Avec Robert Charlebois.
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PersonnesTranscription
00:00 - Bonjour Gilles! - Bon matin!
00:02 - Non, mais... - Allô, bon matin!
00:06 - Merci Gilles de ce cadeau, c'est mon cadeau de Noël aujourd'hui, faut que vous le sachiez,
00:09 puisque Gilles a invité Robert Charlebois. Bonjour Robert!
00:13 - Bon matin! - Bon matin!
00:14 - C'est très beau, bon matin! - Ben oui!
00:16 - Les gens disent "ah, vous parlez comme les Anglais", mais pas plus que!
00:18 Good afternoon, c'est bon après-midi, et bon matin, c'est très joli.
00:22 - Oui, au Québec, on dit bon matin! - Parce qu'on a Richard Charlebois!
00:26 - Ben oui, on a Robert! - Robert!
00:27 - Robert, je dis Richard! - Richard Sécochiante!
00:29 - Robert Charlebois! - C'est mon sosie!
00:32 - Je crois que je dis Richard!
00:34 - Vous êtes un petit peu... vous êtes plus grand, moins, plus fin que lui.
00:37 - Ben, j'ai... vous, vous... - Oui, oui, oui.
00:39 - C'est vrai qu'il y a... dans les cheveux. - Je l'aime beaucoup.
00:41 - Dans les cheveux. - Dans les cheveux, c'est...
00:43 - Il y a quelque chose. - Un sosie de cheveux.
00:45 On est deux chanteurs à cheveux d'ailleurs, et moi j'ai toujours dit, en tant que chanteur à cheveux,
00:48 que j'arrêterais ma carrière le jour où je perds mes cheveux,
00:51 donc il m'en reste pour un an, un an et demi, pas plus.
00:53 - Vous êtes... - Dépêchez-vous!
00:56 - Vous pourriez retrouver votre touffe de cheveux que vous aviez à vos débuts, s'il vous plaît?
01:00 - J'ai débourré fait un peu, non, ça serait disgracieux, je trouve.
01:02 - Oui, mais vous pourriez. - Non, il faudrait élargir les portes,
01:04 pour que ma tête passe.
01:06 - Tant que c'est pour les cheveux, ça va.
01:08 Robert Charlebois, donc chanteur, est-il besoin de le rappeler?
01:12 On va vous retrouver du 29 mai au 9 juin à Bobineau.
01:15 Oui, c'est ça, à Bobineau. - Oui, à Bobineau.
01:17 - Pour dix soirées, dix concerts.
01:21 Moi, je vous ai vu au Grand Rex, c'était exceptionnel.
01:24 Franchement, c'était un spectacle incroyable.
01:27 Vous avez eu une pêche d'enfer.
01:29 Et là, ça va être un spectacle différent, mais on va...
01:32 - Complètement, oui. On va essayer de faire mieux.
01:34 Un artiste, ça doit étonner toujours.
01:36 Je peux pas faire les mêmes hot-dogs toute ma vie.
01:39 Un grand restaurant.
01:41 Je garde mes plats principaux, mais je varie mes desserts et mes entrées.
01:45 - On va en reparler dans un instant.
01:47 Et on va faire le zapping, Gilles, qui nous concocte tous les matins
01:50 le meilleur de la télévision.
01:52 - Alors, samedi soir, on a voté pour la plus belle ingénieure,
01:59 la plus belle physicienne, la plus belle pharmacienne,
02:03 la plus belle docteur, parce que c'est plus du tout un concours de beauté, Miss France.
02:07 Donc, ils avaient tous des grandes professions.
02:10 C'était toutes des intellectuelles.
02:12 Donc, c'est encore une chitié qui a gagné le concours de Miss France 2024, Eva Gilles.
02:17 Et dimanche, elle était dans le trésor de Anne-Claire Coudray.
02:20 - Miss France 2024 est et restera Miss...
02:27 North-Pas-de-Calais !
02:29 - Est-ce que vous avez l'impression d'avoir un peu tordu le cou à des clichés
02:32 sur ce que doit être une Miss France aujourd'hui ?
02:35 - Oui, ça change un petit peu des Miss qu'on a connues avant.
02:39 Forcément, après, j'ai pas envie d'être connue comme la Miss aux cheveux courts, évidemment.
02:43 Mais oui, ça change.
02:44 - On dit que vous dites que vous devez cette élection un peu à votre grand-père.
02:48 C'est lui qui vous a poussé.
02:50 - L'été passé, mon grand-père arrêtait pas de dire à ma mère
02:52 "Mais pourquoi elle se lance pas ? Pourquoi elle y va pas ?"
02:54 Donc, ma mère a commencé à me le dire, à me le répéter.
02:57 Et vers novembre, je me suis dit
02:59 "Ève, t'es bien dans ton corps, t'es bien dans ta dette, t'es en études.
03:03 Donc, si tu veux prendre un an pour toi, c'est maintenant que jamais."
03:05 - Vous avez regardé Miss France ou pas ?
03:08 - Non, mais voilà une Miss à cheveux, elle aussi.
03:10 - Ah oui, elle est exactement à la cheveux.
03:13 - Elle en a moins que les autres, elle, un petit peu.
03:16 - Non, je n'ai pas.
03:17 - Qu'est-ce que vous pensez de ce genre de concours ? C'est ringard ou pas ?
03:20 - Ben, c'est toujours agréable de voir des belles filles intelligentes.
03:25 Puis je pense qu'elles mettent l'accent de plus en plus...
03:27 - C'est pour ça que j'étais ironique.
03:29 - Oui, et...
03:30 - Ça existe au Québec, non ?
03:31 - C'est encore ce qu'il y a de plus sexy, le cerveau, chez une femme, pour moi en tout cas.
03:34 - Ça existe encore ? Ok, ça existe au Québec ?
03:36 - Non, il n'y a pas ça.
03:37 Mais ce qui n'existe pas...
03:39 Vous parliez des Français qui se girent bondis tout à l'heure aux nouvelles.
03:42 70% des Français pensent qu'on devrait boire de l'alcool très jeune.
03:47 Et ça, je suis d'accord avec ça.
03:49 Parce qu'au Québec, quand j'étais jeune, il fallait avoir 21 ans.
03:53 Vous imaginez-vous ?
03:54 Aujourd'hui, c'est 18 ans.
03:56 Mais 21 ans, qu'est-ce qu'il y a là-dedans ?
03:58 Ça doit être magique, ça doit être extraordinaire.
04:00 Donc tout ce qu'on fait entre l'âge de 16, 17, 18 ans,
04:03 on se noircit la barbe, on essaie de se déguiser pour aller acheter des caisses de bière à l'épicerie.
04:08 - C'est la transgression.
04:09 - On en fait venir, on dit "Ma maman ne peut pas répondre, elle est dans sa douche, est-ce que je vous paye ?"
