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00:08 Bonjour et bienvenue sur L'Espace RTV, notre émission bourse où les gérants de fonds
00:13 professionnels de la finance des marchés viennent nous partager leurs convictions, leurs valeurs préférées.
00:19 Aujourd'hui c'est Julien Chauvin, gérant de portefeuille chez 4 Points que nous accueillons.
00:23 Julien bonjour.
00:24 Bonjour Stéphane.
00:25 Peut-être avant de commencer, deux mots sur votre maison.
00:28 Alors 4 Points, c'est une société de gestion à taille humaine, on est 13 collaborateurs.
00:34 On a deux pôles d'expertise, on a la multigestion qui se décline sous forme de gestion sous mandat,
00:40 gestion pilotée et fonds de fonds.
00:43 Et puis on a l'expertise action, on a trois fonds principalement.
00:49 On a un fonds valeurs intrinsèques dont vous avez reçu le gérant il y a quelques mois.
00:54 Damien Odoyer.
00:55 Damien Odoyer exactement, donc fonds value.
00:58 On a le fonds sur lequel je travaille avec Eric Fourrier qui s'appelle 4 Points Euro Global Leader,
01:03 une sélection de valeurs de la zone euro sur des sociétés leaders sur leur marché
01:08 et puis avec une grande attention portée à la valorisation.
01:12 Et puis le dernier fonds qui est l'objet un petit peu, c'est les idées que je vais vous présenter aujourd'hui,
01:16 c'est le fonds Good Life qui est un fonds plutôt thématique et qui est donc sur la thématique du plaisir,
01:23 du bien-être, voilà une thématique un petit peu originale parce que ça venait d'une demande de notre multigestion
01:31 qui a rencontré beaucoup de fonds bien-être mais avec 40-50% de valeur santé dedans
01:37 et finalement assez peu de fonds orientés sur vraiment la notion de plaisir.
01:41 Oui, on va voir que le plaisir au sens large.
01:43 Voilà, exactement, donc cette notion de plaisir, on l'a découpée en plusieurs catégories,
01:51 reconnaissance sociale, estime de soi, donc on va retrouver le luxe, la cosmétique, la mode,
01:57 on a les loisirs extérieurs, le sport, l'hôtellerie, le tourisme, dans cette catégorie,
02:04 on a le divertissement, donc la musique, le cinéma, les parcs d'attractions
02:10 et on a également ce qu'on a appelé les plaisirs simples, donc tout ce qui est autour de la consommation festive,
02:16 ça va être les spiritueux, les brasseurs et puis un petit peu les plaisirs coupables alimentaires,
02:21 le chocolat, les restaurants, voilà.
02:25 C'est sympathique comme fond.
02:27 Alors pour atteindre le bien-être, être en forme, il faut d'abord faire du sport et pour cela,
02:31 il n'y a que d'utiliser le matériel de Technogym, l'italien Technogym dont on est déjà venu nous parler ici.
02:36 Voilà, donc c'est une petite mid-cap ou une grosse small cap à un peu moins de 2 milliards d'euros,
02:44 italienne, toujours une société familiale puisque l'actionnaire majoritaire qui détient 33% de capital
02:51 et 50,5% des droits de vote, c'est M. Neri qui a fondé cette société il y a un peu plus de 35 ans
02:58 et qui est toujours aux commandes. Il y a son frère qui est avec lui comme dirigeant,
03:03 donc voilà, on est encore dans un aspect familial.
03:06 C'est un acteur de niche mais un leader mondial, un acteur de niche parce que ça fait 800 millions d'euros
03:11 de chiffre d'affaires. Le marché mondial est de l'ordre de 14 milliards d'euros.
03:17 Mais c'est l'un des plus gros acteurs, c'est le deuxième acteur sur son segment de marché
03:21 puisque c'est une société qui est plutôt orientée B2B. B2B, ça veut dire que c'est une société
03:27 qui vend ses équipements essentiellement pour plus de la moitié de son chiffre d'affaires
03:32 aux grandes chaînes que vous connaissez, les basic fit, les clubs de fitness, les clubs de sport.
03:39 - Aussi dans les hôtels. - Voilà, exactement.
03:41 C'est clairement du haut de gamme chez Technogym, donc vous allez retrouver ça
03:46 dans toutes les grandes chaînes, dans tous les grands palaces du matériel Technogym.
03:51 Et puis dans les entreprises aussi qui font attention à leurs salariés,
03:53 donc ils leur proposent des salles pour pouvoir faire du sport.
