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DB - 04-12-2023

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00:00 *Musique*
00:02 *Musique*
00:31 *Musique*
00:33 *Musique*
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00:37 *Musique*
00:39 Si Bertrand n'était pas tout seul dans nos sévins, je me plairais bien au masque à vous.
00:41 Emilien se remet petit à petit
00:43 et Jean-Yves s'est mis à la tâche.
00:45 Il vaut peut-être mieux que ce que l'on pensait, ce petit.
00:47 Et c'est tant été d'Emilien
00:49 qu'il veut toujours vendre son domaine.
00:51 En fait, pourtant, Jean-Yves aurait l'étoffe pour le gérer.
00:53 Seulement, voilà, Emilien ne lui fait pas confiance.
00:55 Il faut toujours faire confiance aux enfants.
00:57 J'ai bien laissé le masque cournebosse qu'aux mains de Bertrand, au moins.
00:59 Mon Bertrand,
01:01 quel bon gamin.
01:03 S'il épouse Christine, il le sera bien aise.
01:05 Mais enfin, s'il l'épouse, ce n'est pas encore fait.
01:07 Si Bertrand m'aurait dit que je pêchais des oignons,
01:09 qu'est-ce que ça piquait ?
01:11 Mais c'est bien, ça nous rend au travail.
01:13 Regardez les enfants,
01:15 je vous apporte des poids pour rafraîchir le dossier.
01:17 Bon, Christine,
01:19 tu vois, tu vas apprendre le...
01:21 Tu mets la table, papa.
01:23 Il y a besoin, on va faire ça.
01:25 Bon, alors, qu'est-ce que j'en fais maintenant, d'accent mou ?
01:27 Continue.
01:29 Ah, voilà.
01:31 Je t'aime.
01:33 Allez, on attaque.
01:35 Allez, j'ai compris, papa.
01:37 On se sert, on se sert.
01:39 On va faire le maximum.
01:41 Oh, oh.
01:43 Je vous le fais, monsieur.
01:45 Un petit mot, s'il vous plaît.
01:47 Allez, on se sert.
01:49 Voilà.
01:51 Alors, il est bon ?
01:53 Bon.
01:55 C'est trop fin, quoi.
01:57 Qu'est-ce qu'il faut pas entendre, ma parole ?
01:59 Qui se connaît ce rien ?
02:01 C'est une question de goût, quoi.
02:03 Oui, mais...
02:05 Et nous, on l'aime pas, tu vois.
02:07 Vous voyez pas qu'il vous faut marcher ?
02:09 (Rires)
02:11 Oh, j'aime bien ça, alors.
02:13 Bon, alors, bon appétit.
02:15 Merci.
02:17 Tiens, papa, tu m'en as mis de la.
02:19 Non, Georges, c'est...
02:21 Allez, c'est ça.
02:23 (Rires)
02:25 Si vous aviez vu, hein,
02:31 Emilien et moi, à Marseille,
02:33 chez les usards.
02:35 (Rires)
02:37 Ça, on peut dire que c'était le père d'Emilien.
02:39 Les deux mousquetaires chez les usards.
02:41 Les deux mousquetaires, là.
02:43 Les usards, les usards, quoi.
02:45 Ça, ça s'oublie pas, là.
02:47 Et pour Emilien, là.
02:49 On a fait toute la route ensemble, là.
02:51 Et maintenant, je vais pas...
02:53 Il déclare qu'il est fatigué, je dis.
02:55 Il va raccrocher les gars.
02:57 On va le secouer, on va l'obliger
02:59 à reprendre du poil de la bête.
03:01 Hein, Jean-Yves ?
03:03 Euh...
03:05 Ah oui, vous avez raison, Julien.
03:07 Sinon, qu'est-ce qu'il a dit ?
03:09 Je sais pas.
03:11 Maintenant, il faut pas qu'il vende.
03:13 Il faut tout faire pour l'en empêcher
03:15 et lui prouver qu'il a bien tort.
03:17 Oui, mais comment faire ?
03:19 Il n'a plus aucune raison de vendre
03:21 puisque Jean-Yves va rester auprès de lui.
03:23 Pas vrai, Jean-Yves ?
