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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Imen Ghouali et Camille Bovier-Lapierre, réalisateurs, pour le documentaire sur Canal+ "Sans issue - la tuerie de Chevaline" les 15 et 22 novembre.
Retrouvez "L'invité média" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-du-grand-direct
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NewsTranscription
00:00 C'est une tuerie sans explication.
00:03 Cette macabre découverte entre Chevaline et Luzard dans le véhicule.
00:06 Trois personnes mortes.
00:08 Alors Camille Bouvier-Lapierre, vous réalisez avec Imen Gwali,
00:16 qui va nous rejoindre dans un instant, cette série sur la tuerie de Chevaline.
00:21 Vous retracez dix ans d'enquête en six épisodes d'une trentaine de minutes
00:27 chacun et que vous avez réalisé ensemble sur cette tuerie.
00:30 Et pour ceux qui ont oublié l'histoire, qui remonte quand même maintenant à 2012,
00:34 est-ce qu'on peut rappeler ce qui s'est passé déjà sur ce parking de montagne en Haute-Savoie ?
00:39 Alors ça commence, je ne sais pas si on peut dire que ça commence le 5 septembre 2012,
00:42 parce que vous allez vous rendre compte quand vous regardez la série
00:44 que ça remonte très, très loin, très, très loin dans le passé avec des histoires de famille.
00:48 Mais tout commence, en tout cas, l'événement médiatique,
00:51 tout commence le 5 septembre 2012 vers 15h30.
00:54 Il y a un cycliste et une famille d'Anglo-Britanniques qui sont sauvagement assassinés.
00:58 21 balles tirées, 18 contouchés, extrêmement violents,
01:03 un acte vraiment perpétré avec application et détermination.
01:07 Et tout ça, pour l'instant, dans un mystère le plus complet, pas de témoins,
01:12 des gens qui arrivent très, très vite après, des gens qui les croisent juste avant.
01:15 Donc, on sait précisément, exactement l'heure de la tuerie à quelques minutes près.
01:19 Et pourtant, un mystère qui perdure toujours encore aujourd'hui.
01:22 Et c'est un drame qui marque le début d'une enquête hors norme.
01:25 Entre la France, la Suisse, l'Angleterre, même l'Irak.
01:28 Et l'idée de la série a été de reconstituer le fil de cette enquête
01:32 en explorant les différentes pistes au fil des épisodes.
01:36 C'est comme un peu un travail de scénariste aussi,
01:38 pour tricoter les différents épisodes et puis nous tenir en haleine d'épisode en épisode.
01:42 Alors oui, oui, oui, il a fallu se mettre dans les pas des enquêteurs,
01:45 essayer de se mettre à leur place, essayer de comprendre,
01:47 parce que nous, on avait les événements, on avait les interviews.
01:49 Il a fallu essayer de connecter tout ça pour essayer de comprendre les relations entre telle personne,
01:54 le rapport avec l'arme, quelles étaient les connexions entre tous ces événements.
01:57 Et donc, on a utilisé comme ça un personnage fictif
02:00 qui nous témoigne par contre des événements bien réels.
02:03 Mais tous les témoignages qu'on a eus, qui voulaient rester anonymes,
02:06 ont été portés par cette comédienne qui voyage dans ce grand studio
02:09 avec toutes les archives autour d'elle, qui sont aussi des reconstitutions.
02:12 Évidemment, on n'a pas les vraies archives,
02:14 mais qui nous permet de voir l'étendue de toute cette enquête.
02:17 Et puis, vous l'avez fait avec une technique de réalisation originale.
02:20 On va en parler dans un instant.
02:22 Ce sera juste après la session de rattrapage de l'excellent Jean-Luc Lemoyne.
02:25 A tout de suite, ici Laurent.
02:26 Domainil Culture Media avec vos invités,
02:30 vous recevez Imen Gouali et Camille Bouvier-Lapierre,
02:32 tous les deux réalisateurs du documentaire à voir sur Canal+
02:36 sans issue "La tuerie de Chevaline".
02:39 Avec les trois premiers épisodes qui sont déjà en ligne sur MyCanal,
02:43 les trois derniers seront diffusés demain à 21h sur Canal+.
02:47 Mais j'ai croisé le patron de Canal+, figurez-vous, ce matin,
02:50 qui m'a dit qu'il était très heureux déjà des résultats,
02:52 parce que visiblement, ça fonctionne très, très bien.
02:54 Oui, effectivement, apparemment, c'est un succès d'audience,
02:58 mais on n'a pas le droit de le dire.
03:00 Ça, on peut quand c'est un succès, on peut en général.
