Marie Portolano reçoit une humoriste engagée : Swan Périssé. Dans son podcast elle revient sur la crise climatique et notre fin imminente avec humour. Une façon de parler du sujet climatique de façon plus détendue.
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00:00 Merci Swan Périfier d'avoir accepté notre invitation.
00:02 Thomas le disait, la Covid-19 qui s'arrête demain à Dubaï.
00:05 On avait envie de parler réchauffement climatique,
00:07 mais on avait envie d'en parler un peu différemment.
00:09 Et c'est ce que vous faites dans votre podcast.
00:11 Il n'y a plus de saison, vous faites des blagues
00:12 sur ce que vous appelez notre mort imminente.
00:16 Sérieusement, est-ce que ça vous angoisse ?
00:18 Oui, bien sûr, le réchauffement climatique m'angoisse.
00:21 Toutes les crises climatiques m'angoissent.
00:23 Mais ce qui est bien, c'est que moi, dans la vie, je suis humoriste.
00:26 Et donc faire des vannes sur ce qui nous angoisse,
00:28 c'est vraiment notre métier.
00:29 Et donc, je me suis dit, c'est terrible qu'on parle
00:31 de cette chose terrifiante à longueur de journée.
00:35 C'est tant mieux qu'on en parle.
00:36 Mais c'est vraiment un potentiel de vannes.
00:38 Et il faut détendre l'atmosphère.
00:40 Il faut en parler de plus en plus.
00:41 Donc, j'ai décidé de développer ce spectacle podcast.
00:45 Alors justement, on parle, vous en parlez de cette communication
00:47 un peu anxiogène sur l'écologie, sur les militants écolos.
00:51 François Gemmene, qui est membre du GIEC, était venu ici nous dire
00:53 qu'il fallait changer cette com, la rendre un peu plus attractive.
00:57 Est-ce que vous pensez que ce genre de contenu peut aider
01:00 à changer la donne, tenter de militer différemment ?
01:03 J'essaie. En tout cas, moi, je fais ce que je fais le mieux,
01:05 c'est-à-dire faire des blagues, de l'humour.
01:07 Je voulais développer plein de programmes très sérieux
01:10 et parler sérieusement de ces choses-là, mais je ne sais pas le faire.
01:12 J'ai toujours envie de faire une blague entre deux nouvelles déprimantes.
01:16 D'ailleurs, quand mes invités parlent des potentielles conséquences
01:23 dramatiques si l'extrême droite arrive au pouvoir,
01:24 comment ça va être géré, la crise climatique,
01:28 du fait qu'on va bientôt dépasser les 1,5 degré de réchauffement climatique
01:31 sur Terre beaucoup plus tôt que prévu, etc.,
01:33 moi, je ne peux pas m'empêcher de faire une grosse blague derrière.
01:35 Est-ce que vous pensez que ça peut marcher, justement ?
01:37 Ça peut aller un peu plus facilement, les gens ?
01:39 Je ne sais pas, mais je pense que ça peut...
01:40 Pour moi, c'est de la vulgarisation, en fait.
01:42 Si les gens, je leur fais la promesse de les faire rigoler,
01:46 de rendre beaucoup plus drôle des gens qu'on voit d'habitude
01:50 que sérieusement à la télé, bien sûr, ils vont plus écouter leurs idées,
01:53 ça va devenir plus digeste et plus clair.
01:54 C'est le but aussi d'un humoriste.
01:56 Oui, parce que vous, vous trouvez que les contenus des experts écologues sont chiants.
01:59 Oui, je trouve ça chiant, je trouve ça hyper important,
02:02 mais c'est vrai que moi, ça arrive souvent de me dire
02:05 « Ok, je regarde cette vidéo de 2h30 qui va m'expliquer
02:07 comment on peut faire une sortie des énergies fossiles,
02:09 et je m'endors, donc finalement, ça dure 7h45,
02:12 ce qui est hyper long dans une vie débordée.
02:15 Et donc, faire des blagues dessus, ça permet aussi de les rendre accessibles,
02:18 de voir comment ça va avoir des conséquences sur nos corps,
02:22 sur nos vies et nos quotidiens, et je pense que c'est important.
02:24 Alors justement, vous les invitez sur scène,
02:26 on regarde un extrait, on en parle juste après.
02:28 Vous vous êtes fait connaître du grand public grâce à Internet,
02:33 en postant des vidéos courtes de 3h06min17sec,
02:39 avec des titres aguicheurs,
02:43 tels que « Jean Covici-Ecole centrale de Nantes-11/02/2021 »
02:49 ou encore « Jean Covici 2 points,
02:53 intervention à Grignon sur l'agriculture-mai 2023 »
02:57 et ces vidéos cumulent des millions de vues,
03:00 comme quoi le pute a clic.
03:01 Y a que ça de vrai.
03:04 Alors ça c'est Jean-Marc Jean-Covici.
03:07 Comment est-ce qu'ils sont partants, les experts du climat,
03:09 de venir sur votre portefeuille ?
03:11 Il ne faut pas les convaincre.
03:12 Carrément non, ils sont hyper partants.
03:14 Je pense qu'ils en ont marre, en fait, de passer pour les rabats-jouets,
03:17 alors qu'eux, ce qu'ils disent, c'est « on aimerait bien continuer à manger à notre faim,
03:22 faire la fête, draguer, partager, avoir des centres-villes, du divertissement ».
03:28 Et après on leur dit que c'est des gros rabats-jouets,
03:29 mais vous ne comprenez pas qu'on est en train de justement dire
03:32 qu'on kiffe le roller, les matchs de foot, c'est cool et on aimerait bien que ça continue.