03:57 Et puis il y a aussi un aspect, il y a 20% du chiffre d'affaires qui est dans le B2C
04:02 et là la société est très présente sur le haut de gamme.
04:05 Sur le haut de gamme, comme je disais, ils ont fait beaucoup d'innovation dans l'industrie.
04:10 C'est eux qui ont eu les premières machines où on pouvait mettre une clé USB,
04:15 c'est eux qui ont inventé les premières machines à les vélos avec un écran numérique,
04:20 les tapis de course également. Ils sont en train de lancer depuis quelques années
04:26 le Wellness on the go, ça veut dire avoir sur le cloud toutes vos données
04:30 de ce que vous avez fait sur vos appareils pour pouvoir vous suivre,
04:33 pour pouvoir vous donner des conseils et monétiser au passage en vous faisant payer
04:39 des cours de sport, de la nutrition, des conseils nutrition.
04:43 Donc c'est une société qui est extrêmement...
04:46 En termes de valeurs, est-ce que toutes ces qualités ne sont pas déjà les courts ?
04:51 Alors comme vous le savez sur les marchés en 2023, une des caractéristiques du marché
04:57 notamment en Europe, ça a été la forte sous-performance de tout ce qui est valeur small, mid cap.
05:02 D'autant plus dans les pays "périphériques", donc l'Italie particulièrement.
05:07 Parce que c'est côté Milan ça.
05:09 Voilà, c'est côté Milan. Donc c'est un titre qui a beaucoup souffert jusqu'à il y a peu,
05:14 qui a commencé à rebondir avec le rebond des marchés qu'on a eu depuis le début novembre.
05:20 Mais c'était un titre qui était en baisse de plus de 30%
05:24 et qui revient tout doucement proche de l'équilibre depuis le début de l'année.
05:28 Donc il y a un point d'entrée et en plus sur le long terme il y a quand même une belle visibilité.
05:32 Et si on prend les ratios de valorisation, le PE, on est sur une société qui,
05:37 depuis qu'elle est cotée en 2015 quasiment, s'est toujours échangée entre 20 et 30 fois,
05:42 déjà c'est large, 25 fois en moyenne.
05:44 Et là on est sur un PE qui est à 19 fois.
05:48 Alors que les perspectives sont toujours aussi très élevées.
05:51 On a 5-6% de croissance organique en structure EB sur le marché.
05:57 On a une société qui est capable de gagner des parts de marché,
06:01 notamment aux Etats-Unis parce qu'elle est encore assez européenne
06:04 et elle a un écart à combler aux Etats-Unis.
06:08 C'est une société qui, comme je disais tout à l'heure, attaque vraiment seulement le B2C
06:13 et va pouvoir se développer notamment en Asie, au Moyen-Orient sur ces marchés-là.
06:18 Donc qui est capable de progresser autour de 10% par an.
06:22 Et qui aide à l'amélioration de la marge parce qu'ils ont subi les conséquences
06:26 comme beaucoup de sociétés de l'augmentation des coûts de production, des coûts logistiques.
06:32 Mais j'imagine qu'ils ont un pricing power, ils peuvent percuter.
06:34 Ils ont un pricing power, mais ils ont un petit décalage.
06:36 Mais leurs outils de production avec les fermetures, réouvertures,
06:39 ont entraîné de la part de leurs clients des mouvements de commandes un petit peu saccadés
06:44 qui font que la marge brute a subi, avec ces usines qui tournaient pas toujours à plein,
06:50 a subi un recul et les marges sont passées de pré-crise à 22% de débite d'as, à 18%.
06:56 Et la société devrait être capable de recouvrir d'ici 3 ans au moins la moitié,
07:00 donc 20% de marge de débit d'as.
07:02 Donc on a de la croissance organique sur les ventes.
07:04 On a également de la croissance sur les marges.
07:07 Et donc payer ça 19 fois pour un leader mondial avec une telle croissance,
07:10 qui est très bien gérée, qui dégénère beaucoup de cash flow
07:14 et qui rend à l'actionnaire beaucoup de ce cash flow, ça me semble...
07:18 Il distribue, il distribue bien.
07:20 Il distribue, oui, puisqu'on a un retour cumulé autour de 80% des bénéfices.
07:25 D'accord, ah oui.
07:26 Donc c'est une société qui distribue beaucoup de ses bénéfices.