03:25 Et si t'as fait des misères, moi,
03:27 j'irai le trouver, ce monsieur Jordan.
03:29 Ha !
03:31 D'ailleurs, on a un mari plaisant,
03:33 sa langue assez bien pendue pour lui clouer le bête.
03:35 Non, mais il est pas loin.
03:37 Allez-vous coucher, parce que j'ai plus 20 ans.
03:39 Tu veux que je te l'accorde ?
03:41 Non, non, non, reste là, t'amuses avec les autres.
03:43 On va déjeuner avec les jeunes et les vieux.
03:45 Avec les vieux.
03:47 Avec les vieux.
03:49 Alors, on est pas de cul de poire.
03:51 Tu as drôlement rêvé ton père, Françoise.
03:53 Oui, c'est vrai. Je l'adore.
03:55 Et puis avec lui, on a un allié extraordinaire.
03:57 C'est une soirée formidable, non ?
04:09 Ah oui.
04:11 Tu sais que tu es devenue très jolie.
04:13 Je suis comme les autres.
04:15 Comme les autres ?
04:17 Non.
04:19 Disons que ce soir, j'ai découvert que tu étais la plus jolie.
04:21 Tu aimes pas cette musique, non ?
04:25 Oui.
04:27 Tu veux aller danser quelque part ?
04:29 Tu sais, je danse très mal.
04:31 C'est pas grave, je t'apprendrai tout de suite.
04:33 C'est pas difficile.
04:35 Non, un autre jour. Ce soir, je préfère rentrer.
04:37 Tu fais des complexes ?
04:39 Non, je suis moins sortie que toi, c'est tout.
04:43 Tu es contente qu'on se connaisse ?
04:45 Oui, j'en ai marre.
04:47 Je voudrais pas qu'on gâche cette soirée.
04:51 Tu vas me prendre pour une idiote, mais...
04:55 je suis pas comme les filles que tu as connues à Montpellier, tu sais.
04:57 Françoise, je suis loin des imbéciles.
05:01 Oublie tout ça, tu m'en veux pas.
05:05 Je t'aime.
05:07 Bonne nuit, Françoise.
05:23 On se reverra, en copains ?
05:25 Bien sûr.
05:27 J'arrive.
05:31 Tu vas retourner à Montpellier ?
05:33 Oui, je vais y aller.
05:35 Tu sais, la maladie de mon père, ça m'a drôlement chacouré.
05:37 C'est une bonne leçon pour moi. Je serai plus l'imbécile.
05:41 Je veux pas que ton père vende le domaine.
05:43 Il le vendra peut-être pas.
05:45 J'ai annoncé à lui de m'en donner ma part, ça serait trop moche.
05:47 Alors, pourquoi tu ne resterais pas ?
05:49 D'abord, il y a Georges qui peut très bien aider papa.
05:51 Oui, mais si tu restes, il retrouvera sa pleine forme, parce qu'il aura confiance.
05:53 Il saura que tu pourras un jour le remplacer.
05:55 C'est ça qui est miné.
05:57 Et puis s'il annonce, un jour, ce sera Calda, et puis mon père, et puis tous les autres.
06:01 Si ça devient trop tragique, alors ils l'annonceront.
06:03 Pourtant, il y a bien une solution seulement.
06:05 Seulement ?
06:07 Seulement, il faudrait quelqu'un pour l'imposer, tu comprends ? Quelqu'un.
06:09 Oui, je sais.
06:11 J'ai passé des heures à lire des revues, des livres qui parlent du problème,
06:13 mais voilà, qui pourrait être ce quelqu'un ?
06:15 Tu le connais, toi ?
06:17 Oui, toi.
06:19 Moi ? J'en suis incapable.
06:21 Je suis un gars d'un guignol, comme dirait papa.
06:23 Vous leur ferez la leçon à des agriculteurs qui connaissent leur métier.
06:25 Ils connaissent leur métier d'hier, ils ne connaissent pas leur métier de demain.
06:27 Mais dis-donc, une vraie passion a rien.
06:29 Bon, il est tard, il faut que je rentre.
06:31 Bonne nuit.
06:33 A bientôt.
