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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui,Alexandre Amiel et Sarah Carpentier, pour la série documentaire "2080 : Nos futurs" diffusé sur la chaîne Canal+ Docs dont les deux premiers épisodes seront disponibles mercredi 6 décembre à 21H et les suivants mercredi 13 décembre à 21H.
Retrouvez "L'invité média" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-du-grand-direct
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NewsTranscription
00:00 -Quel grand changement notre monde va-t-il connaître
00:02 dans les 50 prochaines années ?
00:04 Utopie ou dystopie, peut-on imaginer notre avenir ?
00:07 -Il faut absolument que d'ici 2080,
00:10 on ait assisté à une transformation radicale
00:12 de notre mode d'alimentation, aussi radicale
00:15 que l'introduction de l'agriculture l'a fait
00:17 il y a des milliers d'années.
00:19 -Les avancées en médecine vont exploser.
00:21 -Ca va nous modifier, oui, mais comment ?
00:24 -2080, degré ou de force, il y aura moins de pétrole,
00:27 ça veut dire une façon de se déplacer radicalement transformée.
00:31 -Ca ne m'étonnerait pas que certaines personnes
00:33 privilégient leur avatar à leur vie réelle.
00:36 -On va pouvoir vivre des expériences artistiques
00:39 absolument hallucinantes.
00:40 -Alexandre Ramiel et Sarah Carpentier,
00:43 avec cette série documentaire 2080, nos futurs,
00:46 vous explorez quatre domaines, la santé, la mobilité,
00:49 la nourriture et le divertissement,
00:51 pour essayer d'anticiper comment on fera tout ça en 2080.
00:55 Mais on le dit tout de suite, ce n'est pas de la science-fiction,
00:58 on n'est pas dans la pure imagination,
01:00 ce sont des choses crédibles que vous avez essayé de mettre en scène.
01:04 -On appelle ça la prospective.
01:06 L'idée, c'est de s'en mettre aux plus grands experts
01:09 dans chacun de ces domaines sociétaux
01:13 pour essayer de prévoir
01:17 ce qui pourrait se passer en 2080.
01:19 Après la spécificité de cette série,
01:22 c'est qu'on s'est dit que le futur nous appartient.
01:28 Donc on a voulu imaginer un futur souhaitable
01:32 et un futur qui l'est un peu moins.
01:34 Parfois, la difficulté, c'est de faire la différence
01:37 entre le futur souhaitable et celui qui ne l'est pas.
01:40 -Il y a plusieurs scénarios possibles.
01:42 Par exemple, vous nous racontez qu'il est plausible
01:46 qu'on mange des sushis imprimés en 3D en 2080.
01:49 C'est quelque chose de vraiment envisageable, Sarah Carpentier ?
01:53 -C'est quelque chose qui a été évoqué par les chercheurs.
01:56 Le principe, c'était d'aller chercher des experts du monde entier
02:00 dans leur domaine extrêmement spécifique
02:03 et de leur demander de se livrer un exercice
02:05 qui n'est pas si fréquent pour eux,
02:07 qui est un exercice de prospective à 60 ans.
02:10 60 ans, c'est très long pour les experts.
02:12 Du coup, ça leur permet aussi d'essayer de rêver
02:16 au futur idéal comme au futur qu'ils peuvent redouter
02:20 dans chacun des domaines.
02:21 -Vous allez assez loin dans les reconstitutions
02:24 parce que vous mixez réalité, fiction,
02:26 les technologies qu'on voit, on s'y croirait,
02:29 ça semble déjà exister.
02:31 Comment vous y êtes pris ?
02:32 -On s'est adjoint à les services d'une société spécialisée
02:36 dans la fabrication de ces effets visuels,
02:41 ce qui nous permet de donner à voir ce qui pourrait être
02:45 donc avec son co-réalisateur Pierre-Lerguen Muller
02:50 à fabriquer ces images,
02:52 et notamment ces images de sushis qui vous ont marqué visiblement.
02:55 -C'est scotchant, ça.
02:56 -Le fond du problème, si on revient à quelque chose
02:59 d'un tout petit peu plus sérieux,
03:00 c'est que la protéine animale, à l'échéance 2080,
03:05 ça va devenir compliqué.
03:06 Ça va devenir compliqué pour des raisons de gaz à effet de serre
03:11 et donc il va bien falloir imaginer d'autres façons de s'alimenter.
03:15 Et c'est là que ces fameux sushis qui vous plaisent tant interviennent.
03:18 -Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a plein de profils
03:21 de chercheurs différents.
03:22 Il y en a qui sont extrêmement technophiles,
03:23 qui croient que l'innovation technologique
03:26 va vraiment nous aider ou nous sauver.
03:27 D'autres qui soulèvent énormément de questions éthiques.
03:30 D'autres qui sont plus méfiants à l'égard des innovations technologiques.