07:29 Oui, puisqu'il parle de confiance, parce qu'il distribue 80%.
07:32 Voilà, et qui a un bilan extrêmement solide,
07:34 donc il peut à l'occasion faire des acquisitions
07:37 si jamais il y a des opportunités sur le marché à saisir.
07:42 Donc voilà, c'est une société qu'on veut.
07:45 Alors, on a fait du sport, on va boire un petit coup pour se remettre,
07:49 avec le numéro 1 des spiritueux, Diagéo,
07:53 qui est numéro 1 devant notre Pernod Ricard national.
07:58 Exactement.
07:59 Diagéo, là, on n'est pas du tout dans la même dimension.
08:02 On est sur une très large cap, puisqu'on est sur une société
08:05 qui fait plus de 60 milliards de live sterling de capitalisation.
08:09 Voilà, comme vous l'avez dit, on est vraiment dans le plaisir simple de boire un coup.
08:14 Mais on est vraiment sur un acteur mondial.
08:17 Diagéo n'est pas connu en tant que tel, peut-être par certains investisseurs,
08:20 mais ses marques parlent aux gens, puisqu'on a du Johnny Walker pour le scotch,
08:26 on a du Captain Morgan pour le rhum, du Tankeray pour le gin.
08:29 Donc beaucoup de marques très connues à l'échelle mondiale.
08:34 C'est une société qui fait 17 milliards de live sterling,
08:37 donc c'est plus gros que Diagéo en termes de chiffre d'affaires.
08:42 Pardon, que Pernod Ricard en termes de chiffre d'affaires.
08:46 C'est une société qui a la caractéristique un petit peu comme Pernod d'avoir une stratégie de portefeuille.
08:51 C'est-à-dire que contrairement à un Rémi Cointreau, qui est un autre acteur,
08:57 qui est très spécialisé sur une catégorie qui est le cognac, avec Rémi Martin,
09:02 ou Campari, qui est très spécialisé sur les apéritifs.
09:07 Là, on a une stratégie qui permet, quand une catégorie accélère, qu'ils en bénéficient.
09:14 Donc on a des taux de croissance qui sont peut-être moins élevés quand tout va bien,
09:17 mais qui, par contre, sont beaucoup plus lisés, beaucoup plus réguliers.
09:21 Comme Pernod Ricard, c'est un peu la même stratégie.
09:23 Voilà, c'est un peu la même stratégie. La spécificité pour les différencier, c'est que,
09:26 historiquement, Diagéo est très fort aux États-Unis. C'est un très gros acteur aux États-Unis.
09:31 Plus de 40% du chiffre d'affaires est issu des États-Unis, 50% des bénéfices,
09:35 parce que les marges sont élevées sur ce pays-là, vu la taille de la société.
09:39 Elle a aussi une très belle implantation en Inde.
09:42 Elle a mis il y a quelques années la main sur le leader du marché indien qui s'appelle United Spirits.
09:48 Et donc c'est moins de 10% du chiffre d'affaires.
09:53 Mais les perspectives de l'Inde à long terme sont excellentes,
09:57 parce qu'on a vraiment une classe moyenne qui va augmenter de manière très significative.
10:02 - Qui va consommer, socialement ?
10:05 - Les Indiens aiment les spiritueux.
10:08 Ce qui va bien avec la gamme de produits de Diagéo, c'est qu'ils aiment particulièrement tout ce qui est whisky et scotch.
10:16 Donc la gamme de produits de Diagéo est très adaptée.
10:21 Pour l'instant, c'est plutôt des whisky locaux qui sont consommés.
10:24 Mais Diagéo va les amener progressivement avec sa marque de whisky locaux,
10:28 va les faire monter en gamme pour leur vendre ensuite ces grosses marques internationales.
10:34 - Et en termes de valeur, est-ce que c'est comparable par rapport à Pernod, Rémy ?
10:38 - Alors par rapport à Pernod Ricard, on est toujours sensiblement sur des multiples similaires.
10:45 Par rapport à Rémy, on est clairement moins élevé,
10:49 puisque le marché donne à Rémy une prime par rapport à son côté unique sur le cognac,
10:55 qui est perçue comme une catégorie ayant plus de potentiel.
10:59 On est plutôt sur du 8%.
11:01 - On est un peu sur le luxe, quelque part, avec Rémy.
11:04 - Aussi, avec un positionnement, exactement.
