• l’année dernière
Avec Georges Fenech, ancien magistrat et auteur de “L'ensauvagement de la France : La responsabilité des juges et des politiques”.

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.

---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75...
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4

##LE_FAIT_DU_JOUR-2023-11-21##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Musique]
00:19 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:22 [Musique]
00:24 La Folle, la Drôme, un village de 500 habitants. Et ce week-end, l'horreur. L'horreur ou l'ensauvagement ?
00:34 Le quotidien ou l'exceptionnel ? On en parle tout de suite.
00:38 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:42 Le fait du jour. La Boine, il y a plus de 40 ans quand on arrive en ville.
00:47 Quand on arrive dans un village, qu'est-ce qui se passe samedi soir ?
00:50 Une fête privée, le bal de l'hiver. 350 jeunes dans la salle des fêtes du village de Crépole, dans la Drôme.
00:56 Deux heures du matin, un groupe d'au moins une dizaine de personnes se représentait devant la salle.
01:00 Il s'agissait d'individus venus de l'extérieur de la commune.
01:03 Un vigile qui leur interdit l'accès a été blessé à l'arme blanche.
01:08 Qu'est-ce qui s'est passé ? Et il y a eu un adolescent tué.
01:11 Thomas. Et écoutez, écoutez ce que dit, ce qu'a dit au Parisien, l'organisatrice de la fête.
01:18 Vous voyez une fête, une fête comme on en fait un peu partout en France et ailleurs, une fête de village.
01:23 Écoutez.
01:24 Donc je vois que mon fils est là, voilà il était là, tout allait bien.
01:28 J'avais vu mon conjoint entre temps qui était lui, qui avait été frappé.
01:33 Je rentre dans la salle, je vais dans la cuisine, là je vois Thomas, l'ange et le parfait.
01:38 Avec aussi des gens qui me savent le souvenir.
01:43 Ils sont venus avec des couteaux de cuisine, des couteaux de boucher, on peut rien faire.
01:46 La fête avec des couteaux de cuisine et boucher, il ne faut pas dire que c'était une bagarre, non.
01:50 Ils sont venus, ils ont planté des gens, les autres ont voulu se défendre.
01:53 Ils ont voulu se défendre et défendre les autres.
01:55 Voilà, protéger.
01:57 Donc nous on a fermé tout le monde dans la salle.
02:00 En attendant que la gendarmerie arrive, on s'est tous calfetrés dans la salle,
02:03 on a fermé tout le monde dans la salle, on a empêché tout le monde de sortir.
02:06 Parce qu'il y avait beaucoup d'enfants, de mineurs, il y avait des parents qui venaient chercher leurs enfants à la fin du bal.
02:14 Et on ne savait pas ce qu'il y avait dehors, en fait, on ne savait pas où ils étaient.
02:17 Donc on les a tous enfermés pendant des heures et des heures, les pauvres.
02:21 Il y avait du temps partout.
02:22 Ils avaient peut-être 15 ans, 16 ans ces gens-là, ces jeunes.
02:26 Et moi ce qui m'inquiète, c'est est-ce qu'ils vont être punis ?
02:29 Mais j'y crois pas, c'est ça le problème, c'est qu'on ne croit même pas à la punition en Finlande.
02:33 On ne croit même pas à la punition en France.
02:38 Ils ont attendu pendant des heures que la gendarmerie arrive.
02:41 Voilà ce que dit la responsable.
02:43 Georges Fenech, vous êtes ancien magistrat, vous avez été député,
02:46 et vous venez d'écrire un livre qui a beaucoup de succès,
02:49 et justement, et légitimement, "L'Ensauvagement de la France, la responsabilité des juges et des politiques", aux éditions du Rocher.
02:57 Alors, on dirait, alors voilà, certains ont commencé à dire "faits divers", "faits divers", "oui, faits divers", "un fait divers + un fait divers".
03:04 Mais voilà encore des gens, deux se font réfuser par un vigile.
03:09 Je rappelle simplement, ils sont revenus à quelques dizaines de cités différentes, de villes différentes,
03:14 et il s'est passé ce qui s'est passé à l'arme blanche.
03:18 Georges Fenech.
03:19 Moi ce qui me frappe, c'est la manière dont les médias traitent cette affaire.