04:14 Tu vois, tous les trucs. On imagine des stratagèmes pour boire.
04:17 Alors que si les jeunes ont accès à 15-16 ans et que les parents vont au resto,
04:22 c'est moins mystérieux et ça...
04:24 - Ça évite la prohibition.
04:27 - Ça a des nuls envies de découvrir ça.
04:30 - Vous êtes presque Français, alors.
04:32 - Petite parenthèse.
04:33 - C'était à quel âge votre premier verre de la Batte-Bleue ?
04:36 - Mon premier verre de la Batte-Bleue, c'était à 14 ans et j'étais...
04:40 Je mettais noirci les joues, c'était dans un bar qui s'appelait le Esquire Show Bar,
04:44 où c'était "The home of rock and roll in town", c'était un bar où il n'y avait que des blacks.
04:49 Fait du domino, shotgun Kelly, Chuck Berry, tout ça.
04:52 Et il fallait avoir évidemment 21 ans, pas 18 ans à l'époque.
04:57 Donc je mettais noirci les joues avec du liège, tu sais, brûlé, là.
05:01 Je mettais fait une barbe puis je suis rentré avec la pipe.
05:04 Le doorman, il m'avait vu tout de suite que j'avais 14 ans.
05:08 "Ok, Gio, tu peux éteindre ta pipe, mais si tu veux te soigner dans le coin, on va te servir quand même."
05:14 Et ça a été, je suis sorti de là, j'avais les jambes un peu en coton,
05:17 parce que tu sais, quand je n'ai pris 3 ou 4, des labattes bleues, même ça, ça fesse.
05:21 Ça fesse dans le dache, finit-tu.
05:23 - C'était sa première apparition télé, Valérie, depuis son jugement.
05:26 Notre ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti,
05:29 était l'invité de Léa Salamé, dans quelle époque ?
05:32 Ça lui a fait bizarre, quand même, d'aller devant un tribunal.
05:36 - Je vais même vous dire quelque chose.
05:38 J'ai été 36 ans avocat.
05:40 Les gens que j'ai défendus, je savais qu'ils étaient en stress, que c'est difficile,
05:44 mais je n'imaginais pas à quel point c'était une épreuve
05:48 quand soi-même, on comparait devant des juges et que l'on est innocent.
05:51 Oui, j'ai eu la trouille, mais en même temps, c'était un soulagement
05:55 parce que j'allais pouvoir enfin m'expliquer.
05:57 Ça a duré 2 semaines, on m'a posé énormément de questions.
06:01 Je suis resté là, et c'était bien normal.
06:05 J'ai répondu, j'ai convaincu la cour,
06:08 et encore aujourd'hui, des gens qui disent "ah ouais, mais tout ça, c'est cousu de fil blanc".
06:12 - C'est une justice politique, c'est ça qu'on dit.
06:14 - Voilà, c'est une justice politique.
06:17 Alors certes, il y a nos championnes de handball, vous avez vu,
06:20 elles ont cartonné sur deux chaînes en même temps.
06:22 Ça fait polémique.
06:24 - Christine Bouillon n'était pas contente.
06:26 - Christine Bouillon n'était pas contente, une fan de handball.
06:28 Donc nos handballeuses ont réussi, mais il y a aussi à Londres en ce moment,
06:31 et je trouve qu'on n'en parle pas assez Valérie,
06:33 le championnat du monde de fléchettes.
06:35 Je vous vois sourire en coin,
06:37 mais vous allez être surpris par les chiffres de BFM
06:41 sur ce championnat du monde de fléchettes.
06:43 - Depuis quelques années, les pros de la fléchette
06:45 remplissent les plus grandes stalls au monde.
06:47 Là, on est à Londres, à l'Alexandra Palace, 10 000 places,
06:50 et une ambiance survoltée.
06:52 On est entre le match de foot et le combat de boxe.
06:54 Dans le public, ça crie, ça chante, ça boit aussi un peu.
06:57 - Non, sans rire.
06:59 - Et puis on se déguise.
07:00 Ce championnat du monde de fléchettes, c'est le tournoi majeur.
07:02 Ça va durer jusqu'au 3 janvier.
07:04 95 000 billets ont été vendus, s'il vous plaît.
07:07 - Incroyable !
07:08 - Les audiences télé, j'en parle pas, Angleterre, Pays-Bas, Allemagne réunies,
07:11 ça a fait plus de 4 millions de téléspectateurs.
07:13 C'est un record lors de la finale 2018.
07:15 Tout cet engouement fait quoi ?
07:16 - 4 millions de téléspectateurs ?
07:18 - On a cette récompense, 580 000 euros pour le vainqueur.
07:22 C'est à peu près ce que gagne un demi-finaliste à Roland-Garros en tennis.
07:26 C'est juste hallucinant.
07:28 - Incroyable !
07:29 - Vous jouez aux fléchettes ? Parce qu'au Canada aussi, ça marche bien.
07:32 - J'en ai dans ma cuisine, mais c'est tellement petit.
07:34 Non, c'est tellement petit que ça devrait être télévisé.
07:38 Mais allez voir ça !
07:40 Oui, j'ai un jeu de fléchettes dans ma cuisine.
07:43 J'ai une table de billard aussi.
07:45 - Dans la cuisine ? Non.
07:47 - Oui, c'est l'équipeur qui fait le vaisselle.
07:49 - Ça fait une vie passionnante.
07:51 - Parce que si t'as une table de billard dans ta cave, tu joueras jamais.
07:55 Si elle est dans la cuisine, t'as des chances de jouer de temps en temps.
07:58 - Tu peux jouer un peu plus.
07:59 - Mais les fléchettes, c'est comme la pétanque.
08:01 Mais au moins la pétanque, c'est spectaculaire.
08:03 Il y a des blessés.
08:04 Il y en a un autre qui est mort en recevant une boule sur la tête la semaine dernière.
08:08 Alors, les fléchettes, peut-être des yeux crevés, mais je vois pas l'intérêt.
08:11 - Ça peut blesser.
08:12 Vous faites du sport ou pas ? Parce que vous avez une forme incroyable.
08:15 On peut dire que vous avez 78 ans.
08:17 - Je fais du golf.
08:20 Je le marche, par contre.
08:21 Faites 18 trous à pied.
08:23 C'est du sport.
08:25 Si tu le fais en voiturette, c'est moins.
08:27 J'ai été très ému par Dupont-Moretti.
08:29 J'ai trouvé formidable ce qu'il a dit.
08:31 C'est un de mes copains chanteurs qui est venu au Grand Rex avec Souchon.
08:35 Vous y allez juper.
08:37 Véronique Sanson.
08:39 - Sa femme est québécoise, à Dupont-Moretti.