03:03 Alors, on va revenir sur cette enquête, parce que c'est un très, très gros dossier,
03:07 quand même, qui a déjà atteint 87 tomes d'enquête,
03:11 des dizaines de milliers de procès verdos,
03:14 plusieurs centaines de témoins auditionnés autour de cette tuerie de Chevaline.
03:19 Et d'ailleurs, dans ce documentaire, vous donnez la parole à certains de ces témoins clés.
03:23 Comment vous les avez convaincus de parler face à votre caméra ?
03:26 Ça n'a pas dû être simple, ça, Imen ?
03:27 Ça a été compliqué, d'autant plus qu'on est en Haute-Savoie,
03:31 c'est une région montagneuse.
03:32 Moi, à un moment donné, j'ai limite comparé ça à la Corse,
03:35 en sachant que ce n'est pas une île,
03:37 mais il y a cette espèce d'omerta où les gens n'ont pas envie de s'exprimer.
03:41 Ferment les rideaux, et l'étranger, c'est la personne du village d'à côté.
03:45 Donc autant vous dire que ça n'a pas été simple,
03:48 mais on a eu la chance d'avoir du temps,
03:50 et le temps permet finalement de faire son travail.
03:54 Est-ce que vous avez essayé de joindre les deux filles de la famille
03:57 qui ont survécu au massacre ?
03:58 Non, très honnêtement, d'entrée de jeu,
04:01 j'ai dit que je ne le ferais pas, parce que je pense que ces fillettes
04:04 ont suffisamment morflé.
04:06 Elles ont besoin de rester tranquilles.
04:08 Et alors, pour réaliser ce doc, Camille Beauvier-Lapierre,
04:11 vous avez utilisé une technique qui est assez intéressante.
04:13 Vous avez modélisé la scène de crime en trois dimensions.
04:16 Comment ça vous est venu déjà, cette idée ?
04:18 Alors c'est Imen qui m'a proposé l'idée.
04:20 Alors Imen est arrivé et a dit "regarde, la police, elle a fait ça".
04:24 Et moi, j'ai fait "ah ouais, en effet, il y a un truc à jouer".
04:26 Et on est parti.
04:28 En fait, on a utilisé le même outil, qui est un scanner qui tourne,
04:30 qui est d'habitude un outil pour scanner des bâtiments,
04:34 qui est utilisé pour faire des relevés d'habits topographiques.
04:36 Et là, la police a détourné l'usage pour capturer des scènes de crime,
04:40 pour être capable ensuite de les revisiter.
04:42 Et nous, on l'a à nouveau détourné pour faire des jolies images.
04:44 Donc en fait, c'est comme ça l'idée de recréer toute la scène de crime,
04:48 tout en restant un peu pudique, parce que finalement, plus on s'approche,
04:51 plus les points perdent en résolution, mais plus on est loin,
04:54 plus les points se donnent.
04:55 C'est comme un grand nuage de points.
04:56 C'est ça.
04:57 On imagine un peu.
04:58 C'est à voir, c'est assez impressionnant à regarder.
05:01 Et puis ça évite aussi les reconstitutions.
05:03 Tout à fait. Et au-delà de ça, effectivement,
05:05 moi, quand j'ai découvert que la gendarmerie a utilisé cet outil en 2012,
05:08 c'était la première fois dans une enquête française.
05:11 Et finalement, cette caméra trois dimensions et ces nuages de points,
05:15 au-delà de l'aspect graphique, visuel,
05:18 pour moi, en plus, exprime parfaitement ce que c'est que ce dossier.
05:22 Des millions de points dans tous les sens,
05:24 que pour l'instant, personne n'a réussi à relier ensemble.
05:27 Il y a aussi des dizaines de journalistes dans cette affaire.
05:30 C'est ce qu'on découvre aussi, venus de toute l'Europe
05:32 et qui ont un peu compliqué la tâche des enquêteurs.
05:35 Ça n'a pas été simple pour eux.
05:37 Tout à fait. Le procureur, d'ailleurs, nous a dit,
05:39 c'est un homme d'expérience, que c'est la première fois de sa carrière
05:43 que les journalistes arrivent aussi vite sur place.
05:45 Avec des hélicoptères, pour survoler la scène.
05:47 En sachant qu'en plus, les Anglais, qui sont beaucoup moins tendres que nous,
05:52 les tabloïds, mais pas seulement, se sont jetés sur l'affaire
05:55 avec leur méthode.
05:56 Ils arrivent, ils terrassent tout,
05:59 ils survolent la scène de crime, ils font des photos.
06:02 Des choses qu'on ne fait pas, nous, en France, mais qui ont été effectivement...