03:35 Il y a deux, trois choses quand même qui font consensus
03:37 auprès de tous ces chercheurs-là.
03:39 C'est justement, en tout cas dans le domaine de l'alimentation,
03:42 le fait qu'il va falloir réduire la consommation de protéines animales.
03:45 Ça, ça fait l'unanimité.
03:47 On a essayé de prendre des chercheurs qui ne sont pas tous d'accord.
03:50 C'est même le principe du film,
03:52 pour qu'on n'assène pas des vérités, des réponses univoques
03:56 et que tout le monde puisse avoir plus de questions en sortant que de réponses.
03:59 -Les deux premiers épisodes de cette série 2080 au futur
04:02 sont à découvrir mercredi soir sur Canal+.
04:06 Et puis déjà sur le replay de Canal, bien sûr.
04:09 On va écouter un extrait dans un instant de cette série.
04:11 Mais d'abord, on aura le droit à notre petit bonheur quotidien,
04:14 la session de rattrapage de Jean-Luc Lemoyne, qui arrive tout de suite.
04:17 -On part.
04:18 -Culture Média, 9h-11h, tous les matins sur Europe 1
04:20 avec vos invités, Thomas Hilfe.
04:22 -Oui, je reçois ce matin Alexandre Amiel et Sarah Carpentier
04:25 qui nous plongent dans notre futur probable en 2080
04:28 avec une série documentaire qui commence demain soir sur Canal+.
04:33 Ce qui est assez fascinant, ce sont notamment les prévisions
04:36 en matière d'avancée pour le domaine de la médecine en 2080.
04:40 Extrait.
04:41 -Les avancées en médecine vont exploser d'ici 2080.
04:45 -Nous pourrons augmenter la résolution de notre oeil artificiel
04:50 et aussi nous permettre de voir dans le noir complet.
04:52 -On se demande tous dans quelle mesure ça va nous modifier.
04:57 Ça va nous modifier, oui, mais comment ?
04:59 -Les êtres humains vont faire ce pas.
05:01 Ils vont sélectionner leurs enfants.
05:03 En 2080, il y aura des enfants génétiquement modifiés.
05:06 -Et tout ça, encore une fois, c'est pas le fruit de votre imagination.
05:10 Ce sont des experts qui parlent,
05:11 des experts que vous êtes allés chercher partout dans le monde,
05:14 comme l'inventeur de l'œil bionique qu'on a entendu,
05:17 qui vient de Hong Kong, c'est ça, Sarah Carpentier ?
05:19 -Exactement, oui.
05:20 Il travaille sur un œil artificiel qui est destiné
05:23 à remplacer les yeux déficients des malvoyants
05:27 ou des non-voyants sur la planète.
05:29 Mais évidemment, ces chercheurs-là estiment qu'à 60 ans d'échéance,
05:35 ces yeux-là pourraient à la fois nous rendre la vue
05:39 aux déficients visuels,
05:40 mais aussi nous permettre peut-être d'augmenter nos capacités.
05:44 -Comme voir la nuit. -Comme voir la nuit.
05:46 -Comme les chats. -Comme voir d'extrêmement loin,
05:48 comme cumuler toutes les capacités visuelles que les animaux ont,
05:53 voir 360, en tout cas dans un champ plus large.
05:57 -On va se rajouter des yeux derrière ?
05:59 -C'est une option qu'il propose dans le film.
06:01 Il dit qu'on pourrait peut-être, pour jouer au foot,
06:04 avoir un œil artificiel à l'arrière pour bien voir ses adversaires.
06:08 -Ce qu'on comprend aussi, c'est qu'à l'avenir,
06:10 notre santé sera surveillée en permanence
06:13 par le biais de petits objets sur notre corps.
06:15 Ça commence, on l'a déjà avec les montres connectées aujourd'hui,
06:19 ou même de puces qu'on aura dans le corps.
06:21 Ça aussi, c'est des choses qui vont arriver dans les années à venir.
06:24 -C'est des choses qui sont envisagées.
06:26 Évidemment, à 60 ans d'échéance, on ne peut pas tout prédire,
06:30 mais toute cette technologie sera sans doute discrète et cachée
06:35 pour nous surveiller ou nous protéger
06:39 selon le point de vue duquel on se place.
06:41 C'est-à-dire que la médecine va devenir majoritairement préventive.
06:44 On va nous empêcher d'avoir...
06:46 On saura à l'avance qu'on risque de faire un arrêt cardiaque à tel moment,
06:50 qu'on risque d'avoir telle problématique de diabète.
06:54 Voilà, toute la question,
06:56 ce n'est pas tant toutes ces évolutions technologiques
06:59 qui vont sûrement advenir qu'à qui elles vont appartenir.
07:02 -Le problème éthique derrière.