08:42 - Oui, c'est mon ami Isabelle Boullée.
08:45 J'ai fait entendre "Ordinaire" en italien un jour, que j'avais enregistré il y a longtemps.
08:50 - Ça fait comment ?
08:51 - Il a pleuré.
08:52 - C'est normal.
08:53 Je suis un homme très normal.
08:55 Je ne me déplace pas beaucoup.
08:57 Je suis toujours à cacquerer.
08:59 Avec mes anciens amis, je peux jouer.
09:00 Mais j'ai une carrière à penser.
09:01 Je suis un chanteur populaire.
09:03 C'est magnifique.
09:04 C'est encore plus beau qu'en français.
09:06 - On va aller le rechercher.
09:08 - Et puis, Valérie, un billard dans une cuisine, c'est normal.
09:11 C'est l'endroit où il y a les maîtres que.
09:13 - Oui, absolument.
09:14 Bravo.
09:15 On a des auditeurs qui sont fans.
09:16 Stéphane en particulier, qui a habité au Québec.
09:18 Robert, quand est-ce que tu refais un "Mariti et Gilbert Carpentier"
09:22 avec la Gibson géante blanche ?
09:24 Vous vous souvenez de ça ?
09:25 - On ne pourra jamais refaire ça, parce que les Carpentiers ne sont plus là.
09:29 Mais les Carpentiers étaient formidables, parce qu'ils disaient
09:32 "Demandez-nous pas de cachets, mais demandez-nous n'importe quoi,
09:35 on va vous le faire."
09:36 Une guitare de 30 mètres de long,
09:39 dont sortait du centre du trou,
09:44 le Fugain et le Big Bazaar.
09:47 C'était la première émission aussi de Patrick Sébastien,
09:53 qui faisait des imitations que j'avais vues dans un bar.
09:56 J'ai dit "Il faut que tu...", puis il faisait colluche et bourville et plein de choses.
09:59 Et le manche de la guitare, il y avait un piano à queue au bout,
10:04 mais c'était spectaculaire, ça.
10:06 - Vous vous en souvenez ?
10:07 - Les boutons de volume de Gibson électrique servaient de tabouret pour s'asseoir.
10:13 Ils ne m'avaient pas raté les Carpentiers.
10:16 - Il était Valéry chanteur, acteur, boxeur, saxophoniste, clarinettiste, pianiste.
10:21 C'était un champion de boxe et de polo, et il montait beaucoup à cheval.
10:25 César, du meilleur acteur en 1982,
10:28 du meilleur acteur dans un second rôle en 1982 pour Garda Vugues et Marchand,
10:32 nous a quitté à 86 ans, mais il avait apprivoisé la mort.
10:36 - Je souhaite la vie.
10:37 Mais s'il n'y avait pas la mort, on se ferait chier.
10:39 - C'est vrai.
10:40 - Parce que, je vais vous dire, les dieux sur l'Olympe s'emmerdent.
10:43 Pourquoi ?
10:44 Et pourquoi ils draguent des mortels ?
10:47 Jupiter se tapait que des mortels et tout.
10:50 Parce que, quand on est immortel, on s'emmerde.
10:53 Et au bout d'un certain temps, les vampires,
10:57 au bout de 100 ans, de 150 ans, ils veulent mourir.
11:00 Ils se font chier.
11:02 Non, non, tout ça fait partie du plaisir de vivre.
11:07 Même l'idée de la mort.
11:09 - C'était un personnage joli de Marchand.
11:11 - Vous l'aviez connu ?
11:12 - Croisé une fois ou deux, mais pas bien.
11:15 C'était pas un ami.
11:17 C'est vrai ce qu'il dit.
11:18 Tout le monde veut durer, personne ne veut vieillir.
11:22 Et la mort, une seconde avant, tu es vivant.
11:24 Comme disait Sénèque, une seconde après, tu es mort.
11:27 Ce que les gens craignent le plus, c'est la douleur et l'usure de la machine.
11:31 Mais durer, oui.
11:32 - On est en forme.
11:33 - C'est les gens qu'on aime aussi.
11:35 - Si on était immortel, je ferais des chansons dont l'intro durerait 4 siècles.
11:39 Avant le premier couplet.
11:41 Une douzaine de siècles.
11:43 Le refrain, pourquoi pas 5 siècles ?
11:47 On ne s'en sortirait jamais.
11:49 - Vous avez entendu Destiné tout le week-end en hommage à Guy Marchand.
11:53 Je vous propose d'écouter Ragazza, qui l'a écrit, composé, musique et paroles.
11:58 - J'adore cette chanson.
12:00 - Ragazza.
12:01 Tu seras ma maison, mon lit, mon jardin, mon repère.
12:04 Je vivrai dans ton lit avec ma guitare et ma bière.
12:10 Je guetterai le moment où tu ouvriras les paupières.
12:15 Pour t'embrasser les yeux, les pieds, comme dans une prière.
12:20 - Ragazza.
12:22 Ragazza.
12:24 - Il y a un petit côté parole compté, je trouve, dans cette chanson.
12:28 - C'est un très bel album, cet album.
12:30 C'est un crooner, il voulait chanter.
12:32 - Côté montant aussi.
12:34 - Oui, un petit peu.
12:35 Non, mais il chantait magnifiquement bien.
12:37 - On se retrouve dans un instant avec Robert Charlebois.
12:43 On va parler de ce nouveau spectacle.
12:45 Les réservations sont ouvertes pour Bobino, dix soirs du 29 mai au 9 juin.
12:50 - Vous avez déjà pris le premier rang ?
12:52 - Absolument, les dix soirs.
12:54 Et si j'en crois nos auditeurs, en tout cas, vous êtes très populaire en France aussi.
13:01 A tout de suite.
13:02 L'invité du jour, c'est Robert Charlebois.
13:06 - Ça sent le pancake et le sirop d'érable depuis tout à l'heure.
13:09 - Il sera du 29 mai au 9 juin prochain à Bobino, du charme Rimbaud, Vignaud, Mouffe.
13:16 Ce sont vos auteurs fétiches.
13:18 Il y en a d'autres aussi, Mac Neill j'imagine.
13:21 Il y aura plein d'autres.
13:24 - Marcel Sabourin qu'on connaît avec tout écartillé, des choses comme ça.
13:27 Mais des chansons très fortes aussi.
13:30 - Oui, c'est ça.
13:31 En fait, tous les poètes qui ont jalonné ma vie avant d'être des paroliers,
13:36 parce que j'ai fait des chansons avec des vrais paroliers, comme Plamondon,
13:40 qui est un excellent, extraordinaire parolier à l'esprit poétique, comme moi.
13:44 Mais des vrais poètes, c'est quand on les prend,
13:46 on va les chercher avant qu'ils deviennent paroliers.