03:26 Comme un simple fait divers.
03:28 La Dépêche AFP, qui parle de troubles faites, vous vous rendez compte ?
03:33 Des gens qui sont venus jouer les troubles faites, qui parlent de RICS, ça n'est ni des troubles faites, ni une RICS.
03:40 C'est une véritable rasia qui a été commise par des jeunes dont on ne doute pas les origines.
03:51 Ils viennent d'une cité, ils ont voulu en faire des morts, parce qu'ils sont arrivés avec des véritables armes, des couteaux de 20 à 25 cm.
04:00 Véritablement des armes pour tuer.
04:04 Il ne s'agit pas d'une RICS qui aurait mal tourné, il s'agissait d'une expédition,
04:10 manifestement coordonnée, préméditée, d'individus qui viennent d'un quartier, d'une cité de Romand-sur-Isère,
04:18 et qui ont transformé cette fête en véritable horreur, en véritable cauchemar,
04:23 et malheureusement la mort du jeune Thomas, qui personnellement moi m'émeut beaucoup,
04:29 surtout que j'ai entendu son profil, c'était un jeune exceptionnel, qui jouait au rugby,
04:34 il n'avait aucun problème, et qui était venu là pour faire la fête, proprement dit.
04:39 Voilà, donc le jeune Thomas malheureusement a inscrit son nom dans une très très longue liste
04:44 de jeunes qui ont été tués au couteau, à la Kalachnikov, c'est une longue série,
04:50 qui signifie que notre société aujourd'hui est véritablement une société ensauvagée,
04:55 des scènes d'oranges mécaniques, tout ce que j'ai voulu dénoncer effectivement dans ce livre que vous avez rappelé,
05:01 et qui quotidiennement montre que c'est malheureusement une réalité de notre pays aujourd'hui,
05:07 dont la sécurité n'est plus assurée.
05:10 - Alors on va en parler justement, Georges Fenech, je rappelle dans "Le Dauphiné libéré",
05:13 ils ont raconté un peu ça dans la dernière édition, voici ce que disait un jeune homme, je vous le lis,
05:19 un jeune homme dit "on s'amusait, on était entre copains, on a passé un bon moment ensemble,
05:22 et un peu vers la fin, des individus sont arrivés, j'ai entendu que dehors ça s'agitait,
05:28 il y avait un attroupement, je suis sorti, je me suis pris un coup de couteau dans l'épaule et dans le dos,
05:32 j'ai vu mon pote Thomas se faire poignarder, j'ai eu peur, je suis retourné dans la salle,
05:36 j'ai vu un autre pote à moi se faire planter dans le dos, j'ai compressé sa blessure pour faire un garrot,
05:41 il a été touché au rein, c'était l'horreur, pour moi c'était clairement un attentat,
05:46 les agresseurs ont dit "on est là pour planter les blancs",
05:50 on est là pour planter les blancs, son voisin confirme ses propos et ajoute "c'était pas juste une bagarre
05:55 comme on a l'habitude, où ça s'envoie des petits coups de poing, les balles de village on les a tous faits cet été,
06:00 dans un bon bal, il y a toujours une bagarre, mais à la fin sinon c'est pas un bon bal, là la bagarre c'est terminé".
06:04 Là on est arrivé entre 15 et 20 personnes, on les connaissait pas, ils ont sorti les couteaux.
06:09 Alors Georges Fenech, quand on entend ça, on se dit "mais c'est un sauvagement",
06:13 vous allez en parler dans votre livre longuement justement, et puis il y a autre chose aussi,
06:19 alors vous allez me dire "c'est difficile", mais ils ont entendu pendant des heures que la gendarmerie arrive,
06:24 et puis vous avez entendu ce que dit cette dame, l'organisatrice,
06:29 elle dit "mais est-ce qu'ils vont être punis ? On ne sait même pas si ils vont être punis, je doute".
06:32 Mais c'est ce doute qui est terrible pour les gens.
