Le collectif Passe la seconde vient d'ouvrir une boutique éphémère au Polygone à Montpellier. Une dizaine de créatrices proposent des objets déco, des bijoux, des vêtements ou des meubles de seconde main ou fabriqués avec des matières premières recyclées.
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00:00 L'écho d'ici, c'est le rendez-vous de France Bleu Héro qui met en lumière les entrepreneurs qui se bougent dans l'héro.
00:04 Ce matin, un de Pinson Dussel nous recevons Julia Gonzales, elle est membre du collectif Passe la Seconde.
00:09 Qui vient d'ouvrir une boutique éphémère au Polygone à Montpellier. Bonjour Julia Gonzales.
00:13 Vous êtes la créatrice de la marque Tantine et Tonton.
00:16 Vous proposez des objets déco, des illustrations notamment, à partir de matières premières recyclées.
00:21 C'est très tendance, c'est pour ça que vous vous êtes lancée là-dedans ?
00:23 Depuis ma plus tendre enfance, j'ai grandi dans un univers très créatif, achiné, à retransformer, à être avec des gens manuels.
00:33 Donc ça a été tout naturel pour moi d'en faire mon métier.
00:36 Et vous utilisez quoi ? Quand on parle de matières premières recyclées, qu'est-ce que vous récoltez ?
00:41 Des textiles anciens, des tissus d'ameublement, de la toile de jute, des photos aussi anciennes, des visuels.
00:48 Je crée vraiment au gré des trouvailles. C'est des trouvailles qui vont dicter mes collections.
00:53 Qui vous font imaginer un objet, des lampes par exemple ?
00:57 Beaucoup de luminaires principalement, en appliques murales, en suspension, de lampes apposées.
01:02 Et également des collages avec des photos sur les lampes.
01:06 Il y a un lien avec les photos anciennes retravaillées et recolorisées, que je trouve assez poétique.
01:11 Vous vous êtes installée depuis mercredi au Polygone à Montpellier avec une dizaine de créatrices,
01:17 puisque c'est un collectif. Ca marche bien déjà cette boutique depuis l'ouverture ?
01:20 On a de très bons retours. Les gens sont assez surpris et curieux.
01:25 Ca nous fait du bien parce qu'on est toutes indépendantes.
01:30 Et de rencontrer un public avec qui on peut échanger, c'est très important.
01:36 Bien au-delà des ventes, dans l'expérience vécue, la visite, l'univers de chacune.
01:40 Vous plutôt des luminaires, qu'est-ce qu'on peut trouver dans l'idée de venir faire des cadeaux de Noël ?
01:44 Il y a de la seconde main, en vêtements joués pour enfants et adultes.
01:50 Il y a aussi des accessoires, des bijoux, de la brocante, des luminaires, de la décoration.
01:56 C'est très varié.
01:59 Vraiment pour tous les goûts. Et au niveau des prix, ça va de combien à combien ?
02:03 Ca commence à 3 euros jusqu'à 300 euros.
02:06 Il y a vraiment une gamme de prix pour les petits cadeaux de Noël et pour tout le monde très large.
02:10 Qu'est-ce qu'on achète à 3 euros dans votre boutique ?
02:13 A 3 euros, on peut avoir un jouet en bois, un second de main, un habit, du textile recyclé en petite pochette,
02:22 avec du tissu d'ameublement, des bijoux.
02:25 En tout cas, je note que vous avez choisi la bonne période de vous installer.
02:28 Ce n'est pas un hasard si vous êtes installé dans cette boutique éphémère au Polygone au mois de décembre.
02:32 Oui, complètement. C'est un pop-up de Noël.
02:35 Toute l'année, on fait des boutiques éphémères, c'est le principe du collectif.
02:40 On a été très contents d'avoir au niveau visibilité ce local.
02:44 Vous utilisez toutes dans la boutique des matières premières recyclées ou des objets de seconde main.
02:49 Est-ce que ça veut dire que c'est moins cher ?
02:51 Parce que la matière première est gratuite ou en tout cas, elle ne vaut pas grand-chose.
02:55 Après, il y a tout le temps le fait de chiner aussi, c'est du temps passé.
02:59 Et ensuite, de revaloriser, c'est pour en faire quelque chose de plus qualitatif.
03:03 C'est parfois plus de travail finalement que d'acheter...
03:07 Vous faites quoi par exemple quand vous récupérez du tissu ?
03:11 Ça peut être des coudres, c'est un travail de petite souris.
03:15 Vous faites le geste en même temps à la main ?
03:17 Tout est fait vraiment à la main.
03:19 Le but, c'est de trouver un prix juste par rapport à ça.
03:22 Mais finalement, vu le temps passé, la passion, on y met le cœur.
03:26 On arrive quand même à quelque chose d'assez juste pour tout le monde en fonctionnant comme ça.
03:31 Et c'est effectivement un prix, il y a des objets uniques pour la plupart, en toute petite série.
03:37 Donc du temps de travail passé derrière.
03:39 On a beaucoup parlé de l'inflation ces derniers mois.
03:41 Est-ce que là, à la boutique, alors c'est tout récent, ça fait trois jours,
03:43 mais est-ce que vous ressentez un petit peu que ça va être un peu compliqué cette période de Noël pour les gens ?
03:47 Est-ce que les gens hésitent à faire leur cadeau ?
03:50 Je pense qu'il faut être lucide, c'est le cas.
03:53 On vit tous à différents niveaux cette réalité-là.
03:57 Mais l'envie aussi, par rapport à ce qu'on vit, il y a un lien direct de consommer différemment.
