Immigration : La loi de tous les dangers

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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il s'intéresse à la loi Immigration, vivement critiquée par certains députés notamment concernant la suppression de l'Aide médicale d'État.

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Transcript
00:00 L'édito politique sur Europe 1 avec le Figaro. Bonjour Alexis Brezet.
00:04 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06 Alexis, la loi immigration adoptée il y a dix jours au Sénat arrivera la semaine prochaine en commission à l'Assemblée nationale.
00:12 Alors en coulisses, les tractations vont déjà bon train.
00:15 Gérald Darmanin est reparti à la chasse aux voix.
00:18 Est-ce que vous pensez, Alexis, qu'il peut parvenir à faire adopter son texte ?
00:21 Il est vrai qu'il a déjà réussi une tâche que beaucoup disaient impossible qui est de voter son texte au Sénat.
00:27 C'était pas gagné, donc tous les espoirs lui sont permis.
00:30 Le problème c'est que cette adoption au Sénat n'a été acquise qu'au prix d'un durcissement du texte
00:36 exigé par Bruno Retailleau qui a obtenu que la fameuse loi soit considérablement droitisée.
00:42 C'était la condition sine qua non pour qu'elle soit votée au palais du Luxembourg
00:46 et Gérald Darmanin s'y est plié sans barguigner.
00:49 Mais voilà maintenant que cette stratégie lui complique diablement la tâche à l'Assemblée
00:54 où les macronistes du groupe Renaissance n'ont pas du tout l'intention d'avaler tout cru
00:59 ces concessions qu'ils jugent tout à fait excessives.
01:02 Sacha Houllier, le président Renaissance de la Commission des lois l'a dit très clairement.
01:06 Son intention est de nettoyer, nettoyer le texte pour le débarrasser de ses ajouts droitiers.
01:12 Prenons un exemple.
01:13 La suppression de l'aide médicale d'État transformée par le Sénat en aide médicale d'urgence.
01:18 Pour les macronistes c'est niet.
01:20 La suppression de l'accès automatique à la nationalité française des jeunes nés en France de parents étrangers.
01:26 Le fameux droit du sol. C'est re-niet.
01:28 Et il y a comme ça dix autres pierres d'achoppement.
01:30 Et puis évidemment, au cœur de la bataille, il y a le fameux article 3 devenu article 4 bis
01:36 dont nous avons déjà beaucoup parlé.
01:38 Rappelez-vous, dans sa version initiale, il prévoyait la régularisation automatique des clandestins
01:44 exerçant des métiers en tension.
01:45 Les sénateurs de droite ont obtenu que cette automaticité soit transformée en simple possibilité laissée au préfet.
01:52 Ce qui est très différent.
01:53 Et maintenant les députés macronistes veulent revenir à la case départ.
01:57 Ça veut dire peu ou prou l'automaticité.
01:59 - Mais vous pensez, Alexis, que les députés, les républicains à l'Assemblée peuvent accepter cette disposition ?
02:05 Par exemple, est-ce que, rappelons que sans l'appoint de la droite, en l'absence de majorité absolue,
02:10 la loi ne peut pas être adoptée ?
02:12 - C'est tout le problème de Gérald Darmanin qui espère toujours pêcher les voix qui lui manquent.
02:16 Mais franchement, en l'état actuel des choses, on ne voit pas très bien comment.
02:19 Parce que déjà, les députés LR, emmenés par Olivier Marlex et Éric Ciotti,
02:24 ils considéraient sans enthousiasme, c'est le moins que l'on puisse dire,
02:27 le compromis passé par leurs collègues du Sénat.
02:30 Ils estimaient que le texte, même durci, restait très insuffisant et au fond anecdotique
02:35 au regard de l'ampleur des problèmes posés par l'immigration.
02:38 Ça n'est pas pour voter demain un texte moins ferme que celui qu'ils trouvent déjà à Molasson.
02:43 Alors, Gérald Darmanin peut sans doute trouver un peu de renfort du côté du groupe Lyott,
02:47 parmi ces députés d'Outre-mer qu'il cultive assidûment.
02:50 Il peut peut-être trouver une petite poignée de voix du côté des LR,
02:54 de ceux qui penchent côté Macron,
02:56 mais enfin qui sont quand même de moins en moins nombreux par les temps qui courent, soit dit en passant.
03:00 Mais enfin, tout ça ne le comptait pas.
03:02 Sauf bien sûr à imaginer que le RN s'abstienne.
03:05 Gérald Darmanin le croit, parce qu'il l'espère, mais il permet d'en douter.
03:09 - Bon, si je vous ai bien suivi Alexis, le seul moyen pour faire passer la loi immigration,
03:13 c'est l'article 49.3 finalement.
03:16 Est-ce que le gouvernement peut l'utiliser sans tomber sous le coup d'une motion de censure ?
03:20 - Normalement, il est tranquille,
03:22 puisque les socialistes ont annoncé qu'ils ne mêleraient pas leur voix à celle de la droite.
03:25 Donc, en théorie, il peut y aller.
03:28 Ça, c'est la théorie.
03:29 En pratique, dans un hémicycle surchauffé, un accident est vite arrivé.
03:34 Elisabeth Borne le sait bien, elle a déjà échappé de peu à une motion de censure
03:37 lors du débat sur les retraites.
03:39 Alors, prendra-t-elle le risque cette fois de mettre sa survie
03:43 et celle de son gouvernement dans la balance,
03:45 pour sauver la loi de Gérald Darmanin qui a tout fait pour prendre sa place ?
03:48 Ce n'est pas garanti.
03:50 - Alexis Brezet, merci beaucoup Alexis.
03:53 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, dont je signale la une aujourd'hui.
03:57 Mais évidemment, j'ai oublié de la noter.
03:59 Peut-être allez-vous m'aider, cher Alexis, ce matin ?
04:02 - Non, écoutez, on va d'abord faire le...
04:03 Ah bah voilà, l'Ukraine face au spectre de la défaite militaire.
04:06 Papier passionnant, je le signale, d'Isabelle Lasser,
04:08 qui nous raconte aussi ce changement d'ambiance très très clair
04:11 du côté de Kiev ou des rivalités politiques.

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