06:36 - Oui parce que chacun comprend bien aujourd'hui que la justice est défaillante,
06:44 sans quoi nous n'aurions pas tous ces mineurs qui ont ce sentiment d'impunité,
06:52 et qui franchissent aujourd'hui des choses que moi je ne voyais pas lorsque j'étais en fonction,
06:58 il y a toujours eu des rixes, etc. Mais là, à ce point-là, on est passé dans une autre dimension,
07:05 ce sont des jeunes individus qui n'ont plus peur de rien, qui n'ont pas peur de la police,
07:11 qui n'ont pas peur de la justice, et pour cause.
07:14 Lorsque j'entends le témoignage de cette dame, elle reflète finalement l'immense majorité de nos compatriotes
07:21 qui comprennent bien que la sanction n'est plus appliquée comme elle le devrait,
07:27 qu'on fait jouer toutes les sortes d'excuses, la culture de l'excuse comme l'on dit,
07:32 c'est-à-dire ces individus qui font l'objet de discriminations, vous comprenez, il faut les comprendre.
07:40 Quand je vois qu'il y a à peu près deux semaines, un de ces mineurs,
07:46 pour avoir traîné un policier sur 20 mètres avec une voiture, qui est pour moi une tentative d'homicide,
07:53 sentir avec une peine extraordinaire, une peine de 35 heures de travail dans l'intérêt général,
08:00 alors que ce pauvre policier a 30 jours d'incapacité de travail, qu'il aurait pu d'ailleurs y laisser la vie.
08:06 On voit bien qu'il y a aujourd'hui une défaillance, mais je dis une grave défaillance de la situation.
08:13 - C'est un abîme, un fossé quoi. Mais pourquoi ?
08:18 - Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Ça fait des décennies que ça dure en réalité.
08:23 Encore une fois, il y a tout un courant qui a imprégné au sein de la magistrature,
08:29 qui consiste à dire que finalement ces actes de délinquance, ils s'inscrivent comme une conséquence logique
08:38 de la misère, de la souffrance, de la discrimination, de la vie dans ces banlieues, etc.
08:42 et que donc il faut, quelque part, avoir une certaine compassion pour le criminel.
08:49 Et ce courant a vraiment infusé ce qui fait qu'aujourd'hui, vous avez des mineurs qui comparaissent dans les tribunaux pour enfants
08:55 et qui ne sont pas sanctionnés comme ils le devraient.
08:58 Il faudrait revenir à la tolérance zéro. Dès le premier acte, il faut une sanction lisible.
09:05 Mais bien sûr, aujourd'hui on fait tout le contraire.
09:09 Lorsque vous avez un mineur qui comparaît devant un tribunal pour enfants,
09:12 on a créé sous le ministère de M. Dupont-Moretti la césure du procès pénal.
09:18 On le déclare coupable et on renvoie l'affaire à 6 mois, 8 mois, 9 mois,
09:22 pour savoir quelle peine on pourrait éventuellement le condamner.
09:25 Donc vous voyez bien que cette impunité, elle est réelle.
09:28 Et quand bien même une peine serait prononcée, on est incapable de la faire exécuter.
09:32 Voilà. Et souvenez-vous de ce cri de la police, à juste titre, en disant que le problème de la police, c'est la justice.
09:39 Donc tant qu'on n'aura pas effectivement redonné à la justice ses véritables missions,
09:47 qui est aussi de sanctionner à la hauteur de la gravité de ce qui se passe dans notre pays.
09:52 Moi je pense à nouveau à la petite Lola.
09:55 Faut pas oublier, torturée et assassinée dans des conditions épouvantables par une ressortissante algérienne
10:02 qui faisait l'objet d'une OQTF qui n'était pas exécutée.
10:05 Je repense à tous ces jeunes qui sont morts aussi, poignardés, sous la Kalachnikov, les trafics de drogue.
10:12 Je pense à tous ces féminicides, je pense à tous ces élus.
10:15 Il y a 40 mères qui démissionnent chaque mois, qui sont agressées.
10:19 Je pense à toute cette délinquance qu'on ne sait plus maîtriser
10:23 et qui aujourd'hui fait que notre pays vit une période terrible.
10:28 Donc ça veut dire, Georges Fenech, qu'on peut dire aujourd'hui, quand on voit ça, que des crépoles,
10:33 si la situation continue comme ça, celle que vous décrivez effectivement, la justice, la police,
10:38 il y aura des crépoles demain, après-demain et après-après-demain.