07:04 -Voilà, tout ce qui se pose ensuite.
07:06 -On voit aussi des avancées incroyables,
07:08 comme la possibilité de pouvoir faire remarcher demain, les paralyser,
07:11 vous interroger des chercheurs qui travaillent déjà là-dessus.
07:14 À chaque fois, on suit l'histoire d'une personne
07:16 qui va vivre dans cet avenir souhaitable
07:19 et une autre où c'est beaucoup plus compliqué.
07:21 Vous expliquez à chaque fois qu'il y a plusieurs avenirs possibles
07:25 et que tout dépend de nous, tout est un peu entre nos mains.
07:28 Ça dépend de quoi ? De nos choix politiques notamment ?
07:31 -Ça dépend de nos choix.
07:32 Tout ce qu'on fait a des conséquences.
07:34 Sans devenir un existentialiste forcené,
07:37 on nous ramène au centre du jeu.
07:41 Quand vous regardez cette série, vous n'êtes pas passif.
07:44 Évidemment, on a la scène aujourd'hui à longueur de journée,
07:49 avec l'écologie, avec tout un tas de choix sociétaux,
07:53 mais en même temps, on y prend tous notre part.
07:57 Dans ces films, ce qu'on a voulu faire en racontant
08:00 des futurs souhaitables et des futurs qui le seraient moins,
08:03 c'est que tous nos choix nous engagent.
08:06 Une fois qu'on a dit ça, l'idée, ce n'est pas d'avoir la chape de plomb
08:09 de la fin du monde
08:12 ou des choix les plus corneliens ou les plus terribles,
08:14 mais juste de se dire, "Ah oui, je n'avais pas vu les choses comme ça."
08:18 -Vous êtes allé tourner près de Montpellier,
08:20 dans une usine désaffectée.
08:22 Là-bas, vous avez créé une rue futuriste.
08:24 Il y a un distributeur de vélos qui reconnaîtra en un clin d'œil
08:28 son usager grâce à des lentilles connectées.
08:31 Il y a un magasin de prothèses.
08:32 Si l'envie vous prend, par exemple, Julien Pichenay,
08:35 d'upgrader votre corps, ce sera possible.
08:38 -Une upgrade, comment ça ? -Vous pouvez rajouter...
08:40 -Des muscles ? -Par exemple.
08:41 Oui, par exemple.
08:43 Il y a une station d'Hyperloop
08:44 pour traverser la mégalopole en un clin d'œil.
08:47 Des distributeurs d'air frais dans des masques,
08:50 parce qu'on manquera peut-être d'air frais à l'avenir.
08:52 C'est ça que vous nous dites ?
08:54 -C'est une question qui se pose, en tout cas, oui, bien entendu.
08:56 -La série a fait le constat également
08:58 que ces nouvelles technologies ne profiteront pas à tout le monde
09:01 et risquent, évidemment, d'avoir un fort impact environnemental.
09:04 C'est aussi ça, le défi de l'avenir,
09:06 c'est comment faire partager ces technologies à tous
09:10 et comment faire en sorte que la planète
09:12 puisse supporter toutes ces innovations.
09:14 -Ce qui est intéressant, c'est que dans ces films-là,
09:16 on a essayé d'aller voir des chercheurs
09:17 avec des profils extrêmement variés.
09:19 Il y a ceux qui, évidemment, créent des innovations technologiques
09:23 absolument hallucinantes, comme l'œil artificiel,
09:26 ceux qui mettent des puces dans le cerveau des paraplégiques
09:29 pour qu'ils puissent remarcher.
09:30 Ça, à moyenne échéance, même pas à 60 ans,
09:32 c'est quelque chose qui va sans doute advenir.
09:34 Tous s'accordent à dire quelque chose.
09:37 C'est que, voilà, est-ce que ça va être réservé aux plus aisés ?
09:41 Est-ce que ça va être démocratisé
09:43 parce que, finalement, ça va se miniaturiser ?
09:46 Est-ce qu'on aura accès à tous les matériaux aussi
09:49 pour fabriquer tout ça ?
09:50 Est-ce qu'on va pas abîmer la planète
09:52 en allant trop vite dans la course à l'innovation ?
09:54 Mais c'est des questions qu'on pose,
09:55 auxquelles on répond pas forcément,
09:57 et qu'on laisse aussi ouvertes.
09:58 -2080, nos futures séries à voir à partir de demain soir
10:03 sur Canal+, une série qui a déjà été vendue, en plus, à l'étranger.
10:07 C'est un beau succès pour cette série 2080.
10:11 -Restez avec nous sur Europe 1 dans un instant,
10:13 le journal des médias de Julien Pichenay.
10:15 On va parler de la toute première réaction
10:17 de la journaliste Ruth Elkrief après les attaques de Jean-Luc Mélenchon.
10:21 A tout de suite sur Europe.