Avec Gilbert Collard, avocat et président de l'Association Alternative France Justice.
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##LE_FAIT_DU_JOUR-2023-11-30##
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NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:22 Joie, joie, pleurs de joie.
00:24 Pourquoi au l'éthan du Sud Radio, résistant du Sud Radio, vous me voyez aussi réjoui ?
00:29 Parce que le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a été relaxé par la Cour de Justice de la République,
00:36 alors qu'il était accusé de prise illégale d'intérêt.
00:39 Eh oui, oui, alors, qu'est-ce qui se passe ?
00:41 Eh bien, écoutez, d'abord, écoutons Éric Dupond-Moretti, hier soir, à la télévision.
00:47 [Musique]
00:48 Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le fait du jour.
00:52 Ou je ne sais pas, non, non, non, personne n'est fou ici, Johnny Hallyday, personne n'est fou.
00:57 Alors, Éric Dupond-Moretti, sur France 2, voici, hier soir, mon santé, le soulagement, écoutez.
01:05 Je me suis défendu, et j'ai dit que ce procès était pour moi une épreuve et en même temps un soulagement.
01:13 Parce qu'il y a trois ans, plus de trois ans d'ailleurs, que j'attendais le moment de m'expliquer enfin.
01:20 Et la Cour de justice de la République a dit que je n'avais pas voulu me venger, ce que j'avais toujours affirmé.
01:30 Alors, voilà, il avait toujours affirmé qu'il ne cherchait pas à se venger, très bien.
01:36 Mais, d'abord, nous accueillons, et toujours avec plaisir, Gilbert Collard.
01:41 Bonjour, Gilbert Collard.
01:42 Oui, bonjour.
01:43 Bonjour, avocat, député européen.
01:46 Gilbert Collard, avant d'avoir votre réaction par rapport à cela, je voudrais rappeler et citer quelques phrases
01:55 d'un article qu'avait donné à Marianne le procureur Éric de Montgolfier.
02:01 Éric de Montgolfier, il y a trois ans, justement, quand il y a eu cette accusation et cette plainte contre Éric Dupond-Moretti,
02:11 voici ce qu'écrivait, et je voudrais avoir effectivement les réactions, et par rapport à l'affaire,
02:16 voici ce qu'écrivait Éric de Montgolfier.
02:19 "Éric Dupond-Moretti a trop bien pris la mesure de ses responsabilités, il a parfaitement compris l'usage qu'il pourrait faire de ses actuelles fonctions.
02:27 C'est même le grand danger. La raison pour laquelle mes collègues magistrats doivent aujourd'hui se lever et dire non.
02:34 Aujourd'hui le ministre de la Justice se moque de nous, mais avec Éric Dupond-Moretti il y a plus grave encore que ses attaques contre le corporatisme des magistrats,
02:42 ce sont ses conflits d'intérêts. Je crois aujourd'hui que la politique est une forme de mensonge. Éric Dupond-Moretti en a pris toute la mesure."
02:50 Et je ne vais pas citer tout, mais juste quelque chose, il dit ceci, toujours Éric de Montgolfier,
02:56 "mais il est difficile de nager qu'en fonction de sa seule conscience, sans se soucier de sa carrière, de son avancement, et de ses rubans.
03:03 Il n'existe pas de système assez fort pour empêcher un lâche de se coucher. J'ai malheureusement vu beaucoup de magistrats se coucher, c'est désespérant."
03:12 Alors aujourd'hui qu'est-ce qu'il dirait Éric de Montgolfier, et qu'est-ce que surtout vous dites, Gilbert Collard, de cet relax de la Cour de justice de la République ?
03:23 Elle va avoir des conséquences dramatiques sur le plan du respect des institutions. Je vais vous expliquer rapidement pourquoi.
03:31 D'abord, Dupond-Moretti apparaît un peu comme le Richard Wierink de la prise illégale d'intérêt.
03:39 Vous savez, Richard Wierink, il disait qu'il avait pris des dopants à l'insu de son plein.
03:43 Exact.
03:44 Quand on lit la décision de la Cour de justice de la République, on est consterné, sauf qu'il y a un message qui est envoyé par les magistrats,
03:56 je ne dis pas par les juges de la Cour, mais par les magistrats.