11:06 Alors qu'on est plutôt sur les marchés spiritueux, en valeur, on est plutôt sur du 4-5% de croissance.
11:12 Donc c'est cette prime qui va.
11:14 Mais ce qui est intéressant, et ce qui fait qu'on favorise aujourd'hui Diagéo par rapport à Pernod,
11:19 c'est le timing sur ce qui se passe en ce moment chez Diagéo.
11:22 Diagéo, c'est un petit peu une conjonction d'événements contraires qui arrivent à la société.
11:28 Elle a perdu son CEO de longue date en début d'année, qui est décédé assez brutalement.
11:34 Donc on a une nouvelle équipe de direction qui arrive, qui doit faire ses preuves,
11:38 même si c'était des gens qui étaient déjà présents depuis quelques années,
11:41 mais qui, quand même, aux manettes, doivent faire leurs preuves.
11:44 On a ce marché américain auquel ils sont très exposés, le plus exposé,
11:48 qui a un peu une gueule de bois, qui a très bien fonctionné en 2021 et en 2022.
11:54 On avait des taux de croissance à deux chiffres sur ce marché des spiritueux.
11:57 Et la société a passé des hausses de prix assez conséquentes.
12:02 Là, le consommateur tire un petit peu la langue, donc c'est plus difficile de passer des hausses de prix.
12:07 Les distributeurs avaient beaucoup commandé, donc on a une phase de déstockage sur ce marché américain
12:12 qui pénalise la société.
12:14 Et la société vient de nous annoncer que la même chose se passait en Amérique latine,
12:19 qui est un marché qui représente à peu près 10% du chiffre d'affaires pour Diageo.
12:23 Là aussi, on a des stocks qui ont été constitués de manière trop optimiste,
12:29 et donc on va avoir une baisse de 20% pendant à priori un semestre pour corriger cet excès.
12:36 Et donc on a des résultats de Diageo qui sont très pénalisés à court terme
12:41 par ces phénomènes de déstockage, et donc qui pèsent sur la rentabilité.
12:45 Mais la croissance à moyen et à long terme, les tendances de long terme sont toujours là.
12:51 Et donc les avertissements sont passés sur Diageo.
12:54 Sur Pernod Ricard, je ne sais pas ce que la société va annoncer,
12:58 mais elle s'est montrée plus optimiste que Diageo, notamment sur le marché américain,
13:06 alors que c'est déjà dans les cours pour Diageo.
13:09 La déception est déjà là. Donc en termes de révision négative des attentes de bénéfices,
13:14 il nous semble que chez Diageo, on est plus proche du point bas,
13:18 et on a moins de risques aujourd'hui que sur un Pernod.
13:21 Et ce genre de société très rare, que ce soit sur Pernod ou Diageo,
13:26 c'est des sociétés qui capitalisent, qui capitalisent.
13:29 C'est toujours difficile de trouver des points d'entrée.
13:31 Donc en réalité, les points d'entrée, on les a quand tout va mal,
13:35 et quand personne n'a envie d'acheter finalement,
13:37 on a l'impression qu'on est un petit peu dans cette situation,
13:39 où il y a beaucoup d'éléments négatifs.
13:41 Mais comme le long terme reste toujours très positif pour cette société,
13:44 on pense que c'est un bon point d'entrée.
13:46 Il faudra être un petit peu patient peut-être, et attendre un trimestre ou deux,
13:49 mais ça devrait créer de l'avantage.
13:52 Alors, autre forme de plaisir, c'est la rencontre avec Match,
13:56 qui possède les gros sites de rencontre, que ce soit pour le court terme ou le long terme,
14:02 avec Tinder, Match, Meetic, etc.
14:05 Exactement, là on est vraiment dans le plaisir des rencontres.
14:11 Donc Match, c'est le plus gros acteur du segment.
14:15 Il y a un autre gros acteur qui est coté, qui s'appelle Bumble,
14:18 avec ses applications Bumble et Badoom, mais qui est nettement plus petit,
14:20 puisqu'il fait autour d'un milliard de chiffre d'affaires,
14:23 alors que là on est sur une société qui fait quasiment 3,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires.
14:29 On est sur une grosse mid-cap, puisqu'on est aujourd'hui à 9 milliards de dollars de capitalisation pour cette société.
14:37 Donc Match, c'est essentiellement Tinder, c'est 60% des revenus autour de Tinder.
14:42 Tinder, c'est la plus grosse application, 75 millions d'utilisateurs,
14:46 donc un peu plus de 10 millions payants.