06:35 [Musique]
06:37 [Musique]
06:39 (musique)
06:42 (bruit de moteur)
06:45 (bruit de moteur)
06:47 (bruit de moteur)
06:49 (bruit de moteur)
06:51 (bruit de moteur)
06:54 (bruit de moteur)
06:56 (bruit de moteur)
06:58 (bruit de moteur)
07:01 (bruit de moteur)
07:03 (bruit de moteur)
07:05 (bruit de moteur)
07:07 (bruit de moteur)
07:09 (bruit de porte)
07:30 (bruit de pas)
07:32 - T'as l'asturgie que tu rentres ?
07:39 - J'ai raccompagné Françoise.
07:41 - Qu'est-ce que tu venais faire ici dans mon bureau ?
07:44 - Je voulais te faire une lettre.
07:48 - Oui, oui.
07:50 Il paraît que tu passes toute la nuit ici.
07:59 - C'est-à-dire ? - Ne mens pas, je le sais.
08:01 Je sais aussi que tu t'es permis de mettre le nez dans mes affaires.
08:05 Il paraît que mes comptes sont mal ficelés.
08:10 Il paraît que tu dois y mettre de l'ordre.
08:14 Tu n'as pas encore essayé de forcer le coffre-fort ?
08:19 - Non, mais écoute, il faut que tu m'en dues.
08:21 - Ne te donne pas cette peine.
08:23 (bruit de porte)
08:25 - Voilà. Il est ouvert.
08:33 - Bon, j'ai compris. Je ne viendrai plus la nuit dans ton bureau.
08:39 - Reste.
08:41 Tu vois ce dossier ?
08:50 - Oui.
08:51 - Il contient toute l'histoire du domaine Carmaux.
08:54 Il est lourd, hein ?
08:56 Il raconte trois siècles de la vie de notre famille.
08:59 Puisque tu aimes tant la lecture, je vais te servir.
09:12 Assieds-toi.
09:19 Assieds-toi !
09:21 Tu peux l'ouvrir.
09:31 Lis.
09:43 "Par devant maître Leclerc, ce jour-là, 3 janvier 1714, a été acheté...
09:49 ...par scieur Jean-Yves-Emilien Carmaux."
09:52 - Si tu veux tout lire, tu en as pour un sacré bout de temps.
10:01 Bon, voilà.
10:11 - Oh ! Un conseil.
10:13 Quand tu montres à se coucher, fais moins de bruit.
10:16 Toutes les nuits, tu me réveilles.
10:38 - Emilien !
10:40 Tu es devenu sommeil mûr quand tu te promènes la nuit ?
10:44 - Pas du tout, ma effaisance.
10:46 J'ai été boire un verre d'eau.
10:48 - Oh, Dieu, le menteur !
10:50 J'ai tout entendu ce que tu as dit à ton gamin.
10:53 - Bravo ! Tu écoutes aux portes, maintenant ?
10:56 - Avec ma balayette, pour avancer les morceaux, il y avait toute la casse.
11:00 - Alors, tu es rassuré ?
11:02 - Sans seule demande.
11:04 - Je dirais que tu l'es bien.
11:06 Bonsoir, ma effaisance.
11:08 - Bonne nuit, Emilien.
11:33 Le petit monde de Marie-Paisance
11:38 C'est un monde d'amour et d'amitié
11:45 Il vibre des étoiles et il se balance
11:53 Entre le temps présent et le temps passé
12:00 La la la la la la la la la la la la la la la
12:07 Et nos coeurs ne pourront pas l'oublier
12:14 Le monde de Marie-Paisance
12:22 Le monde de Marie-Paisance
12:28 Le monde de Marie-Paisance
12:34 Le monde de Marie-Paisance
12:39 Le monde de Marie-Paisance
13:04 Le petit monde tourne bien à nouveau.
13:06 Les amis d'Emilien font tout pour l'empêcher de vendre son domaine.
13:09 Et Jean-Yves s'est acheté une convité.
13:11 Ça le fait enragé, Emilien, d'avoir un fils à la hauteur.
13:14 Et forcément, Emilien est un roi qui ne veut pas de deux fêtes.
13:17 Jean-Yves, c'est un carmot, comme son père.
