À 28 ans, Esther Gozioso, designer, a lancé sa marque Orma il y a deux ans à Aigues-Vives. Dans son atelier, installé entre Nîmes et Montpellier, elle prône le recyclage en transformant les vieux bibelots en objets de déco.
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00:00 - Bah oui bien sûr, on en a tous. Et bien justement on en parle de ces objets avec notre invité dans la Nouvelle Écho ce matin, Guillaume.
00:06 - Esther Gazioso. Bonjour Esther. - Bonjour.
00:08 - Merci d'être venue nous rejoindre dans ce studio. Vous êtes designer, titulaire d'un bac en arts appliqués.
00:15 Vous avez commencé votre métier de designer pour une grande marque de sport, qu'on ne citera pas.
00:21 Sport, grande distribution, tantin, tantin, on a deviné, c'est pas la peine d'en rajouter. Mais un jour vous décidez d'abandonner parce qu'en fait la production de masse ne vous intéresse pas et vous avez envie de lancer votre propre activité, c'est ça ?
00:34 - Tout à fait, tout à fait. C'est exactement ce qui s'est passé en fait. Je cherchais une activité qui ait du sens et puisse aussi coller avec les valeurs que je défends, l'éco-conception.
00:43 - Et alors l'idée c'est de récupérer des objets, de vieux objets et de leur donner une seconde vie.
00:48 - Tout à fait, voilà. L'idée c'est de récupérer des choses dans des brocantes qui sont accessibles facilement et ensuite de leur donner une nouvelle vie pour leur donner une nouvelle valeur.
00:56 - Vous avez passé quelques temps déjà à l'étranger au moment du Covid. Je crois qu'il y a eu l'Australie, les Etats-Unis, Amsterdam, le Covid arrive.
01:07 Et là c'est à ce moment là que vous rentrez en France et vous vous dites il faut que je lance vraiment mon activité quoi.
01:11 - Oui voilà, c'est exactement ce qui s'est passé en fait. Quand je suis rentrée en France, je cherchais un atelier où m'installer.
01:17 Et en fait une amie qui était en art appliqué avec moi avait monté un collectif d'artisans sur Eggvive.
01:23 Et justement ils avaient un atelier disponible donc j'ai sauté sur l'occasion et je me suis installée pour pouvoir lancer ma propre production et fabriquer de mes mains.
01:31 Voilà c'est vraiment ce qui m'intéressait.
01:32 - Alors vous lancez votre marque qui s'appelle Orma. Pourquoi Orma ? Ça veut dire quoi exactement ? C'est de l'italien je crois.
01:38 - Alors Orma ça veut dire empreinte. Au départ je faisais de l'impression textile avec des végétaux pour valoriser du mobilier ancien comme des fauteuils par exemple.
01:46 Donc j'utilisais ce textile pour redonner une nouvelle vie à ces fauteuils.
01:51 Et ensuite ça avait aussi le sens d'empreinte dans le sens la marque qu'on laisse en consommant. L'empreinte carbone par exemple.
01:59 Et puis ensuite ça a pris le sens d'empreinte qu'on laisse dans le temps. Donc les objets qu'on transmet de génération en génération avec la collection Les Saladiers de Mamie.
02:10 - Alors vous découvrez le verre qui est un matériau qui fait un petit peu peur parce que le verre c'est fragile, ça casse.
02:18 Vous vous êtes rendu compte que c'était un matériau avec lequel on pouvait faire plein de choses finalement ?
02:22 - Tout à fait. C'est vraiment un matériau qui m'a passionnée parce qu'on peut jouer beaucoup sur la transparence.
02:28 Il y a aussi beaucoup de verres colorés qui sont disponibles dans les brocantes par la vaisselle ancienne des années 60-70.
02:34 Donc voilà, toutes ces choses ont fait que le verre m'a passionnée.
02:39 Ensuite j'ai commencé à travailler avec la lumière. Donc le verre et la lumière forcément ça se répond très bien.
02:43 Et vraiment maintenant je pense que j'ai un amour pour le verre et je continuerai à travailler sur ce matériau.