14:50 La deuxième application qui arrive derrière, c'est Inj,
14:54 donc c'est marketé comme l'anti-Tinder, puisque Tinder, c'est plutôt des rencontres à court terme,
15:02 alors que Inj, elle est vraiment designée comme,
15:06 ils se vendent en tout cas eux-mêmes, comme l'application qui doit être effacée.
15:09 Voilà, elle a été créée pour être effacée.
15:11 C'est comme ça qu'ils se marketent.
15:12 L'idée, c'est de trouver l'âme sœur et du pure besoin.
15:16 Et là, ça représente aujourd'hui 10-15% du chiffre d'affaires,
15:19 donc c'est la seconde application avec 1 million d'utilisateurs payants
15:24 et une vingtaine de millions d'utilisateurs non payants,
15:26 puisqu'on est sur un modèle freemium, je ne l'ai pas dit,
15:28 mais on est sur un modèle freemium, c'est-à-dire qu'on a une petite partie des personnes
15:34 qui prennent un abonnement mensuel, annuel.
15:38 En général, on est autour de, le revenu moyen, c'est 15 dollars par mois.
15:46 Et donc voilà, c'est ça le modèle de match.
15:50 Il y a des drivers de croissance qui sont intéressants,
15:53 parce que oui, on est quand même sur un marché peut-être un peu mature,
15:56 mais pas complètement.
15:57 On a encore des taux de pénétration qui ne sont pas complètement atteints au maximum
16:06 pour l'ensemble de la population.
16:09 Les jeunes qui arrivent utilisent de plus en plus les nouvelles technologies
16:14 et donc ces nouvelles cohortes qui utilisent pour les deux tiers,
16:17 les 18-24 ans aux États-Unis, mais c'est la même chose en Europe,
16:21 utilisent à plus des deux tiers des applications de rencontre.
16:25 Et souvent, ils en ont même plusieurs.
16:27 Ils utilisent en moyenne quatre applications en même temps.
16:30 Donc ça peut permettre à un acteur comme Match d'avoir des utilisateurs
16:35 qui sont sur OkCupid ou Meetic et en même temps d'en avoir sur Tinder.
16:40 Ils arrivent à percer en Asie, Inde, Chine ou c'est vraiment des sites de rencontre locales ?
16:46 Alors, ils se sont lancés depuis quelques mois, effectivement, un ou deux ans même.
16:51 Parce qu'il y a du monde là-bas.
16:52 Exactement.
16:53 Les taux de pénétration, à l'échelle de la population globale,
16:56 à peu près c'est 50% des gens utilisent les applications de rencontre,
17:00 mais si on va en Asie, c'est la moitié.
17:02 On est à peu près sur 20-25%.
17:05 Donc effectivement, il y a du potentiel supplémentaire en Asie.
17:09 Pour l'instant, ils ont essentiellement attaqué l'Asie développée.
17:13 Ils ont fait des acquisitions de Hyperconnect il y a quelques temps en Corée.
17:19 Ça marche plutôt pas mal.
17:21 Et Perse au Japon, c'est un peu plus compliqué
17:23 parce qu'au Japon, on n'a pas vraiment repris les interactions sociales.
17:26 C'est ça aussi qu'il faut se rendre compte.
17:28 C'est globalement vrai pour toute l'Asie.
17:30 Il y a encore une prudence post-Covid dans les rencontres.
17:34 Donc c'est aussi un levier d'amélioration pour la société dans les prochains trimestres.
17:38 C'est cette reprise progressive de l'activité en Asie.
17:42 D'accord. Donc je récapitule. Technogym, Diageo et Match.
17:47 Pour conclure d'une manière plus globale,
17:50 peut-être un bilan sur l'année qui est en train de se terminer, 2023,
17:54 et puis les perspectives pour 2024.
17:56 En tout cas, pas de prévision, mais votre sentiment ?
17:59 Pour ce qui est des perspectives, c'est toujours un exercice extrêmement difficile.
18:04 Comme on est des stock pickers, on ne fait pas trop de pari sur la macro.
18:08 Déjà, sur 2023, ce qu'on voit, c'est qu'on a eu une belle année qui se termine bien.
18:13 On a un mouvement qui a commencé depuis un mois, un mois et demi sur les taux d'intérêt.
18:19 Il y a la perception qu'on est arrivé au bout du cycle.