13:20 Et les carmots, je l'ai bien payé pour les connaître.
13:23 Après tout, ceux-là ne me regardent pas. Il faut laisser faire les choses.
13:27 - Merci, Jeanette.
13:30 - Tout ça, c'est bien beau, Jean-Yves, mais c'est de la théorie.
13:33 - Je suis pas le libre ces derniers temps.
13:35 - Quand tu seras sur le tas... - Je verrai.
13:37 - J'étais sûr qu'il y a quelque chose à faire pour changer vos méthodes.
13:40 - Si vous vouliez. - Tu parles.
13:42 - Tu n'y crois pas ? - Non.
13:44 - On peut pas lutter, on n'est pas assez forts.
13:46 Tout le monde profite de nous, des mandataires aux conserveries.
13:49 - Justement, les conserveries.
13:51 Pourquoi ne pas se faire un contrat collectif avec les explosions de la région ?
13:54 - Parce que c'est leur intérêt, tu vois. Diviser pour gagner.
13:57 - Pourquoi vous, vous ne vous groupez pas pour imposer ce contrat collectif ?
14:00 - Toi et tes groupes, non ?
14:02 - Tu crois dans Sylvie Desfroisas ? - Non.
14:04 - Je te parie tout ce que tu veux que je pourrais obtenir ce contrat si je m'en donnais la peine.
14:08 - Ton père, qu'il n'en reviendrait pas, il serait vert.
14:10 - Je bois d'ici.
14:12 - Emilien n'accepterait jamais que tu penses là-dedans.
14:14 - Oui, bien sûr.
14:16 - Non, mais écoutez-moi quand même.
14:18 Si par exemple, Carrier, Tarbes, Calda marchaient,
14:22 peut-être que papa serait d'accord. Et alors ?
14:24 - Et alors ?
14:26 Tu crois que la conserverie sera matée parce que trois pelées à un tonfus veulent lui tenir la grâce et tout ?
14:31 - Tu te fais des illusions.
14:33 - Mais non, peut-être qu'on pourrait décider d'autres exploitants.
14:35 - Tu ne connais pas les paysans. Faire faire un contrat collectif à des gens qui sont individualistes,
14:38 prend tes désirs pour des réalités.
14:40 - Qu'est-ce que tu en sais ?
14:42 - Très bien.
14:44 Si dans huit jours tu me ramènes une délégation de pouvoir de 15 exploitants,
14:47 je te tire mon chapeau.
14:49 - Comment il dit, pari ? - Rien. Je te dis que je te tirerai mon chapeau, ça te suivit pas ?
14:52 - Si.
14:54 - Allez, pari tenu.
14:56 - Et tu ne souffres pas ? - Mais non, je me mets en chasse tout de suite.
14:58 - Et George, il vient avec moi ?
15:01 - Vous devriez en parler à Qatar. S'il marchait avec vous, ce serait possible.
15:05 - Tu as raison.
15:07 A nous trois, on pourrait quadriller toute la région.
15:09 Allez, on y va.
15:11 - Enfin, ça le distraira un petit moment.
15:16 - Toi, si tu avais été caporal, on t'aurait dit de fusiller pour démoralisation de l'armée.
15:20 - Oui.
15:22 - Alors, Calda ? - Encore une.
15:36 - C'est formidable, ça fait sept adhésions sur onze.
15:38 On ne pouvait pas faire mieux, non ? - Ah oui, mais ça a été dur.
15:41 Et demain, il faudra se faire sur Carrier et Tarves.
15:44 Moi, j'y veux pas. - Agent Yves va se dévouer.
15:46 - Ah, ben merci du cadeau.
15:48 - C'est de toute façon trop compliqué pour nous, on saura pas se faire comprendre.
15:51 Tandis que toi... - Bon, d'accord.
15:53 - Moi, j'irai voir Servat. - Et moi, Martinot.
15:55 - Et qui verra Tarbes ?
15:57 - Et toi, Pardee.
15:59 - Décidément, vous me gâtez.
16:00 - Enfin, c'est toi qui as fait le pari avec ton père, non ?
16:02 Il faut qu'on le gagne, ce pari. - OK.
16:04 - Allez.
16:06 Oh, Agent Yves, on les aura.