13:49 - Réjean Ducharme, en l'occurrence.
13:51 - Ça s'appelle Charlebois, Ducharme et les autres, parce que Réjean...
13:56 Moi, dans tout ce que j'ai vécu dans ma vie,
13:58 toujours, ma femme me demandait, elle dit, qu'est-ce qui te reste de ton métier?
14:01 Qu'est-ce que tu as aimé le plus?
14:03 Je dis, c'est pas les tournées avec Janis Joplin et les Grateful Dead,
14:07 c'est pas le show avec Gilles Vigneault et Félix Leclerc,
14:11 c'est pas mes disques avec Frank Zappa,
14:14 c'est les chansons que j'ai faites avec Réjean Ducharme.
14:17 Et Réjean Ducharme, qui fait des livres assez noirs,
14:22 pour ceux qui ont lu La vallée des avalés, L'Océantum, L'hiver de force,
14:26 il a fait des chansons drôles, tendres, et c'est...
14:30 Comment vous dire? C'est de l'autisme, c'était de la douance.
14:35 Il faisait de la douance, il écrivait avec une vitesse vertigineuse.
14:39 Il y avait évidemment 10 000 heures d'écriture,
14:41 alors que moi, toute mon oeuvre pourrait tenir sur 100 pages.
14:44 Lui a fait une dizaine de romans chez Gallimard.
14:47 Et les gens qui aiment ses livres vont pas nécessairement aimer les chansons,
14:50 et l'inverse est vrai aussi. - C'est différent, effectivement.
14:52 Mais il y a Coirteau qui vient de sortir, de faire paraître,
14:55 tel que moi, toute son oeuvre, je vous conseille vraiment,
14:58 parce que c'est un écrivain majeur au Québec.
15:01 - Moi, je l'ai défendu, puis le Clésio m'appelait à chaque fois qu'il sortait un livre,
15:04 en disant "Viens avec moi, on va aller faire telle émission, telle émission",
15:07 parce que personne l'a jamais vu, et un jour, avec La vallée des avalés,
15:11 il était pressenti pour le Goncourt.
15:13 Il dit "Non, non, moi, il sortait jamais, jamais, jamais."
15:16 À part le Clésio, il n'y a pas grand monde qui l'a vu,
15:19 et il ne remonte qu'à nous, peut-être.
15:21 Et sinon, lui, il dit "Je vais envoyer ma femme le chercher",
15:24 et on dit "Non, non, on va le donner à un autre",
15:26 parce qu'évidemment, ils veulent un show aussi.
15:28 - Ils veulent qu'il y ait quelqu'un qui soit là.
15:30 - Moi, j'aimerais bien savoir, quand vous êtes arrivé en France,
15:32 ou même maintenant, qu'est-ce qui vous a choqué chez les Français?
15:35 - Qu'est-ce qui m'a choqué chez les Français?
15:40 À part leur accent.
15:42 (rires)
15:44 - Pas grand-chose, écoute. C'est pareil sur toute la Terre.
15:47 C'est permis d'être québécois et grotesque, et idiot et stupide,
15:50 puis c'est permis en France aussi,
15:52 et il y a des gens de qualité partout.
15:54 - Il n'y a pas quelque chose qui vous a sauté aux yeux?
15:56 - Qui m'a sauté aux yeux...
15:58 - Les maudits Français, ils ont toujours la...
16:00 - Non, non, moi, je les ai aimés au point d'en épouser une.
16:03 (rires)
16:05 Que j'ai importées au Canada et qui vit avec moi depuis 45 ans là-bas.
16:08 Mais on vient quand même faire notre tour, un mois par année.
16:11 - Puis vous avez beaucoup d'amis, on en parlait hors antenne.
16:15 - Des vrais amis en France, j'en ai, je viens les voir,
16:18 puis j'offre mes meilleurs voeux de Noël et du Nouvel An
16:21 à ceux que je ne pourrais pas voir d'ici dimanche.
16:24 - Oui, c'est vraiment une escale rapide.
16:27 - Ah non, non, c'est...
16:29 C'est important pour moi de venir dans le pays de mes ancêtres
16:32 et puis d'avoir les deux.
16:34 J'aime mon pays, mais aussi j'ai des racines girondines.
16:39 - Et puis vous avez toujours été adopté par la France,
16:43 et puis vous étiez, quand vous étiez jeune...
16:46 - Ce qui me choquait, maintenant...
16:48 Ce qui m'avait choqué vraiment, c'est quand...
16:51 On ne reviendra pas sur la batterie à l'Olympia,
16:53 mais les espèces de cabales qui étaient montées, vous savez,
16:56 genre on te donne 8 minutes pour chanter,
16:59 puis on te ferme le rideau après 8 minutes,
17:01 même si c'est dans le milieu de la chanson.
17:03 Ça, j'avoue que c'était un peu choc.
17:05 - Ça, c'était au début, à l'Olympia, où vous passiez,
17:07 où les chanteurs passaient, ils avaient effectivement
17:09 8 minutes pour convaincre.
17:11 - Et puis voilà.
17:12 Et donc, vous avez tout de suite été adapté,
17:14 mais ce qui était surprenant pour les Français,
17:16 c'était votre franc parlé,
17:18 et vous avez rien caché de votre vie,
17:20 comme ce soir-là, chez Thierry Ardisson,
17:22 on remonte 20 ans en arrière.
17:24 - Où j'ai peur.
17:25 - Là, il t'a donné le plus de pognon.
17:27 La plus grosse perte, je crois.
17:29 Je crois que c'est quand j'ai gagné à Spa, en Belgique.
17:32 Il m'avait réglé un gros paquet de francs, comme ça,
17:36 et j'étais, à l'époque, assez fou, assez flyé.
17:39 Je mélangeais les paradis artificiels
17:41 avec beaucoup d'appétit,
17:43 et je m'étais ramassé à Pigalle, je crois,
17:46 dans un endroit qui ressemblait beaucoup
17:49 à ta première émission de Noël, il y a 2 ans.
17:53 Je crois que je m'étais fait assommer par des pines,
17:56 puis je me suis retrouvé...
17:58 - Et puis tu revenais plus de Spa.
18:00 - Je m'avais soulagé de tout mon gain de Spa,
18:02 qui peut-être autour de 2 000 $,
18:04 ce qui était beaucoup d'argent, à l'époque.
18:06 - Et tu te souviens plus de l'histoire avec la fille, en plus.
18:08 - Non. Je me souviens juste qu'il y avait un couvrelier fleuri
18:10 avec des tapisseries fleuri,
18:12 puis un plafond fleuri, puis un tapis, je pense.
18:14 - Et la fille était fleuri aussi.
18:16 - Elle était fleuri aussi.
18:17 - Mais c'est incroyable d'aller raconter
18:19 qu'on s'est fait voler son argent par une prostituée.