04:02 Et de se dire que proportionnellement, on préfère donner notre argent à quelqu'un qui est actif, passionné, indépendant,
04:09 plutôt que proportionnellement à un produit qui va être cher, pour ce qui est aussi dans une autre démarche.
04:14 Et là, on ne sait plus que des créatrices de la région, c'est ça ?
04:16 Vous êtes toutes, plutôt, puisque vous n'êtes que des femmes actuellement, d'Occitanie.
04:21 Donc vous avez rejoint le collectif là cette année, le collectif Passe la Seconde.
04:25 Qu'est-ce qui vous a donné envie de travailler en collectif ?
04:29 De se sentir soutenue, d'avoir un retour d'expérience de différentes personnes qui n'en sont pas au même niveau aussi,
04:38 qui sont beaucoup plus anciennes dans leur métier.
04:41 Et de pouvoir avoir accès à des lieux comme le Polygone, auquel on n'aurait pas accès seule.
04:46 Ça fait d'air, ça...
04:48 Oui, parce qu'on imagine qu'une boutique au Polygone, quand on est indépendante, coûte extrêmement cher.
04:52 C'est ce que j'allais poser comme question. Est-ce que ça vous met la pression de vendre,
04:55 puisque j'imagine que le loyer n'est pas donné au Polygone, puisque c'est un endroit passant ?
04:59 Est-ce que ça met un peu un coup de pression ? Il faut impérativement vendre, ou est-ce que finalement, pas vraiment ?
05:04 Du fait du collectif, pas tant que ça. Et c'est en ça, justement, que c'est...
05:09 Vous avez moins l'impression d'être plusieurs, d'accord.
05:11 On se sent moins isolés, sachant qu'on travaille toutes, on va en ligne et puis dans nos ateliers.
05:16 Donc c'est le fait de rencontrer les clients et d'être ensemble, c'est plutôt une force qu'un stress.
05:21 Et vous mutualisez ? C'est-à-dire que les ventes, chacun récupère le fruit de son travail ?
05:26 Ou est-ce que vous mutualisez, vous êtes dix créatrices, et vous faites une moyenne, on va dire, et c'est votre salaire ?
05:31 Non, il y a un référencement pour chaque produit, ce qui est un petit peu laborieux en caisse,
05:34 mais les clients sont très curieux et sympas avec nous.
05:38 Parce qu'en plus d'être créatrices, vous êtes aussi à la caisse, vous êtes aussi à la vente.
05:42 En fait, quand on vient dans la boutique éphémère du Polygone, on vient vraiment rencontrer celles qui ont fait tous ces objets.
05:48 Exactement, et puis on a tout fait ensemble, même la caisse, pour la petite histoire,
05:51 c'est une récupération de tête de lit avec des lettres qu'on a fait au laser.
05:56 Donc on s'est dit, voilà, J-1, on est resté soudés, mais c'était intense.
06:02 Et pour les placements des produits, comment ça s'est passé ? Parce qu'évidemment, on sait bien que c'est à l'entrée,
06:05 que ça fonctionne mieux, souvent qu'au fond de la boutique, ou pas vraiment.
06:08 Comment vous vous êtes organisés sur l'organisation des produits ?
06:12 Alors justement, on a l'habitude des marchés, surtout en cette période de Noël chacune,
06:15 on a essayé de faire un parcours avec des univers pour pas que ça soit trop, trop scindé.
06:20 Donc on a chacune un stand, un espace quand même défini, mais avec des podiums.
06:25 Et je peux avoir, par exemple, une lampe qui va éclairer les créations d'une autre créatrice qui fait de la couture, et vice versa.
06:32 Est-ce que vous envisagez d'ouvrir une boutique définitive ? Parce que vous parliez de boutiques éphémères jusque là,
06:38 vous passez par le Polygone, vous êtes passés par d'autres endroits passants.
06:42 Est-ce que vous envisagez une ouverture de boutique sur ce principe-là ?
06:45 Je pense qu'on va rester sur le format de boutique éphémère, qui amène aussi quelque chose d'assez magique.
06:51 C'est sur un temps donné, c'est ici et maintenant, et on a accès à des lieux qui sont bruts et qui ont beaucoup de cachets aussi.
06:58 Et puis ça crée l'événement, donc plutôt sur de l'éphémère, au niveau du collectif.
07:03 Et donc, puisque vous recherchez des matières premières, on peut faire des dons, c'est ça au collectif,
07:09 on peut les ramener, on a des vieux sacs de tissus qui traînent, des choses comme ça, on peut vous les déposer.
07:13 Donc ça peut être du plastique, parce qu'il y a notamment une créatrice qui fait des bijoux avec du plastique,
07:17 un certain type de plastique qu'on vous expliquera si vous passez nous voir, des textiles, des vêtements.
07:22 Donc ça on fait quoi ? On fait des sacs, on passe les déposer à la boutique du Polygone tout simplement ?
07:26 Oui, c'est ça, tout est expliqué, on vous recevra avec plaisir.
07:30 Et si vous deviez nous donner juste un coup de cœur dans la boutique, quel objet ? Pas forcément un des vôtres.
07:35 Oui, alors je ne vais pas donner de mien.
07:38 C'est une question difficile, parce que j'en ai chacune un univers et ça plaît plus ou moins.
07:43 Je ne sais pas.
07:48 Fabien, il faut aller à la boutique du Polygone pour découvrir tous ces objets.
07:54 Le collectif Passe la Seconde qui vous fait découvrir son univers, ses univers, puisqu'il y a 10 créatrices.
08:01 Dans cette boutique éphémère, boutique qui est ouverte tous les jours, même le dimanche, jusqu'au 23 décembre.
08:06 Merci beaucoup Julia González.