02:49 - Alors vous récupérez, on plaisantait tout à l'heure un petit peu avec ça avec Vivien,
02:53 vous récupérez les vieux saladiers, les saladiers de mamie qui ne sont plus forcément très à la mode
02:58 pour en faire quelque chose un peu au goût du jour ?
03:01 - Oui voilà, en fait ce qui m'a intéressée c'est comment changer le sens d'un objet qui est très daté,
03:06 qui dans toutes les mémoires collectives correspond à un stéréotype qui n'a pas beaucoup de valeur.
03:12 Donc le saladier Empyrex de grand-mère en fait.
03:15 Et comment lui donner un nouveau sens ? Comment l'intégrer dans des intérieurs qui soient plus contemporains
03:21 et à la fois le rendre intemporel.
03:24 - Alors au début vous cassez beaucoup je crois, parce qu'évidemment le verre ça pète facilement
03:28 quand on n'est pas bien familier avec ça.
03:31 Et puis au bout d'un moment vous avez développé une nouvelle technique que vous appelez l'éco-terrazzo.
03:35 C'est quoi l'éco-terrazzo ?
03:37 - Alors en fait le problème que j'ai rencontré au départ c'est que j'avais beaucoup de casse,
03:41 parce que je n'étais pas du tout équipée pour travailler le verre, et c'est un matériau fragile on l'a dit.
03:45 Il y a aussi un autre souci c'est que la vaisselle ancienne est souvent faite en verre trempé.
03:49 Donc dès qu'on essaye de la percer en fait elle explose.
03:53 Donc je me suis retrouvée avec beaucoup de morceaux de verre, beaucoup de déchets sur les bras,
03:56 et comme mon but c'était de recycler c'était un peu dommage,
03:59 donc je me suis dit qu'est-ce que je vais pouvoir en faire.
04:01 Et donc le matériau à la mode étant le terrazzo, qui revient beaucoup en ce moment,
04:05 j'ai décidé moi de créer mon éco-terrazzo, donc fabriqué à partir de morceaux de verre,
04:10 inclus dans une résine, qu'on va pouvoir mouler et donc transformer en plein d'objets différents.
04:15 - Alors vous ne faites pas que des luminaires, vous faites aussi des dessous de verre,
04:20 ou plein de choses, plein d'objets de déco du quotidien.
04:23 - Voilà, des petits objets de décoration avec l'éco-terrazzo qui s'y prête très bien.
04:27 Et justement avec ce matériau écologique, mon éco-terrazzo,
04:31 je vais essayer de développer d'autres produits comme des plateaux pour des tables,
04:35 des tables basses, des choses comme ça, pour vraiment réutiliser au maximum toute la matière.
04:38 - Vous avez lancé votre atelier après le Covid, donc c'est vraiment une jeune activité.
04:42 Vous vous êtes installée à Aiguillev, alors vous êtes dans le Gard mais pas très loin de l'Hérault.
04:46 Vous faites beaucoup de salons dans l'Hérault, en tout cas.
04:48 - Tout à fait.
04:49 - Donc vous êtes vraiment à la frontière des deux départements.
04:51 Pour l'instant, ça fonctionne, vous n'arrivez pas encore à vous dégager de salaire, mais ça viendra.
04:57 - Tout à fait, j'espère.
04:58 Disons que l'activité est toute récente.
05:01 La marque a à peine un an, les collections, les saladiers de mamie,
05:06 donc fait à partir de vaisselle recyclée et les luminaires n'ont que six mois.
05:10 C'est vrai que c'est tout jeune, mais le peu de salons que j'ai faits,
05:13 notamment le Montpellier Vintage, l'année dernière au mois de novembre, au Parc des Expositions,
05:19 j'ai eu un très bon retour du public et des clients,
05:23 donc voilà, j'espère pouvoir me développer dans les prochains mois.
05:26 - Le Vintage, c'est à la mode, donc et la récupération aussi.
05:29 On peut aller découvrir tous vos objets sur votre site internet.
05:33 Il suffit de taper "horma-décoration.com"
05:37 et on vous trouve directement sur le moteur de recherche.
05:40 Merci beaucoup Esther Gozioso d'être revenue dans ce studio ce matin.
05:44 Elle a une longue vie à Horma, donc merci.
05:47 - On va retrouver toutes les infos concernant cette nouvelle écho.