10:42 Écoutez, il y aura des crépoles dans la Drôme, vous imaginez ces petits villages de 500 habitants
10:48 où tout le monde se connaît, le choc terrible que ça produit.
10:54 Mais ce qu'on peut craindre aussi, c'est que demain, il y ait une autodéfense qui s'organise.
11:00 - C'est ça, vous comprenez ? - Si on ne peut pas compter sur l'État.
11:04 Vous ne pouvez pas mettre déjà des escadrons de gendarmerie partout,
11:07 vous ne pouvez pas mettre des gendarmes devant chaque fête qui se déroule dans les 35 000 villages de notre beau pays.
11:14 Quand je dis beau pays, qu'est-ce qu'il en est aujourd'hui ?
11:16 Et donc, ce qu'on peut craindre, c'est qu'il y ait un jour ce fameux face-à-face dont parlait Gérard Collomb,
11:22 on vit côte-à-côte, demain, face-à-face.
11:25 Et puis alors, moi je ne sais pas, je n'ai pas confirmation de ce que vous avez fait État tout à l'heure,
11:30 mais je veux bien le croire, et ce ne serait pas surpris quand ces jeunes disent "on va se payer des blancs".
11:36 - C'est ce que dit en tout cas l'un des participants. - Voilà, on verra bien, parce que je pense qu'ils seront identifiés.
11:42 Et c'est terrible de voir effectivement ces bandes qui se constituent comme ça,
11:48 et qui n'hésitent pas aujourd'hui à tuer pour rien, quoi, pour rien.
11:52 - Mais très sincèrement, est-ce que vous, Georges Fenech, l'ancien magistrat, enfin politique aussi,
12:00 est-ce qu'il faut hurler à la mort dès qu'on entend le mot "autodéfense" ?
12:05 Je pense juste quelque chose, bien, si on vous rappelait de cette histoire qu'il y a eu,
12:12 où trois cambrioleurs sont rentrés chez quelqu'un, je ne sais plus où c'était,
12:16 mais le type avait parti des arts martiaux, il a fait fuir deux d'entre eux,
12:20 et il a arrêté l'autre pour attendre la police, il avait prévenu la police.
12:23 Il a été arrêté pour séquestration, le cambriolé.
12:27 Donc, est-ce qu'à un moment donné il ne faut pas se défendre ?
12:30 - On marche sur la tête. Moi, je ne préconise pas, bien entendu, d'en venir à l'autodéfense,
12:36 et je dis que c'est un risque.
12:38 Vous savez, les gens aujourd'hui, ils ont peur, que ce soit partout,
12:42 que ce soit dans les transports, dans le métro, le nombre d'agressions qu'il y a dans les transports,
12:46 le nombre de femmes qui sont violées, mais même sur le champ de Mars, au pied de la tour Eiffel,
12:51 il n'y a plus aucun endroit aujourd'hui qui est épargné par cette forme de violence.
12:56 Vous savez, l'Observatoire National de la Délinquance nous a appris qu'il y a environ 120 attaques au couteau par jour.
13:05 - Par jour. - Ce qui fait 44 000 attaques au couteau par an.
13:09 Et il faut voir le profil de ces agressions, il faut arrêter le déni,
13:13 il faut regarder en face ce qu'il en est, quoi.
13:15 Quand vous avez dans nos prisons, à peu près 25% de ressortissants étrangers, mais bien au-delà,
13:22 lorsque vous avez, par exemple, le Danemark, qui vient de faire des statistiques sur l'origine des délinquants violents,
13:31 ils en sont arrivés à 60% qui sont issus d'immigration.
13:35 Ce qui ne veut pas dire, bien sûr, que tous les migrants ou immigrés sont des délinquants.
13:39 Mais il y a un vrai problème, il y a un vrai problème culturel, il y a un vrai problème d'intégration,
13:45 et si on ne regarde pas ça en face, on ne trouvera pas les solutions.
13:50 - Et comme vous dites, il peut y avoir des réactions qui ne sont pas souhaitées,
13:55 des excès de l'autodéfense, etc., mais en attendant, on voit ce qui se passe tous les jours et que ça devient dramatique.
14:01 Merci Georges Fenech. - Merci.
14:03 - Merci Georges Fenech d'avoir été avec nous, on va se retrouver.

Recommandations