03:59 Oui.
04:00 Dupond-Moretti est reconnu matériellement coupable.
04:05 C'est-à-dire que les juges qui ont rédigé le jugement, ce sont les magistrats qui l'ont rédigé, qu'on comprenne bien.
04:11 Oui, c'est-à-dire expliquez-nous, ce n'est pas les juges, ce sont les magistrats. C'est-à-dire, qui alors, qui a rédigé cela ?
04:17 Il y a trois magistrats qui siègent, et la rédaction de la décision, pour des raisons techniques, professionnelles,
04:23 elle revient bien évidemment aux présidents et aux magistrats.
04:26 Les rédacteurs, en quelque sorte les fabricants de la décision, une fois qu'elle a été prise, revient aux magistrats qui rédigent.
04:35 D'accord.
04:36 Et ils envoient un message que seuls les professionnels, les habitués du truc, si je puis dire, peuvent voir.
04:43 Ils disent dans la décision, matériellement les faits sont établis.
04:48 C'est-à-dire que...
04:49 Ils savent qu'ils doivent aboutir à une relax, puisque la décision a été prise.
04:53 On prend la décision et on motive après.
04:55 Alors, juste, pardon, pour bien faire comprendre aux auditeurs, aux résistants de Sud Radio, Gilbert Collard,
05:01 Eric Dupond-Meretti, je le rappelle, était accusé de prise illégale d'intérêt dans deux affaires distinctes,
05:07 dans lesquelles il aurait profité de son statut de locataire de l'applacement d'hommes-services de la justice,
05:13 pour régler ses comptes avec des magistrats côtoyés lorsqu'il était avocat.
05:17 Voilà, il faut le rappeler.
05:18 Alors, tout ça pour faire simple, on lui reproche une prise illégale d'intérêt sur la base de l'article 432-12,
05:24 en langage clair, c'est règlement de compte chez le ministre de la justice.
05:28 Il y a des magistrats qu'il ne peut pas piffer, avec lesquels il a eu des conflits,
05:32 et il en profite pour déclencher des actions disciplinaires afin de les faire punir.
05:37 Ce qui ne sera pas le cas du reste.
05:39 Bon, alors, les juges de la cour de justice de la République, dont un ancien président de cette cour dit
05:46 "ce n'est qu'affaire de petits arrangements entre amis", je le cite, disent "les faits sont établis".
05:54 Vous me comprenez, vous m'entendez ?
05:56 Les faits sont établis, mais il n'a pas eu l'intention de les commettre.
06:01 Alors, c'est-à-dire qu'un ancien avocat, pénaliste, surcroît, ministre de la justice,
06:08 commet des faits de vengeance, mais il n'a pas l'intention de se venger.
06:14 Alors, je veux bien qu'il y ait parfois une dissociation entre la matérialité des faits et l'intention,
06:21 mais là, quand même, il ne faut pas nous prendre pour des truffes.
06:24 Ce que vous dit Gilbert Collard, alors si j'ai bien compris, mais corrigez-moi,
06:28 est-ce que c'est peut-être la première fois, je ne sais pas, un accusé, donc, en l'occurrence Dupond-Moretti,
06:34 est relaxé au motif qu'il ignorait que c'était illégal, c'est ça ?
06:38 Voilà, absolument. Non, il ignorait, enfin, il n'avait pas l'intention de se venger.
06:43 Il est, si vous voulez, il commet des faits de vengeance, il est en vengeance,
06:49 mais il n'a pas l'intention de se venger. C'est ce qu'écrivent les juges.
06:53 Bon, c'est d'une manière... Si on ne sait pas comment ça fonctionne, on ne peut pas comprendre.
06:57 La décision de relax est prise. Après, il faut la motiver.
07:01 Et on sent que ça ne passe pas chez les juges, chez les magistrats professionnels.
07:05 Ça ne passe pas. Et ils écrivent ce truc incohérent, hallucinant,
07:10 qui justifierait de ma part du reste un pouvoir en cassation du concurrent général,
07:14 que Dupond savait qu'il se vengeait, mais qu'il ne voulait pas se venger.