03:38 Vous pensez que ça les aide, finalement, votre démarche ?
03:40 Je sais qu'ils passent un bon moment.
03:42 Est-ce que ça les aide ? Je ne sais pas,
03:44 mais je ne pense pas que ça les fasse souffrir de rigoler.
03:48 À aucun moment ils se disent « faire rigoler là-dessus, ça dédramatise le truc ».
03:51 Au contraire, parce que je n'essaie pas du tout de masquer la vérité,
03:53 au contraire, parfois c'est un peu sombre, ils n'arrivent pas à faire de blagues,
03:56 et donc moi je laisse un petit temps et je fais « yes, on adore ».
04:00 Donc là tout le monde rigole parce que c'est vraiment la grosse déprise.
04:03 Je ne sais pas si ça les aide.
04:04 Vous ne vous sentiez pas légitime à le faire seule ?
04:06 Vous aviez envie d'être accompagnée par tout ça ?
04:08 Moi je fais plein de choses seule déjà, de sensibilisation contre le sexisme,
04:14 pour lutter contre le réchauffement climatique,
04:16 contre le dépassement des limites planétaires, etc.
04:19 Mais je n'arrivais pas à approfondir,
04:22 en gros je n'arrivais pas à traiter à fond les sujets tout en étant drôle.
04:25 Parce que pour être drôle sur un tout petit fait,
04:28 il fallait que je passe déjà des heures à comprendre ce qui se passait, etc.
04:31 Et donc je me suis dit « je vais essayer de comprendre tout ce qu'ils disent,
04:34 le digérer, en faire des vannes et tout ».
04:36 Et après je me suis dit « non, trop galère ».
04:37 Donc je vais quand même les laisser développer leurs propos
04:40 et essayer d'alléger ça au milieu.
04:42 Il faut être calée quand même pour faire face à ces gens-là.
04:45 Merci.
04:47 Vous travaillez ou pas ?
04:48 Moi je travaille comme une dingue, c'est hyper dur.
04:50 C'est un sujet que ça vous passionne ?
04:51 Oui, ça me passionne.
04:53 Je pense que je ne l'aurais pas fait si je n'avais pas une émission à faire
04:55 où après je pouvais faire ma star devant 500 personnes,
04:58 et après devant des centaines de milliers de personnes.
05:01 Donc ça m'a motivée, je me suis dit « qu'est-ce qui peut m'attirer de la gloire
05:03 et faire progresser mon cerveau ? ».
05:05 Et c'est passionnant.
05:07 Donc forcément je progresse énormément à vitesse de la lumière,
05:10 personne ne dit ça,
05:11 mais je progresse énormément pour pouvoir les interviewer.
05:14 Et alors pourquoi la scène ?
05:15 Parce qu'on vous connaît aussi beaucoup pour la création de contenu,
05:19 votre chaîne YouTube, là pourquoi ce retour à la scène ?
05:21 Moi je suis humoriste, donc je suis retournée sur scène avec mon spectacle qui s'appelle « Le Calme »,
05:25 qui est un spectacle qui parle de colère,
05:27 je parle aussi d'écologie,
05:28 mais aussi de beaucoup d'autres choses qui me foutent le seum.
05:31 Et donc pour moi c'était naturel, j'ai envie de connecter avec les gens,
05:34 ils se passent quelque chose dans un public
05:37 qui n'est même pas retranscrit forcément en vidéo,
05:38 parce qu'on entend peu les rires et tout,
05:40 il y a une espèce d'adrénaline, un partage,
05:42 on vibre tous ensemble et en même temps,
05:45 je ne sais pas, bizarrement ça donne de l'espoir,
05:46 même si on ne se voit pas la face,
05:48 on a l'impression de vivre quelque chose ensemble,
05:49 de se donner la main, de relier nos cœurs,
05:51 et c'est pour ça que j'adore la scène.
05:52 Alors c'est ce soir l'enregistrement du prochain podcast,
05:56 c'est qui les invités ?
05:57 Alors ce soir j'enregistre donc deux podcasts,
06:00 ce soir c'est Cécile Duflo à 19h30 au Cabaret Sauvage,
06:03 et Cyril Dion à 21h30.
06:05 Il reste quelques places pour l'épisode avec Cécile Duflo,
06:08 mais Cyril Dion c'est complet.
06:09 Et vous allez aborder quoi avec eux ?
06:10 À part le réchauffement climatique ?
06:12 On va parler beaucoup de la voix suave de Cyril Dion,
06:15 ça c'est hyper important pour moi.
06:17 On va parler de l'humour et des différents amants incroyables
06:23 de Cécile Duflo,
06:24 mais avec Cécile Duflo on va surtout parler du dernier rapport d'Oxfam
06:26 qui explique comment résoudre les inégalités
06:29 et en même temps lutter contre le réchauffement climatique
06:32 à échelle mondiale.
06:33 Parce que ça va avec.
06:34 Voilà, c'est ça.
06:35 Et avec Cyril Dion on va parler des futurs inspirants
06:37 et de tous les exemples internationaux qu'on peut trouver.
06:39 Très international ce soir.
06:40 Merci Sonne Perisset,
06:41 je rappelle votre podcast il n'y a plus de saison,
06:43 dispo sur votre chaîne YouTube
06:44 et sur les plateformes de podcast
06:45 et votre spectacle "Calme"
06:47 à partir du 11 janvier à Paris
06:48 et puis dans toute la France.