16:11 [ Bruit de moteur ]
16:14 [ Bruit de moteur ]
16:23 [ Bruit de moteur ]
16:38 [ Bruit de moteur ]
16:41 - Vous irez par la maison Carrier, s'il vous plaît.
16:59 - Merci, Laurence.
17:01 Bonjour, jeune homme. - S'il vous plaît, vous dérangez ?
17:03 - C'est pas très grave, je savais que vous viendriez.
17:05 - Je vous attendais. - Bien, voilà, je me suis permis...
17:07 - Oui, je suis au courant, mon jeune ami.
17:09 Le preuve d'art tel mi m'avait déjà téléphoné pour me demander mon avis...
17:13 au sujet de votre projet révolutionnaire.
17:16 Il avait déjà eu la visite d'un de vos acolytes.
17:19 - Ah. Eh bien ?
17:21 - Eh bien, je lui ai fortement déconseillé de s'associer à votre projet.
17:24 Chimérique, c'est le moins qu'on puisse dire.
17:26 - Ah, pourquoi ? - Chimérique.
17:28 Alors, rentrer en guerre contre les conservés, vous vous rendez compte ?
17:32 C'est de l'enfantillage.
17:34 - Merci. - Mais...
17:36 très séduisant, vu de sa tuerne.
17:39 Ah, ah, ah.
17:40 Alors, ne vous vexez pas, jeune contestataire.
17:43 Moi aussi, j'ai été jeune... - Alors, vous ne me voulez pas ?
17:45 - Évidemment, non.
17:47 Voyez-vous, les agriculteurs sont des indépendants nés.
17:50 - Ah, ça, je le sais, mon père me l'a répété cent fois.
17:52 - Vous voyez bien. - Vous avez tort.
17:55 Vous vous cachez derrière votre indépendance.
17:57 Vous ne vous rendez pas compte que vous vous laissez enterrer ?
17:59 Si vous ne résistez pas, si vous ne luttez pas, tout le temps...
18:01 - Quel bon discours électoral.
18:03 - Vous êtes très doué, jeune homme.
18:05 - Mais écoutez, M. Carrier, enfin... - Je n'ai pas besoin de vos conseils.
18:08 Ce que je devrais, c'est ne plus vous retenir.
18:12 Il se fait tard et j'ai affaire.
18:15 Je vous laisse à votre travail de démarcheur, monsieur.
18:20 - Au revoir, M. Carrier.
18:22 Excusez-moi de vous avoir dérangé.
18:25 - Au revoir.
18:27 (Bruit de voiture)
18:56 - Non, non, non et non !
18:58 Je ne vois pas pourquoi j'irais me fâcher avec la conserverie.
19:00 Un contrat collectif, c'est de la folie, ça.
19:03 J'aime pas, moi, tous ces trucs collectifs.
19:06 Ça me fait peur, moi.
19:07 Puis j'ai l'impression que si j'étais collectif, je ne serais plus rien.
19:10 - Vous n'étiez rien quand vous vous êtes réunis pour essayer d'empêcher mon père de vendre le domaine.
19:13 - Mais c'est pas la même chose. - Si c'est la même chose,
19:15 vous avez formé une collectivité pour sauver l'un de ses membres.
19:17 - Toi, tu as la parole trop facile, ça me plaît pas.
19:19 - Écoutez-moi, Julien.
19:21 Si nous obtenons ce contrat collectif avec la conserverie,
19:23 ce sera un premier pas vers d'autres réalisations.
19:25 Et oui, quand nous aurons pris conscience de notre force,
19:27 nous pourrons faire des choses formidables.
19:29 Par exemple, créer de véritables groupements de production
19:31 avec des points de vente en France, à l'étranger.
19:33 - Attendez, on dirait le ministre à la télé quand il fait le discours.
19:35 - Déjà, il a raison, par contre. - Tu sais pas.
19:37 - Mais où tu iras les créer, tes fameux points de vente à l'étranger ?
19:39 Tu vas faire du porte-à-porte ? - Non, pas du tout.
19:41 Il y a la SOPEXA. - D'accord.
19:43 Mais et pour les opérations financières ? - Il y a le crédit agricole.