07:19 Voilà, comprenez, hein ? Comprenez ! Si vous arrivez à comprendre, alors bravo.
07:23 Alors, on va dire maintenant... Autrefois, on disait que l'enfer est pavé de bonnes intentions,
07:29 pour Dupond, on va dire que l'enfer est pavé d'absences d'intentions, voilà.
07:33 - Oui, c'est ça. Mais alors, qu'est-ce que ça dit Gilbert Collard sur les rapports de la justice et de la politique ?
07:40 Enfin, des magistrats et de la politique ? Il y a quand même, je ne sais pas, un problème, là.
07:44 - Il y a un vieux conflit, hein. Il y a un vieux conflit dont l'exemple le plus fascinant et le plus injuste est l'affaire Fillon.
07:53 Bon, il y a eu une tentative depuis des années d'un gouvernement des juges, ce qui est la pire des choses.
07:59 Et il est en place, quand même, ce gouvernement, hein. Bon, on l'a vu dans l'affaire Fillon.
08:03 Bon, Fillon, ce n'est pas mon copain, vous vous en doutez.
08:05 Mais pourtant, je trouve sa condamnation objectivement scandaleuse, déplacée, surtout dans le cadre de la campagne des présidentielles.
08:12 Et là, on a une décision qui vient dire aux juges "Vous n'êtes pas en capacité de gouverner".
08:19 Et on est maintenant dans un conflit justice, justice politique, qui va prendre des dimensions terribles.
08:27 Parce que là, la Cour de justice de la République envoie balader le judiciaire.
08:34 Enfin, vous vous rendez compte ? Molins, qui est venu témoigner, ancien procureur général, il va se faire voir.
08:39 Les quatre magistrats qui ont déposé plainte, ils vont se faire voir.
08:42 Le procureur général qui a reçu... - Désavoués, complètement désavoués, quoi.
08:46 - Ils sont complètement désavoués, quoi.
08:48 Alors, ils sont désavoués, si vous voulez, au profit d'un ministre de la justice, qui est quand même horriblement conflictuel.
08:57 Non seulement dans ses conflits anciens avec les juges, non seulement dans sa manière un peu grossière, brutale, vulgaire de se comporter.
09:06 Bon, et c'est vraiment une crise institutionnelle sans précédent. Sans précédent, à mes yeux.
09:12 - Ah oui, vous vous dites que ça signale peut-être pas un divorce, mais vous voulez dire d'un côté, il y a le gouvernement des juges,
09:19 mais est-ce que, comme disait Montgolfier, est-ce qu'une partie des juges est tant tributaire,
09:24 et est-ce qu'elle est tant dépendante de ce ministre de la justice, et du président, etc.
09:29 Est-ce qu'il n'y a pas ce problème-là ? Il est permanent, il ne date pas du Pommeréti.
09:34 Quand certains magistrats doivent leur carrière au ministre de la justice, au gouvernement et au président,
09:40 est-ce que ce n'est pas quelque chose qui existe depuis toujours ?
09:44 - Ça existe depuis toujours, mais ça ne devrait plus exister. On se rappelle quand même qu'en 2017,
09:49 Macron, qui dit tout et qui ne fait rien, qui fait tout et qui ne dit rien, voulait la suppression de la Cour de justice de la République.
09:55 Il l'avait dit. Mais vous comprenez le drame français, et malheureusement, il faut être de la boutique pour le savoir,
10:01 c'est que les magistrats, certains, pas ceux qui bossent, mais certains font carrière dans les ministères.
10:08 Alors ils sont au ministère de la justice, ils occupent des postes, ils sont décorés, ils ont une promotion,
10:13 notamment quand c'est le parquet, ça dépend quand même du ministre de la justice.
10:17 Donc on a toute une magistrature qui est servile. Je ne dis pas que c'est le cas de tous les magistrats.
10:22 - Non, non, bien sûr.
10:23 - Montgolfier en est un exemple. Il y en a beaucoup qui sont très droits, très courageux,
10:28 mais il y en a beaucoup, comme le dit Montgolfier, qui sont lâches.
10:31 Donc on a toute une magistrature qui, pour avancer, pour être décorée, tout ça, il faudrait le supprimer.