18:21 - Pas par la prostituée, par le pimp.
18:23 - Non, par le...
18:24 - Oui, oui, oui, mais quand même...
18:26 Ben, écoute, tu sais, on...
18:29 Moi, je faisais la tournée des bars,
18:31 et puis j'avais une espèce de couvent de baseball,
18:34 puis les billets devaient sortir de partout,
18:36 de mes poches, fait que les gars, tu sais...
18:38 - Oui, ils ont fait...
18:40 - La prochaine bière, on va pas la rater.
18:42 - Mais vous avez jamais eu peur pour votre image ?
18:44 Vous avez parlé de la drogue, vous avez parlé de tellement de choses.
18:46 - Ben, non, parce que quand c'est vrai, c'est vrai,
18:49 c'est toujours beau, non ?
18:51 - Qu'est-ce qui fait que vous avez été adopté par la France,
18:54 justement, vous avez été un des premiers Français
18:56 à avoir ce succès-là en France ?
18:59 Après, on a eu tous les autres qui sont arrivés,
19:01 mais vous avez été vraiment le premier.
19:03 - Tous les autres, faut qu'ils sortent.
19:05 Non, non, non, mais je veux pas être...
19:07 Je voudrais pas être méchant, mais j'ai l'impression
19:10 que les Français m'ont aimé parce qu'ils comprenaient pas.
19:13 (rires)
19:14 - Non, c'est pas vrai.
19:15 - Dans l'île d'Berge, il y a des gens qui me disaient
19:17 une crisse de chute en parachute,
19:19 des jeunes groupes enchantés,
19:21 "Puis j'ai fait quelque chose que je ne peux pas vous dire ici."
19:24 Ils comprenaient ça, au lieu de "Puis j'ai fait une crisse de chute en parachute."
19:27 Et donc, quand ils comprennent pas,
19:30 ils sont médusés, fascinés,
19:32 puis dès qu'ils comprennent, ils jettent comme un citron, tu vois.
19:35 Et le fait qu'ils comprenaient pas tout,
19:37 je pense que ça, ça a contribué grandement à ma durée.
19:40 - Oh, je suis pas sûr de ça.
19:42 - Vous voulez que les succès...
19:44 - On va écouter un petit medley de vos succès.
19:46 - Ils comprennent plus que de l'anglais,
19:48 mais ils comprennent pas tout à fait tout.
19:50 (musique)
19:54 Si vous saviez comme je me sens vieux
19:58 Je peux plus dormir, je suis trop nerveux
20:03 Quand je chante, ça va un peu mieux
20:09 J'ai été
20:13 Au sud du sud, au soleil
20:16 Le blanc rouge, les palmiers
20:18 Et les cocotiers glacés
20:20 Dans les peaux aux esquives au bronzé
20:23 Qui tricotent des ceintures fléchées farcies
20:27 Mais toujours la saufure
20:30 Je t'aime comme un fou
20:33 Je t'aime comme un fou
20:36 Je me tatoue ton nom tout partout
20:40 Pour que tu me trouves plus beau quand tu me verras tout nu
20:48 Je reviendrai à Montréal
20:52 - On comprend un peu aussi. - Oui, on comprend un peu.
20:55 - Écouter le vent de la mer
20:59 Se briser comme un grand saut en mer
21:04 - Et on les connaît toutes par coeur, c'est ça qui est extraordinaire.
21:07 - Oui, mais là, vous avez fait un survol de ma carrière.
21:11 Mais le début, les années psychédéliques,
21:14 quand j'arrivais avec mes gros cheveux et ma veste en mouton,
21:17 c'était pas rock voisine, mais c'était à peu près l'équivalent
21:20 de ce que rock a été aux années 80, c'était psychédélique.
21:23 - Oui, qu'elles sont sourdes. - Et un jour, Mélenchon,
21:26 votre fameux Mélenchon, comment est-ce qu'il s'appelle?
21:28 - Jean-Luc Mélenchon? - Oui. Il m'a fait venir,
21:30 il organisait des spectacles pour une mairie communiste en banlieue.
21:33 Il me fait venir et tout ça, puis ils devaient tous parler après moi,
21:36 faire leur discours politique.
21:39 Mais Herbert Léonard n'a pas pu chanter parce que les gens
21:42 "Charles Aboye, Charles Aboye", il y avait toutes des hippies
21:45 avec le pétard et tout. Et puis lui, Mélenchon, n'a pas pu parler.
21:49 Alors ça, c'était une de mes grandes fiertés au monde.
21:52 - Ah ben, c'est extraordinaire. - Empêcher Mélenchon de parler
21:55 après mon show. - C'est assez incroyable.
21:58 - C'est répertorié, vous lui demandez, il vous le dira.
22:01 - C'est quoi les chansons psychédéliques?
22:03 - C'était toute la période Lindbergh, Engagement,
22:06 Mange ton blé d'Ine, sors-te-plein, toutes ces folies-là.
22:09 - C'est une de mes chansons préférées, Lindbergh.
22:12 - Moi, j'avais demandé Mon pays. - Vous voyez comment je fais bien.
22:15 - Vous faites bien, Louise Forestier.
22:18 - J'avais demandé Mon pays, mais il me l'a pas mis.
22:21 - Ça arrive à Manufacture. - Ça arrive à Manufacture.
22:24 - Comment rentrer sa carte de punch dans ce lot de la cloque?
22:27 Les Français, il faut qu'ils comprennent.
22:30 En fait, en français, ça arrive à Manufacture,
22:33 ça arrive en retard, l'eau d'urban, les tifs collés comme des oursins
22:36 arrivent en retard, ça dit que sa caisse est naze.
22:39 Cause des embouteillages, les poignes déjà crasseuses,
22:42 ça refoule sa carte à la pointeuse.
22:45 Sa carte de punch dans ce lot de la cloque.
22:48 La slot, c'est la fente, puis la cloque, c'est l'horloge.
22:51 - Vous savez que ce que vous venez de faire, c'est du rap, hein?
22:54 - Oui, bien avant le temps, j'en ai fait du rap, mais j'aime pas trop ça.
22:57 C'est bon pour véhiculer de la haine.
23:00 - Oh non, vous préférez dire ça? Vous trouvez que le rap, ça véhicule de la haine?
23:03 - Absolument. C'est formidable. C'est fait pour les gens qui aiment pas la musique,
23:06 déjà parce que t'as pas de mélodie.
23:09 T'as toujours le même tempo. Non, mais c'est difficile à faire du bon rap.
23:12 Et y'a sûrement un peu de poésie là-dedans.
23:15 Moi, j'ai pas accès à ce genre de musique, mais bon, c'est pas grave.