19:45 - Aïe, aïe, aïe. De quoi il va encore se mettre ?
19:47 - Il vous aidera pour les transferts de devises.
19:49 - Que dire, que dire. - Mais comprenez-moi, tôt ou tard,
19:51 tous les agriculteurs en France,
19:53 quoi qu'ils cultivent, seront obligés d'en passer par là.
19:55 Oui, pour résister, pour concurrencer l'étranger,
19:57 ils devront serrer les coudes, tôt ou tard.
19:59 Et si c'est tard, ce sera trop tard.
20:01 L'association, c'est l'avenir.
20:03 - Eh bien, ça n'est pas le mien, d'avenir.
20:05 J'aime ma liberté, j'y tiens.
20:07 Là, le paysan Jean-Yves,
20:09 c'est une indépendante. - Ah, ça, vous en avez tous
20:11 plein la bouche de votre indépendance, oui.
20:13 Elle est belle, votre indépendance.
20:15 Si on vous en parlait un peu moins, quand vous acceptez l'aide de l'État,
20:17 vous vous tirez d'en bas. - Écoute, cette fois-ci,
20:19 tu vas un peu trop loin, hein. Je t'ai laissé mes scagassés
20:21 des oreilles, mais je veux pas que tu m'insultes.
20:23 Ah, mais regardez-moi ce monsieur, il arrive de St-Ville
20:25 pour nous donner des leçons.
20:27 Mais maintenant, je comprends ton père.
20:29 Il a une belle patience, le pauvre homme, hein.
20:31 Mais je suis pas émilié, moi. Il va me foutre le camp
20:33 tout de suite. Allez-y.
20:35 - Viens.
20:41 - Qu'est-ce que ça veut dire, ça?
20:43 Non, mais tu l'as entendu, ce yéyé?
20:45 Françoise!
20:47 - Jean-Yves!
20:52 T'en fais pas.
20:57 - Je me suis laissé emballer, c'était plus fort que moi.
20:59 - C'est pas grave. - Si, c'est bon.
21:01 - Ça va s'arranger, tu verras.
21:03 - Mon père qui dira encore que je ne suis qu'un bon à rien,
21:05 il aura raison.
21:07 - Je vais aller me faire un peu de temps.
21:09 - Bien travaillé, les enfants.
21:21 Oh, ta mère Moulin signait aussi?
21:24 - Ça, c'est le travail de Calda.
21:26 Il lui a fait du charme, l'œil en dalout.
21:28 - Et Jean-Yves, qu'est-ce qu'il a fait?
21:30 - En ce moment, il doit être chez Tarves.
21:32 - Et vous, Emilien, vous êtes bien forcé
21:34 de marcher avec nous, en présent?
21:36 - Mais si Tarves signe, que je signe.
21:38 - Tarves n'a pas signé.
21:40 - Tu as pas bientôt fini de me casser les oreilles
21:42 avec ton histoire de Jean-Yves et de son contrat collectif?
21:44 - Je te casse pas les oreilles, papa, je t'explique.
21:46 C'est toi qui t'énerves. - Non, je m'énerve pas.
21:48 Mais je veux pas qu'un gamin me fasse la loi dans le région.
21:50 - Il fait pas la loi, il a réfléchi aux problèmes, c'est tout.
21:52 - Un petit noceur qui n'y connaît rien.
21:54 - Je trouve au contraire qu'il raisonne très sainement.
21:56 - J'ai pas de leçon à recevoir de toi.
21:58 Elle est bonne, la jeunesse d'aujourd'hui.
22:00 - Mais papa! - Voilà!
22:02 Allez, d'abord j'ai pas de temps à perdre,
22:04 il faut que je retourne au champ, et toi, tu mets à jour les comptes d'hier.
22:06 - Non, papa. - Quoi?
22:08 - Non, papa, je ne mettrai pas les comptes d'hier à jour,
22:10 ni c'est demain, ni c'est d'après-demain. - Mais qu'est-ce qui t'arrive?
22:12 Toi, tu as pris un cours de soleil, non? - Papa, tu triches.
22:14 Je voudrais que tu comprennes. - Mais le toit de ceux qui te regardent.
