Interview de Franck Sander, président de la CGB

  • l’année dernière
Franck Sander, président de la CGB, revient sur les différents les enjeux de la filière betteravière : protection des plantes, prix rémunérateurs, PNRI...

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Transcription
00:00 [Musique]
00:15 Effectivement, j'avais dit ça l'année dernière, à cette époque-là, où on avait la garantie d'avoir une troisième année de dérogation
00:20 pour pouvoir protéger les plantes contre la maladie de la jaunisse.
00:24 En février dernier, il y a une décision européenne qui est intervenue
00:28 et qui a mis les agriculteurs face à un manque de visibilité
00:33 et donc surtout une incapacité de se protéger contre la jaunisse.
00:38 Le sujet jaunisse avance, le PNRI, le plan de recherche et d'innovation,
00:42 va être prolongé encore une fois pour essayer de trouver des alternatives
00:46 aux néonicotinoïdes. En attendant aujourd'hui, en 2024,
00:52 si on se retrouve dans une année à forte pression comme en 2020,
00:56 les agriculteurs risquent de perdre une partie de leur récolte par rapport à cette attaque de pucerons.
01:01 Les voyants sont envers du côté du marché, puisque le marché pour l'instant se tient encore,
01:05 le marché est déficitaire au niveau mondial.
01:09 Par contre, en cas de forte attaque, l'agriculteur risque quand même de perdre une partie de sa récolte.
01:14 C'est un vrai sujet aujourd'hui qui doit être travaillé avec notre gouvernement,
01:18 puisque d'autres pays, notamment européens, ne subissent pas les mêmes contraintes
01:25 que les agriculteurs et les betteraviers français.
01:27 Une chose est sûre, c'est que le prix du sucre ne doit plus revenir au niveau qu'on a connu,
01:40 puisque les charges ont augmenté et on a de moins en moins de solutions techniques
01:45 face aux pressions sanitaires, aux pressions des insectes et autres qu'on connaît dans notre filière.
01:53 Il faut que le prix soit rentable demain pour pouvoir faire face à ces chocs qu'on va connaître au niveau des rendements.
01:59 Nos charges de manière globale ont augmenté, et donc il y a un enjeu quand même
02:04 d'une, de continuer à pouvoir protéger nos plantes.
02:07 A chaque fois qu'il y aura des alternatives, le monde agricole sera prêt à les utiliser,
02:10 que ce soit des variétés qui soient résistantes, peu importe à quel agresseur, ça c'est une bonne chose.
02:16 Mais en attendant, il nous faut des moyens de protection des plantes
02:19 et dire aux agriculteurs ou aux consommateurs que demain on exercera une agriculture sans produit de protection des plantes, c'est mentir.
02:27 Il va falloir continuer à innover et apporter des solutions aussi de ce point de vue-là.
02:32 Il y a un vrai enjeu pour notre filière et en attendant, il faut que nos gouvernements
02:38 assument une grosse catastrophe sanitaire qui pourrait arriver aujourd'hui, le risque est encore là.
02:47 Quels sont les objectifs de la filière ?
02:53 Pour l'instant, à long terme, c'est plus d'innovation, plus de technique, plus de recherche, ça c'est sûr.
02:59 Qu'on réfléchisse aussi à une forme de gestion des marchés, pour éviter qu'on reproduise les mêmes erreurs
03:04 et qu'on se retrouve dans les mêmes conditions de marché qui étaient totalement catastrophiques en 2018.
03:10 C'est ces sujets-là aujourd'hui qui sont travaillés par la filière.
03:16 Le sujet continue à protéger les plantes, de la visibilité par rapport au marché
03:21 et qui apporte cette rentabilité qui doit être supérieure aux autres cultures concurrentes,
03:26 par exemple le blé et le maïs, vu la contrainte, vu la technique ou la technicité,
03:33 la demande de technicité que demandent notre culture et la culture de la betterave.
03:39 Quelles sont les technologies qui ont été retenues ?
03:45 Dans le PNRI, aujourd'hui, on se recentre sur les dispositifs qui ont été retenus.
03:51 Effectivement, pour moi, des techniques comme la startup Agriodor qui propose de diffuser des odeurs dans les champs
04:00 pour repousser les pucerons ou d'autres insectes peut-être un jour,
04:03 ce sont des techniques qui ont du sens. Les variétés qui seront demain résistantes à la jaunisse, ça a du sens.
04:10 C'est ce type de technologies-là dont on fait la promotion et que doit largement développer le PNRI.
04:17 Quelles sont les conséquences de l'échéance ?
04:24 L'échéance, c'est assez difficile parce que la solution ne sera pas parfaite.
04:28 Le PNRI va nous apporter un bout de solution, les variétés vont nous apporter un bout de solution.
04:33 Le biocontrôle va nous apporter aussi des solutions, mais il nous restera toujours des moments où,
04:41 en cas de forte attaque, il nous faudra des produits phytosanitaires. Il faut l'assumer et le dire.
04:47 On les utilisera différemment, mais à chaque nouveau problème, aujourd'hui,
04:51 il n'y aura pas une seule solution unique comme on l'a connu en néonicotinoïdes,
04:55 mais à chaque nouveau problème, il nous faudra une palette de solutions qui nous permettraient d'éviter les catastrophes.
05:02 Quelles sont les conséquences de l'échéance ?
05:10 Quand les agriculteurs me posent la question, je leur réponds que si je me lève tous les matins
05:15 pour défendre les intérêts de la filière Bétravière, c'est qu'on y croit et qu'on continue à y croire.
05:24 Parce que le jour où on n'y croira plus, on ne se lèvera plus le matin et on ne sera plus au rendez-vous pour les défendre.
05:30 [Musique]

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