23:18 C'est générationnel. Puis je m'affole pas,
23:21 parce que quand j'avais 13-14 ans,
23:24 je pouvais pas supporter une chanson française.
23:27 J'écoutais WPTR de Albany, New York,
23:30 parce que ça rentrait chez moi à Montréal la nuit.
23:33 J'étais sûr d'avoir le nouveau Chuck Berry, le nouveau Gene Vincent,
23:36 le nouveau Elvis, le nouveau Fadis Domino.
23:39 Alors que moi, Jean Sablon, Trenet, tout ça,
23:42 Louis Mariano, Guitari, j'étais pas capable d'écouter ça.
23:45 Donc quand je vois des jeunes qui à mon âge,
23:48 à 13-14-15 ans, n'écoutent que de l'anglais,
23:51 je me dis, ils vont revenir, parce qu'à l'âge de 16 ans,
23:54 j'avais fait tout le tour du rock, puis là, je découvrais.
23:57 Mais c'est quoi ça, Ferré? Mais c'est quoi ça,
24:00 Dutronc, Gainsbourg, Aznavour,
24:03 Barbara, Brel, Brassens,
24:06 Béhara. - Et là, vous avez découvert...
24:09 - Et là, après ça, je reviens au rock, parce que ça fait partie
24:12 de ma vie. Mais j'étais content de le fuir aussi.
24:15 Comprenez-vous? - Allez, on marque une pause,
24:18 et on se retrouve dans un instant, on va parler de ce spectacle.
24:21 - On va commander des pizzas, on est jusqu'à midi. - À tout de suite.
24:24 - Le supplément média, toujours avec Robert Charlebois.
24:27 Stéphane Nudy, est-ce que vous pouvez le garder pour les débats
24:30 qu'il nous donne son avis sur la politique française?
24:33 - Non, mais ce qui est fascinant, c'est qu'on est toujours plus intéressants
24:36 pendant les pubs. - Mais non!
24:39 - On a toujours des choses extraordinaires.
24:42 Et dès que la pub va finir, ouf! - On repart dans la...
24:45 - C'est vrai qu'on a beaucoup parlé. - C'est vrai, imagine une radio
24:48 où on enregistrait ce qui se dit pendant les pubs.
24:51 - Comme qu'on inventerait. - Et en fait, vous pouvez retrouver
24:54 en podcast tout ce qui se dit pendant la pub.
24:57 - Ah bah on devrait faire ça. - Je pensais que j'avais inventé quelque chose.
25:00 - Mais nous on est un peu pendant la pub aussi, je vous disais que vous
25:03 devriez faire un livre pour raconter votre vie.
25:06 - Si on met en podcast le dictionnaire à la bouche de Robert Charlebois.
25:09 - Voilà. - Je veux de l'amour.
25:12 - 60 ans de carrière.
25:15 Et vous avez toujours envie. - Oui.
25:18 - Parce que, comment dire, la vie se charge
25:21 de nous sortir du jeu.
25:24 Un petit AVC, un petit cancer, une petite polyp...
25:27 Non c'est vrai. - Mais vous pourriez...
25:30 - Un petit Alzheimer, non non non, il ne faut jamais avoir envie de s'arrêter
25:33 d'après moi. Premièrement ça veut dire qu'on n'a pas aimé ce qu'on a fait.
25:36 C'est vrai. Et puis sinon c'est l'énergie.
25:39 J'en ne crois qu'à l'énergie. Et c'est ça
25:42 qui nous sort du jeu à un moment donné. - Vous êtes impressionnant sur scène.
25:45 Encore une fois je vous ai vu en avril dernier.
25:48 C'était assez spectaculaire parce que vous êtes un vrai rockeur.
25:51 - C'est l'ère de drogue.
25:54 - La drogue c'est formidable. - Ah non, on ne dit pas ça.
25:57 - Je dis que la drogue c'est formidable pour ceux qui veulent
26:00 être des génies ou qui se prennent pour des génies.
26:03 Et ça c'est Miles Davis qui l'a dit avant moi.
26:06 La drogue ne donne aucun talent. La drogue peut hypothéquer ton énergie.
26:09 Donc tous ceux que j'ai connus, si ton orchestre
26:12 fait de la coke, évidemment, et que tu n'en fais pas, tu ne joues pas dans le même film.
26:15 Mais tous ceux que j'ai vus faire de la coke,
26:18 on les ramasse à la petite cuillère 6 mois après.
26:21 Donc c'est des mensonges tout ça. - Alors Robert, rappelez-vous,
26:24 vous êtes à la télévision québécoise, vous êtes derrière
26:27 un piano, et là pour la première fois,
26:30 tous les chanteurs et chanteuses existants québécois
26:33 vous ont rendu hommage. Vous vous souvenez de ça avec un grand écran.
26:36 Ils étaient dans une dizaine de pays.
26:39 Ça allait de Ginette Renaud
26:42 en passant par Luc Plamondon qui chantait.
26:45 Et tout le monde était en duplex. Vous ne vous souvenez pas de cet événement ?
26:48 Et ça a fini par Céline Dion
26:51 écouter l'extrait. Et tous les chanteurs québécois
26:54 ont chanté. - Mais il n'y avait pas Aznavour.
26:57 - Il n'y avait pas Aznavour, il n'y avait que des chanteurs québécois.
27:00 - C'est un Québécois Aznavour, il a commencé à Montréal.
27:03 Il doit tout au Québec Aznavour. Alors chez Aznavour, il faisait du bebop.
27:06 C'était sur Radio-Canada.
27:09 Et vous finissez en duo avec Céline Dion.
27:12 Je reviens à Montréal
27:15 Dans un grand coin de mer
27:21 Je reviens à Montréal
27:28 Nous marier avec l'hiver
27:34 Nous marier avec l'hiver
27:41 Avec l'hiver
27:44 - Merci. - Pas mal, hein ?
27:50 - Oui, je me souviens de ça. - Ah, ça y est.
27:53 - Vous êtes à l'égal de Gilles Vigneault, de Félix Leclerc.
27:56 Vous êtes une légende quand même de la chanson québécoise.
27:59 - Une légende, vous remercie. - Non, c'est vrai.
28:02 - Il y a une statue à Montréal ou pas ?
28:05 - Il y a une céramique grosse comme le studio.
28:08 - On est à l'entrée du pont Jacques-Cartier.
28:11 Donc il y a 600 000 automobilistes qui sacrent devant mon image
28:14 parce qu'ils sont pris dans des embouteillages à tous les jours.
28:17 - Il y a des écoles, Robert Charlebois ?
28:20 - Non, non, non.
28:23 - Pas encore.
28:26 - Il n'y a pas de rue.
28:29 - Le pont Champlain, par exemple, il aurait sauvé de l'argent sur les premières lettres.
28:32 Le CHA était déjà trouvé.
