Le 9 novembre dernier, l’OCDE a rendu publique une étude réalisée pour l’Autorité des marchés financiers et portant sur les nouveaux investisseurs particuliers français. Celle-ci dresse le profil “type” des investisseurs dans le domaine des cryptos. Faustine Fleuret, la présidente et directrice de l’ADAN nous éclaire sur les principaux enseignements tirés de ces chiffres.
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00:00 On termine cette édition avec Faustine Fleuret qui est la présidente directrice générale de l'ADA,
00:10 l'association pour le développement des actifs numériques. C'est notre rendez-vous avec l'actu des cryptos.
00:15 Bonjour Faustine. On commence avec tout début novembre l'OCDE qui a rendu public une étude réalisée pour l'autorité des marchés financiers
00:23 qui porte sur ces nouveaux investisseurs particuliers français. Quelles sont les grandes lignes de ce profil du nouvel investisseur ?
00:32 Effectivement c'est un profil qui intéresse l'AMF puisque l'autorité des marchés financiers autorise et supervise les marchés de cryptoactifs
00:41 et que ces nouveaux investisseurs massivement vont vers les cryptoactifs comme nouveau support d'investissement.
00:48 Nous-mêmes l'association ont publié annuellement une étude qui vise à justement analyser quel est le profil type
00:55 et quel est l'état de l'adoption des investisseurs en France et en Europe des cryptoactifs.
01:00 La bonne nouvelle c'est que ces études sont cohérentes entre celles de l'OCDE pour l'AMF et la nôtre.
01:05 Mais la vôtre n'est pas encore publiée ?
01:07 Alors celle de 2023 est sortie en avril dernier et effectivement nous renouvelons l'exercice.
01:11 Il y en a une nouvelle qu'on attend pour début 2024 ?
01:14 Pour 2024. Donc le profil type des investisseurs ce sont majoritairement des hommes.
01:19 Il y a une surreprésentation des hommes plutôt entre 18 et 35 ans et contrairement à ce qu'on pourrait penser plutôt de profil CSP+.
01:28 Donc pas forcément des très très jeunes avec des faibles revenus qui vont aller tout miser sur les cryptoactifs.
01:34 Au contraire c'est ce que nos deux études montrent. On a plutôt des investisseurs qui sont irrationnels et prudents.
01:40 On le voit dans la proportion de ce qu'ils vont investir dans les cryptoactifs, souvent moins de 10% du portefeuille est investi dans les cryptoactifs.
01:47 Et surtout ce qu'on a remarqué dans ces deux études c'est l'effort de diversification des investisseurs en crypto
01:53 qui sont pour la très large majorité également sur d'autres supports financiers, d'autres titres financiers beaucoup plus classiques.
02:00 Et qui pour cela vont investir ce qu'ils peuvent investir.
02:03 C'est à dire que dans l'étude de l'OCDE, très intéressant de voir parce que ça peut être souvent une image qu'on peut s'en faire,
02:09 mais on n'a pas du tout des particuliers qui vont aller s'endetter pour de l'argent facile sur les cryptoactifs.
02:16 C'est plutôt de la diversification finalement ?
02:18 Tout à fait. Avec en fait des actifs qui pour ces jeunes nouveaux investisseurs sont peut-être plus palpables, plus tangibles.
02:25 Ce qu'on avait montré dans notre étude c'est que c'est souvent les clients de banques en ligne ou de néo-banques plus que de banques classiques
02:31 qui vont vers les cryptoactifs et qui s'intéressent à des choses qui leur parlent par rapport au développement numérique et de tous les nouveaux usages.
02:38 Donc c'est très intéressant de voir cette jeunesse dans les investisseurs.
02:41 Également la façon nouvelle dont ils se renseignent majoritairement beaucoup avec les réseaux sociaux.
02:47 C'est vrai que c'est une nouvelle forme d'information sur laquelle il convient d'agir pour donner justement la bonne information.
02:55 Et pour cela on peut saluer la loi qui est passée plus tôt dans l'année pour l'encadrement des influenceurs dans l'espace numérique
03:03 et qui vise justement peut-être à mieux encadrer des pratiques et concernant les cryptoactifs ils avaient été traités.
03:09 Et donc aujourd'hui seuls des acteurs régulés peuvent effectivement faire de la promotion sur les réseaux sociaux.
03:15 Et quand on voit l'enjeu pour les investisseurs de mieux comprendre qu'il y ait une réglementation, c'est vrai que c'est ce que montrent nos deux études,
03:23 il y a encore un manque de connaissances sur l'encadrement et sur donc quels types d'acteurs sont les plus vertueux, les plus sérieux, les plus crédibles
03:31 et vers lesquels il faut aller. Donc il y a un effort de pédagogie encore à faire, que ce soit côté secteur mais aussi côté autorité
03:39 pour mieux faire connaître le régime français qui est précurseur. Et pour cela on salue l'initiative et l'annonce d'avoir des recommandations
03:46 spécifiques en matière d'éducation financière pour les nouveaux investisseurs en 2024. Et c'est quelque chose sur lequel on aura beaucoup d'idées.
03:54 À l'association, on avait déjà remonté le sujet. À la fois une meilleure connaissance et une meilleure valorisation finalement de ce qui a été fait en matière de réglementation en France.
04:02 Et dans votre étude à venir, ça va aussi nous permettre de voir comment se structure ce marché en France.
04:08 Complètement. Notre étude a un deuxième volet qui n'est pas forcément traité dans l'étude de l'OCDE pour l'AMF, à savoir quel est l'état du secteur Web3 en France et en Europe,
04:19 sachant que d'une année sur l'autre on a beaucoup de nouveaux usages, beaucoup de nouveaux acteurs, mais aussi des acteurs établis qui finalement se saisissent de ces nouvelles technologies dans le cadre de leur activité existante.
04:30 Et donc on verra ça début 2024 ensemble, je l'espère. Merci beaucoup Faustine Fleuret, présidente directrice générale de l'ADAN.
04:37 Et merci à tous de nous suivre. C'était Smartech. Vous nous regardez sur Bsmart très régulièrement et puis vous nous écoutez aussi en podcast.
04:42 [Musique]