Thomas : Témoignage du président du club de rugby de Romans

  • l’année dernière
Avec Rémi Jullien, porte-parole du collectif “Non au McDo à Sérignan-du-Comtat devant la cave”

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##C_EST_A_LA_UNE-2023-11-29##

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News
Transcription
00:00 - Il est 7h13, 7 à la une, 10 jours après le meurtre de Thomas Acrépole et tous les blessés,
00:06 de l'agression au bal du village.
00:07 Comment vont les jeunes ?
00:08 Qui étaient pour beaucoup du club de rugby local, le RC Romain-Surizère-Bourdepeyage.
00:14 Nous sommes avec Tristan Tardy, coprésident du club.
00:17 Bonjour Tristan Tardy.
00:19 - Bonjour.
00:20 - Merci d'être avec nous ce matin.
00:22 Est-ce qu'il y a un suivi psychologique des coéquipiers de Thomas,
00:26 un membre de l'équipe des moins de 19 ans qui a été mis en place ?
00:30 - Oui, il y a un suivi qui a été mis en place dès le dimanche.
00:33 J'ai été en lien avec les services spécialisés de l'AFFR.
00:37 C'est la cellule C3PR, Stop à la violence, que j'ai contacté dès le dimanche.
00:43 Ils ont dépêché un de leurs membres lundi soir pour qu'on en fasse une première réunion
00:48 avec l'ensemble de nos jeunes et aussi beaucoup de parents qui ont assisté à la réunion.
00:53 Le suivi va se prolonger tout au long de la saison.
00:56 On a une deuxième écoute en lien aussi avec Remed, l'association d'ados victimes
01:01 qui est active sur le secteur dans les lycées et les collèges.
01:06 Il y a même une cellule sur Crépol qui a été mise en place par eux
01:09 et qui interviennent ce soir auprès de nos jeunes, auprès des coéquipiers de Thomas.
01:13 - Ce soir, il va y avoir une nouvelle intervention, c'est ça ?
01:17 Est-ce qu'ils ont repris en même temps le jeu ?
01:21 C'est terrible à dire, mais parfois, bien souvent, en reprenant les terrains,
01:25 on peut éliminer un petit peu tout ça, ce traumatisme, non ?
01:29 - Pour le moment, ils n'ont pas encore repris parce que la semaine dernière a été chargée
01:34 en émotions et en événements entre la marche en hommage à Thomas et les obsèques
01:39 qui tombaient les jours d'entraînement des jeunes, donc on leur a épargné ça le soir.
01:44 Ce soir, le but, c'est qu'ils rencontrent les intervenants de l'association Remed et de la FFR
01:52 et qu'ensuite, on reprenne l'entraînement ce soir.
01:57 - Oui, c'est ça. Vous parlez de la FFR, la Fédération Française de Rugby.
02:01 Est-ce que vous avez reçu leur soutien ?
02:04 - Oui, bien sûr, comme je le disais, dès le lundi, même si on a vu circuler sur les réseaux
02:10 que ce n'était pas le cas et qu'ils s'étaient réveillés un peu tard, ce n'est pas vrai.
02:12 Comme je l'ai dit à plusieurs personnes, tout n'est pas public
02:16 et tout ne s'étale pas sur les réseaux, heureusement.
02:18 Mais dès le lundi, j'ai eu le président de la Ligue au téléphone,
02:21 le président de la FFR au téléphone, M. Gryll, qui m'a contacté le lundi matin.
02:24 Et on a mis en place rapidement, dès lundi.
02:28 Lundi, j'ai eu la responsable de la cellule qui a dépêché un de ses membres
02:32 lundi soir au stade, au chevet des coéquipiers de Thomas
02:35 et pas que de ses coéquipiers d'ailleurs, de ses amis aussi.
02:38 Il y a certaines personnes qui nous ont sollicité pour venir avec eux
02:42 parce que je pense que la parole est importante dans ces moments-là
02:44 et ils ont besoin d'échanger, de partager.
02:48 Tristan Tardy, quel est le sentiment qui se dégage aujourd'hui de ces jeunes
02:54 membres du club de Thomas et puis d'autres qui ont été blessés, agressés ?
03:00 Les sentiments qu'ils ont eus lors de la première rencontre,
03:03 alors c'était malheureusement 48 heures à peine après les événements,