28:35 - Ça, ça n'aurait plus un pont.
28:38 Parce qu'en musique, on fait des ponts toujours entre les couplets et les refrains.
28:41 Mais sinon, une rue, un village, non.
28:44 Peut-être après ma mort, mais je m'en fous.
28:47 - Le spectacle de Bobineau, il y a eu ce spectacle incroyable
28:50 où vous êtes allé un petit peu partout.
28:53 Vous êtes allé en Belgique, il y a eu une grande tournée.
28:56 C'est un nouveau spectacle qui arrive assez vite après le précédent.
28:59 Il va être plus intimiste ?
29:02 - Il y a aussi un artiste qui est là pour étonner,
29:05 faire pleurer, faire rire.
29:08 Et moi, j'ai visé très haut, j'ai pris des bouchées plus grosses
29:11 que je pouvais avaler, notamment dans les textes de Vigneault
29:14 dont je ne vais pas vous parler.
29:17 - Je vous ai demandé, Antoine.
29:20 - Des chansons extraordinaires, "Mourir de jeunesse",
29:23 qui m'avaient écrite quand mes parents sont décédés.
29:26 Vous dites que je suis en forme, mais à 33 ans, j'étais orphelin.
29:29 J'avais un âge de santé ou quoi que ce soit.
29:32 Et je découvre des vieilles chansons comme ça.
29:35 Et les 3 premiers soirs, je me suis planté solide
29:38 au point que je me suis mis à faire des sketchs avec mes musiciens.
29:41 Et c'est devenu tellement important, mais les gens pissaient dans leurs culottes
29:44 à la fin de Standing Ovation, que je me suis dit
29:47 que depuis le temps, je rêve d'être un stand-up comique.
29:50 C'est peut-être l'occasion, mais on ne peut pas faire en semblant
29:53 de se tromper, ça devient faux à ce moment-là.
29:56 - C'est vrai que je me suis mis à faire des sketchs avec mes musiciens.
29:59 - C'est vrai que je me suis mis à faire des sketchs avec mes musiciens.
30:02 - C'est vrai que je me suis mis à faire des sketchs avec mes musiciens.
30:05 - C'est vrai que je me suis mis à faire des sketchs avec mes musiciens.
30:08 - C'est vrai que je me suis mis à faire des sketchs avec mes musiciens.
30:11 - C'est vrai que je me suis mis à faire des sketchs avec mes musiciens.
30:14 - C'est vrai que je me suis mis à faire des sketchs avec mes musiciens.
30:17 - C'est vrai que je me suis mis à faire des sketchs avec mes musiciens.
30:20 - C'est vrai que je me suis mis à faire des sketchs avec mes musiciens.
30:23 - Céline, elle fume pas, même à Noël, elle finit pas un demi-verre de champagne.
30:28 - Céline, elle fume pas, même à Noël, elle finit pas un demi-verre de champagne.
30:29 - Céline, elle fume pas, même à Noël, elle finit pas un demi-verre de champagne.
30:30 - Et puis là, en plus, son papa était mort, et je ferais de la musique autour d'un verre
30:33 avec ma mère, mes frères, tout ça, et c'est là qu'elle a craqué, évidemment.
30:37 - Et puis là, en plus, son papa était mort, et je ferais de la musique autour d'un verre
30:40 avec ma mère, mes frères, tout ça, et c'est là qu'elle a craqué, évidemment.
30:41 - Et je vais la refaire avec Vittoria Sio.
30:42 - Mais non !
30:43 - C'est un duo pour une émission à venir en télé bientôt, parce que Vittoria Sio,
30:47 c'est celle qui chante toutes les chansons dans le film de Valérie Lemercier.
30:51 - Je l'ai dit !
30:52 - Et moi, je crois qu'il y a tellement d'amour dans ce film-là...
30:55 - Vous l'avez aimé, oui, le film m'a dit que vous l'aviez vu 4 fois.
30:57 - Parce que Valérie, elle met beaucoup d'aile dedans.
30:59 - Alors, comment ça se passe, c'était ma question.
31:02 Est-ce que, pour acquérir les droits, elle vous demande l'autorisation ?
31:05 Vous étiez au courant où ça s'est fait ?
31:07 Vous l'avez découvert, comme tout le monde, en voyant le film ?
31:10 Comment ça se passe ?
31:12 - Mon Dieu !
31:13 Non, elle demande des autorisations.
31:15 - Mais pas la vôtre.
31:16 - Si Céline a demandé l'autorisation pour faire sa version à elle, après ça...
31:21 - Non, non, je parle dans le film.
31:22 Je parle de l'utilisé dans le film de Valérie Lemercier.
31:24 - Non, je crois qu'ils ont demandé.
31:26 Moi, j'ai un bureau qui s'occupe de ça.
31:27 Oui, c'est sûrement...
31:28 Elle m'a parlé, personnellement.
31:30 - Vous ne savez pas si Céline Dion a vu le film ?
31:32 Parce que Valérie Lemercier, elle ne le sait toujours pas.
31:34 - Moi, je pense que personne, à part Maman Dion et René Angélil,
31:38 je pense que c'est la troisième personne au monde qui aime le plus Céline Dion.
31:41 - Valérie Lemercier.
31:42 - Oui, faire un film, c'est...
31:43 Tu t'investis pendant trois ans, t'écris, tu mets ça ensemble et tout.
31:48 Après ça, il y a eu toujours la question d'accent.
31:51 Si on faisait un film sur moi, joué par un Français,
31:54 peut-être que je trouverais que ça m'a...
31:57 Mais ça, on n'en sortira jamais.
31:59 Mais ce qui compte, c'est qu'elle est juste dans ses émotions, Valérie, d'ailleurs.
32:02 Elle a eu le César de la Théose pour ça.
32:05 Et moi, je trouve que c'est drôle, c'est émouvant, c'est bouleversant.
32:08 Et aussi, à l'époque, sa maman était encore vivante.
32:11 René était décédé, mais Céline, I'm the boss, Céline était pleine d'énergie.
32:15 Elle n'avait pas non plus ses problèmes de santé,
32:19 qui sont un peu... une petite variante de sclérodermie.
32:22 Il n'y a pas de maladie sympathique, mais il y a des maladies épouvantables
32:25 qui guettent les chanteurs comme tout le monde.
32:28 Et on est tous à la merci de ça.
32:30 Donc moi, je peux avoir une baisse de vitalité demain matin,
32:32 puis il n'y aura pas de bobineau, là.
32:34 Il n'y a rien de garanti, là-dedans.
32:36 - C'est pas des choses comme ça.
32:38 - Mais vous la voyez, Céline Dion, vous avez des contacts avec elle ou pas?
32:41 - Je l'ai rencontrée quelques fois dans ma vie,
32:44 mais là, elle est complètement sauvage, fermée.