10:37 Plus de juges dans les ministères, ils n'ont rien à foutre dans les ministères, qu'ils soient dans les tribunaux.
10:41 Plus de décoration. Mais si vous saviez comment ça se passe, ils sont là à regarder quand il y a une promotion,
10:47 qui est décorée, qui ne l'est pas, c'est effrayant, quoi. Malheureusement, les gens ne le savent pas, ça.
10:53 S'ils le savaient, ils prendraient peur.
10:55 - Oui, en fait, il y a un état des lieux, et donc vous vous dites que ce qui s'est passé avec Eric Dupond-Moretti,
11:02 cet relax, tant mieux pour lui, mais enfin cet relax signale vraiment qu'il y a des troupes béants dans la raquette.
11:09 - Mais vous vous rendez compte, cette plainte contre Dupond-Moretti, alors ce n'est pas la décision de relax qui fait problème pour moi,
11:17 c'est la motivation, et c'est ça qui est compliqué à expliquer, c'est la motivation. La motivation, elle condamne Dupond-Moretti,
11:25 elle le condamne. - Oui, puisque les faits sont établis, c'est ça qu'ils disent, oui.
11:29 - Il est relaxé au bénéfice de sa condamnation, quoi, si je puis dire. Les faits sont établis, mais par miracle, par magie,
11:38 il n'avait pas l'intention de les commettre, quoi. C'est assourdissant, c'est aberrant.
11:43 Bon, alors il est bien évident que cette motivation, elle va, pour les magistrats qui comprennent, elle va les indigner,
11:50 elle va les indigner, et comment un ministre de la Justice qui est à ce point en friction avec ses juges, peut-il continuer à exercer ?
11:58 Bon, si Macron était un président de la République et non pas un troubadour des faits ratés de la République,
12:04 il y a longtemps qu'il aurait changé de ministre de la Justice, il y a bien longtemps, mais on est dans une perversité institutionnelle aujourd'hui.
12:12 - Oui, vous ne direz pas de ma mort, Gilbert Collard, mais ça, ça ne nous étonne pas de vous.
12:18 Simplement, si j'ai bien compris, mais en caricaturant évidemment, presque grossièrement, mais en schématisant,
12:24 c'est comme si quelqu'un avait tabassé quelqu'un, je l'ai tabassé certes, mais je n'avais pas l'intention de le faire.
12:31 Donc on va lui diminuer sa peine, voire la supprimer. C'est un peu ça.
12:34 - Ah ben c'est la justice, je lui suis dit que vous pouvez commettre les pires horreurs, on peut constater que vous les avez commis,
12:41 mais on va dire qu'il n'y avait pas d'intention, donc vous n'êtes pas coupable.
12:46 Alors on est loin de ce qu'on appelle chez Kant l'éthique normative, je rappelle quand même que pour toute une école de morale,
12:53 ce sont les faits qui conditionnent l'intention.
12:56 - Oui, Gilbert Collard, juste... - On est dans tout bon père.
13:00 - Merci. Dernière question. Quelles conséquences ça peut avoir ?
13:04 Est-ce qu'il y aura des conséquences ou ce sera comme d'habitude, circuler rien à voir et une affaire chasse l'autre ?
13:10 - Je crois qu'on est arrivé à un point d'usure, de fatigue, de saturation, de l'écœurement, de saturation médiatique,
13:18 où on passera à autre chose, mais ça, pour les historiens, c'est un fait qu'on ne peut pas contester.
13:27 L'addition sera présentée à un moment donné et elle fera mal.
13:30 Elle fera très mal, moi je pense qu'on s'achemine vers des troubles graves, graves,
13:35 parce qu'il y a un phénomène de saturation dans l'insupportabilité, dans l'écœurement.
13:41 On n'a plus confiance dans la justice, on n'a plus confiance dans toutes nos institutions
13:47 et on s'achemine vers quelque chose de dramatique, mais Dupont-Moretti sera le ministre de la justice relaxé
13:56 au bénéfice de l'absence d'intention et de la réalité des faits. C'est pas beau ça ?
14:00 - Bah écoutez, c'est un tableau en tout cas intéressant et on va suivre tout ça.
14:05 Merci Gilles Berkelar. - Merci à vous, merci.
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