18:23 Ça s'est plutôt bien passé. Un habité précédent m'expliquait qu'il aurait bien signé en janvier 2023
18:28 la situation qu'on connaît aujourd'hui.
18:30 Disons qu'en juillet, on était content. On a eu ces deux mois extrêmement difficiles.
18:35 Et là, on a une fin d'année qui a l'air de très bien se terminer.
18:41 C'est un mouvement puissant, cette baisse des taux qui devrait commencer peut-être à la mi-année,
18:51 que ce soit aux États-Unis ou en Europe.
18:53 Oui, il y a une partie qui a été pricée par le rallye récent,
18:56 mais on pense quand même que ça reste un facteur de soutien au cours de 2024,
19:01 qu'on voit les chiffres d'inflation qui continuent à ralentir.
19:03 On est là aujourd'hui, on est à 3% aux États-Unis, on est à 2,5% en Europe,
19:11 donc on n'est plus très loin de ce que les banques centrales visent comme objectif dans leur mandat.
19:16 Donc ça peut effectivement amener à des mouvements de baisse des taux conséquents.
19:21 Par ailleurs, la macroéconomie, on a vu la dégradation depuis un certain temps des indicateurs.
19:29 Ça a commencé déjà en Europe depuis un certain temps.
19:31 Aux États-Unis, les PMI sont en territoire de stabilité.
19:38 Pas de récession, mais pas de grande expansion, notamment sur le nombre d'infracturiers,
19:42 surtout ce qui est services.
19:43 Donc on sait qu'on a un ralentissement de la croissance.
19:48 On va l'avoir pour 2024, mais il semble qu'il n'y ait rien de catastrophique.
19:52 On voit le chômage qui n'augmente pas.
19:55 — Ça cristallise quelque part.
19:58 — Voilà. La désinflation bénéficie aux consommateurs,
20:02 qui vont enfin avoir une hausse de son pouvoir d'achat en réel.
20:08 Donc ça va soutenir la consommation.
20:10 Il y a beaucoup d'éléments favorables.
20:12 Et puis pas si favorables que ça, mais en tout cas qui sont quand même en facteur de soutien,
20:17 c'est la valorisation.
20:18 Si on exclut les 7 merveilleuses américaines,
20:23 finalement, quand on regarde le reste du marché aux États-Unis ou même en Europe...
20:29 — Les multiples sont plutôt... — On est sur des multiples...
20:31 — ...sous la moyenne. — Voilà. En Europe, on est à 13 fois.
20:33 C'est pas des multiples d'euphorie.
20:36 Et le pessimisme ambiant, on l'a depuis presque 2 ans.
20:39 Ça fait 2 ans qu'on attend cette fameuse récession, cette chute des bénéfices.
20:43 On l'attendait avec la fortesse de l'inflation. Elle n'a pas eu lieu.
20:47 On pense pas non plus qu'il va y avoir là une chute massive des bénéfices.
20:52 Et donc ce pessimisme, ça veut dire qu'il suffit de peu, finalement,
20:57 pour que les sociétés commencent à parler un peu plus positivement
21:01 et que les investisseurs se repositionnent.
21:04 — Et puis il y a tout de par la baisse des taux,
21:06 tout l'argent qui était parti sur les obligations va revenir sur les actions.
21:09 — Voilà. Il y a beaucoup d'argent qui est parqué et qui peut revenir.
21:12 Et quand on est sur des sociétés... Nous, dans notre secteur consommation,
21:16 on a les sociétés qui sont les plus exposées à la consommation discrétionnaire, les bateaux.
21:20 J'étais un bateau à crédit, donc le Crédit Monde.
21:23 Ça s'est complètement retourné. En tout cas, c'est le sentiment des investisseurs.
21:27 C'est que c'était fini pour ces sociétés. Pareil pour les sociétés de sport mécanique.
21:33 Eh bien ces sociétés-là, elles se payent 8 fois les bénéfices,
21:36 alors qu'on est sur des bénéfices de bas de cycle. C'est pas normal.
21:39 C'est multiplat quand on est en haut de cycle. Donc il suffit d'une petite estincelle,
21:43 un petit retour de la confiance et ce genre de valeur, ça peut aller très vite.
21:48 Donc il faut se positionner.
21:50 — Julien, merci d'être venu nous partager vos connaissances et votre expertise.
21:54 Merci à tous de nous avoir suivis. Je vous rendez vous très prochainement sur Investeur TV avec une nouvelle Mité.
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