06:06 Et c'est ça la particularité aussi de la tuerie de Chevaline,
06:08 c'est que c'est une histoire qui est devenue presque internationale
06:11 avec des ramifications, on l'a dit, en Suisse, en Irak, en Angleterre.
06:16 Ils sont allés dans 90 pays, jusqu'en Inde.
06:19 Je ne vais pas prendre le temps de vous expliquer pourquoi,
06:20 mais ils sont allés enquêter jusqu'en Inde.
06:22 Avec des enquêteurs qui sont divisés aussi.
06:24 On découvre aussi dans ce documentaire la rivalité entre la police française
06:29 et britannique, qui n'ont pas du tout les mêmes méthodes.
06:31 C'est intéressant, ça aussi, à voir.
06:32 C'est-à-dire qu'en France, on met très rapidement en examen
06:35 et ensuite on cherche...
06:37 - En garde à vue. - En garde à vue, pardon, excuse-moi.
06:38 C'est elle, la journaliste.
06:39 [Rires]
06:41 Moi, je fais plus l'image.
06:42 Et ensuite, on cherche, on interroge,
06:45 et ensuite, éventuellement, on relâche.
06:47 Ça s'arrête là. En Angleterre, il faut un sérieux motif pour...
06:50 - Pour mettre en garde à vue. - Voilà, c'est ça.
06:52 - Et alors, vous montrez les différentes pistes qui ont été envisagées par la justice,
06:55 mais alors, aucune ne semble vraiment convaincante.
06:58 Est-ce que vous croyez qu'une issue est encore possible à cette affaire ?
07:02 On a l'impression que tout a été fait pour essayer de comprendre ce mystère.
07:05 Où est-ce qu'en est l'enquête aujourd'hui ?
07:07 - Alors, je vais vous faire une révélation.
07:08 Sachez que toutes les pistes qui sont évoquées
07:10 sont aujourd'hui toutes les pistes qui sont sur la table.
07:13 - Ouais. - C'est-à-dire qu'onze ans après...
07:14 - C'est encore ouvert.
07:15 - C'est ce qui est hallucinant dans ce dossier,
07:17 c'est-à-dire qu'onze ans après,
07:18 on en est comme si on était au jour 1.
07:21 Alors qu'ils ont cherché vraiment partout.
07:24 C'est l'une des enquêtes les plus chères.
07:25 Enfin, c'est d'ailleurs la plus chère en France.
07:28 Ils ont vraiment cherché, cherché, cherché,
07:30 mais aujourd'hui, on en est au point de départ.
07:32 Et toutes ces pistes sont encore à l'étude aujourd'hui.
07:34 - Mais est-ce que vous, à l'issue de ces travaux,
07:36 vous avez une intime conviction sur ce qui a pu se passer ?
07:39 - Intime conviction, non.
07:41 Petite idée, mais...
07:43 - Petite idée ? Vous voulez la partager ?
07:44 - Moi, j'ai quelques points qui restent quand même en suspens,
07:47 qui sont des faits, qui ne sont pas élucidés
07:49 et qui restent quand même vraiment problématiques.
07:51 Il y a quand même quelqu'un qui passe dans ce camping
07:53 un après-midi, la veille du meurtre, avec une voiture,
07:55 qui clairement n'est pas un client du camping,
07:59 qui rentre dans le camping parce que la barrière n'est pas fermée,
08:00 donc il n'a pas besoin de présenter son identité,
08:02 elle est cassée ce jour-là, manque de peau.
08:03 Et il y a une altercation avec le père de famille
08:05 qui sera tué le lendemain. On ne sait pas pourquoi.
08:08 Quand même, là, le visiteur...
08:10 - Il y a un gros flamme d'intérêt, on ne l'a jamais retrouvé.
08:12 - Vrai gros problème. Il y a une voiture
08:14 qui ressemble à cette voiture, qui est vue dans la com' dire
08:17 au même moment, à l'heure du crime. On ne l'a jamais retrouvée.
08:20 Il y a des coups de fil un peu suspects du frère,
08:22 en Roumanie, sur un téléphone intraçable.
08:25 Élément troublant. On n'a jamais su.
08:27 Mais bon, la piste du frère est-elle connectée au X5,
08:30 cette mystérieuse voiture qui est dans la vallée au même moment ?
08:34 Étrange.
08:34 - Il va falloir vous faire votre avis en regardant cette série,
08:38 la tuerie de Chevaline.
08:39 C'est en ligne déjà sur MyCanal.
08:41 Les trois derniers épisodes seront diffusés demain à 21h sur Canal+.