Rima Abdul Malak, ministre de la Censure ?

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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce lundi, il revient sur les propos de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, concernant Gérard Depardieu. Elle a annoncé qu'une "procédure disciplinaire" allait être engagée par la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur à l'encontre de l'acteur.

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Transcript
00:00 7h52, l'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:07 - Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:09 - Alors vendredi, Rima Abdoulmalak, ministre de la Culture, a annoncé avoir entamé une procédure disciplinaire
00:15 pour décider si la Légion d'honneur de Gérard Depardieu devait être suspendue.
00:20 Alors le comédien lui a répondu le lendemain que sa Légion d'honneur était à la disposition de la République.
00:26 Cette histoire, Vincent, selon vous, est-ce qu'elle est politique ?
00:29 - Disons qu'une fois encore, la politique s'est contentée de participer à ce que George Orwell appelait dans 1984
00:34 les deux minutes de la haine. Vous vous souvenez, c'est ce moment où toute la société s'installe devant les écrans
00:40 pour crier sa rage contre le coupable du jour. Cette fois, le coupable des deux minutes de la haine, c'était Gérard Depardieu.
00:46 La ministre a donc dit qu'il faisait honte à la France et qu'elle songeait à lui retirer sa décoration.
00:51 Rappelons que c'est le président de la République qui est grand maître de l'ordre de la Légion d'honneur,
00:54 mais la ministre n'a apparemment pas pris la peine de consulter Emmanuel Macron, elle a dû considérer cette procédure
01:00 comme un peu démodée et ringarde. Ce serait tellement plus simple si on pouvait retirer une Légion d'honneur
01:04 comme on efface un like sur un post Instagram.
01:07 - Bon, le dossier de Gérard Depardieu tout de même est très lourd, imaginez une sanction complémentaire, ça se défend.
01:12 - Tout se défend, mais il faudrait faire les choses dans l'ordre.
01:15 Une vidéo a dévoilé un Depardieu obscène dans le sens profond du terme, c'est-à-dire tellement hideux
01:20 qu'on ne voudrait même pas le voir. L'acteur est aussi sous le coup d'une mise en examen pour viol et agression sexuelle
01:26 et s'ajoute à cela une dizaine d'accusations. Tout cela est très grave et le statut d'artiste ne vous place pas au-dessus des lois.
01:32 Mais à ma connaissance le procès n'a pas eu lieu et aujourd'hui Depardieu est présumé innocent.
01:37 Le principe d'une société civilisée repose sur les droits de la défense et le débat contradictoire.
01:41 Au tribunal de l'info continue et des réseaux sociaux, ni l'un ni l'autre n'existe
01:46 et la ministre avec son annonce gadget participe pleinement à cet effet de meute.
01:50 L'exercice du pouvoir pourtant impose la retenue et le surplomb face au déchaînement médiatique, mais non,
01:55 on a l'impression que la politique ne consiste plus qu'à prendre une place dans le trafic des émotions
02:00 pour participer à l'unique projet du politiquement correct, surveiller et punir.
02:04 - Surveiller et punir, c'est-à-dire Vincent ?
02:06 - Alors, en ce qui concerne notre ministre, deux événements me viennent à l'esprit.
02:09 Le premier concerne directement cette antenne puisque, souvenez-vous,
02:13 c'était au mois de janvier dernier, on avait assisté à une scène d'un autre temps puisque sur une radio publique,
02:18 la ministre de la Culture demandait à un organisme d'État, l'Arcom,
02:22 de réfléchir à couper la fréquence à deux chaînes privées, C-News et C-8,
02:26 avant de s'en prendre très directement en Europe 1.
02:29 La ministre récidivait au mois de juin en s'inquiétant publiquement du changement de direction au journal du dimanche.
02:35 Plus récemment, c'était le 4 décembre, lors de la présentation du programme La Relève,
02:39 Mme Abdoulmalak s'est livrée à un éloge vibrant de la diversité.
02:42 Interrogée durant la conférence de presse sur ce mot-valise de diversité,
02:46 la ministre a donné quelques précisions. J'ouvre les guillemets.
02:49 Quand je dis diversité, c'est toutes les formes de diversité,
02:52 ce n'est pas que la couleur de peau, c'est l'origine sociale, géographique, etc.
02:55 Ce n'est pas que la couleur de peau, a-t-elle dit.
02:58 Cela signifie que c'est aussi la couleur de peau,
03:01 et qu'elle veut donc essayer de placer à la tête des institutions culturelles
03:05 des personnes qui seront choisies notamment sur ce critère.
03:08 Ce n'est rien de moins qu'une discrimination sur une base ethnico-raciale
03:11 et une rupture totale avec les fondements de notre droit.
03:15 Voilà donc une ministre qui invoque l'état de droit et cède au tribunal médiatique,
03:19 qui dénonce l'illibéralisme et qui menace publiquement des médias privés,
03:23 qui promeut l'antiracisme et qui confond la compétence et la couleur de peau.
03:27 Il faut encore revenir à Orwell, Dimitri.
03:29 Dans 1984, Big Brother affirme "la guerre c'est la paix et la liberté c'est l'esclavage".
03:34 En 2023, Mme Abdoulmalak veut nous faire croire que la culture c'est la censure.
03:39 L'édito politique sur Europe, merci Vincent Trémolet de Villers.
03:42 À la Une du Figaro ce matin, dernière tractation pour sauver la loi immigration.
03:46 Mais l'affaire est assez mal engagée.
03:48 On va en parler dans le journal de 8h. Merci beaucoup Vincent.

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