03:07 donc c'était de la haine, de la culpabilité de ne pas avoir pu sauver leurs potes, leurs amis.
03:13 Et nous on essaie de leur inculquer le fait de transformer tous ces sentiments de haine
03:19 qu'ils ont en eux en du positif pour essayer d'avancer
03:22 et puis de soutenir la famille de Thomas et de rendre hommage à Thomas.
03:27 Oui c'est ça. Même vous ça doit être difficile psychologiquement à suivre tout ça
03:32 et à maîtriser Tristan Tardy, non ?
03:36 Comme je leur ai expliqué lors de la réunion et que j'ai expliqué aux parents aussi surtout,
03:40 c'est qu'en tant que président, ça fait 30 ans que je suis dans le rugby,
03:44 j'en ai géré des problèmes en tant que dirigeant, en tant qu'éducateur etc.
03:47 Mais ça je n'y suis pas préparé, personne n'y est préparé.
03:49 Donc c'est pour ça qu'on a fait appel à des personnes spécialisées dans ce genre de drame
03:54 et que heureusement ils sont là pour nous soutenir et pour nous aider
03:57 parce que moi je n'ai pas les armes pour expliquer ça et puis on est touché aussi.
04:03 Et le risque c'est qu'aussi nous on soit... voilà parce qu'on enquête, on est dans l'action on va dire,
04:11 mais il faut pouvoir assumer tout ça et puis le regard de ces jeunes là qui sont compliqués à croiser.
04:18 Oui absolument Tristan Tardy. Et le regard de la France aussi avec énormément de polémiques autour de ce drame.
04:25 Est-ce que ça vous touche également ? Est-ce que ça vous use ou ça vous fatigue ?
04:31 Ou ça vous révolte tout cela ?
04:34 C'est un peu un mélange de tout ça parce que ce qu'on voit là, les tentatives de récupération qu'il peut y avoir etc.
04:41 c'est pas l'image du club.
04:43 Parce que l'image du club justement c'est d'essayer d'intégrer toutes les communautés et tout le monde depuis tous les temps,
04:50 depuis que M. Toporel a créé ce club.
04:53 En 1949 on a des interventions dans les quartiers, que ce soit à La Monnaie ou au Quartier des Arts,
04:59 depuis tout le temps il a cherché les gosses avec sa voiture pour les emmener au terrain.
05:05 On cherche à intégrer tout le monde.
05:10 C'est un club qui a une vocation sociale depuis des années à côté de son grand frère de l'USRP et maintenant du VRDR.
05:16 Donc voilà, ces tentatives de récupération, ça ternit.
05:20 Je pense que ça ne sert pas la cause, ça ne fait pas avancer nos jeunes et puis ça ternit l'image du rugby.
05:26 J'ai peur que ça victimise les responsables de cela parce que c'est pas un quartier qui est responsable,
05:32 c'est une quinzaine, une vingtaine de gosses qui ont mal été éduqués on va dire,
05:37 et mal suivis, mal encadrés.
05:39 C'est essentiellement ça, c'est pas tout un quartier parce que des jeunes de ce quartier on en a dans nos équipes.
05:44 On a des responsables, des encadrants qui en sortent aussi et pour autant c'est pas des mauvaises personnes.
05:50 - Et ça se passe bien entre certains jeunes de ces quartiers et d'autres au club de rugby, Tristan Tardy, non ?
05:58 - Bien sûr, bien évidemment.
06:00 - Là ça va peut-être être un petit peu plus tendu entre eux ou pas ?
06:04 - Pas avec les proches parce qu'ils savent heureusement faire la part des choses.
06:09 Ils m'ont parlé lors de la marche, j'ai des familles qui n'osaient pas venir parce qu'ils sont d'origine maghrébine
06:16 et je leur ai dit "mais surtout pas".
06:18 On va pas rejeter la faute de toute une communauté, enfin pas une communauté,
06:24 des personnes d'une certaine origine parce qu'il y en a une quinzaine qui ont fait n'importe quoi.
06:31 - Merci Tristan Tardy, coprésident du club de Romand-Aubourg de PH.
06:36 Merci et bon courage à vous, évidemment, parce que c'est une épreuve extrêmement difficile.

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