que souhaitait un grand hacker qui s'appelle
06:06 Aaron Schwartz, qui s'était suicidé, poursuivi par l'USBI en 2013.
06:10 C'était le partage des savoirs de toutes les universités et des bibliothèques.
06:15 Votre parcours, c'est quand même que vous avez arrêté vos études au moment où vous
06:18 avez commencé à faire du chiffre d'affaires ?
06:19 C'est ça.
06:20 En fait, j'ai arrêté les études pour commencer à m'y intéresser, réellement.
06:23 Parce que je ne comprenais pas.
06:24 J'étais dans ce moule.
06:25 J'allais en cours, on me disait qu'il fallait faire ça, ça.
06:28 Et je ne comprenais pas ce monde.
06:29 Et donc je me suis dit, il faut absolument que, vu que j'avais cette idée et que j'avais
06:33 déjà créé un premier site au lycée, que j'en sorte et que je puisse prendre du recul
06:37 et que je puisse travailler sur un outil qui soit vraiment adapté aux besoins des
06:40 étudiants.
06:41 L'avantage, c'est que j'en étais un.
06:42 Et que j'en suis encore quasiment un.
06:44 J'ai l'âge pour l'être.
06:45 Donc j'ai bossé là-dessus.
06:46 Et puis après, un peu de chiffre.
06:48 Et vous êtes passé aussi, il faut le dire, votre école à vous, c'est le Collège Citoyen,
06:53 qui a été fondée par Edouard Bergeron, le réalisateur de Nom de la Terre, l'artiste
06:57 JR et le président d'Intermarché, Thierry Cotillard, qui est votre mentor.
07:00 Donc ça, ça vous a formé à l'entrepreneuriat ?
07:03 Oui, vraiment.
07:04 Le Collège Citoyen, je suis rentré juste après mon école de commerce.
07:06 Et ça m'a formé parce qu'on rencontre des gens ultra divers.
07:10 Mon voisin, il pouvait être un pompier le lundi, puis un patron d'entreprise le mardi,
07:16 comme un agriculteur le mercredi.
07:17 Donc ça m'a ouvert les yeux sur plein de choses.
07:19 Et ça m'a aidé à mettre en œuvre plus facilement et à exécuter.
07:23 Bravo, vous vous êtes lancé, la fusée en tout cas a démarré ce matin sur France
07:28 Inter.
07:29 Bonne route à vous.
07:30 Et je rappelle, Extra Student sera demain disponible sur le site internet et l'application
07:35 pour faire des rencontres et réviser.
07:36 Merci Mathilde.

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