32:47 Elle est allée voir un match de hockey à Las Vegas,
32:50 elle va voir les joueurs les Canadiens de Montréal,
32:52 qui vont venir ici l'année prochaine.
32:54 Je viens d'apprendre ça à l'instant.
32:56 - Ah bon? Pour les Jeux olympiques?
32:57 - Je ne sais pas. Pour jouer, en tout cas, pour élargir.
32:59 Je ne sais pas s'ils vont jouer contre les Français volants.
33:02 - Vous étiez beau, OK, juste.
33:04 - Oui, j'ai fait des shows au Palais des Congrès sur glace.
33:07 Moi, dans le temps de Nanette Workman,
33:09 j'avais une espèce de plancher en cire
33:13 sur laquelle n'importe qui qui sait jouer au hockey
33:16 ou qui sait patiner avec des lames,
33:18 après une demi-heure de pratique, évidemment,
33:21 peut reculer, peut avancer sur la glace.
33:24 Et Alidé, qui était venu voir mon show,
33:26 probablement à cause de Nanette.
33:28 - Oui, oui, oui. Ils ont une petite proximité.
33:31 - Il était venu dans la loge après ça.
33:33 Il me dit "T'es patin, ça se peut pas,
33:35 y'a des roulettes en dessous."
33:36 Et il s'est coupé le doigt.
33:37 Il a passé sa main comme ça, en dessous de ma lame.
33:40 Et il s'est coupé le doigt.
33:42 Il pensait qu'il y avait des roulettes
33:43 de cachées dans les lames.
33:44 Il pouvait pas imaginer une chose.
33:45 - Il en connaît pas.
33:46 - Parce que Nanette était en talons hauts
33:47 pis elle courait sur la glace.
33:48 Lui, il s'est dit "C'est pas de la glace, évidemment."
33:51 C'est un genre de plastique inventé par un Français, d'ailleurs.
33:54 Moi, j'avais vu ça au Lido la veille.
33:56 - Comment vous les choisissez, ces chansons, pour un show?
33:59 C'est compliqué, vu les...
34:01 - Comme je vous dis, les poètes qui ont croisé ma vie,
34:04 vu que j'ai fait une quarantaine de chansons
34:06 avec Réjean Ducharme,
34:07 y'aura au moins 6 ou 7 chansons de Réjean Ducharme.
34:10 Je pense que Rainbow, pour le country rock,
34:13 c'est imbattable.
34:14 Rainbow, c'est un chanteur country pour moi.
34:16 On pense que c'est un intellectuel,
34:18 mais c'est d'une élégance extraordinaire.
34:20 Je peux faire 3 ou 4 chansons de moi, des textes.
34:23 Moi, je suis plutôt musicien,
34:24 mais j'ai quand même fait une cinquantaine de textes.
34:27 Je vais essayer de faire, comment dire,
34:30 rire et pleurer les gens.
34:32 Et étonné, c'est pas facile après 60 ans.
34:35 Et musicalement, j'ai toujours les mêmes musiciens depuis 20 ans.
34:40 - Mais ce sera plus intimiste que ce qu'on a pu voir au grand reste?
34:43 - Y'a pas les cuivres, mais je vais jouer du gazou.
34:46 - C'est pas mal.
34:47 - Et puis une dernière question médiocre, quand même, justifie.
34:49 - Ça va être rock, attention, ça va être rock.
34:51 Et vous avez vu peut-être Taylor Swift, le show de Taylor Swift?
34:54 - Oui. - Oui.
34:55 - Je fais exactement pareil.
34:56 Sauf que moi, c'est juste 7-800 au lieu de 7-70000 personnes.
35:01 Mais je fais des chansons surprises tous les soirs.
35:03 Et j'essaie des chansons.
35:05 Et puis à la fin, si les gens se lèvent pas, la chanson va au poubelle.
35:08 Mais tous les soirs, y'a deux nouvelles chansons qui changent.
35:11 Et c'est comme ça que je prépare mon nouvel album.
35:13 Pas fou, hein?
35:14 - Pas fou, pas mal.
35:15 - Une petite question média, quand même, dans l'émission Média.
35:18 Est-ce que ça existe d'ailleurs au Québec?
35:21 Quel regard vous avez sur les jeunes artistes de la Star Academy
35:24 et de ce genre d'émissions?
35:26 Ou est-ce que vous aimeriez être juge dans The Voice?
35:29 - La voix au Québec, j'aimerais. - La voix.
35:31 Non, je me sens pas... Non.
35:35 Non, j'aimerais pas ça du tout.
35:38 Maintenant, je pense que c'est pas...
35:40 C'est comme tirer sur une fleur pour la faire pousser plus vite.
35:43 C'est pas nécessairement mauvais qu'ils fassent ça.
35:45 Ça leur fait une expérience de plus.
35:47 Mais y'en a un sur cent qui va faire une carrière là-dedans.
35:50 - C'est ça, c'est de leur part.
35:51 - Et on leur apprend à monter dans une limousine.
35:53 La plupart du temps, ils partent en planche à roulette.
35:55 C'est un côté voyeur et un peu cruel.
35:57 Non, c'est vrai.
35:58 On leur apprend tout, quoi faire pour être une star.
36:01 Mais on leur apprend pas à dire bonsoir.
36:03 Et puis s'ils gagnent, eh bien,
36:05 le chanteur, faut que tu te le tapes pendant une heure et demie.
36:08 S'il y a la chanson que tu as aimée à la télé,
36:10 qu'est-ce qu'il fait avec la suite de l'heure qui s'en vient
36:15 et qui passe pas trop vite.
36:17 - Merci d'avoir été... - Mais cela dit, pourquoi pas?
36:21 On peut découvrir des merveilles là-dedans aussi.
36:23 Y'a pas de genre condamnable.
36:25 - C'est un peu comme l'Olympia avec le rideau qui tombait au bout d'une minute.
36:28 - Le rideau, c'est un peu comme le rap,
36:30 dans lequel y'a sûrement des bonnes choses,
36:32 comme on disait tout à l'heure.
36:33 - Robert Charlebois sera donc du 29 mai au 9 juin 2024
36:37 sur la scène de Bobineau.
36:39 Les réservations sont ouvertes.
36:41 Moi, je vous encourage à aller le voir
36:43 parce que sur scène, c'est quelque chose, franchement.
36:45 Et on était ravis de vous avoir ce matin, Robert Charlebois, avec nous.
36:49 Nos auditeurs aussi étaient là.
36:51 Et on vous aime.
36:53 - Je me chantais chez moi.
36:57 Parce que vous avez tous deux un beau passé montréalais.
37:01 - Absolument. On a des petits atomes creusus avec le Québec.
37:06 Merci à vous. Dans un instant, les débats.
37:09 *Bruit de pet*