Dernier Noël d’Elisabeth Borne à Matignon

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin dans son édito, Carl Meeus, directeur du Figaro Magazine, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il revient sur le possible dernier Noël d'Elisabeth Borne à Matignon.  Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 *Musique*

00:02 Jusqu'à 9h vous écoutez Lionel Gougelot,

00:04 c'est Europe un matin qui se poursuit à présent avec l'édito politique.

00:07 Bonjour Carl Méusse.

00:09 Bonjour Lionel.

00:10 Rédacteur en chef au Figaro Magazine ce matin, Carl vous nous dites que

00:12 c'est sans doute le dernier Noël d'Elisabeth Borne à Matignon.

00:17 Emmanuel Macron a prévu de remplacer l'année prochaine sa chef de gouvernement, vraiment ?

00:21 Écoutez, tous les indicateurs en tout cas vont dans cette direction.

00:24 Le premier a été donné par Emmanuel Macron lui-même.

00:26 Le président de la République a annoncé vouloir fixer un nouveau cap à sa politique en 2024.

00:31 Ce nouveau cap peut-il être envisagé avec la même équipe que celle en place depuis sa réélection en 2022 ?

00:36 Poser la question c'est quand même y répondre.

00:38 Chaque fois qu'un président a voulu le faire, il a quand même changé le titulaire de Matignon.

00:42 Soit qu'il s'agisse de vraiment changer de politique, soit qu'il s'agisse d'habiller son renvoi.

00:47 Et paradoxalement, le deuxième indicateur est venu de la première ministre elle-même.

00:51 Pourquoi, Elisabeth Borne aurait déjà annoncé son départ ?

00:53 Alors non, quand même pas à ce point, mais elle a expliqué qu'elle avait, entre guillemets,

00:58 le « sentiment du devoir accompli ».

01:00 Alors certes, elle évoquait le difficile vote de la loi immigration,

01:03 mais on voit bien derrière ces quelques mots que c'est une façon de dire que sa mission est achevée.

01:08 En 2023, Elisabeth Borne aura réussi à faire passer deux des textes majeurs du second quinquennat d'Emmanuel Macron.

01:14 La réforme des retraites et la loi immigration.

01:16 Tout ça avec une majorité relative à l'Assemblée nationale et un Sénat dans l'opposition.

01:21 À Matignon, quand vous avez accompli votre mission, il est rare que le président de la République vous en confie une autre,

01:25 surtout quand, de l'avis des observateurs, la chef du gouvernement a perdu du crédit auprès des députés de la gauche de sa majorité.

01:31 - Qu'est-ce que vous voulez dire par là, Carl ?

01:33 - Écoutez, elle a dû tordre le bras de ses élus pour obtenir le vote sur le texte négocié avec les Républicains.

01:38 Et tout le monde s'accorde à dire que ça laissera des traces.

01:40 Pourra-t-elle être la mieux placée pour faire passer des projets de loi à l'avenir, après avoir tant bousculé sa majorité ?

01:47 Les bruits qui viennent de l'Elysée disent qu'en outre, que le président de la République a de plus en plus de mal avec sa première ministre.

01:52 Alors certes, c'est un bon soldat, elle obéit aux ordres, mais il aimerait aussi qu'elle fasse davantage de politique,

01:57 qu'elle s'implique davantage sur certains sujets.

02:00 Comme le dit drôlement un de ses ministres en évoquant la fin de l'été,

02:03 quand le président lui avait demandé de se rendre à la journée politique organisée par Gérald Darmanin à Tourcoing,

02:08 histoire de cadrer un peu son ministre de l'Intérieur, ce ministre dit

02:11 "Quand Emmanuel Macron la pousse dans l'eau, elle nage, mais elle ressort vite de la piscine."

02:15 Ce qui veut dire en gros que la politique n'est pas son milieu naturel,

02:18 mais elle sait se battre quand il faut conserver son poste ou balancer des petites phrases vachardes.

02:23 C'est pas sûr que ce sera suffisant pour rester à Matignon en janvier.

02:26 Cela dit, Karl Meus, il y a une question qui s'impose.

02:28 Par qui Emmanuel Macron pourrait remplacer Elisabeth Borne à Matignon ?

02:32 C'est une excellente question, parce que autant c'est facile de la virer,

02:35 autant trouver le nom de son remplaçant n'est pas aussi aisé pour Emmanuel Macron.

02:39 Quand on regarde le profil des trois premiers ministres du président, un point commun les rassemble.

02:43 Ils étaient tous totalement inconnus des Français et ont dû leur existence médiatique à Emmanuel Macron.

02:49 Ce n'est pas leur faire injure que de rappeler qu'Edouard Philippe, Jean Castex ou Elisabeth Borne

02:53 n'étaient pas des figures politiques de premier plan avant que le chef de l'État les nomme à Matignon.

02:57 Parmi les noms qui fleurissent dans les médias et vont fleurir jusqu'en janvier pour alimenter la chronique du remaniement,

03:02 un revient malgré tout avec insistance, c'est celui de Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie d'Emmanuel Macron depuis 2017.

03:08 Mais nommer le patron de Bercy, c'est rompre avec ce schéma habituel.

03:12 C'est nommer une personnalité connue et appréciée des Français aux ambitions politiques affirmées.

03:16 Donc quelqu'un qui peut faire de l'ombre à Emmanuel Macron et être moins docile que ses prédécesseurs.

03:22 Et nommer un présidential, c'est en outre mécontenter les autres, ceux qui ont aussi ces ambitions-là.

03:28 Alors évidemment cette perspective ça pourrait enchanter Emmanuel Macron,

03:32 mais comme le disait Talleyrand, l'art de mettre les hommes à leur place est le premier peut-être dans la science du gouvernement,

03:38 mais celui de trouver la place des mécontents est à coup sûr le plus difficile.

03:41 On va réfléchir là-dessus, on va méditer là-dessus.

03:44 Merci Carl Meus.

03:46 À la Lune du Figaro ce matin, immigration, le tour de vis des pays européens.

03:50 Partout en Europe, on assiste à un durcissement des politiques migratoires.

03:53 Restez avec nous, dans un instant le journal de 8h.

03:56 Et à 8h13, Julien Audoul, député Rassemblement National de Lyon, sera l'invité de la grande interview Europe 1C News.

04:02 A tout de suite.

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