22:16 - Mais ça me regarde. - Tu ne connais rien.
22:18 - Depuis que j'ai eu mon brevet commercial,
22:20 j'ai appris beaucoup de choses, seulement je me suis toujours su.
22:22 Je me suis occupée de ta comptabilité sans jamais rien dire.
22:24 Je m'occupais des ventes, des contrats.
22:26 - Mais je ne peux pas tout faire, moi, je m'occupais déjà des vergers.
22:28 - Justement, tu ne veux pas savoir ce qu'en révèlent les comptes.
22:30 - Ben, je n'aime pas les comptes, non.
22:32 - Parce qu'ils te font peur. Tu sais que chaque année, sur les pommes et les pêches,
22:34 notre bilan est déficitaire, seulement tu ne veux pas que ça soit dit.
22:36 Comme tu considères ça comme une honte, tu ne veux pas qu'on en parle.
22:38 - Non, non, pas rien contre ça, t'en fous, tu te réuses.
22:40 C'est aux autres de s'en occuper, pas à nous.
22:42 Nous, on produit, les autres n'ont qu'à mieux vendre. Chacun son métier.
22:44 Et puis, d'ailleurs, pourquoi s'occuper des autres, dis ?
22:46 Nous, nous sommes sauvés par les fruits de table. Pourquoi tu t'inquiètes ?
22:48 - Je m'inquiète parce que tu ne vois en moi qu'une employée très économique,
22:50 parce que tu ne l'appliques pas et que tu ne t'intéresses pas à moi.
22:52 Je suis pour toi qu'une machine à calculer.
22:54 - Françoise...
22:56 - Mais j'ai envie de vivre, tu comprends ?
22:58 Est-ce que tu n'as jamais pensé que je pouvais parfois m'ennuyer à mourir avec toi ?
23:00 Est-ce que tu n'as jamais pensé que je pouvais avoir envie d'aller avec les jeunes de mon âge
23:02 au lieu de rester des journées en tir dans des livres de recettes ?
23:04 - Mais en fait, je ne t'ai jamais empêché de sortir.
23:06 - Bien sûr. Mais comment faire ?
23:08 Je n'aime pas le bal. Il faudrait que j'aille seule.
23:10 Alors j'aime autant rester à la maison et regarder la télévision.
23:12 Toi, tu vas au café, tu joues au billard avec tes copains.
23:14 Alors je me sens devenir vieille sans jamais avoir vécu.
23:16 J'en peux plus à la fin, tu comprends ? J'en peux plus.
23:18 - Alors il a fallu cette histoire aux signatures pour que tu t'en rendes compte ?
23:20 - Oui.
23:22 Je savais que nous mourions un petit peu.
23:24 Et je m'étais résignée.
23:26 C'est alors que j'en avais arrivé.
23:28 - Tu as été résignée ?
23:30 - C'est alors que j'en avais arrivé.
23:32 Hier soir, j'ai compris qu'il venait nous proposer de revivre.
23:34 Il nous offre l'espoir.
23:36 Tu le refuses.
23:38 Tant pis pour toi.
23:40 - Eh bien, dis-donc, ma petite fille, je ne te reconnais plus.
23:42 Alors tu me laisserais ?
23:44 - Papa, je suis en train de croire en l'avenir, tu comprends ?
23:46 - Oui.
23:52 Au fond, tu n'as pas tout à fait tort.
23:54 Mais tu n'as pas tout à fait raison non plus.
23:56 Bon, voilà ce que je propose.
23:58 Si Emilien signe, je signe.
24:00 Si je signe, je signe.
24:02 - Ok.
24:04 Le petit monde de ma réplaisance
24:10 Entre les champs de pêche et d'olivier
24:16 Passe par le chemin des rêves d'enfance
24:24 Et nos cœurs ne pourront jamais l'oublier
24:32 Raconte-nous encore, Marie-Bézance
24:38 Quand la vie nous fait plier les genoux
24:46 Comment dans un monde plein d'indifférence
24:54 Toi, tu as su bâtir un monde pour nous
25:00 La la la la la la la la la la la la la la la la la
25:08 Tu as su bâtir un monde pour nous
25:23 Tu as su bâtir un monde pour nous
25:31 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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